Mory Ducros: la faute à qui ?
En fait tout le mode a tort et raison dans ce drame social chez Mory. Les syndicats (sauf la CGT) ont raison d’accepter un plan qui limite la casse car économiquement les chances de réussite sont assez minces, de leurs coté les salariés ont aussi raison de demander une meilleure indemnisation car il sera difficile de se reclasser dans un secteur en crise. La messagerie subit en fait une triple crise. D’abord la crise générale de l’économie caractérisée par une absence de croissance qui se répercute mécaniquement sur le volume de fret et sa rentabilité, (absence de croissance largement due au matraquage fiscal) une crise aussi dans l’ensemble du transport routier où le dumping s’accentue avec la concurrence internationale (souvent très illégale), enfin la crise propre à la messagerie. Il y a longtemps que les experts considère qu’il y a au moins 2 opérateurs en trop en France (, le premier qui a disparu est le Sernam), le second devait être Mory. Pourquoi parce que Mory est en difficultés financière depuis de très nombreuses années et que le regroupement avec Ducros n’a rien arrangé. L’actionnaire propose de sauvegarder 2.210 emplois et 50 agences sur 85 et de verser 30 millions d’euros d’indemnités supra-légales à ceux qui seront licenciés, en plus des indemnités normales. Mais Arcole a posé comme condition la signature d’un accord majoritaire. Pour qu’il le soit, la signature de la CFDT doit venir compléter celles de FO, de la CFTC et de la CFE-CGC. La CGT, deuxième syndicat, a jusqu’à présent indiqué qu’elle ne signerait pas. Déplorant les licenciements annoncés, le collectif des partisans de l’accord « estime en conscience que la sauvegarde de 2.210 emplois et plusieurs milliers de sous-traitants ne peut pas être mise en péril ». « Il faut que l’une des deux, CFDT ou CGT, signe », a expliqué à l’AFP l’un de ses membres, Mickaël Fabre, patron de Transroute 54, en Lorraine, l’une des trois filiales qu’Arcole compte reprendre. »Facile d’exhorter les syndicats à signer un accord, mais pourquoi ce collectif ne fait-il pas pression sur le repreneur afin qu’il retire sa clause suspensive », a réagi la CGT en vilipendant « quelques privilégiés qui ont déjà sauvé leurs fesses ». Vendredi, faute d’accord majoritaire, le tribunal a repoussé l’examen du dossier et Arcole a prorogé la validité de son offre jusqu’à la nouvelle audience. Celle-ci se tiendra en début d’après-midi à Pontoise (Val-d’Oise). »J’attends avec espoir. Nous travaillons de manière à compléter l’information du tribunal et à faire en sorte qu’il y ait demain tous les éléments pour pouvoir statuer », a déclaré à l’AFP l’administrateur judiciaire Philippe Blériot. Alors que vendredi les mouvements de grève s’étaient progressivement éteints, « les blocages repartent », affirme Jérôme Vérité (CGT-Transports). Outre le siège de Gonesse (Val-d’Oise), les agences de Lyon, Dijon et Rouen, notamment, étaient en grève. A la plate-forme de Vénissieux, près de Lyon, vouée à fermer et occupée depuis le 21 janvier, la quarantaine de grévistes présents lundi avaient « la haine » contre un actionnaire qui « (les) jette comme des moins que rien » après qu’ils se sont « cassés les reins et le dos pendant 10 ou 30 ans ». »Ils ont voulu nous faire avaler cet accord de force, mais il n’a aucune valeur tant que les délégués de Mory Ducros ne l’ont pas signé », explique Jérôme Chenevier, le porte-parole des grévistes. A l’agence de Besançon, dans l’Est, promise à la fermeture, les salariés « attendent demain la décision du tribunal » pour décider de partir en grève, selon Claude Piqueret (CFDT), qui rapporte « une tension palpable ». « Tout le monde gueule ». »Si la CFDT annonce ce soir qu’elle ne signe pas, il va bien néanmoins falloir trouver une solution d’ici demain », estime M. Vérité (CGT), qui évoque une éventuelle nouvelle réunion d’urgence lundi soir à Bercy. Qu’Arcole passe outre l’absence d’accord majoritaire pour confirmer son offre est peu probable, selon Patrice Clos (FO-Transports) : « Je vois mal Arcole céder sur la clause suspensive », dit-il.