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Chine : une reconversion dans les services et le numérique

 

Chine : une reconversion dans les services et le numérique

 

Le consultant Jean-Dominique Séval présente, dans une tribune au « Monde », la stratégie chinoise d’investissements massifs dans les technologies numériques

 

Tribune. 

 

La session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, le parlement chinois, qui vient de s’achever à Pékin, a réaffirmé la priorité stratégique donnée par Pékin aux « nouvelles infrastructures technologiques », à l’occasion de la présentation du 14e plan quinquennal (2021-2025).

Les grands travaux d’infrastructures, qui étaient venus appuyer ces dernières décennies la montée en puissance de l’industrie chinoise, préparent aujourd’hui le basculement de son modèle vers les services. Ce sont désormais les infrastructures numériques et virtuelles – cloud computing, Internet des objets, instituts de recherche, informatique quantique… – qui s’ajoutent aux infrastructures physiques.

Tout s’est accéléré il y a plus de douze ans, lorsque la Chine a dévoilé un plan d’incitation fiscale et d’investissements massifs pour répondre à la crise mondiale de 2008 : plus de 500 milliards d’euros ont été injectés pour soutenir la production et les grands projets d’infrastructure.

Avec des résultats impressionnants : le train le plus rapide du monde, à 430 km/h, dispose d’un réseau de près de 40 000 kilomètres (contre 12 000 kilomètres pour l’Europe qui l’a vu naître) ; à Pékin, le réseau de près de 400 kilomètres et de 14 lignes de métro (l’équivalent du métro séculaire de Londres, et le double de celui de Paris) devrait atteindre d’ici à 2022 une longueur de 1 000 km pour 31 lignes et 560 stations.

Un mouvement qui ne montre pas de signe d’essoufflement car, à cette Chine des grands projets, succède celle des méga-projets : un train à lévitation magnétique testé à 620 km/h ; un réseau de près de 50 centrales nucléaires et une dizaine en construction, dont deux EPR déjà en fonctionnement ; un parc photovoltaïque comptant pour près de 35 % du total mondial, loin devant les Etats-Unis, le Japon ou l’Allemagne ; le train autonome le plus rapide du monde qui, à l’approche des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin en 2022, doit relier les 175 kilomètres qui séparent la capitale des pistes de ski en seulement 45 minutes. Une manière de montrer au reste de la planète que le pays est plus que jamais capable de dépasser ses propres records.

Numérique : L’Inde, futur grand mondial

Numérique : L’Inde, futur grand mondial

Ancien cadre supérieur dans une entreprise française de high-tech en Inde, Antoine Imbert rappelle, dans une tribune au « Monde », que l’Inde est, en 2021, à côté des Etats-Unis et de la Chine, un autre géant ignoré du numérique.

Tribune.

 

Ils sont trois et règnent sur une capitalisation boursière supérieure à celle du PIB de leur pays d’origine. Satya Nadella (Microsoft), Sundar Pichai (Alphabet) et Arvind Krishna (IBM) dirigent des entreprises dont la valeur cumulée dépasse les 3 000 milliards d’euros. Formés en Inde puis aux Etats-Unis, ayant gravi un à un les échelons de leurs entreprises, ils témoignent à leur manière de la formidable ascension numérique débutée il y a une vingtaine d’années par l’Inde et ses ingénieurs.

A cette époque, la peur du « bug de l’an 2000 » nécessite la mise à jour de millions de lignes de codes pour éviter des perturbations dans les systèmes bancaires, de transport ou d’énergie. Le temps est compté et les ressources insuffisantes : l’Inde s’impose alors comme un partenaire incontournable, disposant des milliers d’informaticiens qualifiés et anglophones alors nécessaires. L’an 2000 passera finalement sans encombre, et les ingénieurs en question démarrent leur ascension.

Alors que les regards sont tournés vers la Silicon Valley, l’Inde affirme sa spécificité comme véritable « usine logicielle » du monde, développant et maintenant les systèmes informatiques qui sous-tendent l’économie mondiale. Les services informatiques ont été le fer de lance de cette transformation, démarrée sous le sceau de la sous-traitance, et qui a vu le secteur passer de 0 % à 8 % du PIB indien en 2020.

Pourtant, dans le monde numérique, l’Inde demeure assez largement dans l’ombre, éclipsée par la puissance américaine et l’ascension chinoise. Les entreprises françaises et européennes, à quelques exceptions près, comprennent mal ce marché et tardent à l’investir. A tort, car la puissance numérique indienne s’articule désormais autour d’un vivier de talents unique au monde de 4,5 millions de développeurs, de multinationales, de centres de recherche et d’un écosystème important de start-up.

Longtemps attirés par les Etats-Unis, les jeunes surdoués issus des Indian Institutes of Technology sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à créer leur entreprise en Inde et à vouloir contribuer directement au développement du pays. Surtout, le marché intérieur est en pleine expansion. Comme toujours avec l’Inde, les chiffres donnent le tournis : avec 600 millions d’utilisateurs Internet disposant du réseau mobile le moins cher du monde, la numérisation touche une très large part de la population et transforme à grande vitesse les usages, dans les paiements mobiles par exemple.

Taxe numérique : une taxe internationale prochainement ?

Taxe numérique : une taxe internationale prochainement ?

Jusque-là les États-Unis s’étaient opposés au principe d’une taxe internationale en considérant qu’il fallait laisser le choix du lieu d’imposition au GAFA. La question qui va de se poser est de savoir d’abord quelle sera l’ampleur de cette taxe. Aussi dans lequel lieu géographique elle pourra être perçue.

 

Il se pourrait bien que les États-Unis veuillent récupérer le produit de l’imposition. Une imposition qui pourrait par ailleurs être assez marginale au regard des énormes chiffres d’affaires brassées par les GAFA. De toute manière même en France où a été instaurée cette taxe le rendement fiscal est ridicule entre 300 et 400 millions pour des dizaines de milliards de chiffres d’affaires( chiffre d’affaires pratiquement d’ailleurs impossibles à évaluer actuellement).

 

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré aux ministres des Finances du groupe G20, que Washington abandonnerait une partie litigieuse de la proposition, qui avait été mise sur la table fin 2019 par l’administration Trump, à savoir une disposition dite «refuge» (safe harbour), a-t-il indiqué. Celle-ci visait à donner l’option aux entreprises de choisir entre le nouveau régime fiscal négocié au sein de l’OCDE et le système actuel.

 

Il faut désormais «conclure sans délais» les négociations en cours au sein de l’OCDE, a enjoint le ministre des Finances Bruno Le Maire dans une déclaration faite lors d’une réunion avec ses homologues du G20, estimant que c’était «à portée de main, surtout maintenant que les États-Unis ont confirmé renoncer» à la disposition litigieuse.

Janet Yellen a en outre annoncé que Washington allait «s’engager fermement sur les deux piliers du projet» de réforme de la fiscalité internationale, selon le responsable du Trésor.

La non pris en compte de l’effet de serre du numérique

La non pris en compte de l’effet de serre du numérique

En France, les émissions de gaz à effet de serre du numérique ont été multipliées par trois en dix ans et devraient continuer à croître. Il est possible de construire un numérique vert et responsable, expliquent vingt-cinq experts dans une tribune au « Monde ».Tribune. Le 8 mars, l’Assemblée nationale entamera l’examen du projet de loi Climat et résilience. En dépit des nombreuses propositions formulées par la convention citoyenne pour le climat, le texte porté par le gouvernement fait totalement l’impasse sur les enjeux du numérique.

Ceci est d’autant plus inquiétant que la présidente de la commission spéciale chargée de l’examen du texte [et députée LRM d’Ille-et-Vilaine], Laurence Maillart-Méhaignerie, a confirmé récemment que les amendements qui ne présentent pas de lien direct avec les dispositions soumises par le gouvernement seront jugés irrecevables. La question du numérique ne pourra même pas être débattue au Parlement ! Il est pourtant possible de construire un numérique vert et responsable, sans en brider le potentiel.

Nous le savons désormais, le numérique n’est pas virtuel. D’après les études de Green IT et du ShiftProject, le numérique est à l’origine d’environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial. En France, l’empreinte GES du numérique a été multipliée par trois en dix ans et devrait continuer à croître.

 

La fabrication des terminaux concentre 80 % du bilan environnemental du numérique en France, toujours selon une étude de Green IT. En moyenne, nous changeons de smartphone tous les deux ans. La priorité est donc de faire porter de nouvelles obligations sur les constructeurs pour allonger la durée de vie des terminaux. Cela peut se faire par la lutte contre l’obsolescence programmée, tant matérielle avec le passage de la garantie légale de conformité de deux à cinq ans, que logicielle en imposant là aussi des mises à jour pendant au moins cinq ans.Pour limiter la production de matériel neuf, il nous faut structurer les filières de la réparation, du reconditionnement et du réemploi, en imposant aux fabricants l’obligation de détachement des pièces. Nous pouvons aussi orienter la demande en instaurant un « chèque réparation », sur le modèle du « coup de pouce vélo » (50 euros pour faire réparer son vélo), pour l’entretien ou la remise en état d’appareils : changement de batterie ou d’écran, reformatage, etc.

 

L’amélioration de la performance environnementale doit aussi passer par une meilleure gestion de la consommation électrique des services numériques. Certaines fonctionnalités associées au modèle d’affaire de la publicité en ligne et de l’économie de l’attention telles que l’« autoplay » [lecture automatique] ou l’« infinite scrolling » [défilement infini], particulièrement dispendieuses, doivent être abandonnées. 

Technologies- Numérique : la France en retard ( Euler Hermes)

Technologies- Numérique : la France en retard ( Euler Hermes)

L’indice «d’agilité digitale» de l’assureur-crédit Euler Hermes situe la France en 15ème position, un léger progrès par rapport au classement précédent. La Chine bondit à la 4ème place.

D’après les indicateurs d’Euler Hermes ( filiale d’Allianz)  qui classe les performances numériques de chaque État, la France est en retard derrière les très grandes puissances. La France en quinzième position mais loin  derrière les États-Unis toujours premiers de la classe ou la Chine qui fait un grand bond par rapport au classement de fin 2018 et se retrouve en quatrième position. Loin également derrière l’Allemagne en légère perte de vitesse à la 3ème place, le Danemark (2ème) ou encore la Corée du Sud (12ème).

Cet indicateur « nous permet de savoir quel pays offre les meilleures conditions aux entreprises traditionnelles pour réussir leur digitalisation et le meilleur environnement aux entreprises digitales pour se développer», explique Alexis Garatti, directeur des recherches économiques d’Euler Hermes.

Les États-Unis dominent avec un score de 88/100. Ils bénéficient d’un vaste marché, d’un système éducatif et de dispositifs de recherches solides, ainsi que d’un environnement des affaires et une réglementation favorables au développement numérique. La Chine (73/100) est le pays qui progresse le plus, passant de la 9ème à la 4ème position. Pékin s’appuie en particulier sur ses progrès dans la réglementation et le climat des affaires ainsi que dans les infrastructures logistiques et le système éducatif. Et l’ensemble de la région Asie-Pacifique est bien loti.

En Europe, le Danemark (77/100) devance l’Allemagne, ralentie par «une connectivité qui a progressé moins vite» qu’ailleurs. De son côté, la France (67/100) gagne deux places tout en demeurant un élève médiocre.

Numérique : la France en retard ( Euler Hermes)

Numérique : la France en retard ( Euler Hermes)

L’indice «d’agilité digitale» de l’assureur-crédit Euler Hermes situe la France en 15ème position, un léger progrès par rapport au classement précédent. La Chine bondit à la 4ème place.

D’après les indicateurs d’Euler Hermes ( filiale d’Allianz)  qui classe les performances numériques de chaque État, la France est en retard derrière les très grandes puissances. La France en quinzième position mais loin  derrière les États-Unis toujours premiers de la classe ou la Chine qui fait un grand bond par rapport au classement de fin 2018 et se retrouve en quatrième position. Loin également derrière l’Allemagne en légère perte de vitesse à la 3ème place, le Danemark (2ème) ou encore la Corée du Sud (12ème).

Cet indicateur « nous permet de savoir quel pays offre les meilleures conditions aux entreprises traditionnelles pour réussir leur digitalisation et le meilleur environnement aux entreprises digitales pour se développer», explique Alexis Garatti, directeur des recherches économiques d’Euler Hermes.

Les États-Unis dominent avec un score de 88/100. Ils bénéficient d’un vaste marché, d’un système éducatif et de dispositifs de recherches solides, ainsi que d’un environnement des affaires et une réglementation favorables au développement numérique. La Chine (73/100) est le pays qui progresse le plus, passant de la 9ème à la 4ème position. Pékin s’appuie en particulier sur ses progrès dans la réglementation et le climat des affaires ainsi que dans les infrastructures logistiques et le système éducatif. Et l’ensemble de la région Asie-Pacifique est bien loti.

En Europe, le Danemark (77/100) devance l’Allemagne, ralentie par «une connectivité qui a progressé moins vite» qu’ailleurs. De son côté, la France (67/100) gagne deux places tout en demeurant un élève médiocre.

Evaluation de l’usages du numérique

Evaluation de l’usages du numérique 

 

Pour mieux comprendre l’impact auprès des plus jeunes, Le Monde a interrogé Vanessa Lalo, psychologue clinicienne spécialiste des pratiques numériques. Le 4 février, elle intervenait lors d’une table ronde sur le thème « Covid-19 et usages numériques » organisée par la plate-forme TikTok et l’association e-Enfance. Selon Vanessa Lalo, le problème ne vient pas du temps d’écran mais de la qualité de ce que l’on regarde.

L’explosion du temps d’écran, en particulier chez les plus jeunes, est-elle un problème ?

Vanessa Lalo : C’est une question qui revient en permanence lors de mes consultations. De nombreux parents en souffrance viennent me voir pour savoir comment faire pour éloigner leurs enfants des écrans. Souvent, parce qu’ils ne savent pas quoi faire face à des enfants qui préfèrent passer des heures sur les réseaux ou jouer aux jeux vidéo plutôt que de sortir et voir leurs copains.

Mais le temps d’écran ne sera jamais une bonne valeur pour jauger nos pratiques numériques. C’est le degré zéro de l’analyse. Une fois qu’on a lu ce chiffre, qu’est-ce qu’on en fait ? Une personne peut tout à fait passer quatorze heures par jour à regarder des vidéos de pandas qui pètent, une autre passera quatorze heures à lire des pages Wikipédia ou à regarder des vidéos pédagogiques sur YouTube… Ils passeront le même temps mais leurs pratiques sont différentes.

Ce qu’il s’est passé lors du confinement, c’est que les enfants ont passé plus de temps devant les écrans parce que l’école était fermée. Ils suivaient donc les cours en ligne et passaient du temps à discuter avec leurs amis sur les réseaux sociaux. Mais est-ce que c’était une mauvaise chose ? Non.

Ce qui a été délétère, ce sont tous les enfants qui n’avaient pas accès aux écrans, ceux qui ne pouvaient pas faire l’école à la maison. Ce sont ceux qui ont passé le moins de temps devant les écrans qui ont le plus décroché de l’école. Donc il serait peut-être temps de se demander si on ne s’est pas trompé dans notre analyse par rapport aux temps d’écran.

Pourquoi la gestion du temps d’écran est-elle un tel sujet d’inquiétudes ?

La première raison, c’est sans aucun doute l’écart générationnel entre parents et enfants. Beaucoup d’adultes ont du mal à comprendre que leurs enfants soient entièrement greffés au numérique alors qu’eux ont été élevés sans le numérique. Du coup, les adultes ont parfois cette impression que les écrans sont en train de créer une génération de « débiles ». Un peu comme les précédentes générations allaient taper sur le rock, les jeux de rôle ou les mangas par exemple.

Une deuxième raison vient aussi d’un certain nombre de chercheurs qui veulent absolument taper sur le numérique et nous prouver à quel point ça peut être mauvais pour notre cerveau. Ça fait quand même quelques années que ça dure avec des travaux comme L’Autisme virtuel d’Anne-Lise Ducanda ou La Fabrique du crétin digital de Michel Desmurget. Ce sont des discours très conservateurs qui font peur aux parents, diabolisent les outils numériques et n’apportent absolument aucun élément de prévention ou conseil pour les parents.

Pourquoi est-ce un problème pour les parents de se focaliser sur cette question du temps d’écran ?

Le problème avec ce genre de discours qui diabolise les écrans et les pratiques numériques c’est que les parents manquent cruellement d’exemples de prévention positive. Bien sûr, je ne dis pas que tout est profitable et que tout est bon dans les réseaux sociaux ou les écrans et qu’il n’y a pas de risques. Mais pour pouvoir faire une bonne prévention, il faut savoir accompagner, s’intéresser aux pratiques numériques et ne pas en avoir peur.

Que ce soit sur les questions des outils numériques, des jeux vidéo ou les réseaux sociaux, les parents ont tendance à attendre que les réponses viennent d’un expert sur le sujet. Ils n’ont pas assez confiance en eux pour prendre ce sujet en main. Pourtant, lorsqu’ils choisissent au quotidien quels aliments ils vont donner à leurs enfants ou quels vêtements leur donner, personne ne va leur dire qu’ils ne sont pas légitimes.

Pour moi, il est nécessaire de ne pas considérer ces outils comme décorrélés de notre société. Au même titre que tout ce qu’on va mettre entre les mains de ses enfants, on doit aussi s’y pencher, réfléchir à ce qu’on souhaite pour eux et leur proposer des contenus intéressants. Je dis souvent que si on veut qu’un enfant lise Stendhal, il faut avoir Stendhal dans sa bibliothèque.

Cette question du temps d’écran est-elle uniquement une préoccupation qui concerne les enfants ? Qu’en est-il des adultes ?

C’est assez amusant de regarder le rapport entre les adultes et les enfants autour de cette « consommation » des écrans. Les adultes vont consommer beaucoup plus de contenus numériques que les enfants. Mais ils vont quand même juger les pratiques numériques des plus jeunes, comme si c’était forcément excessif ou idiot.

Certains adultes viennent aussi me voir pour réduire leur temps d’écran. Pour eux, les écrans sont devenus un refuge pour arrêter de penser – quand on « scrolle » à l’infini les plates-formes sur les réseaux sociaux par exemple, dans le seul objectif de se remplir de contenus en permanence. C’est quelque chose qui existait déjà avant le confinement et ça peut arriver à tout le monde. Lorsqu’on a eu une sale journée, on peut avoir envie de se perdre plusieurs heures dans les écrans. Le problème, c’est quand on le fait pour éviter de se confronter à la réalité de manière durable.

Ce qu’il faut absolument faire dans le numérique, qu’on parle des enfants, des seniors, des adultes, ou peu importe, c’est reprendre la maîtrise de nos outils. C’est pour ça que j’insiste sur le fait que le temps d’écran n’a pas de valeur. Ce n’est pas pour dire qu’on a le droit de passer vingt-quatre heures sur vingt-quatre devant des écrans et que ça n’aura pas d’impacts négatifs. Mais on ne peut pas continuer à taper dessus en considérant que le numérique serait une sorte de bulle à part qui est venue empiéter sur nos vies. Quand on comprendra ça, on aura fait un pas de géant dans l’accompagnement et la prévention du numérique.

Pour un numérique sobre et respectueux de l’environnement ( sénat)

Pour un numérique sobre et respectueux de l’environnement ( sénat)

Vincent Courboulay, enseignant chercheur en informatique à l’Université de La Rochelle et cofondateur et directeur scientifique de l’Institut du numérique responsable (INR), explique à La Tribune pourquoi un texte du Sénat est un vrai pas en avant vers un numérique plus responsable.

 

 

LA TRIBUNE – Alors que les outils et les usages numériques occupent une place toujours plus importante dans notre économie et notre vie quotidienne, comme conjuguer numérique et écologie ?

VINCENT COURBOULAY - En réalisant que les deux ne sont pas incompatibles ! Que le numérique peut être une solution mais constitue aussi aujourd’hui un problème. Le numérique n’est plus isolé, il n’est plus un secteur d’activité comme un autre, mais transversal et systémique. Il agit sur notre consommation, notre habillement, nos déplacements… En bien comme en mal. On est sur un secteur qui a besoin d’expertise, de recul, et surtout que beaucoup d’acteurs se fédèrent autour de messages clairs, cohérents, construits et sérieux.

Y-a-t-il un véritable manque en la matière actuellement ?

Il y a un besoin de fédérer les initiatives, les porteurs, d’avoir une démarche éthique et transparente et pas seulement de business pour porter des valeurs qui sont aujourd’hui fondamentales dans la société. Nous vivons à la fois une urgence climatique et sociale importante et une transition numérique à marche forcée.

L’insuffisance numérique de Carrefour et de ses concurrents

Couche-Tard ne procédera donc pas à l’acquisition de Carrefour. Le gouvernement y a mis son veto. Cette décision a été abondamment commentée, généralement pour la condamner. Elle entrerait en porte-à-faux avec les efforts de promotion de l’attractivité du territoire national envers les investisseurs étrangers et fait craindre des difficultés lorsqu’il s’agira pour des entreprises françaises de procéder à des acquisitions à l’étranger. Mais cette décision provoque surtout de l’incompréhension.

Est-il raisonnable d’évoquer la sécurité alimentaire du pays dans le cas de la prise de contrôle d’une entreprise de la distribution, de surcroît par un distributeur canadien et au profil des plus rassurants ? Des entreprises étrangères œuvrent d’ores et déjà sur le marché français de la distribution alimentaire. Les hard-discounters allemands (Aldi et Lidl) ne se sont pas distingués durant la crise sanitaire par un comportement pouvant laisser craindre une menace pour la sécurité nationale.

Lire aussi  Carrefour : le prétexte de la souveraineté alimentaire

Comme les autres enseignes, ils ont fait de leur mieux pour continuer de nourrir les Français. Quant aux craintes relatives à l’impact sur l’amont de la filière alimentaire, il semble difficile de se montrer plus durs dans les négociations que le sont nos distributeurs nationaux. Enfin, face à la perspective de voir déferler des produits canadiens dans les rayons des magasins à la hallebarde, on voit mal comment un distributeur en France, même détenu par des capitaux étrangers, pourrait ne pas tenir compte de la demande insistante des consommateurs de consommer français et local.

Réserves à l’égard de la mondialisation

Alors comment justifier une telle posture ? Il y a bien entendu ici un calcul politique. Les Français, comme chacun sait, sont pour le moins réservés à l’égard de la mondialisation. Les enquêtes réalisées par L’Obsoco (L’Observatoire société et consommation) durant la crise sanitaire montrent que celle-ci a eu pour effet de renforcer cette posture. Que le virus nous soit venu de l’étranger (de Chine de surcroît), que la crise ait mis au grand jour les conséquences de la mondialisation des chaînes de valeur sur la fragilité de notre système économique, que nous ayons pu manquer de masques, de tests et, désormais, de vaccins, a révélé notre vulnérabilité à l’égard de l’étranger.

« La crise sanitaire a mis au centre du débat public les notions de souveraineté, de réindustrialisation, de relocalisation »

La crise a ainsi mis au centre du débat public les notions de souveraineté, de réindustrialisation, de relocalisation… En juin 2020, seuls 20 % des Français estimaient que « le bilan de la mondialisation est globalement positif » alors que 85 % pensaient que « la France gagnerait à relocaliser une partie de sa production industrielle et agroalimentaire ». 72 % se disaient d’accord avec la proposition selon laquelle « la France gagnerait à nationaliser [c’est-à-dire rendre publiques] une partie des entreprises dont la production est essentielle au bon fonctionnement du pays ». Oui, oui, il s’agit bien ici de nationalisations…

Les limites du numérique éducatif

Les limites du numérique éducatif 

Le professeur de lettres et écrivain Aymeric Patricot explique, dans une tribune au « Monde », que « le numérique reste un outil, dont l’éclat ne doit pas faire oublier la valeur de ce qu’il véhicule ».

Tribune. La crise sanitaire et le confinement n’ont fait qu’accélérer la voie que prend l’éducation nationale sur le chemin du numérique. Cours à distance, documents sur fichiers, corrections sur écran, autant de pratiques acceptées dans l’urgence mais que l’institution nous incite à adopter, par petites touches, depuis des années, dans une perspective affichée de modernisation.

 

Je n’ai rien contre cette évolution. Non seulement je comprends l’utilité des écrans tactiles et des applications pédagogiques, mais j’ai du goût pour ces progrès. Je ne vois pas trop, après tout, quel genre de fatalité les rendrait néfastes – la télévision n’avait-elle pas, en son temps, suscité des controverses ? Dans ma vie privée, je consomme de la musique numérisée, des films sur Netflix et des jeux vidéo ; en tant qu’enseignant, j’envoie des vidéos par mail, j’organise des ciné-clubs et j’emporte mon enceinte portative pour des extraits musicaux. En somme, je ne suis pas réfractaire à l’idée que la circulation accélérée des contenus permise par le numérique relance à une échelle inédite la révolution déjà opérée par Gutenberg.

Mes infinis découpages-collages

Malgré tout, je reste curieusement réfractaire à bien des usages. Je ne me résous pas à faire lire mes élèves sur tablette ni même à projeter des documents sur le tableau. Je ne me résous pas à truffer de documents l’espace numérique de travail. A la rigueur, créer ma page où les élèves se rendraient s’ils le souhaitent pour quelques lectures complémentaires. Mais j’ai déjà du mal à avoir recours à des manuels. Non seulement les textes proposés ne correspondent pas à ceux que j’ai lus, mais je me sentirais paresseux, et même corseté par une structure proposée par d’autres.

Pire, je n’ai jamais passé autant de temps à peaufiner mes documents photocopiés. Une part conséquente de mes préparations consiste à découper des extraits de livres que je possède – je ne veux pas me contenter d’extraits sélectionnés par d’autres – et à les organiser sur des pages A4. Pour la plupart des professeurs, le fantasme n’est-il pas toujours de tirer la substantifique moelle de livres qu’ils ont le plaisir de lire, de commenter, de tenir entre leurs mains, voire de griffonner, de surligner, d’agrémenter de commentaires ?

J’ai même continué mes infinis découpages-collages à l’occasion du confinement. On aurait pu croire qu’à l’heure des visioconférences et des fichiers joints la pratique du polycopié tomberait en désuétude… Mais, après quelques cours filmés, quelques enregistrements de mes cours, j’en suis revenu à mes découpages, que je prenais en photo pour les joindre à mes mails. L’idéal aurait été d’envoyer par courrier le résultat de mon travail… Et ce n’est pas d’un scanner ou d’une caméra que j’aurais dû encombrer mon bureau, mais d’une antique photocopieuse et de ramettes A4 !

Numérique : une stratégie à définir pour le logiciel libre

 Numérique : une stratégie à définir pour le logiciel libre

 

Tribune dans le Monde de:

 

 

Roberto Di Cosmo,Directeur de Software Heritage, professeur d’informatique à l’Inria et à l’université de Paris

Stefane Fermigier,Entrepreneur du logiciel libre et co-président du Conseil national du logiciel libre/CNLL

Cedric Thomas Economiste et directeur général de l’organisation Open source OW2.

 

 

Tribune.

 

Le 1er janvier 2022, pendant que la campagne électorale des présidentielles battra son plein, la France prendra la présidence tournante de l’Union européenne (UE) pour six mois, et aura à cœur de catalyser la collaboration entre les Etats membres. Il sera alors attendu de chaque ministre un programme ambitieux.

Pour aller dans le sens de l’histoire, la France devra promouvoir la collaboration entre Etats dans le domaine du numérique et se hisser à la hauteur des enjeux en plaçant les valeurs d’ouverture, de transparence, d’inclusivité et d’autonomie du logiciel libre au cœur de sa stratégie numérique.

Pour cela, nous appelons dès aujourd’hui à la création au sein de l’Etat d’une « mission logiciel libre » dépendant du premier ministre, avec les moyens nécessaires et la volonté de travailler avec les acteurs de l’écosystème du logiciel libre, ses communautés et ses entreprises. Nous rejoignons en cela une des recommandations fortes du rapport du député Eric Bothorel sur « la politique publique de la donnée, des algorithmes et des codes sources », remis au premier ministre le 23 décembre 2020.

L’ouverture comme moteur d’innovation

Le logiciel libre (aussi appelé logiciel open source, c’est-à-dire couvert par des licences qui garantissent le droit de l’utiliser, de l’étudier, de le modifier et de le redistribuer librement) et l’ouverture des données sont deux enjeux majeurs du numérique moderne dont les administrations publiques prennent de plus en plus conscience.

En novembre 2020, la Commission européenne a rendu publique sa stratégie pour le logiciel libre. Celle-ci met clairement l’accent sur l’ouverture comme moteur d’innovation, d’autonomie numérique et de respect des citoyens et des utilisateurs. La Commission constate que l’open source permet à des organisations entières de facilement « se connecter de manière transparente au-delà des silos organisationnels et des frontières » pour améliorer l’efficacité de leurs processus.

Pour la Commission, les effets du paradigme d’ouverture de l’open source vont au-delà du logiciel, au point de « définir une vision pour encourager et exploiter le pouvoir de transformation, d’innovation et de collaboration de l’open source, ses principes et ses pratiques de développement ».

Intérêt du logiciel libre pour les administrations publiques

Plus récemment, en décembre 2020, le Conseil européen appelait dans sa Déclaration de Berlin à « promouvoir le développement, le partage et la réutilisation des normes, solutions et spécifications open source par-delà les frontières ». Enfin, la nomination par le président américain Joe Biden de David Recordon, un spécialiste de l’open source, au poste de directeur de la technologie de la Maison Blanche est un autre signe de l’intérêt que représente le logiciel libre pour les administrations publiques.

 

Numérique : inquiétude par rapport à son empreinte carbone

Numérique : inquiétude par rapport à son empreinte carbone

 

La journaliste de l’opinion Muriel Motte considère qu’il convient de s’inquiéter de l’empreinte carbone du numérique

 

Le président du gendarme des télécoms s’alarme du poids croissant des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Le Sénat formule 25 propositions après six mois d’étude sur l’empreinte environnementale du numérique

Dans un rapport publié mercredi, le Sénat prévient que si rien n’est fait, le digital pourrait représenter 7 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France en 2040, contre 2 % actuellement. Cette perspective n’émeut pas seulement les auteurs de cette étude inédite. « Ce qui est inquiétant, c’est la croissance de l’empreinte carbone du numérique ​», a admis jeudi Sébastien Soriano, le patron de l’Arcep, qui commentait son rapport annuel sur l’état d’Internet en France.

Le gendarme des télécoms a lui-même publié une note sur ce sujet environnemental en octobre dernier. A l’échelle mondiale, le numérique compte déjà pour près de 4 % des émissions de GES, soit une empreinte équivalente à celle du transport aérien. La source majeure de cette pollution est le fait de la consommation électrique des réseaux. Outre les émissions de gaz, la production de smartphones et autres terminaux génère une forte consommation en ressources, terres rares et eau notamment.

Explosion des usages, compétition entre équipementiers pour draguer le consommateur ​: tout concourt à faire flamber la facture écologique. Et quand l’environnement sanitaire complète le tableau, le fardeau s’alourdit encore. Le basculement dans la « ​e-société ​» (télétravail, e-learning, streaming, jeux en ligne…) provoqué par le confinement a fait grimper le trafic numérique de 30 % en France, précise l’Arcep. Les réseaux ont globalement tenu le coup, mais les usagers ont pu découvrir toutes les ressources de leur smartphone.

Multiplication des usages. Là est le paradoxe ​: « ​Une évolution technologique qui s’avère permettre une réduction des émissions de GES à usages constants est susceptible de produire en fait un accroissement global des émissions en raison de la multiplication des usages qu’elle permet ​», souligne l’Autorité de régulation. En rappelant au passage que l’énergie monopolisée par le numérique est principalement utilisée par les consommateurs (20 %), la production et l’utilisation des data centers (19 %) et des réseaux (16 %).

Le rapport du Sénat formule une série de propositions, dont l’interdiction des forfaits mobiles illimités, du lancement automatique des vidéos ou du scroll infini, afin d’économiser l’énergie consommée…

Alors, que faire pour limiter l’empreinte du numérique ​? Le rapport du Sénat formule une série de propositions allant dans le sens de la sobriété et de l’économie circulaire ​: lutte contre l’obsolescence programmée des appareils et des logiciels, TVA réduite à 5,5 % sur la réparation des smartphones et l’achat de terminaux remis à neuf, taxe carbone aux frontières européennes pour décourager le renouvellement de terminaux neufs importés, interdiction des forfaits mobiles illimités et de certaines pratiques comme le lancement automatique des vidéos ou le scroll infini, afin d’économiser l’énergie consommée…

« ​Il faut promouvoir l’écoconception de manière à ce que le système fonctionne avec l’empreinte la plus basse possible, estime pour sa part Sébastien Soriano. L’Arcep rêve d’élaborer un « ​baromètre vert du numérique ​», permettant d’informer clairement l’utilisateur final. En revanche « ​sous l’angle environnemental, il n’y a aucune rationalité à repousser le lancement de la 5G, au contraire ​», a-t-il précisé, soulignant que la nouvelle norme va se déployer progressivement ce qui laissera le temps de « ​l’apprentissage ​» pour consommer une 5G plus écologique. Les enchères pour l’attribution des fréquences de la dernière génération mobile ont été reportées au mois de septembre, en vue d’un déploiement à partir de la fin 2020. Les opposants les plus modérés n’en démordent pas : la 5G va nous obliger à renouveler prématurément nos smartphones, et nous inciter à solliciter davantage le réseau mobile.

« Pour une sobriété numérique »

  »Pour une sobriété numérique »

Gilles Ferreboeuf, chef de projet numérique au Shift Project estime dans la tribune que si

le numérique est souvent présenté comme une solution pour la transition écologique, le compte n’y est pas encore : son impact carbone augmenterait de 9% par an. D’où la nécessité, d’une « sobriété numérique (interview la tribune)

LA TRIBUNE – Comment définir la sobriété numérique ? Est-ce simplement limiter nos usages ou est-ce une toute nouvelle philosophie de notre rapport au numérique ?

HUGUES FERREBOEUF - L’un ne va pas sans l’autre. La sobriété numérique, c’est faire évoluer nos habitudes pour consommer le numérique différemment, de manière plus responsable et raisonnable. La vidéo en 4K ou en 8K sur Netflix est-elle vraiment nécessaire ? Ai-je vraiment besoin de changer de smartphone tous les deux ans . (suite dans la tribune.

Sans parler évidemment des matières premières rares et de l’obsolescence programmée par les producteurs d’ordinateurs et de Smartphones qui exigent des capacités de plus en plus grande avec la complexification des logiciels. Les matériels informatiques deviennent vite obsolètes du fait des nouveaux programmes informatiques et les matériels augmentant leur puissance permettent l’accès à des programmes encore plus gourmands. Une sorte de course à la grandeur et à la technologie qui contraint de changer de matériel tous les deux à trois ans ou presque.

Education : « numérique : option d’avenir en Afrique » ?

Education : « numérique : option d’avenir en Afrique » ?

Pour Fabien Pagès, de l’association Res Publica, ces nouveaux moyens d’apprentissage représentent « le seul moyen de transmission de masse de contenus pédagogiques ».

 Pour les pays très pauvres et les populations éloignées, ce peut-être un outil intéressant. Par contre pour d’autres pays le numérique n’est pas plus souhaitable en Afrique qu’en France. À cet égard  le niveau scolaire de nombre de pays d’Afrique en primaire tout au moins est largement égal à celui de la France. Pour information, personnellement j’avais en tutelle une petite africaine pas spécialement douée qui une fois arrivée en France aurait dû à mon avis perdre une classe. Au lieu de cela, après évaluation, elle a gagné un niveau. Faut-il préciser que dans ces classes africaines il y a souvent au moins 60 élèves et que les programmes et la pédagogie des années 50 de la France y sont pour quelque chose. (Gaston Bessay)

 

Tribune.

 

 L’éducation et le numérique : un mariage gagnant. La crise du Covid-19 et le principe du confinement qui l’a accompagnée ont fortement perturbé les systèmes éducatifs dans tous les pays du monde. Le Burkina Faso n’a pas échappé à cette règle. Dès le mois de mars, en application du principe de précaution, tous les établissements scolaires ont été fermés, à l’exception des classes à examens (CM2, 3e et terminale). La déscolarisation des élèves durant quatre mois a entraîné une déperdition importante dans l’acquisition de connaissances.

Face à cette situation inédite, les plateformes numériques ont constitué un support utile, si ce n’est un secours bienvenu. Ce fut le cas tant pour les parents, devenus « enseignants à la maison », que pour le corps enseignant, soucieux de maintenir et de poursuivre les apprentissages dans une « école à distance » en construction… Au Burkina Faso, la plateforme pédagogique de l’éducation nationale, www.fasoeducation.net, a mis à disposition de nombreux contenus et supports pour les enseignants, élèves et parents, de la petite section de maternelle à la terminale. Une éducation de qualité pour un public toujours plus nombreux.

Si les outils numériques ont apporté une réponse immédiate – et parfois imparfaite – à une situation inédite, la réflexion sur leur utilisation doit désormais s’inscrire dans une approche plus large et structurée, notamment en Afrique. En effet, ces nouveaux moyens d’apprentissage peuvent apporter des réponses aux difficultés structurelles que connaissent de nombreux pays qui doivent combiner qualité de l’enseignement et évolution démographique. Aujourd’hui au Burkina Faso, il est fréquent de visiter des classes du secteur primaire et secondaire comptant jusqu’à 170 élèves. Au regard des projections démographiques, cette situation va perdurer. Le taux de fécondité est certes en baisse chaque année, mais reste d’un peu moins de 5 enfants par femme, alors qu’aujourd’hui déjà 44 % de la population a moins de 15 ans.

En somme, les besoins en infrastructures scolaires, enseignants et établissements sont et resteront considérables et, pour certains pays, impossibles à satisfaire dans le schéma éducatif actuel. Il est donc nécessaire de développer des solutions nouvelles pour sauvegarder l’éducation, ce pilier du développement, ce ciment de la construction d’un pays. Réduire le nombre d’élèves par classe, comme le fait l’association Res Publica dans sa zone d’intervention, où les classes comptent en moyenne 70 élèves, est une première approche. Elle doit s’accompagner d’un effort substantiel pour le déploiement de plateformes numériques. Partie intégrante de la « boîte à outils » éducative, celles-ci représentent à ce jour le seul moyen de transmission de masse et en tout lieu de contenus pédagogiques.

Au-delà de l’apport des plateformes numériques dans l’offre de formation des enseignants et des élèves, la question de la couverture géographique constitue à bien des égards un point déterminant à prendre en considération. C’est le cas dans le nord du pays, où le climat sécuritaire a entraîné depuis 2016 la fermeture de 2 500 établissements scolaires, privant 350 000 élèves d’accès à la scolarité. Mais c’est aussi le cas ailleurs, dans l’ensemble du Burkina Faso. Dans ce pays où l’activité économique est portée à plus de 80 % par l’agriculture, la grande majorité de la population vit en milieu rural, où les foyers sont rarement équipés de matériel informatique, de connexion de qualité, voire de réseau. Selon les chiffres de Burkina NTIC, seuls 21 % des habitants ont accès à Internet, quasi exclusivement dans les zones urbaines.

Dans ce contexte, difficile de parler d’égalité des chances. Opérateurs téléphoniques, fournisseurs d’accès à Internet, services de l’Etat et ONG ont tous la possibilité et la responsabilité de participer à l’évolution du système éducatif pour le rendre plus égalitaire et donc plus juste, avec l’ambition de former le mieux possible les citoyens de demain. Déploiement des réseaux numériques, baisse du coût des forfaits téléphoniques pour la consultation d’Internet via smartphone (97 % de l’accès actuel), création de médiathèques connectées en zones rurales sont autant d’options que tous les acteurs peuvent mettre en œuvre pour promouvoir et améliorer l’accès aux apprentissages.

Le numérique est une option d’avenir, à condition toutefois d’être partagé par tous et partout. Il peut répondre à la problématique des personnes déplacées et être un instrument pour offrir un enseignement de qualité à une population en croissance rapide.

Les géants chinois du numérique mis au pas par le parti communiste

Les géants chinois du numérique mis au pas par le parti communiste

 

Le parti communiste continue de reprendre la main sur l’économie chinoise et ses entreprises. L’action la plus symbolique a concerné le groupe qui détient Alibaba, elle a empêché deux jours avant son lancement Alibaba d’être côté en bourse à Shanghai.

La filiale de services financiers d’Alibaba devait lever plus de 34 milliards de dollars lors de son introduction sur les places de Shanghai, mais aussi de Hong-Kong.. Ant Group « risque d’échouer à respecter les conditions d’émission et d’enregistrement ou les exigences (des régulateurs) en matière d’information », avait précisé la Bourse de Shanghai dans un communiqué. Cette annonce était intervenue au lendemain d’une réunion inhabituelle entre le milliardaire chinois Jack Ma, fondateur d’Alibaba et principal actionnaire d’Ant Groupe, ainsi que d’autres dirigeants du groupe, avec les autorités de régulation financière.

La crainte du parti communiste est que les grands groupes technologiques deviennent trop puissants et influencent la politique économique chinoise. Une succession de projets de loi ainsi que le lancement accéléré du yuan virtuel qui remet en cause la suprématie d’Alipay et de Tencent sur le marché des paiements en ligne sont autant de signes que la tolérance de Pékin a atteint sa limite.

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