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Deux pesticides nocifs pour les abeilles seulement interdits

Deux pesticides nocifs pour les abeilles bientôt interdits

  •  Deux pesticides prochainement interdits par le gouvernement pour protéger les abeilles. C’est un pas positif mais bien insuffisant car il existe des dizaines voire des centaines de pesticides, certains nuisibles à la faune et aux humains. Pour les abeilles, c’est une véritable hécatombe. 40% d’apiculteurs en moins en 20 ans et moitié moins d’abeilles. Le dépérissement des abeilles est observé depuis les années 90, mais le premier signal d’alarme remonte à l’automne 2006 : les abeilles commencent alors à disparaître de manière inquiétante aux Etats-Unis avec plus de la moitié des états touchés et des pertes de population comprises entre 30 % et 90 %, on parle alors de « syndrome d’effondrement des colonies  » (« colony collapse disorder » ou CCD). Ce phénomène très inquiétant, qui a débuté progressivement deux ans plus tôt, ne cesse de s’intensifier : les abeilles quittent leurs ruches, vraisemblablement pour aller mourir un peu plus loin, laissant derrière elles la reine et quelques jeunes. Loin de rester localisé, ce phénomène est observé en Europe (Grande-Bretagne, France, Belgique, Italie, Allemagne, Suisse, Espagne, Grèce, Pologne, Pays-Bas…) depuis le début des années 2000. Là aussi, certaines colonies d’abeilles perdent jusqu’à 90% de leurs population… Par exemple, en Italie, de nombreuses ruches sont restées désespérément vides selon rancesco Panella, président du Syndicat des apiculteurs professionnels italiens, du jamais vu… En Grande-Bretagne, le plus important apiculteur a perdu plus de la moitié de ses ruches, sans qu’une confirmation du phénomène n’ait été donnée pour l’ensemble du pays. Dans de nombreuses régions du monde, les populations d’abeilles sont en fort déclin, avec des variabilités suivant les années, mais la tendance est lourde et inquiétante depuis quelques années. Les conséquences sont désastreuses pour la pollinisation qui permet, depuis des millions d’années, d’assurer la reproduction des plantes à fleurs. De plus, 35 % de notre nourriture dépend de la pollinisation : fruits et légumes. Les fameux aliments conseillés par tous les nutritionnistes… D’ailleurs, dans certaines régions du monde comme au Sichuan (Chine), la disparition d’insectes pollinisateurs oblige les agriculteurs à poliniser manuellement, tous les insectes pollinisateurs ont été décimés par les pesticides … La mortalité a déjà beaucoup frappé les abeilles ces dernières années mais on devrait battre des records cet hiver. Les apiculteurs s’inquiètent en effet de la diminution importante de leurs colonies. En Charente et en Charente-Maritime, la mortalité peut aller jusqu’à 100% dans certaines ruches. Isabelle Garnier, apicultrice charentaise, constate le drame en ouvrant une de ses ruches : « En tapant sur ma ruche, je devrais entendre un bourdonnement et je ne l’entends pas ». « Maintenant, en l’ouvrant, normalement, sur l’hivernage, j’ai 10 à 15.000 abeilles alors que là, il me reste 100 abeilles dans ma ruche », poursuit-elle. Pour elle, « généralement, l’hiver se passe bien avec 5% de mortalité ». Aujourd’hui, elle déplore « 66% », « 80% » et parfois « 100% » de mortalité.   Et le recensement ne fait que commencer. Le président du syndicat apicole de la Charente-Maritime, Christian Girodet, est inquiet : « nous pensons qu’elles sont probablement mortes intoxiquées durant l’automne ». « Durant cette période, les apiculteurs ont constaté que des traitements ont été faits sur la vigne notamment et aussi sur certaines céréales qui avaient des pucerons et l’abeille va souvent butiner après les pucerons », explique-t-il à Europe 1. Les abeilles « absorbent alors l’insecticide et meurent sur le coup puisque ce sont des produits très puissants », ajoute-t-il. Cette surmortalité inédite est un nouveau coup dur pour les apiculteurs français qui produisent déjà de moins en moins. En 1995, ils ont fabriqué 32.000 tonnes de miel. En 2011, la production est tombée à 20.000 tonnes et en 2013, ils n’en fournissaient plus que 15.000 tonnes.  Les apiculteurs sont par conséquent de plus en plus nombreux à mettre la clef sous la porte. En 1994, on comptait en France près de 85.000 apiculteurs. En 2010, ils n’étaient plus que 42.000, soit une baisse de 40% en 20 ans. Et pour l’environnement, la conséquence est tout aussi dramatique. Les abeilles sont les maîtres d’œuvre principaux de la pollinisation dont dépendent pourtant les agriculteurs.  Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), sur les 100 cultures qui produisent 90% de l’alimentation mondiale, 71 dépendent du travail des abeilles.
  • Le gouvernement publiera mercredi un décret interdisant l’utilisation de deux nouvelles substances néfastes pour les pollinisateurs comme les abeilles, a annoncé mardi la ministre de la Transition écologique et solidaire. Il s’agit du sulfoxaflor et de la flupyradifurone, deux substances agissant comme des néonicotinoïdes, les molécules jugées responsables de la surmortalité d’insectes pollinisateurs, précise-t-on au ministère.

“On a annoncé qu’on voulait réduire de 50% l’utilisation partout des pesticides d’ici 2025. Et il faut aussi interdire des substances qui ont un impact plus important sur l’environnement”, a déclaré Elisabeth Borne sur BFM TV.

Cinq molécules ne peuvent déjà plus être utilisées depuis le 1er septembre 2018 : l’acétamipride, l’imidaclopride, le clothianidine, le thiaclopride et le thiaméthoxame. Mais il y a d’autres produits nocifs continueront d’être utilisé

 

Les différents pesticides selon leurs objectifs (source Wikipédia)

 

Des insecticides nocifs pour les abeilles

Des insecticides nocifs pour les abeilles 

 

Les résultats d’études, conduites au Canada et en Europe  publiées jeudi dans la revue américaine Science, révèlent aussi que l’environnement local et l’état de santé des ruches peuvent moduler les effets des néonicotinoïdes, dits pesticides « tueurs d’abeilles » et largement utilisés dans l’agriculture. Mais ces substances chimiques, qui agissent sur le système nerveux des insectes, ont dans l’ensemble « des effets nettement délétères » sur ces pollinisateurs essentiels à de nombreuses récoltes, dont une nette réduction de leur taux de reproduction et une forte augmentation de leur mortalité, concluent ces travaux financés en partie par le secteur, avec les groupes allemand Bayer et suisse Syngenta. Après ces études, « on ne peut plus continuer à affirmer que les néonicotinoïdes dans l’agriculture ne sont pas nuisibles aux abeilles », a réagi David Goulson, professeur de biologie à l’université britannique de Sussex qui n’a pas participé aux travaux. La première expérience, conduite sur un total de 3.000 hectares au Royaume-Uni, en Allemagne et en Hongrie, a exposé trois espèces d’abeilles à des récoltes de colza d’hiver dont les semences avaient été traitées avec de la clothianidine de Bayer Crop Science, ou avec du thiaméthoxame de Syngenta. Il s’agit de deux des trois néonicotinoïdes interdits temporairement dans l’Union européenne en 2013 en raison des craintes de leurs effets sur la santé des abeilles. Un nouveau projet législatif prévoit de les bannir complètement dans les champs mais pas dans les serres.

 




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