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Politique- changement pour le changement: Une obsession maladive

Politique- changement pour le changement: Une obsession maladive

L’ancien premier ministre Édouard Philippe a mis en garde face au danger de «l’immobilisme» pour notre pays. L’essayiste Max-Erwann Gastineau analyse ces propos dans le Figaro). Selon lui, l’urgence est de faire pause et d’apprendre à lever la tête pour comprendre le passé. (Figaro)

Diplômé en relations internationales à l’Université de Montréal, Max-Erwann Gastineau a travaillé en Chine et aux Nations Unies. Directeur des affaires publiques dans le secteur de l’énergie (gaz, hydrogène), il est l’auteur d’un premier essai sur les causes psycho-historiques du clivage est-ouest en Europe : Le Nouveau Procès de l’Est, (Le Cerf, 2019). Il prépare actuellement la publication d’un prochain ouvrage sur la désoccidentalisation du monde.

Dans un grand entretien accordé au Figaro, l’ancien premier ministre Édouard Philippe appelle à poursuivre les réformes, car le pire, après l’accouchement douloureux de la réforme des retraites, serait «l’immobilisme», autre nom d’un chemin menant droit au «déclassement». Comme si le déclassement n’avait pas déjà eu lieu, se dit un nombre toujours plus grand de Français. L’urgence n’est pas tant de bouger que de s’interroger sur ce que nous avons fait bouger, sur ces décisions qui ont abouti à un déclassement aussi perceptible que répandu à tous les domaines de la vie sociale, de la santé à l’éducation, de l’industrie à l’intégration, de l’énergie à l’agriculture.

Il est nécessaire de lever la tête, après trente années d’adaptations effrénées, prises sous la contrainte de l’urgence, au prétexte de l’Europe et de la mondialisation, d’un monde qui «change» et d’une société qui «bouge». Nous obéissons à un there-is-no-alternative économique et sociétal, tenant lieu de boussole dans le tourbillon permanent de réformes, dont on avait assuré, tableaux Excel à l’appui, qu’elles étaient le prix de futurs progrès. In fine la saveur de ces réformes ressemble plus à ces trains qui vont toujours plus vite, tandis qu’on aimerait simplement qu’ils s’arrêtent à l’heure.

La vitesse est plus qu’un phénomène attribué à ces engins qui vont d’un point A à un point B. Elle est la marque du changement, celle qui fait de l’Occident la civilisation «qui va de l’avant», ainsi que la définissait le grand penseur chinois Liang Shuming. Magnifiée par les expositions universelles célébrant les innovations portées par la révolution industrielle, la vitesse a fini par reconfigurer en profondeur notre rapport au temps, à l’action et donc au politique.

Comme l’écrit Christophe Studeny dans L’invention de la vitesse, France XVIIIe-XXe siècle, «deux siècles ont suffi pour bouleverser un mode millénaire d’existence, enraciné aux repères de la marche et du chemin pour provoquer une mutation irréversible de notre condition de terrien.» Deux siècles de révolutions scientifiques et de progrès techniques, deux siècles durant lesquels le mouvement, inhérent à la notion même de vitesse, a pris les allures d’un projet rationnel, traduit dans le champ politique sous les signes d’une promesse : l’amélioration continue des conditions d’existence matérielles et morales du genre humain.

Jadis synonyme de ce que nous décidions, le changement est devenu l’expression de ce qui nous arrive, et l’innovation technique la promesse de nouvelles formes d’asservissement.

Pensons à Condorcet ou à Victor Hugo, éloquente incarnation de l’optimisme de son temps : «Je suis réconcilié avec le chemin de fer ; c’est décidément très beau. (…) C’est un mouvement magnifique et qu’il faut avoir senti pour s’en rendre compte. La rapidité est inouïe. Les fleurs du bord du chemin ne sont plus des fleurs, ce sont des taches ou plutôt des raies rouges ou blanches ; plus de points, tout devient raie (…).» Avec la vitesse, le rapport au monde change et, en changeant, épouse les perspectives de l’inédit, les contours d’une existence toujours plus fluide et maîtrisée.
Même les conflits politiques, expression lyrique de nos querelles passées, apparaîtront désuets. L’expertise triomphera, «la tribune politique se transformera en tribune scientifique ; fin des surprises, fin des calamités et des catastrophes (…). Plus de disputes, plus de fictions, plus de parasites ; ce sera le règne paisible de l’incontestable (…) ; les lois seront des axiomes, on ne met pas aux voix deux et deux font quatre, le binôme de Newton ne dépend pas d’une majorité, il y a une géométrie sociale ; on sera gouverné par l’évidence (…).»

L’optimisme de Victor Hugo a longtemps personnifié l’éthos progressiste de toute une civilisation… jusqu’à l’avènement d’internet. Avec lui, même éloge du changement sur fond de ruptures technologiques ; même dénonciation des passions et de ces grincheux qui entravent le mouvement. Au tournant des années 2000, gauche et droite se renvoient l’étiquette de «conservateur», épithète attribuée à ces fabricants de freins priés de délocaliser leur production. La gauche accusait la droite de fantasmer les valeurs passées, la droite accusait la gauche de s’enfermer dans la défense des acquis sociaux…

Et puis la dynamique s’est estompée, le train a déraillé. Jadis synonyme de ce que nous décidions, le changement est devenu l’expression de ce qui nous arrive, et l’innovation technique la promesse de nouvelles formes d’asservissement. Auteur d’une Critique sociale du temps, Hartmut Rosa affirme que, sous l’effet des nouvelles technologies de télécommunication, l’«accélération» continue de la vie politique, économique et sociale a engendré de nouvelles «formes d’aliénation relatives au temps et à l’espace», obligeant les individus à devoir faire «face au monde (…) sans parvenir à se l’approprier». Dans cet univers toujours plus fluide et connecté, livré à la vindicte des flux, l’autonomie ne consiste plus à s’affranchir de contraintes extérieures et à définir, pour soi et sa communauté, des buts et des finalités délibérément consacrés, mais à «alimenter la machine de l’accélération» pour «rester dans la course».
Et l’auteur de prendre à témoin notre vie quotidienne, où textos, mails et autres notifications n’en finissent plus de nous solliciter, au point de susciter l’angoisse typique de celui qui ne maîtrise plus rien, pas même les propres lignes de son agenda.

Alors que nous n’avons jamais traité autant d’informations, que le débit de nos conversations ne cesse d’augmenter, nous faisons l’expérience paradoxale d’une perte de contrôle.

Alors que nous n’avons jamais traité autant d’informations, que le débit de nos conversations ne cesse d’augmenter (en attendant la généralisation de la 5G !), nous faisons l’expérience paradoxale, tant sur le plan individuel que collectif, d’une perte de contrôle. En attendant l’arrivée de l’IA au Parlement, qui sera d’abord consultée puis appelée à prendre, en lieu et place de nos élus, les décisions qui s’imposent.

«Après avoir longtemps signifié la suppression des distances, la négation de l’espace, la vitesse équivaut soudain à l’anéantissement du Temps : c’est l’état d’urgence», résume Paul Virillo, avant de conclure, implacablement : «nous sommes tous les soldats inconnus de la dictature du mouvement», les esclaves d’un changement dessinant moins une destination qu’un destin, tombeau des illusions de l’homme moderne… et de la force de projection des élites françaises, dont on peut se demander si la convocation du risque immobiliste ne serait pas devenue, au fil des années et des échecs, la dernière raison de justifier leur raison d’être, queue de comète d’un progrès qui n’en a désormais plus que le nom, réhabilitant par contraste les certitudes endormies, celles qui donnaient à la France son unité, à l’État son efficacité, à la société ses repères.

Bien sûr, derrière l’ode au changement, la lutte contre les masques sans cesse renouvelés de l’immobilisme, réside un procédé rhétorique bien connu. Nul ne propose ses services à la nation en promettant le statu quo. Dans son entretien, Edouard Philippe souligne à raison que la France devra changer, car elle évolue dans un monde qui «ne nous attend pas», comme l’illustrent «la Turquie, l’Inde, la Pologne [qui] sont en train d’affirmer leur puissance». La Pologne dirigée depuis 2015 par un pouvoir conservateur revendiqué, et qui pourtant signe ses succès électoraux du nom du changement.
Mais pas n’importe quel changement : le «bon changement», slogan de campagne victorieux aux élections législatives de 2015, confirmé en 2019 sur fond, dans les deux cas, de ralliement des couches populaires et rurales ; celles qui ont fini, partout en Occident, de fuir les autoproclamés partisans du changement ; celles pour qui le progrès est devenu le masque de solides régressions ; celles pour qui l’avenir suppose un cadre et le cadre des fondations reliant plus que des individus, des citoyens.

De Gaulle était en effet le nom d’un grand rassemblement contre l’atonie, l’incarnation d’un vaste changement institutionnel et politique, mais d’un changement corrélé à des moyens planifiés, agrégés en vue d’une fin prédéfinie.

En Europe centrale, le changement a longtemps rimé avec adaptation, imitation de l’Ouest, de modèles étrangers. Avec les conservateurs polonais, le changement est devenu l’expression d’une révolte contre l’effacement programmé de l’identité et de la souveraineté nationales, épouvantails du Parti du changement. En Pologne, comme le rappelle l’actualité russo-ukrainienne, l’adaptation a cédé le pas à la réaffirmation, à l’image de ces pays émergents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine qui retrouvent foi dans leur histoire et dans leurs destinées. À croire que l’un aurait un rapport avec l’autre.

«La liberté, pour quoi faire ?» se demandait Bernanos. «Le changement, pour quoi faire ?» est-on désormais tenté d’ajouter. Changer, oui, mais pour aller où, au nom de quoi, de qui ? Dans son entretien, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron appelle à une union pour le changement allant «de la gauche sociale-démocrate à la droite gaulliste». De Gaulle était en effet le nom d’un grand rassemblement contre l’atonie, l’incarnation d’un vaste changement institutionnel et politique, mais d’un changement corrélé à des moyens planifiés, agrégés en vue d’une fin prédéfinie, quoique grandiloquente : la «grandeur», l’indépendance nationale.

Quelle est la nôtre, quelle grande fin justifierait, aujourd’hui, de désarçonner les plus sincères immobilismes ? L’écologie tient le haut du pavé. Mais n’est-ce pas au nom de l’adaptation au réchauffement climatique que l’appel au changement a fini par oblitérer l’avenir énergétique d’une nation jadis fière et sûre de son industrie nucléaire ? «Immobilisme», que n’a-t-on fait sous couvert de rayer ton nom ? Telle est, au fond, la vraie question

Trump : son obsession de sa défaite de 2020 peut être fatale aux « républicains »

 Trump : son obsession de sa défaite de 2020 peut être fatale aux républicains  

 

Un article du Wall Street Journal souligne que l’obsession de la défaite de 2020 de trame pourrait être mortifère pour les républicains.

« Pour moi, la meilleure chose que le président Trump puisse faire pour nous aider à remporter les élections de 2022, c’est de parler d’avenir », a résumé dimanche Roy Blunt, sénateur du Missouri, dans l’émission Meet the Press.

En revanche, ces électeurs indécis ne semblent pas particulièrement intéressés par un réexamen des résultats de la présidentielle de 2020 ni par la défense des émeutiers qui ont attaqué le Capitole le 6 janvier dernier.

D’autre part, le fait que Donald Trump passe son temps à se mettre en avant motive les démocrates à voter au moment où ils risquent de verser dans la complaisance ou le découragement et se démobiliser.

La peur et le dégoût qu’inspire l’ex-président pourraient inciter les centristes et indécis à se rendre aux urnes (et à voter démocrate) malgré leurs réticences à propos de Joe Biden et des ambitions des progressistes

Anomalie politique, Donald Trump est probablement le premier moteur des deux grands partis américains à l’heure actuelle. Il motive sans conteste ses soutiens et ses sympathisants, auprès desquels la ritournelle de 2020 passe très bien. Aucun risque que ces électeurs virent démocrates.

Ceux que les républicains risquent de perdre, en revanche, ce sont les démocrates modérés et les indépendants grâce à qui le président Biden affirme avoir été élu l’an passé. La peur et le dégoût qu’inspire Donald Trump pourraient inciter les électeurs à se rendre aux urnes (et à voter démocrate) malgré les réticences à propos de Joe Biden et des ambitions des progressistes.

L’élection du gouverneur de Virginie, prévue le 2 novembre prochain, fait figure d’essai grandeur nature. Le républicain Glenn Youngkin essaie de faire campagne sur les thèmes traditionnels de son parti, notamment l’allègement des taxes, mais aussi sur des sujets plus nouveaux, à commencer par le risque que la culture « woke » ne s’infiltre dans les programmes scolaires.

Mais il essaie aussi de séduire les électeurs de Trump sans passer pour un clone de l’ancien président. Il a accepté avec joie le soutien de Donald Trump et a habilement géré la question de la légitimité de la victoire de Joe Biden, ne parlant jamais de fraude sans pour autant contester ouvertement les résultats. En d’autres termes, il essaie de gagner sur tous les tableaux.

Une attitude dont les démocrates n’ont pas tardé à s’emparer, soulignant le lien qui unit Glenn Youngkin et l’ancien président. Ces trois derniers jours, les messages de Terry McAuliffe, le candidat démocrate, ont ainsi rappelé que Donald Trump avait apporté son soutien à Glenn Youngkin à six reprises, qualifié le candidat républicain de « choix du cœur » de l’ex-président, noté que Glenn Youngkin soutenait une nouvelle candidature de Donald Trump à la Maison Blanche et souligné qu’il était présent à un meeting lors duquel des supporters de l’ex-président avaient prêté allégeance à un drapeau brandi lors des émeutes du 6 janvier au Capitole.

En bref, si le scrutin de Virginie est une répétition générale, les démocrates se réjouiront de voir la campagne de l’an prochain se focaliser sur celui qui a fait perdre le contrôle de la Chambre des représentants, du Sénat et de la Maison Blanche à son parti.

Cette volonté de regarder sans cesse dans le rétroviseur ne caractérise pas que les élections médiatisées. Donald Trump a en effet adoubé des candidats à des postes locaux (des procureurs ou des secrétaires d’État, c’est-à-dire des élus qui supervisent le déroulement des élections) parce qu’ils ont le même avis que lui sur le scrutin de l’an passé. Quand il a apporté son soutien à Matthew DePerno, Donald Trump a ainsi déclaré que le candidat au poste de procureur général du Michigan « se battait sans relâche pour que la vérité sur l’élection présidentielle du 3 novembre soit enfin révélée ».

Mais à se concentrer sur 2020, les républicains risquent bien plus que saborder 2022 : les attaques de Donald Trump contre le système électoral pourraient finir par miner l’institution démocratique sur laquelle le parti compte pour reprendre le pouvoir au Congrès l’année prochaine.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

Traduit à partir de la version originale en anglais

Angela Merkel, son obsession économique a tué l’Europe

Angela Merkel,  son obsession économique a tué  l’Europe 

La chancelière a fait de l’économie sa priorité, ce qui explique son succès dans ce domaine, constate le philosophe et sociologue allemand, Hartmut Rosa,  dans une tribune au « Monde ». Mais sa politique « obstructionniste, pro-américaine et néolibérale » a, selon lui, empêché une intégration européenne plus étroite et plus solidaire.(extrait)

 

Il est une phrase d’Angela Merkel qui se démarque de toutes celles qu’elle a prononcées pendant ses seize années de chancellerie, une phrase qui restera dans la mémoire des Allemands : pour les uns, plutôt du côté des libéraux de gauche, Merkel s’est montrée quasi immunisée contre les critiques, quand pour les autres, plutôt du côté national-conservateur, cette phrase a sonné comme le comble de la trahison.

Non, je ne parle pas de son célèbre « Wir schaffen das ! » – « Nous y arriverons ! » – par lequel, en 2015, elle encourageait les Allemands à mener à bien l’intégration de 1 million de réfugiés. Je parle de cette phrase qu’elle a prononcée pour justifier sa décision, en septembre de la même année, d’ouvrir les frontières à ces hommes, ces femmes et ces enfants affamés et transis de froid : « Si nous devons commencer à nous excuser de montrer un visage amical dans des situations d’urgence, alors ce n’est [plus] mon pays. »

Avec ce « visage amical », elle voulait parler d’une figure humaine, d’un acte humanitaire. Et, avec la fin de la phrase, elle disait à quel point cela lui tenait à cœur. Ces mots n’étaient pas opportunistes, ils n’étaient pas hypocrites, ils étaient fondamentalement sincères. Même les socialistes, les partisans du parti de gauche Die Linke ou encore les écologistes des Grünen (les Verts) lui ont porté et lui portent encore de l’estime pour cette phrase. La force d’Angela Merkel, qui l’a portée tout au long de ses seize années à la chancellerie, est de ne jamais s’être laissée aller à des actions purement opportunistes.

 

Cela étant, le fait est par ailleurs que ses convictions politiques, dans presque toutes les circonstances, ont été extrêmement opportunes pour la majorité des Allemands : confortables, capables de rassembler une majorité, en accord avec les intérêts économiques nationaux. Même cette phrase que je vous ai citée était, à l’époque, opportune : une grande vague de solidarité balayait pour un court moment l’Allemagne, la muant en pays d’accueil. Mais cela n’a pas duré – et Merkel a bien vite essayé de passer avec la Turquie [en mars 2016], et même avec la Libye, des accords douteux voire carrément sales, qui n’avaient plus rien de commun avec ce visage humain.

De tels revirements opportuns sont survenus dans d’autres domaines politiques aussi. Par exemple, dans un premier temps, pour servir les intérêts des entreprises, le gouvernement Merkel a largement invalidé la « sortie du nucléaire » (à savoir la fermeture des centrales nucléaires) planifiée par le gouvernement de coalition « rouge-vert » de Gerhard Schröder. Puis, après l’accident nucléaire de Fukushima en mars 2011, Merkel a radicalement changé de position, réclamant à son tour une sortie rapide du nucléaire.

« Abattre Sarkozy : une obsession d’État »(Guéant)

« Abattre Nicolas Sarkozy : une obsession d’État »(Guéant)

 

 » Je dénonce l’instrumentalisation de la justice. Abattre Nicolas Sarkozy et ses proches est devenu une obsession d’État », lance Guéant  à l’adresse du pouvoir socialiste. « Je constate que tout est programmé et médiatiquement maîtrisé », poursuit Guéant. « Et c’est toujours à un moment où cela arrange le pouvoir en place que des documents ou pseudo-révélations apparaissent ». « En décembre, alors que j’étais entendu, l’officier de police judiciaire en charge du dossier a reçu un appel téléphonique du ministère de l’Intérieur pour connaître mes déclarations. Cela ressemblait fort à un appel de ‘cabinet noir’ », accuse l’ancien ministre.  Interrogé sur sa réaction après la garde à vue de Nicolas Sarkozy, Guéant estime que « par respect pour la fonction présidentielle, il eût été préférable d’entendre Nicolas Sarkozy sous un autre régime ». « Ensuite », ajoute-t-il, « la mise en examen ne signifie en rien une culpabilité. Enfin, il est souhaitable que la justice traite cette affaire dans les meilleurs délais : l’avenir de la France ne peut pas se jouer sur une décision de mise en examen ». Au sujet d’un éventuel retour de Sarkozy à la tête de l’UMP, Guéant « trouve qu’il eût mieux valu qu’il ne revienne pas aussi tôt dans la vie politique de tous les jours ». Avant d’ajouter sans beaucoup de suspense que « l’UMP ne peut continuer ainsi, avec des chefs qui donnent le sentiment aux Français de négliger leurs préoccupations, en ne s’intéressant qu’à leur propre destin. Il faut un ‘patron’ qui fasse l’unité ». Concernant ses propres ennuis judiciaires, « dans ma famille politique, les témoignages de soutien privés ont été nombreux », dit l’ex-ministre, « moins les témoignages de soutien publics ». Guéant a été placé en garde à vue fin 2013 dans l’affaire des primes en liquide quand il dirigeait le cabinet de Sarkozy place Beauvau et en mai 2014 dans l’affaire de l’arbitrage Tapie/Crédit Lyonnais.




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