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Le prix Nobel de l’économie, Jean Tirole, s’attaque aux tabous français

Le prix Nobel de l’économie, Jean Tirole,  s’attaque aux tabous français  

Il est clair que le livre,  bien commun (PUF), Jean Tirole, Prix Nobel, décoiffe car il s’attaque à nombre de tabous français comme le contrat de travail, la durée du travail, le nombre de fonctionnaires, la régulation etc. Un livre dont il est rendu compte dans Challenges. Premier tabou, celui du partage du temps de travail : un sophisme. Même appréciation des contrats de travail actuels : dépassés. Même jugement sévère quand au nombre de fonctionnaires qui témoigne de ‘l’incapacité de l’Etat à se recentrer sur les tâches réellement régalienne et qui finalement dans ce domaine fait mal son travail ». La prix Nobel propose aussi la remise en cause du statut de fonctionnaires avec l’embauche sous contrats privés. Bref de quoi faire réagir la pensée étatiste des organisations corpos et gauchisantes. Jean Tirole veut  un  Etat stratège, moderne et efficace, notamment dans la régulation de la finance et la prévention des crises. “In fine, la crise financière de 2008 a reflété aussi une crise de l’Etat, peu enclin à accomplir son travail de régulateur. Comme la crise de l’euro, elle a pour origine des institutions de régulation défaillantes : de supervision prudentielle dans le cas de la crise financière, de supervision des Etats pour la crise de l’euro. Dans les deux cas, le laxisme a prévalu tant que “tout allait bien”. Dans le domaine social Jean Tirole conteste la dualité CDI-CDD. Il propose un contrat unique.  De fait, au sein de l’Europe, la France est le pays où la transition d’un contrat temporaire vers un contrat stable est la plus faible. Ce qui veut dire qu’une personne embauchée sur la base d’un contrat temporaire a beaucoup moins de chances que partout ailleurs en Europe de voir son contrat temporaire se transformer en contrat permanent. Le fait que les entreprises recourent abondamment aux CDD, que ni elles ni leurs salariés n’apprécient, est grandement révélateur du coût implicite que la législation actuelle sur les CDI impose à la société française. ». Critique sévère aussi du nombre de fonctionnaires. « Plutôt que de diminuer, le nombre d’agents publics a crû de 15 % de 2000 à 2013. A service public donné, l’Etat français coûte trop cher : selon certaines estimations, il utilise 44 % de plus de fonctionnaires par actif qu’en Allemagne (il y a 1,2 million d’emplois publics en moins en Allemagne qu’en France, pourtant beaucoup moins peuplée). Il faudrait que ces embauches se fassent plutôt sous forme contractuelle.  Jean Tirole critique aussi la rémunération des grands patrons. Elles ne récompensent pas toujours une bonne gestion, comme quand un chef d’entreprise exerce profitablement des stock-options avant que l’on ne s’aperçoive quelques mois plus tard que l’entreprise est au bord du dépôt de bilan. Les critiques qui portent sur la mauvaise conception de nombre de rémunérations variables sont justifiées. Le prix Nobel est aussi très sceptique sur les engagements pris dans le cadre de Cop 21 car le monde ne devrait plus produire d’émission de gaz à effet de serre en net après 2050.en fait l’accord repousse en outre à une date ultérieure l’engagement concret des pays à réduire leurs émissions. » Jean Tirole démolit les poncifs relatifs au partage du temps de travail  Les économistes ne prennent jamais parti sur la question de savoir si l’on devrait travailler 35, 18 ou 45 heures par semaine. En revanche, la thèse selon laquelle réduire la durée du travail, avancer l’âge de la retraite, bloquer l’immigration ou adopter des mesures protectionnistes créera des emplois pour les autres n’a aucun fondement, ni théorique ni empirique. »Bref un livre qui décoiffe, pertinent sur de nombreux aspects et qui méritent d’être mis en débat.

Nobel de l’économie..Comme les Oscars : discutables ?

Nobel de  l’économie..Comme les Oscars : discutables ?

Le prix Nobel de l’économie sera décerné aujourd’hui mais il risque d’être aussi contesté que les années précédentes. En vérité l’économie n’est pas une science exacte, pour preuve l’incapacité dans laquelle ont été presque tous les économistes de prévoir les grandes crises. Plus grave encore les divergences concernant les moyens d’en sortir. Une distinction finalement à peu près de la même nature que les Oscars ou les Césars : utile sans doute mais contestable. De fait, la discipline se distingue des sciences de la nature à l’honneur la semaine écoulée. « L’économie n’est pas une science expérimentale », admet lui-même l’ancien président du jury en économie, Peter Englund, sur le site internet de la Fondation Nobel. Le jury a cependant l’occasion, cette année, de couronner des praticiens qui, mettant entre parenthèses une brillante carrière de chercheur, se sont frottés à la dure réalité de la crise financière: le Français Olivier Blanchard, qui a quitté ses fonctions au Fonds monétaire international, ou l’Américain Ben Bernanke, retraité de la Réserve fédérale. Mais les favoris sont plutôt de discrets professeurs d’universités américaines, comme l’Américain d’origine indienne Avinash Dixit (Princeton), l’Américain Robert Barro (Harvard) ou le Finlandais Bengt Holström (MIT). La diversité des dizaines, voire centaines de prétendants reflète les profonds clivages qui traversent la discipline. Les sciences économiques n’ont pas vraiment dégagé de « lois » admises par tous ses théoriciens. Le postulat d’une grande partie de la recherche, selon lequel les agents économiques sont rationnels, est par exemple démonté par un autre courant, représenté notamment par Robert Shiller, prix Nobel 2013. Pas surprenant, dans ces conditions, qu’on trouve des économistes pour critiquer le principe même du prix. D’après eux, en voulant récompenser le chercheur le plus brillant, il survalorise des constructions intellectuelles abstraites, éloignées du fonctionnement réel de l’économie. Le grand public, de son côté, considère avec scepticisme ces économistes manifestement incapables de prédire les crises financières et dépourvus de remèdes contre le chômage de masse.

Economie : la France va dans le mur (Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie)

Economie : la France va dans le mur (Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie)

L’économie française fonce droit dans le mur. C’est en tout cas ce que pense le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz dans un article du Figaro. Le  célèbre économiste américain, de passage à Paris pour la promotion de son ouvrage «La grande fracture», critique sévèrement la politique menée par François Hollande. «Pour moi, ce que le gouvernement fait, c’est la pire stratégie pour le futur de la France», explique-t-il.  Le prix Nobel d’Économie critique notamment la décision du gouvernement Hollande de baisser les dépenses publiques. De ce point de vue, «François Hollande a tout faux», regrette-t-il. L’ancien chef économiste de la Banque mondiale et conseiller du président américain Bill Clinton estime au contraire que pour relancer la croissance, il faudrait plus de dépenses «en investissant dans les infrastructures, la recherche, l’éducation». L’addition pour les générations futures «sera encore plus importante si vous n’investissez pas et que le chômage reste élevé. Les entreprises n’investissent pas s’il n’y a pas de demande», rappelle-t-il.  Joseph Stiglitz dénonce également les baisses de charges et d’impôts des entreprises, au cœur du Pacte de responsabilité et de solidarité, mis en place pour stimuler l’économie. Une «idée vraiment stupide», tacle-t-il, ajoutant que cette «politique de l’offre» mise en œuvre par Ronald Reagan aux États-Unis dans les années 1980 est aujourd’hui «totalement discréditée». «Ce n’est même plus un sujet de débat pour les économistes, seulement pour les Allemands et pour quelques personnes en France», affirme-t-il. Selon lui, cette stratégie économique contribue à «la croissance molle» de la France et «sape le potentiel de croissance» du pays. La France «est de toutes les nations du monde celle qui a le plus fortement embrassé le concept d’égalité», mais est désormais confrontée à un «vrai risque» de creusement des inégalités en raison de ses choix budgétaires.  Comme l’a déjà fait avant lui l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, Joseph Stiglitz pointe du doigt l’influence allemande sur François Hollande. Ce dernier subit selon lui une «forme d’intimidation» qui le pousse à suivre la voie de l’austérité. «Le gouvernement de centre gauche en France n’a pas été capable de tenir tête à l’Allemagne», déplore-t-il. Joseph Stiglitz constate par ailleurs que la pression allemande s’exerce sur l’ensemble de l’Europe, comme l’a illustré la crise grecque cet été. Loin de marquer la fin de la crise, l’accord signé entre Athènes et ses créanciers aura selon lui pour conséquence d’ «affaiblir un peu plus le peuple grec», d’«approfondir et d’allonger la récession». «La crise sera de retour dans deux ou trois ans. Peut-être même avant!», prévient Joseph Stiglitz.  Cette grande figure de la critique de l’austérité, aux côtés d’autres chercheurs tels que l’américain Paul Krugman et le Français Thomas Piketty, exhorte aujourd’hui les dirigeants européens à revoir leur stratégie. «Le type de politique mise en place en Grèce, à savoir les politiques d’austérité, c’est ce qui est en train de tuer l’Europe», affirme-t-il. «Je ne comprends pas pourquoi l’Europe choisit cette voie aujourd’hui», regrette-t-il.

 

Referendum grec : des prix Nobel pour le non

Referendum grec : des prix Nobel pour le non

 

Dans une interview au magazine Time, Joe Stiglitz, ancien chef économiste de la Banque Mondiale et prix Nobel d’économie en 2001 affirme n’avoir jamais vu une «dépression aussi délibérément imposée» à la Grèce par l’Europe, ajoutant qu’il «s’agit plus de pouvoir que d’économie». Stiglitz va plus loin et considère que la troïka a une «responsabilité criminelle dans le chaos» actuel, rappelant que «60 % des jeunes Grecs sont au chômage». Une diatribe sévère à l’encontre des créanciers de la Grèce, le FMI et les pays européens. Joseph Stiglitz propose à la troïka d’effacer purement et simplement la dette grecque, estimée à 300 milliards d’euros, et de verser à la Grèce des fonds afin de lui permettre de relancer son économie.  De son côté Paul Krugman a lui aussi appelé les Grecs à voter «non» lors du référendum, dans sa tribune du New York Times. Le prix Nobel d’économie en 2008 souligne que «l’économie grecque s’est effondrée principalement à cause des mesures d’austérité imposées à la Grèce». L’économiste juge qu’accroître l’austérité ne ferait que conduire à une impasse le pays qui «n’a jamais été aussi affaibli» et estime que «le gouvernement grec devrait être préparé à sortir de l’euro si nécessaire». Paul Krugman se prononce néanmoins contre un «Grexit», qui selon lui, engendrerait une panique bancaire dévastatrice.

Les réformes structurelles du Nobel d’Economie

Les réformes structurelles du  Nobel d’Economie 

Contrairement à d’autres Jean Tirole, le Français qui a obtenu lundi le Nobel d’Economie, ne se concentre pas sur les études macro économiques dont les données très disparates négligent les interactions réelles entre les facteurs explicatifs et leurs effets systémiques . Il a plutôt choisi des champs plus restreint comme la méso économie, l’économie industrielle ou des secteurs socio économiques plus précis. En outre bien qu’il soit mathématicien, il ne s’en remet pas uniquement aux modèles économétriques traditionnels qui ont souvent tendance prolonger les tendances et ignorer certains facteurs de rupture, sans négliger les modèles,  il utilise les connaissances de la politique économique.

 Le Comité Nobel a assuré lundi que Jean Tirole, lauréat 2014 du prix de la Banque de suède en sciences économiques, était « l’un des économistes les plus influents de notre époque ». Pourrait-il l’être en France, lui qui est revenu des Etats-Unis il y a dix ans pour cofonder l’Ecole d’économie de Toulouse? Depuis vingt ans, à Boston ou dans la Ville rose, il martèle quelques principes qui, selon lui, pourraient permettre de faire évoluer le système. Dun certain point de vue le nouveau prix Nobel ne s’inscrit pas dans le clivage libéral ou keynésien mais ailleurs en proposant en particulier de rééquilibrer les forces du marché par la régulation. Quelques exemple de se propositions qui risquent de faire grincer des dents à gauche comme à droite (ce qui ne signifie pas pour autant qu’il ait raison sur tout).

Un contrat de travail unique

Mais c’est bien Jean Tirole et Olivier Blanchard, ce dernier étant désormais l’économiste en chef du FMI, qui l’ont théorisé les premiers. Dans un rapport effectué pour le Conseil d’analyse économique en 2003, ces deux chercheurs proposaient un contrat unique afin de casser les effets pervers du CDD. « Depuis 30 ans, 40 ans, il y a du chômage et les jeunes, on leur propose des CDD dans leur très grande majorité parce que les entreprises ont trop peur de donner des CDI. Donc, on a une situation complètement absurde qui est, qu’à force de trop protéger les salariés, on ne les protège plus du tout », expliquait Jean Tirole lundi en conférence de presse.

Licencier à bon escient

Selon lui, les procédures existantes ne sont pas pragmatiques et deux réformes permettraient un système plus équitable tant pour les entreprises que pour les salariés. D’abord, l’économiste veut en finir avec le système actuel d’assurance chômage. Explication : pour Jean Tirole, les entreprises qui doivent faire des économies ont tendance à licencier ses salariés, lesquels bénéficieraient d’allocations trop élevées. Le chercheur nobélisé veut éviter un effet d’aubaine qui encouragerait les entreprises à créer un chômage payé par l’Etat. Pour ce faire, il veut instaurer une taxe sur les licenciements.

Une étude du CNRS, qui compile les écrits de Jean Tirole, résume l’idée ainsi : « C’est le principe du pollueur-payeur appliqué au droit du travail, comme le pratiquent déjà certains États américains. » Pour éviter que les entreprises perdent en compétitivité, Jean Tirole propose de simplifier la procédure de licenciement. Ainsi, serait-il plus facile de licencier, mais il faudrait le faire à bon escient. Enfin, l’expert préconise de confier la gestion de la caisse d’allocation chômage à une agence indépendante de l’Etat plutôt qu’aux partenaires sociaux.

Réguler les banques pour pérenniser l’euro

Dès le déclenchement de la crise, en 2008, Jean Tirole a cherché des solutions durables pour pérenniser l’euro, après avoir fait le constat qu’il était impossible d’en sortir. « Mon avis, c’est que la création d’une union bancaire est quelque chose de tout à fait important », a déclaré l’économiste lundi en conférence de presse. Au sein de son Ecole de Toulouse, il défend l’idée de réguler les banques et la spéculation financière à l’échelle communautaire. Dans une étude publiée en 2013, il met en avant trois principes : une surveillance centralisée au niveau de la Banque centrale européenne (BCE), un mécanisme commun de résolution des crises bancaires (ce qu’ont partiellement mis en place les membres de la zone euro avec le MES – Mécanisme européen de stabilité – en 2012) et un fonds européen d’assurance des dépôts alimenté par les banques. Ce dernier servirait à garantir les dépôts en cas de faillite d’un établissement financier : ce ne sont plus les Etats qui paieraient donc.

Un permis de polluer

Le réchauffement climatique a été l’un des premiers thèmes de travail de Jean Tirole. Dans les années 90, il a eu une certaine influence dans le débat sur le recours aux droits d’émission négociable, c’est-à-dire le permis de polluer. Une mesure entrée en vigueur en 2008 pour les seuls gaz à effet de serre dans le cadre du protocole de Kyoto. L’économiste français a également milité, lors de la Conférence de Copenhague de 2009, afin d’allouer des quotas aux entreprises pour leurs émissions polluantes. Selon lui, ces leviers seraient la façon la plus équitable – et la plus acceptable pour les pays en voie de développement – de contrôler le réchauffement climatique.

 

 

La France prix Nobel du marasme économique

La France prix Nobel du marasme économique

 

La France a les meilleur penseurs mais les plus mauvais gestionnaires politiques. Un prix d’économie mérité pour Jean Tirole mais la France pourrait revendiquer cependant le prix Nobel du marasme économique. Ce que pense la presse. « A travers Patrick Modiano et Jean Tirole, nous voilà clairement réhabilités : la France n’est pas cette nation rabougrie dont la culture se serait éteinte et le génie dilué », s’enorgueillit La Dépêche du midi sous la plume de Jean-Claude Souléry. « Le Nobel est Toulousain » ne manque d’ailleurs pas de titrer le quotidien de la Ville rose. « Cette péninsule à l’extrémité de l’Eurasie n’est pas seulement capable de ne fabriquer que de la neurasthénie à la finlandaise. La France sait aussi créer, inventer, innover », se félicite également Philippe Waucampt dans Le Républicain lorrain.  Mais une fois exprimée la satisfaction de voir la France récompensée deux fois la même année par l’académie suédoise, la presse relève le drôle de contexte de cette prestigieuse récompense.  »Il s’agit d’une ‘fierté’ (dixit François Hollande), autant que d’un paradoxe. Car, jamais la situation intérieure n’aura paru aussi mauvaise », remarque Philippe Marcacci dans L’Est républicain. « Il y a une certaine ironie à voir la France gratifiée d’un prix Nobel d’économie, alors même qu’elle risque de voir son budget retoqué par la Commission européenne ! De la distance entre théorie et pratique… », ajoute Daniel Muraz dans Le Courrier picard. Ce qui fait dire à Jean-Louis Hervois de La Charente libre que « la France sait tout de l’économie mais elle semble trop souvent ne rien y comprendre ».  »Les mauvaises langues auront vite pensé que les Français savent mieux parler économie que la gérer », estime Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne. Pour L’Alsace et Raymond Couraud, « aux yeux de l’étranger, le Nobel de Jean Tirol sonne un peu comme le prix Sakharov des droits de l’Homme, que l’on décerne chaque année à un dissident incompris et maltraité dans son pays ». Car, « il est vrai qu’avec 2.000 milliards d’euros de dette, la France n’est pas à la veille d’obtenir le prix Nobel des bonnes économies », conclut Jacques Camus (La Montagne/Centre France).

 

Un prix Nobel d’économie inconnu des médias

Un prix Nobel d’économie inconnu des médias

En France il y a deux types économistes, ceux qui travaillent dans leur laboratoires et produisent  des recherches, de l’autre ceux qui passent leur temps dans les médias et qui ont tout juste le temps de mettre leur nom sur les thèses de leurs étudiants. Jean Tirole, lui est un véritable économiste, très connu aux Etats-Unis notamment mais inconnu en France. Il   s’est vu décerner lundi le prix Nobel d’économie pour ses travaux sur la régulation de secteurs économiques dominés par quelques grands acteurs, comme l’électricité ou les télécommunications, un des nombreux sujets d’étude de ce chercheur parmi les plus brillants de sa génération. Président de l’Ecole d’économie de Toulouse, il est le premier Français couronné dans cette discipline depuis Maurice Allais (1988), lui-même devancé par le franco-américain Gérard Debreu (1983). Jean Tirole, 61 ans, est de plus le deuxième lauréat français d’un prix Nobel cette année, après Patrick Modiano, sacré jeudi en littérature. L’Académie royale de Suède a dit avoir voulu honorer « un des économistes les plus influents de notre temps » qui a « éclairci les moyens de comprendre les secteurs économiques dominés par quelques grands groupes pour les réguler ». « Je suis vraiment très ému », a dit à Toulouse Jean Tirole, dont le nom figurait depuis des années parmi les favoris pour ce prix longtemps considéré comme une chasse gardée des Américains. Pour Staffan Normark, secrétaire permanent de l’Académie royale suédoise des Sciences, le thème honoré par les jurés suédois cette année tient à « comment dompter les grands groupes puissants » dans des secteurs auparavant dominés par des monopoles publics. Selon l’Académie, les travaux de Jean Tirole ont montré que la régulation des marchés devait être soigneusement adaptée à l’environnement de chaque secteur plutôt que de reposer sur des mesures générales comme les limitations de prix, qui peuvent faire plus de mal que de bien. Jean Tirole a travaillé aussi sur des sujets comme les bulles de crédit, estimant que la crise financière de 2008-2009 était avant tout le résultat d’une régulation insuffisante. « C’est la figure dominante en matière d’organisation industrielle. La question n’était pas de savoir s’il allait avoir le prix Nobel mais quand », a déclaré Paul Klemperer, professeur d’économie à Oxford, « il nous a donné les moyens de penser la régulation des entreprises ». Polytechnicien de formation et diplômé de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, Jean Tirole était un mathématicien au départ avant de se tourner vers l’économie. « On pouvait faire d’une part des modèles très abstraits en utilisant les maths mais on pouvait dans le même temps être dans les sciences humaines et sociales », a-t-il expliqué. Sa grande innovation a été d’introduire la théorie des jeux et la théorie de l’information dans l’économie industrielle mais aussi l’économie internationale. Ses travaux ont porté sur des sujets étroitement liés à l’actualité comme les aides publiques, la réglementation de la concurrence, les crises financières. Il s’est penché aussi sur le réchauffement climatique, la problématique étant, selon lui, de « trouver les bons instruments pour inciter » particuliers, entreprises et administrations à combattre les émissions de gaz à effets de serre.

 

La France prix Nobel de l’ingénierie fiscale avec La TVA (et le reste)

La France prix Nobel de l’ingénierie financière avec La TVA (et le reste)

La France exporte peu ou en tout cas pas assez pour équilibrer sa balance commerciale ((environ 60 milliards de déficit) mais elle exporte bien son système fiscal notamment la TVA désormais en application dans de nombreux pays. Normal, la France est championne du monde des prélèvements obligatoires. La preuve que le « made in France » ça marche comme dirait Montebourg. . La TVA, cette invention française, fête en effet ses 60 ans, ce jeudi 10 avril. La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt général sur la consommation directement facturé aux clients sur les biens qu’ils consomment ou les services qu’ils utilisent.  Maurice Lauré, 37 ans à l’époque et haut fonctionnaire du ministère des finances, veut simplifier les différents impôts sectoriels sur la consommation. En effet, jusqu’alors, sous-traitants, grossistes ou encore consommateurs devaient payer une taxe spécifique, une taxe sur le prix de vente pour le consommateur ou sur le chiffre d’affaires pour les entreprises. Un système d’imposition « en cascade » qui nuisait à la fluidité du marché. Celui qui sera ensuite président de la Société générale publie en 1952 un livre, « La taxe sur la valeur ajoutée ». Il y propose un impôt indirect sur la consommation simple de gestion et difficile à frauder. Le 29 mars 1954, le président du Conseil, Joseph Laniel, et le ministre des finances, Edgar Faure, font voter un projet de loi portant réforme fiscale. Le 8 avril 1954, le Sénat adopte le texte. Le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Pierre Mendès France, soutient la création de cette taxe. La loi est adoptée le 10 avril 1954. Le taux normal à 16,8% et le taux réduit sur les produits de première nécessité à 7,5%. Seules les grandes entreprises s’acquittent de la TVA. Le 6 janvier 1966, Valéry Giscard d’Estaing, ministre des Finances étend le champ d’application à l’ensemble de l’économie.  Facile à mettre en place et à collecter, la TVA a été adoptée dans le monde entier. Sur 183 pays reconnus par l’ONU, 153 possèdent une taxe inspirée de la TVA. L’Afghanistan ou encore les Bahamas et la Barbade ont mis en place une taxe sur la valeur ajoutée. En revanche, un pays n’a jamais cédé: les Etats-Unis. Le pays possède une taxe sur les ventes dans chaque état avec des taux différents. Au Japon, la TVA a augmenté le 1er avril. Une hausse de trois points (de 5% à 8%) qui devrait rapporter en année pleine à l’Etat 8.000 milliards de yens (soit 57 milliards d’euros) supplémentaires. Mais surtout, qui inquiète les Japonais.  En France, la TVA a rapporté en 2013 141,2 milliards d’euros à l’Etat. Ce qui représente soit près de la moitié de ses recettes fiscales. En 2014, selon les prévisions de Bercy, elle doit rapporter 139,4 milliards. Rapportée au PIB, la TVA est passée de 9,26% en 1982 à 9,42% en 2013. En comparaison, l’impôt sur le revenu ne doit rapporter que 74 milliards, et celui sur les sociétés 39 milliards.  Au 1er janvier 2014, le taux de TVA est passé de 19,6% à 20%. Le taux intermédiaire est passé, lui, de 7% à 10%, le taux réduit restant finalement  à 5,5%. A titre de comparaison dans l’Union européenne, le taux normal est de 27% en Hongrie et de 18% à Malte. Au sein de l’Union, il existe une « véritable fraude à la TVA », selon le député Nicolas Dupont-Aignan, coauteur d’un rapport de l’Assemblée. Des mécanismes de dissimulation de TVA communautaire grâce à des sociétés écrans auraient été mis en place. Cette fraude engendrait une perte de 32 milliards par an en France.

 

Krugman, prix Nobel d’économie, fustige le virage de Hollande

Krugman, prix Nobel d’économie, fustige le virage de Hollande

 

Dans le Parisien, le prix Nobel d’économie, Krugman fustige le virage de Hollande et son social libéralisme ; Krugman ne devrait pas s’emballer ainsi car les choses sont toujours plus compliquées qu’il n’y parait en France, à gauche et en particulier chez Hollande aussi machiavélique que Mitterrand ; Il y a un peu de naïveté chez Krugman qui par ailleurs se montre un peu radical (et naïf) dans sa condamnation.   Hollande n’a pas été converti, il ne croit en rien, sauf en lui-même et ce n’est pas son dernier virage.  Paul Krugman fait partie de ceux qui ont découvert que François Hollande était social-libéral. Et pour le prix Nobel d’économie 2008, cela a apparemment été une très mauvaise surprise ! Sa tribune, intitulée «Scandal in France» publiée par le «New York Times», et traduite en français par la RTBF, se révèle être une charge contre la politique menée par le président de la République et contre ce qu’il appelle le «centre gauche» en général.   «Je n’avais pas prêté beaucoup d’attention à François Hollande (…) depuis qu’il était devenu clair qu’il n’allait pas aller à l’encontre des politiques d’austérité destructives menées en Europe, commence par écrire l’économiste américain. Mais là, il a clairement fait quelque chose de vraiment scandaleux.» «Je ne parle pas, bien sûr, de sa prétendue liaison avec une actrice qui, même si elle est vraie, n’est ni surprenante (hé, c’est la France) ni dérangeante, poursuit Krugman. Non, ce qui est choquant, c’est son affection pour des doctrines économiques de droite discréditées.» L’économiste fustige ainsi les annonces faites par le président français lors de sa conférence de presse de mardi. Hollande s’est prononcé pour «la poursuite de l’allègement du coût du travail». Avec son «pacte de responsabilité», il a notamment annoncé la fin des cotisations familiales sur les entreprises (35 milliards d’euros) d’ici 2017. Des annonces applaudies par le patronat et par une partie de la droite. Pas par Krugman. «En annonçant son intention de réduire les charges sur les entreprises tout en taillant dans les dépenses, il a déclaré qu’il faut agir sur l’offre et a poursuivi en disant que c’est l’offre qui crée la demande», précise Krugman. Or, selon l’économiste, cette loi énoncée par l’un de ses ancêtres, le Français Jean-Baptiste Say (1767-1832), réputé pour ses théories libérales, est une hérésie. En clair, ce néokeynésien (école de pensée adversaire du libéralisme) estime qu’il faut agir sur la demande et en finir avec les politiques d’austérité qui plombent la croissance. C’est en tout cas ce que l’économiste attendait du Hollande président de gauche…  «Cela rappelle que les malheurs économiques de l’Europe ne peuvent être attribués qu’aux seules mauvaises idées de la droite, remarque l’Américain. Oui, des conservateurs impitoyables et butés ont mené l’économie, mais ils ont été en mesure de le faire grâce à des politiques de la gauche modérée manquant de cran et de volonté.» Une attaque en règle qu’il conclut avec une pointe de déception. «Lorsque Hollande a pris la tête de la seconde économie de la zone euro, certains d’entre nous avons espéré qu’il pourrait faire une différence. Au lieu de ça, il est tombé dans le grincement de dents habituel – une posture qui se transforme aujourd’hui en effondrement intellectuel. Et la seconde dépression de l’Europe continue, encore et encore.»

 

Nobel : le prix de la paix à l’Europe mais pas celui de l’économie, aux américains

Nobel : le prix de la paix à l’Europe mais pas celui de l’économie, aux américains

 

Pour l’économie, l’union européenne repassera, pas de Nobel. A la place celui de la paix (certes un bien fondamental) mais aussi la preuve que sur ce terrain le vieux continent n’innove guère. Il faut évidemment relativiser l’impact des Nobel. D’abord observer que le corporatisme existent aussi dans le milieu de la recherche et qu’on ne consent à honorer que les très vieilles barbes ; quand ils ne sont plus capables de faire de l’ombre  aux autres ! Dommage, et c’est valable dans toutes les disciplines. C’est à 40 ans (voire moins) que ce prix serait utile pour booster la recherche des intéressés. D’une certaine manière, le Nobel ressemble de plus en plus à une distinction quasi posthume. En économie, science  « molle », les démonstrations scientifiques peuvent parfois tutoyer l’approche scientiste ; la preuve : la crise mondiale.  Le prix Nobel d’économie 2012 a donc été attribué lundi aux Américains Alvin Roth et Lloyd Shapley, deux spécialistes de la théorie des jeux, dont les travaux ont eu de nombreuses applications pratiques, du fonctionnement du marché du travail aux dons d’organes. Dans la théorie libérale classique, offre et demande s’ajustent par les prix. Mais cette procédure ne fonctionne pas sur tous les marchés. Séparément, Alvin Roth et Lloyd Shapley ont cherché à déterminer les conditions permettant les associations les plus stables et les plus efficaces, par le biais de la théorie des jeux. Professeur à l’Ecole d’Economie de Stockholm et membre du comité d’attribution du prix Nobel, Tore Ellingsen souligne que ce problème se pose dès lors que les ressources sont limitées. »Quel employé obtient quel travail ? Quel étudiant va dans quelle université ? Quel patient obtient quel don d’organe ? La théorie de l’appariement explique comment le résultat dépend de la procédure choisie », dit-il. Lloyd Shapley, 89 ans, est considéré comme l’un des plus grands spécialistes de la théorie des jeux. Professeur émérite à l’université de Californie à Los Angeles, il a travaillé sur les moyens de faire en sorte qu’une association de deux agents économiques soit stable, c’est-à-dire qu’il n’y ait pas d’autres agents susceptibles de créer une association plus efficace. Appliquant les théories de Lloyd Shapley, Alvin Roth, 60 ans, s’est intéressé à divers aspects du secteur de la santé comme le recrutement des internes dans les hôpitaux ou les dons d’organe.

 

 

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