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Comptes publics- : Un plan de rigueur nécessaire de plus de 100 milliards d’euros

Comptes publics- : Un plan de rigueur nécessaire de plus de 100 milliards d’euros

Le Conseil d’analyse économique (CAE) estime nécessaire la mise en place d’un plan de rigueur financière de plus de 100 milliards d’économies d’euros. Exactement l’inverse de ce que propose l’éventuel gouvernement du NFP. Pour le  conseil d’analyse économique (CAE), rattaché à Matignon et présidé par Camille Landais, . « Les futurs gouvernements feront face à un double défi. D’une part, pour garantir la soutenabilité de la dette, continuer à se financer à des taux d’intérêt bas et respecter ses engagements européens, la France doit réduire son déficit public dans les années à venir. D’autre part, pour protéger la croissance et éviter une hausse du chômage, elle doit éviter une consolidation trop rapide », soulignent les économistes. Pour mémoire, la dette de la France s’établit à 110% du produit intérieur brut (3.160 milliards) et le déficit public à 5,5% du PIB (154 milliards).

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Pour répondre à ces immenses défis, le conseil d’analyse économique préconise de faire une consolidation budgétaire « progressive ». La France devrait faire « une réduction du déficit primaire d’environ 4 points de PIB, soit 112 milliards d’euros, étalée sur 7 à 12 ans, avec un effort initial plus important ». Avec ce rythme, les économistes estiment que la consolidation budgétaire ne devrait pas peser sur la croissance.

Dans leur travail, les experts du CAE suggèrent de mettre en place des taxes temporaires et une sous indexation générale des dépenses et des tranches d’imposition. A titre d’exemple, « si l’indice du point de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière) et l’ensemble des prestations sociales en espèces, ainsi que le barème de l’impôt sur le revenu étaient tous gelés en 2025, plutôt que revalorisés à la hauteur de l’inflation de 2024 (estimée à 2,5 %), cela rapporterait environ 20 milliards d’euros aux comptes publics », expliquent les économistes.

Parmi les autres leviers évoqués par le CAE, figurent les aides à l’apprentissage. Le programme économique d’Emmanuel Macron depuis 2017 a fortement mis l’accent sur l’apprentissage avec une réforme et des aides massives à l’embauche. Pour relancer les recrutements après la crise sanitaire, le gouvernement de l’ex-Premier ministre Jean Castex avait encore renforcé ces dispositifs dans le plan de relance à 100 milliards d’euros. Mais cette politique publique sans véritablement de cible a depuis montré ses limites. « Alors que les effets positifs de l’apprentissage sur l’insertion professionnelle des jeunes peu qualifiés sont démontrés, ses effets sur les catégories plus diplômées, qui n’ont pas de difficultés pour s’insérer sur le marché du travail, sont peu significatifs », indiquent les économistes. Un recentrage sur les moins qualifiés permettrait des économies de l’ordre de 4 milliards d’euros.

Le conseil d’analyse économique propose de revoir également le système des exonérations de cotisation des entreprises. Le total des allégements représenterait la somme astronomique de 80 milliards d’euros par an. L’organisme rattaché à Matignon propose par exemple de supprimer l’exonération de cotisation de la branche famille pour les salaires supérieurs à 2,5 SMIC. Ce qui permettrait de rapporter 2 milliards d’euros. Parmi les autres options sur la table figurent le crédit d’impôt recherche (2,5 milliards d’euros) ou encore la révision des droits de succession (9 milliards d’euros). Des pistes qui devraient être explorées par le prochain exécutif toujours dans l’attente.

 

Dette et déficits publics- : Un plan de rigueur nécessaire de plus de 100 milliards d’euros

Dette et déficits publics- : Un plan de rigueur nécessaire de plus de 100 milliards d’euros

Le Conseil d’analyse économique (CAE) estime nécessaire la mise en place d’un plan de rigueur financière de plus de 100 milliards d’économies d’euros. Exactement l’inverse de ce que propose l’éventuel gouvernement du NFP. Pour le  conseil d’analyse économique (CAE), rattaché à Matignon et présidé par Camille Landais, . « Les futurs gouvernements feront face à un double défi. D’une part, pour garantir la soutenabilité de la dette, continuer à se financer à des taux d’intérêt bas et respecter ses engagements européens, la France doit réduire son déficit public dans les années à venir. D’autre part, pour protéger la croissance et éviter une hausse du chômage, elle doit éviter une consolidation trop rapide », soulignent les économistes. Pour mémoire, la dette de la France s’établit à 110% du produit intérieur brut (3.160 milliards) et le déficit public à 5,5% du PIB (154 milliards).

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Pour répondre à ces immenses défis, le conseil d’analyse économique préconise de faire une consolidation budgétaire « progressive ». La France devrait faire « une réduction du déficit primaire d’environ 4 points de PIB, soit 112 milliards d’euros, étalée sur 7 à 12 ans, avec un effort initial plus important ». Avec ce rythme, les économistes estiment que la consolidation budgétaire ne devrait pas peser sur la croissance.

Dans leur travail, les experts du CAE suggèrent de mettre en place des taxes temporaires et une sous indexation générale des dépenses et des tranches d’imposition. A titre d’exemple, « si l’indice du point de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière) et l’ensemble des prestations sociales en espèces, ainsi que le barème de l’impôt sur le revenu étaient tous gelés en 2025, plutôt que revalorisés à la hauteur de l’inflation de 2024 (estimée à 2,5 %), cela rapporterait environ 20 milliards d’euros aux comptes publics », expliquent les économistes.

Parmi les autres leviers évoqués par le CAE, figurent les aides à l’apprentissage. Le programme économique d’Emmanuel Macron depuis 2017 a fortement mis l’accent sur l’apprentissage avec une réforme et des aides massives à l’embauche. Pour relancer les recrutements après la crise sanitaire, le gouvernement de l’ex-Premier ministre Jean Castex avait encore renforcé ces dispositifs dans le plan de relance à 100 milliards d’euros. Mais cette politique publique sans véritablement de cible a depuis montré ses limites. « Alors que les effets positifs de l’apprentissage sur l’insertion professionnelle des jeunes peu qualifiés sont démontrés, ses effets sur les catégories plus diplômées, qui n’ont pas de difficultés pour s’insérer sur le marché du travail, sont peu significatifs », indiquent les économistes. Un recentrage sur les moins qualifiés permettrait des économies de l’ordre de 4 milliards d’euros.

Le conseil d’analyse économique propose de revoir également le système des exonérations de cotisation des entreprises. Le total des allégements représenterait la somme astronomique de 80 milliards d’euros par an. L’organisme rattaché à Matignon propose par exemple de supprimer l’exonération de cotisation de la branche famille pour les salaires supérieurs à 2,5 SMIC. Ce qui permettrait de rapporter 2 milliards d’euros. Parmi les autres options sur la table figurent le crédit d’impôt recherche (2,5 milliards d’euros) ou encore la révision des droits de succession (9 milliards d’euros). Des pistes qui devraient être explorées par le prochain exécutif toujours dans l’attente.

 

Déficit : Un plan de rigueur nécessaire de plus de 100 milliards d’euros

Déficit : Un plan de rigueur nécessaire de plus de 100 milliards d’euros

Le Conseil d’analyse économique (CAE) estime nécessaire la mise en place d’un plan de rigueur financière de plus de 100 milliards d’économies d’euros. Exactement l’inverse de ce que propose l’éventuel gouvernement du NFP. Pour le  conseil d’analyse économique (CAE), rattaché à Matignon et présidé par Camille Landais, . « Les futurs gouvernements feront face à un double défi. D’une part, pour garantir la soutenabilité de la dette, continuer à se financer à des taux d’intérêt bas et respecter ses engagements européens, la France doit réduire son déficit public dans les années à venir. D’autre part, pour protéger la croissance et éviter une hausse du chômage, elle doit éviter une consolidation trop rapide », soulignent les économistes. Pour mémoire, la dette de la France s’établit à 110% du produit intérieur brut (3.160 milliards) et le déficit public à 5,5% du PIB (154 milliards).

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Pour répondre à ces immenses défis, le conseil d’analyse économique préconise de faire une consolidation budgétaire « progressive ». La France devrait faire « une réduction du déficit primaire d’environ 4 points de PIB, soit 112 milliards d’euros, étalée sur 7 à 12 ans, avec un effort initial plus important ». Avec ce rythme, les économistes estiment que la consolidation budgétaire ne devrait pas peser sur la croissance.

Dans leur travail, les experts du CAE suggèrent de mettre en place des taxes temporaires et une sous indexation générale des dépenses et des tranches d’imposition. A titre d’exemple, « si l’indice du point de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière) et l’ensemble des prestations sociales en espèces, ainsi que le barème de l’impôt sur le revenu étaient tous gelés en 2025, plutôt que revalorisés à la hauteur de l’inflation de 2024 (estimée à 2,5 %), cela rapporterait environ 20 milliards d’euros aux comptes publics », expliquent les économistes.

Parmi les autres leviers évoqués par le CAE, figurent les aides à l’apprentissage. Le programme économique d’Emmanuel Macron depuis 2017 a fortement mis l’accent sur l’apprentissage avec une réforme et des aides massives à l’embauche. Pour relancer les recrutements après la crise sanitaire, le gouvernement de l’ex-Premier ministre Jean Castex avait encore renforcé ces dispositifs dans le plan de relance à 100 milliards d’euros. Mais cette politique publique sans véritablement de cible a depuis montré ses limites. « Alors que les effets positifs de l’apprentissage sur l’insertion professionnelle des jeunes peu qualifiés sont démontrés, ses effets sur les catégories plus diplômées, qui n’ont pas de difficultés pour s’insérer sur le marché du travail, sont peu significatifs », indiquent les économistes. Un recentrage sur les moins qualifiés permettrait des économies de l’ordre de 4 milliards d’euros.

Le conseil d’analyse économique propose de revoir également le système des exonérations de cotisation des entreprises. Le total des allégements représenterait la somme astronomique de 80 milliards d’euros par an. L’organisme rattaché à Matignon propose par exemple de supprimer l’exonération de cotisation de la branche famille pour les salaires supérieurs à 2,5 SMIC. Ce qui permettrait de rapporter 2 milliards d’euros. Parmi les autres options sur la table figurent le crédit d’impôt recherche (2,5 milliards d’euros) ou encore la révision des droits de succession (9 milliards d’euros). Des pistes qui devraient être explorées par le prochain exécutif toujours dans l’attente.

 

Energie : une triple diversification est nécessaire

Energie : une triple diversification est nécessaire

La crise du Covid, a déséquilibré le marché pétrolier. L’industrie et les transports ont vu leur activité plonger, et la consommation de pétrole a suivi, conduisant les cours à moins de 20 dollars le baril. A peine sortie de ce plongeon, les marchés du gaz, et du pétrole à nouveau ont été bousculés par l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Enfin, le réchauffement climatique met une réelle pression réglementaire dans tous les pays industrialisés, avec une optique zéro-carbone, à travers des objectifs internationaux et, nationaux.

par Gérard Vespierre, analyste géopolitique, chercheur associé à la FEMO, fondateur du média web Le Monde Décrypté www.lemonde-decrypte.com (dans La Tribune)

Le marché global de l’énergie, et en conséquence les choix et les stratégies des États sont donc soumis à des chocs cumulés, sans précédents. De cette situation de déséquilibre soudain, et violent par la rapidité de son occurrence, il est possible de discerner les caractéristiques stratégiques essentielles qui permettent de minimiser les conséquences de ces nouvelles contraintes.

Selon le vieil adage de sagesse, selon lequel il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier, la stratégie numéro un, repose sur la diversification des sources d’énergies. De ce point de vue, notre pays a suivi ce schéma. Les ressources énergétiques de la France s’appuient sur une grande diversification, nucléaire, pétrole, gaz, hydraulique, solaire, et éolien. Il s’y ajoutera bientôt l’hydrogène, encore marginal.

A ce premier niveau de diversification, il convient d’en ajouter un second, à savoir l’équilibre entre les fournisseurs, pour les énergies dont les matières premières sont importées.

A nouveau la France a su construire une stratégie d’approvisionnement équilibrée, tant pour ses approvisionnements de pétrole que d’uranium. Concernant le pétrole, les deux premiers, en 2021, le Kazakhstan et les États-Unis, voient leurs parts se situer en dessous de 15%, et les deux suivants, Algérie et Nigéria, se situent à 12% chacun.

Concernant l’Uranium, nous retrouvons à nouveau le Kazakhstan en première position, avec 20% de nos approvisionnements, et les 3 pays suivants, Australie, Niger, Ouzbékistan, représentent chacun entre 15 et 20%. A nouveau, aucun pays fournisseur particulièrement dominant.

Enfin, le troisième niveau de diversification s’illustre dans la géographie des sources. Il est en effet essentiel que les principaux fournisseurs ne se situent pas dans la même zone géographique. Nous voyons à nouveau ici une stratégie française très diversifiée, allant des États-Unis, à l’Asie Centrale, en passant par la zone Pacifique et l’Afrique.

Trop souvent critiques de leurs propres situations, ou de nos choix, les Français devraient se réjouir d’une telle situation, particulièrement….cartésienne, et porteuse d’avantages compétitifs pour notre industrie, donc pour l’emploi, et le développement de notre pays.

S’éloigner d’un tel schéma stratégique, très rationnel, de triple diversification constitue un danger. Un contre-exemple ne serait-il pas à considérer de l’autre côté du Rhin ?

Les choix radicaux de l’Allemagne

L’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, a conduit Berlin à abandonner progressivement son programme de centrales nucléaires. Une telle décision, très stratégique, a beaucoup étonné. Cet accident au Japon ne relevait pas directement d’un problème d’exploitation, mais des conséquences d’une secousse tellurique marine. Ces conditions, extérieures, ne pouvaient offrir aucun parallèle avec la position géographique et maritime allemande….

De façon à compenser l’arrêt du nucléaire l’Allemagne s’est alors dirigée vers une accélération de son programme d’énergie éolienne, et surtout vers les ressources gazières russes. Ce choix stratégique s’est articulé autour d’une vision de philosophie politique vis-à-vis de la Russie, résumée dans l’expression allemande « Wandel durch Handel », transformer par le commerce…. L’objectif étant de faire évoluer le système politique russe par l’influence des échanges commerciaux….

Cette option a conduit l’Allemagne à recevoir 45% de ses approvisionnements en gaz de la Russie. Son invasion soudaine de l’Ukraine a complètement invalidé cette stratégie, de choix massif, donc déséquilibré.

Alors que l’accès à une électricité décarbonée, bon marché déterminera le pays où les entreprises industrielles ouvriront leurs prochaines usines, l’Allemagne se trouve en difficulté face à l’énergie hydraulique des pays nordiques et à l’électronucléaire français.

Autrefois considérée comme une puissance industrielle d’envergure, l’Allemagne est, parmi les économies avancées, celle qui affiche les perspectives les plus difficiles, avec une croissance négative du PIB réel de -0,3 % prévue pour 2023, selon une estimation récente du Fonds monétaire international (FMI).

La question fondamentale pour l’Allemagne est donc de savoir si elle disposera, ou non, dans l’avenir, d’un avantage compétitif concernant le prix de son électricité.

Ce débat, énergétique et économique, est d’autant plus crucial pour l’Allemagne, qu’elle voit son voisin occidental, français, disposer du deuxième parc électronucléaire mondial, et donc de faible coût de production, et son voisin oriental, polonais, qui va se lancer dans cette orientation nucléaire.

L’Allemagne se trouve donc face également à une course au gaz, comme de nombreux pays dans le monde

Le choix stratégique de s’éloigner résolument de l’approvisionnements gazier en provenance de la Russie, a provoqué une ruée vers les sources alternatives, de l’Afrique du Nord aux pays du Golfe. Les pays pétroliers saisissent également cette opportunité de mieux exploiter leurs ressources gazières, tel l’Irak, afin de mieux répondre à leurs propres besoins en électricité.

Il sera particulièrement intéressant de suivre les résultats d’une très prochaine réunion internationale de ce secteur gazier, Gastech 2023 à Singapour. Elle réunira les acteurs mondiaux les plus importants du domaine, du 5 au 8 septembre, en incluant les technologies autour de l’hydrogène et des technologies impliquant le climat.

De plus, cet évènement se déroulera juste 2 mois avant la COP 28, conférence mondiale sur le climat et l’environnement, qui aura lieu aux Émirats Arabes Unis.

L’industrie gazière mondiale confirme ainsi l’importance de son rôle dans la fourniture à court et long terme d’une énergie fiable, et à un coût accessible. Plus de 750 sociétés industrielles y participeront. Du côté des États, plus de 300 représentants politiques sont attendus. Au total plus de 100 pays seront représentés.

Le choix de Singapore représente aussi l’importance grandissante de la zone Indo-Pacifique, tant pour le commerce que pour l’industrie.

On retrouve donc ainsi la mondialisation des questions du climat et de l’énergie, intimement liés. Tous les pays de la planète se retrouvent autour des mêmes dilemmes, ce qui est rarement le cas. Rares sont les domaines qui peuvent fournir une amélioration à court terme. Le secteur gazier peut prétendre être de ceux-là.

Chaque pays de la planète, technologiquement avancé ou non, se trouve ainsi confronté à la rigueur de choix économiques et stratégiques énergétiques, équilibrés, autour d’une diversification, raisonnable et réfléchie.

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(*) Gérard Vespierre, analyste géopolitique, chercheur associé à la FEMO, fondateur du média web Le Monde Décrypté www.lemonde-decrypte.com

Intelligence artificielle : une régulation nécessaire pour la protection de la démocratie

Intelligence artificielle : une régulation nécessaire pour la protection de la démocratie

Par Julie Martinez, rapporteure générale de la Commission France Positive dans la tribune


Nous sommes aujourd’hui à un moment charnière de notre histoire pour au moins deux raisons. La première concerne le bouleversement disruptif généré par la découverte du grand public de ChatGPT, chatbot conçu par la société américaine OpenAI. Alors que l’IA se développe à une vitesse fulgurante, elle impacte soudainement notre manière de communiquer et de prendre des décisions quotidiennes, y compris politiques (1).

La seconde raison est plus latente, elle couve en effet depuis quelques décennies, et concerne l’affaiblissement certain de notre modèle démocratique aux yeux des citoyens. L’évolution politique des dernières décennies exprime avec force les errances de notre démocratie libérale et la nécessité de renforcer notre vigilance collective pour la préserver des menaces qui l’affaiblissent, parmi lesquelles la désinformation. Sans nier les dangers liés à l’IA, que nous devons résoudre et encadrer urgemment, cette technologie pourrait être un allié solide des gouvernements dans la résolution de la crise démocratique que nous traversons aujourd’hui.

L’IA est actuellement un danger réel en matière de désinformation
Pour contrer des développements jugés trop rapides et dangereux pour l’humanité, un groupe de chercheurs en IA, dont font partie Stephen Hawking et Elon Musk, a lancé une pétition le mois dernier visant à obtenir une pause dans le développement de cette technologie (2). Ils appelaient à une réglementation internationale stricte pour encadrer le développement de l’IA, à la fois pour empêcher ses conséquences néfastes et favoriser son utilisation positive pour le bien de l’humanité.

Ces risques sont en effet majeurs (3), a fortiori dans un contexte d’affaiblissement de notre système démocratique, renforcé par la désinformation – ces fameuses « fake news » qui circulent déjà avec force en ligne. Comme l’a récemment souligné le Global Risks Report (4), la désinformation est devenue une menace majeure pour la stabilité politique et la confiance dans les institutions. Les réseaux sociaux et médias en ligne sont particulièrement vulnérables à ces manipulations, étant conçus pour maximiser l’engagement des utilisateurs en leur présentant des contenus viraux, susceptibles de les intéresser, indépendamment de leur véracité. Dans ce contexte, la désinformation est devenue une arme redoutable pour influencer l’opinion publique et perturber les processus démocratiques.

L’IA aggrave considérablement ces risques, en facilitant la génération automatisée de contenus falsifiés, de plus en plus sophistiqués. Les récents progrès dans le domaine des GAN (5) ont permis de créer des images et des vidéos hyper-réalistes, semant la confusion dans l’opinion publique, tel que l’illustre la génération d’une fausse photographie d’Emmanuel Macron devant des poubelles en feux pendant les dernières manifestations contre la réforme des retraites (6).

Pour protéger nos démocraties contre les conséquences désastreuses de la désinformation renforcée par l’IA, des mesures règlementaires doivent être prises urgemment – et les gouvernements dans le monde planchent déjà sur le sujet. Ces mesures juridiques, souvent ex-ante, apparaissent déjà comme trop tardives au regard des récents développements disruptifs de l’IA et mettent en évidence le décalage entre la législation et les avancées technologiques.

Orienter l’IA pour soigner notre démocratie
Dans notre quête pour réglementer l’IA, nous ne devons pas oublier l’alliée solide qu’elle peut être demain. L’avenir de notre démocratie dépend de la manière dont nous investirons collectivement aujourd’hui dans les « bonnes » finalités qu’elle doit poursuivre, en allant au-delà des quelques initiatives règlementaires internationales en cours qui visent souvent à limiter les effets négatifs générés par l’IA. Comme toute technologie, elle n’est en effet qu’un médium, puissant, permettant d’atteindre des finalités qui, elles, doivent être repensées. Plus particulièrement, il faudra augmenter nos efforts de recherche en civic tech démocratique, continuer d’inciter les plateformes en ligne à améliorer leurs politiques de lutte contre la désinformation et les citoyens à développer leur esprit critique et leur capacité à évaluer les sources d’information. Ces défis relevés, l’IA pourra contribuer à soigner notre démocratie du grand mal du siècle.

L’exemple de Taiwan est à cet égard particulièrement significatif. En recourant à l’IA pour lutter contre la désinformation, Taiwan est devenu l’un des gouvernements les plus avancés dans la mise en place de mécanismes numériques de protection de la démocratie. Face à une campagne de désinformation massive en 2018 menée par la Chine, visant à influencer les élections locales, le Commandement des forces d’information, de communication et d’électronique a été renforcé par des procédés utilisant de puissants algorithmes, permettant l’analyse en temps réel et la détection de fausses informations en ligne. Le système est également capable de prédire les sujets qui pourraient faire l’objet d’une désinformation dans l’avenir (7).

Rien n’est plus fragile que la démocratie. Des menaces similaires existent déjà sur notre territoire et nécessitent une action rapide et décisive de la part de nos gouvernements pour soigner notre mal démocratique, y compris par l’IA.

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(1) Avertissant sur le tsunami technologique qui s’apprêtait à déferler sur le monde, Sam Altman – CEO d’OpenAI, concluait dès 2021 une de ses tribunes de la façon suivante : « Les changements à venir sont imparables. Si nous les accueillons et les planifions, nous pouvons les utiliser pour créer une société beaucoup plus juste, plus heureuse et plus prospère. L’avenir peut être d’une grandeur presque inimaginable. » (Traduction proposée par l’auteur). Sam Altman, Moore’s Law for Everything, 16 Mars 2021

(2) Future of Life Institute, Pause Giant AI Experiments: An Open Letter, 22 Mars 2023

(3) O’Neil, C. Weapons of math destruction: How big data increases inequality and threatens democracy. Broadway Books, 2016

(4) Forum Economique Mondial, The Global Risks Report 2022, 17e Edition

(5) En francais, les réseaux antagonistes génératifs. Il s’agit d’une classe d’algorithmes d’apprentissage non supervisé.

(6) Si elles peuvent paraitre absurdes pour une partie de la population, ces images (- et bien d’autres !) ont un véritable impact et ont fait le tour du monde. Ces risques sont d’autant plus préoccupants que la confiance dans les institutions et les médias traditionnels est en déclin dans le monde.

(7) L’IA y est aussi utilisée pour renforcer la participation citoyenne grâce à une plateforme en ligne permettant aux citoyens de proposer des idées de politiques publiques et de voter pour celles qu’ils jugent les plus pertinentes. Les données collectées sont ensuite analysées par l’IA pour évaluer les opinions et décisions des citoyens, qui sont ensuite prises en compte dans le processus décisionnel gouvernemental.

Salaires: il faudrait une augmentation de 10% nécessaires pour compenser l’inflation

Salaires: il faudrait une augmentation de 10% nécessaires pour compenser l’inflation

Macron a soigneusement évité de parler de façon précise et concrète de la question centrale du pouvoir d’achat des ménages lors de son allocution télévisée. Contrairement aux affirmations du gouvernement et de certains experts, l’inflation ne ralentit pas et va même se maintenir à peu près autour de 6 % sur un an cours de l’année 2023. À peu près le même chiffre de progression des prix qu’en 2022.Les deux progressions des prix évidemment se cumulent. Sur deux ans, ce sera donc une augmentation supérieure à 13 %. À noter en plus l’augmentation particulière de l’alimentaire qui atteint officiellement 15 % et dont les professionnels pensent qu’elle ira jusqu’à 20 %.Officiellement , les augmentations moyennes des salaires auraient progressé de 4 % en 2022. Avec la nouvelle inflation de 2023, on est donc loin du compte. Pour ramener les salaires au même niveau qu’en 2021, il faudrait donc augmenter les salaires d’environ 10 %.

Bref, face à une augmentation officielle des prix de 6 % le SMIC sera augmenté d’environ 30 €, c’est trop !

La vérité c’est que face à l’emballement exceptionnel de l’inflation il aurait fallu augmenter les salaires de l’ordre de 10 % en 2023 le pouvoir d’achat. En attendant environ 40 % des plus défavorisés sont contraints de diminuer le nombre de repas ou leur importance.

Compte tenu du niveau de l’inflation qui a atteint 5,7% en mars sur un an, le salaire minimum va de nouveau augmenter d’environ 30 euros net au 1er mai.

Salaires: augmentation de 10% nécessaire pour compenser l’inflation

Salaires: augmentation de 10% nécessaire pour compenser l’inflation

Macron a soigneusement évité de parler de façon précise et concrète de la question centrale du pouvoir d’achat des ménages lors de son allocution télévisée. Contrairement aux affirmations du gouvernement et de certains experts, l’inflation ne ralentit pas et va même se maintenir à peu près autour de 6 % sur un an cours de l’année 2023. À peu près le même chiffre de progression des prix qu’en 2022.Les deux progressions des prix évidemment se cumulent. Sur deux ans, ce sera donc une augmentation supérieure à 13 %. À noter en plus l’augmentation particulière de l’alimentaire qui atteint officiellement 15 % et dont les professionnels pensent qu’elle ira jusqu’à 20 %.Officiellement , les augmentations moyennes des salaires auraient progressé de 4 % en 2022. Avec la nouvelle inflation de 2023, on est donc loin du compte. Pour ramener les salaires au même niveau qu’en 2021, il faudrait donc augmenter les salaires d’environ 10 %.

Bref, face à une augmentation officielle des prix de 6 % le SMIC sera augmenté d’environ 30 €, c’est trop !

La vérité c’est que face à l’emballement exceptionnel de l’inflation il aurait fallu augmenter les salaires de l’ordre de 10 % en 2023 le pouvoir d’achat. En attendant environ 40 % des plus défavorisés sont contraints de diminuer le nombre de repas ou leur importance.

Compte tenu du niveau de l’inflation qui a atteint 5,7% en mars sur un an, le salaire minimum va de nouveau augmenter d’environ 30 euros net au 1er mai.

Intelligence artificielle : l’humain toujours nécessaire

Intelligence artificielle : l’humain toujours nécessaire

L’intelligence artificielle a besoin de l’humain. Outre que ce dernier est son concepteur, il est aussi celui qui la fait régulièrement progresser grâce à des millions de petites mains invisibles. Par Philippe Boyer, directeur relations institutionnelles et innovation à Covivio.

Comme souvent en matière de technologie, le meilleur et le pire se côtoient. Impossible de bouder son plaisir lorsque l’on constate les spectaculaires progrès de l’intelligence artificielle (IA). Il n’y a qu’à voir l’irruption ces dernières semaines du logiciel ChatGPT [1] qui fait suite, en 2017 (presque une éternité…) à un autre exploit technologique : la victoire d’une machine (AlphaGo) sur l’intelligence humaine au jeu de go. Pour l’une et l’autre machines, de véritables prouesses qui attestent que les programmes savent de mieux en mieux nous déjouer, nous étonner et, peut-être, dans un futur lointain, nous contrôler.

Avec ChatGPT, agent conversationnel surpuissant et capable d’interagir avec des humains presque comme s’il l’était lui-même, nous nous prenons à fantasmer que la machine autonome existe. Exactement comme avait pu l’être pour les contemporains du XVIIIe siècle le Turc mécanique, une prétendue machine automatisée capable de jouer aux échecs.
Dans les faits, et après avoir créé l’admiration des cours royales de toute l’Europe, le canular fut découvert : cette machine recouverte d’engrenages mobiles pour donner l’illusion de sa grande complexité, recelait un compartiment secret dans lequel un joueur humain chevronné était caché, celui-ci en charge d’animer le pseudo automate qui déplaçait les pièces sur l’échiquier…

AlphaGo, ChatGPT, Siri, Alexa… toutes ces d’IA n’ont rien de magique même s’il est tentant de le penser du fait de leurs réponses de plus en plus précises et pertinentes.
Si aucun automate ne se cache à l’intérieur de nos appareils électroniques, il n’empêche que les propos de ces logiciels qui affichent leurs résultats sur les écrans de nos smartphones et autres tablettes ne tombent pas du ciel. Ils sont certes le produit des méthodes d’apprentissage automatique propres à l’entraînement de ces machines (deep learning, IA génératrice de texte…), mais ils sont aussi le résultat d’un autre travail, celui-ci bien réel et réalisé par des humains.

Début janvier, au plus fort du pic consacrant ChatGPT comme un tournant historique de l’interaction « Machines-Hommes », paraissait dans le magazine Time [2] un article relatant les dessous de l’IA. En l’occurrence, comment la société OpenAI, fondateur et financeur de ChatGPT, s’était appuyée sur des petites mains au Kenya pour faire en sorte que les résultats des requêtes des utilisateurs de ce logiciel soient politiquement corrects. En d’autres termes, que soit gommées de la machine toutes les scories de langage en lien avec les propos haineux ou à connotation sexuels.
Rémunérées entre 1 et 2 dollars de l’heure, ces travailleurs de l’ombre de l’IA ne sont pas une nouveauté car l’IA ne peut pas se passer de l’humain.

Qu’il s’agisse d’actions que nous faisons, parfois à l’insu de notre plein gré [3], en acceptant de « travailler » (gratuitement) en cochant des cases pour identifier des feux de circulation ou, à plus grande échelle, pour alimenter et corriger des banques de données indispensables à la puissance de calcul des machines, il existe des dizaines de millions de travailleurs invisibles de l’IA qui contribuent ainsi au progrès technologique.

Spécialiste du « digital labor », le sociologue Antonio Casilli [4], spécialiste des réseaux sociaux et des mutations du travail à l’ère numérique, rappelle que cette nouvelle forme de travail se caractérise par l’acte de cliquer sur la touche d’une souris ou de toucher un écran en vue d’aider la machine à progresser.
Cette « microtâchenorisation » du travail numérique est multiple et peut se faire en tous lieux et à toute heure. S’il se caractérise souvent par des tâches simples qui n’exigent que peu d’efforts (notation d’un service par exemple afin de permettre aux algorithmes de mieux répondre à des demandes futures), ce digital labor – et c’est le cas des travailleurs Kényans expurgeant Chat GPT de ses scories – peut aussi prendre des formes un peu plus élaborées telles que la classification ou le filtrage d’informations, impliquant alors que l’humain exerce sa capacité de jugement.
Lutter contre l’illusion collective d’une IA magique

Il ne s’agit pas de s’opposer au progrès ni à l’innovation, en particulier quand cette dernière est portée par l’IA, technologie prodigieuse qui, après plusieurs « hivers », connaît un développement spectaculaire rendu possible par les capacités de calcul et l’accumulation de données.

Tout au plus s’agit-il de ne pas être victime de cette illusion collective portée par l’idée que l’IA serait « magique ».
Comme souvent en matière de technologie, le meilleur et le pire se côtoient. D’un côté, l’IA au service de notre santé, de notre sécurité, de nos déplacements… et qui fait de véritables prouesses. De l’autre, des machines qui n’ont rien d’autonomes et qui ont encore besoin des humains pour être « nourries ». Encore faut-il que cette nourriture puisse être apportée par des travailleurs dignes de ce nom, et qui ne soient pas cachés dans un recoin secret de la machine…
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NOTES
1 https://www.latribune.fr/opinions/blogs/homo-numericus/quelle-etait-la-couleur-du-cheval-blanc-d-henri-iv-948238.html
2 https://time.com/6247678/openai-chatgpt-kenya-workers/
3 https://www.latribune.fr/opinions/blogs/homo-numericus/a-l-insu-de-notre-plein-gre-755470.html
4 Publications | Antonio A. Casilli

Démocratie : la nécessaire régulation des logarithmes de recommandation

Démocratie : la nécessaire régulation des logarithmes de recommandation

 

 

Les algorithmes de recommandation contribuent à radicaliser les utilisateurs des réseaux sociaux et génèrent de la violence, met en garde dans une tribune au « Monde » Jean-Pascal Gayant, Professeur de sciences économique, directeur de l’IUT de Saint-Malo.

 

Parmi les périls qui menacent les démocraties libérales, il en est (au moins) deux contre lesquels il est urgent d’agir : la dégradation de la concurrence et la détérioration de l’information. La dégradation de la concurrence est un danger pour le capitalisme, c’est-à-dire le système dans lequel tout porteur d’un projet innovant pourra mobiliser le capital nécessaire à la création de son entreprise, et pour son corollaire politique, la démocratie libérale.

Les vertus du capitalisme sont la libre entreprise, la liberté de choix des consommateurs et, lorsque la concurrence est garantie, un partage du surplus favorable à ces derniers. Toute dégradation de la concurrence fait naître des positions dominantes et des rentes indues. En plus d’engendrer une sous-optimalité économique, elle creuse les inégalités entre citoyens.

L’Union européenne a pris, au premier semestre de cette année, des mesures historiques pour préserver la concurrence au travers du Digital Market Act (DMA), un paquet législatif destiné à encadrer l’activité des Gafam – Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon et Microsoft – et renforcer la liberté de choix des consommateurs. Un second volet de mesures a été décidé, en remplacement de la directive européenne sur l’e-commerce : c’est le Digital Services Act (DSA).

Il s’agit, cette fois, de réguler plus spécifiquement les réseaux sociaux. L’Union européenne contraint les plates-formes à supprimer les contenus qui enfreignent les réglementations européennes et nationales. Facebook et Twitter vont devoir être plus transparents sur leur politique de modération des contenus, mais aussi sur leurs algorithmes de recommandation.

La fin du moteur à essence: , un virage nécessaire mais dangereux

La fin du moteur à essence: , un virage nécessaire mais dangereux

Un papier du Monde conforte les caractères indispensables virage concernant la fin du moteur à essence mais souligne que cela ne se fera pas sans conséquences. 

Le jour même où le Parlement européen a décidé de mettre fin à la voiture à moteur thermique, le prix de l’essence a battu son record en France. Cette concomitance marque la fin d’une époque, celle d’un mode de transport individuel qui pendant plus d’un siècle a reposé sur un pétrole bon marché, sans rapport avec son coût environnemental.

En votant cette mesure, mercredi 8 juin, les députés européens ont pris une décision qui va réclamer un gigantesque effort d’adaptation de la part de l’industrie, entraîner des changements des usages de l’automobile, mais qui reste essentielle pour lutter contre le changement climatique.

Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 dans le cadre de son Pacte vert, l’UE interdira la commercialisation de véhicules neufs à essence ou diesel à partir de 2035, cent cinquante ans après l’invention du moteur à combustion. Celui-ci ne disparaîtra pas des routes instantanément : en France, sur les 40 millions d’automobiles qui circulent, 99 % fonctionnent encore à l’essence ou au diesel. Il faudra plusieurs décennies pour que le parc soit entièrement électrifié, le temps que les anciens modèles arrivent en fin de vie. Raison de plus pour accélérer le calendrier.

Le basculement ne se fera pas sans douleur. Les constructeurs doivent déjà respecter une trajectoire de réduction des émissions de CO2 de leur gamme, sous peine de lourdes amendes. La perspective d’une interdiction totale des moteurs thermiques rend le défi encore plus compliqué.

Rien qu’en France, l’extinction de la filière devrait aboutir à la disparition d’une centaine de milliers d’emplois, qui, non seulement ne seront pas entièrement compensés par les postes créés grâce au développement du véhicule électrique, mais qui feront aussi appel à des compétences différentes. Il sera indispensable d’accompagner cette transition par un ambitieux plan de formation et de reconversion.

Pour les acheteurs, le passage à l’électrique ne sera pas plus évident. Prix plus élevés malgré les subventions, autonomie des batteries encore limitée, lenteur du développement du réseau de bornes de recharges : les obstacles à une adoption généralisée restent nombreux. Constructeurs et pouvoirs publics vont devoir rassurer, convaincre, innover et soutenir financièrement la demande pour éviter son effondrement. Treize ans pour y parvenir reste court.

Sur le plan de la souveraineté industrielle, la généralisation de l’électrique va également nécessiter une accélération de la localisation européenne de la fabrication des batteries. Pour optimiser l’impact environnemental, il faudra aussi disposer d’une production d’énergie décarbonée plus importante qu’aujourd’hui. Quant à la massification de l’offre électrique, elle provoque déjà des tensions sur le prix des matières premières. Celles-ci vont renchérir les coûts de fabrication et placent l’Europe dans une situation de dépendance qu’elle devra surmonter. Enfin, reste à résoudre la question du recyclage des batteries. La voiture électrique n’a donc rien d’une panacée.

Pour autant, négocier ce virage le plus rapidement possible demeure impératif. Le transport est le seul secteur dans lequel les émissions de CO2 ont continué à augmenter au cours des trois dernières décennies, la route représentant un cinquième des volumes dégagés par l’UE. Quoi qu’en disent les industriels de l’automobile, sans pression politique, la décarbonation du secteur serait encore dans les limbes. L’impulsion donnée par le Parlement européen doit être maintenant confirmée par les Etats membres de l’UE, pour que l’ère de l’après-pétrole débute enfin.

Surconsommation : Souvent le double de ce qui est nécessaire

Surconsommation : Souvent le double de ce qui est nécessaire

France Info rend compte d’une expérimentation de l’Adem auprès de 21 familles qui démontre qu’en général les ménages ont le double de ce qui est nécessaire

L’Ademe, l’Agence de la transition écologique, en a fait une opération grandeur nature pour tenter d’alerter sur la surconsommation. Vingt-et-une familles ont donc été accompagnées pendant sept mois par un coach pour faire le tri dans leurs affaires, avec pour objectif de les sensibiliser à une consommation plus responsable.

 La surconsommation est surtout forte pour les jouets, les appareils électriques et les vêtements. Le mode de consommation n’est plus compatible avec les ressources, selon Pierre Galliot, chef du service consommation responsable à l’Agence de la transition écologique. « L’objet d’étude était de répondre à un des enjeux de la transition qui est de limiter les flux, de faire attention aux ressources et aux émissions de gaz à effet de serre, souligne-t-il. Ce poste équipement est très symbolique de nos modes de vie. »

« Cette surconsommation, ce renouvellement très fréquent et cette accumulation sont très impactant et se rendre compte de cela, c’est se réapproprier sa consommation et une partie de ses impacts environnementaux. »

 Rien qu’avec le tri des vêtements, on s’est séparée de presque la moitié de ce qui se trouvait dans ses placards. À la fin du tri, les adultes qui ont participé à ces travaux expliquent qu’ils avaient deux fois plus de chaussures qu’ils n’imaginaient.

Energies label vert : le nécessaire compromis européen

Energies label vert  : le  nécessaire compromis européen

 

Un papier du Monde revient sur le probable accord concernant le label vert accordé par l’Europe aux énergies.

 

Il y aura donc bien plusieurs nuances de vert en Europe. Après des mois d’hésitation, la Commission européenne a enfin présenté un projet de labellisation des investissements nécessaires à la transition écologique. L’exercice est périlleux, car il n’existe pas de consensus au sein des Etats membres de l’Union européenne sur les moyens de parvenir en 2050 à la neutralité carbone, l’objectif que se sont fixé les Vingt-Sept dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat. Pour contourner l’obstacle, Bruxelles fait preuve de pragmatisme afin que chaque pays puisse tenir cet agenda en fonction de ses propres choix énergétiques.

Regroupée sous le terme rébarbatif de taxonomie, cette nomenclature européenne consiste à définir ce qu’est une activité économique durable afin de flécher les financements dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe. Si une source d’énergie n’y figure pas, elle aura du mal à trouver les capitaux nécessaires à son développement et risque de se retrouver rapidement hors jeu. Ainsi, soixante-dix secteurs d’activité, représentant 93 % des gaz à effet de serre émis sur le territoire européen (construction, transport, industrie ou encore énergie), ont été passés au crible pour savoir s’ils peuvent bénéficier du précieux label.

Le projet peut être encore amendé d’ici sa publication définitive dans quelques jours. Même si cette taxonomie est loin d’être parfaite, elle permet malgré tout à l’Europe de renforcer son leadership environnemental, en définissant une norme en matière de finance « verte », qui pourrait devenir une référence pour le reste du monde.

Covid: Stratégie vaccinale nécessaire mais pas suffisante ( l’épidémiologiste Mahmoud Zureik)

Covid: Stratégie vaccinale   nécessaire mais pas suffisante ( l’épidémiologiste Mahmoud Zureik)

L’épidémiologiste salue  sur France-Info les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la diffusion du Covid-19 mais aurait voulu que le protocole sanitaire soit renforcé dans les écoles, bars et restaurants. 

 

 

« On est dans la priorité vaccinale, dans le tout vaccinal, ce qui est évidemment indispensable et nécessaire », a réagi lundi 27 décembre sur franceinfo Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin et directeur d’Epi-Phare, après les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement pour enrayer l’épidémie de Covid-19. Mais ce ne sera « pas suffisant », alerte Mahmoud Zureik.  »Il faut d’autres mesures. Il faut dire à nos concitoyens que cela ne va pas suffire. On doit faire encore des efforts, même s’ils ne sont pas agréables. »

Mahmoud Zureik juge tout de même positivement les annonces de Jean Castex. « C’est la première fois que l’on explique très clairement la différence de l’efficacité des vaccins sur la transmission et sur les formes graves. » Cela répond « à beaucoup de questions » des personnes se demandant :  »J’ai eu le virus » alors que  »je suis vacciné ».

Le Premier ministre a également annoncé l’obligation du port du masque dans les centre-villes, sous la décision des préfets. « C’est efficace quand il y a un marché de Noël, dans une file d’attente ou devant un commerce », souligne Mahmoud Zureik. Selon l’épidémiologiste, l’effet est « probablement très limitée. Ce qu’il faut, c’est surtout limiter la contamination à l’intérieur ». Il préconise « le port de masques à l’intérieur, dans des endroits peu ventilés où la contamination est beaucoup plus importante ».

Mahmoud Zureik estime également qu‘ »imposer » une augmentation du télétravail, comme l’a annoncée le gouvernement, c’est « efficace, à partir du moment où l’on réduit les interactions sociales et où l’on protège aussi les employés et les salariés qui sont fragiles ».

L’épidémiologiste aurait enfin aimé  »des mesures de prudence plus fortes pendant les 15 jours qui viennent », car cela « va se jouer sur le degré de gravité d’Omicron ». Mahmoud Zureik aurait souhaité « rétablir des jauges dans les endroits où le virus se transmet, dans les bars et les restaurants ».

En milieu scolaire, « il faut absolument travailler sur la ventilation, sur la qualité de l’air à l’école », insiste aussi l’épidémiologiste qui constate la faiblesse du nombre de tests dans les établissements.  »L’année dernière, il y a 14 mois, on commençait à parler d’un million de tests », rappelle Mahmoud Zureik. Selon lui,  »on arrive péniblement à 200 000 par semaine. Donc on est très loin du compte. On garde les écoles ouvertes, mais malheureusement, non-sécurisées ».

Une inflation nécessaire à l’économie ?

Une inflation nécessaire à l’économie ?

 

« Une inflation plus élevée peut faciliter l’ajustement de salaires », selon les quatre chercheurs appartenant à de prestigieuses universités américaines. (Article des Échos, extrait))

 

Un peu d’inflation, c’est mieux. Surtout à la sortie d’une crise comme celle du Covid et à l’orée d’une transformation gigantesque de l’économie comme celle qui nous attend avec la lutte contre le réchauffement climatique . C’est la conclusion d’une étude de quatre chercheurs qui appartiennent aux universités américaines les plus prestigieuses : Chicago Booth, Northwestern, Harvard et le MIT. Veronica Guerrieri, Guido Lorenzoni, Ludwig Straub et Iván Werning montrent qu’une politique monétaire expansionniste, et donc une hausse temporaire de l’inflation, facilite les transformations structurelles de l’économie.

Démonstration. La pandémie a touché différemment les entreprises en fonction de leur secteur d’activité. Et cela va continuer. La structure de la demande va changer dans le monde d’après-Covid et avec les politiques de développement durable. Les voyages d’affaires seront durablement affectés, ce qui posera problème à des compagnies aériennes et des hôteliers. Les relations auront lieu par écrans interposés, ce qui aura des conséquences positives pour les fabricants de PC et tous ceux qui conçoivent les outils numériques. De la même façon, les fabricants de moteurs thermiques vont souffrir alors que les constructeurs de batteries verront leur activité exploser.

Conséquence : des emplois vont être détruits dans les secteurs en déclin qui souffrent d’une demande insuffisante et d’autres seront créés dans les secteurs en croissance où la demande est en expansion. En clair, les travailleurs vont passer d’un secteur à un autre et les capitaux aussi puisque, pour reprendre l’exemple initial, les compagnies aériennes et les hôteliers investiront moins tandis que les entreprises de high-tech seront poussées à augmenter leurs investissements.

Ce qui compte dans cet ajustement, c’est le différentiel d’évolution des salaires. Pour que les gens aient envie de travailler dans les secteurs d’avenir, il faut que les salaires proposés augmentent, et qu’ils baissent dans ceux qui souffrent. Or, il est concrètement quasi-impossible de baisser les salaires.

« Une inflation plus élevée peut faciliter l’ajustement de salaires », selon les quatre auteurs. Si les prix et les salaires augmentent globalement dans l’économie, certains secteurs peuvent modérer les salaires sans les baisser. Les autres augmenteront les rémunérations pour attirer les travailleurs. « Un surcroît temporaire d’inflation permet d’aider à gérer la transition sur le plan social », résume Philippe Waechter, chef économiste d’Ostrum Asset Management.

Dans un point de vue publié sur le site Project syndicate, l’économiste Dani Rodrik , professeur à Harvard, met toutefois en garde. « L’inflation temporaire n’est une solution acceptable que dans des conditions particulières : l’ajustement sectoriel est entraîné par des changements dans la demande des consommateurs, les salaires ne peuvent pas baisser et la relance monétaire ne doit pas empêcher le changement structurel en augmentant trop la rentabilité dans les secteurs qui doivent se contracter ». Les banques centrales sont prévenues.

2022: Un sursaut de la France est nécessaire ( maire de Cannes)

2022: Un sursaut de la France est nécessaire ( maire de Cannes)

Dans une interview à l’Opinion (extrait), le maire de Cannes déclare qu’il pourrait être candidat à la primaire envisagée cet automne. Avec son mouvement Nouvelle énergie, il travaille à un projet de gouvernement

 

Sur quoi se jouera la présidentielle de 2022 ?

Sur la présence ou non sur la ligne de départ d’une personnalité qui sera en mesure d’avoir une vision claire, un caractère fort et une détermination totale à mener une action résolue. La période actuelle présente un avantage. Comme il n’y a pas encore de cristallisation personnelle, cela permet de mettre dans le débat public les thèmes qui doivent mobiliser les Français pour les dix années à venir. Aujourd’hui il y a, selon moi, deux impératifs. Le premier est de faire émerger un diagnostic partagé. Oui, il y a un déclassement français. Notre déficit public est un très grave problème et on ne pourra pas continuer longtemps à dépenser deux fois plus que ce que l’on gagne comme actuellement. Notre déficit commercial et notre déclin industriel (la part de l’industrie manufacturière est passée de 18% du PIB à 10%, derrière l’Espagne), les ratés de notre modèle culturel et éducatif, les réalités de l’insécurité… sont des handicaps majeurs. Le second impératif est de sortir du fatalisme. « Cela a toujours été comme cela », » on n’y changera rien »… : c’est un discours qui existe à droite. Face à lui, nous devons montrer qu’une nouvelle espérance est possible. On peut être l’eldorado de l’Europe. La seule chose qui doit nous préoccuper est l’héritage que nous laisserons aux générations futures.

Quels sont les thèmes que vous voulez mettre au cœur du débat ?

La lutte contre la bureaucratie, d’abord. La réforme de l’Etat doit être la priorité des réformes. L’Etat est devenu inefficace et inorganisé. Il dilue les responsabilités et détruit de la richesse. Les tâches administratives représentent 7,7% du temps de travail. Revenir au niveau de notre allemand (3,7%) permettrait un gain de productivité de 22 milliards d’euros par an. Il faut remettre de l’efficacité dans le système et un principe de responsabilité à tous les échelons, tout comme il faut soulager le contribuable. Pour cela, il faudra partir du dynamisme entrepreneurial et local et mettre la subsidiarité au cœur de l’action publique.

Quels sont les autres sujets que vous voulez porter ?

Le déclassement éducatif m’inquiète beaucoup. Il faut faire en sorte que la France soit une grande puissance de l’instruction. Pour répondre au dérèglement climatique, il faut élaborer une stratégie scientifique, économique et politique, le contraire de la décroissance. La sécurité et la cohérence civilisationnelle doivent également être une priorité, donc la politique pénale et l’immigration. Enfin il faut réfléchir au fonctionnement de nos institutions. Quel que soit le Président, l’exécutif se retrouve très rapidement après son accession au pouvoir dans une spirale de l’échec. Emmanuel Macron en a été une nouvelle illustration. Il a même accéléré le phénomène avec sa gestion chaotique de la Covid. Un candidat à l’Elysée se présente toujours comme un super-héros qui va résoudre tous les problèmes des Français. Or, cela n’existe pas. Il faut sortir de cette infantilisation et remettre du bon sens…. Avec Nouvelle énergie, nous allons publier très bientôt les premières contributions des groupes de travail sur les institutions, la réforme de l’Etat, l’école. Sur tous les sujets, nous menons un travail de fond et élaborons des propositions destinées à constituer un projet de gouvernement.

Comment vous situez-vous par rapport à la primaire de la droite qui pourrait avoir lieu cet automne ?

Tout le monde est aujourd’hui conscient que l’on ne peut pas se permettre que la primaire ait lieu lors du premier tour de la présidentielle. A partir du moment où il n’y a pas de leadership évident, il faut bien qu’existe un processus de sélection afin de déterminer le mieux placé pour mener le travail qui n’a pas été fait depuis quarante ans.

Vous-même, pourriez-vous être candidat ?

Oui, comme d’autres. Mais ma préoccupation est ailleurs. Ce que je veux, c’est mettre dans le débat des thèmes et des propositions et que quelqu’un s’en empare. A ce stade, la priorité doit être le contenu plutôt qu’une démarche personnelle.

«Je veux sortir du débat sur les moyens de la fonction publique. Nous travaillons beaucoup sur la question de la motivation des fonctionnaires»

Et quelqu’un s’est-il d’ores et déjà emparé de ce que vous avez mis sur la table?

C’est encore trop tôt mais on peut noter des offres de qualité. Je trouve ce que produit Bruno Retailleau très cohérent et pertinent. La démarche de Michel Barnier est intéressante. Il est bien entouré ; son moratoire sur l’immigration, dont j’avais déjà parlé, est crédible. Valérie Pécresse a fait dès son entrée en campagne de la lutte contre la bureaucratie une priorité et j’en suis très heureux. La ligne de Laurent Wauquiez correspond le mieux à la sensibilité d’une grande partie de la droite. Xavier Bertrand est déterminé et professionnel…

Vous situez-vous dans la lignée de François Fillon en 2017 ?

Il y a beaucoup d’éléments communs ; c’est assez logique, j’étais dans ses équipes. Ce que je propose a été actualisé au regard de la situation actuelle et de mon vécu. Je mets aussi peut-être plus en avant la nécessité d’un redressement éducatif et scientifique. Nous devons libérer l’enseignement et mettre en place un modèle qui permette d’apporter de la raison critique à nos enfants et de leur apprendre à décoder le monde et pas simplement à coder l’informatique. Je veux également sortir du débat sur les moyens de la fonction publique. Nous travaillons beaucoup sur la question de la motivation des fonctionnaires. La France en compte plus de 5 millions, 33% des effectifs de la fonction publique se consacrent à des tâches administratives plutôt qu’à du service public en tant que tel. Si on passait à 25% comme en Allemagne, cela représenterait 450 000 agents libérés, donc permettrait à la fois de les valoriser, de renforcer le service aux usagers et d’alléger la charge sur les contribuables.

Emmanuel Macron est-il le favori de la prochaine présidentielle ?

Je ne suis pas un pronostiqueur mais un acteur engagé. En période de crise, un Président sortant a toujours potentiellement des atouts. On voit bien qu’Emmanuel Macron va jusqu’au bout surfer sur la crise de la Covid afin de tenter de maîtriser l’agenda politique. Il voudrait imposer son schéma : soit on serait avec lui, soit on serait un Gilet jaune extrémiste. Mais la vérité est plus subtile et le jeu plus ouvert. Nous sommes, comme en 1958, à un vrai virage. Les Français ont de plus en plus le sentiment qu’un sursaut est nécessaire. Soulever un espoir et les réconcilier avec la politique est possible à condition de ne pas faire du marketing et de la segmentation électorale. A nous de proposer une voie différente et forte.

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