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Ecologie : « des obligations vertes nocives »

Ecologie : « des obligations vertes nocives »

 

 

L’économiste Florian Abadie, spécialiste de régulation financière dans une organisation internationale,  démontre, dans une tribune au « Monde », que le recours aux obligations souveraines (OAT) vertes a tout de la fausse bonne idée pour préserver l’environnement; cela en raison notamment du cout de ces emprunts.

 

Tribune. 

 

En janvier, l’obligation souveraine verte française fêtait ses trois ans. C’est l’occasion de revenir sur cet instrument dont la contribution à la transition écologique n’est pas dénuée d’ambiguïté.

La contribution de la finance à la lutte contre le réchauffement climatique et à la préservation de l’environnement est indispensable pour que l’Europe atteigne la neutralité carbone d’ici 2050. Dans ce contexte, d’aucuns se félicitent que de plus en plus d’Etats émettent des obligations souveraines vertes.

Celle-ci se distingue de l’obligation ordinaire en ce qu’elle est émise pour financer un projet spécifique participant à la sauvegarde de l’environnement ou à la lutte contre le réchauffement climatique. Dans le cadre d’une obligation souveraine verte, l’objectif est double : financer un projet ou un investissement public vert et créer un effet d’entraînement pour les émetteurs privés. En émettant des obligations « vertes », les Etats fournissent aux investisseurs privés un produit de référence et assurent la liquidité et le bon fonctionnement de ce marché. En somme, elle contribuerait à mettre la finance au service de la transition écologique.

Pourtant le recours aux obligations souveraines vertes a tout de la fausse bonne idée. D’abord, elles augmentent le coût de financement de l’Etat. Comparées aux obligations souveraines ordinaires (les obligations assimilables du Trésor, ou OAT), les obligations souveraines vertes (OAT vertes) constituent un produit nouveau.

 

Par conséquent, l’émission d’OAT vertes segmente le marché de la dette publique en créant un nouveau compartiment. Les OAT vertes représentant moins de 1 % de la dette publique française, une prime de liquidité (c’est-à-dire un taux d’intérêt plus élevé), reflétant la plus grande difficulté qu’un détenteur d’OAT verte aura pour trouver un acheteur, s’applique à ce produit. 

Actuellement, du fait de l’environnement de taux bas et des facilités d’endettement de l’Etat français, cette prime est faible, de l’ordre de 4 à 5 points de base. Mais cette prime pourrait augmenter, notamment en période de stress sur les marchés : en cas de phénomène de « course à la liquidité », il est probable que les investisseurs se tournent vers les OAT ordinaires au détriment des OAT vertes.

En outre, les obligations vertes sont soumises à des exigences de reporting particulières, notamment pour permettre aux investisseurs de s’assurer que les fonds servent effectivement à des projets en faveur de l’environnement. Ainsi, l’émetteur publie des rapports spécifiques pour l’émission de ces obligations. Ces exigences d’information supposent de consacrer des ressources dédiées, augmentant ainsi le coût d’émission d’une OAT verte comparé à celui d’une OAT classique.




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