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Mouvements sociaux : la mortelle incapacité de la France en matière de concertation

Mouvements sociaux : la mortelle incapacité de la France en matière de concertation

Historiquement la France a souvent été l’un des pays les plus agitées par des mouvements sociaux. Cependant depuis 2017 s’y rajoute la stratégie du président de la république qui a décidé sciemment de passer outre les organisation représentative et même les institutions pour imposer ses orientations. Depuis 2017, se sont succédées de très graves crises notamment celle des gilets jaunes, celle des retraites, celle des banlieues et maintenant celle de l’agriculture.

Certes, les questions sont complexes et les facteurs explicatifs interagissent entre eux et on ne peut trouver à chaque problème une seule solution miracle. Il faut d’autant plus consentir à accepter de faire un diagnostic partagé par les différents acteurs en cause avant de se précipiter vers des mesures mal appréciées et donc mal prises en compte.

Dans la période, la France connaît à travers le mouvement agricole une nouvelle crise très grave de la concertation. Du coup, c’est à chaud que le pouvoir sort de sa poche un train de mesures qui ressemblent plus à une auberge espagnole qu’à une stratégie économique et sociale.

Encore une fois, la responsabilité en incombe largement à Macon qui a inventé nombre de structures bidons comme le grand débat national, les conventions citoyennes ou encore le conseil de la Refondation qui n’ont ni légitimité ni même compétence. En outre on sait que les grandes réformes supposent des évolutions structurelles qui demandent des mois et des mois d’approfondissement et de concertation dans des enceintes représentatives. Tout ce qui est fait dans la précipitation et en quelques jours sous la pression des médias relève le plus souvent de l’apparence, de l’éphémère et de l’inefficacité.

Il faut réinstaurer évidemment un dialogue social approfondi entre les acteurs et cesser ce travail de démolition d’apprentis sorciers qui consiste à contourner et à ridiculiser organisations et institutions compétentes et représentatives. Sinon le risque est grand de voir se développer de nouvelles révoltes voir même le chaos quand seules les superstructures bureaucratiques décident de l’avenir du pays sans prendre en compte suffisamment les réalités techniques, sociales et sociétales.

Rôle des syndicats dans les mouvements sociaux

Rôle des syndicats dans les mouvements sociaux

Stéphanie Matteudi-Lecocq, enseignante, chercheuse au LEREDS, analyse le poids des syndicats dans les mouvements sociaux.

Un article intéressant mais qui n’apporte guère d’enrichissements nouveaux vis-à-vis des mutations sociales structurelles qui pèsent sur l’action des syndicats et qui a notamment permis aux syndicats réformistes de devenir largement majoritaires dans le pays. .NDLR



Entre grève préventive chez TotalEnergies, grève inédite chez EDF et dans les centrales nucléaires, marche contre la vie chère de la France insoumise, recours aux réquisitions et au 49.3, la France automnale est le théâtre de nouvelles contestations sociales. Dans ce dialogue social tendu, les syndicats tentent de rester visibles.
Chez TotalEnergies, après l’annonce des « super profits » au deuxième trimestre 2022 et du nouveau salaire de Patrick Pouyanné (+52 % d’augmentation, soit un salaire de 5.944.129 €),la fédération CGT de la chimie appelle à la grève à compter du 27 septembre auprès des raffineries du groupe TotalEnergies et exige d’ouvrir des négociations sur les salaires avec une augmentation salariale de 10 % pour lutter contre l’inflation galopante. Les Négociations annuelles obligatoires (NAO), rendez-vous mis en place chaque année depuis les lois Auroux de 1982 pour renégocier les salaires, les conditions de travail et le partage de la valeur, connaissent un bouleversement depuis deux ans, non seulement dans la réouverture des négociations en milieu d’année mais également dans l’importance que reprend la question salariale.

Les cinq raffineries suivent le mouvement avec les deux raffineries du groupe Esso filiale d’ExxonMobil. Pourtant, au sein du groupe Esso, un accord majoritaire a déjà été trouvé entre la direction, la CFE-CGC et la CFDT et les augmentations salariales validées à l’inverse de TotalEnergies qui souhaitait ouvrir les négociations qu’à compter du mois de novembre. La fédération de la CGT de la chimie, la plus contestataire de la confédération, voit là le moyen de bloquer le pays et d’envoyer un message fort aux militants six mois avant le congrès de cette confédération où Philippe Martinez, l’actuel secrétaire général, devrait être remplacé…..

Si la grève préventive au sein des raffineries permet de bloquer le pays, cette action militante de la CGT a pour avantage de créer un rapport de force pour exiger d’entamer les négociations, ce qui fut le cas au sein du groupe TotalEnergies.

Confortées par l’arrêté préfectoral du préfet du Nord sur le site de TotalEnergies de Mardyck (Dunkerque) imposant les réquisitions de quelques salariés, la direction du groupe, qui ne souhaitait pas négocier sous la contrainte des blocages a profité de ce pas en avant du gouvernement pour rouvrir le dialogue et proposer l’ouverture des négociations le jeudi 13 octobre de 20h à 3h du matin. Il aura fallu sept heures pour inverser le rapport de force et conforter la culture de la négociation plutôt que celle de la contestation.

Dans ce contexte, le débat ne se faisait plus à l’extérieur de l’entreprise par le blocage des raffineries, ni dans les médias, mais à la table des négociations entre la direction du groupe TotalEnergies et les coordinateurs syndicaux de la CFDT, CFE-CGC et CGT. Quelques heures plus tard, la CGT ayant claqué la porte face à l’impossibilité de prendre en compte ses revendications a repris son action contestataire. Elle a ainsi tenté de faire converger les luttes des autres bastions syndicaux (Énergie, Transports, Enseignements, fonction publique) là où le taux de syndicalisation dépasse les 10 %). Les syndicats réformistes (CFDT – CFE-CGC) du groupe TotalEnergies, majoritaires au sein de l’entreprise s’engageaient sur un accord majoritaire, représentant plus de la moitié des salariés et devenaient acteurs du changement.

Comme nous le constatons cependant dans nos travaux, l’équilibre fragile entre la culture de la négociation et celle de la contestation pourrait désormais mener à la disparition des syndicats.
L’exemple des groupes Esso et TotalEnergies est intéressant à plus d’un titre. D’abord parce qu’il démontre que tous les sujets ne se traitent pas dans la rue, que la question des salaires, des conditions de travail et du partage de la valeur sont des thèmes qui se régulent in fine, au niveau des branches professionnelles et en entreprise par la négociation d’accords.

Ensuite, si le mouvement de grève ne s’est pas arrêté tout de suite alors que le débat NAO était clos et la CGT perdante sur l’exigence des 10 % d’augmentation, continuer à bloquer le pays signifiait prendre le risque de subir d’autres réquisitions et perdre le rapport de force. En revanche, la poursuite de la grève a permis, localement cette fois, par la négociation du protocole de fin de conflit, de négocier sur l’amélioration des conditions de travail pour apaiser les tensions avant de reprendre le travail.
Un mouvement qui a fait des petits

Plus récemment, la grève chez EDF, au niveau des centrales nucléaires, crée un nouveau rapport de force en rendant impossible la constitution des réserves d’énergie qu’il faudra aller chercher ailleurs qu’en France.

Quel est alors l’intérêt de ce mouvement alors qu’un accord vient d’être signé sur les rémunérations dans la branche professionnelle ? En effet, trois syndicats représentatifs du secteur de l’énergie – la CGT, FO et CFDT – ont signé un accord portant sur les augmentations salariales dans la branche des industries électriques et gazières (IEG). Cet accord prévoit une augmentation générale du salaire national de base de 3,3 % en deux temps, avec une rétroactivité de 1 % au 1er juillet 2022 et le solde de 2,3 % au 1er janvier 2023. Il s’agit là d’en rajouter et de créer le rapport de force sur les négociations qui s’ouvrent localement dans chaque entreprise.
Le mouvement de la CGT dans les raffineries a donné un nouvel élan dans certaines sections syndicales d’entreprise. Des mouvements peu visibles mais qui envoient des signaux forts aux entreprises en cette période d’élections professionnelles notamment là où la CGT est présente.

Le pluralisme syndical à la française permet-il encore de construire un rapport de force ?
Si des thèmes salariaux normalement négociés au sein des entreprises ont permis de bloquer le pays, qu’en sera-t-il des thèmes plus généraux comme le chômage et les retraites ?
Ces sujets à forts enjeux contestataires où les syndicats unis peuvent peser dans le rapport de force lors des réformes nous invitent à la vigilance et au débat si nous voulons être à l’abri de nouveaux mouvements de grande ampleur dès janvier 2023.

Malgré un contexte international de crise économique, de guerre en Ukraine, malgré une priorité énergétique et climatique à défendre, les organisations syndicales, en pleine campagne électorale de renouvellement de leurs instances représentatives dans le secteur public et privé, restent arc-boutées sur leurs pratiques militantes d’antan : la grève/la négociation, les syndicats contestataires (dans quelques bastions)/les syndicats réformistes.

Or, en parallèle de leurs différentes revendications, les salariés semblent de moins en moins convaincus de la force de frappe de leurs syndicats.
Se réinventer pour ne pas mourir.

Une période d’élections professionnelles s’ouvre dans les secteurs publics et privés et c’est une occasion pour les syndicats de se remettre en cause en organisant un rapport de force intelligible pour peser dans le paysage politique, économique, social et désormais climatique.

Ainsi, en développant différemment leur pouvoir d’influence, en travaillant sur de nouvelles formes d’engagement militant, en s’associant avec des ONG, en déployant leur force dans les déserts syndicaux grâce au pouvoir des réseaux et de la digitalisation, en participant aux différentes concertations proposées par le gouvernement et les institutions (CNR, CESE), en défendant la question du paritarisme sur les questions de chômage et de retraite, les syndicats pourraient peser à nouveau dans le dialogue social, économique et politique et créer un rapport de force plus puissant et continu. Cela souligne aussi un besoin d’adaptation du syndicalisme à un contexte politique particulièrement agité.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Mouvements sociaux : l’irresponsabilité de l’ultra gauche

Mouvements sociaux : l’irresponsabilité de l’ultra gauche

Une fois de plus la France va revivre sans doute une instrumentalisation par l’ultra gauche du climat social. Un climat social caractérisé de manière fort légitime par les inquiétudes des ménages et des épargnants quant aux conséquences de l’inflation. Officiellement cette inflation serait en France de l’ordre de 6 % hors en moyenne les revenus n’augmenteront pas davantage que 3 %. À l’intérieur de cette moyenne, il faudrait prendre en compte l’évolution de la structure de consommation des moins favorisés touchés de plein fouet par la hausse considérable des produits d’alimentation, du carburant et de certains services.

Comme le gouvernement n’a pas voulu sciemment s’attaquer à la régulation des superprofits réalisée en particulier grâce à la spéculation des grandes entreprises, les salariés ont été d’autant plus fondés à réclamer un ajustement des rémunérations d’autant que les salaires en euros constants sont bloqués depuis des années.

Le problème c’est qu’immédiatement la CGT la plus radicale est en train de solliciter les secteurs stratégiques pour tenter de bloquer le pays. Il s’agit comme d’habitude d’un détournement de l’objectif syndical qui consiste normalement à obtenir satisfaction pour les salariés représentés.

Bref, l’affrontement entre les syndicats à caractère révolutionnaire et- où très corporatiste comme certains à la CGT, à Sud ou encore à la FSU face aux syndicats réformistes comme la CFDT ou la CGC.

Pour l’ultra gauche, la radicalité fait office de politique syndicale. Il s’agit moins d’obtenir satisfaction que de contester le pouvoir politique. Le scénario est toujours le même au départ des salariés font état de leurs revendications mais assez rapidement une minorité ultra gauche prend la conduite du mouvement social. L’objectif est de politiser la demande sociale et de rechercher l’affrontement avec le pouvoir politique et économique.

Mais face au durcissement et aux excès, les mouvements deviennent rapidement minoritaires. Néanmoins ils se radicalisent de plus en plus en dépit d’une baisse de participation active au mouvement. Et cette fuite en avant se termine en débâcle et en reprise honteuse.

Cette politique syndicale irresponsable porte une grave atteinte à l’avenir même des activités. Là où la CGT par exemple été ultra majoritaire, elle ne cesse de reculer précisément en raison de l’inefficacité de sa politique d’affrontement systématique. C’est de cette manière que la CFDT, syndicat très minoritaire il y a 60 ans est devenu progressivement majoritaire car plus responsable, plus compétent et plus efficace.

La politique radicale de la CGT a porté un rude coup à certaines activités économiques, à certaines entreprises et par conséquent aux salariés concernés.

Dans la période cette stratégie suicidaire est aussi alimentée par les communistes et autres gauchistes de la Nupes. Avec en plus une confusion totale des gens entre responsabilités syndicales et responsabilité politique.

Le pire c’est que pouvoir politique et Macron en particulier n’ont guère favorisé le dialogue social depuis 2017 et d’une certaine façon ont aussi alimenté la radicalité de l’ultra gauche.

« Mouvements décoloniaux , du conformisme intellectuel»

« Mouvements décoloniaux , du conformisme intellectuel»

 

Gil Delannoi, professeur à Sciences Po, dénonce dans l’Opinion une nouvelle « norme du bon, du bien et du beau »

 

Chercheur au Cevipof, le politologue Gil Delannoi a été invité dans de nombreuses universités internationales.

Comment expliquer la montée en puissance des mouvements décoloniaux au sein de l’université française ?

C’est un aspect d’un mouvement plus vaste qui traverse les universités occidentales : la méthode hypercritique se signale par les préfixes « dé ». Ce n’est pas seulement universitaire. Dans les polémiques françaises, on retrouve l’opposition Mediapart contre Charlie Hebdo. L’explication par l’internationalisation du système universitaire est plus globale. Un nouveau « mainstream » déconstructeur, obsédé par les marqueurs identitaires, est parti des campus américains. Sa présence grandissante apparaît clairement dans toute synthèse ou moyenne des travaux universitaires de la dernière décennie. Fonctionnant comme un marché de l’offre et de la demande de produits conformes aux nouvelles normes du bon, du bien et du beau, ce système mondial produit du conformisme intellectuel et de la concentration monopolistique, à l’image du marché des biens lui-même. Il est intéressant de comparer la divergence entre un mouvement de remise en cause de la notation scolaire, supposée inégalitaire, et la frénésie crédule avec la laquelle sont accueillies les évaluations par les pairs, les classements des universités. Pris dans une logique de management, le monde universitaire se dispute lui aussi des parts de marché. Ce qui est plus académique hélas, c’est la volonté de censure, « cancel culture », cette dénonciation sans fondement.

Au point que toute discussion, toute critique sont interdites ?

Cette agressivité n’est pas nouvelle. C’était la complaisance pour le communisme à une certaine époque, les adversaires étant qualifiés d’« anti », de « réacs », de « fascistes ». Cette manie de la restriction, de la simplification, de la délation s’étend désormais à des sujets de plus en plus nombreux. Cela ne signifie pas qu’une majorité adhère à cette vision dénonciatrice, mais il semble que l’approche critique sereine, libre de toute crainte de réprimande, sans autocensure mais avec modestie, fasse assez souvent défaut sur ces questions. Quand on a réclamé des radiations ou suspensions sans les obtenir, on n’a pas assisté à d’importants remous. Voilà le rapport avec Charlie Hebdo, le « ils l’ont bien cherché ». Vouloir toucher à des sujets totem ou tabou expose à la violence verbale ou à la mise à l’écart. En 2005, au cours de l’une des premières attaques de ce type, Olivier Pétré-Grenouilleau, historien des traites négrières, fut accusé de « négationnisme » par un collectif qui demandait sa suspension,

L’uniformisation de l’éducation entre-t-elle aussi en jeu ?

L’éducation devient en effet un marché comme un autre, soumis à certains effets de la mondialisation. Le contenu des enseignements s’uniformise. Ajoutons, pour faire bonne mesure, que le conformisme ne se limite pas à l’expression des extrêmes ou des radicalités. Après un cours que j’avais donné en anglais, des étudiants américains me disaient avoir aimé un exposé de la diversité des points de vue qu’ils ne rencontrent plus sur leurs campus. Mais pourquoi ? Il y a une vingtaine d’années, The Economist prenait une position cynique ou résignée, concluant qu’il fallait abandonner les sciences sociales et les humanités à leur déconstruction du monde, mais tenir bon en économie et dans les relations internationales. Ironie de l’histoire : il semble que certains de ces anciens étudiants abandonnés écrivent désormais les éditoriaux.

 Tous les commerces sont essentiels face à Amazon

Le sociologue Vincent Chabault estime, dans une tribune au « Monde », que les commerces spécialisés constituent un repère du quotidien, en particulier pour les

Tribune. L’incompréhension règne. Les commerçants spécialisés sont une nouvelle fois contraints de fermer leurs portes dans le cadre de ce reconfinement automnal. Si certains ont pu maintenir leur activité au côté du commerce alimentaire comme les magasins informatiques, l’action des fédérations de commerçants a par ailleurs entraîné la fermeture inédite des rayons de produits considérés comme non essentiels dans les grandes surfaces, plongeant distributeurs et fournisseurs dans un état de stupéfaction.

De leur côté, les plates-formes du e-commerce se frottent les mains. Pour le commerce spécialisé, l’effondrement de l’activité durant le premier confinement a entraîné un désarroi et des difficultés économiques inédites que les crédits de trésorerie, les reports de charge et les liquidités du fonds de solidarité mis en place au printemps n’ont pas intégralement couvertes.

Ces professionnels du commerce – magasins de centre-ville et grandes surfaces spécialisées –, confrontés aujourd’hui à ce qu’il convient d’appeler une double peine, ont pourtant tous appliqué le protocole sanitaire dès le 11 mai. Le port du masque, la mise à disposition du gel, l’installation de Plexiglas, la désinfection des produits et divers aménagements visant au respect de la distanciation physique ont été leur quotidien et aucun foyer de contamination n’a été observé en boutique.

Un repère quotidien

Au-delà de l’approvisionnement, ces professionnels ont cherché à maintenir une relation à l’ère du sans-contact. Les identifier comme « non essentiels » constitue aujourd’hui un affront tant ils jouent un rôle important dans la société et dans l’existence des individus. Comme le café, les magasins sont le support de « relations de surface », selon l’expression de l’anthropologue Marc Augé, des petits liens sans véritable enjeu mais éminemment utiles à la cohésion sociale.

Ces magasins constituent un repère du quotidien, en particulier pour les personnes vivant seules. Rappelons que 51 % des Parisiens, 49 % des Lyonnais et 46 % des Niçois font l’expérience de la solitude. La sortie et la rencontre, même fugace, avec le commerçant de proximité constituent parfois la seule interaction quotidienne.

Fermer les librairies, les magasins de jouets ou de maroquinerie ne fait pas qu’assécher économiquement ces points de vente pour lesquels les achats de Noël sont déterminants. Cette décision nie tout simplement le rôle d’intégration de ces lieux d’échange et, parfois, de convivialité.

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Sarkozy : des mouvements de fonds…… mais aucune preuve !

Sarkozy : des mouvements de fonds…… mais aucune preuve !

 

 

Il est pour le moins curieux de constater la manière trouble dans la plupart des médias traitent l’affaire Sarkozy en affirmant qu’aucune preuve matérielle n’a été fournie de sa culpabilité tout en reconnaissant l’existence de mouvements de fonds pour le moins suspects.

 

Or  ce sont ces mouvements de fonds qui ont donné une nouvelle légitimité à la mise en examendeNicolas Sarkozy. Évidemment Nicolas Sarkozy n’était pas le destinataire officiel de ces transferts de fonds mais les bénéficiaires réels lui étaient très proches. Peut-être va-t-on utiliser le même style de défense que Guéant accusé de détournement de fonds et qui les a justifiées par les ventes d’un tableau fantôme.

 

On se demande pour quelle raison l’entourage de Nicolas Sarkozy était légitime à recevoir des fonds notamment étrangers. Ce n’est donc pas par hasard si le parquet national financier retient le chef d’accusation d »association de malfaiteurs ».

 

Le collaborateur de Sarkozy, Thierry Gaubert, , a été mis en examen parce que soupçonné d’avoir servi intermédiaire entre le régime de Kadhafi et Sarkozy pour la financement de la campagne de ce dernier. Selon Mediapart, M. Gaubert aurait reçu en 2006 un virement de 440 000 euros provenant du régime libyen de Kadhafi. La somme aurait été reçue sur un compte ouvert aux Bahamas par un virement de la société Rossfield, qui serait la propriété de l’intermédiaire Ziad Takieddine. Or, Rossfield n’aurait été « alimentée que par de l’argent du régime de Kadhafi », selon Mediapart, à hauteur de 6 millions d’euros en 2006.

 

Après six ans de travail des juges d’instruction, une somme d’indices troublants a donné corps à la thèse d’un financement de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime de Kadhafi. En novembre 2016, Ziad Takieddine, mis en examen, avait affirmé avoir remis entre la fin de 2006 et le début de 2007  5 millions d’euros à M. Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, et à son directeur de cabinet, Claude Guéant. Mais aucune preuve matérielle n’a été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à huit mises en examen à ce jour. On se demande bien pourquoi les médias ne considèrent pas les mouvements de fonds très suspect comme des preuves matérielles.

 

L’ancien chef de l’Etat est ainsi mis en examen depuis le 21 mars 2018 pour « corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens ». Avec plusieurs proches, il conteste la validité de cette enquête judiciaire. L’examen de leurs requêtes en nullité doit avoir lieu le 19 mars devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.

 

Autre protagoniste de cette affaire, Alexandre Djouhri, a été mis en examen notamment pour « corruption active » et « blanchiment« . Cet homme d’affaires de 60 ans avait été arrêté en janvier 2018 à Londres, en vertu de mandats d’arrêt européens émis par la justice française. La justice britannique a autorisé son extradition. L’extradition d’Alexandre Djouhri était très attendue par les juges d’instruction français, les investigations ayant mis au jour plusieurs flux financiers suspects l’impliquant dans cette affaire.

 

Les juges enquêtent depuis avril 2013 sur des accusations formulées par l’intermédiaire de Ziad Takieddine et d’ex-dignitaires libyens. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 21 mars 2018 pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de fonds publics libyens ».

Ce n’est donc pas par hasard si le parquet national financier retient le chef d’accusation d’association de malfaiteurs. Dans ce dossier, Nicolas Sarkozy était déjà mis en examen depuis mars 2018 pour « corruption », « recel de détournements de fonds publics » et « financement illicite de campagne », rappelle Mediapart (article payant), qui a révélé l’information.

 

 

Jamais un ancien président de la République n’avait été mis en cause pour un tel chef d’accusation. Selon l’article article 450-1 du Code pénal, une association de malfaiteurs est constituée par « tout groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un ou plusieurs crimes ou d’un ou plusieurs délits punis d’au moins cinq ans d’emprisonnement ».

 

L’ancien chef de l’Etat, qui sera bientôt jugé dans d’autres affaires, notamment celle dite de Bygmalion (à la mi-mars 2021), estime que son « innocence est à nouveau bafouée par une décision qui ne rapporte pas la moindre preuve d’un quelconque financement illicite ».  D’après lui, il est accusé à cause du crédit « invraisemblable » donné « aux déclarations d’assassins, d’escrocs notoires et de faux témoins ».

SNCF: des mouvements sociaux qui vont encore augmenter la dette

SNCF: des mouvements sociaux qui vont encore augmenter  la dette

 

 

Il est clair que les cheminots comme l’opinion publique d’ailleurs maîtrisent  mal l’environnement économique du transport ;  la SNCF est complètement engluée dans les problèmes financiers depuis  des dizaines d’années. De nombreuses réformes sont intervenues, de nature juridique et organisationnelle, mais la question de la dette n’a jamais été totalement résolue. Une dette de 46 milliards et qui est imputable d’une part à l’Etat qui a imposé des investissements que la SNCF ne pouvait pas financer, d’autre part à la gestion calamiteuse de l’entreprise. Théoriquement la dernière réforme la SNCF supprime le statut des  cheminots pour les nouveaux enfants et transforme à nouveau l’entreprise en société anonyme ( régime juridique qui ne changera pas grand-chose). l’État a promis une partie de prendre à sa charge une partie cette dette à partir de 2020. Mais une partie seulement; on  ne connaît pas exactement ni le montant ni les modalités. À la différence par exemple de ce qui a été décidé en Allemagne où l’État a réussi la modernisation de sa société chemin de fer, la DB, en reprenant la totalité de la dette et en même temps en imposant des critères de très rigoureux. La dette de SNCF Réseau devrait s’élever à 50 à 55 milliards d’euros en 2020 et l’Etat, qui s’est engagé à la reprendre progressivement et au moins partiellement, à partir de cette date, ne peut donc pas aborder cette question à la légère, a prévenu jeudi Bruno Le Maire. Ce n’est sans doute pas par hasard gouvernement rappelle le caractère assez exceptionnel de l’endettement de la pesée sans doute sur les velléités revendicatives de certains cheminots.

« Si on rajoute l’endettement futur, on va arriver à une dette de l’ordre de 50 à 55 milliards d’euros (…) au moment où (…), à partir de 2020, nous pourrions envisager de traiter le problème de cette dette », a-t-il ajouté en conditionnant une nouvelle fois cette éventualité à une « transformation de la SNCF ».

Au-delà de l’intérêt du contribuable, qui impose selon le gouvernement que l’entreprise redevienne rentable pour que sa dette soit reprise, « la deuxième (préoccupation), c’est veiller à ce que ça n’ait pas un impact sur le déficit public, parce que nous voulons respecter nos engagements », a souligné Bruno Le Maire.

Notons que dans les documents préparatoires pour le budget 2020 aucune disposition n’est prévue pour reprendre le moindre centime de la dette. Bref c’est l’hypocrisie la plus générale concernant cette entreprise. D’un côté, les gouvernements successifs laissent la SNCF écrasée par le poids des charges financières dont elle n’est pas totalement responsable, de l’autre côté certain cheminots veulent complètement ignorer l’environnement économique et financier et  maintenir leurs avantages acquis. Pour cela par exemple on a instrumentalisé  la question de la sécurité avec le détournement du droit de retrait concernant les trains régionaux de la province équipés avec un seul agent alors que dans le même temps de nombreux d’autres trains notamment en banlieue parisienne, ne comprenne que le seul conducteur. Cette fois, ce sont les conditions de travail qui seraient en  cause dans la filière entretien du matériel. Ces mouvements dits spontanés alimentent la chronique d’un  mécontentement social dans le pays qu’on ne peut contester. Pour autant à moyen et long terme, ces actions à la SNCF  condamnent un peu plus  l’avenir de l’entreprise. Une entreprise soumise à la concurrence  qui perdu le marché des express, de la messagerie d’une très grande partie du trafic en wagon complet et qui sera bientôt concurrencée sur les créneaux de marché voyageurs.

Gilets jaunes: autant de mouvements politiques que de leaders ?

Gilets jaunes: autant de mouvements politiques que de leaders ?

 

 

On comptera peut-être bientôt autant de mouvements politiques que de leaders auto proclamés. Aujourd’hui une dizaine de mouvements ou de partis ont été créées en vue de rassembler l’ensemble des gilets jaunes voir l’ensemble de l’opinion publique qui soutient le mouvement. On se souvient de la liste politique emmenée par l’aide-soignante Ingrid le Vavasseur (liste RIC) qui sitôt présentée a vu la défection de plusieurs candidats et qui s’est signalé en rendant visite aux populistes et à l’extrême droite de l’Italie. Le principal animateur de cette liste, Hayk Shahinyan s’est se retirer de cette liste entre (il en était le directeur de campagne). Aujourd’hui,  Hayk Shahinyan, a décidé de créer son propre parti le Mouvement alternatif citoyen. Il avait donc été brièvement fin janvier le directeur de campagne du « Ralliement d’initiative citoyenne » (RIC). Une liste emmenée par Ingrid Levavasseur, l’une des figures du mouvement des gilets jaunes. -. D’autres gilets jaunes envisagent de se présenter aux élections européennes notamment la liste du chanteur Lalanne. Jacline Mouraud a créé également son propre parti. Christophe Chalençon, figure emblématique des Gilets Jaunes, a annoncé dimanche soir dans l’émission « C Politique, la suite », sur France 5, qu’il allait quitter ses fonctions de porte-parole de la liste que devrait conduire Ingrid Levasseur aux prochaines élections européennes pour rejoindre mouvement politique, le MAC, pour Mouvement Alternatif Citoyen. D’autres encore envisagent de créer leur organisation de rassemblement ou de partis. Il faut citer aussi la très raisonnable  Priscillia Ludosky, auto-entrepreneuse de 32 ans, spécialisée dans la vente de cosmétiques bio, qui essaye de préserver l’unité et les valeurs du mouvement initial. Il y a aussi les radicaux comme Drouet et Maxime Nicolle qui sont clairement des partisans de la ligne dure qui recherche l’affrontement politique et même physique avec le pouvoir. Une sorte de cocktail sulfureux d’extrême-gauche, d’extrême droite et d’anarcho- basisme.  Ces derniers leaders s e sont par ailleurs pris au jeu des médias ; malheureusement pour eux ; ils ne résistent guère à une analyse un peu sérieuse car handicapé par leur méconnaissance des problématiques socio-économiques, économiques et sociétales et leur manque d’expérience sociale et politique. Sans parler du caractère relativement fruste de leurs déclarations. Ce sont sans doute ces derniers leaders qui vont conduire le mouvement des gilets jaunes à leur perte. Le phénomène est bien connu : plus la participation baisse est plus le mouvement se radicalise, ce qui à son tour affaiblit encore la participation. Ces gilets jaunes la rêvent surtout de révolution avec des projets politiques d’ailleurs contradictoires et sulfureux tandis que la masse des gilets jaunes eux pensent surtout à la justice sociale et à la justice fiscale. Bref ces leaders auto proclamé très radicaux instrumentalisent les gilets jaunes.

Le gouvernement ressuscite les RG pour surveiller les mouvements sociaux

Le gouvernement ressuscite les RG pour surveiller les mouvements sociaux

 

La gauche au pouvoir ressuscite les fameux renseignements généraux surtout destinés à surveiller les militants notamment syndicaux. Certes on peut comprendre que les craintes terroristes justifient une adaptation du renseignement, c’est même une exigence quand par exemple on constate le nombre de Français engagés aux cotes des djihadistes et les risques encourus tant à l’intérieur qu’à l’extérieure de hexagone ; Pour autant reconstituer un service pour les conflits sociaux semble démonter à l’évidence que le gouvernement a définitivement tourné la page de ses relations historiques avec les couches populaires. Les « grandes oreilles » sont donc de retour. Les grandes oreilles, c’était le nom donné aux Renseignements généraux, les fameux « RG », ce service de police crée en 1908 et chargé de renseigner le gouvernement sur l’état de l’opinion et « surveiller » hommes politiques, journalistes, responsables économiques et sociaux.  En 2008, à l’occasion d’une réforme du ministère de l’Intérieur, les RG ont officiellement été supprimés et leurs effectifs dispersés dans d’autres structures. Priorité a alors été donnée à la lutte contre le terrorisme et les activités liées à l’islamisme radical.  Pourtant, au détour du tout récent rapport de la Délégation parlementaire au renseignement, co-présidée par l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, on apprend qu’un Service central de renseignement territorial (SCRT) vient de voir le jour.  Implanté dans chaque département, il est composé de 1.900 fonctionnaires de police (contre 3.900 pour les ex-RG) et de quelques dizaines de gendarmes. Mais les effectifs devraient augmenter en 2015. A ceux-ci s’ajoutent 700 policiers de la préfecture de police de Paris également chargés du renseignement. Le nouveau SCRT s’est aussi vu attribuer 108 autorisations d’écoutes téléphoniques par an.  Si le nom change, les missions restent voisines de celles des anciens RG. Une circulaire gouvernementale citée dans le rapport parlementaire précise que « les renseignements recherchés concernent tous les domaines de la vie institutionnelle, économique et sociale susceptibles d’entraîner des mouvements revendicatifs ou protestataires ». Le nouveau service dispose ainsi d’une importante division dénommée « information économique et sociale » spécialisée dans la recherche de ce type d’informations. Exactement comme les anciens RG. On précise aussi que « ce champ de compétence induit des modes de fonctionnement qui feront appel à des méthodes de recherche opérationnelle ainsi qu’au développement du cyber-renseignement ». En clair, le suivi des informations postées sur internet.  Les esprits chagrins feront remarquer que la renaissance de ces Renseignements généraux sans le nom intervient alors que se profilent les élections présidentielles et législatives de 2017. Une période où l’exécutif est très demandeur d’informations sur l’état de l’opinion ! Mais l’exécutif a aussi constaté depuis 2008 et la suppression des anciens RG que les informations sur la situation économique et sociale dans les départements avaient été négligées par le ministère de l’Intérieur. Les policiers du SCRT devront donc renouer des contacts avec les chefs d’entreprises pour évaluer par exemple les risques de grève.

Des mouvements corpos à la rentrée

Des mouvements corpos à la rentrée

Peut être pas encore de mobilisation générale car les Français sont résignés et ils ne croient d’ailleurs pas qu’une autre majorité ferait mieux ; une sorte de crise de régime en quelque sorte. Non, en fait vraisemblablement une succession de mouvements corpos notamment pour les professions réglementées qui vont profiter du climat de déprime pour empêcher les réformes. Ils ont tort et raison, tort car ces réformes se feront un jour ou l’autre ; elles sont nécessaires (la reforme des notaires ou des pharmaciens par exemple) mais ils ont raison car ces réformes par petits bouts ne s’inscrivent dans une vision globale de modernisation. Or cette modernisation supposerait que l’Etat donne l’exemple en supprimant à la fois les ¾ des parlementaires ( et autres élus)  inutiles et 1 million de fonctionnaires qui ne servent qu’à perpétuer des procédures, coûts de fonctionnement et fiscalités inutiles. Un exemple de ces réaction possibles, celle de  Michel Chassang, médecin et président de l’UNAPL (professions libérales), qui estime que le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, va ainsi « provoquer une levée de boucliers contre lui ». A paraître dans le JDD.

Comment réagissez-vous au rapport de Bercy qui préconise notamment un big bang des métiers de la santé?
 Ce texte évoqué dans la presse, moi je ne l’ai pas! Des bribes d’information ont été données aux différentes professions reçues par le cabinet d’Arnaud Montebourg ces derniers jours sans que le rapport global leur soit dévoilé. Elles ont eu l’assurance que l’heure était à la concertation mais peut-on vraiment en être certain? Ce manque de transparence est extrêmement choquant sur la forme. C’est un déni de démocratie.

Envisagez-vous une riposte?
 Nous préparons un vaste mouvement de protestation pour la rentrée. Les professions règlementées représentent 650.000 personnes en France qui offrent des emplois non délocalisables. Au lieu de réformer pour sortir la France de la crise, le ministre de l’Economie va provoquer une levée de boucliers contre lui.

 




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