Georges Fenech (LR) dénonce l’omerta imposée par Fillon au parti
Ce n’est pas l’omerta de la mafia mais ça y ressemble. Officiellement, il y a une quasi unanimité chez les Républicains pour soutenir la candidature de Fillon mais officieusement la plupart des responsables pensent que cette candidature conduit la droite dans le mur. Ce que dénonce encore une nouvelle fois Georges Fenech député les républicains, ancien magistrat. Le député LR du Rhône, à l’avant garde pour demander à François Fillon de se retirer, confie toujours «être très très pessimiste». «Nous sommes en train d’aller vers une défaite annoncée et ça m’inquiète», a-t-il répété vendredi lors de l’émission «Parlement Hebdo», sur Public Sénat et LCP. L’ancien premier ministre peut-il tenir alors que le Parquet national financier a décidé de poursuivre ses investigations et qu’il affirme «qu’en l’état» il ne lui est pas possible de classer l’affaire? «Je pense que ça va être très difficile», affirme Georges Fenech qui redoute une mise en examen ou une citation directe à venir. «Juridiquement il peut tenir car il n’y a pas d’empêchement juridique mais ça sera alors très lourd à porter», dit le parlementaire, lui-même ancien magistrat. Demande-t-il toujours à François Fillon de renoncer? «Moi je suis pour cette solution là, ce n’est pas trahir sa famille que de le dire», répond-t-il. Ajoutant toutefois que si le député de Paris se maintient jusqu’au bout, il «votera pour lui, c’est évident». «Mais ma crainte, c’est qu’on est en train de perdre l’électorat (de droite) qui est en train de se volatiliser soit chez Macron soit chez Le Pen soit au niveau des abstentionnistes». «Je demande surtout à François Fillon de bien réfléchir. Encore aujourd’hui. De prendre toutes ses responsabilités. Parce qu’au delà de sa personne, c’est tout l’avenir du pays et de l’Europe qui est en jeu», poursuit Georges Fenech, le ton grave. L’élu qui a rassemblé une vingtaine de parlementaires lundi dernier pour exiger, en vain, la tenue d’un bureau politique des Républicains, regrette la faible mobilisation de ses collègues. «Il y a ce qui se dit ouvertement et évidemment ce que nous disons entre nous», confie-t-il en fustigeant «une forme de discipline» mortifère.