Archive pour le Tag 'Nanterre'

NANTERRE: Un immeuble passe sous réglementation des dealers

NANTERRE: Un immeuble passe sous réglementation des dealers

Incroyable mais vrai des dealers affichent la réglementation qui s’impose désormais aux habitants d’un immeuble à Nanterre. En réalité, la transposition par écrit de ce qui s’imposait par voie orale et pas simplement à Nanterre mais dans nombre de villes.

Le message est simple et tient en deux écriteaux. Les dealers veulent négocier avec les locataires: ils souhaitent pouvoir travailler en paix, et en contre-partie ils assurent qu’ils se comporteront bien, assurant la tranquillité dans le bâtiment.

Au début, une introduction aimable: « Chers voisins, chères voisines ! Comme vous avez pu le constater, nous sommes de retour dans la tour ». Et puis rapidement, les trafiquants font leurs demandes.

« On s’engage à ne pas laisser de déchets, pas de tapage et personne ne va fumer dans la tour. Aucun manque de respect de notre part envers les habitants. En revanche, pour le bien-être de tous, merci de bien vouloir respecter les consignes et les employés, rien ne sert de leur hurler dessus. »

Les dealers précisent ne pas vouloir « perturber le quotidien » des habitants, mais « uniquement pouvoir travailler ». « Nous tenons à ce que tout se passe bien, pour vous et pour nous. » Un message signé sobrement « la direction ».

Confinement, loi séparatisme: « les critiques de l’évêque de Nanterre

Confinement, loi séparatisme: « les critiques de l’évêque de Nanterre

 

 

L’évêque de notaire exprime ses interrogations et même ses critiques par rapport au caractère autoritaire de certaines décisions concernant le confinement et la loi sur le séparatisme. (Tribune dans l’Opinion)

 

Comment oublier, en ce cinquantenaire de la mort du général de Gaulle, la musique de Paris, brûle-t-il ?, le célèbre film franco-américain de René Clément sur la Libération, à la distribution particulièrement prestigieuse : Jean-Paul Belmondo, Bruno Cremer, Kirk Douglas, Claude Rich, Orson Wells, Simone Signoret, Yves Montand, Jean-Louis Trintignant et bien d’autres ? « Que l’on touche à la liberté et Paris se met en colère… », chantait la toute jeune Mireille Mathieu. Voici qu’en notre temps, dans un contexte évidemment totalement différent, la liberté, si chère à notre capitale et à notre pays, si essentielle à notre démocratie, est discutée comme rarement.

Pensons à l’articulation difficile entre mesures de protection sanitaire et libertés fondamentales (la liberté de culte en particulier), à la violence suscitée par la liberté de caricaturer, à la volonté politique de « conforter les principes républicains » fût-ce au prix de certaines libertés. Une fois de plus, semble se vérifier que notre société verbalement éprise de liberté, que l’on pourrait sans difficulté qualifier de libertaire, manque en fait de véritable amour de la liberté.

Il ne s’agit évidemment pas ici de contester la légitimité de certaines restrictions ponctuelles, cohérentes, proportionnées, votées et contrôlées par le Parlement pour lutter contre la pandémie de Covid-19. On voit bien qu’une part de leur remise en cause procède de la difficulté d’accepter pour soi les efforts demandés à tous.

Relecture idéologique. Cela dit, le ton de leur mise en œuvre semble parfois chercher moins à entraîner les libertés qu’à les juguler voire les menacer. Pierre Manent, ultime disciple de Raymond Aron, le maître de la pensée libérale, l’a noté vigoureusement dès le début de la crise du coronavirus : « La rapidité, la complétude, l’allégresse même avec lesquelles l’appareil répressif s’est mis en branle font un pénible contraste avec la lenteur, l’impréparation, l’indécision de la politique sanitaire, qu’il s’agisse des masques, des tests ou des traitements éventuels. Des amendes exorbitantes frappent des écarts innocents ou bénins. Il est interdit de sortir de chez soi sans passeport. »

«Même si je ne crois pas que certaines caricatures constituent la quintessence du bon goût et de la liberté d’expression, je reste persuadé, en tant que citoyen et en tant que chrétien, que la liberté de caricaturer les croyants comme les incroyants fait partie du socle fondateur de notre démocratie»

Nadine, Simone et Vincent, si sauvagement assassinés à la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice, ont parfois été présentés comme des « martyrs de la laïcité ». Cette relecture idéologique me semble passer à côté de la réalité : c’est pour leur foi chrétienne qu’ils ont été martyrisés et pour la profondeur de liberté qu’elle appelle et suscite. En se rendant successivement sur place, le président de la République puis le Premier Ministre y ont d’ailleurs à juste titre exalté « la liberté de culte », avec une éloquence qui contraste avec leurs décisions ultérieures.

Quelques jours plus tôt, l’assassinat de Samuel Paty avait déjà posé dramatiquement la question de la liberté et de la manière d’y éduquer adéquatement. Même si je ne crois pas que certaines caricatures délibérément abrasives constituent la quintessence du bon goût et de la liberté d’expression, même si je crois surtout aux vertus de la formation au vrai, au bon, au beau, et de la bienveillance pour construire une société paisible, je reste persuadé, en tant que citoyen et en tant que chrétien, que la liberté de caricaturer les croyants, comme les incroyants d’ailleurs, en paroles ou en dessins, fait bel et bien partie du socle fondateur de notre démocratie.

C’est dans ce contexte que le gouvernement présente un projet de loi « confortant les principes républicains ». Il va de soi que la volonté de lutter contre la violence et la radicalisation est non seulement légitime mais nécessaire et urgente. Il est certain qu’une telle tâche est loin d’être facile. On peut s’interroger cependant sur le ton singulièrement autoritaire de ce texte. En matière de liberté d’association, d’éducation et d’expression, le projet multiplie les restrictions et durcit les menaces de sanctions.

Logique concordataire. Tout en introduisant subrepticement des dispositions de la loi de 1905 dans les régimes particuliers d’Alsace-Moselle et des communautés d’outre-mer, le texte s’inscrit à certains égards dans une logique concordataire de contrôle sévère des cultes qui n’est pas celle de la loi de 1905. Il faut toujours se rappeler qu’au début du XXe siècle, les plus anticléricaux n’étaient pas en faveur de la suppression du concordat napoléonien mais de son renforcement. La loi de « séparation » finalement votée est une loi de neutralité qui n’impose pas d’autres obligations aux cultes que celles de l’ordre public qui concernent tous les citoyens.

Ne serait-il pas contradictoire et à terme contre-productif, pour lutter contre ce qui abîme notre modèle démocratique, de sacrifier une part de ce qui fait sa richesse ? Ce que nous avons à défendre, ce à quoi nous avons à faire adhérer tous les citoyens de notre pays, c’est la liberté. Les chrétiens en sont particulièrement convaincus, eux qui se savent appelés pour l’éternité, comme l’écrit saint Paul, à « la glorieuse liberté des enfants de Dieu ». Il va de soi que la liberté ne peut être effectivement exercée que dans un cadre juridique qui la protège et que les circonstances sociales peuvent conduire à faire évoluer.

Mais la condition de justesse de ces évolutions est d’agir toujours en cohérence avec le principe de liberté. Il est d’ailleurs probable et heureux que notre cadre juridique fondamental, notamment constitutionnel, conduise par lui-même à des ajustements sensibles du projet de loi récemment présenté.

Dans l’espace démocratique, la liberté n’est jamais d’abord un problème mais toujours une partie, significative, de la solution. Il faut évidemment veiller fermement, par exemple, à ce que « l’école à la maison » ne soit pas le cheval de Troie de la radicalisation dès l’enfance mais pourquoi se priver, par ailleurs, alors que notre système éducatif peine à sortir de sa maladie chronique, des innovations pédagogiques créatives de nouvelles formes d’écoles, voire du homeschooling ?

« On veut être libre à n’importe quel prix », dit la chanson. Le « quoi qu’il en coûte » par excellence de la santé de notre société ne doit-il pas être celui de la liberté ?

Mgr Matthieu Rougé est évêque de Nanterre. Il vient de publier Un sursaut d’espérance (Editions de l’Observatoire).




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