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Sous-marins : la grande naïveté des Français

Sous-marins : la grande naïveté des Français

 Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de réflexion sur la Sécurité intérieure estime dans l’Opinion que la France fait preuve d’une grande naïveté.

 

Certes, les Américains sont nos plus anciens alliés mais si on regarde ces dernières années, il y a quand même beaucoup de choses qui ont changé ! Ce que je trouve étonnant c’est cette attente irréaliste de l’Europe et de la France en particulier après la victoire de Biden. Il continue à faire de l’America first, exactement comme Trump. Les USA ont leur propre agenda, ils sont obsédés par la Chine et sont indifférents aux manœuvres de la Turquie, vraie menace pour la France et pour l’Europe. ​»

Pour Thibault de Montbrial, l’absence de fuites sur ce dossier constitue un « échec colossal » pour nos services de renseignement. « C’est une gifle monumentale, vu de l’extérieur, ça paraît inconcevable que personne n’ait rien vu venir ! C’est édifiant sur la façon dont les autres pays nous considèrent ; nous avons vraiment été le paillasson des Australiens et des Américains. »

Dans un autre registre, Emmanuel Macron a demandé pardon aux Harkis tout en annonçant des mesures de réparations. Une reconnaissance historique ou de la générosité électorale ? «Les deux ! Vous savez, c’est toujours pareil avec Emmanuel Macron, on est dans le “en même temps”. Juste avant l’élection de 2017, il disait que la France avait commis un crime contre l’humanité lors de sa politique de colonisation… Il y avait une dette vis-à-vis des Harkis mais quatre ans et demi après le début du mandat, tout à coup, il y a ce “en même temps”. Mieux vaut tard que jamais. »

Concernant la sécurité, Macron a annoncé 500 millions de plus pour les policiers à la clôture du Beauvau de la sécurité. Une façon de couper, une fois de plus, l’herbe sous le pied de la droite ? «Oui et non mais c’est toujours pareil, si on prend un peu de recul, affirme Thibault de Montbrial. En 2018, après un an de mandat sous Emmanuel Macron, j’avais proposé que l’on fasse de la prospective et un livre blanc de la sécurité intérieure. J’avais été reçu par ses conseillers, ce livre blanc a duré un an et, une fois rendu public, on a décidé qu’il fallait faire un Beauvau de la sécurité. Donc on a encore passé un an à se dire les mêmes choses ! Et là, maintenant, alors que le gouvernement n’a plus les moyens de mettre en place une telle politique, on fait des annonces formidables mais qui, pour l’essentiel, passeront sur le mandat suivant. On est dans l’incantatoire.»

Thibault de Montbrial défend aussi l’idée qu’une immigration non maîtrisée est un facteur de déstabilisation tout en faisait le lien avec le terrorisme. Un peu comme Eric Zemmour ? « Vous savez, le constat aujourd’hui est très largement partagé et aussi dans les plus hautes sphères de l’Etat. Aujourd’hui, l’immigration est à la base de beaucoup de maux de la société française, comme une islamisation d’une partie de notre société. »

Sous-marins australiens: La naïveté de Macron

Sous-marins australiens: La naïveté de Macron

Par Michel Ferrand est avocat au barreau de Paris, associé chez Enthémis.(dans l’Opinion, extrait)

 

Une grosse colère et puis après ? Il est fort à parier que tout rentrera dans l’ordre transatlantique, une fois l’annulation du contrat australien (mal) digérée par la France.

Samedi soir, sur France 2, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a eu, une nouvelle fois, des mots très durs au sujet des Etats-Unis et de l’Australie, parlant d’une « crise grave » : « Il y a eu mensonge, il y a eu duplicité, il y a eu rupture majeure de confiance, il y a eu mépris, donc ça ne va pas entre nous, ça ne va pas du tout. » Il se murmure que le chef de la diplomatie française, très engagé sur ce dossier lorsqu’il était ministre de la Défense lors du quinquennat précédent, aurait refusé de prendre au téléphone son homologue américain Antony Blinken.

Vendredi, on apprenait que les ambassadeurs de France à Washington et Canberra avaient été rappelés à Paris pour consultations. Une décision symboliquement forte, mais sans conséquences pratiques. C’est la troisième fois qu’Emmanuel Macron l’utilise… et toujours avec des alliés : l’Italie (2019), la Turquie (2020) et aujourd’hui les Etats-Unis et l’Australie. Pourtant partie prenante de l’accord AUKUS, le Royaume-Uni n’est pas concerné. Il faut sans doute y voir le dédain dans lequel la diplomatie française tient Londres, dont Jean-Yves Le Drian a dénoncé « l’opportunisme permanent ». Déjà fâchés sur le Brexit et la migration transmanche, Paris et Londres restent toutefois liés par des accords de défense (Lancaster House, 2010) assez engageants.

Pour l’heure – et de manière très inhabituelle, quand on connaît sa propension à parler – le président Macron n’est pas intervenu directement, laissant, pour une fois, la vedette à son ministre Le Drian. Il est possible qu’il se réserve pour son discours (en visio) devant l’Assemblée générale des Nations Unies, mardi 21 septembre.

A Paris, le coup a été rude. On y jure ses grands dieux que l’on n’a rien vu venir. Il est vrai que, le 30 août, les ministres français et australiens des Affaires étrangères et de la Défense publiaient un communiqué commun, après s’être entretenus par visio, pour « souligner l’importance du programme des futurs sous-marins » et insistaient sur « le très haut degré de coopération stratégique » entre les deux pays. Seize jours avant l’annulation…

 

 Les Français n’ont-ils rien vu ou rien voulu voir ? Un ancien haut responsable militaire parle d’un « échec du renseignement ». Il n’était pourtant même pas besoin que la DGSE écoute les conversations des ministres alliés – ce qui, en principe, ne se fait pas ; il suffisait de lire la presse. « Australia Reconsiders Deal for French Submarines » (« l’Australie réexamine le contrat des sous-marins français »), pouvait-on lire dès le 28 février dernier dans le magazine spécialisé The Maritime Executive. Plus récemment, le 2 juin, le Sydney Morning Herald titrait « Defence is looking at alternatives to french submarines » (« le ministère de la Défense étudie des alternatives aux sous-marins français »)… Les tensions étaient là, au point qu’en février 2021, le PDG de Naval Group, Pierre-Eric Pommelet s’était rendu en Australie, acceptant de passer deux semaines confiné dans sa chambre d’hôtel, avant de pouvoir s’entretenir avec les responsables australiens. Au retour, il assurait que tout allait bien.

Cette affaire est une belle illustration de la capacité des Français à prendre leurs désirs pour des réalités. Elle devrait être l’occasion, à la veille d’une élection présidentielle, de s’interroger sur l’adéquation entre les moyens et les ambitions de la France. L’une des rares voix françaises à le dire est l’eurodéputé (LR) Arnaud Danjean : « Au-delà de la légitime colère, la grande leçon c’est que l’Indopacifique, c’est la cour des très grands. Paris déclame avec emphase une grande stratégie pour cette région, mais l’écart est tel entre ambition et moyens que le retour au réel est brutal. »

Il y a deux manières de répondre à une telle situation : réduire nos ambitions stratégiques à la hauteur de nos moyens limités, ou augmenter fortement ces moyens pour les mettre à la hauteur de nos ambitions. On parle en dizaines de milliards, alors que notre tradition diplomatique et notre système politique nous portent à ne jamais renoncer à quelque ambition que ce soit. Ou, en tout cas, à l’avouer.

Le plus probable est donc que, dès l’émotion retombée, l’on continue comme avant. D’autant que, très liés aux Américains, les militaires français pèseront de tout leur poids, face aux quelques diplomates qui entendraient prendre une ligne trop divergente de celle de Washington. Dans le JDD, le général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, le dit sans ambages : « L’Amérique reste notre alliée. »

 Il n’empêche que la formule du Maréchal de Saxe s’applique à merveille à la politique étrangère française : « Des gens à qui la tête tourne, qui ne voient plus rien, qui ne savent faire que ce qu’ils ont fait toute leur vie. » A peine l’annonce australienne connue, un communiqué du Quai d’Orsay et des Armées affirmait ainsi que « la France confirme sa volonté d’une action très ambitieuse dans cette région » indopacifique, tout autant que « la nécessité de porter haut et fort la question de l’autonomie stratégique européenne ».

Sur ce dernier point, la France apparaît isolée. Les Européens peinent à comprendre en quoi ils seraient concernés par l’annulation d’un contrat franco-australien, naguère obtenu au nez et à la barbe d’un concurrent allemand… « C’est surprenant de parler d’autonomie européenne pour un contrat national », explique un diplomate italien à notre correspondant à Rome. Certes, l’unilatéralisme de l’administration Biden les trouble, comme on l’a vu avec le retrait d’Afghanistan. Mais cela ne les conduit pas pour autant à se ranger derrière la France.

« Les Américains veulent des partenaires dociles », entend-on à Paris alors que l’éditorialiste Fareed Zakaria s’interroge dans le Washington Post :« Biden normalise-t-il la politique étrangère de Trump ? » Blessée par l’outrage, la France s’est cabrée. Mais sur qui s’appuiera-t-elle, en Europe ou ailleurs, pour résister à la réaffirmation brutale du leadership américain ?

Afghanistan et Macron : insouciance ou naïveté ? (Xavier Bertrand)

Afghanistan et Macron : insouciance ou naïveté ? (Xavier Bertrand)

 

Xavier Bertrand estime qu’Emmanuel Macron fait preuve d’une « forme d’insouciance » sur les sujets liés au terrorisme, au Mali comme en Afghanistan.  (Dans le JDD ; extrait)

Emmanuel Macron  »n’a absolument pas pris la mesure de la menace que fait peser l’islamisme radical sur notre sécurité et nos valeurs », affirme Xavier Bertrand. Dans un entretien au JDD, le président (ex-Les Républicains) de la Région Hauts-de-France et candidat à la présidentielle accuse le chef de l’Etat d’avoir commis « une faute » en annonçant le retrait de nos troupes terrestres du Mali et d’avoir « fait preuve d’une naïveté confondante » face à l’islamisme depuis 2017. Avant la primaire de la droite, à laquelle il refuse de participer, il appelle à l’union. « Je ne serai pas candidat à une primaire, mais je le dis clairement : je tendrai la main, promet-il. A Valérie Pécresse, comme à ­Laurent Wauquiez, comme à tous les autres. »

 

Le 14 août, vous avez interpellé Emmanuel Macron sur la situation en Afghanistan, en appelant la France à prendre l’initiative. Avez-vous le sentiment d’avoir été entendu?
Compte tenu des conditions dramatiques du retrait américain, la France a manqué de leadership. La prise du pouvoir des talibans à Kaboul est un tournant pour l’ordre mondial et un drame pour les Afghans. Je pense particulièrement à la situation des femmes. N’oublions jamais le sacrifice de 90 soldats français morts au ­combat en Afghanistan qui a permis de protéger notre pays contre de potentielles attaques terroristes. Maintenant que les premières mesures d’urgence pour rapatrier nos compatriotes et ceux qui nous ont aidés sur place ont été prises, il nous faut être très clairs avec les nouveaux dirigeants afghans : si l’Afghanistan redevient la base arrière du terrorisme antioccidental, si la barbarie s’y développe à nouveau, des sanctions massives et rapides devront être déclenchées. Ce sujet doit être mis à l’ordre du jour prioritaire d’un G7 mais surtout d’un G20, car rien ne peut se régler sans les Russes et les Chinois. Le rôle de la France, c’est de réunir le maximum de pays sur cette ligne. Ensuite, il faut nous préparer sérieusement au choc migratoire qui arrive. Nous devons prendre notre part à ce drame, mais pas dans n’importe quelles conditions, et pas tout seuls. C’est pourquoi j’ai demandé, dès le 14 août, que la France prenne l’initiative de réunir un Conseil européen en urgence.

L’armée française déployée au Mali risque-t-elle de vivre demain ce qu’ont vécu les Américains en Afghanistan?
Nous devons rester au Mali jusqu’à l’anéantissement des groupes armés terroristes. C’est un impératif de sécurité pour notre pays, car le terrorisme au Mali aujourd’hui, c’est le terrorisme au coin de nos rues demain. Nous le devons aussi aux 55 militaires morts pour la France au Sahel. Les annonces du président Macron sur le retrait de nos troupes terrestres étaient une faute, car elles ont donné le signal de notre désengagement. Il faut qu’Emmanuel Macron rompe avec une forme d’insouciance sur ces sujets. Nous n’y resterons pas éternellement, mais on ne peut pas se désengager du Mali comme les Américains l’ont fait en Afghanistan. La débâcle américaine nous rappelle qu’en plus de gagner la guerre, il faut surtout gagner la paix. Nos partenaires européens, dont nous défendons la sécurité par notre engagement au Sahel, doivent prendre leur part à nos efforts. C’est un sujet qui devra être porté par la présidence française de l’Union européenne.

Vous trouvez Emmanuel Macron « insouciant » face à l’islamisme?
Depuis cinq ans, Emmanuel ­Macron a fait preuve d’une naïveté confondante sur cette question. Il n’a absolument pas pris la mesure de la menace que fait peser l’islamisme radical sur notre sécurité et nos valeurs. L’islamisme radical n’est pas une religion, c’est une idéologie qui, à l’échelle mondiale, veut détruire notre vision du monde et de l’Homme, notre identité, ce qu’est la France : les libertés, les droits des femmes, le droit de croire dans le Dieu de son choix ou de ne pas croire, le droit de choisir sa vie et qui l’on aime.

Concrètement, que proposez-vous?
Je propose d’interdire le salafisme en France, et de dissoudre immédiatement toutes les organisations islamistes qui propagent une idéologie politique incompatible avec les valeurs que nous portons : l’égalité entre les femmes et les hommes, ou la primauté de la loi de la ­République. Les financements provenant directement ou indirectement d’Etats étrangers seront également interdits : il faut organiser la séparation des Eglises et des Etats. La reconquête républicaine passe aussi par la reprise en main de notre politique migratoire, le retour des forces de l’ordre et des services publics dans les quartiers, et à nouveau la possibilité de promotion sociale pour les jeunes de toutes origines. Je veux redonner de l’espoir à celles et ceux qui ont perdu la foi républicaine. Cette offensive républicaine, nos compatriotes de confession musulmane nous la demandent dans leur immense majorité : ils aspirent eux aussi à vivre paisiblement leur religion.

Vous avez entamé un tour de France estival au contact des Français. Qu’y avez-vous appris?
On croit bien connaître les ­Français et l’on apprend toujours, quand on prend le temps d’aller vers eux, de leur dignité, de leur combativité, de leur sens politique, et de l’amour pour leur pays. Ils n’accordent plus aucun crédit aux grandes déclarations, mais attendent un retour du politique. Ils veulent des résultats. Et vite. Concrètement, la question du niveau de vie de ceux qui travaillent et ont des salaires modestes revient en permanence. Depuis la crise des Gilets jaunes, les réponses n’ont pas été apportées : quand on travaille, on doit avoir un salaire suffisant pour assurer le quotidien, mais aussi pour faire plaisir à ses enfants. C’est une question centrale de la prochaine présidentielle et je suis déterminé à y répondre. J’ai aussi été conforté dans mon projet de repenser totalement notre organisation autour d’une idée : la République des territoires.

 

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La République des territoires, c’est une nouvelle étape de la décentralisation?
La République des territoires, c’est une révolution institutionnelle. L’objectif est de passer d’un pays centré sur sa capitale à un « pays capitale ». C’est-à-dire où l’on peut réussir partout, où la performance, les responsabilités, la créativité sont partout. Nous allons inverser le principe de répartition des pouvoirs. Les compétences de la vie quotidienne – l’économie, le social, la santé, le logement, l’énergie, les transports, la formation professionnelle –, doivent relever désormais de la proximité, des communes et du couple ­Région-Département, celui-ci étant organisé sur la base d’un élu unique : le conseiller territorial. Le niveau national sera recentré sur les missions régaliennes – les affaires étrangères, la défense, la police, la justice, l’immigration –, l’égalité des droits sur tout le territoire notamment en matière d’éducation, et la préparation de l’avenir. Pour mener cette révolution, nous devrons lancer un programme massif d’investissement en infrastructures. Un territoire 100% fibre. C’est possible partout : regardez l’exemple de la Corrèze. Il faudra aussi lancer un programme de développement des transports, notamment ferroviaires. C’est ça la mission de l’Etat central, pas de s’occuper, et souvent mal, de tout.

Avez-vous croisé des antipasses pendant votre tour de France?
Bien sûr. Ma position est claire depuis le début : je suis provaccin et favorable au passe sanitaire. ­Cessons d’avoir systématiquement un temps de retard durant cette crise : nous devons engager dès à présent la troisième dose de vaccin, comme de nombreux pays dans le monde. Avec les gestes barrière, c’est la seule solution connue à ce jour pour réduire le risque de formes graves du coronavirus.

 

Valérie Pécresse s’est, comme vous, déclarée candidate à la présidentielle. La droite aura-t-elle deux candidats au premier tour de la présidentielle?
Je suis convaincu que ce ne sera pas le cas. Je ne serai pas candidat à une primaire, mais je le dis clairement : je tendrai la main. A Valérie Pécresse, comme à ­Laurent Wauquiez, comme à tous les autres. J’ouvrirai mon équipe à tous les talents, pour mener campagne comme pour diriger le pays. L’union, plus tôt on saura la faire, mieux ce sera.

Affaire Pegasus: La preuve de la naïveté et de la faiblesse européenne

Affaire Pegasus: La preuve de la naïveté et de la faiblesse européenne 

L’Union européenne et la France doivent accepter la notion de rapport de force et oser des mesures de rétorsion, estiment Bernard Barbier, ancien directeur technique de la DGSE, Jean-Louis Gergorin, ancien chef du Centre d’analyse et de prévision du Quai d’Orsay et l’amiral Edouard Guillaud, ancien chef d’état-major des armées, dans une tribune au « Monde ».(extrait)

 

Tribune. 

 

Actuellement, la France et plus généralement l’Europe subissent des cyberagressions massives. D’une part, de type cyberespionnage, avec notamment le logiciel Pegasus, vendu par la société israélienne NSO et utilisé hors de son cadre légal, le cybervol de technologies, par exemple par la structure APT31 (Advanced Persistent Threat, entité permanente, souvent étatique, de hackeurs), en l’espèce, chinoise ; et, d’autre part, de cybercoercition, notamment des attaques de type rançongiciel [logiciel rançonneur, de l’anglais « ransomware »] provoquées par des cybercriminels jouissant d’une sorte d’impunité en Russie.

L’affaire Pegasus montre parfaitement les faiblesses de l’Europe. C’est une application sophistiquée qui permet une écoute « active » des téléphones portables grand public en injectant un logiciel malveillant utilisant une faille inconnue du système d’exploitation Apple (iOS) ou Google (Android). Les systèmes de type Pegasus « contournent » ainsi le chiffrement maintenant généralisé des messageries de smartphones telles WhatsApp ou Signal.

 

Dès les attentats de 2015, on a constaté l’utilisation par Daech de ce chiffrement, qui rend inopérants les systèmes d’écoute judiciaire « classiques ». D’où le développement, par des Etats, d’outils qui peuvent être indispensables dans la lutte contre le terrorisme, mais dont l’usage a été totalement dévoyé par certains pays afin de surveiller des opposants, des journalistes et des hommes politiques, français entre autres. C’est précisément un tel dévoiement qui s’est produit dans la commercialisation mondiale, par NSO, de Pegasus, outil développé initialement par Israël pour lutter contre le terrorisme.

Mais, face à cette menace, on constate que de nombreux Etats, notamment les Européens, n’ont pas développé ce type d’outils que de nouvelles vagues terroristes pourraient rendre indispensables. Dans ce contexte, il serait de l’intérêt national et européen que la France maîtrise ce type de technologies. D’abord pour pouvoir les détecter et les neutraliser, et, si une menace terroriste majeure le nécessitait, pour les utiliser à cette seule finalité, de façon très encadrée.

Il est également essentiel que l’Union européenne (UE) réagisse à un aspect révélateur du scandale Pegasus : le gouvernement israélien a officieusement communiqué sur le fait d’avoir obligé NSO à bloquer tout usage de son logiciel contre les téléphones à préfixe international en + 1 (Etats-Unis) ; il est même avancé, sur les forums spécialisés, que les préfixes en + 7 (Russie) et + 86 (Chine) bénéficieraient aussi de cette mansuétude, qui protège donc de toute intrusion les citoyens de la première puissance mondiale et probablement ceux de ses deux challengers autoritaires, dotés de puissantes capacités cyberoffensives.

La grande naïveté de la France face aux ingérences étrangères

La grande naïveté de la France face aux ingérences étrangères

Le sénateur André Gattolin, rapporteur d’une mission d’information, s’inquiète dans l’Opinion  des pratiques de la Chine, de la Russie ou de la Turquie

 

 

 

 

 

André Gattolin, sénateur des Hauts-de-Seine (RDPI, auparavant groupe LREM) est le rapporteur de la mission d’information sur « les influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique français ».

Pourquoi cette mission ? Quels signaux vous ont alerté ?

L’Australie, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou les Etats-Unis ont commencé à s’interroger sur les conditions dans lesquelles certaines puissances étrangères influent sur nos universités, sur notre recherche nationale. Plusieurs de ces pays, comme l’Australie, ont mis en place une législation pour encadrer cette coopération universitaire, certes à très grande échelle avec la Chine dans son cas. Ces pays se sont aperçus que la globalisation des savoirs, le développement très rapide du marché de l’enseignement supérieur pouvaient produire des dégâts collatéraux pour les libertés académiques et l’intégrité scientifique. Quelque 47 instituts Confucius ont été fermés aux Etats-Unis. Le Royaume-Uni s’inquiète de la dépendance économique de ses universités aux droits de scolarité des étudiants chinois. Si deux collaborations avec des instituts Confucius ont été suspendues (à Lyon et Paris 8 Nanterre), la France, elle, semble encore faire preuve de naïveté. A Brest, une école de commerce privée a récemment été rachetée par des fonds chinois et abrite un institut Confucius.

Comment maintenir l’ouverture du monde académique tout en prenant en compte cette menace ?

Les échanges universitaires et les projets de recherche internationaux se multiplient, avec une nette accélération ces dernières années. Il faut avoir l’esprit que des « trous dans la raquette » existent. Campus France est ainsi l’organisme chargé de faire venir des étudiants étrangers sur notre sol et de rattraper notre retard en la matière. Les Marocains sont les plus nombreux à étudier ici, suivis de près par 35 000 Chinois (chiffres 2019). Très bien mais tout cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix. A ma connaissance, il n’existe pas d’institution chargée du contrôle de ces flux, hormis évidemment les services de renseignement. La Conférence des présidents d’université nous dit ne pas toujours savoir ce qui se passe dans les laboratoires, dans les coopérations initiées.

« Ankara peut agir à un double niveau. En ouvrant des lycées turcs dans le but de contrôler sa diaspora et en développant l’agitation autour de questions sensibles comme le génocide arménien »

Quelles peuvent être les solutions ?

Une des pistes serait de demander davantage de transparence. En France, il n’existe pas d’obligation de déclaration d’éventuel conflit d’intérêts ou de source de financement. Alors même que les Chinois savent très bien repérer un chercheur en pointe dans son domaine et lui proposer un financement. Quand un grand centre universitaire étranger passe des partenariats avec des laboratoires étrangers et qu’on découvre qu’il s’agit de véritables accords de coopération avec possibles fuites de données, ce n’est pas normal.

Certaines interférences peuvent venir d’instruments en apparence plus anodins. Vous vous interrogez ainsi sur le classement de Shanghai (des meilleures universités mondiales).

Il faut se méfier des indices de performance. Ce classement valorise les établissements universitaires les plus puissants, en termes de taille, de coopération internationale. C’est devenu un référent mondial, mais ce sont d’abord des normes mises en place par la Chine.

Des tentatives d’ingérence viennent aussi de Russie, de Turquie…

La Russie ne pratique pas d’entrisme officiel mais peut être très présente sur certains domaines. On voit ainsi de prétendus chercheurs russes sur l’Arctique ou sur les extractions de pétrole qui ne sont pas seulement des universitaires. Ankara peut agir à un double niveau. En ouvrant des lycées turcs dans le but de contrôler sa diaspora et en développant l’agitation autour de questions sensibles comme le génocide arménien.

Vous avez choisi de ne pas aborder la question du wokisme et de la cancel culture, venus des Etats-Unis, dont l’empreinte dans le monde académique nourrit la polémique. Pourquoi ?

Nous nous intéressons aux politiques étatiques étrangères et ne voulions pas nous immiscer dans des controverses internes au débat universitaire.

Pas de naïveté vis-à-vis de la Chine (G7 )

Pas de naïveté vis-à-vis de la Chine (G7 )

 

Le G7 à déclarer que la Chine n’était pas un ennemi mais que pour autant il ne convenait pas d’être naïf notamment sur le plan économique.

Par ailleurs leaders du G7 ont appelé dimanche la Chine à « respecter les droits humains » de la minorité musulmane des Ouïghours dans la région du Xinjiang et à Hong Kong. Dans un autre domaine, sans mentionner leurs soupçons sur les activités du laboratoire de la ville de Wuhan qui pourrait être à l’origine de la pandémie du Covid-19, les leaders du G7 demandent à l’Organisation mondiale de la santé une enquête scientifique plus poussée sur l’origine du Coronavirus. Ce que Pékin refuse catégoriquement.

Le G7 a aussi évoqué le projet de développement concurrent de la nouvelle route de la soie chinoise. Le projet qui, implicitement se veut un concurrent du programme chinois des « Nouvelles routes de la soie » avait été dévoilé samedi par la Maison-Blanche avant même la fin du sommet. Estimé à plus de 40.000 milliards de dollars, il se focalise sur le climat, la santé, le numérique et la lutte contre les inégalités. « Il ne s’agit pas de pousser les pays à choisir entre les Etats-Unis et la Chine. Il s’agit de proposer une autre vision et une autre approche », avait assuré un haut responsable américain.

« Le G7 n’est pas un club hostile à la Chine », a déclaré le président français. Mais, « il ne faut céder à aucune naïveté » que ce soit face à la Chine ou face à la Russie, a-t-il précisé. Samedi, les dirigeants européens du G7, Royaume-Uni exclu, s’étaient mis d’accord sur une ligne claire à l’égard de Pékin : la Chine est « un rival systémique, un partenaire sur les enjeux globaux, et un concurrent », avait indiqué la présidence française à l’issue de leurs discussions. Il est vrai que les agissements de la Chine inquiètent les démocraties occidentales et le Japon.

 

CONCURRENCE: la grande naïveté de l’Europe

CONCURRENCE: la grande naïveté de l’Europe

Selon la présidente et fondatrice du fonds Korelya, Fleur Pellerin,  l’Europe est beaucoup trop naïve par rapport au protectionnisme des autres zones économiques

Présidente-fondatrice du fonds Korelya, Fleur Pellerin a jugé contreproductive ce jeudi la politique de l’Union européenne en matière de concurrence, lors du débat inédit « Souveraineté numérique européenne: nouveau défi ou fake news? » organisé dans le cadre du World Economic Forum sur BFM Business.

 

Quand d’autres grandes régions du monde sont en réalité extrêmement protectionnistes, la politique de concurrence européenne qui rend très compliquées les fusions, les rapprochements, etc. est une politique qui nous a conduits à nous tirer une balle dans le pied », a expliqué Fleur Pellerin.

Et l’ancienne ministre de la Culture d’illustrer ses propos: « Il y a une quinzaine d’années, l’Europe avait plus de 50% de parts de marché sur les équipementiers de télécoms. On avait Alcatel, Sagem, Nokia, Eriksson. Aujourd’hui, on a quasiment plus rien et c’est lié au fait que des rapprochements entre grandes entreprises n’ont pas été possibles ».

 

Selon elle, les règles européennes « qui finalement obligent à prendre certaines mesures pour favoriser la concurrence » ne sont pas adaptées alors que « d’autres régions du monde sont plus protectionnistes et beaucoup moins frileuses pour favoriser leurs propres acteurs économiques », ce qui « cause un préjudice monstrueux aux Européens ».

 

«Ne pas céder à la naïveté face à la Chine »

«Ne pas céder à la naïveté face à la Chine »

Yves Perez est professeur émérite et ancien doyen de la faculté de droit de l’Université catholique de l’Ouest à Angers, s’appuie sur l’exemple de l’Australie pour démontrer qu’il ne faut pas céder à la naïveté face à la Chine. Il est l’auteur des Vertus du protectionnisme (L’Artilleur, janvier 2020). (Chronique dans le Figaro)


L’encre de l’accord de libre-échange signé entre la Chine et les pays de la zone Asie-Pacifique n’était pas encore sèche que la Chine s’en prenait à l’un de ses partenaires commerciaux: l’Australie.

Ce nouveau différend commercial nous incite à considérer avec la plus grande prudence les «progrès» du libre-échange dans cette zone du monde. Les partisans du libre-échange feraient bien aussi de se trouver d’autres champions que la Chine.

La Chine est un gros client de l’Australie, le plus gros même. Elle absorbe 40% des importations totales de ce pays. L’Australie est donc très dépendante de la Chine sur le plan commercial. Depuis le mois de septembre, la Chine a imposé des droits de douane sur différents produits importés d’Australie. Ainsi, les droits de douane chinois ont été relevés de … 80% sur les importations australiennes d’orge.

Les exportations de vin australien vers la Chine, qui ont déjà baissé de 14% depuis le début de l’année 2020 du fait de la pandémie, ont été bloquées par la Chine. Pékin a aussi suspendu ses importations de bœuf en provenance de quatre entreprises australiennes. Ces mesures portent sur 20% des importations totales de bœuf australien en Chine. Celle-ci a également décidé de bloquer les langoustes en provenance d’Australie sur le tarmac de l’aéroport de Shangaï et d’interdire les importations de bois du Queensland. D ’autres mesures de blocage des importations et de relèvement des droits de douane sont envisagées contre le cuivre et le sucre d’Australie.

Quelles mesures de représailles australiennes seraient crédibles face à la Chine tant le face à face entre les deux pays est déséquilibré ?

Enfin, le gouvernement chinois va réduire de façon drastique les flux de touristes vers l’Australie. Or, le tourisme et, en particulier, les touristes venus de Chine, représentent une ressource importante pour l’économie australienne.

Mais le contentieux commercial entre les deux pays s’est cristallisé autour du charbon. L’Australie exporte une part importante de son charbon vers la Chine. Or, depuis le mois de septembre 2020, le gouvernement de Pékin a demandé à ses industries et à ses ports de cesser tout achat de charbon australien.

Par ces mesures, la Chine vise à diminuer d’au moins 10% ses importations de charbon australien. Ces mesures, comme les autres , ont été décidées de façon unilatérale. Résultat: le prix de référence du charbon a connu sa plus forte baisse depuis quatre ans. Le gouvernement australien a été pris au dépourvu par cette offensive brutale de la Chine. Il a décidé de ne pas répondre de la même façon. D’ailleurs, le pourrait-il? Quelles mesures de représailles australiennes seraient crédibles face à la Chine tant le face à face entre les deux pays est déséquilibré?

Toutefois, le Parlement australien vient d’adopter une loi qui permet au gouvernement d’annuler un accord commercial signé avec un pays qui ne respecterait pas ses engagements. En attendant, l’Australie s’apprête à plaider sa cause devant l’OMC. Mais comment expliquer cette brusque détérioration des relations commerciales entre ces deux pays?

Les griefs chinois contre l’Australie mêlent étroitement l’économique et le politique. Tout d’abord, et faisant suite aux pressions de Washington, le gouvernement australien a exclu Huawei des appels d’offre pour l’installation du réseau 5G dans ce pays, et cela dès 2018. Le gouvernement de Canberra a aussi mis son veto sur une dizaine de projets d’investissements chinois dans le secteur minier et dans l’industrie en Australie.

Mais, les griefs de Pékin ne se limitent pas à l’économie. Ils englobent aussi le politique et ils sont lourds. Ainsi, l’Australie a été le premier pays au monde à réclamer , dès le début de l’année 2020, une enquête indépendante pour déterminer l’origine du virus de la Covid-19 apparu en Chine. Pékin n’a pas du tout apprécié cette initiative. La Chine s’est plainte également de la façon dont la presse australienne parle de la politique chinoise.

Derrière les mesures commerciales prises par la Chine contre l’Australie apparaît l’idée d’un droit de regard de Pékin sur la façon dont un pays étranger, (…) parle de la Chine

Pékin n’accepte pas les critiques formulées à son encontre par l’Australie au sujet de la répression à Hong Kong, au Sin-Kiang et des menaces perpétrées par la marine chinoise en mer du Japon. Derrière les mesures commerciales prises par la Chine contre l’Australie apparaît l’idée d’un droit de regard de Pékin sur la façon dont un pays étranger, de surcroît partenaire commercial, parle de la Chine. Un diplomate chinois a récemment formulé les choses d’une manière abrupte: si vous traitez la Chine en ennemi, la Chine vous traitera en ennemi. Reconnaissons que nous sommes plus proches des thèses de Carl Schmitt que de celles de David Ricardo.

Par ailleurs, la marine australienne a participé aux côtés des marines américaine, indienne et japonaise à des manœuvres aéronavales dans l’océan indien, le long des routes maritimes de la soie. En représailles, la Chine a diffusé sur Twitter, l’image d’un soldat des forces spéciales australiennes, menaçant d’un couteau un enfant Afghan. Le gouvernement conservateur de Scott Morrison a argué qu’il s’agissait d’un montage et exigé des excuses de la part de Pékin, qui a superbement ignoré cette demande.

Cette crise commerciale sino-australienne est porteuse d’enseignements qui vont bien au-delà des rivages du Pacifique. Ils valent aussi pour les Européens qui ont trop longtemps eu tendance à considérer que commercer avec la Chine était la même chose que commercer avec le Canada ou la Suède. Certes, les plus optimistes parmi les libre-échangistes diront que l’Union Européenne est moins dépendante de la Chine que l’Australie, ce qui est vrai.

Toutefois, cette dépendance est croissante et la crise sanitaire a illustré les risques qu’il y avait à trop dépendre de l’Empire du Milieu pour certaines productions essentielles à notre souveraineté comme, par exemple, le pharmaceutique et le médical. S’il faut continuer à commercer avec la Chine, gardons l’œil ouvert et ne cédons pas à la naïveté.

Terrorisme: « la fin de la naïveté ?  »

Terrorisme: « la fin de la naïveté ? « 

 

Olivier Becht, le président du groupe Agir à l’Assemblée veut créer un «délit de radicalisation» et élargir les pouvoirs de la police municipale.(Interview dans le Figaro)

De la proposition de loi sur la sécurité globale au projet de loi sur le séparatisme, le régalien est à l’agenda de la majorité. Sur ces sujets, LREM avance parfois prudemment. Agir ensemble veut-il aller plus loin?

Olivier BECHT. - Nous revendiquons une sensibilité marquée sur les sujets régaliens. Nous souhaitons pouvoir garantir nos libertés tout en donnant de fortes prérogatives à l’État, en matière de justice et de sécurité, pour protéger ses citoyens et maintenir l’ordre. Une société ne peut pas tenir durablement sans des valeurs qui unissent les citoyens et des lois respectées. Nous assumons le fait d’être, dans cette majorité présidentielle, l’incarnation d’une droite libérale, sociale, souhaitant aussi le respect de la loi et de l’ordre. Notre groupe a déposé une proposition de loi (débattue le 26 novembre, NDLR) améliorant la justice de proximité, avec le recours

Fin de la naïveté envers la Chine ! (Macron)

Fin  de la naïveté envers la Chine ! (Macron)

 

Il est assez curieux que Macron ait  décidée de monter le ton vis-à-vis de la Chine en déclarant lors du conseil européen que le temps de la naïveté envers la Chine était terminé. Sans doute une conséquence aussi de la proximité des sélections européennes. Des élections qui contraignent le pouvoir en place à revoir ses positions dans le cadre des relations commerciales internationales. Autre exemple, celui des États-Unis. Macron vient aussi d’affirmer que le projet d’accord commercial avec les États-Unis et l’union économique était obsolète, le fameux TIPP et qu’il convenait de reprendre totalement la discussion et surtout d’exclure l’agriculture. Pour la Chine, ce qui est actuellement en cause c’est la facilité avec laquelle ce pays pénètre aussi bien le marché des biens européen, les infrastructures ou encore les technologies. Mais il y a une certaine contradiction de la France a exigé par exemple une ouverture des marchés publics en Chine ou encore un accès aux infrastructures. Deux domaines fermés aux investissements étrangers, comme aux États-Unis d’ailleurs ! Car dans le même temps, la France laisse des capitaux chinois pénétrer  des secteurs stratégiques comme par exemple l’aéroport de Toulouse voire demain peut-être aéroports de Paris. Le durcissement de Macron vise sans doute aussi à peser sur la chancelière Angela Merkel qui serait prête à accepter la technologie de téléphonie 5G Huawei pour rendre encore plus compétitive son industrie et notamment son secteur automobile. Et de plusieurs grosses entreprises allemandes ont déjà passé des accords avec la puissante société chinoise. En fait l’Europe elle-même se laisserait bien tenter par la Chine comme vient de le faire l’Italie qui laisse pénétrer les capitaux chinois dans le secteur des infrastructures de transport. La position est cependant ambiguë car jusqu’alors ni le Royaume-Uni, ni l’Allemagne ni la France ne se sont opposés clairement à la technologie 5G de Huawei comme l’ont fait les États-Unis qui craignent non seulement une domination technologique mais aussi des risques d’espionnage. Devant les hésitations de l’union européenne le chef de l’État américain a d’ailleurs mis en demeure l’Allemagne de s’opposer aux constructeurs chinois de téléphonie en menaçant de décider des taxes sur les importations d’automobiles allemandes.

Carlos Ghosn en prison : la naïveté du gouvernement

Carlos Ghosn en prison : la naïveté du gouvernement

Dans l’affaire Ford Aquitaine comme dans l’affaire Carlos Ghosn, le pouvoir politique montre son impuissance. Ces deux dossiers ne sont pas évidemment de même nature et de même ampleur. Pour Ford Aquitaine, le ministre de l’économie et même Macron hier se contentent de dénoncer l’attitude de la direction de Ford. Mais Ford tient bon, ne veut pas de reprise de son entreprise et a engagé un plan social. Pour Renault l’attitude française est encore plus pathétique. On fait semblant de croire qu’il s’agit d’une affaire personnelle entre les autorités fiscales et Carlos Ghosn alors qu’il s’agit d’une bataille de pouvoir pour savoir qui de la France ou du Japon va maîtriser l’alliance et les entreprises qui la composent. Ce qui est engagé c’est la déstabilisation de cette alliance est même de Renault par le gouvernement japonais qui a montré une grand rigueur judiciaire à l’égard d’un patron français mais qui a épargné tous les responsables japonais de la catastrophe de Fukushima.  Les pouvoirs publics français seraient bien naïfs de croire que l’affaire Carlos Ghosn se limite à une fausse déclaration de revenus voir à quelques détournements de fonds. En effet il est vraisemblable qu’en prison depuis le 19 novembre, il  va rester pour de nombreuses semaines voir de nombreux mois et cela tant qu’un accord n’aura pas été trouvé concernant le pilotage de l’alliance Renault Nissan. Pour résumer Nissan a été sauvé par Renault ne supporte plus d’être sous la coupe du constructeur français et réclame la direction de l’alliance ou bien son indépendance. Sans parler de la possibilité pour Nissan de racheter aussi Renault. Certes Carlos Ghosn n’est pas complètement blanc et  comme de nombreux patrons de multinationales il a eu une certaine tendance à confondre la caisse de l’entreprise avec son portefeuille (de manière officielle  ou officieuse)  Lundi, il sera soumis à une nouvelle épreuve : le bureau des procureurs doit choisir de l’inculper ou non, mais selon le quotidien économique Nikkei et d’autres grands médias japonais, la décision ne fait guère de doute. Carlos Ghosn, affirment-ils, va être poursuivi pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d’euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, devrait aussi être inculpé. Nissan ne sera pas épargné, le parquet jugeant que la responsabilité de l’entreprise est également engagée, car elle est l’entité ayant remis les rapports incriminés aux autorités boursières. Dans cette affaire, les rumeurs, spéculations, scénarios sont nombreux, et la parole officielle rare si ce n’est, au tout début, celle du patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, qui a d’emblée lâché son ancien mentor.Les procureurs ont pour l’instant communiqué à minima et la défense de Carlos Ghosn, menée par Motonari Ohtsuru, un ex-procureur spécialiste des grandes affaires financières, ne s’est pas publiquement exprimé. Tout juste sait-on que « le suspect Ghosn », comme l’a rebaptisé la presse nippone, nie toute malversation. « Il est dans un état d’esprit vaillant et combatif », souffle-t-on au siège de Renault, à Boulogne-Billancourt près de Paris, malgré les conditions spartiates de l’établissement où le Franco-libano-brésilien est détenu. Il s’occupe à lire livres et magazines quand il n’est pas interrogé par les enquêteurs. Chez Nissan, la mise à l’écart de Ghosn a comme libéré la parole et les frustrations ont éclaté au grand jour, transpirant dans les médias japonais où « M. Ghosn et l’Etat français (actionnaire de Renault) sont le diable », résume un analyste du secteur, Takaki Nakanishi. On voit là, dit-il, l’opportunité de « re-japoniser » le groupe et de revoir les termes du partenariat. Le dossier juridique est accessoire, ce n’est qu’un prétexte. En effet on ne peut justifier  le maintien prolongé de Carlos Ghosn en prison par la sévérité de la justice japonaise. Rappelons par exemple que dans l’affaire du scandale de Fukushima, aucun responsable japonais climat aucun n’a été inquiété !

« Naïveté » des autorités belges : mea culpa de Michel Sapin

« Naïveté » des autorités belges : mea culpa de Michel Sapin

 

Mea culpa de Michel Sapin à propos de ses déclarations scandaleuses concernant la naïveté belge à l’égard du terrorisme. Mea  culpa toutefois nuancé puisque Michel Sapin considère que ses déclarations ont été déformées par la presse (ben voyons !)!  Michel Sapin qui n’avait  pas hésité à accuser la Belgique de naïveté face aux dangers du communautarisme. Pire, il a défini la politique à suivre pour remédier à ce phénomène. Comme si la France avait réussi quoi que ce soit dans la lutte contre l’intégrisme. Or dans la plupart des villes françaises des banlieues entières se sont communautarisées. Un Communautarisme véritable terreau du radicalisme. Des zones de non-droit abandonnées autant par l’État que par les collectivités locales. Des quartiers où la paix sociale a été achetée contre l’autorisation tacite de mettre en place des économies parallèles reposant sur des trafics en tout genre en particulier sur le trafic de drogue. La Belgique a sans doute des responsabilités mais la France tout autant sinon davantage. Pratiquement aucune grande ville en France n’échappe à ce phénomène de concentration des communautés autorisées, suscitées  et même soutenues  financièrement. Pour Michel sapin exemple type de l’oligarchie  incompétent et  irresponsable, plus c’est gros plus ça passe. Comme la version du chômage qu’il n’a cessé de pronostiquer pendant des années. Il y a sans doute longtemps que Michel sapin n’a pas mis les pieds dans une banlieue sensible. C’est tout le drame de petits bourgeois du parti socialiste coupés depuis longtemps de toutes les réalités économiques, sociales et sociétales. De tels propos scandaleux font évidemment le lit du front national qui se nourrit surtout du déni de réalisme du gouvernement et surfe sur la vague du populisme. Du TS Le ministre français des Finances Michel Sapin a en effet estimé mardi que la classe politique belge avait péché par « naïveté » en laissant se développer un bastion islamiste à Molenbeek, la commune où étaient basés plusieurs membres du commando responsable des attentats de novembre à Paris. « Quand un quartier est en danger de se communautariser, on doit agir », a-t-il dit sur LCI, après que la Belgique a été frappée à son tour par des attentats islamistes qui ont fait au moins 30 morts. Prié de dire si la Belgique n’avait pas été trop tolérante face au développement du communautarisme à Molenbeek, Michel Sapin a répondu : « Je ne sais pas s’il faut dire la Belgique en tant que telle mais je pense qu’il y a eu une volonté ou une absence de volonté de la part de certains responsables politiques, peut-être par envie de bien faire, peut-être par sentiment que, pour permettre une meilleure intégration, il faut laisser des communautés se développer, peut-être aussi une forme de naïveté. » « Mais nous savons, et la France le sait peut-être plus encore que d’autres (…), que ce n’est pas la bonne solution et que lorsqu’un quartier hier, aujourd’hui, est en danger de se communautariser, on doit agir », a-t-il ajouté. Pour le ministre, « on doit agir par une politique de la ville, par une politique d’intégration, par l’école, par la langue, tout ce qui fait qu’on appartient, quelle que soit son origine, quelle que soit sa religion, à la communauté française. » Des propos qui confirment qu’il y a bien longtemps que Michel Sapin n’a pas mis les pieds dans les quartiers sensibles qui concernent la plupart des grandes villes.

Sapin et la « naïveté » belge face au communautarisme : une condescendance scandaleuse

Sapin et la   »naïveté » belge face au communautarisme : une condescendance scandaleuse

 

Plus gonflé que Sapin tu meurs !  Michel Sapin qui n’a pas hésité à accuser la Belgique de naïveté face aux dangers du communautarisme. Pire, il a défini la politique à suivre pour remédier à ce phénomène. Comme si la France avait réussi quoi que ce soit dans la lutte contre l’intégrisme. Or dans la plupart des villes françaises des banlieues entières se sont communautarisées. Un Communautarisme véritable terreau du radicalisme. Des zones de non-droit abandonnées autant par l’État que par les collectivités locales. Des quartiers où la paix sociale a été achetée contre l’autorisation tacite de mettre en place des économies parallèles reposant sur des trafics en tout genre en particulier sur le trafic de drogue. La Belgique a sans doute des responsabilités mais la France tout autant sinon davantage. Pratiquement aucune grande ville en France n’échappe à ce phénomène de concentration des communautés autorisées, suscitées  et même soutenues  financièrement. Pour Michel sapin exemple type de l’oligarchie  incompétent et  irresponsable, plus c’est gros plus ça passe. Comme la version du chômage qu’il n’a cessé de pronostiquer pendant des années. Il y a sans doute longtemps que Michel sapin n’a pas mis les pieds dans une banlieue sensible. C’est tout le drame de petits bourgeois du parti socialiste coupés depuis longtemps de toutes les réalités économiques, sociales et sociétales. De tels propos scandaleux font évidemment le lit du front national qui se nourrit surtout du déni de réalisme du gouvernement et surfe sur la vague du populisme. Du TS Le ministre français des Finances Michel Sapin a en effet estimé mardi que la classe politique belge avait péché par « naïveté » en laissant se développer un bastion islamiste à Molenbeek, la commune où étaient basés plusieurs membres du commando responsable des attentats de novembre à Paris. « Quand un quartier est en danger de se communautariser, on doit agir », a-t-il dit sur LCI, après que la Belgique a été frappée à son tour par des attentats islamistes qui ont fait au moins 30 morts. Prié de dire si la Belgique n’avait pas été trop tolérante face au développement du communautarisme à Molenbeek, Michel Sapin a répondu : « Je ne sais pas s’il faut dire la Belgique en tant que telle mais je pense qu’il y a eu une volonté ou une absence de volonté de la part de certains responsables politiques, peut-être par envie de bien faire, peut-être par sentiment que, pour permettre une meilleure intégration, il faut laisser des communautés se développer, peut-être aussi une forme de naïveté. » « Mais nous savons, et la France le sait peut-être plus encore que d’autres (…), que ce n’est pas la bonne solution et que lorsqu’un quartier hier, aujourd’hui, est en danger de se communautariser, on doit agir », a-t-il ajouté. Pour le ministre, « on doit agir par une politique de la ville, par une politique d’intégration, par l’école, par la langue, tout ce qui fait qu’on appartient, quelle que soit son origine, quelle que soit sa religion, à la communauté française. » Des propos qui confirment qu’il y a bien longtemps que Michel Sapin n’a pas mis les pieds dans les quartiers sensibles qui concernent la plupart des grandes villes française




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