Archive pour le Tag 'Moscovici'

Finances publiques: Faire mieux sans dépenser plus ! »( Moscovici)

Finances publiques: Faire mieux sans dépenser plus ! »( Moscovici)

 L’ancien ministre des Finances de François Hollande et ancien commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires ne mâche pas ses mots dans La Tribune . La France est au pied du mur et doit impérativement reprendre le contrôle de ses finances publiques. Il livre sa méthode et des pistes d’action pour y parvenir et appelle l’exécutif à faire preuve de courage politique pour faire prendre conscience aux Français de la gravité de la situation.

 La note de la France a été dégradée vendredi soir par l’agence Standard & Poor’s en raison de « déficits excessifs ». Est-ce grave ?

PIERRE MOSCOVICI - La dégradation de la France ne change pas profondément la donne. Notre signature reste de très bonne qualité. Mais il faut être lucide : même si cela n’avait pas été le cas, la gravité de la situation de nos finances publiques s’impose à nous, nous sommes au pied du mur. C’est pourquoi il faut prendre cet avertissement au sérieux.

Le ministre des Finances avance comme explication le poids de la dette Covid !
La note serait abaissée parce qu’il a fallu sauver les Français. C’est votre analyse ?

La Cour des comptes avait à l’époque de la crise sanitaire validé le « quoi qu’il en coûte » : quand la vie est en cause, on ne compte pas. Mais cet argument ne suffit pas, car des politiques comparables et tout aussi coûteuses ont été menées dans tous les pays d’Europe : si sauver des vies et l’économie était la seule cause de notre dégradation, toutes les finances publiques de nos partenaires seraient également visées ! Il y a hélas une spécificité française.

Dommage évidemment que Moscovici alors qu’il était au gouvernement n’est pas appliqué ses propres leçons de rigueur ! (Il a notamment été ministre des finances dans le gouvernement socialiste).

Faire mieux sans dépenser plus ! »( Moscovici)

Faire mieux sans dépenser plus ! »( Moscovici)

 L’ancien ministre des Finances de François Hollande et ancien commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires ne mâche pas ses mots dans La Tribune . La France est au pied du mur et doit impérativement reprendre le contrôle de ses finances publiques. Il livre sa méthode et des pistes d’action pour y parvenir et appelle l’exécutif à faire preuve de courage politique pour faire prendre conscience aux Français de la gravité de la situation.

 La note de la France a été dégradée vendredi soir par l’agence Standard & Poor’s en raison de « déficits excessifs ». Est-ce grave ?

PIERRE MOSCOVICI - La dégradation de la France ne change pas profondément la donne. Notre signature reste de très bonne qualité. Mais il faut être lucide : même si cela n’avait pas été le cas, la gravité de la situation de nos finances publiques s’impose à nous, nous sommes au pied du mur. C’est pourquoi il faut prendre cet avertissement au sérieux.

Le ministre des Finances avance comme explication le poids de la dette Covid !
La note serait abaissée parce qu’il a fallu sauver les Français. C’est votre analyse ?

La Cour des comptes avait à l’époque de la crise sanitaire validé le « quoi qu’il en coûte » : quand la vie est en cause, on ne compte pas. Mais cet argument ne suffit pas, car des politiques comparables et tout aussi coûteuses ont été menées dans tous les pays d’Europe : si sauver des vies et l’économie était la seule cause de notre dégradation, toutes les finances publiques de nos partenaires seraient également visées ! Il y a hélas une spécificité française.

Dommage évidemment que Moscovici alors qu’il était au gouvernement n’est pas appliqué ses propres leçons de rigueur ! (Il a notamment été ministre des finances dans le gouvernement socialiste).

Taxation des très riches : ne pas refermer le dossier (Moscovici, Cour des Comptes)

Taxation des très riches : ne pas refermer le dossier (Moscovici, Cour des Comptes)


Le président de la Cour des comptes a exprimé, ce dimanche sur Radio J, sa volonté de voir émerger un véritable débat sur la question du financement de la transition écologique par une imposition plus forte sur les plus riches. Cette prise de position fait suite à un rapport de l’économiste Jean Pisani-Ferry qui propose la mise en place d’un prélèvement exceptionnel sur les 10% des ménages les plus aisés. Une proposition cependant vite balayée par le gouvernement.

Réinstaurer l’ISF, le scénario qui monte pour financer la transition écologique . L’idée semble donc économiquement envisageable et pour Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes « il ne faut pas enterrer ce rapport », a-t-il insisté sur Radio J, ce dimanche.

« Je ne vais pas dire que je suis d’accord avec la proposition fiscale, ce n’est pas mon rôle, mais je trouve qu’on évacue le débat trop vite », a-t-il regretté. « Il faut avoir un débat sur cette question, il ne faut pas l’évacuer d’un revers de main (…) Je ne suis pas en train de préconiser une imposition, je dis ‘ayons ce débat complètement et sans tabou’ », a-t-il complété.

Toujours sur les sujets fiscaux, Pierre Moscovici a alerté sur le risque de diminuer les impôts sans les compenser par des recettes équivalentes ou une réduction des dépenses publiques de même ampleur. « Nous n’avons plus aujourd’hui les moyens de baisses d’impôts sèches », a-t-il estimé, alors que le gouvernement a affiché son intention d’alléger la fiscalité sur les classes moyennes à hauteur de deux milliards d’euros.

Le gouvernement contre la taxation des plus riches pour financer la transition écologique
La question de taxer les plus riches pour le climat est parvenue aux oreilles du gouvernement mais ne l’a pas convaincu. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait affirmé que le débat n’était pas « tabou », peu de temps après la remise du rapport. Mais dès le lendemain, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avaidit non en affirmant que pour financer les investissements nécessaires à la transition écologique, les impôts et l’endettement n’étaient « pas de bonnes options ».

Pourtant, le rapport offre une solution viable au casse-tête du financement public. Après avoir atteint 4,7% en 2022, le déficit public devrait légèrement remonter cette année (4,9%), avant de refluer progressivement à partir de 2024, pour atteindre 2,7% en fin de quinquennat en 2027. Illustration de ce contexte lourd pour les finances publiques, Bruno Le Maire a annoncé un tour de vis en gelant 1% supplémentaire des crédits de son budget 2023.

Lire aussiDette et déficit : comment le gouvernement veut « refroidir la dépense publique »

« Dans un tel contexte, le recours à une hausse temporaire des prélèvements obligatoires – en l’espèce de la fiscalité – ne peut pas et ne doit pas être exclu, assènent les auteurs du rapport de France Stratégie. (…) L’analyse économique montre d’ailleurs que la réponse optimale à des chocs exogènes prolongés sur la dépense publique est de les financer par des prélèvements exceptionnels et explicitement temporaires sur le capital. Ce choix répond par ailleurs à l’impératif d’équité. »

« D’ici à 2050, ce prélèvement pourrait représenter de l’ordre de 5 milliards d’euros par an, enfonce Jean Pisani-Ferry dans un entretien accordé au quotidien Le Monde. Ce n’est pas uniquement une question de ressources : il s’agit de convaincre les Français de ce que la charge est équitablement répartie. » La mesure permettrait même de récolter environ 150 milliards d’euros sur une période de trente ans. Pour rappel, les besoins de financement annuels pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont estimés à 2% du PIB, soit 65 milliards d’euros d’ici à 2030.

Mais, présentée telle quelle, cette piste apparaît encore bien floue, et ce, à plusieurs titres, à commencer par la cible visée.

« Au sein du Cercle des Fiscalistes, nous sommes plusieurs à considérer que cette mesure reviendrait, ni plus ni moins, à instaurer un impôt qui ressemblerait étrangement à notre impôt sur la fortune (ISF), a expliqué l’économiste Jean-Yves Mercier à La Tribune. Les chiffres qui ont été avancés dans le rapport montrent que cet impôt aurait une cible très large. »

L’optimisation fiscale des plus riches critiquée dans une étude
Cette proposition boudée pour le moment par le gouvernement est cependant d’autant plus reprise par des personnalités publiques françaises qu’un rapport de l’Institut des politiques publiques, publié début juin, affirme que les milliardaires ne sont imposés qu’à un barème de 26%, en moyenne, contre 46% pour les millionnaires.

Ces derniers bénéficient d’une fiscalité avantageuse car une grande partie de leur patrimoine est constitué de parts d’entreprises hébergées dans des holdings assujetties à l’impôt sur les sociétés de 33,33% contre plus de 45% si ces actions étaient détenues en propre et soumises à l’impôt sur le revenu. Résultat, d’après cette étude, les 378 ménages les plus aisés ne redonnent à l’administration fiscale que 2% de leur revenu économique global.

Lire aussi
L’astuce des milliardaires pour payer moins d’impôts

« C’est désormais prouvé, les milliardaires ne paient presque pas d’impôt », s’est empressé de réagir Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. « La note confirme la forte progressivité de l’impôt en France », a rétorqué, de son côté, l’entourage du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire qui ferme de nouveau la porte à tout retour d’un impôt sur la fortune (ISF).

Laurent Berger se prononce aussi pour la taxation des plus riches
Les propos de Pierre Moscovici font écho à ceux tenus par Laurent Berger. Dans une interview donnée vendredi soir au quotidien Le Figaro, le secrétaire général de la CFDT sur le départ a déploré que le rapport soit « déjà dans les tiroirs alors qu’il devrait être sur les bureaux. »

« Le gouvernement est enfermé dans son dogme de ne pas vouloir faire contribuer les plus aisés, c’est une erreur », a cinglé le patron du premier syndicat français.

(Avec AFP)

Pierre Moscovici futur patron de la Cour des Comptes

Pierre Moscovici futur patron de la Cour des Comptes

Didier Migaud Sera remplacé à la tête de la Cour des Comptes par Pierre Moscovici, actuellement commissaire européen aux Affaires économiques et financières depuis cinq ans. Pas vraiment un grand changement car la Cour des Comptes va conserver son rôle d’évaluation de la politique financière et des comptes publics. Elle va continuer de se montrer lucide et même sévère. Le problème c’est que souvent les responsables de la Cour des Comptes se montrent beaucoup plus rigoureux en situation d’observation qu’en situation de gestion quand ils sont membres d’un gouvernement. C’est le cas notamment de Pierre Moscovici qui n’a guère participé au redressement financier de la France lorsqu’il était ministre de François Hollande.

Pierre Moscovici est l’archétype des technocrates du parti socialiste qui n’ont jamais vraiment manifesté de grandes personnalités, détermination ou d’innovation. Bref c’est le reflet de ces socialistes mous, sans doute compétents mais finalement assez impuissant et qui ont préféré suivre le sens du courant.

Pour davantage d’évaluation des dépenses publiques (Moscovici)

 Pour davantage d’évaluation des dépenses publiques (Moscovici) 

Comment lutter contre l’empilement des milliards dont on ne connaît pas toujours l’utilité? Le premier président de la Cour des comptes insiste sur le rôle de l’institution pour contrôler les dépenses et en mesurer l’efficacité. Il a du pain sur la planche ! (Interview dans l’opinion)

 

 

Plan d’urgence, plan de relance, plan d’investissement… Comment expliquer cette multiplication des plans, si française ?

C’est ainsi que notre nation s’est construite, autour de l’Etat. Il s’agit surtout d’un héritage de la reconstruction, avec l’idée du Plan, que Jean Monnet a incarné, aujourd’hui porté par François Bayrou. Elle traduit une volonté d’éclairer les décideurs à moyen terme. S’y sont ajoutés les plans sectoriels, destinés aux entreprises, reflet de notre culture économique et politique. Enfin, des plans d’urgence complètent cette palette.

La crise sanitaire en est-elle un bon exemple ?

C’est un peu différent, tant cette situation est exceptionnelle. Des mesures de grande ampleur étaient nécessaires pour limiter les dégâts économiques et sociaux. Voilà pourquoi la Cour des comptes a validé le « quoi qu’il en coûte ». Deux types de plans se sont mis en place : une réponse globale, au niveau français et européen. Et des plans de transformation ciblés sur des secteurs, comme le numérique, l’écologie, etc. Ils traduisent une conception de l’Etat comme organisateur ou assureur en dernier ressort. J’ajoute que cette crise a permis de réconcilier les entreprises et l’Etat.

L’importance de ces dépenses rend le contrôle d’autant plus nécessaire…

Quand on dépense beaucoup, il faut contrôler davantage et surtout mieux, pour répondre à la fois au souci de soutenabilité des finances publiques et celui de l’efficacité de la dépense publique. Cette contrepartie rend notre travail de plus en plus nécessaire. La Cour des comptes et les juridictions financières en général ont donc de beaux jours devant elles !

L’évaluation n’est-elle pas le parent pauvre des politiques publiques françaises ?

Ce n’est pas tout à fait exact. Depuis 1990 et les premières initiatives de Michel Rocard, cette pratique s’est largement diffusée. La Cour des comptes a reçu à cet égard une mission constitutionnelle. Le Conseil économique, social et environnemental, France stratégie et des équipes universitaires y travaillent aussi. Donc ne faisons pas comme si ce sujet était une terra incognita. Mais ce n’est pas assez développé. La Cour consacre 5 % de ses ressources à l’évaluation. Dans le projet stratégique que j’ai initié, nous nous fixons pour objectif de parvenir à 20 % d’ici à 2025. Nous voulons développer ce métier sous deux angles : d’abord l’évaluation des politiques publiques, stricto sensu, comme nous l’avons fait récemment sur la sécurité routière. C’est un long travail qui a demandé deux ans. Ensuite, des audits flash, un nouveau « produit » que j’ai lancé. Comme leur nom l’indique, ils sont menés dans un délai de trois à six mois. Ils portent sur une mesure en particulier, et non sur l’ensemble d’une politique. Nous allons bientôt en publier un sur MaPrimeRénov, puis sur le soutien à la culture pendant la crise sanitaire. Nous allons aussi étudier le plan crack, mis en place par plusieurs autorités, à Paris. Au total, nous ferons 8 à 10 audits de ce type par an.

Comment ne pas avoir l’impression d’un empilement sans fin de milliards ?

Il faut se garder d’une approche idéologique. Celle qui resterait purement budgétaire me paraît dépassée. A l’inverse, le quoi qu’il en coûte permanent est impossible. Un plan n’est pas bon en soi, même s’il est justifié par des problèmes réels. Il y a la nécessité d’investir dans les compétences, les transitions écologique et numérique, la résilience de notre économie, etc., mais aussi de prouver que nous sommes sérieux. Dans l’après-crise, la perception des réalités va être différente et le regard des marchés sur ce que nous faisons sera exigeant. Le poids de notre dette publique dans le PIB s’est alourdi de 20 points, et il faudra la réduire.

En déplacement à Marseille, le président de la République va annoncer un nouveau plan. Un de plus. Qui sait comment l’argent des précédents plans a été dépensé et s’il a été utile ?

J’ai proposé à Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, qu’un article de la future loi 3DS (ex-loi 4D) donne aux chambres régionales des comptes une compétence en matière d’évaluation des politiques publiques. Actuellement, elles contrôlent les collectivités et organismes publics locaux, mais n’évaluent pas les politiques publiques locales. A l’avenir, la chambre de la région Paca pourra le faire. La culture de l’évaluation ne doit pas être seulement nationale.

Dette: Pour 10 ans encore au-dessus de 100 % du PIB d’après Moscovici

Dette:  Pour 10 ans encore au-dessus de 100 % du PIB d’après Moscovici

 

 

Encore un qui risque d’aller jusqu’à la retraite dans son poste de président de la Cour des Comptes. Pourtant plusieurs de ses prédécesseurs n’ont pas hésité à mettre les pieds dans le plat des incohérences de la gestion financière de l’État.

Mais cette fois Moscovici ne fait pas d’étincelles. Il affirme seulement que la France va demeurer au-dessus d’un endettement de 100 % du PIB pendant 10 ans. Pas vraiment une découverte. On sait en effet que l’endettement de la France atteignait 100 % du PIB  fin 2019. En 2020, cet endettement sera passé à 120 %. On voit donc mal comment 500 milliards de dettes supplémentaires pourraient être amortis en moins de 10 ans. On pourrait plus vraisemblablement parler de 20 ans en additionnant le prolongement des mesures de soutien économique et financière en 2021 lié à  la prolongation de la pandémie.

 

C’est une des conséquences du coronavirus. La dette publique française restera supérieure à 100% du PIB pendant « dix ans au moins », a estimé dimanche le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, ajoutant que l’enjeu était de s’assurer qu’elle reste « soutenable »« Nous allons vivre pendant dix ans au moins avec une dette publique supérieure à 100% du PIB. Nous allons vivre pendant au moins 5 ans, 4 à 5 ans, avec des déficits budgétaires supérieurs à 3% du PIB », a affirmé l’ancien commissaire européen invité de Radio J.

La France a dépensé sans compter depuis le printemps 2020 pour faire face à la crise sanitaire et économique, avec plus de 86 milliards d’euros déboursés pour soutenir les entreprises et le secteur de la santé. Le pays devrait ainsi avoir terminé l’année 2020 avec une dette d’environ 120% du PIB, qui devrait encore gonfler à 122,4% cette année du fait de nouvelles dépenses pour soutenir l’économie, prévoit le gouvernement.

« Il faut se demander, avant tout, à quoi sert la dépense publique? Est-ce que l’argent public est bien dépensé? Est-ce qu’il va au bon endroit? », a encore affirmé Pierre Moscovici ; des lapalissades Moscovicienne qui ne font guère avancer le Schmilblick.

Une administration américaine francophile ? (Moscovici)

Une administration américaine francophile ?  (Moscovici) 

Pierre Moscovici, président de la Cour des Comptes estime que la future administration américaine de Biden  donne sera beaucoup plus francophile. Une appréciation peut être à relativiser dans la mesure où les Américains sous tous les présidents ont surtout privilégié leurs propres intérêts.

 

Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici a connu Antony Blinken, le prochain secrétaire d’Etat américain, à l’époque où ce dernier était directeur senior aux affaires européennes (1999-2001) du président Clinton. Lui-même était alors ministre des Affaires européennes (1997-2002) dans le gouvernement Jospin. Les deux hommes ont gardé le contact depuis .

Que peut-on attendre d’Antony Blinken comme secrétaire d’Etat de Joe Biden ?

Il appartient à l’aile centriste du Parti démocrate. C’est un solide théoricien des relations internationales dont il a une grande expérience concrète, entre sa participation aux administrations Clinton et Obama et son travail auprès de Joe Biden quand celui-ci était vice-président. Il a une conception de l’Amérique qui doit être leader, mais par l’exemple, à l’opposé de l’« America first » de Donald Trump. Il est très attaché au cadre multilatéral – Nations Unies, G7 ou G20 –et il connaît intimement l’Union européenne pour avoir été chargé du dossier au département d’Etat par le passé. Lui-même a une éducation en partie française. C’est un parfait francophone et un vrai francophile. Beau-fils de Samuel Pisar (1929-2015), ancien collaborateur de John Kennedy puis avocat d’affaires, il est le demi-frère de l’avocate franco-américaine Leah Pisar. Sa nomination est une bonne nouvelle pour le multilatéralisme, une bonne nouvelle pour l’Europe et une bonne nouvelle pour la France !

John Kerry, ex-secrétaire d’Etat (2013-2017) de Barack Obama, était aussi francophone mais il ne s’en vantait pas…

Un secrétaire d’Etat américain défend toujours les intérêts américains. Mais au moins, avec Antony Blinken, nous allons avoir un interlocuteur connaissant parfaitement les arcanes et les leaders politiques européens, comme peu de ses prédécesseurs. Il est de plus de commerce agréable et simple. Il est très proche de Biden, comme en témoigne sa nomination alors qu’il n’était pas le favori pour le poste au départ – on parlait plutôt de lui comme conseiller à la sécurité nationale. Joe Biden est par ailleurs passionné par les questions internationales, connaît aussi d’une manière exhaustive l’Union européenne : tout cela est très positif.

Il va y avoir un changement de ton mais qu’en sera-t-il sur le fond ?

Je pense que le changement de fond sera extrêmement substantiel et ne suis pas de ceux qui pensent que Joe Biden suivra à quelques nuances près les traces de Donald Trump. Il y aura des constantes, l’isolationnisme ou le tropisme asiatique américains ne sont pas quelque chose de nouveau. Mais si les Etats-Unis reprennent leur place dans l’Organisation mondiale de la santé et dans l’Accord de Paris sur le climat, s’ils renouent avec une approche coopérative au G7 et au G20, si l’on retrouve une relation plus confiante au sein de l’Otan, s’il y a un intérêt marqué pour l’Union européenne… ce seront des changements considérables ! On ne va certes pas revenir aux grandes heures du partenariat euro- atlantique, de l’après-guerre, mais on pourrait avoir l’administration américaine la plus francophile, la plus tournée vers l’Europe et le multilatéralisme depuis Bill Clinton, il y a vingt ans.

Pensez-vous que l’administration Biden privilégiera l’Allemagne et Angela Merkel comme sous Obama ?

D’abord, ce n’est pas vrai : la France est un partenaire obligé en tant que membre du G7 mais aussi membre permanent du conseil de sécurité et puissance nucléaire, ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne. Et puis rien n’est écrit. C’est pourquoi il ne faut pas faire la fine bouche côté français. Les changements qui se passent aux Etats-Unis sont très importants. Sans renoncer à nos propres conceptions, sans s’aligner en quoi que ce soit, nous devons plutôt miser sur ces changements et donner encore plus de raisons aux Américains de s’intéresser à l’Europe et en particulier à la France, en ayant une attitude positive et ouverte aux débats. J’ai la conviction que cela vaut la peine d’investir fortement sur cette nouvelle administration. Il y a là peut-être un potentiel plus important qu’avec l’administration Obama.

« Télétravail : instaurer au droit à la déconnexion

Thibaut Champey, Directeur général de Dropbox France,  observe, dans une tribune au « Monde », que l’organisation du travail à distance doit explicitement inclure la possibilité de se déconnecter, d’ailleurs inscrite dans la loi.

 

 

Tribune

 

A l’heure où, comme le déclarait récemment notre ministre du travail, « le télétravail n’est pas une option », la déconnexion, elle, est-elle une option ? L’article L 1222-11 du code du travail stipule bien qu’en cas de circonstances exceptionnelles, notamment de menace d’épidémie, ou en cas de force majeure, la mise en œuvre du télétravail peut être considérée comme un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour permettre la continuité de l’activité de l’entreprise et garantir la protection des salariés.

Le protocole du 29 octobre sur le télétravail prévoit que celui-ci soit obligatoire à 100 % pour les salariés qui peuvent effectuer leurs tâches à distance. Il précise l’utilisation de l’audio conférence ou l’interdiction des moments de convivialité, mais rien sur le droit à la déconnexion. Alors qu’il est bel et bien inscrit dans la loi travail (dite aussi « loi El Khomri ») du 8 août 2016.

Dans certains pays et certaines entreprises, le télétravail est perçu par les employeurs comme une excuse pour travailler moins, notamment en raison de l’absence de supervision, selon une étude du cabinet Okta. Cependant, des travaux de recherche contredisent cette vision négative et démontrent que les salariés en télétravail consacrent 48,5 minutes de plus par jour à leur profession (« You’re Right ! You Are Working Longer and Attending More Meetings », Raffaella Sadun, Jeffrey Polzer et al., Harvard Business School, 14 septembre 2020).

Toujours selon l’étude Okta, bien que les salariés apprécient de plus en plus le télétravail, ils sont en revanche nombreux à souligner qu’il leur est plus difficile de déconnecter… La déconnexion n’a rien à voir avec les congés annuels, mais bien avec le contrat signé entre l’entreprise et le salarié : il s’agit, dit la loi, d’« assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale » des employés. Mais rien, dans le code du travail, ne précise de mesure concrète pour assurer l’effectivité de ce droit, alors que l’impact positif sur la productivité de l’entreprise est indéniable et qu’il permet également une protection psychologique des salariés.

Au regard des dispositifs mis en place actuellement autour de l’aménagement du télétravail, refuser de mettre en place le droit à la déconnexion serait une faute pour l’entreprise. Or on a l’impression que peu de personnes perçoivent l’utilité de la déconnexion, surtout en cette période de plein télétravail. Ne serait-il pas logique de pouvoir utiliser son ordinateur à des fins privées pendant le confinement et aux heures non travaillées, sans être perturbé par des e-mails professionnels ?

Première mise en garde de Moscovici ( Cour des Comptes) sur les finances publiques

Première mise en garde de Moscovici ( Cour des Comptes) sur les finances publiques

D’une certaine façon , on pourrait considérer que la Cour des Comptes fait le minimum syndical pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur la dégradation des finances. Le nouveau président Pierre Moscovici ne condamne pas vraiment, il parle même de bienveillance ! En fait,  un avertissement de la Cour des Comptes qui n’apporte pas grand-chose quant aux prévisions de baisse quasi mécanique des recettes fiscales et de la dérive de certains comptes publics. L’heure est grave pour les finances publiques. L’impact de la crise du coronavirus qui frappe de plein fouet l’économie tricolore est «très lourd», avertit la Cour des comptes dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques publié mardi. Les prévisions économiques pour cette année sont particulièrement alarmantes: le PIB français devrait se contracter de 11 % du PIB. Le déficit public devrait monter en flèche à 250 milliards euros (contre 50 milliards avant la crise), ce qui représente 11,4 % du PIB. Et la dette devrait dépasser les 120 % du PIB à la fin de l’année.

L’institution pointe en particulier la chute «massive» des recettes publiques d’environ 135 milliards d’euros. Avec, en face, des dépenses qui augmentent à forte allure avec le plan d’urgence de soutien à l’économie de 136 milliards d’euros.

Si le nouveau premier président de la Cour, Pierre Moscovici, précise bien ne pas vouloir «céder à la dénonciation» et être dans «une démarche bienveillante»,. D’une certaine manière le ministre de l’économie a déjà répondu en proposant que le surplus de l’endettement lié à la crise sanitaire soit cantonné dans une caisse spéciale qui serait amortie progressivement ( sans doute au moins sur une dizaine d’années) sur le style sans doute du mode de la  CADES ( caisse dessinée à amortir la dette sociale mais qui sera prolongée vraisemblablement bien au-delà de 2033n date initiales de son extinction).

Une dette doit toujours être remboursée (Moscovici)

Une dette doit toujours être remboursée (Moscovici)

 

« Je ne crois pas à la dette perpétuelle », a déclaré Pierre Moscovici. Ancien patron de Bercy, puis commissaire européen chargé de veiller au bon respect des règles budgétaires communes, Pierre Moscovici s’est exprimé publiquement ce dimanche pour la première fois depuis sa nomination au poste de président de la Cour des comptes , le 3 juin, dans l’émission « Le Grand Rendez-Vous » Europe 1 – « Les Echos » – CNews. Il en a profité pour préciser son rôle à la tête de l’institution . « Je ne serai ni le Père Fouettard, ni un panier percé », a-t-il lancé en insistant sur le fait que la Cour doit, selon lui, « d’abord assurer son métier » et « aussi avancer avec son siècle et se mettre dans le tempo de la décision publique ».

 « Pour moi, il y a deux boussoles. Est-ce que la dépense publique est intelligente ? Est-ce que la dette publique est soutenable ? » a développé Pierre Moscovici. S’il a reconnu que les finances publiques ne peuvent plus être abordées de la même façon dans le contexte actuel de crise sanitaire et économique, il a néanmoins estimé qu’une dette doit in fine être toujours remboursée. « Je ne crois pas à la dette perpétuelle, celle qui finit par s’annuler », a-t-il martelé. Le niveau de la dette française estimée à près 120 % du PIB avec les plans d’aides est « déjà très élevé », a pointé Pierre Moscovici.

Il a néanmoins fait preuve d’un brin d’optimisme en jugeant que la prévision du gouvernement d’une croissance en chute de 11 % « est un peu prudente », tout comme celle portant sur les destructions d’emplois à 1,2 million qui « est très élevée »« On pourrait espérer que cela soit un tout petit peu mieux. »

Il a par ailleurs rappelé son « devoir d’indépendance et d’impartialité » comme président de la Cour des comptes mais a précisé que l’institution « est disponible pour apporter son appui et son expertise à tous les débats »« La réforme, dans ma jeunesse, c’est quelque chose qui faisait penser à un progrès. Petit à petit, elle est devenue le symbole d’une punition, d’une purge », a-t-il regretté.

Moscovici pour un budget de la zone euro

Moscovici pour un budget de la zone euro

 

  • Pour lutter contre le populisme, Moscovici, commissaire européen à l’économie, propose la mise en place d’un budget commun pour la zone euro. L’objectif est d’avancer vers l’intégration européenne. “La crise européenne n’est plus une crise économique. C’est une crise des inégalités. C’est une crise politique. C’est une crise de la distribution. Nous devons distribuer davantage. C’est ce à quoi s’attaque la réforme de la zone euro. Ce n’est pas technique. C’est hautement politique”, a dit Pierre Moscovici, après un débat à la chambre de commerce euro-américaine de New York. Moscovici est sans doute un peu réducteur dans son analyse car contrairement à ce qu’il affirme la crise économique n’est pas complètement écartée et les prévisions pour 2019 et 2020 ont dû être nettement revues à la baisse. s’ajoute  des inégalités en matière budgétaire, en matière fiscale, en matière sociale mais aussi en matière de croissance. Pour justifier sa proposition qui rejoint d’ailleurs celle de Macron, Moscovici cite l’exemple de l’Italie. Moscovici a sans doute raison concernant les aspects économiques et budgétaires mais il oublie la question complexe de l’immigration qui ne passe pas de façon prioritaire par la voie d’un budget européen. Tout ne peut être économique ou finance. La politique populiste menée en Italie, par exemple, menace de faire sortir la Péninsule des règles européennes en matière budgétaire et de tendre un peu plus les relations au sein de l’Union, dit-il. Rome doit présenter son budget d’ici la mi-octobre. Les dirigeants des partis de la coalition de gouvernement (le M5S antisystème et la Ligue, d’extrême droite) promettent depuis leur arrivée au pouvoir en juin d’accroître les dépenses et de réduire les impôts, ce qui irrite aussi bien les marchés que les responsables européens à Bruxelles. Les deux partis de la coalition veulent accroître le déficit budgétaire, contrairement à ce que préconise Bruxelles. “La balle est dans leur camp”, a dit Moscovici. “Mon message, c’est que leur intérêt, pas seulement leur devoir mais leur intérêt, est de réduire le déficit structurel”.

« Ce que doit faire Macron » (Moscovici, qui ne l’a pas fait quand il était ministre de l’économie)

 « Ce que doit faire Macron » (Moscovici, qui ne l’a pas fait quand il était ministre de l’économie)

 

Il faut être vraiment culotté ou bien être affecté d’une insuffisance de mémoire pour que Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et ancien ministre socialiste des finances,  donne des conseils à Macron en matière de déficit budgétaire. On ne peut pas dire que Moscovici ait beaucoup marqué son temps pour réduire de manière significative les dépenses de la France quand il était en charge des finances. En bon énarque,  il n’a pas voulu bousculer la bureaucratie. En fait,  les propos moralisateurs de Moscovici sont destinés autant à Macron qu’aux Etats européens en vue  d’influencer la succession prochaine du sulfureux luxembourgeois Juncker, président de l’union économique. Un poste que convoite Moscovici qui doit évidemment plaire aux gouvernements qui pratiquent  l’orthodoxie budgétaire notamment l’Allemagne. D’ailleurs son discours pourrait être celui de Merkel : « Emmanuel Macron veut être (…) le leader en Europe et pour être le leader en Europe, il faut montrer l’exemple. C’est la raison pour laquelle cette question des déficits structurels, cette question de la maîtrise de la dépense publique, cette question de la gestion moderne de l’Etat qui prépare l’avenir, c’est une question tout à fait essentielle si on veut en effet transformer le pays », a déclaré Pierre  Moscovici, interrogé au Grand Rendez-vous d’Europe 1-Cnews-Les Echos, en appelant la France à ne pas s’arrêter une fois passée sous la barre des 3% du PIB.   »3% ce n’est pas une cible, c’est une limite absolue et nos règles de déficit public dessinent un chemin qui doit aller vers une réduction très forte des déficits », a souligné l’ancien ministre socialiste, se réjouissant que la France « quitte le bonnet d’âne », mais ajoutant que « la moyenne des déficits dans la zone euro n’est pas à 2,8%, n’est pas à 2,7%, elle est à 0,9% ». « La France va mieux, elle va mieux sur le plan de ses déficits, elle va mieux sur le plan de sa croissance,  et elle va mieux du point de vue de ses déséquilibres », a estimé le commissaire européen. « Mais la France doit viser très haut, la France doit viser la première place. » Moscovici lui aussi vise la première place, celle de président de la commission européenne. Un poste qui pourrait lui revenir car la France comme l’Allemagne non ne sont pas décidés à désigner un responsable à forte personnalité ; du coup,  le profil de technocrate mou de Moscovici pourrait convenir aux deux parties qui veulent bien renforcer l’union européenne mais ne pas abdiquer leurs souverainetés.

« Ce que doit faire Macron » (Moscovici, qui ne l’a pas fait quand il était ministre de l’économie)

« Ce que doit faire Macron » (Moscovici, qui ne l’a pas fait quand il était ministre de l’économie)

 

Il faut être vraiment culotté ou bien être affecté d’une insuffisance de mémoire pour que Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et ancien ministre socialiste des finances,  donne des conseils à Macron en matière de déficit budgétaire. On ne peut pas dire que Moscovici ait beaucoup marqué son temps pour réduire de manière significative les dépenses de la France quand il était en charge des finances. En bon énarque,  il n’a pas voulu bousculer la bureaucratie. En fait,  les propos moralisateurs de Moscovici sont destinés autant à Macron qu’aux Etats européens en vue  d’influencer la succession prochaine du sulfureux luxembourgeois Juncker, président de l’union économique. Un poste que convoite Moscovici qui doit évidemment plaire aux gouvernements qui pratiquent  l’orthodoxie budgétaire notamment l’Allemagne. D’ailleurs son discours pourrait être celui de Merkel : « Emmanuel Macron veut être (…) le leader en Europe et pour être le leader en Europe, il faut montrer l’exemple. C’est la raison pour laquelle cette question des déficits structurels, cette question de la maîtrise de la dépense publique, cette question de la gestion moderne de l’Etat qui prépare l’avenir, c’est une question tout à fait essentielle si on veut en effet transformer le pays », a déclaré Pierre  Moscovici, interrogé au Grand Rendez-vous d’Europe 1-Cnews-Les Echos, en appelant la France à ne pas s’arrêter une fois passée sous la barre des 3% du PIB. 3% ce n’est pas une cible, c’est une limite absolue et nos règles de déficit public dessinent un chemin qui doit aller vers une réduction très forte des déficits », a souligné l’ancien ministre socialiste, se réjouissant que la France « quitte le bonnet d’âne », mais ajoutant que « la moyenne des déficits dans la zone euro n’est pas à 2,8%, n’est pas à 2,7%, elle est à 0,9% ». « La France va mieux, elle va mieux sur le plan de ses déficits, elle va mieux sur le plan de sa croissance,  et elle va mieux du point de vue de ses déséquilibres », a estimé le commissaire européen. « Mais la France doit viser très haut, la France doit viser la première place. » Moscovici lui aussi vise la première place, celle de président de la commission européenne. Un poste qui pourrait lui revenir car la France comme l’Allemagne non ne sont pas décidés à désigner un responsable à forte personnalité ; du coup,  le profil de technocrate mou de Moscovici pourrait convenir aux deux parties qui veulent bien renforcer l’union européenne mais ne pas abdiquer leurs souverainetés.

 

Déficit: Moscovici fait la leçon à la France

Déficit: Moscovici fait la leçon à la France

 

 

Moscovici,  qui lorgne sur le poste de président de la commission,  fait la leçon à la France et déclare qu’il n’y aura pas de nouveau délai pour que la France respecte les critères de déficit budgétaire. Il n’a sans doute pas tort mais il est dommage qu’il n’ait pas montré autant de rigueur lorsqu’il était ministre de l’économie, dans européen son pays. Pour Moscovici, Il n’est pas question que l’Union européenne accorde un nouveau délai à la France pour ramener ses déficits publics à 3% du PIB ou moins comme elle s’y est engagée, a déclaré lundi sur France 2 le commissaire européen aux Affaires économiques. Le précédent gouvernement prévoyait un retour de ces déficits à 2,8% fin 2017. Mais dans l’audit qu’elle a rendu la semaine dernière, la Cour des Comptes estime qu’il y a un risque de dérapage de 0,4 point de PIB. « Pas question de nouveau délai mais simplement une politique budgétaire sérieuse sans être austère doit être au rendez-vous », a déclaré Pierre Moscovici. Il a souligné que le gouvernement français ne demandait d’ailleurs pas un nouveau délai.  »Moi je fais confiance au gouvernement français pour tenir ses engagements, comme je lui fais confiance pour présenter ensuite un budget 2018 qui lui permette de passer pour le coup clairement en dessous de 3%, ce qui permettra à la France de sortir de (…) la procédure de déficit excessif », a-t-il dit. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé la semaine dernière que des mesures d’économie seraient prises pour contenir les déficits publics à 3% en fin d’année.

 

Moscovici : attention aux 3% de déficit !

Moscovici : attention aux 3% de déficit !

 

Un rappel finalement savoureux de la part du commissaire européen Moscovici. Ce commissaire qui a été un bien transparent ministre de l’économie de la France rappelle à Macron  l’impérative nécessité de ne pas dépasser 3 % de déficit par rapport au PIB. Notons que la France n’a jamais été capable de passer sous cette barre fatidique de 3 % quand Moscovici occupait les fonctions de gestion de finances françaises.  rappelons pour mémoire que ce sont des Français qui ont inventé ce concept de 3 %, un concept dont ils ont rarement tenu compte. Pourquoi 3 % personne n’en sait rien, ce qui est sûr c’est que dans toute gestion l’équilibre au moins à terme doit être atteint. Peut-être Moscovici veut-elle veut-il faire oublier à la commission qu’il est français et qu’il a même été un mauvais ministre de l’économie. D’où les recommandations un peu surréaliste de la part d’un ancien mauvais élève de l’Europe « Ce qu’on attend de la France, c’est qu’elle fasse les réformes pour être plus compétitive, qu’elle soit solide sur ses finances publiques et ait une force de proposition dans les institutions européennes. » La Commission européenne a en effet souhaité insister sur la nécessité, pour la France de maintenir son déficit public en dessous de la barre des 3%. Dans des prévisions semestrielles publiées le 9 juin, la Banque de France anticipe un déficit public à 3,1% du PIB cette année après 3,4% en 2016, alors que la France s’est engagée à le ramener sous la barre des 3% en 2017. « Dès lors qu’on est proche des 3%, il faut les faire, c’est jouable, il existe les techniques budgétaires pour les faire. [...] C’est dans l’intérêt du pays, de sa crédibilité économique et de sa crédibilité politique d’être conforme à ses engagements. » Et d’ajouter: « c’est en 2018 qu’on constatera si la France est ou pas sortie de la procédure des déficits excessifs. » Pour parvenir à ces objectifs, le commissaire européen s’est montré plus encourageant qu’avec le précédent quinquennat, notant que la France n’aurait pas besoin pour autant d’alourdir la pression fiscale, comme ce fut le cas au début du précédent quinquennat. « On n’a pas besoin, me semble-t-il, (…) de faire un coup de pression fiscale comme nous avons été obligés de faire en 2012 pour être dans les clous. C’est aussi ce qu’a annoncé le Premier ministre, qu’il n’y aurait pas de loi de finance rectificative. Je pense que c’est sans doute sage. »

Moscovici : « J’aimerais que le débat politique italien cesse de viser la Commission »

Moscovici : « J’aimerais que le débat politique italien cesse de viser la Commission »

. Les personnalités politiques parlent toujours d’une Europe de technocrates ou d’eurocrates, surtout en Italie. Cela vous irrite-t-il ?(Interview)

S’il y a bien un pays qui ne peut pas penser que cette Commission est une Commission technocrate, c’est l’Italie. C’est le seul pays qui a bénéficié de toute la flexibilité offerte par le pacte. Pour 2016, cette flexibilité représente bien plus de 10 milliards d’euros. Personne d’autre n’a eu cette chance. L’an dernier, nous avons même accordé à l’Italie la clause sur les investissements, alors qu’en réalité, les investissements avaient chuté, mais nous avons pris en compte le délai d’arrivée des fonds structurels. Nous avons considéré que les mesures budgétaires en place pour 2017 étaient suffisantes, dans l’ensemble, pour que les conditions du pacte soient respectées. Donc, franchement, quiconque reproche à la Commission d’être une gardienne sévère des règles ne peut être sérieux. J’aimerais que le débat politique italien cesse de viser la Commission, alors qu’elle a été une alliée vigilante, sérieuse et exigeante du pays. Soyons sérieux, si la Commission est l’ennemi de l’Italie, je ne vois pas qui seraient ses amis. Je me considère personnellement un grand ami de l’Italie. Tout ce que nous voulons, c’est que cela soit reconnu.

L’Italie bénéficie donc d’un traitement de faveur ?

Personne n’est traité plus favorablement que les autres. Nous avons simplement pris en compte la situation. Il n’y a donc pas de favoritisme, pas de distinction entre grands et petits pays. Nous essayons d’être justes. Il est pourtant vrai que nous sommes montrés du doigt pour tous les maux du monde par la presse italienne, malgré le fait que nous ayons fait tout ce qui est en notre pouvoir pour trouver des solutions pour le pays. Je voudrais simplement que cela soit reconnu. Ce serait, selon moi, la justice politique la plus fondamentale.

Pour mettre en place des réformes, il faut de la stabilité. L’élection de Pedro Sanchez à la tête du parti socialiste espagnol pose-t-elle, selon vous, un risque pour la stabilité politique du pays ? Les réformes en seront-elles affectées ?

Nous ne nous occupons jamais des évolutions politiques internes dans les États membres, tant que les populistes ne sont pas vainqueurs. Tout comme nous ne commentons pas la vie interne des partis européens. Ce qui se passe au sein du PSOE regarde l’Espagne, et la question de la stabilité politique du pays concerne le gouvernement espagnol et les partis espagnols.

Pensez-vous que l’élection du nouveau président français ouvre une nouvelle dynamique politique en Europe ?

Je suis personnellement très content parce que depuis des années je propose de nommer un ministre des Finances de la zone euro, un budget et un parlement de la zone euro. Donc oui, il me semble qu’une fenêtre d’opportunité s’est ouverte. Cela ne veut pas dire que tout sera fait en un an ou que nos visions s’harmoniseront du premier coup. Nous savons que ce ne sera pas le cas, mais nous savons aussi qu’il existe une volonté d’aller vers une zone euro plus intégrée, plus forte, qui crée plus d’emplois et de croissance. La Commission, et moi-même, tout particulièrement, dédieront toute notre énergie politique à cet objectif. Le 22 mai, la Commission européenne a annoncé que le Portugal ne serait plus soumis à une procédure de déficit excessif. Après avoir reçu un renflouement de 78 milliards d’euros en 2011, le pays s’est redressé et l’exécutif européen a estimé qu’il atteindrait cette année un déficit de 2 % du PIB, soit bien en-dessous du plafond européen fixé à 3 %.L’Italie a aussi reçu de bonnes nouvelles, puisque la Commission a indiqué que Rome ne devrait pas introduire de nouvelles mesures de réduction de la dette, pourtant écrasante, à 133 % du PIB. L’institution a donné un avis positif sur les mesures adoptées cette année. La Commission a par ailleurs décidé d’appliquer une marge de flexibilité à la Lituanie et à la Finlande. Un avertissement a cependant été envoyé à la Roumanie, qui « dévie sérieusement » du plan budgétaire censé équilibrer ses comptes publics. La Commission a proposé que le pays adopte de nouvelles mesures de correction. Après des années de déficit excessif, d’avertissement, de mesures d’austérité et, plus récemment, de flexibilité de la part de la Commission, tous les États membres respectent aujourd’hui les règles budgétaires de l’Union, à l’exception de la France, de l’Espagne, de la Grèce et du Royaume-Uni. La France est le seul pays du groupe qui compte toujours des déséquilibres macroéconomiques excessifs.

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Par Jorge Valero, Euractiv.com (traduit par Manon Flausch)

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