Archive pour le Tag 'nourricière'

La menace sur la forêt nourricière

La menace sur la forêt nourricière

On ne compte plus les bienfaits des forêts : barrière contre l’érosion des sols, réserve de biodiversité, puits de carbone… À cette liste doit également être ajouté un bénéfice plus méconnu : les forêts peuvent en dernier recours nourrir des populations vulnérables, tout particulièrement celles dépendantes du secteur agricole dans les pays du Sud, qui sont très exposées aux sécheresses, inondations ou tempêtes.

Par Jessica Meyer, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC); Julie Lochard, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) et Philippe Delacote, Inrae dans The Conversation

Ces événements météorologiques extrêmes ont un impact direct sur les rendements agricoles, la mortalité du bétail, et la dégradation des écosystèmes. Face à ces nombreux risques, les populations rurales mettent en place un grand nombre de stratégies d’adaptation de court ou moyen terme, comme le recours au crédit, la migration et la diversification des cultures.

Parmi ces stratégies, les forêts peuvent également faire office de filet de sécurité important. Car les forêts tropicales sont riches en produits susceptibles d’être collectés, afin d’être vendus sur les marchés locaux ou consommés directement : fruits, racines, plantes médicinales, champignons, produits de la chasse… Les possibilités de collecte sont importantes et peu corrélées aux rendements agricoles. Ainsi, un ménage dont la production agricole chute à cause d’une sécheresse pourra toujours se procurer des produits forestiers.

Cette activité a également le grand bénéfice d’être accessible à la majorité des ménages, même les plus démunis, car elle nécessite peu d’investissement et ne requiert pas de compétence particulière. Ainsi la collecte de produits forestiers est souvent décrite comme une option de dernier recours, pour les ménages ayant peu ou pas d’accès aux marchés de l’assurance et du crédit, et peu d’alternatives de gestion du risque agricole (manque d’opportunités de travail en dehors du secteur agricole, freins aux migrations…).

Au total, la Banque Mondiale estime que 350 millions de personnes dans le monde dépendent des forêts pour leur subsistance. Cependant, si cette collecte de produits forestiers peut s’avérer un bon filet de sécurité face au risque agricole, cette activité demeure trop peu productive et rentable pour devenir l’activité principale des ménages agricoles, au risque de les piéger dans un état de pauvreté permanente.

En outre, la capacité des forêts à fournir un filet de sécurité efficace dépend du niveau de pression qui s’exerce sur les ressources forestières. Une exploitation excessive des produits forestiers pourrait compromettre ce rôle des forêts, voire engendrer une dégradation des ressources.

Pour évaluer l’efficacité de ce filet de sécurité que peuvent être les forêts, un article récent de Jessica Meyer analyse comment l’alimentation des ménages évolue lorsqu’un choc météorologique survient, et dans quelle mesure la présence des forêts permet de tempérer ce choc. Pour ce faire, l’analyse se base sur le cas du Malawi et combine trois ensembles de données :

la base LSMS-ISA de la Banque Mondiale sur les caractéristiques des ménages : statut socioéconomique, consommation alimentaire, activités agricoles et non-agricoles.

Les données de pluviométrie et d’évapotranspiration pour décrire les chocs météorologiques qui sont définis comme des écarts importants par rapport à la moyenne des années qui précèdent.

La ville nourricière autosuffisante !

La ville nourricière autosuffisante !

Des villes qui pourraient être autosuffisantes sur le plan alimentaire, le rêve de demain  ( article de la tribune extrait)

Une sorte d’utopie que ce rapprochement de la ville et de la campagne qui se traduit souvent d’ailleurs par l’absorption de cette campagne par des métropoles parfois de plusieurs dizaines de kilomètres de large. Ce qui est en cause c’est peut-être davantage la maîtrise de la taille de la ville que d’un illusoire rapprochement de la campagne.

 

Article

C’est l’une des dernières frontières des utopies de la cité : le rêve d’une ville assurant l’accès à des aliments frais et sains à l’ensemble de sa population. La vision de villes idéales car nourricières, capables de répondre à leurs propres besoins alimentaires, est de plus en plus présente dans l’imaginaire de leurs élus comme de leurs habitants. Elle prend la forme d’un nombre croissant d’initiatives, souvent chapeautées en France par des « projets alimentaires territoriaux » (PAT) : des contrats entre partenaires publics et privés visant à coordonner une multitude d’actions pour construire des systèmes alimentaires locaux plus durables. Sur les toits, dans des hangars, parfois dans des caves ou des espaces souterrains, des fermes verticales plus ou moins technologiques voient ainsi le jour, construites par des start-up qui vendent leurs produits aux supermarchés ou aux restaurateurs locaux. Au sol, de Seattle à Budapest en passant par Paris, des espaces de « forêts urbaines comestibles », fournissant bois et aliments végétaux aux visiteurs, se développent.

L’utopie est toutefois surtout incarnée par un nouveau mode de distribution de la nourriture, visant à rapprocher producteurs et consommateurs, campagnes et villes : les « circuits courts ». Leur définition officielle, élaborée en 2009 par un groupe de travail qui avait réuni, à l’initiative du gouvernement, l’ensemble des acteurs concernés par ce mouvement naissant, fait référence à l’existence d’un intermédiaire maximum dans le chemin de l’aliment du champ à l’assiette. Mais une notion de proximité géographique y est souvent associée, qui n’a pas été intégrée à la définition car son rayon varie inévitablement selon que le territoire soit rural ou urbain. À Paris, par exemple, où la municipalité s’est fixé l’objectif d’approvisionner à 50 % ses services de restauration collective en circuits courts, l’étendue de cette « ceinture nourricière » de la ville, qui en assure l’ancrage dans son territoire, a été fixée à 250 kilomètres.

En Île-de-France, 16 % des exploitations agricoles de la région sont adeptes de ce mode de distribution, qui peut prendre diverses formes commerciales : vente à la ferme, dans des marchés de plein vent, à la restauration commerciale ou collective mais aussi, de plus en plus, prévente sur Internet et livraison dans des points de collecte gérés directement ou par des intermédiaires, notait lors d’un webinaire organisé par l’Institut Paris Région l’ingénieur agronome Laure de Biasi. En France, il s’agit en réalité d’un retour à un modèle pas si ancien. Il existait encore au début du xixe siècle lorsque, rappelait lors de la même conférence Jean-Pierre Williot, professeur d’histoire économique à Sorbonne Université, le 15e arrondissement de la capitale comptait encore plus d’une centaine de maraîchers, assurant une production de légumes très variée et de qualité, alors que les champignons de Paris poussaient dans les carrières.




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