Archive pour le Tag 'mythe'

Pollution–Le mythe du carburant durable pour l’aviation

Pollution–Le mythe du carburant durable pour l’aviation

En prévision de la décarbonation vers 2050, le lobby de l’aviation réclame qu’on lui attribue de façon privilégiée du carburant durable. Tout en saluant les efforts faits, Willie Walsh, directeur de l’Association internationale du transport aérien (Iata), juge que cela ne suffira pas à combler les besoins de l’aviation. Et il pointe notamment les conflits d’usage avec les autres secteurs, estimant qu’il faut qu’une part plus importante des carburants renouvelables produits à travers le monde doit revenir au transport aérien, si celui-ci veut être en mesure d’atteindre son objectif de zéro émission nette en 2050.
D’abord on peut effectivement discuter de la priorité à accorder à l’aviation par rapport à des besoins plus essentiels pour une majorité de la population. Ensuite utiliser du carburant même qualifié de vert ne changera pas grand-chose aux émissionx polluantex. Du coup ,la proposition du lobby aérien apparaît particulièrement corporatiste et irréaliste vis à vis de l’objectif de 2050.

Si les avions sont aujourd’hui cinq fois plus efficaces du point de vue énergétique qu’il y a 50 ans, le trafic a été multiplié par 13. L’avion vert est-il la solution pour décarboner le secteur de l’aviation d’ici 2050 et participer à la baisse des émissions du secteur ?

Le secteur de l’aviation est responsable de 2 à 3 % des émissions de CO2 dans le monde. 95 % des émissions de carbone et de gaz à effets de serre sont produits pendant l’exploitation de ce produit, la partie liée à la fabrication et au démantèlement de l’avion est marginale, moins de 5 %. Sur les bases du réchauffement climatique récent, entre 2000 et 2018 l’aviation a été responsable de 5 à 6 % de la hausse du forçage radiatif. L’organisation de l’aviation civile internationale s’est fixé un objectif de neutralité d’ici 2050. Mais l’aviation a-t-elle les technologies opérationnelles pour mettre en place cette décarbonation ? Carburants durables, ou biocarburants, avions à hydrogène ou électrifiés, ces solutions technologiques pourront-elles répondre à l’urgence climatique ?
Des prévisions industrielles tablent sur une croissance forte du trafic, de 3 ou 3,5 %. Cette croissance est-elle compatible avec les Accords de Paris ?

La décarbonation Total paraît un peu illusoire. Certeson compte notamment sur le développement de moteurs qui consommeront 20% de moins qu’aujourd’hui, à l’électrification et à l’utilisation de matériaux plus légers dans l’ensemble de ses équipements.

Mais de nombreux expert conteste les mythes de la décarbonation du secteur de l’aviation, considérant que l’avion est un moyen de transport injuste, et que l’arrêter a un impact fort et accessible à tous.

Environnement–Le mythe du carburant durable pour l’aviation

Environnement–Le mythe du carburant durable pour l’aviation

En prévision de la décarbonation vers 2050, le lobby de l’aviation réclame qu’on lui attribue de façon privilégiée du carburant durable. Tout en saluant les efforts faits, Willie Walsh, directeur de l’Association internationale du transport aérien (Iata), juge que cela ne suffira pas à combler les besoins de l’aviation. Et il pointe notamment les conflits d’usage avec les autres secteurs, estimant qu’il faut qu’une part plus importante des carburants renouvelables produits à travers le monde doit revenir au transport aérien, si celui-ci veut être en mesure d’atteindre son objectif de zéro émission nette en 2050.
D’abord on peut effectivement discuter de la priorité à accorder à l’aviation par rapport à des besoins plus essentiels pour une majorité de la population. Ensuite utiliser du carburant même qualifié de vert ne changera pas grand-chose aux émissionx polluantex. Du coup ,la proposition du lobby aérien apparaît particulièrement corporatiste et irréaliste vis à vis de l’objectif de 2050.

Si les avions sont aujourd’hui cinq fois plus efficaces du point de vue énergétique qu’il y a 50 ans, le trafic a été multiplié par 13. L’avion vert est-il la solution pour décarboner le secteur de l’aviation d’ici 2050 et participer à la baisse des émissions du secteur ?

Le secteur de l’aviation est responsable de 2 à 3 % des émissions de CO2 dans le monde. 95 % des émissions de carbone et de gaz à effets de serre sont produits pendant l’exploitation de ce produit, la partie liée à la fabrication et au démantèlement de l’avion est marginale, moins de 5 %. Sur les bases du réchauffement climatique récent, entre 2000 et 2018 l’aviation a été responsable de 5 à 6 % de la hausse du forçage radiatif. L’organisation de l’aviation civile internationale s’est fixé un objectif de neutralité d’ici 2050. Mais l’aviation a-t-elle les technologies opérationnelles pour mettre en place cette décarbonation ? Carburants durables, ou biocarburants, avions à hydrogène ou électrifiés, ces solutions technologiques pourront-elles répondre à l’urgence climatique ?
Des prévisions industrielles tablent sur une croissance forte du trafic, de 3 ou 3,5 %. Cette croissance est-elle compatible avec les Accords de Paris ?

La décarbonation Total paraît un peu illusoire. Certeson compte notamment sur le développement de moteurs qui consommeront 20% de moins qu’aujourd’hui, à l’électrification et à l’utilisation de matériaux plus légers dans l’ensemble de ses équipements.

Mais de nombreux expert conteste les mythes de la décarbonation du secteur de l’aviation, considérant que l’avion est un moyen de transport injuste, et que l’arrêter a un impact fort et accessible à tous.

Le mythe du carburant durable pour l’aviation

Le mythe du carburant durable pour l’aviation

En prévision de la décarbonation vers 2050, le lobby de l’aviation réclame qu’on lui attribue de façon privilégiée du carburant durable. Tout en saluant les efforts faits, Willie Walsh, directeur de l’Association internationale du transport aérien (Iata), juge que cela ne suffira pas à combler les besoins de l’aviation. Et il pointe notamment les conflits d’usage avec les autres secteurs, estimant qu’il faut qu’une part plus importante des carburants renouvelables produits à travers le monde doit revenir au transport aérien, si celui-ci veut être en mesure d’atteindre son objectif de zéro émission nette en 2050.
D’abord on peut effectivement discuter de la priorité à accorder à l’aviation par rapport à des besoins plus essentiels pour une majorité de la population. Ensuite utiliser du carburant même qualifié de vert ne changera pas grand-chose aux émissionx polluantex. Du coup ,la proposition du lobby aérien apparaît particulièrement corporatiste et irréaliste vis à vis de l’objectif de 2050.

Si les avions sont aujourd’hui cinq fois plus efficaces du point de vue énergétique qu’il y a 50 ans, le trafic a été multiplié par 13. L’avion vert est-il la solution pour décarboner le secteur de l’aviation d’ici 2050 et participer à la baisse des émissions du secteur ?

Le secteur de l’aviation est responsable de 2 à 3 % des émissions de CO2 dans le monde. 95 % des émissions de carbone et de gaz à effets de serre sont produits pendant l’exploitation de ce produit, la partie liée à la fabrication et au démantèlement de l’avion est marginale, moins de 5 %. Sur les bases du réchauffement climatique récent, entre 2000 et 2018 l’aviation a été responsable de 5 à 6 % de la hausse du forçage radiatif. L’organisation de l’aviation civile internationale s’est fixé un objectif de neutralité d’ici 2050. Mais l’aviation a-t-elle les technologies opérationnelles pour mettre en place cette décarbonation ? Carburants durables, ou biocarburants, avions à hydrogène ou électrifiés, ces solutions technologiques pourront-elles répondre à l’urgence climatique ?
Des prévisions industrielles tablent sur une croissance forte du trafic, de 3 ou 3,5 %. Cette croissance est-elle compatible avec les Accords de Paris ?

La décarbonation Total paraît un peu illusoire. Certeson compte notamment sur le développement de moteurs qui consommeront 20% de moins qu’aujourd’hui, à l’électrification et à l’utilisation de matériaux plus légers dans l’ensemble de ses équipements.

Mais de nombreux expert conteste les mythes de la décarbonation du secteur de l’aviation, considérant que l’avion est un moyen de transport injuste, et que l’arrêter a un impact fort et accessible à tous.

Environnement-Le mythe du lithium « dit vert »

Environnement-Le mythe du lithium « dit vert »

L’extraction de lithium : une technique gourmande en énergie et en eau, Il est pourtant présenté comme la ressource verte par excellence puisque indispensable actuellement dans les batteries.( extrait dun papier de la Tribune)


« Il faut arrêter avec le mythe de la mine propre ! Tout ça c’est de la communication et du flan. On ne sait pas extraire de la matière du sous-sol de façon propre car, une mine, ça implique toujours à côté une grosse usine chimique de transformation, ce qui entraîne une exploitation, et à terme une pollution, de l’eau et des quantités importantes de déchets qu’on ne sait pas gérer », s’est insurgé Antoine Gatet, vice-président de France nature environnement (FNE).

Actuellement, bien que des alternatives apparaissent, le lithium est obtenu uniquement dans des mines de roche ou par évaporation de saumure. Extraire le lithium des roches est la technique utilisée, notamment en Australie, premier producteur au monde, et en Chine. Pour cela, il est nécessaire dans un premier temps de les broyer. De l’eau est ensuite ajoutée pour former une pâte qui sera placée dans un réservoir où de l’air insufflé permet de séparer le lithium de la roche.

Après filtration, la poudre de lithium obtenue est encore raffinée. Elle est ainsi chauffée à une température pouvant atteindre jusqu’à 1.000 degrés. Des produits chimiques et de l’eau sont ensuite ajoutés avant filtrage, peut-on lire dans un article de 2020 de la revue spécialisée Minerals Engineering.

Le processus, qui prend entre un et deux mois, est coûteux du fait de sa forte consommation énergétique. En outre, l’utilisation d’eau et de produits chimiques la rend peu respectueuse de l’environnement.

Dans le « triangle du lithium », constitué par les déserts de sel d’Argentine, de Bolivie et du Chili qui abritent les plus grands gisements de lithium identifiés au monde, le métal se trouve dans la saumure, un mélange d’eau et de sels.

Pour l’extraire, il faut pomper la saumure des profondeurs puis la placer dans des bassins géants afin que l’eau s’évapore. Une fois les sels solidifiés, ils vont tomber au fond des piscines après « 12, 14 ou 16 mois » en fonction des conditions climatiques, explique à l’AFP Corrado Tore, hydrogéologue de l’entreprise chilienne de lithium SQM.

La solution aqueuse obtenue est ensuite transférée vers une autre usine, d’où sortira, après filtration et ajout de produits chimiques, du carbonate de lithium et, dans certains cas, de l’hydroxyde. Bien que moins onéreuse, cette méthode d’extraction est également lente et surtout consommatrice de grandes quantités d’eau.

Des alternatives à l’extraction dans des mines ou par évaporation de saumure apparaissent néanmoins. Connues sous le nom d’ « extraction directe », ces techniques, en cours de développement, pourraient accélérer la production de lithium et réduire son empreinte environnementale.

Au Chili, SQM (une des deux entreprises autorisées à exploiter le désert d’Atacama d’où sont extraits 26% de la production mondiale) dit ainsi puiser en 2022 près de 400.000 litres d’eau par heure pour les besoins de son usine. Une inspection sur son site en 2013 avait révélé qu’un tiers des caroubiers, arbre rustique en raison de ses racines profondes, étaient morts, à cause du manque d’eau, a révélé ensuite une étude.

Le mythe du lithium « dit vert »

Le mythe du lithium « dit vert »

L’extraction de lithium : une technique gourmande en énergie et en eau, Il est pourtant présenté comme la ressource verte par excellence puisque indispensable actuellement dans les batteries.( extrait dun papier de la Tribune)


« Il faut arrêter avec le mythe de la mine propre ! Tout ça c’est de la communication et du flan. On ne sait pas extraire de la matière du sous-sol de façon propre car, une mine, ça implique toujours à côté une grosse usine chimique de transformation, ce qui entraîne une exploitation, et à terme une pollution, de l’eau et des quantités importantes de déchets qu’on ne sait pas gérer », s’est insurgé Antoine Gatet, vice-président de France nature environnement (FNE).

Actuellement, bien que des alternatives apparaissent, le lithium est obtenu uniquement dans des mines de roche ou par évaporation de saumure. Extraire le lithium des roches est la technique utilisée, notamment en Australie, premier producteur au monde, et en Chine. Pour cela, il est nécessaire dans un premier temps de les broyer. De l’eau est ensuite ajoutée pour former une pâte qui sera placée dans un réservoir où de l’air insufflé permet de séparer le lithium de la roche.

Après filtration, la poudre de lithium obtenue est encore raffinée. Elle est ainsi chauffée à une température pouvant atteindre jusqu’à 1.000 degrés. Des produits chimiques et de l’eau sont ensuite ajoutés avant filtrage, peut-on lire dans un article de 2020 de la revue spécialisée Minerals Engineering.

Le processus, qui prend entre un et deux mois, est coûteux du fait de sa forte consommation énergétique. En outre, l’utilisation d’eau et de produits chimiques la rend peu respectueuse de l’environnement.

Dans le « triangle du lithium », constitué par les déserts de sel d’Argentine, de Bolivie et du Chili qui abritent les plus grands gisements de lithium identifiés au monde, le métal se trouve dans la saumure, un mélange d’eau et de sels.

Pour l’extraire, il faut pomper la saumure des profondeurs puis la placer dans des bassins géants afin que l’eau s’évapore. Une fois les sels solidifiés, ils vont tomber au fond des piscines après « 12, 14 ou 16 mois » en fonction des conditions climatiques, explique à l’AFP Corrado Tore, hydrogéologue de l’entreprise chilienne de lithium SQM.

La solution aqueuse obtenue est ensuite transférée vers une autre usine, d’où sortira, après filtration et ajout de produits chimiques, du carbonate de lithium et, dans certains cas, de l’hydroxyde. Bien que moins onéreuse, cette méthode d’extraction est également lente et surtout consommatrice de grandes quantités d’eau.

Des alternatives à l’extraction dans des mines ou par évaporation de saumure apparaissent néanmoins. Connues sous le nom d’ « extraction directe », ces techniques, en cours de développement, pourraient accélérer la production de lithium et réduire son empreinte environnementale.

Au Chili, SQM (une des deux entreprises autorisées à exploiter le désert d’Atacama d’où sont extraits 26% de la production mondiale) dit ainsi puiser en 2022 près de 400.000 litres d’eau par heure pour les besoins de son usine. Une inspection sur son site en 2013 avait révélé qu’un tiers des caroubiers, arbre rustique en raison de ses racines profondes, étaient morts, à cause du manque d’eau, a révélé ensuite une étude.

Automobiles made in France: le mythe

Automobiles made in France: le mythe

Beaucoup ont critiqué les délocalisations dans l’industrie automobile au point de remettre en cause les voitures « made in France » ; En réalité le « made in France » est une fiction puisque la mondialisation a permis l’éclatement des processus de production ; tout cela grâce essentiellement à la sous-tarification du transport. En fait, les voitures dites françaises ne le sont qu’à 25 ou 30%. Un phénomène qui ne touche pas seulement l’automobile mais l’ensemble de l’industrie. 

La crise que nous vivons dans les pays développés est mal vécue du fait de l’incapacité des autorités politiques à la comprendre et/ou à l’expliquer ; Il s’agit d’une crise complexe aux multiples interactions à dimension économique bien sûr mais aussi sociale et culturelle. Une crise à caractère systémique qui fait éclater les références anciennes qui fondaient nos analyses et nos certitudes. Ainsi par exemple, la plupart s’offusquent de la désindustrialisation française, non sans raison eu égard aux conséquences sur le chômage ; du coup, on s’arqueboutent sur la défense des entreprises françaises ou sur les produits français. Or il y a des années que le « made in France » est un concept dépassé.

On assiste depuis longtemps à une restructuration complète des processus de processus de production. La chaîne des valeurs ajoutées peut en effet être découpée en différentes tâches dans un processus de fragmentation toujours plus fin. Grâce à  la baisse des coûts de communication au niveau international de plus en plus d’opérations de production devienne délocalisables. L’externalisation de certains maillons de la chaine de production permet de profiter de coûts plus bas dans des pays dont les charges sociales, fiscales et environnementales sont très inférieures à celles des pays développés. Il y a longtemps que l’industrie automobile a donné l’exemple puisque ce que nous appelons une voiture française ne comprend en fait que de l’ordre de 25 à 30% de productions réellement françaises. Les usines de nos grandes marques ne sont en réalité que des centres d’assemblage de pièces pour l’essentiel fabriquées ailleurs notamment à l’étranger. 

Un « made in France » obsolète  

Pour considérer un produit « made in France », il suffit d’introduire 45% de valeur ajoutée locale dans le dit-produit. Or cette valeur appréciée de manière monétaire n’est pas pertinente pour mesurer la réalité de la part française dans le produit ; Exemple : une ancienne usine de fabrication de niveau de maçon qui précédemment fabriquait entièrement cet outil a décidé de délocaliser totalement sa production en Asie. Le support du niveau (en métal) et la bulle (en plastique) sont achetés séparément pour un  prix total de 2 euros. La société se limite désormais à visser cette bulle sur le support, une opération qui demande environ 15 secondes. Comme le prix de ce niveau est de 3 euros, on considère que les 45% de valeur ajoutée française sont atteints et le produit porte le label « made in France ». C’est le même principe pour l’automobile, toute l’industrie et même l’ensemble de l’économie. Pour mesurer les échanges de manière pertinente, on ne peut donc se fier aux traditionnels outils sectoriels. Ainsi l’agriculture est présentée sectoriellement comme un eldorado pour l’exportation, en réalité quand on fait une balance consolidée des imports exports agricoles intégrant l’énergie, les matériels, les produits chimiques, les engrais, la balance est un peu excédentaire, sans plus. La complexification des processus de production et de distribution rend caduques les approches sectorielles anciennes. Seules la balance commerciale rend compte globalement de la différence de ce qui est importé et de ce qui est exporté. Il serait sans doute possible de systématiser l’approche de balances de commerciales consolidées mais il n’est pas certain que les lobbies apprécient cette évolution statistique qualitative. 

Le rôle primordial du transport dans la mondialisation 

L’indigence des coûts de transport permet en fait de contracter l’espace mondial par le temps. C’est la fonction  du transport. Cette contraction de l’espace par le temps est d’autant plus importante que les modes sont plus performants (vitesse, capacité, qualité). Un transport structurellement sous tarifé et qui doit reposer sur les principes de libéralisation totale. C’est fait depuis longtemps dans le maritime, depuis plus récemment dans le transport aérien, c’est largement en cours dans le transport routier (notamment avec la libéralisation du cabotage européen), c’est en cours pour le rail. Cette sous tarification est évidemment nuisible aux entreprises de transport dont le taux de rentabilité a toujours été très bas (d’où des faillites retentissantes dans tous les modes, tous les pays et les plus grandes compagnies). A titre d’exemple le coût de transport d’un conteneur 20 pieds de Hong Kong à Rotterdam n’est pas plus important que le coût de transport par camion de Paris à Marseille. Des coûts qui de toute façon ne représentent que quelques % de la valeur de la marchandise en moyenne (les écarts autour de cette moyenne sont évidemment importants selon qu’il s’agit de transporter un produit comme la paille- à faible valeuer ajoutée- ou des ordinateurs -à haute valeur ajoutée-). Une autre régulation visant à mieux harmoniser  les coûts fiscaux, sociaux et environnementaux devra nécessairement prendre en compte la dimension logistique et notamment le transport. Avec les transports et les télécommunications, tout ou presque devient délocalisables sauf certaines activités de services . 

Climat :, le mythe ,du, capitalisme, responsable » (Fanny Parise)

Climat : le mythe du capitalisme responsable » (Fanny Parise)

Dans Les Enfants gâtés. Anthropologie du mythe du capitalisme responsable (Payot), un livre vivifiant pour la pensée, l’anthropologue Fanny Parise ausculte les thématiques de l’écoresponsabilité, mais aussi le « techno-rassurisme » pour mesurer la façon dont les individus s’en emparent. Pour elle, aucun doute, cette nouvelle croyance constitue une forme de faux-semblant qui évite une transformation profonde de nos habitudes. Rencontre. (Cet article est extrait de T La Revue n°12 – « Climat : Et si on changeait nous aussi ? », actuellement en kiosque).

Un livre intéressant qui traite notamment de la problématique des comportements face à la révolution environnementale. Un livre toutefois marqué par une certaine obsession anticapitaliste et un certain flou concernant la consommation. Bref un ouvrage de sociologue plus militant que scientifique NDLR

Pourquoi avez-vous fait le choix de travailler sur ce que vous appelez dans le livre « le mythe du capitalisme responsable » qui serait en fait une lubie « d’enfants gâtés » ?
Fanny Parise Le choix n’est pas réellement un choix. En tant qu’anthropologue, je travaille sur des objets d’études issus de rencontres et des mouvements qui me font face. À l’origine, je suis spécialisée dans les croyances et ce qui meut les individus qui croient et je me suis ensuite tournée vers une anthropologie de la consommation et de l’innovation. De fil en aiguille, j’ai travaillé sur les objets et les habitudes de consommation des classes moyennes supérieures et des classes supérieures. S’intéresser aux objets permet de bien comprendre le fonctionnement d’une société tout entière, ses jeux de pouvoir et ses tendances à venir. C’est en m’intéressant à la question de la consommation émergente et aux nouvelles manières de percevoir la consommation que j’ai découvert une zone de tension, intéressante par essence pour l’anthropologue, puisque les individus qui étaient les promoteurs des nouvelles habitudes de consommation étaient à cheval sur la décroissance et le militantisme de la société de consommation qui visait à consommer moins, mais mieux. Entre ces deux catégories d’individus, il y a une grande différence. Chez ceux qui voulaient consommer moins et mieux, je me suis aperçue que leur posture était plus une vue de l’esprit qu’une réalité.

Qu’entendez-vous par « vue de l’esprit » ?
F.P. Cela signifie que ces personnes ont l’intime conviction de consommer moins. Cependant, en tant qu’observatrice extérieure, je me suis rendu compte qu’ils ne consommaient pas forcément moins. C’est cela qui m’a amenée à resserrer mon sujet d’étude sur ces individus qui ne veulent pas sortir de la société de consommation tout en cherchant des solutions pour consommer différemment. Ce sont ces tenants de l’écoresponsabilité qui sont aujourd’hui adressés par le marché.

Pourquoi les nommez-vous « les enfants gâtés » et qui sont-ils ?

F.P. Nous sommes tous plus ou moins partie prenante de ces enfants gâtés. Ce sont des individus qui continuent de penser que leur quotidien et leur mode de vie ne vont pas être bouleversés par la transition environnementale à l’œuvre. Ce sont des individus qui ont le temps et un peu d’argent pour pouvoir se poser des questions et essayer de faire différemment. Ces enfants gâtés pensent que c’est par une consommation qu’ils jugent plus éthique et plus responsable que la transition énergétique se fera. Cette population a souvent les meilleures intentions du monde, aime donner des conseils et son expertise, mais est aussi une population de croyants qui tombe dans les pièges qu’elle dénonce.
En parlant des enfants gâtés et de mythe du capitalisme responsable, vous semblez souligner que tout ce discours contient une dimension marketing forte afin de préserver les choses telles qu’elles sont…

F.P. C’est exactement cela. L’un des objectifs du livre était de montrer comment le capitalisme s’est emparé des valeurs de « l’écoresponsabilité » pour créer le mythe du capitalisme responsable. Ce mythe est nourri par différentes fictions et un imaginaire publicitaire qui permet de porter la bonne parole. Cela crée une illusion : celle de ne plus être dans la surconsommation du siècle dernier. Une illusion totale – notamment chez celles et ceux qui espèrent la transition énergétique par la consommation responsable – puisque l’on observe une nouvelle phase d’équipement via des objets et des services responsables qui est en réalité contre-intuitive avec les bénéfices du fait de consommer moins.

Derrière cette logique du capitalisme responsable, il y a une forme de minimalisme ou de sobriété. Diriez-vous que dans cette idée du « on va tous s’y mettre » pour modifier notre façon de consommer afin de faciliter la transition énergétique il y a tout de même une piste à explorer ?
F.P. Ce qui est positif c’est le fait que de plus en plus d’individus prennent conscience du besoin urgent de faire quelque chose. Les petits gestes sont une première étape. Cela participe de l’acculturation à une nouvelle société. Le paradoxe se situe dans le fait que cette prise de conscience et cette action par les petits gestes maintiennent le collectif dans un statu quo. Ces petits pas étant éminemment insuffisants par rapport à ce qui devrait être fait. Aussi, cette approche est une forme de pied de nez du capitalisme car elle permet de maintenir nos sociétés à flot et de promettre la continuité par le changement.
Les individus ne sont pas responsables de cela et ne sont pas à blâmer car la peur du changement est une constante humaine quelles que soient les sociétés et les époques. L’idée du capitalisme responsable permet un microdéplacement de nos habitudes de vie avec une minimisation de la contrainte par rapport au changement qu’il y a face à nous. Réponse ambivalente donc. Car le positif de la démarche est quelque peu annihilé par le récit collectif du capitalisme responsable qui s’institue comme nouvelle norme auprès des classes moyennes et supérieures et modère profondément le changement possible.

Certains avancent l’idée de l’invention d’un « ecological way of life ». Ces petits pas ne sont-ils pas une première pierre ? Modifier les petits récits avant les plus grands, en quelque sorte.
F.P. C’est une version utopique qui verra peut-être le jour. Cependant l’anthropologue ne fait pas de futurologie. L’observation démontre que ces petits gestes servent surtout à rendre vivable et à nouveau désirable un avenir que l’on pressent compliqué. Or, rendre désirable quelque chose n’a jamais engendré un changement en profondeur. Le rôle de l’anthropologue est de rappeler que le changement ne se fait jamais par la facilité. Si les actes à réaliser pour réussir le tournant majeur de la transition écologique sont trop simples à réaliser, alors cela signifie certainement qu’ils ne sont pas adaptés à la gravité de la situation.

Diriez-vous qu’une nouvelle fracture est en train de naître dans la société entre ceux qui font ces petits gestes, ceux qui ne peuvent pas les faire et ceux qui pensent que ce n’est pas du tout la bonne manière d’aborder le problème ?
F.P. Je ne raisonne pas en termes de fracture ou d’« archipélisation » de la société. En revanche, il y a deux lectures possibles de la réalité. La première est celle d’une ethnicisation du collectif où l’on a l’apparence que les classes sociales s’effacent au profit d’entailles verticales dans le corps social construit autour de styles de vie ou de totems qui vont être fédérateurs. Cela donnant l’impression, que l’on soit riche ou pauvre, de partager un imaginaire commun : les exemples de la seconde main et des circuits courts étant les plus parlants. Toutefois, dans le réel, cela induit une aggravation de la facture sociale.


Comment analysez-vous le besoin de recherche d’un nouveau mythe ?

F.P. Le mythe du capitalisme responsable est un mythe réformiste et qui propose d’adapter le système de croyances du passé aux évolutions de la société. En pratique, il se heurte à des imaginaires plus radicaux qui eux sont des militants du changement. Le capitalisme responsable s’adapte donc à son époque mais il risque d’être rapidement confronté à ses limites si d’aventure les innovations technologiques et énergétiques attendues qui sont censées lui permettre d’advenir plus vite ne surviennent pas ou mettent plus de temps que prévu à émerger.


L’un des mots que l’on a beaucoup entendus ces derniers mois est le mot « sobriété ». Est-il l’un des vocables favoris des enfants gâtés
?
F.P. Complètement. La sobriété c’est un signe de prestige social car la sobriété contrainte et la sobriété choisie ne recouvrent pas les mêmes réalités. Les images renvoyées par l’une et l’autre sont très différentes. L’image de la sobriété choisie peut charrier avec elle une violence sociale symbolique forte. La sobriété est une forme d’idéologie qui donne du sens aux pratiques et aux représentations des individus. Elle s’impose comme une forme d’injonction comme a pu l’être celle du bonheur il y a quelques années.

« Métavers: Mythe ou réalité ?

« Métavers: Mythe ou réalité ?

 

Le métavers, prochaine génération d’Internet, pourrait rebattre les cartes du numérique estime un papier du Monde de Vincent fagot.

Doublure numérique du monde physique, cet univers virtuel qui permettra d’accéder à une multitude de services attire les géants du Web comme les nouveaux entrants.

Aux dires de cet article, métavers devrait bouleverser Internet et même toute la société. Le problème, c’est que cet article n’est guère convaincant sur aussi bien sur la nature que l’ampleur phénomène.On se demande si certains pour ne pas être considéré comme rétrograde ne pratique pas la fuite en avant pseudo-moderniste. Il faudra d’autres arguments pour convaincre de l’intérêt économique et sociétal de la dite révolution NDLR

 

 

 « Métavers » : dans le monde des technologies, c’est le mot qui fait le buzz. De Microsoft à Nvidia, de Tencent à Epic Games (éditeur du jeu à succès Fortnite), nombreux sont les acteurs qui ont récemment manifesté leur volonté de participer activement à l’élaboration de ce qui s’annonce comme la prochaine génération d’Internet. Dans cet espace numérique du futur, chacun, à travers un avatar, sera plongé dans un univers virtuel et pourra accéder à une quantité infinie de services : jouer avec des amis, les rejoindre pour assister à un concert ou voir un film, participer avec des collègues à une réunion, essayer une automobile ou visiter son prochain appartement…

Plus que tout autre, un événement a donné de l’épaisseur à cette vision : fin octobre, Facebook a décidé de rebaptiser sa maison mère « Meta ». Une manière de graver dans le marbre son ambition de faire basculer ses utilisateurs dans cette dimension futuriste.

L’entreprise de Mark Zuckerberg n’est pas la première à faire ce pari. A la tête d’Epic Games, Tim Sweeney est peut-être le théoricien le plus aiguisé du métavers. Surtout, il a fait de Fortnite une des esquisses les plus abouties de ce que pourrait être ce nouvel espace numérique, un terrain de jeu virtuel ouvert à d’autres développeurs qui peuvent y proposer leurs expériences. Ce qui a par exemple permis, en avril 2020, au rappeur Travis Scott d’y réunir plusieurs millions de spectateurs pour une série de concerts en ligne.

Les professionnels ont bien vu l’intérêt de s’emparer de cette technologie. Des marques de vêtements ou de voitures pour y faire la promotion de leurs produits, des acteurs culturels pour être présents sur ces nouvelles scènes, des entreprises pour en faire une extension de leurs espaces de travail, comme Accenture qui a créé, avec Microsoft, un « campus analogique » permettant à ses nouveaux collaborateurs à travers le monde de suivre un parcours d’intégration.

Maturité technologique

Cette avancée technologique soulève de nombreuses inquiétudes : sur l’isolement des individus dans un monde virtuel, sur la modération des contenus et la protection des données personnelles. Pour autant, l’arrivée à maturité d’un métavers abouti n’est qu’une question de temps. « C’est une évolution qui fait sens du point de vue historique et technologique », explique Frédéric Descamps, cofondateur et dirigeant de Manticore Games. Les outils de production de mondes virtuels élaborés ont été industrialisés par les acteurs du jeu vidéo ; les casques de réalité virtuelle et augmentée, même s’ils peinent encore à gagner le cœur du grand public, sont arrivés à un stade de maturité technologique ; les infrastructures (fibre, réseaux mobiles, cloud) sont présentes, elles devront seulement monter en puissance pour absorber le volume énorme de données que pourrait générer le métavers s’il devait être adopté massivement.

La grande intoxication par le mythe russe

La grande intoxication par le mythe russe

 

Inscrite depuis 2020 dans la Constitution russe, la glorification du rôle de l’URSS pendant la seconde guerre mondiale est utilisée par Vladimir Poutine pour justifier l’invasion de l’Ukraine. Une propagande datée directement héritée de l’époque soviétique.( papier « du Monde ».

L’un des mystères qui entourent l’invasion de l’Ukraine tient à l’absurdité apparente de la propagande russe. « Dénazification », lutte contre un gouvernement « pronazi »… L’agression, quels que soient ses buts réels, est invariablement mise en scène comme la guerre de libération d’un peuple ukrainien uni aux Russes « par des liens du sang » – selon les mots du président russe Vladimir Poutine prononcés le 21 février –, un peuple qui aurait « fait face à la montée de l’extrême droite nationaliste (…) rapidement développée en une russophobie agressive et en néonazisme ».

Le fait que de telles affirmations n’entretiennent aucun rapport avec la réalité, alors que le poids de l’extrême droite ukrainienne est aujourd’hui marginal, relève à ce point de l’évidence qu’on peut être tenté de les passer par pertes et profits. Quelle guerre n’entraîne pas son flot de mensonges ? Sauf qu’à tirer le fil de ce discours sur la longue durée, une autre évidence apparaît bientôt, dont on n’a peut-être pas mesuré toutes les implications : l’impossibilité dans laquelle se trouve désormais la Russie de se présenter au monde autrement que comme une puissance antinazie, tant le régime poutinien a fait de la victoire de 1945 contre le IIIe Reich le fondement de sa légitimité, voire de l’identité russe.

Une victoire par laquelle, disait Poutine en la commémorant le 9 mai 2021, « le peuple soviétique a (…) libéré les pays d’Europe de la peste brune ». Neuf ans plus tôt, le 9 mai 2012, il proclamait, dans les mêmes circonstances : « Notre pays (…) a offert la liberté aux peuples du monde entier. » C’est ce libérateur, cet héritier antinazi de l’URSS qui, le 24 février, est entré en Ukraine, poursuivant sa mission historique. Dans son intervention matinale à la télévision, ce jour-là, M. Poutine déclarait encore : « L’issue de la seconde guerre mondiale est sacrée. »

Dans un pays qui, en juillet 2020, a amendé sa Constitution en y introduisant la célébration de « la mémoire des défenseurs de la patrie » et l’interdiction de « minimiser la signification de [leur] héroïsme », il n’est pas étonnant qu’un rappel historique de cette nature apparaisse au cours de l’annonce d’une invasion, même si celle-ci n’a, en réalité, aucun rapport avec lui. Mais cela implique qu’il faut examiner la construction mémorielle qui se fait alors jour. Non pour y dégager ce qui formerait une cause unique des événements, mais parce qu’aucune explication ne vaudrait sans les replacer sur cet arrière-fond, alors que le régime poutinien ne cesse de le faire en célébrant la Grande Guerre patriotique, comme l’on disait en URSS et comme l’on dit toujours dans la Russie contemporaine.

5G : le mythe des ondes dangereuses ?

5G : le mythe des ondes dangereuses ?

 

OPINION.

 

On n’entrevoit probablement qu’à peine les applications qui seront demain rendues possibles par la 5G. Pourtant, son déploiement a suscité voilà quelques mois une levée de boucliers sans précédent, et la 5G fut pilonnée et accusée de tous les maux. Dernier écho en date: la 5G pourrait perturber les radioaltimètres des avions et provoquer paralysie aéroportuaire et incidents aériens. Crash en vue pour la 5G ou simple effet de manche interroge dans la Tribune Sébastien Point, physicien et ingénieur, spécialiste des sciences & technologies, président de la section Rayonnements non ionisants de la Société française de radioprotection.

Une information sur de potentielles interférences entre les ondes de la 5G et les radioaltimètres des avions a depuis peu contribué à ranimer les débats sur la pertinence de déployer la technologie 5G, laquelle technologie avait subi, il y a quelques mois, de violentes attaques d’une mouvance écoésotérique radicale qui y voyait un asservissement de l’humanité aux machines ou encore une immense catastrophe sanitaire à venir.

Ainsi, après s’être demandé si la 5G pouvait être dangereuse pour la santé des individus et non satisfaite sans doute d’avoir dépensé tant d’énergie à débattre de son éventuel impact environnemental, voilà qu’une partie de la presse se demande désormais si la 5G ne serait pas dangereuse pour… les avions. On lit ainsi, sur le site lechotouristique.com[1] , que des compagnies aériennes « pourraient être contraintes d’annuler, de retarder ou de détourner des vols dans les 46 zones américaines où se trouvent des tours 5G ».

Un avertissement qui ne date pas d’hier

En cause, la proximité des fréquences utilisées par les radioaltimètres des avions avec l’une des bandes de fréquences des émetteurs 5G. Sont rapportés sur de nombreux sites d’information en ligne les propos d’un porte-parole de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avertissant que « l’utilisation d’appareils 5G à bord des aéronefs pourrait conduire à des risques d’interférences conduisant à des erreurs potentielles sur les mesures d’altitude », ce qui serait critique lors des phases d’atterrissage et de décollage. Le site lesnumériques.com[2] insiste quant à lui sur le fait que l’avertissement ne date pas d’hier puisqu’aux Etats-Unis l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) « avait déjà alerté à ce sujet l’an dernier » et qu’« en France, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avait demandé en 2020 des analyses techniques supplémentaires avant l’allumage d’antennes 5G proches des aéroports ».

Néanmoins, comme le précise la FAA, « il n’a pas encore été rapporté d’exemples prouvés d’interférences dues aux réseaux de téléphonie sans fil au niveau international », et certains, à l’image du site nouvelles-du-monde.com[3], se demandent si tout cela n’est pas monté en épingle pour des raisons bassement politiques de concurrence entre l’Administration fédérale de l’aviation et la Commission fédérale des communications.

Quoiqu’il en soit, il y a fort à parier qu’une fois les ajustements techniques réalisés, cette histoire, qui relève de la compatibilité électromagnétique, un champ d’investigation scientifique bien encadré normativement et parfaitement connu des ingénieurs, finisse par ressembler à un simple trou d’air dans le déploiement de la 5G. Le fait qu’elle fasse les gros titres montre néanmoins que le débat n’est pas apaisé et qu’une certaine presse gagnerait peut-être à ce qu’il s’enflamme à nouveau. Car, faut-il le rappeler, aucune des accusations proférées à cors et à cris contre la 5G n’a jamais bénéficié de réel fondement, et toutes se sont révélées in fine appartenir au domaine de la croyance.

Exposition aux champs électromagnétiques

On a dit de la 5G qu’elle multiplierait l’exposition aux champs électromagnétiques par 10 ou 100 : ces allégations démagogiques n’avaient aucune chance d’être justes compte-tenu des lois qui régissent la physique des ondes, et effectivement les mesures réalisées en France par l’Agence nationale des fréquences ont confirmé que l’élévation du niveau de champ électrique à proximité des émetteurs 5G était tout à fait négligeable, les points les plus élevés étant toujours très en deçà des valeurs limites d’exposition. On a entendu que la 5G rendrait la vie définitivement impossible à tous les électrosensibles du monde, en dépit de l’évidence grandissante de la nature psychiatrique de cette maladie, dont j’ai montré ailleurs [4], qu’elle était très probablement une phobie spécifique.

On a affirmé que la 5G avait tué les oiseaux du parc Huygens, à La Hague… lesquels oiseaux avaient en réalité consommé des baies toxiques. On a dit de la 5G, sur la base de modèles numériques, qu’elle décimerait les insectes… Mais aucune observation in situ ne confirme les résultats de ces modélisations. On a dit de la 5G qu’elle décuplerait les consommations électriques, qu’elle favoriserait la surveillance de la population, et même qu’elle accélèrerait la transmission de la Covid-19, que certains activistes complotistes ont rebaptisé du doux nom de « syndrome d’hypertoxicité Covid-5G ». On a tout dit sur la 5G. Sauf peut-être l’essentiel : que nulle nation ne peut se permettre, à notre époque, de retarder volontairement son progrès scientifique, technologique et économique, sauf à accepter de devenir le spectateur de son propre devenir.

Des perspectives que l’on ne peut qu’entrevoir aujourd’hui

A ceux qui les développeront et les maitriseront, les nouveaux outils de communication, dont la 5G fait partie, offriront des perspectives que probablement l’on ne peut qu’entrevoir aujourd’hui : désenclavement culturel et économique de régions entières du globe sans besoin de réseaux routiers supplémentaires ; partages de données entre ingénieurs et chercheurs, sans nécessité de déplacer des dizaines ou des  centaines d’entre eux en un même lieu ; opérations ou consultations à distance, en réponse aux problèmes de désertification médicale. Sécurisation des grands axes routiers et des bâtiments, supervisés en temps réel.

 

Et après-demain, c’est l’exploration et la conquête des planètes de notre système solaire par des robots intelligents et interconnectés, puis par l’Homme, qui seront rendues possibles. Face à ces perspectives immenses pour l’avenir, cet épisode des interférences avec les radioaltimètres des avions est anecdotique et ne révèle rien d’autre qu’une énième tentative d’instrumentaliser les peurs de la 5G au profit de quelques-uns et au détriment du plus grand nombre.

_____________

[1] Aérien : la 5G est-elle dangereuse pour les avions ? (lechotouristique.com)

[2] La 5G pourrait-elle perturber le trafic aérien ? – Les Numériques (lesnumeriques.com)

[3] La préoccupation de la FAA concernant l’interférence des avions est-elle légitime ? – Nouvelles Du Monde (nouvelles-du-monde.com)

[4] Sébastien Point, La religion anti-ondes : comment médias et associations ont fabriqué les électrosensibles, 2021.

Attention au mythe du Big data

Attention au mythe du Big data

 

L’éditeur de logiciels Kilian Bazin met en garde, dans une tribune au « Monde », contre le mythe de la Big Data comme solution à tous les problèmes, tant l’usage des données reste une activité obscure réservée aux experts.

 

Tribune.

Mesurer pour mieux manager : c’est le paradigme qui domine les sciences de gestion aujourd’hui. Depuis l’explosion d’Internet, l’espoir le plus partagé est que les informations accumulées grâce aux outils numériques aident les Etats, les entreprises, les organisations à être plus efficaces, à mieux se structurer, à moins gaspiller.

On en veut pour preuve le succès des géants de la technologie. Le triomphe d’Amazon fait figure d’exemple : si l’entreprise américaine domine son marché, c’est qu’elle collecterait plus de données que les autres. Elle connaîtrait mieux ses clients, leurs comportements, leurs préférences. Il lui serait donc facile de mieux leur parler, de leur proposer les produits les plus adéquats, de calibrer ses campagnes promotionnelles.


Pour répliquer le cas Amazon, les entreprises se sont mises en ordre de marche. Le but ? Devenir data-driven, c’est-à-dire prendre de meilleures décisions grâce à la donnée. Y arrivent-elles ? Rien n’est moins sûr : malgré des investissements faramineux dans l’analyse de données (274 milliards de dollars en 2020), seules 24 % des entreprises interrogées par la Harvard Business Review disent utiliser la data efficacement (« Embracing Data Analytics for More Strategic Value », 2021). Que s’est-il passé ?

Loin des grands discours sur le pouvoir révolutionnaire de la data, les manageurs et chefs d’entreprise ont encore du mal à accéder aux données. Vous en avez peut-être déjà fait l’expérience. Vous devez vous plier à un processus plus ou moins long afin d’obtenir l’information dont vous avez besoin : chiffres de ventes, taux d’incidents sur une chaîne logistique ou impact carbone d’un produit. Quand vous les recevez, les données sont incompréhensibles : elles ne sont ni mises en forme ni expliquées. Tous ces obstacles sont autant de frictions qui vous dissuadent d’utiliser la donnée au quotidien.

Vous vous accommodez de cet état de fait en vous disant que la data sert d’abord aux experts. Seuls eux savent faire parler les chiffres et utiliser leurs algorithmes pour faire des études et des prédictions. Les autres n’ont pas besoin d’accès direct à la data. Mais on aurait tort de considérer les algorithmes comme des oracles. Les données ne servent vraiment que lorsqu’elles sont comprises par tous et qu’elles permettent à chacun de prendre des décisions plus éclairées.

 

C’est cela, la fameuse « culture de la donnée » que les départements des ressources humaines des grandes entreprises s’efforcent de construire. Mais comment y arriver sans accès simple à la donnée ? « Si les gens ne trouvent pas les mathématiques simples, c’est uniquement parce qu’ils ne réalisent pas à quel point la vie est compliquée. » John Von Neumann, considéré comme l’un des pères de l’informatique moderne, avait raison de penser qu’il faut des systèmes complexes pour comprendre un monde complexe.

Plan d’investissement-«France 2030»: pourquoi encore le mythe des start-up ?

Plan d’investissement-«France 2030»:  pourquoi encore le mythe des start-up ?

 

 

Le plan de redynamisation de l’économie française n’est déjà pas à la hauteur des enjeux. Un plan très vague  de 30 à 50 milliards d’euros sur  10 ans. Autant dire pas grand-chose. En outre ,Emmanuel Macron toujours accro à la mode des start-up ne peut s’empêcher de sacrifier à la mode en indiquant qu’il compte sur elles pour le développement y compris la réindustrialisation.

 

Pourquoi encore cette allusion aux start-up qui certes existent mais sont le plus souvent centré sur des secteurs de la tech pouvant faire fortune en quelques années seulement. En général on considère que les start-ups créent autour de 30 000 emplois par an. Le problème est qu’il faudrait faire le solde des emplois créés et de ceux qui sont supprimés. En effet certaine start-up qui ont créé des plates-formes servent essentiellement à accélérer les importations de produits étrangers et détruisent les emplois dans l’Hexagone. D’autres évidemment sont utiles et nécessaires.

Pour l’ensemble de l’économie, la dynamique est bien différente. Le plus souvent, il faut des dizaines et des dizaines d’années pour conforter et trouver son secteur de marché. Ce sont toutes les nouvelles entreprises qu’il faut soutenir, ce sont toutes les actuelles entreprises qu’il faut aider à se développer et pas simplement s’en remettre au mythe des seules start-up.

De toute évidence Macron a encore beaucoup à apprendre de la réalité économique du pays. «La réindustrialisation française passera aussi, et peut-être surtout dans certains domaines, par les start-up», a déclaré Emmanuel Macron, qui s’exprimait au forum annuel Bpifrance Inno Génération (BIG), organisé à Paris. «Si on veut construire la France de 2030, on doit reconquérir de la part industrielle, on doit ré-innover dans et par l’industrie et donc décider de multiplier des financements de start-up industrielles.

Economie-«France 2030»: pourquoi encore le mythe des start-up ?

Economie-«France 2030»:  pourquoi encore le mythe des start-up ?

 

 

Le plan de redynamisation de l’économie française n’est déjà pas à la hauteur des enjeux. Un plan très vague  de 30 à 50 milliards d’euros sur_ à 10 ans. Autant dire pas grand-chose. En outre ,Emmanuel Macron toujours accro à la mode des start-up ne peut s’empêcher de sacrifier à la mode en indiquant qu’il compte sur elles pour le développement y compris la réindustrialisation.

 

Pourquoi encore cette allusion aux start-up qui certes existent mais sont le plus souvent centré sur des secteurs de la tech pouvant faire fortune en quelques années seulement. En général on considère que les start-ups créent autour de 30 000 emplois par an. Le problème est qu’il faudrait faire le solde des emplois créés et de ceux qui sont supprimés. En effet certaine start-up qui ont créé des plates-formes servent essentiellement à accélérer les importations de produits étrangers et détruisent les emplois dans l’Hexagone. D’autres évidemment sont utiles et nécessaires.

Pour l’ensemble de l’économie, la dynamique est bien différente. Le plus souvent, il faut des dizaines et des dizaines d’années pour conforter et trouver son secteur de marché. Ce sont toutes les nouvelles entreprises qu’il faut soutenir, ce sont toutes les actuelles entreprises qu’il faut aider à se développer et pas simplement s’en remettre au mythe des seules start-up.

De toute évidence Macron a encore beaucoup à apprendre de la réalité économique du pays. «La réindustrialisation française passera aussi, et peut-être surtout dans certains domaines, par les start-up», a déclaré Emmanuel Macron, qui s’exprimait au forum annuel Bpifrance Inno Génération (BIG), organisé à Paris. «Si on veut construire la France de 2030, on doit reconquérir de la part industrielle, on doit ré-innover dans et par l’industrie et donc décider de multiplier des financements de start-up industrielles.

«France 2030»: pourquoi encore le mythe des start-up ?

«France 2030»:  pourquoi encore le mythe des start-up ?

 

 

Le plan de redynamisation de l’économie française n’est déjà pas à la hauteur des enjeux. Un plan très vague  de 30 à 50 milliards d’euros sur_ à 10 ans. Autant dire pas grand-chose. En outre ,Emmanuel Macron toujours accro à la mode des start-up ne peut s’empêcher de sacrifier à la mode en indiquant qu’il compte sur elles pour le développement y compris la réindustrialisation.

 

Pourquoi encore cette allusion aux start-up qui certes existent mais sont le plus souvent centré sur des secteurs de la tech pouvant faire fortune en quelques années seulement. En général on considère que les start-ups créent autour de 30 000 emplois par an. Le problème est qu’il faudrait faire le solde des emplois créés et de ceux qui sont supprimés. En effet certaine start-up qui ont créé des plates-formes servent essentiellement à accélérer les importations de produits étrangers et détruisent les emplois dans l’Hexagone. D’autres évidemment sont utiles et nécessaires.

Pour l’ensemble de l’économie, la dynamique est bien différente. Le plus souvent, il faut des dizaines et des dizaines d’années pour conforter et trouver son secteur de marché. Ce sont toutes les nouvelles entreprises qu’il faut soutenir, ce sont toutes les actuelles entreprises qu’il faut aider à se développer et pas simplement s’en remettre au mythe des seules start-up.

De toute évidence Macron a encore beaucoup à apprendre de la réalité économique du pays. «La réindustrialisation française passera aussi, et peut-être surtout dans certains domaines, par les start-up», a déclaré Emmanuel Macron, qui s’exprimait au forum annuel Bpifrance Inno Génération (BIG), organisé à Paris. «Si on veut construire la France de 2030, on doit reconquérir de la part industrielle, on doit ré-innover dans et par l’industrie et donc décider de multiplier des financements de start-up industrielles.

“Croissance verte” : un mythe ?

 “Croissance verte” : un mythe ?

 

La plupart des candidats à l’élection présidentielle prétendent concilier la poursuite de la croissance et la préservation de l’environnement. Une récente note de l’Agence européenne pour l’environnement souligne l’incompatibilité de ces deux projets, relève dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».(extrait)

 

Une fois n’est pas coutume, la décroissance s’est brièvement installée dans le débat public, en particulier à la faveur de la primaire écologiste, remportée le 28 septembre par Yannick Jadot. Le mot même a un tel pouvoir excommunicateur, et agit comme un si puissant repoussoir pour une majorité de l’opinion et des dirigeants qu’il est très rare de voir des responsables politiques, fussent-ils écologistes, le reprendre à leur compte dans leurs discours ou leur programme. 

On les comprend : les dernières semaines ont montré qu’il était politiquement et médiatiquement moins coûteux de se livrer à un révisionnisme de bas étage que d’interroger le dogme de la croissance ad vitam aeternam du produit intérieur brut (PIB). Eric Piolle, également candidat à la primaire écologiste, ne s’y est pas trompé et a affiché une posture prudemment agnostique, tandis que Yannick Jadot a préféré s’inscrire dans le cadre de la « croissance verte » – dont nul ne sait à ce jour si elle existe réellement.

A l’inverse, les candidates Delphine Batho et, dans une certaine mesure, Sandrine Rousseau ont affirmé leur volonté de rompre avec ce qui demeure, pour l’écrasante majorité d’entre nous, le principal indicateur du succès des politiques publiques. La probabilité que ce positionnement fasse florès hors de l’écologie politique est très faible : historiquement, toutes les remises en cause de l’exigence de croissance et tous les travaux académiques montrant l’inanité de cet indicateur (il en existe un très grand nombre) ont suscité un intérêt bref et souvent confidentiel, avant de disparaître de l’horizon.

« La croissance est ancrée dans la culture, la politique et les institutions, résume dans une note récente l’Agence européenne pour l’environnement (EEA), une instance officielle de l’Union dont les productions demeurent consultatives. Dans le monde entier, la légitimité des gouvernements est indissociable de leur capacité à assurer la croissance économique et à créer des emplois. » L’idée d’un monde économiquement stationnaire nous est impensable.

Dans sa note, l’EEA propose un état des lieux du débat sur les liens entre environnement et croissance du PIB. Première information : depuis 1970, à l’échelle mondiale, la croissance économique est, sans grande surprise, très étroitement corrélée à l’empreinte des sociétés sur leur environnement et à leurs émissions de gaz à effet de serre. Les rares périodes de diminution de l’impact de nos activités coïncident avec les crises économiques – autrement dit de la récession pour les uns, ou de la décroissance pour les autres.

123



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol