Archive pour le Tag 'Mutualisation'

Une mutualisation des dettes ?

Une mutualisation des dettes ?

 

L’économiste Massimo Amato plaide pour le rachat de toutes les dettes nationales par une agence européenne qui émettrait à sa place une « dette perpétuelle », à des taux différenciés selon la « discipline budgétaire » des Etats membres.

Si certains pays du Sud adhèrent à cette proposition, par contre nombre de pays du nord  s’y opposent totalement en raison du peu de confiance qu’ils accordent à la gestion des pays demandeurs France y compris  NDLR

 

Après les 750 milliards d’euros de prêts et subventions du plan Next Generation EU, voici les 210 milliards d’euros du plan REPowerEU. Nés de deux urgences, le Covid-19 et la guerre en Ukraine, ils ont en commun de viser une coordination accrue des politiques industrielles des Etats membres dans des secteurs-clés et de placer, pour les décennies à venir, les investissements publics d’infrastructure au cœur de l’intégration économique européenne.

Or, si les politiques industrielles et les investissements publics d’infrastructure doivent être financés de manière accélérée, nous avons besoin aussi de nouvelles formes de coordination dans leur financement. Comment s’éloigner de la rigueur déflationniste de l’ancien pacte de stabilité pour passer à une configuration dans laquelle l’expansion de la politique budgétaire n’engendre pas d’instabilité financière ?

Il s’agit de passer d’une logique de compétition entre Etats en vue d’accéder aux marchés financiers, sous l’hypothèse d’une efficience sans faille de ceux-ci, à une logique de coopération entre les Etats face aux marchés, afin d’en prévenir l’irrationalité potentielle.

Telle serait la tâche d’une « agence européenne pour la dette » (AED), dont l’idée a été lancée le 23 décembre 2021 dans une tribune de MM. Draghi et Macron au Financial Times. Plaidant pour de nouvelles règles européennes plus favorables aux investissements, les dirigeants italien et français y mentionnent le projet d’une « agence » pour gérer les dettes de la zone euro liées au Covid-19.

Mais maintenant, il faut oser aller plus loin. Car la situation où l’Europe se trouve plongée appelle à ne plus distinguer entre dette « normale » et dette « exceptionnelle ». Néanmoins, l’objection allemande à toute mutualisation de la dette, réaffirmée par le ministre des finances, Christian Lindner, dans un entretien, en mars, au Corriere della Sera, garde tout son sens : chaque pays membre doit demeurer responsable de sa politique budgétaire sans demander l’aide des autres pays, et surtout de leurs contribuables.

Est-il possible de construire une AED qui soit à la fois non mutualiste et coopérative, capable d’absorber toute la dette de la zone euro, passée et à venir, et même d’aider la transition de l’Union européenne (UE) vers une capacité budgétaire centrale ? C’est la configuration que nous proposons depuis 2020, avec une équipe de collègues économistes en Italie et en France.

L’AED qui, grâce à une capitalisation adéquate, profiterait d’une note AAA, et donc des meilleurs taux de marché, émettrait ses propres titres à échéance déterminée, mais elle prêterait les fonds levés aux pays membres selon un schéma de prêts perpétuels. Cela permettrait à tous les pays de se protéger du risque de refinancement lié aux anticipations des marchés qui, comme le montre la crise des dettes souveraines en 2012, peuvent lourdement mésestimer le « risque pays » et imposer des taux insoutenables.

UE: un besoin de 1000 milliards… et une mutualisation partielle des dettes ?

UE: un besoin de 1000 milliards… et une mutualisation partielle des dettes

 

Pour résumer en l’état actuel de la situation, 500 milliards ont déjà été décidés en Europe pour sortir de la crise. Il en faudra encore 500 d’après le président du MES. mais la question est de savoir si c’est 500 nouveaux milliards seront mutualisés ou pas. Pour la première tranche de 500 milliards l’Allemagne et les pays du Nord s’y sont opposés. Pour la seconde tranche l’hypothèse est de faire garantir les prêts par le budget de l’union européenne ce qui serait une forme de mutualisation. Pas sûr que cela passe mieux auprès d’Allemagne ou encore des Pays-Bas.

Dans un entretien publié dimanche par le journal italien Corriere della Sera, le dirigeant du Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds d’urgence de la zone euro, déclare que la manière la plus simple de réunir ces fonds serait de passer par la Commission européenne et le budget de l’UE .

“Je dirais que, pour la deuxième phase, nous avons besoin d’encore 500 milliards d’euros de la part des institutions européennes, mais cela pourrait être davantage”, poursuit Klaus Regling.

“A cet effet, nous devons discuter de nouveaux instruments avec un esprit ouvert mais il s’agit aussi de faire appel à des institutions existantes parce que c’est plus facile, en particulier la Commission et le budget européen”, ajoute-t-il.

“Repenser les fonds européens peut largement contribuer au maintien de la cohésion au sein de l’Union européenne.”

Le 9 avril, les ministres des Finances de l’UE sont convenus d’un plan de soutien de 500 milliards d’euros pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire du coronavirus, après des semaines de querelles qui ont souligné les douloureuses divisions au sein du bloc communautaire.

L’Europe est particulièrement touchée par l’épidémie, qui a mis l’économie mondiale à l’arrêt, déplorant non loin de 60% du total mondial des décès liés à la maladie, qui s’approche des 160.000, selon les dernières données Reuters.

Les dirigeants de l’Union européenne doivent se réunir par visioconférence le 23 avril. Un compromis possible pourrait être trouvé dans le principe d’une Commission européenne empruntant sur le marché avec la garantie du budget européen à long terme.

Mutualisation des dettes souveraines (Draghi)

Mutualisation des dettes souveraines (Draghi)

 

En évoquant des risques graves de divergences économiques, voir d’éclatement de la zone euro,  Draghi tente une nouvelle fois de persuader les Etats membres de renforcer leur solidarité y compris en matière budgétaire. Il évoque à nouveau l’idée d garantie des dettes souveraines autrement dit d’une mutualisation ; Un rappel destiné sans doute surtout à ‘Allemagne qui n’en veut surtout pas.  Les situations économiques des pays de la zone euro pourraient diverger de façon permanente s’ils négligent d’entreprendre des réformes structurelles, menaçant ainsi la cohésion de cette union monétaire, a déclaré jeudi le président de la Banque centrale européenne (BCE). Dans un discours inhabituellement direct prononcé à l’université d’Helsinki, Mario Draghi a pressé les 18 pays partageant la monnaie unique d’étudier d’autres moyens de soutenir les membres en difficulté, soulignant l’accroissement des craintes de voir ces pays abandonner l’euro. « L’absence de réformes structurelles soulève la menace d’une divergence économique permanente entre les pays membres », a-t-il dit. « Dans la mesure où cela menace la cohésion de l’Union dans son essence, cela a des conséquences potentiellement destructrices pour l’ensemble des membres de l’union économique et monétaire (UEM) », a-t-il ajouté. Les remarques de Mario Draghi ne se limitent pas seulement aux réformes économiques dans les différents pays. Il se prononce également pour une refonte plus large de certains des principes de base qui régissent l’Union, tels que les mécanismes permettant aux pays de s’entraider. « Les pays de l’UEM doivent investir davantage dans d’autres mécanismes pour partager le coût des chocs. Une certaine forme de partage du risque transfrontalière s’impose pour permettre de réduire les coûts d’ajustement de ces pays et empêcher que les récessions ne laissent des cicatrices profondes et permanentes ». A l’inverse des Etats-Unis, la zone euro ne dispose pas d’un système de « péréquation budgétaire », un mécanisme de redistribution qui permet à un pays riche tel que l’Allemagne de voler au secours d’un autre plus pauvre comme la Grèce. Une forme de garantie commune des dettes souveraines pour l’émission de nouvelle dette pourrait s’avérer utile, a ajouté Mario Draghi. Le message du président de la BCE intervient moins d’une semaine après qu’il a ouvert la voie à des initiatives de politique monétaire

 




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