Vladimir Poutine : retour en 45 et au Moyen Âge
Poutine a entrepris un énorme travail de déconstruction historique pour légitimer d’une part le passé soviétique et les guerres belliqueuses du dictateur. Pour cela, il réhabilite le nazisme qui heureusement n’est plus à l’heure du jour. Mais pour les Russes qui n’ont jamais connu la moindre démocratie, cette intoxication trouve un certain crédit.
On se croirait évidemment revenu à 1945 et même au Moyen Âge avec cette politique de violence inouïe qui a surtout pour objectif d’éteindre les populations ukrainiennes et de les remplacer par des populations russes. « Aujourd’hui nos militaires, comme leurs ancêtres, se battent au coude à coude pour la libération de leur terre natale de la crasse nazie, avec la confiance que, comme en 1945, la victoire sera à nous », a déclaré le président russe dans ses voeux adressés dimanche aux pays de l’ancien bloc soviétique ainsi qu’aux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine.
Pour rappel, Moscou justifie l’offensive lancée en Ukraine le 24 février par la volonté de « démilitariser » et « dénazifier » l’Ukraine.
« Aujourd’hui, le devoir commun est d’empêcher la renaissance du nazisme, qui a causé tant de souffrances aux peuples de différents pays », a ajouté le chef du Kremlin, souhaitant « que les nouvelles générations soient dignes de la mémoire de leurs pères et grands-pères ».
« Malheureusement, aujourd’hui, le nazisme relève à nouveau la tête », a déclaré le chef du Kremlin dans un passage destiné aux Ukrainiens. « Notre devoir sacré est d’empêcher les héritiers idéologiques de ceux qui ont été vaincus » dans ce que Moscou nomme la « Grande Guerre patriotique », de « prendre leur revanche ».
Comble d’hypocrisie, le président a souhaité « à tous les habitants de l’Ukraine – un avenir pacifique et juste ».
Lundi, Moscou va commémorer par une parade militaire la victoire contre l’Allemagne nazie. Vladimir Poutine, qui pense ne pouvoir « se permettre de perdre » compte tenu des efforts engagés en Ukraine, est « convaincu que redoubler d’efforts lui permettra de progresser », a indiqué samedi Bill Burns, directeur de l’agence de renseignement américaine CIA. Sur l’ensemble du front au 74e jour de la guerre, les efforts russes pour arracher des succès de prestige avant la date symbolique du 9 mai semblaient infructueux, selon des experts.