Archive pour le Tag 'moteur'

Automobiles : « Le moteur thermique va durer encore 70 ans « 

Automobiles : « Le moteur thermique va durer encore 70 ans  »

Ce samedi, Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration du groupe Renault, a rappelé la volonté du constructeur de poursuivre la transition vers l’électrique. Il estime toutefois que le moteur thermique a, encore, de longues années devant lui, grâce notamment aux carburants alternatifs dont le prix tomber à 1 euro-1,50 euro le litre d’ici 3 ou 4 ans. ( dans la Tribune).


Jean-Dominique Senard n’anticipe pas la disparition de sitôt.

« Nous allons [vers la fin du moteur thermique] avec détermination : vous le savez, Renault sera électrique en 2030, on sait le faire, a-t-il martelé. (…) Ce que nous faisons aussi, c’est que nous gardons aussi [les voitures thermiques], car je pense, que l’on le veuille ou non, que le moteur thermique va continuer à vivre dans le monde entier pendant au moins 70 ans, nous voulons garder la capacité de fournir ce marché dans les meilleures conditions possibles environnementales. »

Le président du conseil d’administration du groupe Renault explique ainsi avoir conservé l’hybride et le thermique, et amorcer une phase de recherche et développement « sur les carburants alternatifs » avec des partenaires, sur l’hydrogène notamment, afin de répondre aux consommateurs qui seront encore équipés de véhicules hybrides ou à moteur thermique. Jean-Dominique Senard s’est, d’ores et déjà montré, très optimiste sur le sujet.


Production d’hydrogène vert : « Tout le monde est en retard » (Valérie Ruiz-Domingo, Engie)

« Technologiquement, on sait très bien que les progrès arrivent, affirme-t-il. (…) La question, c’est à quel prix ? La victoire sera de pouvoir ramener le prix du carburant alternatif à l’équivalent de 1 euro, 1,50 euros le litre. Les grands experts qui nous accompagnent disent que c’est possible. Cela va arriver plus tôt qu’on ne le croit : peut-être que dans quatre, cinq, six ans, on y sera ».

Soit donc en 2027 ou 2028.

Le tout-électrique, un mauvais pari pour l’avenir ?

De quoi relativiser la transition du secteur automobile vers le tout-électrique ? « Cela signifie qu’en 2035, ce ne sera pas la voiture électrique en Europe », a aussitôt réagi l’économiste Jean Pisani-Ferry, également présent ce samedi au micro de La Tribune.

« En tant qu’industriel, Renault est obligé de préparer l’avenir, parce que si l’on part dans une seule direction, sans être certain de pouvoir l’achever, il faut que l’on prévoit des alternatives : il s’agit de l’avenir de nos entreprises, s’est défendu Jean-Dominique Senard. Si nous avons le moindre doute sur le fait d’avoir toute l’énergie nécessaire, abordable et en quantité, sur les matériaux, les crises géopolitiques, il est de notre responsabilité de faire attention aux salariés du groupe et aux consommateurs. »

Automobiles : « Le moteur thermique va vivre au moins 70 ans » (Jean-Dominique Senard, Renault)

Automobiles : « Le moteur thermique va vivre au moins 70 ans » (Jean-Dominique Senard, Renault)

Ce samedi, Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration du groupe Renault, a rappelé la volonté du constructeur de poursuivre la transition vers l’électrique. Il estime toutefois que le moteur thermique a, encore, de longues années devant lui, grâce notamment aux carburants alternatifs dont le prix tomber à 1 euro-1,50 euro le litre d’ici 3 ou 4 ans. ( dans la Tribune).


Jean-Dominique Senard n’anticipe pas la disparition de sitôt.

« Nous allons [vers la fin du moteur thermique] avec détermination : vous le savez, Renault sera électrique en 2030, on sait le faire, a-t-il martelé. (…) Ce que nous faisons aussi, c’est que nous gardons aussi [les voitures thermiques], car je pense, que l’on le veuille ou non, que le moteur thermique va continuer à vivre dans le monde entier pendant au moins 70 ans, nous voulons garder la capacité de fournir ce marché dans les meilleures conditions possibles environnementales. »

Le président du conseil d’administration du groupe Renault explique ainsi avoir conservé l’hybride et le thermique, et amorcer une phase de recherche et développement « sur les carburants alternatifs » avec des partenaires, sur l’hydrogène notamment, afin de répondre aux consommateurs qui seront encore équipés de véhicules hybrides ou à moteur thermique. Jean-Dominique Senard s’est, d’ores et déjà montré, très optimiste sur le sujet.


Production d’hydrogène vert : « Tout le monde est en retard » (Valérie Ruiz-Domingo, Engie)

« Technologiquement, on sait très bien que les progrès arrivent, affirme-t-il. (…) La question, c’est à quel prix ? La victoire sera de pouvoir ramener le prix du carburant alternatif à l’équivalent de 1 euro, 1,50 euros le litre. Les grands experts qui nous accompagnent disent que c’est possible. Cela va arriver plus tôt qu’on ne le croit : peut-être que dans quatre, cinq, six ans, on y sera ».

Soit donc en 2027 ou 2028.

Le tout-électrique, un mauvais pari pour l’avenir ?

De quoi relativiser la transition du secteur automobile vers le tout-électrique ? « Cela signifie qu’en 2035, ce ne sera pas la voiture électrique en Europe », a aussitôt réagi l’économiste Jean Pisani-Ferry, également présent ce samedi au micro de La Tribune.

« En tant qu’industriel, Renault est obligé de préparer l’avenir, parce que si l’on part dans une seule direction, sans être certain de pouvoir l’achever, il faut que l’on prévoit des alternatives : il s’agit de l’avenir de nos entreprises, s’est défendu Jean-Dominique Senard. Si nous avons le moindre doute sur le fait d’avoir toute l’énergie nécessaire, abordable et en quantité, sur les matériaux, les crises géopolitiques, il est de notre responsabilité de faire attention aux salariés du groupe et aux consommateurs. »

Les automobiles à moteur thermique autorisées après 2035

Les automobiles à moteur thermique seront autorisées après 2035


Ce pourrait bien être une remise en cause de l’électrique en tout cas une interrogation de plus sur l’avenir de l’électrique. C’est un véritable coup de théâtre qui vient d’avoir lieu à Bruxelles. Il était convenu d’interdire les moteurs thermiques à partir de 2035 sous la pression des écolos. Mais devant le mécontentement de l’industrie automobile notamment allemande et des automobilistes, il sera autorisé de prolonger l’autorisation des moteurs thermiques au-delà de 2035 sous réserve d’utilisation de carburant de synthèse plus neutre en carbone. Le problème c’est que ce carburant de synthèse est loin d’être au point techniquement et commercialement. Mais d’ici 2035 l’industrie allemande aura sûrement trouvé une solution plus ou moins bâtarde. Cela laisse ouvert évidemment la porte à la prolongation du thermique.

La Commission européenne et l’Allemagne ont annoncé samedi avoir trouvé un accord pour débloquer un texte clé du plan climat de l’Union européenne (UE) sur les émissions de CO2 des voitures, en assouplissant l’interdiction des moteurs thermiques après 2035.
« Nous avons trouvé un accord avec l’Allemagne sur l’utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures », a annoncé le commissaire européen à l’Environnement Frans Timmermans sur Twitter.
« Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2 », a précisé le ministre allemand des Transports, Volker Wissing.

Après des mois de négociations, les pays de l’Union européenne (UE) et le Parlement européen s’étaient mis d’accord l’an dernier sur une loi visant à interdire la vente de nouvelles voitures et camionnettes à moteur thermique dans l’UE à partir de 2035, mais son entrée en vigueur a été suspendue au début du mois après l’opposition inattendue des libéraux allemands, qui souhaitaient une exemption pour les véhicules utilisant des carburants de synthèse et ont bloqué un vote du Conseil de l’UE.

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CHATGPT: UNE VERSION GOOGLE INTÉGRÉE AU MOTEUR DE RECHERCHE

CHATGPT: UNE VERSION GOOGLE INTÉGRÉE AU MOTEUR DE RECHERCHE

Une nouvelle étape dans le domaine de l’intelligence artificielle chez les géants de la tech: l’arrivée d’un concurrent au désormais célèbre ChatGPT avec une version Google.

Google a annoncé lundi le lancement en phase de test de son robot conversationnel, baptisé Bard, quelques mois après celui de ChatGPT, le logiciel de la startup américaine OpenAI qui déchaîne les passions.

« Bard a pour ambition de combiner l’étendue des connaissances du monde avec la puissance, l’intelligence et la créativité de nos grands modèles de langage », a expliqué Sundar Pichai, directeur général d’Alphabet, maison mère de Google, cité dans un communiqué. Le logiciel « s’appuie sur les informations du web pour fournir des réponses actualisées et de haute qualité », a indiqué le responsable, pour lequel « Bard peut être un terrain d’expression pour la créativité et une rampe de lancement pour la curiosité. »
Le robot conversationnel est capable d’« expliquer les dernières découvertes de la Nasa issues du télescope James Webb à un enfant de 9 ans, ou de vous renseigner sur les meilleurs attaquants du football actuel, puis de vous proposer un entraînement spécifique pour vous améliorer ».
Bard s’appuie sur LaMDA, un programme informatique conçu par Google pour générer des robots de conversation (chatbots), dont le groupe de Mountain View (Californie) avait dévoilé la première version en 2021.

Si l’intelligence artificielle est omniprésente dans le secteur technologique et au-delà depuis des années, voire des décennies, la sortie de ChatGPT en novembre a fait évoluer la vision du grand public sur ses capacités. Il n’est pas le premier logiciel du genre mais il a surpris par la qualité de ses réponses, qu’il s’agisse d’écrire un texte sur un thème donné, d’expliquer un sujet complexe de façon intelligible, voire de créer un poème ou les paroles d’une chanson.
Déjà partenaire d’Open AI, le créateur de ChatGPT, Microsoft a annoncé fin janvier qu’il allait investir « plusieurs milliards de dollars » pour étendre leur collaboration, après avoir réalisé deux investissements en 2019 et en 2021.

Microsoft, Google, mais aussi Meta et Amazon font partie des acteurs les plus importants de l’intelligence artificielle, technologie à laquelle ils consacrent des investissements colossaux. Selon plusieurs médias américains, l’arrivée de ChatGPT a bousculé Google, qui disposait déjà de LaMDA mais qui a, depuis, mis les bouchées doubles pour proposer dans des délais resserrés, un produit similaire au robot conversationnel d’OpenAI.

Google a indiqué lundi qu’il lançait Bard avec une « version allégée » de LaMDA, « nécessitant une puissance de calcul moindre » pour permettre l’utilisation par un « plus grand nombre d’utilisateurs » et « de traiter un volume plus important de retours. » Pour l’instant, l’utilisation du logiciel va être limitée à « des testeurs de confiance, avant de le rendre plus largement disponible dans les semaines à venir », a précisé Sundar Pichai.

Cette phase de test vise notamment à s’« assurer que les réponses de Bard atteignent un niveau élevé en termes de qualité, de sécurité et d’ancrage dans les informations du monde réel », selon lui.

Croissance et Environnement: la  sobriété, un nouveau moteur?

Croissance et Environnement: la  sobriété, un nouveau moteur?

  Pour en finir avec certains préjugés et évoquer de nouvelles perspectives. Par Alain Grandjean, Associé Carbone 4.  ( la Tribune)

Les tensions énergétiques liées à la guerre en Ukraine et aux dysfonctionnements du parc nucléaire français ont placé la sobriété au centre du débat public. Incontournable pour lutter contre le changement climatique, elle semble peu à peu assimilée par les ménages et certaines entreprises : entre début octobre et mi-novembre, la consommation d’électricité a baissé de l’ordre de 5 à 7% par rapport au minimum des années avant-Covid (entre 2014 et 2019). C’est déjà le portefeuille des Français et l’économie qui en bénéficient.

Plus généralement, parvenir à la neutralité carbone en 2050 ne se traduira pas nécessairement par un recul de l’activité économique, comme le montre les quatre scénarios construits par l’Ademe - y compris le plus sobre. Cela s’explique en particulier par le renforcement programmé des emplois et de la production locale. Oui, la sobriété peut être un atout pour l’économie !

Sur le plan micro-économique, la sobriété évite les dépenses superflues. Elle représente un gain net de pouvoir d’achat comme le souligne une récente étude qui l’évalue à 1.300 euros pour les ménages respectant le plan de sobriété énergétique présenté par le Gouvernement. Un bénéfice non négligeable à l’heure où les prix de l’énergie explosent. En 2020 avant la crise énergétique, un ménage français dépensait en moyenne 2.700 euros pour son énergie (logement et carburant). Cette facture avoisinerait les 3.400 euros en 2023 (*).

Consommer moins, quand c’est possible, c’est dépenser moins et libérer un pouvoir d’achat qui peut être mis au service d’investissements, rentables à moyen terme, d’efficacité énergétique ou de passage aux énergies bas-carbone. La sobriété permet aussi de se protéger contre les fluctuations subies des prix de l’énergie et des matières premières. Il s’agit d’un gain de « résilience » qui pourrait être enrichi par un système de crédit et de financement orienté vers les entreprises et les ménages « économes ».

Pourquoi ne pas imaginer l’octroi de prêts à un taux bonifié pour les ménages les plus vertueux en matière de réduction de leur consommation d’énergie ? Le bénéfice serait ainsi écologique… et financier. Dans un autre registre, l’initiative Don de chaleur grâce à l’engagement de ses partenaires, permet de concilier sobriété et solidarité en permettant aux citoyens, de soutenir des projets associatifs avec les gains réalisés par l’ensemble des acteurs,

Sur le plan macro-économique, la sobriété énergétique permet de réduire le déficit commercial de la France. Ce dernier s’élevait à 44 milliards d’euros en 2021 et avoisinerait les 100 milliards d’euros en 2022. La logique est simple : nous importons quasiment toutes les énergies fossiles utilisées en France (soit 65% de notre consommation d’énergie finale) et cette importation représentait déjà plus de 50% du  déficit commercial en 2021. Réduire ce déficit permettrait de se dégager des marges  de manœuvre pour investir dans la transition énergétique et ainsi créer des emplois,  par exemple dans l’isolation des bâtiments ou dans les énergies bas-carbone.

Ce raisonnement est généralisable à la sobriété dans toutes ses dimensions et certaines entreprises l’ont bien compris. Dans le secteur de l’automobile, le passage aux moteurs électriques moins énergivores constitue une opportunité pour développer des usines de batteries en France et réduire notre dépendance vis-à-vis des fournisseurs internationaux. La nécessaire réduction du poids des véhicules pourrait permettre de réduire nos importations de matières premières. Si nous consommons moins de textiles « fast fashion » et acceptons de payer un peu plus cher pour une meilleure qualité, il est possible à des industriels de relocaliser des emplois en France. Des circuits de distribution plus courts permettent aussi de valoriser l’économie et l’agriculture locale et de réduire les dépenses de transport. Manger mieux et plus équilibré est bon pour la santé et le porte-monnaie, y compris en dépenses de soin. Au total, le recul de la consommation de biens manufacturés massivement importés est compensé par les achats de biens et services locaux.

Bien pensée, en conciliant le temps court et le temps long, l’économie de la sobriété représente un horizon désirable nécessaire pour enclencher une transformation systémique alliant les intérêts de tous – citoyens, entreprises, politiques – pour une  écologie constructive.

_______

(*) Logement : augmentation de 5-15% des prix de l’énergie jusqu’en 2022, et augmentation prévue par le  gouvernement sur les Tarifs Régulés de Vente de 15% en 2023. Carburant : augmentation de 20% entre 2020 et 2022. Raisonnement à iso-consommation.

Environnement et économie: la sobriété un nouveau moteur?

Environnement et  économie: la  sobriété un nouveau moteur?

  Pour en finir avec certains préjugés et évoquer de nouvelles perspectives. Par Alain Grandjean, Associé Carbone 4.  ( la Tribune)

Les tensions énergétiques liées à la guerre en Ukraine et aux dysfonctionnements du parc nucléaire français ont placé la sobriété au centre du débat public. Incontournable pour lutter contre le changement climatique, elle semble peu à peu assimilée par les ménages et certaines entreprises : entre début octobre et mi-novembre, la consommation d’électricité a baissé de l’ordre de 5 à 7% par rapport au minimum des années avant-Covid (entre 2014 et 2019). C’est déjà le portefeuille des Français et l’économie qui en bénéficient.

Plus généralement, parvenir à la neutralité carbone en 2050 ne se traduira pas nécessairement par un recul de l’activité économique, comme le montre les quatre scénarios construits par l’Ademe - y compris le plus sobre. Cela s’explique en particulier par le renforcement programmé des emplois et de la production locale. Oui, la sobriété peut être un atout pour l’économie !

Sur le plan micro-économique, la sobriété évite les dépenses superflues. Elle représente un gain net de pouvoir d’achat comme le souligne une récente étude qui l’évalue à 1.300 euros pour les ménages respectant le plan de sobriété énergétique présenté par le Gouvernement. Un bénéfice non négligeable à l’heure où les prix de l’énergie explosent. En 2020 avant la crise énergétique, un ménage français dépensait en moyenne 2.700 euros pour son énergie (logement et carburant). Cette facture avoisinerait les 3.400 euros en 2023 (*).

Consommer moins, quand c’est possible, c’est dépenser moins et libérer un pouvoir d’achat qui peut être mis au service d’investissements, rentables à moyen terme, d’efficacité énergétique ou de passage aux énergies bas-carbone. La sobriété permet aussi de se protéger contre les fluctuations subies des prix de l’énergie et des matières premières. Il s’agit d’un gain de « résilience » qui pourrait être enrichi par un système de crédit et de financement orienté vers les entreprises et les ménages « économes ».

Pourquoi ne pas imaginer l’octroi de prêts à un taux bonifié pour les ménages les plus vertueux en matière de réduction de leur consommation d’énergie ? Le bénéfice serait ainsi écologique… et financier. Dans un autre registre, l’initiative Don de chaleur grâce à l’engagement de ses partenaires, permet de concilier sobriété et solidarité en permettant aux citoyens, de soutenir des projets associatifs avec les gains réalisés par l’ensemble des acteurs,

Sur le plan macro-économique, la sobriété énergétique permet de réduire le déficit commercial de la France. Ce dernier s’élevait à 44 milliards d’euros en 2021 et avoisinerait les 100 milliards d’euros en 2022. La logique est simple : nous importons quasiment toutes les énergies fossiles utilisées en France (soit 65% de notre consommation d’énergie finale) et cette importation représentait déjà plus de 50% du  déficit commercial en 2021. Réduire ce déficit permettrait de se dégager des marges  de manœuvre pour investir dans la transition énergétique et ainsi créer des emplois,  par exemple dans l’isolation des bâtiments ou dans les énergies bas-carbone.

Ce raisonnement est généralisable à la sobriété dans toutes ses dimensions et certaines entreprises l’ont bien compris. Dans le secteur de l’automobile, le passage aux moteurs électriques moins énergivores constitue une opportunité pour développer des usines de batteries en France et réduire notre dépendance vis-à-vis des fournisseurs internationaux. La nécessaire réduction du poids des véhicules pourrait permettre de réduire nos importations de matières premières. Si nous consommons moins de textiles « fast fashion » et acceptons de payer un peu plus cher pour une meilleure qualité, il est possible à des industriels de relocaliser des emplois en France. Des circuits de distribution plus courts permettent aussi de valoriser l’économie et l’agriculture locale et de réduire les dépenses de transport. Manger mieux et plus équilibré est bon pour la santé et le porte-monnaie, y compris en dépenses de soin. Au total, le recul de la consommation de biens manufacturés massivement importés est compensé par les achats de biens et services locaux.

Bien pensée, en conciliant le temps court et le temps long, l’économie de la sobriété représente un horizon désirable nécessaire pour enclencher une transformation systémique alliant les intérêts de tous – citoyens, entreprises, politiques – pour une  écologie constructive.

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(*) Logement : augmentation de 5-15% des prix de l’énergie jusqu’en 2022, et augmentation prévue par le  gouvernement sur les Tarifs Régulés de Vente de 15% en 2023. Carburant : augmentation de 20% entre 2020 et 2022. Raisonnement à iso-consommation.

La sobriété , nouveau moteur de l’ économie ?

La  sobriété , nouveau moteur de l’ économie ?

  Pour en finir avec certains préjugés et évoquer de nouvelles perspectives. Par Alain Grandjean, Associé Carbone 4.  ( la Tribune)

Les tensions énergétiques liées à la guerre en Ukraine et aux dysfonctionnements du parc nucléaire français ont placé la sobriété au centre du débat public. Incontournable pour lutter contre le changement climatique, elle semble peu à peu assimilée par les ménages et certaines entreprises : entre début octobre et mi-novembre, la consommation d’électricité a baissé de l’ordre de 5 à 7% par rapport au minimum des années avant-Covid (entre 2014 et 2019). C’est déjà le portefeuille des Français et l’économie qui en bénéficient.

Plus généralement, parvenir à la neutralité carbone en 2050 ne se traduira pas nécessairement par un recul de l’activité économique, comme le montre les quatre scénarios construits par l’Ademe - y compris le plus sobre. Cela s’explique en particulier par le renforcement programmé des emplois et de la production locale. Oui, la sobriété peut être un atout pour l’économie !

Sur le plan micro-économique, la sobriété évite les dépenses superflues. Elle représente un gain net de pouvoir d’achat comme le souligne une récente étude qui l’évalue à 1.300 euros pour les ménages respectant le plan de sobriété énergétique présenté par le Gouvernement. Un bénéfice non négligeable à l’heure où les prix de l’énergie explosent. En 2020 avant la crise énergétique, un ménage français dépensait en moyenne 2.700 euros pour son énergie (logement et carburant). Cette facture avoisinerait les 3.400 euros en 2023 (*).

Consommer moins, quand c’est possible, c’est dépenser moins et libérer un pouvoir d’achat qui peut être mis au service d’investissements, rentables à moyen terme, d’efficacité énergétique ou de passage aux énergies bas-carbone. La sobriété permet aussi de se protéger contre les fluctuations subies des prix de l’énergie et des matières premières. Il s’agit d’un gain de « résilience » qui pourrait être enrichi par un système de crédit et de financement orienté vers les entreprises et les ménages « économes ».

Pourquoi ne pas imaginer l’octroi de prêts à un taux bonifié pour les ménages les plus vertueux en matière de réduction de leur consommation d’énergie ? Le bénéfice serait ainsi écologique… et financier. Dans un autre registre, l’initiative Don de chaleur grâce à l’engagement de ses partenaires, permet de concilier sobriété et solidarité en permettant aux citoyens, de soutenir des projets associatifs avec les gains réalisés par l’ensemble des acteurs,

Sur le plan macro-économique, la sobriété énergétique permet de réduire le déficit commercial de la France. Ce dernier s’élevait à 44 milliards d’euros en 2021 et avoisinerait les 100 milliards d’euros en 2022. La logique est simple : nous importons quasiment toutes les énergies fossiles utilisées en France (soit 65% de notre consommation d’énergie finale) et cette importation représentait déjà plus de 50% du  déficit commercial en 2021. Réduire ce déficit permettrait de se dégager des marges  de manœuvre pour investir dans la transition énergétique et ainsi créer des emplois,  par exemple dans l’isolation des bâtiments ou dans les énergies bas-carbone.

Ce raisonnement est généralisable à la sobriété dans toutes ses dimensions et certaines entreprises l’ont bien compris. Dans le secteur de l’automobile, le passage aux moteurs électriques moins énergivores constitue une opportunité pour développer des usines de batteries en France et réduire notre dépendance vis-à-vis des fournisseurs internationaux. La nécessaire réduction du poids des véhicules pourrait permettre de réduire nos importations de matières premières. Si nous consommons moins de textiles « fast fashion » et acceptons de payer un peu plus cher pour une meilleure qualité, il est possible à des industriels de relocaliser des emplois en France. Des circuits de distribution plus courts permettent aussi de valoriser l’économie et l’agriculture locale et de réduire les dépenses de transport. Manger mieux et plus équilibré est bon pour la santé et le porte-monnaie, y compris en dépenses de soin. Au total, le recul de la consommation de biens manufacturés massivement importés est compensé par les achats de biens et services locaux.

Bien pensée, en conciliant le temps court et le temps long, l’économie de la sobriété représente un horizon désirable nécessaire pour enclencher une transformation systémique alliant les intérêts de tous – citoyens, entreprises, politiques – pour une  écologie constructive.

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(*) Logement : augmentation de 5-15% des prix de l’énergie jusqu’en 2022, et augmentation prévue par le  gouvernement sur les Tarifs Régulés de Vente de 15% en 2023. Carburant : augmentation de 20% entre 2020 et 2022. Raisonnement à iso-consommation.

Automobile: des règles aussi pour les émissions polluantes hors moteur

Automobile: des règles aussi pour les émissions polluantes hors moteur

« La prise en compte des émissions de freinage et d’usure des pneus constitue une grande avancée, même si elle se fait au prix de quelques renoncements », estime Olivier Blond est président de l’Institut Brunoy pour une écologie des solutions ( dans l’Opinion
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« Echec historique » ou « victoire du lobby automobile » : les associations écologistes critiquent la proposition de norme Euro7, qui vient d’être publiée par la Commission européenne, et définit les obligations européennes en matière de pollution pour les véhicules à partir de 2025. Il est vrai que quatre ans de négociations aboutissent à des propositions assez tièdes. Mais il y a tout de même plusieurs bonnes nouvelles et une logique profonde qu’il faut saluer.

La principale déception, pour les associations écologistes, tient au fait que la norme Euro7 ne propose que des modifications marginales des limites d’émissions pour les voitures. Il y a certes une diminution des niveaux autorisés de dioxyde d’azote (NO2) pour les diesels, mais sur plusieurs autres points, la proposition est en dessous de ce qu’on aurait pu espérer. Toutefois, la nouvelle norme introduit une nouveauté importante : elle impose aux poids lourds et aux camions des niveaux d’émissions similaires à ceux en vigueur pour les voitures, alors qu’ils étaient jusqu’à présent moins exigeants. C’est une très bonne nouvelle car les véhicules professionnels sont responsables d’une part croissante de la pollution (entre un tiers et la moitié) du fait de l’essor de la livraison partout dans le monde.

Deuxième point important : la norme Euro7 introduit – et c’est une première mondiale – des limites pour les émissions hors moteur. C’est là aussi une excellente nouvelle. En effet, la masse des particules émises par l’usure des freins est environ cinq fois plus importante que celles qui sortent du pot d’échappement ; celle des particules émises par l’usure des pneus 1000 fois plus importante ! Et leur impact sanitaire est loin d’être négligeable. Une multitude d’autres points positifs pourrait être évoquée, comme la prise en compte de deux nouveaux polluants, l’ammoniac et le protoxyde d’azote, l’amélioration des tests d’homologation, des exigences plus fortes sur le cycle de vie des véhicules…
Perspective. Mais la Commission se place résolument dans la perspective de la fin des voitures thermiques. Rappelons que la vente de ces véhicules neufs sera interdite d’ici 2035 en Europe, et en 2025 en Norvège, en 2030 au Danemark ou en Suède. Or les voitures électriques n’émettent aucune pollution par leur moteur ; l’enjeu est bien celui des émissions des freins et des pneus. L’autre enjeu est celui des camions thermiques, car ils resteront omniprésents – les technologies électrique, hydrogène ou autres restant encore insuffisamment développées – d’où l’importance de leur appliquer des normes plus exigeantes.

Quid des voitures thermiques qui seront quand même commercialisées d’ici là ? Ici, la logique de la norme sanitaire télescope un enjeu de politique industrielle. D’un côté, les constructeurs automobiles demandent : à quoi bon renforcer les contraintes et alourdir les coûts pour des véhicules qui vont disparaître de toute façon ? C’est détourner des fonds qui manqueront à la transition vers la voiture électrique, affirment-ils. De l’autre côté, l’association Transport & Environnement dénonce une proposition européenne qui laissera en circulation « 100 millions de voitures extrêmement polluantes ».

Les constructeurs ont obtenu gain de cause. Il faut dire que l’argument des associations semble mal calibré. Entre l’entrée en vigueur de la norme (entre 2025 et 2027, selon les catégories de véhicules) et la fin annoncée des véhicules thermiques, la part des véhicules électriques neufs dans les achats va augmenter rapidement. Or, le nombre de 100 millions de voitures thermiques est calé sur un taux d’électrique proche de zéro, manifestement faux. Il s’agira plus probablement de 30 millions, voire moins – les scénarios évoluent rapidement. Cela n’a rien de négligeable et compte pour 10 % du parc automobile européen.

Quant à qualifier les voitures Euro6 d’ « extrêmement polluantes », alors que les systèmes actuels de zones à faibles émissions (ZFE), soutenus par l’Etat et par ces associations, encouragent leur achat, cela semble pour le moins excessif. Une chose est sûre : dans tous les cas, chaque voiture électrique qui remplacera une voiture thermique apportera une amélioration plus importante que celle du remplacement d’une voiture thermique par une autre. L’horizon est donc celui de l’électrification, et les enjeux dépassent ceux d’Euro7, avec la défense d’une production automobile décarbonée et européenne, le recyclage des batteries, la diminution du poids des voitures, etc.

Pour ces raisons, la prise en compte des émissions de freinage et d’usure des pneus constitue une grande avancée, même si elle se fait au prix de quelques renoncements. Comme l’a expliqué Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur : « Certains trouvaient que c’était trop ambitieux, d’autres pas assez. Je crois que nous avons trouvé un bon compromis. »

Olivier Blond est président de l’Institut Brunoy pour une écologie des solutions, auteur de Plaidoyer pour une écologie de droite (Albin Michel, 2022).

La culture moteur de la transition écologique

La culture, moteur de la transition écologique

Face aux enjeux climatiques, il est essentiel que le secteur culturel apporte lui aussi sa pierre à l’édifice pour favoriser l’émergence de nouvelles manières d’habiter notre planète affirme, dans une tribune au « Monde », le chercheur Guillaume Logé (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

Plus personne n’est à convaincre : l’écologie constitue l’enjeu le plus crucial du XXIe siècle. L’habitabilité de la Terre en dépend. S’il est trop tard pour remédier à la nature des conséquences que le présent et les décennies à venir auront à subir, il y a urgence à agir pour en amoindrir les proportions et nous préparer à y faire face. En quoi ce sujet concerne-t-il la culture ?
La transition écologique ne dépend ni d’une avancée technologique ni d’une hypothétique nouvelle source d’énergie qui viendraient miraculeusement tout arranger. Nous en savons assez pour nous nourrir, nous loger, nous déplacer autrement. La clé de la réussite en matière écologique repose désormais sur les manières dont nous comprenons nos relations avec la Terre et le sens que nous y projetons. Autrement dit, elle dépend du monde que nous nous représentons et de notre envie de le faire advenir.
Imaginer un monde et le désirer : n’est-on pas en droit d’affirmer que la culture devrait jouer le rôle principal en la matière ? Elle est d’ailleurs déjà à l’œuvre. Pour l’heure, elle provient majoritairement des acteurs des secteurs économique et médiatique au sens large. C’est une banalité de dire qu’ils sont producteurs d’images, de rêves, de modes de vie ; ça l’est moins de dire que cette production intéresse directement l’écologie.

L’opportunité d’une politique culturelle inédite
Tous ceux (personnes, entreprises, institutions) qui « influencent » devraient s’interroger sur la nature de leur production culturelle. On pourrait attendre d’un tel travail qu’il aide à accoucher de nouveaux modèles, ceux-là que les citoyens, consommateurs, collaborateurs des entreprises, conscients des enjeux, vont réclamer avec de plus en plus d’intransigeance.
Mais c’est sur la question de l’engagement du secteur culturel proprement dit que nous voulons nous focaliser aujourd’hui.
Comment, sur le fond, contribue-t-il à la transition écologique ? Il faut commencer par saluer les initiatives qui fleurissent ici ou là. Le Palais de Tokyo a lancé récemment le programme « Palais durable » et vient de proposer l’exposition « Réclamer la terre ». Le 10 octobre, le Centre Pompidou proposera un cours en ligne (MOOC) « Art et écologie ». Les expositions « Les vivants » et « Novacène » présentées dans le cadre de la 6e édition de Lille 3000, ferment leurs portes aujourd’hui. A Metz, en 2016, le Centre Pompidou a organisé l’exposition « Sublime. Les tremblements du monde ».

A Metz, le Centre Pompidou a présenté, en 2016, l’exposition Le Centre international d’art et du paysage sur l’île de Vassivière (CIAPV) est résolument tourné vers les enjeux actuels. Sous l’impulsion de sa chaire Laudato si’. Pour une nouvelle exploration de la Terre, le Collège des bernardins, à partir du 14 octobre, accueillera une exposition de Laurent Grasso, intitulée « Anima ».

La voiture électrique existait avant le moteur thermique !

« En 1905, la moitié du parc automobile mondial était électrique »

 

La voiture électrique a failli supplanter le moteur à explosion au début du XXe siècle, mais c’était compter sans le lobby de l’industrie pétrolière, en plein essor, raconte l’économiste Pierre-Cyrille Hautcœur dans sa chronique.

 

Après la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine révèle aujourd’hui la rudesse des transformations qui attendent les sociétés habituées à l’abondance matérielle. Les consommateurs regimbent face à la hausse des prix de l’énergie ou de l’alimentation, et les gouvernements en sont réduits à des expédients qui, souvent, empirent le problème écologique et accroissent le coût des adaptations futures. Dans de telles circonstances, l’appel aux efforts individuels est aussi omniprésent que mal placé. Un exemple historique en donne une nouvelle preuve : celui de l’émergence de la première cause d’émission de gaz à effet de serre et de pollution urbaine, le moteur à explosion.

 

Comme le rappellent Josef Taalbi et Hana Nielsen dans un récent article (« The Role of Energy Infrastructure in Shaping Early Adoption of Electric and Gasoline Cars », Nature Energy, 7 octobre 2021), le moteur électrique a été développé parallèlement au moteur à explosion, à l’extrême fin du XIXe siècle, pour concurrencer et remplacer un moteur à vapeur considéré comme dangereux pour l’usage individuel.

Après l’invention de la batterie rechargeable au plomb par Gaston Planté, en 1859, et ses améliorations successives, les véhicules électriques ont l’attrait de la modernité (en 1937, encore, Raoul Dufy pourra sans ridicule peindre La Fée électricité pour la Compagnie parisienne de distribution d’électricité). Entre 1881 et 1900, les nouveaux modèles se multiplient dans les principaux pays avancés. Le record de vitesse automobile est d’ailleurs encore établi en 1899, à 108 km/h, par un véhicule électrique, la célèbre Jamais-Contente. La production industrielle peine à choisir initialement entre les motorisations électriques et à explosion. En 1900, près de deux fois plus de voitures électriques sont produites que de voitures à essence et, en 1905, la moitié du parc automobile mondial est électrique.

On explique habituellement l’ascendant pris par le moteur à explosion vers 1910 par la baisse du prix du pétrole et l’amélioration des moteurs puis la production en série de la célèbre Ford T à partir de 1913. Néanmoins, la voiture électrique était appréciée pour sa fiabilité, sa propreté, son silence et sa facilité de conduite, et son prix resta longtemps très proche de celui des voitures à explosion. En réalité, c’est l’insuffisance du réseau de distribution, en particulier aux Etats-Unis (qui deviennent le principal producteur et innovateur mondial quand survient la Grande Guerre), qui joue le rôle principal. La voiture électrique convient bien aux villes, où le rechargement est aisé. Elle est adoptée par les postes de différents pays, dont la France, ou par des réseaux de taxis. Mais électrifier les vastes zones rurales américaines n’est pas profitable avant les années 1920, trop tard pour faire resurgir les moteurs électriques.

La fin du moteur à essence: , un virage nécessaire mais dangereux

La fin du moteur à essence: , un virage nécessaire mais dangereux

Un papier du Monde conforte les caractères indispensables virage concernant la fin du moteur à essence mais souligne que cela ne se fera pas sans conséquences. 

Le jour même où le Parlement européen a décidé de mettre fin à la voiture à moteur thermique, le prix de l’essence a battu son record en France. Cette concomitance marque la fin d’une époque, celle d’un mode de transport individuel qui pendant plus d’un siècle a reposé sur un pétrole bon marché, sans rapport avec son coût environnemental.

En votant cette mesure, mercredi 8 juin, les députés européens ont pris une décision qui va réclamer un gigantesque effort d’adaptation de la part de l’industrie, entraîner des changements des usages de l’automobile, mais qui reste essentielle pour lutter contre le changement climatique.

Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 dans le cadre de son Pacte vert, l’UE interdira la commercialisation de véhicules neufs à essence ou diesel à partir de 2035, cent cinquante ans après l’invention du moteur à combustion. Celui-ci ne disparaîtra pas des routes instantanément : en France, sur les 40 millions d’automobiles qui circulent, 99 % fonctionnent encore à l’essence ou au diesel. Il faudra plusieurs décennies pour que le parc soit entièrement électrifié, le temps que les anciens modèles arrivent en fin de vie. Raison de plus pour accélérer le calendrier.

Le basculement ne se fera pas sans douleur. Les constructeurs doivent déjà respecter une trajectoire de réduction des émissions de CO2 de leur gamme, sous peine de lourdes amendes. La perspective d’une interdiction totale des moteurs thermiques rend le défi encore plus compliqué.

Rien qu’en France, l’extinction de la filière devrait aboutir à la disparition d’une centaine de milliers d’emplois, qui, non seulement ne seront pas entièrement compensés par les postes créés grâce au développement du véhicule électrique, mais qui feront aussi appel à des compétences différentes. Il sera indispensable d’accompagner cette transition par un ambitieux plan de formation et de reconversion.

Pour les acheteurs, le passage à l’électrique ne sera pas plus évident. Prix plus élevés malgré les subventions, autonomie des batteries encore limitée, lenteur du développement du réseau de bornes de recharges : les obstacles à une adoption généralisée restent nombreux. Constructeurs et pouvoirs publics vont devoir rassurer, convaincre, innover et soutenir financièrement la demande pour éviter son effondrement. Treize ans pour y parvenir reste court.

Sur le plan de la souveraineté industrielle, la généralisation de l’électrique va également nécessiter une accélération de la localisation européenne de la fabrication des batteries. Pour optimiser l’impact environnemental, il faudra aussi disposer d’une production d’énergie décarbonée plus importante qu’aujourd’hui. Quant à la massification de l’offre électrique, elle provoque déjà des tensions sur le prix des matières premières. Celles-ci vont renchérir les coûts de fabrication et placent l’Europe dans une situation de dépendance qu’elle devra surmonter. Enfin, reste à résoudre la question du recyclage des batteries. La voiture électrique n’a donc rien d’une panacée.

Pour autant, négocier ce virage le plus rapidement possible demeure impératif. Le transport est le seul secteur dans lequel les émissions de CO2 ont continué à augmenter au cours des trois dernières décennies, la route représentant un cinquième des volumes dégagés par l’UE. Quoi qu’en disent les industriels de l’automobile, sans pression politique, la décarbonation du secteur serait encore dans les limbes. L’impulsion donnée par le Parlement européen doit être maintenant confirmée par les Etats membres de l’UE, pour que l’ère de l’après-pétrole débute enfin.

Le moteur de Poutine: La peur de la démocratie

Le moteur de Poutine: La peur de la démocratie

 

Ce qui traumatise Poutine dans l’Ukraine d’aujourd’hui, ce n’est pas la lointaine perspective de sa possible appartenance à l’OTAN, c’est la volonté de ce pays de rejoindre « l’Ouest » estime Alain Frachon dans le Monde .

 

Chronique.

 

« C’est la faute de l’OTAN. » Le pacte militaire euro-atlantique serait responsable des bombardements sur l’Ukraine ! « L’Occident coupable », comme toujours, ânonnent les thuriféraires de Vladimir Poutine. On veut bien condamner le matraquage de Kiev – déplaisant, certes – mais, dans le même souffle, on dénonce le « projet d’annexion de l’Ukraine » par l’entité maléfique OTAN – Etats-Unis. Manière implicite d’excuser partiellement le crime perpétré par la Russie contre l’un de ses voisins.

Est-ce si difficile de dire les choses comme elles sont ? Un dictateur, en mal de reconstitution d’un empire perdu, cette URSS effondrée sous ses propres contradictions, agresse un pays indépendant. Objectif : le casser pour le soumettre ; le terroriser pour l’assujettir à nouveau, « comme avant ». Poutine, l’ordonnateur de l’assaut sur l’Ukraine, appartient à cette génération de Russes venus des services de sécurité, écrit le politologue Ivan Krastev dans le New York Times, qui n’ont jamais digéré la fin de l’URSS : « Construire le futur ne les intéresse pas, ils veulent refaire le passé. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Le scénario ukrainien avait été écrit en Géorgie en 2008. Il suffisait de vouloir lire »

Ce qui traumatise Poutine dans l’Ukraine d’aujourd’hui, ce n’est pas la lointaine perspective de sa possible appartenance à l’OTAN, c’est la volonté de ce pays de rejoindre « l’Ouest » – le monde démocratique et libéral. Il faut ramener la traîtresse « à l’est », à la maison Russie à laquelle elle appartient. Vladimir Poutine l’a écrit : il n’y a pas de peuple ukrainien. Pourquoi ne voir que figure de rhétorique dans le propos des autocrates ?

La Russie a de légitimes intérêts de sécurité. Américains et Européens lui ont ouvert tous les forums possibles pour en débattre. Le président russe n’est pas intéressé. Il accomplit une mission historique pour, selon ses mots, « dénazifier » et « démilitariser » l’Ukraine. Dans cette folie, que vient faire l’OTAN, qui, sans exclure que ce pays puisse un jour faire partie de ses membres, ne lui a jamais ouvert de procédure d’adhésion ?

Les années de l’hyperpuissance américaine, celles qui ont suivi l’implosion de l’URSS, n’ont pas manqué d’occasions ratées pour imaginer une architecture de sécurité intelligente en Europe. L’exercice ne relevait pas d’une discussion de colloque académique : cette histoire s’est écrite dans le chaos. De la part des Etats-Unis et de leurs alliés, elle a comporté des gestes arrogants et humiliants à l’encontre d’une Russie traumatisée par la perte d’un empire sans lequel elle a, à l’évidence, bien du mal à vivre.

 

Un moteur Safran qui réduit jusqu’à 80% les émissions de CO2

Un moteur Safran qui réduit jusqu’à 80% les émissions de CO2

Safran Helicopter Engines, leader mondial des turbines d’hélicoptères, et Safran Tech ont réalisé ces dernières semaines à Bordes (Pyrénées Atlantiques), une première mondiale : la rotation au banc d’essai BEARCAT (1) mis au point par Safran Tech, d’un moteur d’hélicoptère (Makila 2) avec 100 % de carburant d’aviation durable (SAF) durant une campagne d’essais au sol, qui a débuté le 24 août et a duré une trentaine d’heures, dont une vingtaine d’heures avec 100% de SAF.

Avec une incorporation de 100%, ces carburants permettraient de réduire jusqu’à 80 % les émissions de CO2, grâce à un bilan carbone réduit sur l’ensemble de leur cycle de vie, assure Safran.

«La confiance , comme moteur de la reprise « 

«La confiance , comme moteur de la reprise « 

( Bertrand Chambenois)

« 

Une  chronique de Bertrand Chambenois dans l’Opinion.

 

 » Il est d’ores et déjà entendu qu’en France comme dans bien d’autres pays les conséquences économiques et sociales de la crise du Covid-19 seront lourdes. C’est pourquoi il existe aujourd’hui une urgence absolue à réunir les facteurs d’une reprise rapide et durable. Or, dans un pays où la parole politique est le baromètre de la prise de décision économique, il faut prendre garde à la propagation de la crise de confiance qui a gagné le pays depuis plusieurs semaines. Car si le moteur de l’économie française est aujourd’hui presque à l’arrêt, le carburant nécessaire pour le faire redémarrer n’est autre que la confiance.

Or la confiance, comme chacun sait, ne se décrète pas, elle se gagne. Pour cela, les entreprises, au premier rang desquels nos plus solides fleurons, ont un rôle essentiel à jouer pour créer le « choc de confiance » dont le pays a besoin et ainsi provoquer un effet d’entraînement pour l’ensemble de l’économie.

Choc. Ce « choc de confiance » peut se décliner en trois chocs simultanés. Et si chacun convient sans difficulté que l’État ne peut pas tout, il revient alors aux entreprises de les provoquer.

Tout d’abord, un choc sanitaire, car pour revenir dans les magasins, dans les restaurants ou dans les cinémas, les consommateurs auront besoin d’engagements forts soutenus par des actes qui ne le seront pas moins. C’est ce qu’a notamment très bien compris le groupe Accor qui a décidé de créer une nouvelle labellisation sanitaire certifiée par Bureau Veritas et de la partager à tout le secteur hôtelier, en France comme à l’international. Le respect de nouvelles normes et réglementations est un simple prérequis qui ne peut suffire seul à vaincre les peurs nées de l’épidémie. Les entreprises doivent aller plus loin, être volontaristes et imaginer des initiatives pour construire un nouveau socle de confiance sanitaire indispensable à la reprise de leur activité.

Au-delà de ces différents chocs ancrés dans la réalité économique propre à chaque entreprise et chaque secteur, il va revenir aux dirigeants d’entreprise d’incarner cette confiance dont ils sont, ne l’oublions jamais, les premiers garants

Ensuite, un choc d’impulsion économique s’impose afin que les entreprises qui se sortiront le mieux et le plus rapidement de la crise entraînent les autres dans leur sillage. Si beaucoup de groupes vont devoir réviser leurs projections de croissance et de rentabilité à la baisse, il est crucial que les secteurs les plus résilients comme celui de la santé, des télécoms, de l’agroalimentaire, de la distribution ou encore des plateformes technologiques non seulement continuent de recruter et d’investir mais le disent ! L’heure n’est pas à nier les difficultés, mais elle est encore moins, pour ceux qui résistent, à la pudeur ou à la modestie. Au contraire, leur responsabilité est de donner une impulsion et d’apporter les preuves que nous pouvons avoir confiance dans la capacité de notre économie à s’appuyer sur des relais de croissance solides.

Circuits courts. Enfin, un troisième choc, environnemental cette fois-ci, semble plus que jamais nécessaire. On remarque en effet que la crise actuelle a eu tendance à amplifier des comportements de consommation préexistants que ce soit la préférence des circuits courts, le recours aux plateformes ou la défiance face aux activités très carbonées. Dès lors, les entreprises doivent inscrire leurs plans de développement dans ce monde d’après dont on peut déjà deviner qu’il sera plus vert et plus digitalisé. Le maintien, malgré la crise, d’engagements environnementaux de long-terme est un moyen d’afficher un message d’optimisme sur l’« après » mais aussi de créer un pacte inédit entre la société et les entreprises, générateur de confiance et porteur de nouveaux leviers de croissance.

Au-delà de ces différents chocs ancrés dans la réalité économique propre à chaque entreprise et chaque secteur, il va revenir aux dirigeants d’entreprise d’incarner cette confiance dont ils sont, ne l’oublions jamais, les premiers garants. A eux en effet, de créer l’adhésion, en premier lieu de leurs salariés sans la motivation desquels la reprise ne pourra se faire, mais aussi de leurs actionnaires, de leurs fournisseurs, de leurs banques et bien sûr de leurs clients.

Si les temps calmes sont propices aux gestionnaires, les temps agités sont propices aux leaders audacieux et visionnaires. La crise doit permettre de les révéler. »

Bertrand Chambenois, Associé au sein du cabinet de conseil aux dirigeants Tilder.

Obsolescence programmée : ou le « prêt-à-jeter » comme moteur de croissance

 

Obsolescence programmée : ou  le « prêt-à-jeter » comme moteur de croissance

Un film documentaire prêt à jeter dénonce cette logique de gaspillage. Un produit usé = un produit vendu ! Tourné aux quatre coins du monde, ce documentaire enquête sur l’obsolescence programmée, un concept vieux comme l’industrie mais toujours vivace. Une démonstration aussi implacable qu’éclairante. L’obsolescence programmée constitue un des moteurs du développement économique. L’objectif est d’inciter le consommateur à remplacer un produit avant qu’il ne soit usé en justifiant de progrès techniques, de la mode tout simplement de l’impossibilité de réparer. Ainsi des équipements qui duraient précédemment 10 ou 15 ans sont considérés hors d’usage après  deux à trois ans pour certains ; d’une certaine façon ; le consommateur est aussi largement complice  puisqu’il ne résiste guère à l’effet de mode. Pour ceux qui ignorent cet effet de mode, de toute façon, il est pratiquement impossible de réparer un équipement en panne. Pour deux raisons la première c’est que tout a été fait dans le processus de production pour que ces biens ne soit pas réparables ensuite parce que le coût de la main-d’œuvre en France est tellement élevé que le prix de la réparation dépasse assez souvent l’achat d’un équipement neuf. Observons par exemple qu’en Afrique que la plupart des équipements que nous jetons ici, sont là-bas systématiquement réparés. Pour en rajouter sur le phénomène on impose de prendre en compte des aspects écologiques (par exemple consommation d’énergie) ou encore l’empreinte carbone en oubliant volontairement qu’un équipement réparé  réduit forcément les gaspillages et même l’empreinte carbone. Selon l’UFC-Que Choisir, la durée de vie moyenne des appareils électroménagers courants oscillerait aujourd’hui entre 6 à 8 ou 9 ans contre 10 à 12 ans auparavant. Par exemple :

  • un ordinateur portable aurait une durée de vie comprise entre 5 et 8 ans,
  • une télévision de 8 ans,
  • un téléphone portable de 4 ans,
  • un réfrigérateur de 10 ans.

D’autres produits sont connus pour faire l’objet d’une conception prévoyant leur obsolescence programmée : les imprimantes, et les smartphone sans parler des voitures qui ne sont plus réparables par le mécanicien du coin.

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