« Devoir animal, ne pas se tromper pas de combat!»
Dans une autre tribune , Vincent Ledoux, député du Nord (Agir ensemble) explique le devoir moral vis-à-vis des animaux. De leur côté, deux autres parlementaire Pascal Brindeau et Jean-Marie Janssens considèrent ci-après qu’il convient de ne pas se tromper de combat (tribune dans l’Opinion)
« Le très médiatique Hugo Clément, nouvelle figure de proue de la cause animale, est à l’origine d’un « référendum d’initiative partagée pour les animaux ». Ce référendum porte sur six propositions : l’interdiction de l’élevage en cage, l’interdiction des élevages à fourrure, la fin de l’élevage intensif, l’interdiction de la chasse à courre et des chasses traditionnelles, l’interdiction des spectacles avec animaux sauvages, la fin de l’expérimentation animale. Relayé par de nombreuses personnalités médiatiques, de Nicolas Hulot à l’animateur Cauet, cet appel au référendum connaît un engouement réel.
De fait, qui pourrait être opposé à la défense des animaux ? Et c’est bien là toute l’ambiguïté d’un référendum qui, sous couvert d’intentions louables, est porteur de graves conséquences. Chaque année, le Zooparc de Beauval accueille plus d’un million et demi de visiteurs, dont une grande partie d’enfants. Ils y font la rencontre d’animaux représentant la biodiversité mondiale, découvrent émerveillés des centaines d’espèces menacées d’extinction, et surtout, ils font l’apprentissage de ce qu’est la biodiversité et de l’importance vitale de la préserver.
Or ce site, classé parmi les cinq plus beaux zoos du monde, pourrait être clairement menacé si le référendum pour les animaux aboutit. Interdire les spectacles avec animaux sauvages, est tout simplement le premier pas vers la fermeture des parcs zoologiques, qui sont d’abord et avant tout des établissements de conservation, de protection des espèces animales ! Les spectacles d’otaries ou de rapaces sont des leviers essentiels pour sensibiliser le public à la protection animale.
Préservation. En témoigne l’intervention de l’association Beauval Nature créée pour mettre en œuvre, développer et soutenir des actions de conservation pour la préservation de la biodiversité mondiale, ainsi que des programmes de recherche scientifique permettant de mieux connaître les animaux et de les protéger efficacement. La totalité des parcs zoologiques de France, qui accueillent chaque année 21 millions des visiteurs, sont engagés dans de tels programmes de soutien de la biodiversité, ce que se gardent bien de dire les défenseurs du référendum.
« La cause animale est une cause belle et juste. C’est pourquoi, elle ne doit pas être instrumentalisée par des militants qui n’hésitent pas à mener des opérations parfois violentes contre des agriculteurs, des éleveurs ou des commerçants »
Les professionnels du secteur zoologique, qui sont les premiers défenseurs de la cause animale, sont aujourd’hui très inquiets des perspectives qu’ouvriraient un tel référendum pour eux et la biodiversité. En effet, la communauté des parcs zoologiques mondiaux constitue le troisième financeur de la conservation de la biodiversité (Gusset & Dick, 2011).
Il y a dans les amalgames entretenus par les partisans du référendum, quelque chose de malsain pour le débat public. On ne peut pas mettre au même niveau l’expérimentation animale, l’élevage en cage et les spectacles d’oiseaux réalisés par des professionnels ! Ces spectacles mettent en valeur le comportement naturel de l’animal accompagné d’un discours pédagogique.
Amalgame. L’amalgame des six mesures du référendum pour les animaux n’est ni involontaire, ni innocent. Il prouve au contraire qui se cache réellement derrière les têtes d’affiche, et quelles sont les visées menées par ces militants beaucoup moins lisses que le télégénique Hugo Clément. Ne nous y trompons pas, les promoteurs du référendum servent la cause de militants extrêmes portant une vision inquisitrice du rapport de l’homme à l’animal et à la nature.
Les mouvements spécistes ou vegan les plus radicaux ont déjà démontré leur capacité à terroriser ceux qu’ils ciblent comme leurs ennemis. Il convient de ne pas tout mélanger et de mesurer ce que les propositions du référendum pour les animaux portent de dangereux, tant pour l’emploi et l’économie, que pour des milliers de professionnels engagés au quotidien pour la protection des espèces et de leurs milieux.
La cause animale est une cause belle et juste. C’est pourquoi, elle ne doit pas être instrumentalisée par des militants qui n’hésitent pas à mener des opérations parfois violentes contre des agriculteurs, des éleveurs ou des commerçants. La cause animale mérite mieux que des exactions, elle mérite un débat public serein, rassemblant tous les acteurs intervenant sur le monde animal. Nous appelons le gouvernement à être vigilant à préserver un équilibre nécessaire dans ce domaine, et nos concitoyens à ne pas se tromper de combat.