Archive pour le Tag 'obsolète'

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Taubira : Du bla-bla classique de la gauche obsolète

Taubira : Du bla-bla classique de la gauche obsolète

 

L’ex-ministre de la justice a annoncé qu’elle rendrait, d’ici à la mi-janvier, sa décision sur son éventuelle candidature à la présidentielle. Evoquant des pistes de rassemblement, elle rappelle que les forces de gauche sont « liées par un destin collectif qui transcende les péripéties personnelles ».(Le Monde)

Un discours dune extrême pauvreté  truffé de généralités confondantes et le verbiage habituel d’une gauche devenue complètement obsolète. Pas un discours politique, un discours évangélique très ésotérique et surtout très flou NDLR

 

Tribune. 

Le temps est venu pour une nouvelle aventure collective au long cours. Un nouvel épisode de notre épopée humaniste. Je parle de l’aventure du peuple français qui a arraché à toutes les oppressions, à toutes les fatalités l’organisation démocratique de ses pouvoirs, et qui, à bon droit, rejette l’actuel fonctionnement antirépublicain et infantilisant où le président suprême décide pour le peuple, sans le peuple, et parfois contre le peuple.

Nous savons ce qu’il faut faire. Nous savons comment faire. Les projets portés à gauche, et les idées phares qui puisent dans les idéaux de justice, d’innovation et de progrès sans brutalité, d’émancipation individuelle, de solidarité et d’hospitalité en sont l’illustration.

Les convergences ne manquent pas, malgré une propension avérée à inventer entre nous des querelles insurmontables. Nous savons que le choc climatique est déjà l’affaire de ce siècle et qu’il appelle des choix drastiques. Nous voulons des services publics qui, à nouveau, maillent tout le territoire. Ainsi du service de santé public, à trente minutes du domicile, sous dotations annuelles pour rompre avec la logique comptable, dont il faudra renforcer les capacités d’accueil et de soin, en plus d’assurer la juste rémunération des personnels. Ainsi de l’école, creuset social où exercent avec application enseignantes et enseignants peu considérés et sous-rémunérés, en dépit de l’importance cardinale de leur mission. Nous voulons aussi que le temps d’études cesse d’être une course sans fin d’un job à l’autre. Et par une politique ambitieuse et soutenue, stimuler et accompagner la recherche, dans le temps et dans l’instant.

Une politique fiscale juste

C’est également la justice sociale qui dicte la nécessité d’infrastructures de mobilité pour permettre à des millions de personnes, qui n’ont pas d’autre choix que la voiture, d’échapper aux vicissitudes du temps de route, des prix de carburant, de l’injuste procès en pollution négligente. Et il faudra s’atteler pour de bon à rénover les millions de logements thermiquement défaillants.

Tous ces secteurs et d’autres appellent des investissements considérables, de fortes transitions, des bifurcations résolues.

Il en va aussi de l’augmentation du salaire minimal et d’une politique fiscale juste, qui rétablisse l’impôt sur la fortune, réclame à chacun selon ses capacités – entendons très clairement : davantage à ceux qui peuvent contribuer davantage –, et punisse sévèrement ceux qui s’organisent pour échapper à l’impôt.

Calcul des prix : un modèle obsolète

Calcul  des  prix : un modèle obsolète

 

Depuis le milieu du XXe siècle, l’explication de la formation des prix par la théorie de l’équilibre des marchés se délite face aux réalités psychologiques et institutionnelles du comportement des agents économiques, constate Pierre-Noël Giraud dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

 

 A la fin du XIXe siècle, l’ambition de la théorie microéconomique néoclassique fut de construire un système rigoureux des prix, fondé sur l’hypothèse que le prix de marché des facteurs de production, le travail et le capital, doit être égal à leur « productivité marginale », c’est-à-dire au prix du produit que l’usage d’une unité supplémentaire de travail ou de capital permet d’obtenir. En effet, tant que la vente de cette production supplémentaire rapporte plus que le coût des facteurs, tout producteur continue à embaucher ou à acheter de nouvelles machines jusqu’au moment où les marchés s’équilibrent. Or, toute l’histoire de la pensée économique ultérieure a été l’érosion, puis la destruction complète, de la prétention de ce modèle à atteindre son objectif.

Au cours du XXe siècle, cette entreprise de démolition s’est déroulée sur deux plans.

D’abord sur le plan théorique, avec une critique des hypothèses fondamentales du modèle. La productivité marginale de chaque travailleur n’est en effet généralement pas mesurable : quelle était celle de Bill Gates chez Microsoft ? Si la productivité d’une équipe peut dans certains cas être mesurée, quelle est la contribution de chacun au résultat de l’équipe ? Plus grave, le calcul de la productivité marginale du capital suppose déjà connus les prix des différents éléments du capital, et donc ne peut contribuer à… les déterminer. Cette objection fut soulevée dans les années 1950, elle n’a toujours pas reçu de réponse satisfaisante.

Corriger les imperfections des marchés

Ensuite sur le plan empirique. Le modèle néoclassique suppose que tous les marchés soient « parfaits », c’est-à-dire qu’il n’y a, par exemple, ni monopoles, ni pollutions, ni ressources naturelles faisant l’objet d’une surexploitation parce qu’elles sont en accès libre, ni biens publics. Dans ce cas, les néoclassiques « démontrent » que le système de prix que délivrent ces marchés parfaits permet à l’économie d’atteindre une efficacité maximale. Or, en réalité, tous les marchés ou presque sont imparfaits. On a certes dérivé du modèle général toute une série de modèles d’équilibre « partiel », qui tiennent compte de diverses imperfections des marchés. Et on a, sur la base de ces modèles, préconisé des solutions pour les corriger – en témoigne la vigueur du débat sur la taxe carbone. Mais si les marchés sont imparfaits, alors la prétention normative du modèle à conférer aux seuls marchés les clefs de l’efficacité productive s’effondre.

Évolution des prix : un modèle obsolète

Évolution des  prix : un modèle obsolète

 

Depuis le milieu du XXe siècle, l’explication de la formation des prix par la théorie de l’équilibre des marchés se délite face aux réalités psychologiques et institutionnelles du comportement des agents économiques, constate Pierre-Noël Giraud dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

 

 A la fin du XIXe siècle, l’ambition de la théorie microéconomique néoclassique fut de construire un système rigoureux des prix, fondé sur l’hypothèse que le prix de marché des facteurs de production, le travail et le capital, doit être égal à leur « productivité marginale », c’est-à-dire au prix du produit que l’usage d’une unité supplémentaire de travail ou de capital permet d’obtenir. En effet, tant que la vente de cette production supplémentaire rapporte plus que le coût des facteurs, tout producteur continue à embaucher ou à acheter de nouvelles machines jusqu’au moment où les marchés s’équilibrent. Or, toute l’histoire de la pensée économique ultérieure a été l’érosion, puis la destruction complète, de la prétention de ce modèle à atteindre son objectif.

Au cours du XXe siècle, cette entreprise de démolition s’est déroulée sur deux plans.

D’abord sur le plan théorique, avec une critique des hypothèses fondamentales du modèle. La productivité marginale de chaque travailleur n’est en effet généralement pas mesurable : quelle était celle de Bill Gates chez Microsoft ? Si la productivité d’une équipe peut dans certains cas être mesurée, quelle est la contribution de chacun au résultat de l’équipe ? Plus grave, le calcul de la productivité marginale du capital suppose déjà connus les prix des différents éléments du capital, et donc ne peut contribuer à… les déterminer. Cette objection fut soulevée dans les années 1950, elle n’a toujours pas reçu de réponse satisfaisante.

Corriger les imperfections des marchés

Ensuite sur le plan empirique. Le modèle néoclassique suppose que tous les marchés soient « parfaits », c’est-à-dire qu’il n’y a, par exemple, ni monopoles, ni pollutions, ni ressources naturelles faisant l’objet d’une surexploitation parce qu’elles sont en accès libre, ni biens publics. Dans ce cas, les néoclassiques « démontrent » que le système de prix que délivrent ces marchés parfaits permet à l’économie d’atteindre une efficacité maximale. Or, en réalité, tous les marchés ou presque sont imparfaits. On a certes dérivé du modèle général toute une série de modèles d’équilibre « partiel », qui tiennent compte de diverses imperfections des marchés. Et on a, sur la base de ces modèles, préconisé des solutions pour les corriger – en témoigne la vigueur du débat sur la taxe carbone. Mais si les marchés sont imparfaits, alors la prétention normative du modèle à conférer aux seuls marchés les clefs de l’efficacité productive s’effondre.

Détermination des prix : un modèle obsolète

Détermination des prix : un modèle obsolète

 

Depuis le milieu du XXe siècle, l’explication de la formation des prix par la théorie de l’équilibre des marchés se délite face aux réalités psychologiques et institutionnelles du comportement des agents économiques, constate Pierre-Noël Giraud dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

 

 A la fin du XIXe siècle, l’ambition de la théorie microéconomique néoclassique fut de construire un système rigoureux des prix, fondé sur l’hypothèse que le prix de marché des facteurs de production, le travail et le capital, doit être égal à leur « productivité marginale », c’est-à-dire au prix du produit que l’usage d’une unité supplémentaire de travail ou de capital permet d’obtenir. En effet, tant que la vente de cette production supplémentaire rapporte plus que le coût des facteurs, tout producteur continue à embaucher ou à acheter de nouvelles machines jusqu’au moment où les marchés s’équilibrent. Or, toute l’histoire de la pensée économique ultérieure a été l’érosion, puis la destruction complète, de la prétention de ce modèle à atteindre son objectif.

Au cours du XXe siècle, cette entreprise de démolition s’est déroulée sur deux plans.

D’abord sur le plan théorique, avec une critique des hypothèses fondamentales du modèle. La productivité marginale de chaque travailleur n’est en effet généralement pas mesurable : quelle était celle de Bill Gates chez Microsoft ? Si la productivité d’une équipe peut dans certains cas être mesurée, quelle est la contribution de chacun au résultat de l’équipe ? Plus grave, le calcul de la productivité marginale du capital suppose déjà connus les prix des différents éléments du capital, et donc ne peut contribuer à… les déterminer. Cette objection fut soulevée dans les années 1950, elle n’a toujours pas reçu de réponse satisfaisante.

Corriger les imperfections des marchés

Ensuite sur le plan empirique. Le modèle néoclassique suppose que tous les marchés soient « parfaits », c’est-à-dire qu’il n’y a, par exemple, ni monopoles, ni pollutions, ni ressources naturelles faisant l’objet d’une surexploitation parce qu’elles sont en accès libre, ni biens publics. Dans ce cas, les néoclassiques « démontrent » que le système de prix que délivrent ces marchés parfaits permet à l’économie d’atteindre une efficacité maximale. Or, en réalité, tous les marchés ou presque sont imparfaits. On a certes dérivé du modèle général toute une série de modèles d’équilibre « partiel », qui tiennent compte de diverses imperfections des marchés. Et on a, sur la base de ces modèles, préconisé des solutions pour les corriger – en témoigne la vigueur du débat sur la taxe carbone. Mais si les marchés sont imparfaits, alors la prétention normative du modèle à conférer aux seuls marchés les clefs de l’efficacité productive s’effondre.

Un système d’orientation scolaire obsolète

Un système d’orientation scolaire obsolète

Alors que la procédure Parcoursup continue, Vincent Troger, maître de conférences honoraire en sciences de l’éducation, invite, dans une tribune au « Monde », à centrer davantage l’orientation sur le projet de vie des jeunes.

 

Tribune. 

 

Depuis fin mai et jusqu’au 16 juillet (pour la phase principale), les lycéens et étudiants en réorientation reçoivent, au compte-gouttes, les réponses aux vœux d’orientation vers l’enseignement supérieur qu’ils ont exprimés sur la plate-forme Parcoursup. Cette année, comme les précédentes, la procédure n’a pas manqué de relancer les débats sur la politique d’orientation en France.

 

Dans un « cadre national de référence » publié en mai 2019, le ministère de l’éducation nationale rappelle sa logique de l’orientation à l’école : « permettre aux jeunes (…) d’élaborer progressivement leur projet d’orientation » à partir des informations que leur fournissent les documents de l’Onisep, les enseignants et les conseillers d’orientation. Ces informations reposent toutes sur le même principe : elles présentent « tous les diplômes proposés dans le cadre du service public d’éducation » et donnent « l’information sur les métiers et les formations » qui correspondent à ces diplômes. Ce dispositif repose donc sur l’idée qu’à chaque profession et niveau de qualification correspond une formation et un diplôme. Or cette logique d’une adéquation entre la formation, le diplôme et l’emploi est désormais de plus en plus obsolète. Comme si l’orientation scolaire était désorientée.

En effet, ce que l’on sait de l’entrée des jeunes sur le marché du travail montre que si, globalement, le diplôme protège à long terme du chômage, il ne garantit plus depuis longtemps une insertion stable dans le domaine professionnel correspondant théoriquement à la formation suivie. Plus exactement, cette garantie ne concerne plus que la proportion des jeunes qui accèdent, après le baccalauréat, aux formations sélectives de l’enseignement supérieur : certains BTS, IUT, médecine, sciences politiques, écoles de commerce, classes préparatoires aux grandes écoles… Or ces formations n’accueillent qu’environ 35 % d’une classe d’âge.

Pour les 65 % restants, l’insertion professionnelle est longue et discontinue. Une enquête de suivi de l’insertion professionnelle publiée par le Centres d’études et de recherches sur les qualifications en 2019 montre que dans la génération sortie du système scolaire en 2010, 17 % n’ont connu pendant sept ans que « chômage récurrent » ou « inactivité », et seulement 55 % d’entre eux ont obtenu rapidement un CDI. Et à la fin de la période d’enquête, ils sont encore 20 % à n’avoir qu’un emploi en CDD ou en intérim. Pour la majorité des jeunes, titulaires de diplômes universitaires, de bacs professionnels ou de CAP, les années qui suivent la sortie du système éducatif seront donc celles des CDD, de l’intérim, des petits boulots, des périodes de chômage, des retours en formation. En 2015, dans son étude intitulée « La face cachée des “Tanguy” », la Fondation Abbé Pierre recensait 338 000 jeunes adultes de plus de 25 ans obligés de recohabiter avec leurs parents en raison notamment de pertes d’emploi ou de revenus insuffisants.

Éducation–Un système français d’orientation complètement obsolète

Éducation–Un système français d’orientation  complètement obsolète

Alors que la procédure Parcoursup continue, Vincent Troger, maître de conférences honoraire en sciences de l’éducation, invite, dans une tribune au « Monde », à centrer davantage l’orientation sur le projet de vie des jeunes.

 

Tribune. 

 

Depuis fin mai et jusqu’au 16 juillet (pour la phase principale), les lycéens et étudiants en réorientation reçoivent, au compte-gouttes, les réponses aux vœux d’orientation vers l’enseignement supérieur qu’ils ont exprimés sur la plate-forme Parcoursup. Cette année, comme les précédentes, la procédure n’a pas manqué de relancer les débats sur la politique d’orientation en France.

 

Dans un « cadre national de référence » publié en mai 2019, le ministère de l’éducation nationale rappelle sa logique de l’orientation à l’école : « permettre aux jeunes (…) d’élaborer progressivement leur projet d’orientation » à partir des informations que leur fournissent les documents de l’Onisep, les enseignants et les conseillers d’orientation. Ces informations reposent toutes sur le même principe : elles présentent « tous les diplômes proposés dans le cadre du service public d’éducation » et donnent « l’information sur les métiers et les formations » qui correspondent à ces diplômes. Ce dispositif repose donc sur l’idée qu’à chaque profession et niveau de qualification correspond une formation et un diplôme. Or cette logique d’une adéquation entre la formation, le diplôme et l’emploi est désormais de plus en plus obsolète. Comme si l’orientation scolaire était désorientée.

En effet, ce que l’on sait de l’entrée des jeunes sur le marché du travail montre que si, globalement, le diplôme protège à long terme du chômage, il ne garantit plus depuis longtemps une insertion stable dans le domaine professionnel correspondant théoriquement à la formation suivie. Plus exactement, cette garantie ne concerne plus que la proportion des jeunes qui accèdent, après le baccalauréat, aux formations sélectives de l’enseignement supérieur : certains BTS, IUT, médecine, sciences politiques, écoles de commerce, classes préparatoires aux grandes écoles… Or ces formations n’accueillent qu’environ 35 % d’une classe d’âge.

Pour les 65 % restants, l’insertion professionnelle est longue et discontinue. Une enquête de suivi de l’insertion professionnelle publiée par le Centres d’études et de recherches sur les qualifications en 2019 montre que dans la génération sortie du système scolaire en 2010, 17 % n’ont connu pendant sept ans que « chômage récurrent » ou « inactivité », et seulement 55 % d’entre eux ont obtenu rapidement un CDI. Et à la fin de la période d’enquête, ils sont encore 20 % à n’avoir qu’un emploi en CDD ou en intérim. Pour la majorité des jeunes, titulaires de diplômes universitaires, de bacs professionnels ou de CAP, les années qui suivent la sortie du système éducatif seront donc celles des CDD, de l’intérim, des petits boulots, des périodes de chômage, des retours en formation. En 2015, dans son étude intitulée « La face cachée des “Tanguy” », la Fondation Abbé Pierre recensait 338 000 jeunes adultes de plus de 25 ans obligés de recohabiter avec leurs parents en raison notamment de pertes d’emploi ou de revenus insuffisants.

Le système scolaire d’orientation français complètement obsolète

 Le système scolaire d’orientation français complètement obsolète

Alors que la procédure Parcoursup continue, Vincent Troger, maître de conférences honoraire en sciences de l’éducation, invite, dans une tribune au « Monde », à centrer davantage l’orientation sur le projet de vie des jeunes.

 

Tribune. 

 

Depuis fin mai et jusqu’au 16 juillet (pour la phase principale), les lycéens et étudiants en réorientation reçoivent, au compte-gouttes, les réponses aux vœux d’orientation vers l’enseignement supérieur qu’ils ont exprimés sur la plate-forme Parcoursup. Cette année, comme les précédentes, la procédure n’a pas manqué de relancer les débats sur la politique d’orientation en France.

 

Dans un « cadre national de référence » publié en mai 2019, le ministère de l’éducation nationale rappelle sa logique de l’orientation à l’école : « permettre aux jeunes (…) d’élaborer progressivement leur projet d’orientation » à partir des informations que leur fournissent les documents de l’Onisep, les enseignants et les conseillers d’orientation. Ces informations reposent toutes sur le même principe : elles présentent « tous les diplômes proposés dans le cadre du service public d’éducation » et donnent « l’information sur les métiers et les formations » qui correspondent à ces diplômes. Ce dispositif repose donc sur l’idée qu’à chaque profession et niveau de qualification correspond une formation et un diplôme. Or cette logique d’une adéquation entre la formation, le diplôme et l’emploi est désormais de plus en plus obsolète. Comme si l’orientation scolaire était désorientée.

En effet, ce que l’on sait de l’entrée des jeunes sur le marché du travail montre que si, globalement, le diplôme protège à long terme du chômage, il ne garantit plus depuis longtemps une insertion stable dans le domaine professionnel correspondant théoriquement à la formation suivie. Plus exactement, cette garantie ne concerne plus que la proportion des jeunes qui accèdent, après le baccalauréat, aux formations sélectives de l’enseignement supérieur : certains BTS, IUT, médecine, sciences politiques, écoles de commerce, classes préparatoires aux grandes écoles… Or ces formations n’accueillent qu’environ 35 % d’une classe d’âge.

Pour les 65 % restants, l’insertion professionnelle est longue et discontinue. Une enquête de suivi de l’insertion professionnelle publiée par le Centres d’études et de recherches sur les qualifications en 2019 montre que dans la génération sortie du système scolaire en 2010, 17 % n’ont connu pendant sept ans que « chômage récurrent » ou « inactivité », et seulement 55 % d’entre eux ont obtenu rapidement un CDI. Et à la fin de la période d’enquête, ils sont encore 20 % à n’avoir qu’un emploi en CDD ou en intérim. Pour la majorité des jeunes, titulaires de diplômes universitaires, de bacs professionnels ou de CAP, les années qui suivent la sortie du système éducatif seront donc celles des CDD, de l’intérim, des petits boulots, des périodes de chômage, des retours en formation. En 2015, dans son étude intitulée « La face cachée des “Tanguy” », la Fondation Abbé Pierre recensait 338 000 jeunes adultes de plus de 25 ans obligés de recohabiter avec leurs parents en raison notamment de pertes d’emploi ou de revenus insuffisants.

Réforme des retraites : un texte obsolète

Réforme des retraites : un texte obsolète

 

Pour des motifs juridiques mais aussi économiques et sociaux, le texte de la réforme des retraites est devenu obsolète. Frédéric Sève, le secrétaire national de la CFDT chargé des retraites contacté par le JDD : « Il est trop compliqué de reprendre le projet en l’état. Il faudrait d’abord qu’il repasse au Sénat. Et techniquement, le texte est obsolète puisqu’il avait instauré une conférence de financement qui devait se terminer le 30 avril 2020 et qui n’a jamais eu lieu pour cause de Covid. »

« La pandémie a toutefois mis en avant les difficultés d’avoir un système morcelé, poursuit le responsable de la CFDT. De mon point de vue, la crise sanitaire n’a pas invalidé le besoin de système universel, bien au contraire. »

Le 26 avril sur Europe 1, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire défendait lui aussi l’idée de de reprendre telle quelle la réforme. 53% des Français pensent également qu’il faut relancer la réforme selon le sondage Ifop pour le JDD publié jeudi matin.

Notons que la caisse d’assurance vieillesse a révélé que l’âge moyen réel de départ en retraite et près de 63 ans dans le privé.Dans le public l’âge varie de 50 à 60 ans selon les fonctions et les générations.

Âge minimum de départ à la retraite d’un fonctionnaire

L’âge minimum autorisé de départ à la retraite des fonctionnaires dépend de l’année de naissance :

  • Entre 60 (naissance avant le 1er juillet 1951) et 62 ans (naissance à partir de 1955) pour les emplois sédentaires
  • Entre 55 ans (naissance avant le 1er juillet 1956) et 57 ans (naissance à partir de 1960) pour les emplois de catégorie active
  • Entre 50 ans (naissance avant le 1er juillet 1961) et 52 ans (naissance à partir de 1965) pour les emplois de la catégorie super active

Les infirmiers et les personnels paramédicaux de la fonction publique hospitalière qui ont opté pour leur intégration dans les nouveaux corps de catégories A sédentaire peuvent partir en retraite à 60 ans.

Lorsque le départ à la retraite pouvait intervenir avant le 11 novembre 2010 à un âge inférieur à 55 ans (à partir de 50, 53 ou 54 ans), l’âge minimum de départ à la retraite est également relevé progressivement de 2 ans.

 

Possibilité de départ en retraite anticipé des fonctionnaires

Certaines situations autorisent sous condition, un départ en retraite anticipé des fonctionnaires :

  • Sans condition d’âge, en cas de retraite pour invalidité (on parle d’infirmité dans le cas des militaires), qu’elle soit d’origine professionnelle ou non
  • À partir de 55 ans, en cas d’incapacité permanente d’au moins 50 % ou en cas de reconnaissance du statut de travailleur handicapé
  • En cas de carrière longue
  • Sans condition d’âge en justifiant de 15 ans de services dans la fonction publique pour un parent d’un enfant atteint d’une invalidité d’au moins 80%
  • Sans condition d’âge, pour les fonctionnaires d’État ayant accompli au moins 15 ans de services et atteint (ou ayant un conjoint atteint) d’une infirmité ou d’une maladie incurable rendant l’exercice de toute profession impossible
  • Dès 60 ans pour les fonctionnaires d’une allocation amiante

Obtention de la retraite à taux plein pour les fonctionnaires

La retraite à taux plein peut être obtenue :

  • Automatiquement dès l’atteinte d’un certain âge (âge du taux plein)
  • À partir de l’âge minimum autorisé de départ en retraite à condition de justifier d’un nombre de trimestres d’assurance suffisant
  • Entre 55 ans (naissance avant le 1er juillet 1961) et 57 ans (naissance à partir de 1965) pour les emplois de la catégorie super active

L’atteinte du taux plein, équivalent à 75 % (voire 80 % pour les fonctionnaires actifs) dans le régime des fonctionnaires, permet d’obtenir une pension sans décote.

Le clivage gauche-droite obsolète chez les jeunes ?

 Le clivage gauche-droite obsolète chez les jeunes  ?

Selon la sociologue Anne Muxel, l’extrême droite ne fait plus figure de repoussoir chez les jeunes générations. Marine Le Pen est parvenue à incarner en partie le « vote protestataire ». (Interview le monde)

La sociologue Anne Muxel, directrice de recherches au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, revient sur la forte tentation des jeunes pour un vote protestataire, à l’extrême droite mais aussi pour La France insoumise.

Existe-t-il un vote jeune ?

Au fil du temps, les jeunes se sont mis tendanciellement à voter comme le reste de l’électorat, avec cependant quelques inflexions. Ce n’était pas le cas dans les années post-Mai 68, où l’électorat jeune était marqué par un tropisme de gauche – on a pu parler d’une « génération Mitterrand » – qui avait sensiblement contribué à l’arrivée du candidat du Parti socialiste (PS) au pouvoir.

Ce vote s’est ensuite quelque peu résorbé, notamment avec l’élection de Jacques Chirac en 1995, pour lequel une majorité de jeunes électeurs a voté, participant finalement à un désir d’alternance politique. En 2007, lors de l’élection qui opposait Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal, a ressurgi un vote majoritaire pour la gauche, mais, depuis, si l’électorat jeune reste plus à gauche que ses aînés, il est moins à gauche qu’auparavant.

 

Notamment avec le trouble introduit par le vote frontiste, qui a toujours concerné une partie significative de l’électorat jeune, particulièrement dans ses segments les plus populaires, les moins scolarisés, déjà au travail ou en quête de travail, chez qui Jean-Marie Le Pen ou sa fille ont fait des scores tout à fait importants. Beaucoup de jeunes qui votent pour Marine Le Pen se disent d’ailleurs ni de droite ni de gauche ; le clivage a perdu de sa pertinence chez eux. Et ce mouvement ne profite guère à la droite classique, Les Républicains ayant beaucoup de difficultés à attirer l’électorat jeune. Par ailleurs, l’enjeu écologique, devenu premier dans les préoccupations des jeunes, ne se traduit encore que timidement dans le vote écologique.

Y a-t-il eu un tournant dans ce vote pour le RN ?

C’est plutôt très progressif et cela participe des fluctuations, des mouvements, des réalignements qui ont affecté les évolutions de l’ensemble du corps électoral. Sans oublier la persistance de l’abstention, qui ne cesse de croître, mais est nettement plus marquée chez les jeunes. Quel que soit le type de scrutin, il y a toujours dix points d’abstention de plus dans cet électorat.

La dernière présidentielle est intéressante : alors même qu’il s’agissait d’une élection assez politisée, mettant en scène un candidat très jeune avec un discours net de renouveau de la vie politique, cette élection s’est soldée non seulement par un vote très tiède des 18-24 ans pour Emmanuel Macron, mais surtout une abstention forte, puisqu’un tiers des étudiants, a priori ceux qui ont le plus de chance de participer à un scrutin, sont restés en retrait.

 

 

Inflation : le calcul de l’indice est obsolète

Inflation : le calcul de l’indice est obsolète

 

 

 

Il est clair qu’il y a longtemps que l’indice des prix à la consommation calculée par l’INSEE est complètement obsolète. Conjoncturellement, il faut tenir compte de la crise sanitaire qui a complètement modifié la structure de consommation des Français. Structurellement , cet indice est aussi à revoir sérieusement puisque par exemple le du logement et seulement pris en compte pour 6 % dans l’indice total alors qu’il représente réellement de l’ordre de 20 %. En outre d’une manière générale sont sous-estimés l’évolution des prix des services.

Les  prix sur les produits alimentaires – en demande accrue avec la fermeture des restaurants – ne se sont, eux, pas relâchés. Bien au contraire. Le poids de l’alimentation dans la consommation a ainsi atteint 33% en avril, selon la Banque centrale. Or, selon l’Insee, cette part était de 18% dans son indice des prix en France.

 « L’Insee a fait comme si le confinement n’avait pas existé, c’est complètement aberrant. Le panier de référence de la ménagère est changé annuellement, alors qu’il est évident que la structure de consommation des Français a changé radicalement pendant les confinements. Le budget alimentaire a explosé et en plus avec des prix à la hausse, l’inflation a été bien supérieure », commente à La Tribune l’économiste Philippe Herlin, auteur de « Pouvoir d’achat : le grand mensonge » (2018, Eyrolles), dans lequel il pointe les défauts des méthodes de calcul de l’Institut national des statistiques. Et d’ajouter : « L’Insee aurait du faire un correctif ».

Inflation : le calcul de l’indice est obsolète

Inflation : le calcul de l’indice est obsolète

 

 

 

Il est clair qu’il y a longtemps que l’indice des prix à la consommation calculée par l’INSEE est complètement obsolète. Conjoncturellement, il faut tenir compte de la crise sanitaire qui a complètement modifié la structure de consommation des Français. Structurellement , cet indice est aussi à revoir sérieusement puisque par exemple le du logement et seulement pris en compte pour 6 % dans l’indice total alors qu’il représente réellement de l’ordre de 20 %. En outre d’une manière générale sont sous-estimés l’évolution des prix des services.

Les  prix sur les produits alimentaires – en demande accrue avec la fermeture des restaurants – ne se sont, eux, pas relâchés. Bien au contraire. Le poids de l’alimentation dans la consommation a ainsi atteint 33% en avril, selon la Banque centrale. Or, selon l’Insee, cette part était de 18% dans son indice des prix en France.

 « L’Insee a fait comme si le confinement n’avait pas existé, c’est complètement aberrant. Le panier de référence de la ménagère est changé annuellement, alors qu’il est évident que la structure de consommation des Français a changé radicalement pendant les confinements. Le budget alimentaire a explosé et en plus avec des prix à la hausse, l’inflation a été bien supérieure », commente à La Tribune l’économiste Philippe Herlin, auteur de « Pouvoir d’achat : le grand mensonge » (2018, Eyrolles), dans lequel il pointe les défauts des méthodes de calcul de l’Institut national des statistiques. Et d’ajouter : « L’Insee aurait du faire un correctif ».

Aide d’urgence internationale : « un modèle obsolète »

Aide d’urgence internationale : « un modèle obsolète »

 

Pour Pierre Micheletti, le président d’Action contre la faim, l’échec partiel de la conférence des donateurs pour le Yémen qui s’est tenue le 1er mars est symptomatique d’un système à bout de souffle. Dans une tribune au « Monde », il défend l’instauration par l’ONU d’un système de contribution obligatoire des pays aux revenus élevés.

Tribune.

Le 1er mars, s’est tenue une nouvelle conférence des donateurs sur le Yémen, coorganisée par la Suède et la Suisse. Comme la précédente, en juin 2020 à Riyad, elle passe largement en deçà de l’objectif de réunir les sommes nécessaires pour faire face à l’une des crises contemporaines majeures (130 000 morts, plus de 3 millions de déplacés forcés).

Cette incurie est d’abord indécente. Après avoir fixé l’un des fronts militaires du conflit entre l’Iran, l’Arabie saoudite et leurs alliés respectifs, après avoir constitué un juteux marché pour la vente d’armement des grandes puissances, le sort des millions de personnes en détresse ne fait plus recette.

Cent pays parmi les plus riches de la planète n’ont pu réunir les 3,2 milliards d’euros nécessaires pour l’année 2021, là où certains auront été capables d’injecter des centaines de milliards pour relancer leurs économies abîmées par le Covid-19. Près de la moitié des fonds jugés nécessaires ne seront pas obtenus.

 « Le résultat de la réunion (…) est décevant », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, M. Guterres, dont le long passé comme patron du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) fait de lui un observateur averti et respecté des questions humanitaires.

Le temps est venu de se rendre à l’évidence : le modèle financier en vigueur pour répondre aux besoins des populations en danger partout sur les terrains de crise est obsolète, et désormais inopérant. L’échec partiel de la conférence sur le Yémen en constitue le plus récent symptôme.

Tel qu’il se présente aujourd’hui, le financement de l’aide humanitaire internationale a trois inconvénients majeurs :

– il n’arrive pas à réunir les sommes nécessaires pour couvrir les besoins identifiés chaque année par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) ;

– il expose l’aide humanitaire à différentes formes de limitations, ou de subordination à la volonté politique des quelques pays qui dominent largement, via leurs contributions volontaires, l’enveloppe annuelle ;

– il transfère aux principales ONG internationales la responsabilité de trouver des financements complémentaires à ceux des Etats. Il entraîne, dès lors, ces ONG vers des formes de marchandisation de leur mission, vers une quête incessante de performance pour réduire leurs frais de fonctionnement. Et vers une dépendance à l’égard de la générosité de leurs donateurs individuels, au prix de pratiques marketing qu’on leur reproche parfois, mais qui sont la conséquence, pour essayer de faire plus à moindre coût, de la défaillance des Etats.

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La croissance : un indicateur obsolète ?

La croissance : un indicateur obsolète ?

 

Quatre responsables du groupe de réflexion Bridge expliquent, dans une tribune au « Monde », que la croissance et la décroissance sont les deux faces d’une même illusion.

Tribune.

 

 Le paradigme de la « croissance » a été construit au sein de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), pour administrer le Plan Marshall (1947-1952). La compétition Est/Ouest constitue l’un des éléments-clés de la course à la croissance, par les Etats du bloc de l’Ouest et ceux du bloc de l’Est. La seule différence entre les deux réside dans la manière de mesurer la croissance.

Alors que les pays de l’OECE s’accordent, au début des années 1950, pour faire du produit intérieur brut (PIB) l’indicateur global et potentiellement universel de la croissance, l’URSS ne comptabilise que la production matérielle. De nombreux concepts, de nombreux raisonnements et les institutions qui les ont fait « entrer » dans la réalité ont été forgés à cette époque.

Comme le disait l’économiste Keynes (1883-1946), « la difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, elle est d’échapper aux idées anciennes qui ont poussé leurs ramifications dans tous les recoins de l’esprit des personnes ayant reçu la même formation que la plupart d’entre nous » (La Mystique de la croissance, de Dominique Méda, Flammarion, 2013). Produire plus avec autant ou moins de travail est la définition des gains de productivité.

Pour un redéploiement de l’industrie

Mais produire plus de quoi ? Dans nos pays, les services représentent, en gros, les trois quarts du PIB. Pour ces trois quarts, on ne sait pas toujours définir ce que sont les unités produites, donc les prix unitaires, donc les « volumes », donc les gains de productivité. Dans tous les secteurs, les variations de qualité des biens et services sont très peu et très mal prises en compte dans les indices des prix, donc dans les volumes.

L’intégration des services dans le PIB reconnaît leur « valeur », mais leur monétarisation relève d’un artifice comptable conventionnel. Comment qualifier et quantifier la croissance du service rendu ? Cela suffit à disqualifier le PIB comme indicateur du bien-être et la croissance du PIB comme objectif synthétique de toute politique de « développement ».

La « décroissance » relève plus de la rhétorique que d’une révolution conceptuelle. On ne sort pas de l’univers théorico-pratique institué par le paradigme de la croissance en prenant son contrepied. La transition écologique exige un redéploiement de l’industrie selon l’axe du génie écologique, lequel renvoie à « l’idéal-type » d’une synthèse de l’économie fonctionnelle et de l’économie circulaire, préfigurant la symbiose généralisée du matériel et du relationnel, du produit et du service.

Le budget 2021 déjà obsolète

Le budget 2021 déjà obsolète

Le projet de budget 2021 a été élaboré sans les orientations annoncées par le président de la république et découlant notamment du couvre-feu. Ces orientations seront complétées aujourd’hui par des mesures annoncées par le Premier ministre. Il y aura bien sûr l’aide aux entreprises, le  soutien de ceux qui vont perdre leur emploi aussi des aides aux ménages les plus défavorisés.

Un ensemble de dispositions qui vont se traduire par des milliards de dépenses supplémentaires. Il convient en effet de prendre en compte le secteur hôtellerie restauration mais aussi le secteur culturel, le secteur événementiel sans parler du secteur amont qui compte à peu près autant d’emplois. Du coup, le budget 2021 discuté à l’Assemblée nationale paraît un peu surréaliste.

C’est un «budget mort-né», il y a eu un «défaut d’anticipation»: à coups de suspensions de séance et de rappels au règlement, les députés d’opposition ont critiqué les annonces d’Emmanuel Macron mercredi soir, en plein examen du budget à l’Assemblée. Avec le couvre-feu, les «hypothèses» économiques du budget 2021 ne «sont plus tenables», a dénoncé la députée LR Véronique Louwagie. Le couvre-feu «va affecter économiquement les restaurants et les salles de spectacles», si «on en est là, c’est qu’il y a eu un défaut d’anticipation», a jugé la patronne du groupe socialiste Valérie Rabault.

Le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, a admis que se posera «très certainement la question du financement des mesures annoncées ce soir et qui seront précisées demain» par le Premier ministre. Il a évoqué la possibilité d’amender le budget 2021 pendant la navette parlementaire. Concernant 2020, il a aussi cité la dernière loi de finances rectificative (PLFR4) en fin d’année.

Le PIB est obsolète dans le contexte de la crise

Le PIB est obsolète dans le contexte de la crise

. Expert et consultant en Finance, Marc Verspyck  estime  dans la Tribune PIB n’est pas le bon indicateur pour mesurer la profondeur de la crise : avec des Etats qui mobilisent massivement leur « bilan », lèvent abondement de la dette, subventionnent le chômage partiel,… il nous faut suivre des indicateurs plus « physiques » et réfléchir à ceux qui nous aideraient à appréhender le « new after ». Reste à identifier ceux qui seraient plus pertinents.

 

« De nombreux chiffres circulent sur les effets de la crise sanitaire du Covid 19 en matière économique : on évoque 3% d’impact mensuel sur le PIB, on relativise en évoquant des effets de rattrapage possible, on discute des modifications de comportements qui altéreraient les équilibres (consommation et productions plus locales, télétravail,..) et on s’interroge sur les conséquences indirectes non paramétrées (commerce mondial, prix des matières premières).

Mais une difficulté de taille apparaît : comment appréhender dans les calculs macro-économiques des actions – justifiées – des Etats ? Comment mesurer un PIB « nettoyé » des subventions (chômage partiel, reports de paiement d’impôts) et non corrigé des effets positifs des prêts et garanties étatiques et para-étatiques ? On comprend bien que le PIB se dégraderait bien davantage sans ces mesures : non pas – 8% annuels, mais – 30% ?

Il serait effectivement possible d’évaluer, en parallèle du PIB, les encours de dettes publiques et parapubliques qui se créent – en les imputant uniquement aux mesures conjoncturelles de lutte contre la récession. Mais mesure-t-on réellement les encours de garanties et les mécanismes européens ? Comment intégrer le facteur temps, avec des dettes de maturités différentes ?

Aussi, pour prendre la mesure de la gravité de la crise et pour mieux accompagner sa sortie, des indicateurs plus « physiques » pourraient utilement identifiés et analysés. Et nous ne sommes pas à court de chiffres, grâce aux multiples instituts qui travaillent sur le sujet.

Des « familles » d’indicateurs sont envisageables. La première serait l’emploi (au-delà des chiffres classiques de d’offres d’emploi, de chômeurs et de chômeurs partiels couverts par le dispositif de Mars 2020, le risque porte sur un frein à de l’apprentissage et de l’alternance). La deuxième porterait sur la production (avec un focus spécifique sur les niveaux de consommation d’électricité et de pétrole).  Les investissements des entreprises et la consommation des ménages sont en général bien mesurés par l’INSEE. Enfin l’évolution de l’épargne (risque d’augmentation d’un sur-épargne de prudence au détriment de la consommation). Nul doute que nous aurons besoin de mesures de relance complémentaires ; elles auront besoin d’être ciblées, mesurables et réversibles : pour cela des indicateurs doivent être posés au préalable et nous sortir d’un logique englobante du PIB.

Pour autant, les enjeux vont au-delà des indicateurs traditionnels : « a new after », comme certains libellent nos lendemains incertains, préfigure que les comportements des acteurs économiques évolueront dans des directions inconnues, que des mutations engagées vont s’accélérer alors que des tendances peuvent s’inverser (relocalisations). Il sera donc intéressant de suivre le pourcentage de consommation locale, des indices de déplacement, le taux de télétravail, les décisions d’investissement/relocalisation, le nombre de consultations médicales, nombre de créations d’entreprise,… Chaque entreprise dans son secteur pourrait établir une liste et analyser son éco-système de manière anticipée. Les fédérations professionnelles pourraient prendre le leadership et aider les secteurs à prendre la mesure de ces changements.

Se pose enfin la question de la mesure de la dette. Dette publique, dette garantie, dette d’entreprise. Le bilan de la BPI sera une bonne lecture – mais la transparence et l’exigence d’un bon « pilotage économique » impose que nous disposions de l’encours des prêts garantis par l’Etat, à un rythme mensuel. »

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