Syrie : Obama de dégonfle
Obama se dégonfle et il a raison ; il n’’était en fait prisonnier que de sa propre parole (une contrainte verbale de peu de poids en politique) par ailleurs l’opinion américaine est très largement hostile à intervention. En demandant l’avis du congrès, Obama repousse l’échéance aux calendes grecques. Il est vrai qu’hormis la France, il n’y avait pratiquement pas d’autres pays pour bombarder la Syrie. Du coup, les Etats Unis seraient apparus en pointe avec des risques de déstabilisation supplémentaire du moyen –orient voire des attentats anti-américains. Sans parler des conséquences sur une croissance mondiale vacillante. A la surprise des observateurs, Barack Obama a annoncé qu’il allait demander le feu vert au Congrès pour cette intervention. « Un débat et un vote » seront organisés « dans les jours à venir », a-t-il précisé. Ce débat au Congrès sur une éventuelle intervention militaire américaine en Syrie ne débutera pas avant le 9 septembre, ont annoncé samedi les responsables républicains de la Chambre des représentants. « Selon la Constitution, la responsabilité de déclarer la guerre dépend du Congrès. Nous sommes satisfaits que le président demande l’autorisation pour une intervention militaire en Syrie en réponse aux questions graves et substantielles qui sont soulevées », ont déclaré John Boehner, président de la Chambre, et les autres dirigeants républicains dans un communiqué. « En consultation avec le président, nous nous attendons à ce que la Chambre examine cette mesure la semaine du 9 septembre ». Peu de présidents des Etats-Unis se sont volontairement soumis à l’aval du Congrès pour déclencher des interventions militaires à l’étranger, a fortiori pour des frappes ponctuelles comme l’envisage Barack Obama en Syrie. Historiquement, la Constitution américaine donne au Congrès le pouvoir de « déclarer la guerre », mais la dernière fois qu’une telle déclaration formelle a été votée date de la Seconde guerre mondiale. En pratique, les présidents américains ont évité cette procédure et lancé unilatéralement des opérations militaires ou des invasions terrestres des dizaines de fois, au nom de leur autorité constitutionnelle de commandant en chef.