Air France : vers une nationalisation temporaire
Il est clair que Air France ne pourra pas rembourser avant sans doute 10 ou 20 ans le prêt de 7 milliards qu’elle a sollicités. Du coup, la seule solution pour l’État qui garantit en dernier ressort ces prêts sera de les transformer en participations. Évidemment pour l’instant cela heurte la doctrine libérale qui dans son projet initial avant la crise du Coron virus était plutôt de s’engager dans la vente des bijoux de famille. Le remboursement par Air France sera d’autant plus difficile que déjà structurellement avant la crise sanitaire la compagnie était déjà en situation très délicate sur le plan financier.
Avec l’apport de 4 milliards d’euros de prêts bancaires garantis à 90% par l’Etat français et un prêt de ce dernier de 3 milliards d’euros à Air France-KLM, sa maison-mère, Air France a désormais les liquidités suffisantes pour passer la crise du Covid-19, affronter la reprise et financer sa restructuration. Comme l’ont indiqué vendredi Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des finances, et Ben Smith, le directeur général d’Air France-KLM, ces prêts devront être remboursés.
« Ce n’est pas un chèque en blanc », ont-ils insisté vendredi, le premier au « 20 heures » de TF1, le second dans un message vidéo adressé aux salariés.
Ces prêts pourront-ils vraiment être remboursés ? La compagnie aérienne aura-t-elle les capacités de rembourser une dette qui va exploser à un niveau inédit, au moment où l’activité n’aura probablement pas retrouvé son niveau d’avant crise ? La question se pose. La maturité du prêt bancaire de 4 milliards d’euros est de 12 mois avec deux options d’extension d’un an consécutives. Des délais ridicules pour que Air France se faire face à ses obligations de remboursement ou alors la compagnie devra supporter des charges financières qui vont plomber pendant des années ses résultats