Discours sur la sobriété énergétique : aussi un moyen de préparer une énorme hausse des prix
Il est pour le moins curieux que le discours sur la sobriété énergétique ait d’abord été porté par les trois énergétiques Total, EDF et Engie dont la stratégie a toujours été de vendre plus en encourageant les consommateurs dans ce sens.
Ces trois sociétés ont d’ailleurs toujours tiré profit de la croissance des volumes autant que de la tendance haussière des prix. Ce discours n’est pas sans arrière-pensée. Certes la sobriété n’est pas à condamner à condition d’en préciser le contenu, les modalités et le calendrier. Rien de tout cela, tout juste une injonction pour faire comprendre que la situation doit changer rapidement sous-entendu les tarifs surtout.
Une politique de sobriété implique l’industrie qui la justifie mais aussi le consommateur quand il a la possibilité de réduire le volume de son utilisation. Une telle politique ne peut s’inscrire que dans la durée. On le voit bien avec la mutation automobile vers électrique qui va utiliser un temps long pour concerner l’ensemble du parc, presque 50 ans !
Pour beaucoup d’autres utilisations, la mutation sera également longue. À moins évidemment de matraquer par les prix les utilisateurs, le fameux signal prix cher aux économiste ultralibéraux qui récupèrent la problématique environnementale dans leur champ du marché.
L’objectif des Énergétiques tient et sans doute moins de réduire les volumes que de maintenir par les prix leur situation financière;
en tout cas l’améliorer pour EDF , la conforter pour Engie et se gaver pour Total.
Cet appel des énergéticiens n’est guère crédible politiquement . C’est un peu comme si l’industrie des cigarettes recommandait la baisse de consommation pour obtenir un relèvement des prix.
Notons par ailleurs que ce discours est renforcé par certains lobbys qui annoncent des limites à l’approvisionnement en gaz, en électricité voire en pétrole.
Cet hommage du vice à la vertu doit pour le moins interroger sur l’objectif final