Brexit: deal or « no deal » le chantage réciproque !
on se demande si du côté du Royaume-Uni et de l’union européenne on ne joue pas désormais à fait-moi peur en menaçant chacun à son tour d’un no deal le break site. Une espèce de jeu diplomatique pour pousser l’autre aux limites de sa diplomatie et finalement accepter un report des délais de négociations Chaque jour qui passe nous apporte son lot soit d’optimisme avec la possibilité peut-être au dernier moment d’aboutir à un accord avec le Royaume-Uni quitte à trouver un arrangement pour prolonger encore un peu la date ou au contraire un vent de pessimisme avec l’affirmation que les Britanniques sont bien décidés à mettre un terme à toute relation économique et financière avec l’Europe d’ici la fin de l’année. Il est bien difficile de savoir exactement quelle est la stratégie de l’imprévisible Boris Johnson qui a tellement changé de position sur le sujet. Faut-il rappeler qu’au départ il était contre le brexit pour en devenir l’un des plus grands défenseurs ,ce qui est lui a surtout permis de devenir Premier ministre.
Le résultat n’est guère brillant pour l’instant puisque aux dernières statistiques l’activité s’est écroulée de 20 %. Elle se redressera ,c’est évident mais restera surtout en suspens l’épineux dossier des relations financières entre la place londonienne et le reste de l’Europe. En effet la place de Londres entend conserver ses prérogatives et ne veut pas d’entraves aux relations qu’elle entretenait précédemment avec les autres places financières de l’Europe. Un sujet de discorde évidemment fondamental qui s’ajoute un autre concernant celui de la pêche mais la ou les pêcheurs britanniques sont eux-mêmes handicapés par le problème des débouchés. Conscient du retard pris Boris Johnson et l’union européenne ont décidé d’accélérer le calendrier.
Au lieu de se rencontrer toutes les deux ou trois semaines, les deux équipes de négociations débattront quasiment sans interruption entre le 29 juin et le 31 juillet. Elles se reverront mi-août, puis en septembre.
Les responsables européens et britanniques ont choisi de taire les divergences affirmées sur plusieurs sujets clés, parmi lesquels la pêche, les équivalences réglementaires et les aides d’Etat. Leur note d’optimisme devrait alléger l’ambiance des négociations, après plusieurs sessions très négatives, à l’issue desquelles le négociateur européen en chef Michel Barnier avait clairement exprimé son agacement. Et nul doute que la reprise des rencontres en personne permettra de faciliter les échanges.
Le temps s’avère pourtant limité. Vendredi, Michael Gove, le ministre britannique en charge de la coordination des négociations, également présent à la rencontre virtuelle de lundi, a dévoilé avoir « officiellement confirmé que le Royaume-Uni n’étendrait pas la période de transition » au-delà du 31 décembre et que « le moment de l’extension était maintenant passé ». A l’issue de celle-ci, les arrangements mis en place depuis 1973 entre le Royaume-Uni et l’Union européenne prendront fin.
Cette annonce a fait bondir les premiers ministres du Pays de Galles et d’Ecosse, qui avaient qualifié une telle stratégie d’« extraordinairement téméraire ». En guise de protestation, ils ont donc boycotté une rencontre téléphonique prévue avec les représentants du gouvernement central. Leur message est clair : le gouvernement britannique portera seul la responsabilité d’un échec des négociations commerciales. La question est de savoir si Boris Johnson ne tentera pas un dernier coup politique redressé une courbe de popularité bien affectée après l’histoire du Corona virus et surtout des résultats économiques décevants. Ils pourraient au dernier événement peut-être se rabattre sur une prolongation du calendrier qui lui laisserait le temps de négocier des avantages que lui refuse pour l’instant l’union européenne.
Même si le gouvernement ne le dit pas encore, il désire donc mettre en place une période de transition qui n’en possède pas le nom. Les déclarations tonitruantes de Michael Gove sont donc trompeuses : il refuse de proroger le temps de négociations de l’accord mais veut prolonger le statu quo réglementaire entre les deux pays. Dans le seul but de ne pas paraître revenir sur sa parole.
. Cette évolution rhétorique a principalement été favorisée par la gronde du milieu des affaires. « Notre industrie a besoin du soutien du gouvernement, pas d’être cassée par celui-ci ! » s’est récemment agacée Elizabeth De Jong, l’une des responsables de l’Association du transport de fret. « Nous n’avons tout simplement pas assez de capacité disponible pour planifier les changements structurels majeurs nécessaires à un départ réussi de l’UE et pour gérer en même temps la pression sans précédent causée par le Covid-19. » Ainsi, 72% des 400 entreprises du secteur réclamaient une extension de la période de transition. Un sentiment partagé par la plupart des entreprises britanniques impliquées dans l’import/export.