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Le nauséabond mélange des genres : politique-finance-administration

Le nauséabond mélange des genres :  politique-finance-administration

 

L’affaire Tapie illustre ce nauséabond mélange des genres administration-politique-finances. L’ancien directeur de cabinet de C. Lagarde était déjà directeur de cabinet de Borloo qui faisait des affaires avec Tapie. Avant d’être directeur de cabinet, le PDG d’Orange, énarque bien entendu,  a pu grâce à son passage en cabinet passer dans le monde des affaires. Il est revenu dans les cabinets pour être nommé ensuite à la tête d’Orange. Ce mélange politique est nuisible à plusieurs titres car il encourage évidemment les conflits d’intérêt ; il est en effet évident que Tapie n’aurait pas bénéficié d’un traitement de faveur s’il n’avait pas soutenu la candidature de Sarkozy ; de la même manière il n’aurait jamais pu prendre la tête d’Adidas sans le soutien des banques facilité à l’époque par ses amitiés à gauche et notamment Mitterrand. Le seul politique à avoir dénoncé ces ambigüités est Raymond Barre qui voulait interdire aux fonctionnaires de choisir définitivement soit faire de la politique soit demeurer dans l’administration. Beaucoup de ces fonctionnaires se servent de leur passage en cabinet pour accéder à la direction des plus grandes entreprises ; dès lors on peut douter de leur objectivité quand i s’agit d’en réguler l’activité. Dans l’affaire Tapie les conflits d’intérêt se compliquent avec la mise en cause d’un représentant de la justice : le juge était déjà intervenu en faveur de Tapie  avant l’épisode Adidas.  Au-delà des détournements de fonds publics ou de la bienveillance manifestée à l’égard de la fiscalité des grandes sociétés, le plus dommageable c’est sans doute la consanguinité sociologique et idéologique qui fait perdre aux responsables politiques tout sens des réalités économiues et sociales de la France moyenne. D’une certaine manière,  les responsables politiques s’enivrent du parfum du pouvoir financier sans même s’en rendre compte. Pour eux le chômage, les difficultés financières du quotidien, voire la misère n’a plus aucune signification concrète. Ils en parlent parfois mais comme on devait parler du bas peuple à la cour de Louis XVI. Une exception toutefois, le temps des périodes électorales où là toute les démagogies (et le ridicule) sont permises. Du coup la crise de gouvernance ne favorise pas une sortie rapide de la crise économique et sociale. A l’incompétence au manque de courage s’ajoutent le manque d’honnêteté. Un seul exemple : Sur les 6000 noms français d’exilés fiscaux en Suisse de la liste HSBC; à ce jour 80 seulement ont été inquiétés ! Tous pourris ? Certainement pas mais consciemment ou inconsciemment complices  d’un système oligarchique qui confisque la démocratie.




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