Une nouvelle taxe sur le vin (Sénat)
Faut-il supprimer la consommation de vin ou le sénat ? Question sans doute de santé publique et économique. Faute de pouvoir redresser l’économie, nos parlementaires inventent chaque jour de nouvelles taxes qui tenet un peu plus chaque jour croissance, consommation et emploi. Taxer le vin pourquoi pas ? Mais aussi le pain qui fait grossir, l’air qu’on respire par excès et qui donne de aérophagie, la viande qui augmente le mauvais cholestérol ; le champ des possibles fiscaux est immense comme la l’incurie économique de nos parlementaires qui se gavent (surtout au sénat) de ressources publiques (20 000 euros par mois pour un sénateur-maire d’une grande ville plus tous les avantages). Le vin, un alcool comme les autres ? Pour le Sénat, oui. Alors puisque les alcools forts one taxe spécifique depuis 2011, et la bière depuis 2012, pourquoi le vin ne passerait-il pas au même niveau ? Le vin est en effet l’alcool que les Français boivent le plus : 59% de leur consommation d’alcool, contre 16% pour la bière et 25% pour les spiritueux. Le but des sénateurs, qui demandent cette taxe, est de faire baisser la consommation des français en sucre, tabac, graisses, et surtout en alcool, qui cause toujours 49 000 morts par an. Pour l’instant, ce n’est qu’un projet, et une audition de la filière viticole est prévue dans les dix jours. Actuellement, le vin ne supporte que 4 centimes de taxe par bouteille contre 36 pour la bière et 1,90 euro pour les spiritueux. Si le vin était taxé en fonction de son degré d’alcool, comme la bière, la taxe atteindrait entre 30 et 60 centimes par bouteille et rapporterait entre 1,3 et 2,7 milliards d’euros à l’Etat. Pour les producteurs, évidemment, il s’agit là d’une très mauvaise idée. Marc Penaveyre, qui cultive dans la région de Toulouse, s’emporte : « On se fout de nous complètement. Franchement, c’est une honte d’imaginer récupérer quatre sous pour abonder un budget général sous prétexte de santé publique », s’exclame-t-il sur RMC. Et il désigne les coupables : « Je montre du doigt les ayatollahs de l’hygiénisme, ces messieurs je lave plus blanc que blanc ». Pour le président du Syndicat des viticulteurs Fréderic Ribes, « les sénateurs ne sont pas plus bêtes que les autres, ils vont vite comprendre que c’est inopérant si on veut résoudre le problème de la consommation ». En attendant, ils ont déjà promis de descendre dans la rue pour mettre la pression. Alain Baccino, viticulteur et président de la Chambre d’agriculture dans le Var, est du même avis. « Je suis contre parce que je trouve que les vins sont suffisamment taxés. C’est vrai que c’est une mesure facile, qui peut faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, mais c’est une fausse bonne solution ». Le producteur affirme que ce n’est pas à la profession de payer pour les problèmes des autres. « Parce que le problème de l’alcoolisme, c’est un problème de société, de santé publique, c’est au corps médical, à la société, de le régler. Mais ce n’est pas en taxant le produit qu’on va trouver une solution à la consommation excessive d’alcool. Pour moi, c’est une erreur ». Mais pour les professionnels de la santé, c’est enfin une bonne nouvelle. Michel Craplet, médecin psychiatre et alcoologue à l’hôpital de Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, est « pour taxer davantage le vin, très faiblement taxé en France. Il y a encore une trop grosse consommation, on a un problème sanitaire et de sécurité publique. Et on sait que quand on augmente les prix, la consommation baisse, et maintenant il faut en tenir compte. Je souhaiterais que le vin soit taxé selon la quantité d’alcool qu’il contient. En fait, ce n’est pas le vin ou les spiritueux qu’il faut taxer, c’est l’alcool ». Et même, pourquoi pas, ne pas hésiter à aller plus loin. C’est le souhait de Serge Karsenty, qui souhaite une augmentation franche des prix. Sociologue et président d’Alliance Prévention Alcool, il suit de près les travaux du Sénat. « Les augmentations du prix de l’alcool sont efficaces pour diminuer la consommation, mais pour que ça se voit, il faut que les augmentations soient conséquentes, au moins de l’ordre de 10%, sinon c’est pratiquement imperceptible ». En revanche, pas question de se presser, surtout en période de crise : « Evidemment, une taxe supplémentaire en ce moment n’est pas bien acceptée, reconnaît-il, c’est la raison pour laquelle il ne faut pas s’y prendre en une seule fois pour égaliser les taxes sur l’alcool ».