Numericable : un nouveau Vivendi ?
Les marchés s’inquiètent sérieusement de l’ampleur de la dette d’Altice qui atteint désormais 45 milliards désormais 45 milliards d’euros de dettes, n’a plus autant la cote auprès des investisseurs. Du coup l’action a perdu plus de 40 % en trois mois. Le dernier achat d’Altis concernant les droits de transmission du foot anglais pose notamment question à tel point que certains se demandent si ne va pas suivre le chemin de l’ancienne société Vivendi. En France, après avoir consolidé un secteur du câble moribond dans les années 2000, il s’est offert coup sur coup de très gros opérateurs télécoms. Il y a SFR bien sûr, mais aussi Portugal Telecom ou encore le cablô-opérateur américain Suddenlink. Seul bémol dans la stratégie d’acquisitions du groupe : son échec à mettre la main sur Bouygues Telecom en juin dernier. En parallèle, Patrick Drahi se construit un empire dans les médias. Il avale Libération, les titres français du groupe belge Roularta (L’Express, L’Expansion…), avant de mettre la main sur NextRadioTV (BFMTV, RMC…), en juillet dernier. Et ce jeudi, les droits de la Premier League, le très coté championnat de football anglais, pour 300 millions d’euros. A la rentrée, Patrick Drahi marche l’eau. Si beaucoup s’inquiètent déjà de la dette colossale d’Altice, qui s’élève alors à 33 milliards d’euros, ce nouveau « capitaine d’industrie » argue qu’il est tout à fait capable de la rembourser – notamment en taillant dans les coûts de ses acquisitions, un exercice où il est passé maître. Surtout, il assure que ses emplettes relèvent bien d’une « logique industrielle », plaidant notamment en faveur d’une convergence entre les médias et les télécoms. A ce moment-là, tout va pour le mieux chez Altice. Les résultats du second trimestre de Numericable-SFR, publiés le 29 juillet, l’illustrent. Malgré une véritable hémorragie de clients (plus de 700.000 dans l’Internet mobile et fixe), la Bourse ne moufte pas. Mieux, le titre progresse de plus de 3%, et celui d’Altice, de 4,1%, les investisseurs saluant les performances financières de l’opérateur, tirées par une forte cure d’austérité.