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La méthodologie Nutri-score en cause

 La méthodologie  Nutri-score en cause 

 

Avec ses informations nutritionnelles, le Nutri-score est un réel outil d’utilité et de santé publique, mais il est largement perfectible et doit mieux cibler la malbouffe relèvent, dans une tribune au « Monde », les eurodéputés Eric Andrieu et Sylvie Guillaume.

 

Tribune.

 

Alors que la Commission européenne vient de confirmer qu’une proposition législative européenne sur l’étiquetage nutritionnel verrait le jour dans les prochains mois, et que leur intention de généraliser le Nutri-score sous une forme ou une autre à l’échelle du continent est bien réelle, ses défenseurs et ses pourfendeurs se déchirent dans les médias et sur les réseaux sociaux. La vérité pourrait pourtant bien se situer entre ces deux extrêmes.

Ces petites bandelettes multicolores, présentes sur certaines denrées et ayant pour but d’indiquer la qualité nutritionnelle des aliments, déchaînent les passions. Certains lobbys de grandes multinationales ne veulent pas en entendre parler et la refusent catégoriquement. D’autres l’apposent mais sur des bases douteuses et dans des buts de marketing.

Les petits producteurs et ceux qui proposent des produits d’appellation d’origine protégée, eux, se sentent piégés. Si l’on ne veut pas perdre de vue l’intérêt général et perdre la confiance des consommateurs, il est grand temps de clarifier les règles du jeu.

La santé des citoyens doit être une priorité. Le constat européen en la matière souligne encore l’urgence d’agir. Un adulte sur deux et près d’un enfant sur trois est en situation de surpoids en Europe, tandis que près d’un citoyen sur cinq est atteint d’obésité. La santé des Européens se dégrade et ces statistiques morbides s’aggravent chaque année. Avec ses informations nutritionnelles, le Nutri-score est un réel outil d’utilité publique.

Cependant, une partie des critiques doit être entendue. Nous ne parlons pas là de ces grandes multinationales qui ne songent qu’à leurs bénéfices colossaux, au détriment de la santé de leurs clients. Nous songeons plutôt à ce qui devrait être la cible première du Nutri-score : la malbouffe.

A l’heure actuelle, la méthodologie de calcul du Nutri-score continue de favoriser l’artificiel au détriment du naturel. Il exclut les additifs et les conservateurs tout comme les sucres ajoutés et le profil des acides gras. Il en va de même pour les méthodes de cuisson : voilà pourquoi des frites industrielles peuvent obtenir un C plutôt qu’un E.

Est-ce que le Nutri-score devrait s’appliquer à tous les produits ? Non. La Commission, dans sa réflexion, évoque d’ailleurs la possibilité d’exclure certaines catégories de produits alimentaires.

Va-t-on étiqueter les produits du terroir, les fromages et les jambons protégés, alors que leurs cahiers des charges leur interdisent le droit de changer de recette ? Non.

 

Offensive de lobbyistes contre le Nutri-score

Offensive de lobbyistes contre le Nutri-score

 

La violente offensive contre le logo nutritionnel Nutri-score est menée, sous couvert de défendre les fromages et charcuteries traditionnels, pour préserver des intérêts financiers au détriment de la santé, dénoncent un collectif de médecins dans une tribune au « Monde ».

Tribune

 

Depuis plusieurs semaines, on assiste à une violente offensive anti-Nutri-score menée en France par les filières des fromages et des charcuteries, qui se disent « pénalisées » par la notation de leurs produits à travers ce logo apposé sur la face avant des emballages et qui renseigne sur la composition nutritionnelle (note de A à E et code couleur, du vert au rouge).

C’est le projet de la Commission européenne d’adopter, fin 2022, un logo nutritionnel harmonisé et obligatoire pour l’Europe qui mobilise les secteurs agricoles de multinationales. Ces dernières font de la résistance car elles n’apprécient guère d’être forcées de fournir aux consommateurs une information enfin compréhensible sur la composition nutritionnelle de leurs produits.

 

Il est vrai qu’une grande majorité des fromages et des charcuteries sont classés D et E. Mais ce n’est pas la faute du Nutri-score qui ne fait que traduire, sous une forme simple et compréhensible, la réalité de leur composition, caractérisée par une teneur importante en graisses saturées, en sel et par un apport calorique élevé. Ce qui figure d’ailleurs actuellement dans le tableau nutritionnel incompréhensible présent au dos des emballages.

C’est un fait : même s’ils font partie de notre patrimoine culinaire, ces aliments ont une composition nutritionnelle qui n’est pas favorable. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas en manger : un produit classé D ou E peut parfaitement être consommé dans le cadre d’une alimentation équilibrée, mais plutôt en petites quantités et pas trop fréquemment.

La campagne lancée contre le Nutri-score par les producteurs de roquefort, suivis par ceux de rocamadour, de maroilles, de bien d’autres fromages et charcuteries, joue sur l’image emblématique dont jouissent ces produits dans la gastronomie française, leur ancrage territorial et leur côté traditionnel. Les appellations d’origine protégée (AOP) ou les indications géographiques protégées (IGP), si elles garantissent que ces aliments ont été produits dans une zone géographique déterminée, selon un savoir-faire reconnu, respectant un cahier des charges spécifique – ce qui est tout à fait respectable –, n’intègrent absolument pas la notion de « qualité nutritionnelle ». AOP/IGP et Nutri-score apportent donc des informations distinctes renseignant sur des caractéristiques très différentes.

Lactalis et Savencia à la manœuvre

Mais qui se cache derrière ces produits perçus comme traditionnels et s’oppose aujourd’hui à Nutri-score ? On trouve, en fait, de puissantes multinationales comme Lactalis (numéro un mondial des produits laitiers) et Savencia (cinquième groupe mondial). Lactalis détient à lui seul 70 % de la production de roquefort et de nombreux autres fromages, contrôle la moitié des AOP françaises de fromages et commercialise également des crèmes dessert, du beurre, de la crème fraîche… des produits tous classés D et E par le Nutri-score. Savencia, à côté de sa large gamme de fromages – dont plusieurs AOP (maroilles, roquefort, époisses) –, produit aussi de la charcuterie et du chocolat (également D et E).




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