États-Unis : la hausse des taux n’empêche pas la croissance
En dépit des hausses successives des taux, la croissance américaine a bondi de 0,6% entre le premier et le deuxième trimestre, tiré par l’augmentation de la consommation, l’investissement et des dépenses de l’Etat. Le phénomène inverse en Europe la hausse des taux notamment refroidit sérieusement la croissance.
Sur les trois mois de mai à juin, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) s’est établie à 2,4%, contre 2,0% au premier trimestre, selon la première estimation du département du Commerce, publiée jeudi.
Malgré les hausses de taux de la banque centrale, la première économie du monde surprend par sa résilience. Pourtant la Réserve fédérale américaine a enregistré la plus rapide remontée de taux de son histoire en relevant de 25 points de base ses taux directeurs, qui se situent entre 5,25% et 5,50%, alors qu’ils stagnaient autour de 0% début 2022.
La reprise de la croissance n’est pas la seule bonne nouvelle outre-Atlantique. L’inflation américaine a aussi atteint un nouveau plus bas depuis mars 2021 en atteignant +3% en juin, contre +4% en mai, selon l’indice CPI, publié le 12 juillet par le département du Travail. Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a estimé que l’indice est « une preuve encourageante que les prix baissent alors que notre économie reste solide ».
A l’inverse de la situation américaine, dans la zone euro, l’activité du secteur privé a fortement reculé au mois de juillet, indique l’indice Flash publié lundi par S&P Global et qui s’est replié à 48,9 le mois dernier. Un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l’activité, tandis qu’un chiffre en deçà indique une contraction. Déjà, en juin, l’indice calculé sur la base de sondages d’entreprises s’était replié à 49,9 en juin (chiffre révisé) au plus bas depuis huit mois.Par ailleurs en Europe l’inflation se maintient à un haut niveau de 5,5 % mais sans croissance significative.
L’économie reste plombée par la mauvaise santé du secteur industriel, où la chute de l’activité s’accélère. L’indice PMI pour l’industrie manufacturière s’est établi à 42,7 (contre 43,4 en juin), au plus bas depuis plus de trois ans. Le secteur des services a lui aussi connu un net ralentissement de l’activité (à 51,1 contre 52 en juin), au plus bas depuis six mois.