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Société-Simplification administrative ou complexification numérique

Société-Simplification administrative ou complexification numérique

Le gouvernement a décidé d’introduire davantage de numérique pour en principe permettre une simplification des procédures . Une manière de prendre le problème à l’envers tout en pérennisant les procédures inutiles. Sans parler du maquis que constituent l’accès et l’utilisation de nombre de sites. Or ce sont les champs d’intérêt général qui doivent  être précisés de manière prioritaire afin d’éviter ce qui caractérise la France à la fois un étatisme débordant dans tous les champs de la société.

Ce n’est qu’une fois précisées les vraies missions d’intérêt général qu’on peut se poser la question des moyens et non l’inverse. En effet dans certains cas, l’État n’a pas intervenir il n’y a donc pas besoin de moyens humains ni de procédures informatiques. Dans d’autres cas,  une activité peut justifier la tutelle publique mais sans nécessairement justifier le recours à des organismes publics et donc à des fonctionnaires (cas du transport urbain en général). Enfin certains champs d’intérêt général peuvent légitimer voir exiger l’intervention publique mais il faut distinguer les métiers qui peuvent justifier du statut de fonctionnaire et ceux  qui peuvent justifier d’un statut privé (exemple on peut admettre que les infirmières dans un hôpital public soit fonctionnaires mais pourquoi les menuisiers, les cantinières voir certains personnels administratifs).

Deux facteurs explicatifs dominants permettent de comprendre l’addiction française aux mécanismes procéduriers. D’une part la production excessive de textes législatifs, d’autre part le maintien un très haut niveau d’un nombre de fonctionnaires.

Pour des raisons existentielles davantage que d’intérêt général, le Parlement ne cesse de produire de nouvelles normes. De sorte que la France est en quelque sorte prisonnière d’un dispositif législatif de plus de 10 000 lois sans parler des décrets et autres textes officiels au nombre de l’ordre de 200 000. Notons que beaucoup de ces dispositions législatives nouvelles ne sont jamais appliquées pas plus que ne sont réalisées des évaluations régulières de la réglementation.

Les fonctionnaires de leur côté comblent le vide existentiel qui les affecte en multipliant textes, procédures, contrôle et fiscalité. Noyés dans cette mer administrative les politiques eux-mêmes sont souvent manœuvrés par une administration très corporatiste, c’est particulièrement vrai au niveau local mais y compris au plan national. L’idée consistant à imposer la suppression de deux textes à chaque sortie d’un nouveau pourrait constituer une sorte de guide pour sortir du marais paperassier trop réhabilité par l’usage du numérique.

Simplification administrative ou complexification numérique

Simplification administrative ou complexification numérique

Le gouvernement a décidé d’introduire davantage de numérique pour en principe permettre une simplification des procédures . Une manière de prendre le problème à l’envers tout en pérennisant les procédures inutiles. Sans parler du maquis que constituent l’accès et l’utilisation de nombre de sites. Or ce sont les champs d’intérêt général qui doivent  être précisés de manière prioritaire afin d’éviter ce qui caractérise la France à la fois un étatisme débordant dans tous les champs de la société.

Ce n’est qu’une fois précisées les vraies missions d’intérêt général qu’on peut se poser la question des moyens et non l’inverse. En effet dans certains cas, l’État n’a pas intervenir il n’y a donc pas besoin de moyens humains ni de procédures informatiques. Dans d’autres cas,  une activité peut justifier la tutelle publique mais sans nécessairement justifier le recours à des organismes publics et donc à des fonctionnaires (cas du transport urbain en général). Enfin certains champs d’intérêt général peuvent légitimer voir exiger l’intervention publique mais il faut distinguer les métiers qui peuvent justifier du statut de fonctionnaire et ceux  qui peuvent justifier d’un statut privé (exemple on peut admettre que les infirmières dans un hôpital public soit fonctionnaires mais pourquoi les menuisiers, les cantinières voir certains personnels administratifs).

Deux facteurs explicatifs dominants permettent de comprendre l’addiction française aux mécanismes procéduriers. D’une part la production excessive de textes législatifs, d’autre part le maintien un très haut niveau d’un nombre de fonctionnaires.

Pour des raisons existentielles davantage que d’intérêt général, le Parlement ne cesse de produire de nouvelles normes. De sorte que la France est en quelque sorte prisonnière d’un dispositif législatif de plus de 10 000 lois sans parler des décrets et autres textes officiels au nombre de l’ordre de 200 000. Notons que beaucoup de ces dispositions législatives nouvelles ne sont jamais appliquées pas plus que ne sont réalisées des évaluations régulières de la réglementation.

Les fonctionnaires de leur côté comblent le vide existentiel qui les affecte en multipliant textes, procédures, contrôle et fiscalité. Noyés dans cette mer administrative les politiques eux-mêmes sont souvent manœuvrés par une administration très corporatiste, c’est particulièrement vrai au niveau local mais y compris au plan national. L’idée consistant à imposer la suppression de deux textes à chaque sortie d’un nouveau pourrait constituer une sorte de guide pour sortir du marais paperassier trop réhabilité par l’usage du numérique.

Simplification administrative: le numérique pour tout compliquer

Le gouvernement a décidé d’introduire davantage de numérique pour en principe permettre une simplification des procédures . Une manière de prendre le problème à l’envers tout en pérennisant les procédures inutiles. Sans parler du maquis que constitue l’accès et l’utilisation de nombre de sites. Or ce sont les champs d’intérêt général qui doivent  être précisés de manière prioritaire afin d’éviter ce qui caractérise la France à la fois un étatisme débordant dans tous les champs de la société.

Ce n’est qu’une fois précisées les vraies missions d’intérêt général qu’on peut se poser la question des moyens et non l’inverse. En effet dans certains cas, l’État n’a pas intervenir il n’y a donc pas besoin de moyens humains ni de procédures informatiques. Dans d’autres cas,  une activité peut justifier la tutelle publique mais sans nécessairement justifier le recours à des organismes publics et donc à des fonctionnaires (cas du transport urbain en général). Enfin certains champs d’intérêt général peuvent légitimer voir exiger l’intervention publique mais il faut distinguer les métiers qui peuvent justifier du statut de fonctionnaire et ceux  qui peuvent justifier d’un statut privé (exemple on peut admettre que les infirmières dans un hôpital public soit fonctionnaires mais pourquoi les menuisiers, les cantinières voir certains personnels administratifs).

Deux facteurs explicatifs dominants permettent de comprendre l’addiction française aux mécanismes procéduriers. D’une part la production excessive de textes législatifs, d’autre part le maintien un très haut niveau d’un nombre de fonctionnaires.

Pour des raisons existentielles davantage que d’intérêt général, le Parlement ne cesse de produire de nouvelles normes. De sorte que la France est en quelque sorte prisonnière d’un dispositif législatif de plus de 10 000 lois sans parler des décrets et autres textes officiels au nombre de l’ordre de 200 000. Notons que beaucoup de ces dispositions législatives nouvelles ne sont jamais appliquées pas plus que ne sont réalisés des évaluations régulières de la réglementation.

Les fonctionnaires de leur côté comblent le vide existentiel qui les affecte en multipliant textes, procédures, contrôle et fiscalité. Noyés dans cette mer administrative les politiques eux-mêmes sont souvent manœuvrés par une administration très corporatiste, c’est particulièrement vrai au niveau local mais y compris au plan national. L’idée consistant à imposer la suppression de deux textes à chaque sortie d’un nouveau pourrait constituer une sorte de guide pour sortir du marais paperassier trop réhabilité par l’usage du numérique.

Enfants-Addiction et aliénation numérique ?

Enfants-Addiction et aliénation numérique  ? 

 

 

A l’initiative de Caroline Janvier, députée LRM, un collectif de parlementaires transpartisans et de personnalités, dont Gaspard Koenig, Nicolas Sirkis et Benoît Hamon, appelle à l’élaboration collective d’une proposition de loi visant à la prévention et la sensibilisation des parents

 

Tribune.

 

Sept cent vingt-huit heures. C’est la durée moyenne d’exposition annuelle aux écrans des enfants âgés de 3 à 10 ans. Il en faut soixante-trois pour regarder l’intégralité de la série Game of Thrones – et les amateurs vous diront que ce n’est pas une mince affaire. Sept cent vingt-huit heures, cela revient à regarder 11 fois les huit saisons de Game of Thrones en l’espace d’une année. C’est dire combien les écrans sont présents dans la vie de nos enfants : deux heures par jour, c’est long.

Un tiers des enfants de 0 à 3 ans prend ses repas devant un écran. 0 à 3 ans, c’est une période de la vie où les enfants ont des défis vitaux à relever : apprendre à marcher, parler, nouer des liens et interagir, reconnaître et réguler ses émotions, développer sa faculté de concentration, sa motricité, s’étonner du monde qui nous entoure, commencer à comprendre les lois physiques et biologiques qui le régissent.


Pour cela, l’enfant a besoin d’être stimulé et accompagné par son environnement physique, sensoriel, cognitif et affectif. Les écrans sont alors non seulement des loisirs limitatifs à une période cruciale pour le développement, mais aussi et surtout des entraves à l’acquisition du langage, à la mémorisation des savoirs. Ils ont aussi une influence néfaste sur le sommeil, l’alimentation, ou encore la gestion des émotions.

La question de l’aliénation numérique

Alors qu’il y a encore vingt ans les télévisions restaient fermement accrochées au salon familial, les téléphones et tablettes suivent aujourd’hui nos enfants partout. Tous les parents contemporains ont un jour ou l’autre connu la tentation de placer un écran entre les mains de leur progéniture pour faire cesser des pleurs dans le train, pour détourner leur attention d’une égratignure douloureuse ou pour les occuper trois minutes le temps de mettre un plat au four.

« Regarder un écran le matin avant l’école est associé à trois fois plus de risques de présenter un trouble primaire du langage »

Beaucoup cèdent à la tentation, y compris parmi nous. Le problème réside en la systématisation de cette exposition précoce aux outils numériques avec des conséquences souvent méconnues. L’enjeu est donc avant tout de les prendre en compte. Il ne s’agit pas, bien entendu, de condamner l’usage des écrans, car ils peuvent être d’excellents outils pour éveiller la curiosité et développer les connaissances.


La question est celle de l’aliénation numérique, notamment sur les plates-formes interactives. Regarder un écran le matin avant l’école est associé à trois fois plus de risques de présenter un trouble primaire du langage. Le faire sans discuter des contenus visionnés avec son entourage, à six fois plus de risques. Quand on sait combien la maîtrise du langage est un élément central dans le développement cognitif et socio-émotionnel, très logiquement, sa dégradation peut être une entrave à la réussite des enfants et à leur adaptation scolaire et sociale.

Pour un euro numérique suffisamment sexy

Pour un euro numérique suffisamment sexy

 

Les chercheurs Bruno Colmant, Charles Cuvelliez et Jean-Jacques Quisquater, listent, dans une tribune au « Monde », les avantages et les inconvénients de la monnaie électronique que la Banque centrale européenne pourrait lancer en 2026.

 

Tribune.

 L’euro numérique sera une cryptomonnaie adossée à l’euro et certifiée par la Banque centrale européenne (BCE). Il dématérialisera l’euro. Il corrigera un anachronisme qui veut que la seule relation directe entre le citoyen et sa banque centrale, institution-clé, est restée inchangée depuis des siècles, par le biais d’un lien matériel et désuet : le billet de banque.

S’inspirer des bitcoins pour évoluer, c’est bien, mais la BCE a-t-elle bien évalué les conséquences d’un canal parallèle aux pièces et billets pour l’utilisation quotidienne de la monnaie ? N’y-a-t-il aucun risque pour la stabilité financière ? La Banque des règlements internationaux (BRI), la BCE et ses homologues américain, britannique, canadien, japonais, suédois et suisse ont enfin abordé ces questions dans deux rapports importants : « Central Bank digital currencies : system design and interoperability » ; et « Central Bank digital currencies : user needs and adoption » (septembre 2021).

 

Un euro numérique s’intégrera dans des services qui n’auront plus besoin de l’intervention de prestataires tiers pour assurer le paiement. On pourra payer en cash (numérique) à l’autre bout du monde. Qu’on songe au long cheminement qui contrarie tant d’actes d’achat pour payer sur le Net ou dans une application avec sa carte de crédit. L’Etat peut aussi l’utiliser pour verser ses aides sociales ou recevoir les taxes dans une relation directe avec le citoyen ; il peut même devenir un véritable instrument de politique budgétaire, fiscale, sociale.

L’euro numérique est également idéal pour les micropaiements, puisqu’il n’est plus nécessaire de rémunérer les intermédiaires. Les paiements transfrontaliers seraient aussi facilités : qui ne s’est pas confronté au casse-tête d’un paiement depuis un pays étranger où l’on n’a pas de compte en banque ?

L’euro numérique offre un accès direct à l’argent de la Banque centrale européenne sans devoir passer par un compte dans une banque commerciale ou s’encombrer de liasses de billets. Il n’y a rien de plus sûr pour préserver la sécurité et la confidentialité du paiement : une banque centrale n’ira pas monnayer vos données de paiement…

Tout cela est utile et fonctionnel, mais est-ce assez « glamour » pour s’imposer dans la jungle des moyens de paiement toujours plus efficaces, moins chers et mieux sécurisés, proposés par de nouveaux acteurs comme Apple Pay ou Revolut, qui rendent fluide le moment du paiement et l’accompagnent de services et de la sécurité qui rassurent le client ?

Numérique et aliénation de la pensée

Numérique et aliénation  de la pensée

 

Le chercheur Guilhem Fouetillou compare, dans une tribune au « Monde », la « raréfaction de l’attention » créée par le numérique tout-puissant à la raréfaction des ressources naturelles.

 

Tribune. 

 

La partie se corse pour Facebook et Mark Zuckerberg : après le scandale Cambridge Analytica, après la prise du Capitole par les trumpistes, c’est maintenant la lanceuse d’alerte Frances Haugen qui met au jour la nocivité de son ex-employeur. La prise de conscience va s’accélérant dans toutes les couches de la société, et particulièrement chez les politiques, trop longtemps portés par un sentiment d’indifférence, puis de fascination, envers une économie qu’ils ne comprenaient pas et dont ils ignoraient presque tout. Les dégâts causés par le modèle économique des plates-formes sociales gratuites s’affichent au grand jour : un modèle ne trouvant sa subsistance que dans la monétisation du temps passé sur ses contenus par le maximum d’utilisateurs, et cela sans prise en compte aucune de la nature de ce temps passé, de sa qualité et de ses impacts négatifs tant à l’échelle collective (incitation à la haine, réseaux criminels, désinformation) qu’individuelle (santé mentale).


Mais en se focalisant sur Facebook uniquement et en accusant l’entreprise de « faillite morale », risque de se répéter le schéma bien connu de la brebis galeuse et de sanctions et régulations qui manqueront de se confronter au problème majeur auquel l’humanité fait face, et dont Facebook n’est qu’un des innombrables vecteurs : l’épuisement de nos ressources attentionnelles.

Car si l’écologie pose la question de l’épuisement de nos ressources naturelles, il est incompréhensible de constater que ne s’y ajoute pas celle de nos ressources attentionnelles, attaquées de toute part par un design des vulnérabilités exploitant nos faiblesses psychologiques, sociales et cognitives pour construire des expériences toujours plus addictives.

Tout comme nous entrevoyons la fin des énergies fossiles, l’épuisement des terres et des océans, la raréfaction du vivant, le numérique et ses écrans poussent à leur limite nos attentions sollicitables, notre « temps de cerveau disponible ». En passant d’une société du travail à une société de loisirs et de divertissement, en transformant le capitalisme industriel en capitalisme cognitif, nous subissons une marchandisation permanente de notre activité cérébrale, qui, contrairement à l’activité physique, jamais ne s’épuise.


Par les messageries instantanées, nous gardons un lien permanent avec nos cercles les plus proches et pouvons entretenir une quantité inédite de liens faibles. Pour les professions intellectuelles, les réseaux sociaux d’entreprise et les outils de visioconférence permettent de passer d’un projet à l’autre, d’un interlocuteur à l’autre, d’un continent à l’autre, sans aucune friction, faisant entrer dans une journée de travail infiniment plus que ce qu’on y faisait tenir ne serait-ce qu’avant même le surgissement du Covid-19. Les fonctionnalités d’accélération des flux vidéo et audio sont aujourd’hui utilisées par le plus grand nombre et certaines séries sur Netflix ne voient qu’une minorité de leur audience les regarder à la vitesse « normale ». Même la musique qui, par nature, ne peut que difficilement supporter cette accélération, a changé ses règles de composition pour que la mélodie y soit exposée dans les premières secondes afin d’éviter le zapping.

Numérique et aliénation de la pensée

Numérique et aliénation  de la pensée

 

Le chercheur Guilhem Fouetillou compare, dans une tribune au « Monde », la « raréfaction de l’attention » créée par le numérique tout-puissant à la raréfaction des ressources naturelles.

 

Tribune. 

 

La partie se corse pour Facebook et Mark Zuckerberg : après le scandale Cambridge Analytica, après la prise du Capitole par les trumpistes, c’est maintenant la lanceuse d’alerte Frances Haugen qui met au jour la nocivité de son ex-employeur. La prise de conscience va s’accélérant dans toutes les couches de la société, et particulièrement chez les politiques, trop longtemps portés par un sentiment d’indifférence, puis de fascination, envers une économie qu’ils ne comprenaient pas et dont ils ignoraient presque tout. Les dégâts causés par le modèle économique des plates-formes sociales gratuites s’affichent au grand jour : un modèle ne trouvant sa subsistance que dans la monétisation du temps passé sur ses contenus par le maximum d’utilisateurs, et cela sans prise en compte aucune de la nature de ce temps passé, de sa qualité et de ses impacts négatifs tant à l’échelle collective (incitation à la haine, réseaux criminels, désinformation) qu’individuelle (santé mentale).


Mais en se focalisant sur Facebook uniquement et en accusant l’entreprise de « faillite morale », risque de se répéter le schéma bien connu de la brebis galeuse et de sanctions et régulations qui manqueront de se confronter au problème majeur auquel l’humanité fait face, et dont Facebook n’est qu’un des innombrables vecteurs : l’épuisement de nos ressources attentionnelles.

Car si l’écologie pose la question de l’épuisement de nos ressources naturelles, il est incompréhensible de constater que ne s’y ajoute pas celle de nos ressources attentionnelles, attaquées de toute part par un design des vulnérabilités exploitant nos faiblesses psychologiques, sociales et cognitives pour construire des expériences toujours plus addictives.

Tout comme nous entrevoyons la fin des énergies fossiles, l’épuisement des terres et des océans, la raréfaction du vivant, le numérique et ses écrans poussent à leur limite nos attentions sollicitables, notre « temps de cerveau disponible ». En passant d’une société du travail à une société de loisirs et de divertissement, en transformant le capitalisme industriel en capitalisme cognitif, nous subissons une marchandisation permanente de notre activité cérébrale, qui, contrairement à l’activité physique, jamais ne s’épuise.


Par les messageries instantanées, nous gardons un lien permanent avec nos cercles les plus proches et pouvons entretenir une quantité inédite de liens faibles. Pour les professions intellectuelles, les réseaux sociaux d’entreprise et les outils de visioconférence permettent de passer d’un projet à l’autre, d’un interlocuteur à l’autre, d’un continent à l’autre, sans aucune friction, faisant entrer dans une journée de travail infiniment plus que ce qu’on y faisait tenir ne serait-ce qu’avant même le surgissement du Covid-19. Les fonctionnalités d’accélération des flux vidéo et audio sont aujourd’hui utilisées par le plus grand nombre et certaines séries sur Netflix ne voient qu’une minorité de leur audience les regarder à la vitesse « normale ». Même la musique qui, par nature, ne peut que difficilement supporter cette accélération, a changé ses règles de composition pour que la mélodie y soit exposée dans les premières secondes afin d’éviter le zapping.

La problématique de régulation de l’espace numérique

La problématique de régulation de l’espace numérique

Les défis posés par le numérique à la vie démocratique, notamment en Europe, sont toujours plus complexes, et la revue « Esprit », dans sa nouvelle livraison, y consacre un riche dossier.

 

Revue des revues ( Le Monde).

 

La régulation de l’espace numérique public est un impératif majeur pour les démocraties européennes. « Le temps où l’avènement d’un Internet grand public était salué comme une révolution, non seulement technologique mais aussi démocratique, paraît loin tant le désenchantement est aujourd’hui important », relèvent les chercheurs Romain Badouard et Charles Girard en ouverture du dossier de la revue Esprit consacré à « Internet en mal de démocratie ». Les deux universitaires soulignent très clairement les termes de l’enjeu : « Il importe à la fois de protéger la communication en ligne contre les dérives qui l’affectent, de la brutalisation des échanges aux manipulations de l’information, et de contrôler les géants du Web qui ont accumulé un formidable pouvoir privé de censure mis au service d’une marchandisation de la participation. »

De l’utopie à la dystopie

Ce basculement de l’utopie à la dystopie, ce passage d’un Internet symbole de liberté à un Internet perçu comme tueur de démocratie, s’est fait en moins d’une génération. D’où la véhémence des prises de position de part et d’autre, aussi bien du côté de ceux qui croient encore en la grande utopie numérique que de ceux qui en dénoncent désormais les dérives totalitaires. « Internet ne crée pas mais reconfigure les défis inhérents à l’institution de l’espace public », rappelle Charles Girard, maître de conférences en philosophie, précisant que la liberté de communication implique plus que la liberté de choix laissée à l’internaute, mais surtout que « les acteurs qui orientent ces choix et définissent les conséquences produites par leur accumulation soient contrôlés ».

L’une des contributions les plus intéressantes du dossier est la fine analyse des « fake news » menée par Juliette Roussin, professeure adjointe de philosophie à l’université Laval à Québec, où elle souligne que le fait de relayer de tels bobards sert souvent moins à communiquer une information qu’à signaler une prise de position idéologique. « Fausses, les fake news partagées permettent d’exprimer “une vérité plus profonde” ou “une vérité d’un autre genre” – c’est-à-dire à proprement parler une émotion ou une idéologie : le sentiment de déclassement, d’absence de contrôle sur ses conditions de vie, de privilèges perdus, de défiance envers les élites et les institutions, etc. », écrit l’universitaire québécoise, soulignant que « l’adhésion aux fausses nouvelles en ligne gagne à être comprise comme un état contradictoire, proche de l’immersion dans la fiction ou le mensonge à soi-même ». Celui qui accepte une telle proposition et pense sur sa base ne croit pas forcément en sa vérité. D’où les effets pour le moins limités des réponses rationnelles et intellectuelles telles que le « fact-checking » ou l’éducation sur ce désir de croire.

Numérique : La nécessité d’une régulation pour une vraie concurrence

Numérique : La nécessité d’une régulation pour une vraie concurrence 

 

Emmanuel Combe, Président de l’Autorité de la concurrence par interim et professeur d’économie à Skema Business School observe, dans une tribune au « Monde », que la réaffirmation de la « souveraineté économique » et la régulation du marché du numérique ne sont pas incompatibles avec le maintien des règles de concurrence, au contraire.

 

Tribune.

 

A l’heure où la thématique de la souveraineté économique s’invite dans les débats et où l’Europe entend mieux réguler les géants du numérique, la politique de concurrence semble avoir perdu sa primauté. Certains considèrent même qu’elle appartiendrait au passé, au point de devoir céder la place à d’autres politiques publiques, jugées plus efficaces et légitimes.

En premier lieu, l’Europe a pris la mesure de l’urgence d’une véritable politique industrielle : plusieurs initiatives ont été engagées récemment, visant à combler notre retard dans des industries critiques – à l’image des semi-conducteurs – et à préparer les ruptures technologiques à venir, comme l’ordinateur quantique.

Cette politique industrielle n’est toutefois pas antinomique avec le maintien de la concurrence. Rappelons tout d’abord que la politique de concurrence est à sa manière une forme de politique industrielle : en luttant contre les cartels et les abus de position dominante, elle permet de préserver la compétitivité de nos entreprises et favorise l’éclosion de nouveaux acteurs, dont certains seront les géants de demain.


De plus, une politique de coopération technologique entre concurrents n’exclut pas le maintien d’une concurrence en aval, sur le marché des produits.

Enfin, une politique d’investissement dans les secteurs d’avenir a plus de chances de réussir si les entreprises se font concurrence : dans une course technologique, désigner le vainqueur à l’avance est rarement couronné de succès. Politique industrielle et politique de concurrence sont plus complémentaires que substituables.

En deuxième lieu, face aux pratiques de concurrence déloyale émanant de pays tiers, l’Europe a décidé de muscler sa politique de défense commerciale : elle a renforcé dès 2018 son arsenal antidumping et s’apprête demain à adopter un dispositif de lutte contre les subventions publiques étrangères qui distordent la concurrence. Cette politique est bienvenue : elle permet de sanctionner des comportements qui ne sont pas véritablement appréhendés par le droit de la concurrence, à l’image du dumping non prédateur.


Pour autant, la politique de concurrence doit continuer à jouer son rôle dans la régulation de la mondialisation : n’oublions pas que les règles antitrust nous protègent également contre des pratiques mises en œuvre par des acteurs non européens… sur le sol européen. Google l’a appris à ses dépens à plusieurs reprises, tout comme le cartel international des airbags, qui a affecté négativement nos constructeurs automobiles.

Un observatoire des conséquences environnementales du numérique

Un observatoire des conséquences environnementales du numérique

 

Dans le cas d’un récent débat sur la problématique numérique et environnement, le Parlement vient d’adopter la création d’un « observatoire des impacts environnementaux du numérique » afin d’établir des données plus précises sur cette problématique. Il prévoit également une formation de sensibilisation aux conséquences environnementales du numérique et à la « sobriété numérique » dans le primaire et le secondaire. Le texte favorise par ailleurs des centres de données et des réseaux moins gourmands en électricité et renforce la lutte contre l’obsolescence programmée en l’étendant aux logiciels.

Selon les travaux d’une mission d’information sénatoriale, si rien n’est fait, le numérique sera à l’horizon 2040 à l’origine de 24 millions de tonnes équivalent carbone, soit environ 7% des émissions de gaz à effet de serre de la France, contre 2% aujourd’hui.

La consommation par exemple des bitcoins en énergie peut laisser perplexe En effet, un ménage américain consomme environ 900 kWh par mois, cela signifie qu’une seule opération en bitcoin utilise autant d’électricité qu’un foyer américain en 7 jours. L’énergie consommée en un an par la monnaie virtuelle pourrait faire vivre, en terme d’énergie, 2.35 millions de ménages américains, ou une maison consommant de l’énergie pendant une semaine.

Si l’on réfléchit, non pas en terme de foyers, mais en émissions de CO2, le bitcoin est également en position délicate. En effet, selon Digiconomist, qui a pris pour exemple une mine de la monnaie virtuelle, bitcoin en Mongolie. La mine est alimentée au charbon, et chaque bitcoin consommé aurait pour conséquence 8 000 à 13 000 kilogrammes de CO2 par bitcoin. Et donc, entre 24 000 et 40 000 kilogrammes pour chaque heure d’activité. En comparaison, une voiture en Europe, émet 0.1181 kilogramme de CO2 a chaque kilomètre parcouru. Ainsi, la mine en Mongolie produit, chaque heure l’équivalent, en émission de CO2, de 203 000 kilomètres parcourus en voiture. La preuve s’il en fallait que nouvelles technologies et économies d’énergie ne sont pas toujours compatibles

 

Pour aller plus loin

Si l’on prend le réseau Visa (serveur – banque) au niveau mondial. Ce dernier a réalisé en 2016, 82.3 millions de transactions bancaires, et ainsi Visa a une consommation électrique similaire à 50 000 foyers américains. Ainsi, il pourrait alimenter un foyer américain pendant 19 secondes. Alors que si l’on prend l’exemple de bitcoin, il pourrait alimenter 5.60 foyers pendant une journée.

En conclusion, la consommation électrique du bitcoin a un impact écologique important. Mais, nous pouvons nous poser la question des monnaies fiduciaires. Sont-elles autant énergivores que les monnaies virtuelles, comme le bitcoin ? Car si l’on se penche sur la question, l’extraction d’or est tout aussi néfaste pour l’environnement, car elle a besoin de ressources naturelles, contrairement au bitcoin qui utilise de l’électricité.

Le Nigeria adopte sa monnaie numérique

Le Nigeria adopte sa monnaie numérique

 

 

 

Au Nigéria, : le eNaira devient aussi version numérique de la monnaie d’Etat. L’objectif est double : fluidifier la circulation des flux financiers et en même temps lutter contre les cryptomonnaies privées.

La banque centrale du Nigéria contrôlera cette crypte monnaie. Cette mise en service monétaire intervient dans un pays ou les citoyens sont au fait de ces nouveaux moyens de paiement. Dans cette ancienne colonie britannique, les cryptomonnaies sont très utilisées. Ce pays est classé en 2020 troisième utilisateur de monnaies virtuelles au monde après les Etats-Unis et la Russie, par une étude du cabinet de recherche spécialisé Statista.

Selon un rapport du World Pay, « le Nigeria est l’un des marchés les plus développés d’Afrique en matière de commerce électronique ». L’étude poursuit : le pays « est sur le point d’entrer de plein pied dans la révolution du paiement par carte, et présente même les signes d’une transition directe vers les méthodes de paiement par appareil mobile ». Et pour cause, le taux d’équipement de smartphone de la population est estimé 51% en 2020.
Mais depuis quelques années, la Banque centrale du Nigeria s’inquiète de l’impact des cryptomonnaies sur son économie, arguant notamment qu’elles sont utilisées pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Une attitude qui n’est pas partagée par tous les pays, bien au contraire. Le Salvador a par exemple fait du Bitcoin une monnaie légale. Il est possible de payer ses impôts avec cette cryptomonnaie.

La fragilité du numérique face au climat

La fragilité du numérique face au climat

 

Un article du Wall Street Journal souligne la fragilité de la monnaie numérique face aux inondations. En fait, une fragilité plus globale du monde numérique aux aléas climatiques qui peuvent notamment priver d’électricité.

A Zhengzhou, les fortes pluies de juillet ont fait sortir les rivières de leur lit, provoquant de vastes pannes de courant qui ont désactivé le service de téléphonie mobile. Les Chinois urbains utilisant généralement des applications de paiement comme WeChat de Tencent et Alipay d’Ant Group en lieu et place de pièces et de billets, cette brusque coupure d’électricité a eu pour conséquence de laisser sans argent une bonne partie des 12 millions d’habitants de la ville qui n’avaient déjà plus de moyen de joindre les services d’urgences ou leurs proches.

Sur la scène internationale, la Chine est le précurseur dans le domaine de la création d’une version numérique de sa monnaie. Quatre jours avant les inondations de Zhengzhou, sa banque centrale avait publié la stratégie officielle de son déploiement et annoncé que les premiers essais avaient à ce jour été couronnés de succès. Puis, les coupures de courant de Zhengzhou ont paralysé l’infrastructure de paiement qui forme la colonne vertébrale du projet.

Sans argent à leur disposition, certains habitants de Zhengzhou ont opté pour le troc, notamment un homme qui a payé ses légumes avec des cigarettes, exemple parmi des milliers partagés sur les réseaux sociaux chinois illustrant ce qui se passe lorsque l’argent numérique se fait la malle.

Zhao Jun, employée d’exploitation laitière de 25 ans, raconte avoir été coincée loin de son appartement de Zhengzhou par les crues et avoir voulu se réfugier à l’hôtel pour la nuit — avant de se rendre compte qu’elle n’avait aucun moyen de payer sa chambre sans Alipay ou WeChat, et qu’elle était coupée du monde. « J’étais très angoissée », se souvient-elle.

Ce black-out financier a été une illustration relativement brève mais intense d’un risque auxquels les pays qui adoptent les monnaies numériques dépendant des téléphones portables peuvent s’exposer. Il convient désormais d’ajouter la fiabilité de la téléphonie mobile au piratage des portefeuilles numériques et des échanges en ligne à la liste des vulnérabilités auxquelles les gouvernements auront affaire en s’introduisant dans cette sphère instable qui était jusqu’à présent l’apanage du bitcoin et des cryptomonnaies.

Le type de choc subi pendant les inondations causerait des ravages dans n’importe quelle économie numérique moderne. A Zhengzhou, les plans de ville en ligne ne fonctionnaient plus et les voitures électriques se sont retrouvées à sec. Une version électronique du yuan ne fera qu’accentuer la dépendance technologique de la Chine. Cette société où l’argent liquide est de moins en moins utilisé connaît déjà des problèmes, comme la difficulté pour certaines personnes âgées de prendre un taxi faute de disposer des bonnes applications.

L’épisode des crues contredit certains engagements spécifiques pris par Pékin dans sa publication stratégique de juillet, dans laquelle il assure que son système de monnaie numérique aura les moyens de se protéger en cas de catastrophe naturelle.

« Le plus petit dénominateur commun qui affecte tout le monde, c’est le réseau électrique », explique Luke Deryckx, directeur technique chez Ookla, à Seattle.

En étudiant les pannes d’Internet advenues à la suite de catastrophes naturelles, poursuit M. Deryckx, son entreprise a vu des centrales électriques et des opérateurs mobiles restaurer rapidement leurs opérations au niveau central, pour voir disparaître leurs clients des réseaux à mesure que leurs batteries de téléphones portables s’épuisaient faute d’endroits où les recharger.

La banque centrale chinoise affirme que l’e-CNY—le nom officiel du yuan numérique—a été testé dans plus de 70 millions de transactions dans le monde réel depuis début 2020, sans que des difficultés majeures aient été signalées.

La Banque populaire de Chine n’a pas répondu aux questions sur l’éventuel impact de la catastrophe de Zhengzhou sur ses projets de monnaie numérique ; Alipay, WeChat et l’opérateur mobile China Mobile non plus. Si les hauts responsables chinois ont qualifié les inondations de juillet de catastrophe qui ne se produit qu’une fois par siècle, d’aucuns voient en elles un premier signe des effets du réchauffement climatique.

De nombreux pays, dont les Etats-Unis, observent ce que fait Pékin afin de se faire une idée sur la pertinence de numériser à leur tour leur monnaie.

La Chine se montre généralement prudente face aux innovations financières, et le pays ne s’est pour l’instant pas engagé dans un programme formel de déploiement de sa monnaie électronique. Rien n’indique que les problèmes de Zhengzhou aient modifié le planning, mais selon les analystes, Pékin pourrait être moins pressé de lancer ce programme que ne le suggèrent ses très nombreux tests.

« La barre est extrêmement haute. Vous n’avez aucune marge d’erreur avec ce genre de système », reconnaît Martin Chorzempa, chercheur au Peterson Institute for International Economics de Washington. « Il y a vraiment énormément d’inconnues ici, et c’est pourquoi je pense qu’ils veulent rester prudents et ne pas se précipiter. »

Mu Changchun, responsable de la Banque centrale chinoise en charge du projet d’e-CNY, a annoncé lors d’une conférence en ligne tenue en mars dernier que la monnaie numérique était en partie conçue pour servir de backup aux systèmes WeChat et Alipay, qui à eux deux représentent 90 % des transactions sur mobiles en Chine.

« S’il leur arrive quelque chose, que ce soit financièrement ou techniquement, cela aura forcément des impacts négatifs sur la stabilité financière de la Chine », a reconnu M. Mu lors de la conférence de la Banque des règlements internationaux (BRI) en mars dernier.

Comment le système de monnaie numérique aurait-il pu mieux fonctionner pendant les inondations, cela reste à éclaircir. La Banque populaire de Chine a exposé clairement que l’e-NCY aurait besoin d’applications pour être utilisé, dont une qui lui serait propre en plus de WeChat et d’Alipay. Pendant les inondations, les régulateurs financiers de la province du Henan ont diffusé des notifications d’urgence commandant aux banques de répondre rapidement aux clients dans l’incapacité de payer avec leurs téléphones portables — en particulier en mettant de l’argent liquide à leur disposition. Le yuan numérique semble conçu pour remplacer un jour l’argent physique, bien que la banque centrale chinoise déclare dans son rapport de juillet que pièces et billets resteront en circulation tant que les gens voudront les utiliser.

La Chine affirme que la monnaie numérique a été testée dans une grande variété de situations et que certaines solutions ont été pensées pour les utilisateurs privés de connexion internet. Mais les fonctionnalités hors-ligne semblent avoir été conçues pour un sous-groupe d’utilisateurs relativement réduit, comme les personnes les plus âgées et moins à l’aise avec les nouvelles technologies, et non pour des millions de citoyens déconnectés à la suite d’une catastrophe naturelle.

 

Euro numérique : une révolution monétaire

Euro numérique : une révolution monétaire

Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière explique que l’euro numérique constituerait une révolution monétaire pour l’Europe ( la Tribune, extrait)

 

C’est quoi un euro numérique ?

« Le but de nos travaux est de veiller à ce qu’à l’ère numérique, les ménages et les entreprises aient toujours accès à la forme de monnaie la plus sûre : la monnaie de Banque centrale »Christine Lagarde, présidente de la BCE. L’euro numérique devrait être disponible entre 2023 et 2026. D’après la BCE, il serait le bienvenu dans les situations où les ménages et les entreprises ne souhaitent plus payer en espèces. Il éviterait aux européens d’utiliser des instruments de paiement numériques non émis et contrôlés par l’Europe.

Ce que l’euro numérique pourrait changer au quotidien

Cet euro digital serait une forme électronique de monnaie de la BCE. Il est envisagé que chaque européen puisse déposer directement cette monnaie auprès de la Banque centrale dont l’accès est jusqu’ici réservé aux banques commerciales. Les transactions seraient instantanées.

Ne nécessitant pas de règlement interbancaire l’euro digital sera disponible 24h/24 et 7j/7. Pour éviter la fuite des épargnants vers cette monnaie électronique, et échapper aux frais excessifs d’un compte de dépôt classique (2,4% par an), la BCE prévoit de limiter le nombre d’euros numériques que chacun pourrait placer chez elle. Reste que le risque pour la création d’une monnaie entièrement numérique est la traçabilité des transactions et l’anonymat.

La fuite en avant de la BCE depuis 2008

En 2008 face à la crise financière, la BCE a injecté 4.000 milliards d’euros de 2011 à 2017 qui représentent un tiers du PIB de la zone euro. Elle a abaissé son taux directeur à zéro et elle a acheté de la dette publique et privée. Pour la France il n’y a pas eu de ruissellement et plusieurs milliards d’euros se sont établis dans les pays d’Europe du Nord. En 10 ansla crise financière a coûté approximativement 1.541 milliards d’euros en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Éric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management.

Avec la propagation de la pandémie de la Covid en Europe, les Banques centrales ont abaissé leurs taux d’intérêts comme premier choc. Malheureusement pour l’Europe, le taux directeur de la BCE était déjà à zéro, pas moyen d’une nouvelle baisse. En 2020 pour contrer les effets de la Covid, la BCE a préféré lancer un nouveau programme de rachats de dette souveraine de 750 milliards d’euros baptisé Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP). Le 4 juin 2020, le Conseil des gouverneurs de la BCE a de nouveau décidé d’augmenter l’enveloppe consacrée au programme PEPP, la portant à un total de 1.850 milliards d’euros.

Avec un rebond de l’inflation en zone euro et les taux d’emprunt des États en forte hausse, il y a une grande pression sur la BCE pour réduire son programme de rachat des dettes. Les politiques d’endettement de plusieurs pays européens, dont la France, sont tragiquement élevés. La BCE n’a plus beaucoup de moyens pour créer des liquidités. C’est le moment d’introduire l’euro digital et de recourir aux économies des ménages européens. Dans le cas contraire, les politiques d’austérité en Europe deviendraient inévitables au vu de la diminution des facilités.

Issu du traité de Rome de 1957, le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) interdit le financement monétaire des États par la BCE et limite le recours aux instruments de politique monétaire (article 123). La BCE ne peut pas financer directement les dettes publiques des États membres de la zone euro. D’après le traité de Rome il ne serait pas possible de forcer l’épargne privée à financer directement la croissance des dettes publiques. Mais voilà avec la pandémie, la France a déjà dévié ces règles

« L’ensemble constitué des banques commerciales et de la Banque centrale a donc recyclé l’épargne des ménages pour prêter à l’État« , explique Agnès Bénassy-Quéré, Chef économiste de la DG trésor

 La question qui se pose au vu de la situation actuelle : la BCE imagine-t-elle une nouvelle révolution monétaire qui sera proche du « Plan de Chicago » de 1936 ?

Il est peut-être déflationniste :

« En période d’expansion économique, la croissance est généralement accompagnée d’une augmentation de la masse monétaire, elle-même corrélée à l’inflation. En revanche, en période de contraction, telle que celle que nous avons traversée après 2008, la masse monétaire se resserre. Elle conduit, selon l’économiste américain Irving Fisher (1867-1947) à la déflation par la dette ».

Bruno Colmant, Membre de l’Académie Royale de Belgique. Les économistes à cette époque avaient imaginé un système de réserves obligatoires à 100% : tout ce qu’une banque commerciale peut récolter comme dépôts doit être intégralement entreposé à la Banque centrale.

Avec l’euro digital, il suffit que la BCE demande aux banques commerciales de déposer une fraction des épargnes des ménages en euro numérique sur leurs comptes à la BCE. Son passif va automatiquement augmenter. Ce passif pourra compenser de nouvelles dettes publiques qu’elle détiendrait à son actif. L’épargne des ménages européens financerait alors partiellement et directement l’endettement des États.

La France ne peut pas emprunter directement à la BCE, elle ne peut emprunter qu’aux banques commerciales. C’est la conséquence de la loi du 3 janvier 1973 ou celle de1993 après la loi sur l’indépendance de la Banque de France, votée dans le cadre de la transposition du traité de Maastricht dans la loi française. Le périmètre d’intervention de la BCE doit être clarifié. Avec le traité de Maastricht la BCE a un mandat principal : « maintenir la stabilité des prix » interprété par la BCE comme maîtriser l’inflation proche de, mais inférieure à 2%La BCE change son objectif après 18 ans et porte la cible de l’inflation à 2%. Il est très probable qu’en 2021 ce mandat ne puisse plus être assuré.

L’Europe doit répondre à la question : faut-il changer le mandat de la BCE ? L’euro numérique peut-il voir le jour sans remettre en question les traités de Rome et de Maastricht ?

Gabriel Gaspard

Emissions CO2 : « Le numérique comme l’ aérien » (Patrice Caine, Thales)

Emissions CO2 : « Le numérique comme l’ aérien » (Patrice Caine, Thales)

PDG de Thales Patrice interview accordée à La Tribune explique que le numérique par rapport aux émissions de CO2 va connaître une situation proche de celle de l’aérien.

 

 

Thales  a présenté la stratégie renforcée du groupe en matière ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Quelles sont les grandes lignes de cette ambition ?

PATRICE CAINE - Nous avons dévoilé mardi dernier à nos investisseurs notre nouvelle stratégie en matière de critères ESG. Nous nous sommes fixé des objectifs chiffrés, notamment sur des critères importants comme les émissions de CO2 générées par Thales. Comment le groupe veut aller plus loin et plus vite sur la réduction de ses émissions de CO2 issues directement de son activité et de celle de ses sous-traitants ? Aujourd’hui, nous sommes capables d’atteindre un objectif de réduction de 35 % de nos émissions dès 2023, et non plus 20 %. Nous avons déjà dépassé l’objectif que nous nous étions fixés pour 2023 et avons décidé d’accélérer. Nous sommes aussi mobilisés pour réduire nos émissions de CO2 de 50 % en 2030 (plutôt que de 40%). Enfin, nous nous sommes donné un objectif de neutralité carbone « net zéro » en 2040. Cet objectif est tout à fait nouveau. Thales accélère donc pour réduire plus vite que prévu son empreinte carbone. Nous avons également présenté des indicateurs ESG très importants relatifs à l’environnement, l’inclusion, avec notamment la féminisation des instances dirigeantes, la sécurité au travail et les questions d’éthique, notamment dans le numérique.

C’est-à-dire ?

Nous avons rendu publique une charte éthique du numérique mûrement réfléchie. D’autres groupes ont commencé à s’en doter, comme IBM et Capgemini par exemple. Il nous est apparu important de réfléchir collectivement et avec humilité à ce sujet afin de donner un cadre de référence, un guide pour nos équipes travaillant sur ces technologies numériques. Pourquoi maintenant ? Parce que ces technologies, comme l’Intelligence artificielle, le big data ou les objets connectés, changent en profondeur les organisations et les modes de collaboration. Elles ont aussi soulevé un certain nombre de questions, comme la place de l’humain ou encore les biais inconscients générés par certains algorithmes. Nous avons fait le choix d’aborder ces sujets de manière proactive pour affirmer que les systèmes et produits que nous concevons doivent à tout moment permettre un dialogue avec l’humain, être résilients et sécurisés et prendre en compte l’impérieuse nécessité de préserver notre environnement.

Pourquoi avez-vous présenté Thales sous cet angle ?

Cela nous paraissait plus original ou, en tout cas, plus nouveau dans notre dialogue avec les investisseurs : présenter nos activités à travers les grands défis sociétaux que nos métiers abordent. Pour un groupe d’ingénierie et de tech, il est important de montrer comment, au-delà de ses réductions d’émissions de CO2, Thales peut contribuer positivement à trois grands enjeux sociétaux : rendre le monde plus sûr (questions de sécurité et de défense), plus respectueux de l’environnement et plus inclusif, plus équitable. Nous avons donc donné à nos investisseurs une autre clé de lecture des activités de Thales. C’était un moment important qui leur a montré notre action globale en termes de critères ESG, depuis les enjeux environnementaux jusqu’à notre mode de gouvernance.

Estimez-vous que cette réunion correspondait bien à ce qu’attendaient les investisseurs de Thales ?

Il y avait une demande très importante, et donc de très grosses attentes des investisseurs, également partagées en interne. Un de nos grands challenges dans les 10 ans à venir est d’être toujours plus attractif dans la « guerre des talents ». C’est devenue une réalité en France et à l’international. Pour les jeunes générations, les attentes sur ces questions ESG sont encore plus grandes et il était important pour Thales de s’exprimer, de partager ses objectifs et de montrer que notre entreprise avance. Nous allons continuer à développer ces sujets en interne mais aussi sur les campus, dans les universités, dans les grandes écoles, les écoles d’ingénieurs.

Comment Thales contribue-t-il à améliorer un monde qui doit être plus inclusif ?

Thales contribue à apporter une identité à chaque être humain sur la planète. C’est l’un des défis sociétaux majeurs : plus d’un milliard d’êtres humains vit sans identité et par conséquent sans accès aux services administratifs, à la scolarité, aux droits sociaux les plus élémentaires, aux bureaux de vote, aux voyages, etc… Lutter contre la fracture numérique relève également du champ de l’inclusion. Pendant le confinement, chacun a pu constater que la connectivité était primordiale pour toutes les familles afin de communiquer mais aussi pour suivre les cours à distance pour les enfants ou même se soigner. Mi-2022, Eutelsat mettra en service son satellite de communication Konnect VHTS produit par Thales Alenia Space et doté d’une extraordinaire puissance. Il permettra d’offrir de la connectivité partout en Europe (en France avec Orange) et de réduire la fracture numérique pour les familles qui habitent, par exemple, dans des endroits peu connectés à la campagne ou à la montagne. Nos investisseurs ne disposaient pas nécessairement de cette grille de lecture, ainsi que celle de notre contribution en matière d’environnement ou de sécurité.

Justement, comment convaincre les investisseurs dans un groupe qui est présent dans le domaine de la défense au moment où il y a un débat pour exclure l’industrie de défense des financements dits vertueux ?

Nous avons d’abord de la pédagogie à faire. Nous devons rappeler que cette industrie est probablement la plus réglementée au monde – contrairement à ce que certains propagent. Thales exporte par exemple depuis de grandes démocraties comme la France, l’Angleterre, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie ou l’Inde. Et si nous pouvons exporter, c’est uniquement via une décision explicite d’un gouvernement, lui-même élu démocratiquement et qui décide, en responsabilité, que tel industriel exportera tel produit vers tel pays. Je ne connais pas d’industries qui soient aussi réglementées, aussi encadrées et aussi transparentes.

Mais les opposants disent que vos activités ne sont pas vertueuses ?

Il me semble majeur d’insister sur le fait qu’il n’y aura pas d’activités soutenables sur le long terme s’il n’y a pas, au préalable, des pays stables et des économies stables elles-aussi. Il faut bien considérer que la stabilité et la sécurité sont des pré-requis à la durabilité, une réalité qui est parfaitement comprise et admise par les Américains : « No Sustainability without Stability ». Les investisseurs américains estiment qu’investir dans la défense est légitimement un investissement socialement responsable.

Ce qui n’est pas du tout le cas en Europe pour l’instant…

C’est là où il faut que nous prenions part au débat en expliquant pourquoi, de notre point de vue, nous considérons que la stabilité est un des éléments fondamentaux du développement durable. L’industrie de défense est tout à fait ESG compatible, voire même au cœur de l’ESG. Les gouvernements commencent également à le dire. C’est pour cela que je reste très optimiste parce que dans la pratique, les fonds qui s’interdisent aujourd’hui d’investir dans la défense sont minoritaires. La grande majorité sont soit positifs, soit neutres, sous-entendu ils ne demandent qu’à être convaincus – « donnez-moi des arguments, expliquez-moi pourquoi cette activité de défense relève globalement de l’ESG ». Ce travail d’explication et de pédagogie doit être effectué et, dès lors qu’il le sera, la très petite minorité de fonds s’interdisant d’investir dans la défense restera minoritaire.

Pour autant, il y a un débat au sein de la Commission européenne qui n’est pas encore tranché…

L’Europe, contrairement aux Etats-Unis, a un regard plus ambivalent sur ces questions. Nous devons sortir de cette ambivalence qui est illustrée par le fait que cette même Commission considère aujourd’hui que les questions de souveraineté et, donc, de défense, sont importantes au point même d’y consacrer 8 milliards d’euros avec la mise en place du Fond européen de Défense. Sortir de cette ambivalence est tout à fait possible. Maintenant, il faut que chacun s’exprime. D’ailleurs, le gouvernement français le fait pour ramener de la rationalité dans ce débat et faire en sorte, qu’au bout du compte, les activités de défense et de sécurité soient bien considérées pour ce qu’elles sont : un contributeur important aux questions d’ESG sous l’angle de la stabilité. Stabilité des pays, stabilité des économies, stabilité de la planète.

Vos objectifs de décarbonation sont très ambitieux. Comment les investisseurs peuvent-ils vous faire confiance ?

Nous avons atteint plus vite que prévu nos objectifs de 2023. Nous devons continuer à nous challenger pour aller plus loin. Nous allons nous engager dans une démarche de certification auprès de SBTi (Science-Based Target Initiative) de manière à confronter nos résultats à une vision extérieure. Nous sommes sereins. Car nous utilisons d’ores et déjà toutes les méthodologies SBTi lorsque nous nous auto-évaluons. Bref, pour boucler la boucle, nous nous engageons dans un processus de certification unanimement reconnu pour achever de convaincre les sceptiques que notre démarche est sérieuse.

Comment pouvez-vous réduire significativement les émissions de carbone dans la filière aéronautique ?

Au-delà de l’accélération de la réduction de nos propres émissions opérationnelles, Thales peut avoir un impact majeur dans les émissions évitées, à travers ce que certains appellent le « Scope 4 », une catégorisation toujours en discussion. Nous travaillons par exemple sur l’optimisation des trajectoires des avions, en connectant le « cerveau » de l’avion (Flight Management System) au système de gestion du trafic aérien, deux domaines dans lesquels Thales dispose d’un leadership mondial.

L’impact est potentiellement considérable avec des réductions de l’ordre de 10% des émissions de CO2 réalisables à court terme. Travailler sur les émissions évitées a beaucoup plus de sens pour Thales qui peut contribuer, grâce à ses technologies embarquées, à réduire les émissions de ses clients. C’est également le cas quand le groupe travaille sur des algorithmes dits frugaux. Nous estimons qu’il existe un gisement inexploité qui est considérable. Le numérique va probablement connaître la même tempête que le transport aérien. Chacun réalise aujourd’hui qu’utiliser ordinateurs et smartphones et consommer tous azimuts Netflix ou GeForce Now contribuent au réchauffement climatique.

Dans le domaine du numérique, quelles sont les pistes pour réduire les émissions de carbone ?

Je peux vous donner plusieurs leviers. Le premier passe par l’utilisation la plus généralisée possible des algorithmes dits frugaux. Un algorithme similaire produit le même résultat avec la même efficacité, mais en utilisant moins de capacités de calculs. Cette piste fait l’objet de sujets de recherche et de développement tout à fait concrets.

Deuxième levier : le smart data plutôt que le big data. Qu’est-ce que cela veut dire ? Aujourd’hui, les algorithmes big data ingurgitent des quantités de données de manière massive. A-t-on finalement besoin de faire ingérer toutes ces données à un algorithme plutôt que de sélectionner le juste besoin afin de consommer le moins possible de capacités de calculs. Troisième levier, qui me semble très prometteur, le Far Edge Computing : faire en sorte que les algorithmes traitent la donnée au plus près de là où elle est créée. Par exemple, un pod optronique installé sous le Rafale va récupérer énormément d’images. Ne faut-il pas déjà les traiter ou les prétraiter à bord du pod plutôt que d’envoyer toutes les données brutes à Balard [au ministère des Armées] pour qu’elles y soient traitées ? Cela éviterait de mobiliser tout un tas de capacités de calcul et de communication qui sont consommatrices d’énergie et donc émettrices de CO2. C’est ce qu’on appelle le « Far Edge computing » qui permet de traiter la donnée au plus près des capteurs. Il y a, là encore, des gains qui ne sont pas négligeables.

Et le quatrième levier ?

Il est autant numérique que hardware. Thales travaille sur des processeurs dits neuromorphiques, qui miment le comportement du cerveau. Une de leurs caractéristiques est qu’ils sont potentiellement dix, cent, mille fois plus efficaces en termes de consommation énergétique que les processeurs standards. Ils seront opérationnels à un horizon de 5 à 10 ans. Dans 10 ans, ces processeurs permettront de réduire les émissions de CO2 à capacité de calcul équivalente.

 

 

Fiscalité internationale–La taxe numérique enterrée

Fiscalité internationale–La taxe numérique enterrée

Sur demande insistante des États-Unis la taxe numérique envisagée notamment sur les GAFA  est enterrée. Les États-Unis ont profité  de l’annonce de la réforme fiscale mondiale pour considérer qu’il était peu importun d’engager de nouvelles réformes fiscales tant dans le domaine du numérique ou sur les transactions financières. Du coup au total,  les États-Unis pourraient bien être les principaux bénéficiaires de la réforme fiscale mondiale qui va rapatrier des recettes budgétaires aux États-Unis.

Les ministres des finances du G20 ont approuvéune réforme jugée « révolutionnaire » qui vise à mettre fin aux paradis fiscaux. Elle prévoit notamment d’instaurer un impôt mondial d’au moins 15 % sur les profits des plus grandes firmes internationales et de répartir plus équitablement les droits à taxer ces entreprises. Les détails de cette réforme doivent être encore négociés jusqu’en octobre dans le cadre de l’OCDE pour une mise en œuvre à partir de 2023.

 Cet accord « invite les pays à accepter de démanteler les taxes numériques existantes que les Etats-Unis considèrent comme discriminatoires et à s’abstenir d’instaurer des mesures similaires à l’avenir », avait déclaré Mme Yellen dimanche. « Il appartient donc à la Commission européenne et aux membres de l’Union européenne de décider de la marche à suivre », avait-elle lancé devant la presse en marge du G20, à Venise.

 

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