La Banque européenne pour la reconstruction et le développement constate une simultanéité de plusieurs crises affectant le monde entier et pronostique rien ne sera plus comme avant. ( d’après franceinfo)
Guerre et migration
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné « le plus grand déplacement forcé de personnes en Europe depuis les années 1940 », relève la Berd dans son rapport. Cependant, l’afflux de réfugiés ukrainiens a aussi « le potentiel d’augmenter la main-d’oeuvre de l’Union européenne d’environ 0,5 % d’ici la fin de 2022 », ajoute l’organisation. « Cela pourrait atténuer certaines pénuries de travailleurs dans les économies européennes, qui vieillissent rapidement », estime la Berd. Le rapport révèle par ailleurs que près de trois réfugiés ukrainiens sur dix en Europe sont déjà employés dans leur pays d’accueil.
De manière générale, « le nombre de personnes déplacées contre leur gré – que ce soit à l’intérieur ou au-delà des frontières internationales – a considérablement augmenté ces derniers temps. Le chiffre total dans le monde doit dépasser les 100 millions d’ici fin 2022 », note le rapport. Près des deux tiers de tous les réfugiés viennent de Syrie, d’Ukraine, de Cisjordanie et de Gaza, du Venezuela ou d’Afghanistan, et près de la moitié sont des enfants.
Endettement inquiétant des entreprises
Les récents événements ont entraîné des niveaux d’endettement record des entreprises, note la Berd. L’institution souligne ainsi que de nombreuses sociétés se transforment en « entreprises zombies » : elles sont endettées et en difficulté mais évitent le défaut de paiement grâce à un accès à des financements bon marché.
Ce phénomène pénalise les compagnies plus saines dans les pays qui volent au secours de ces structures, estime la Berd.
La logistique désorganisée
Outre la guerre en Ukraine et la pandémie, le rapport explique que la multiplication des événements météorologiques extrêmes augmente les risques pour les chaînes d’approvisionnement mondiales, « avec de graves implications pour la production, la fabrication et la distribution de biens dans le monde ».
L’inflation et les pénuries bouleversent la gestion du risque de change des entreprises
« Les considérations environnementales doivent devenir un élément central de la gestion des risques des entreprises », martèle la Berd. L’organisation estime en outre que les décideurs politiques pourraient envisager d’introduire des « stress tests » pour les chaînes d’approvisionnement dans les secteurs critiques, similaires à ceux effectués sur les banques après la crise financière mondiale de 2008.