Archive pour le Tag 'mortalité'

Hausse des températures et de la mortalité

Hausse des températures et de la mortalité

Cette année, déjà marquée par le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré sur Terre, les décès liés à la chaleur dépasseront encore de loin la centaine de milliers dans le monde. En 2022 en Europe seule, la saison estivale, avait déjà causé près de 60 000 victimes sur le continent dont 5 000 en France.

par François Lévêque
Professeur d’économie, Mines Paris dans The Conversation

La surmortalité du réchauffement est manifeste depuis plusieurs décennies. Un demi-pourcent de la mortalité totale mondiale est en effet attribuable à l’effet du changement climatique sur les hautes températures. Un tiers en somme de tous les décès de chaleur.

Mais attention la relation entre élévation de la température et mortalité n’est pas à sens unique. Le réchauffement diminue aussi les journées et les pics de grand froid, et donc la mortalité qui leur est associée. Celle-ci ne se réfère pas spécifiquement au fait que des personnes meurent de froid par hypothermie. De même que la mortalité liée à la chaleur ne se résume pas aux décès par hyperthermie. Les températures plus basses ou plus hautes fragilisent les constitutions et accentuent les troubles pathologiques et, finalement, réduisent l’espérance de vie.

Le réchauffement entraîne donc plus de morts d’un côté mais moins aussi d’un autre. Ce second phénomène qui complique le décompte de la mortalité des nouvelles températures peut être très significatif. Au Mexique, par exemple, il a été calculé qu’une journée à plus de 32 °C se solde par un demi-millier de morts mais qu’une journée à moins de 12 °C par dix fois plus. Très peu d’habitations y disposent en effet de chauffage.

Il convient donc de tenir compte aussi de cette sous-mortalité. Mais dans quelle mesure compense-t-elle la surmortalité de chaleur ? En totalité pour les trente dernières années, selon une étude publiée dans The Lancet en 2021. Un résultat à prendre toutefois avec des pincettes à cause de la méthode suivie qui se fonde sur une température dite optimale, celle correspondant au minimum de décès observés.

Pour le futur, il n’y a en revanche pas de doute sérieux sur le caractère seulement partiel de la compensation.

Augmentation de la mortalité mondiale en fonction de la hausse des températures moyennes. Scientific Reports, 2021
Une illustration en est donnée par la figure ci-dessous extraite d’un article publié en 2021 dans la revue Scientific Reports.

Citons également une étude qui permet de chiffrer à 17,6 millions les décès additionnels en 2100 liés à l’élévation des températures – en prenant bien en compte la sous-mortalité liée au froid. Ce chiffre repose sur l’hypothèse d’une planète comptant 8 milliards de Terriens et sur l’estimation d’une augmentation nette de la mortalité qui s’élèverait à 220 décès pour 100 000 habitants, soit le ratio d’aujourd’hui pour les décès d’accidents cardiovasculaires. C’est considérable.

La sous-mortalité du froid doit être prise en compte sans fard et sans états d’âme car elle jette une lumière crue sur les inégalités face au réchauffement. Elle accentue les écarts de mortalité au sein d’un même État ou union d’États : entre la population des régions froides et des régions chaudes du Mexique, de l’Inde, des États-Unis ou de l’Europe, par exemple. Elle renforce les inégalités entre régions du monde : les États-Unis et l’Europe devraient connaître à l’horizon 2100 une surmortalité liée à l’élévation des températures légèrement positive et même négative.

La moyenne citée plus haut de 220 décès pour 100 000 habitants masque en effet une très grande hétérogénéité avec un ratio de +14,8/100 000 et de – 14,3/100 000 pour respectivement les États-Unis et l’Europe, tandis qu’il atteint +334/100 000 pour l’Union indienne.

Selon une étude de synthèse publiée en 2022 sous l’égide de l’American Thoracic Society, la mortalité liée au froid représente la moitié de la mortalité liée à la chaleur en Europe mais seulement le quart pour la région du Moyen-Orient et du nord de l’Afrique.

Les inégalités plus tranchées dès lors que l’on tient compte de la sous-mortalité liée au froid risquent de renforcer les égoïsmes et rendre plus difficiles encore les discussions politiques nationales et internationales sur les efforts d’atténuation. Mais rien ne sert de faire l’autruche. Ni l’expression ni l’animal n’existent sur Sirius.

Le développement des travaux sur la mortalité des températures procure une nouvelle vision et apporte de nouveaux résultats sur le coût des émissions de carbone. Ils permettent de calculer les effets du réchauffement en décès additionnels par tonne d’émission nouvelle et d’intégrer la mortalité dans la détermination du coût social du carbone.

Explications de ce baragouin d’un Sirien :

Il faut compter 0,000226 décès associé à l’émission d’une tonne supplémentaire de dioxyde de carbone. Dit autrement et plus précisément, réduire les émissions de ce gaz d’un million de tonnes épargnerait 226 vies humaines entre 2020 et 2100.

Faisons plus parlant encore : les émissions de quatre Américains au cours de leur vie correspondent à un décès en plus sur la planète. Ce chiffre choc ainsi que les précédents sont issus d’un article du chercheur Daniel Bressler récemment paru dans Nature Communications. Ils reposent sur l’hypothèse d’une augmentation des températures de +4,1 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle et d’une estimation d’une surmortalité de chaleur cumulée au cours de cette période de près de 100 millions de personnes.

Cette métrique de la mortalité additionnelle par tonne de carbone en plus ou en moins offre une façon simple d’évaluer les effets des projets d’investissement qui émettent de nouvelles émissions ou les réduisent. Vous pouvez vous-même l’utiliser comme jauge lorsque vous hésitez à prendre le train ou l’avion ! De plus, contrairement à la métrique canonique du coût social du carbone, c’est-à-dire du coût monétaire pour la société d’une tonne en plus ou en moins, elle évite deux contraintes : celle de choisir un taux d’actualisation et celle de donner une valeur en dollar ou en euro à une vie humaine.

Vous vous souvenez peut-être d’une controverse entre un économiste américain, William Nordhaus, et un économiste anglais Nicolas Stern, le second aboutissant à un coût social du carbone incomparablement supérieur au premier. Leur divergence s’explique principalement par une position radicalement différente sur le taux d’actualisation à retenir, un paramètre nécessaire pour comparer des dollars ou des euros d’aujourd’hui avec des dollars ou des euros de demain. Un choix acrobatique et périlleux quand demain veut dire en 2100.

L’affectation d’une valeur monétaire à une vie humaine en moins ou en plus est un choix plus délicat et polémique encore. En témoignent les innombrables travaux économiques depuis plus d’un demi-siècle sur la valeur statistique d’une vie ainsi que la farouche opposition que cette démarche rencontre auprès de Terriens qui ne parlent pas le Sirien. La prise en compte d’une vie en moins ou d’une année de vie en moins est un premier choix à trancher que j’ai discuté ailleurs.

Il est décisif car les décès de mortalité liés aux températures concernent principalement des personnes âgées. Un second choix crucial est d’opter pour une valeur universelle ou pour une valeur dépendante du revenu. En termes crus, le décès d’un Indien vaut-il moins que celui d’un Américain ? Discuter de ce choix nous entraînerait trop loin ici.

Surtout qu’il ne remet pas en cause le résultat que je veux souligner : la prise en compte de la mortalité des températures modifie considérablement la donne sur les effets économiques du réchauffement, la perte des vies humaines devenant le premier poste des dommages du réchauffement.

Prenons l’exemple du modèle climat-économie de William Nordhaus de 2016. La mortalité y représente seulement quelques pourcents des dommages. Les décès pris en compte se limitent en effet essentiellement à ceux occasionnés par le travail en extérieur des ouvriers agricoles et du bâtiment. Le coût social de la tonne de carbone s’élève à 38 euros.

En moulinant le même modèle mais en y ajoutant l’ensemble des décès liés à la chaleur, Daniel Bressler aboutit à un coût social du carbone égal à 258 dollars la tonne. Ce chiffre repose sur une valeur universelle d’une année de vie égale à quatre fois la moyenne globale de la consommation par habitant de la planète en 2020, soit 48 000 dollars. Bien entendu, le coût de mortalité du carbone est très sensible à cette valeur. Deux fois plus petite, le coût social de carbone devient 177 dollars/t, tandis qu’une valeur double conduit à 414 dollars/t.

Ce résultat a été confirmé par d’autres travaux. Un modèle récent intégrant un module complet sur les dommages de mortalité parvient à un coût social du carbone à 185 dollars/t dont 90 pour le seul poste de la mortalité.

Un autre article s’intéressant uniquement à ce poste l’estime à 144 dollars/t sur la base d’hypothèses de valeur d’une vie et de taux d’actualisation comparables à ceux du travail de Daniel Bressler. Ses auteurs se livrent par ailleurs à de multiples analyses de sensibilité du coût social de mortalité du carbone à ces deux variables. Il faut par exemple diviser les 144 euros/t à peu près par 3 en passant d’un taux d’actualisation de 2 % à 3 % ou bien en passant d’une valeur d’une vie universelle à une valeur d’une vie variable selon le revenu per capita des pays. Le passage en années de vie correspond de son côté à une division par deux.

Le futur coût social du carbone en discussion aujourd’hui aux États-Unis devrait tenir compte pleinement des pertes de vies humaines. C’est une décision importante car cette donnée est utilisée pour évaluer les décisions d’investissement public. Il est proposé par l’Agence pour l’Environnement et divers experts qu’il passe des 51 dollars/t d’aujourd’hui à 185 dollars/t. De façon générale, l’intégration de la mortalité dans le coût social du carbone en l’augmentant significativement justifie des actions de réduction de beaucoup plus grande ampleur. Elle les rend bénéfiques aux Terriens.

Les chiffres sur la mortalité liée aux températures à l’horizon du siècle prochain qui ont été mentionnés jusque-là reposent sur une vision pessimiste de l’avenir. Ils correspondent au scénario d’une poursuite des émissions de gaz à effet de serre au rythme actuel – le scénario dit RCP 8.5 des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Leur réduction autorisant une élévation moins forte des températures permettrait de limiter considérablement les dommages de mortalité. Reprenons le ratio des 220 décès pour 100 000 habitants en 2100. Dans le cas d’une stabilisation des émissions à un niveau faible (Scénario dit RCP 4.5) le ratio tombe à 40 décès, soit plus de cinq fois moins ! Si on reprend le coût cité plus haut de mortalité d’une tonne de carbone de 0,000226, l’effet est moins considérable mais reste impressionnant : une élévation de température de 2,4 °C au lieu de 4,1 °C le divise par plus de deux.

Les efforts d’atténuation que nous réaliserons permettent donc de sauver des vies humaines en très grand nombre. Cette conséquence positive de la transition n’est pas assez mise en avant. Vue de Sirius, elle offre pourtant une motivation et une justification simples aux Terriens à consentir des efforts de décarbonation d’envergure.

Quelles que soient les températures futures considérées, les projections de mortalité ne tiennent pas compte d’un autre puissant levier de réduction des décès : les marges d’adaptation des hommes et de la société face à la chaleur. Or, là encore, les effets peuvent être conséquents.

Ils sont toutefois difficiles à quantifier globalement. À ma connaissance, une seule étude s’y est essayée. Elle aboutit à une baisse de l’ordre de 15 % du risque de décès. Ce résultat repose cependant sur un jeu d’hypothèses très restrictives en particulier sur l’absence de politiques publiques d’adaptation. Or elles jouent un rôle clef. Ne serait-ce qu’à travers la mise en place d’alertes aux canicules et de diffusion de messages sur les règles de conduite à adopter pour s’en protéger. S’ajoutent de nombreux investissements publics, en particulier en ville pour lutter contre les îlots de chaleur.

L’été 2022 a été la seconde année la plus chaude que la France ait connue – presque autant que celui de 2003. Il totalise pourtant cinq fois moins de décès en excès.

Cet écart donne à penser que la société a réalisé des progrès dans son adaptation aux vagues de chaleur à répétition. Ce constat est confirmé par à un modèle mis au point par des épidémiologistes et des météorologues. Appliqué à la canicule de 2006 en France, il montre qu’elle se serait soldée sans adaptation par trois fois plus de décès.

Outre l’action publique, les progrès observés s’expliquent également par la diffusion de la climatisation. On en connaît les effets délétères à travers son apport au réchauffement de l’atmosphère par sa consommation d’énergie fossile, ses fuites de gaz frigorigènes et, localement, ses propres rejets d’air chaud. On parle moins de ses effets conséquents sur de la diminution de mortalité.

Une étude américaine a montré que la diffusion de la climatisation aux États-Unis entre 1960 et 2004 a permis d’éviter près d’un million de décès prématurés. A contrario, le moindre usage des climatiseurs au Japon lié à l’augmentation du prix de l’électricité et aux campagnes d’économie d’énergie consécutives à l’accident nucléaire de Fukushima Daïchi a entraîné près de 10 000 décès en excès.

Citons enfin comme moyen d’adaptation les migrations vers des régions aux températures moyennes moins élevées. Il est cependant potentiellement limité car les coûts de changer de lieu de résidence sont substantiels pour les personnes qui l’envisagent et les frontières entre États dressent de formidables contraintes politiques, culturelles et administratives. Les mouvements migratoires liés au réchauffement climatique ont plus de chances de se produire au sein du même pays. Par exemple pour les pays riches des métropoles vers le littoral ou la montagne, ou pour les pays pauvres des zones rurales vers les capitales.

Il n’est plus acceptable d’ignorer tous les Terriens dont la vie sera raccourcie alors que l’on dispose de données de plus en plus complètes et fiables sur la mortalité liée à l’élévation des températures. Compter les personnes manquantes en cas d’inaction face au changement climatique nous met face à nos responsabilités et justifie des investissements ambitieux d’atténuation et d’adaptation.

Canicule et mortalité

Canicule et mortalité

Cette année, déjà marquée par le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré sur Terre, les décès liés à la chaleur dépasseront encore de loin la centaine de milliers dans le monde. En 2022 en Europe seule, la saison estivale, avait déjà causé près de 60 000 victimes sur le continent dont 5 000 en France.

par François Lévêque
Professeur d’économie, Mines Paris dans The Conversation

La surmortalité du réchauffement est manifeste depuis plusieurs décennies. Un demi-pourcent de la mortalité totale mondiale est en effet attribuable à l’effet du changement climatique sur les hautes températures. Un tiers en somme de tous les décès de chaleur.

Mais attention la relation entre élévation de la température et mortalité n’est pas à sens unique. Le réchauffement diminue aussi les journées et les pics de grand froid, et donc la mortalité qui leur est associée. Celle-ci ne se réfère pas spécifiquement au fait que des personnes meurent de froid par hypothermie. De même que la mortalité liée à la chaleur ne se résume pas aux décès par hyperthermie. Les températures plus basses ou plus hautes fragilisent les constitutions et accentuent les troubles pathologiques et, finalement, réduisent l’espérance de vie.

Le réchauffement entraîne donc plus de morts d’un côté mais moins aussi d’un autre. Ce second phénomène qui complique le décompte de la mortalité des nouvelles températures peut être très significatif. Au Mexique, par exemple, il a été calculé qu’une journée à plus de 32 °C se solde par un demi-millier de morts mais qu’une journée à moins de 12 °C par dix fois plus. Très peu d’habitations y disposent en effet de chauffage.

Il convient donc de tenir compte aussi de cette sous-mortalité. Mais dans quelle mesure compense-t-elle la surmortalité de chaleur ? En totalité pour les trente dernières années, selon une étude publiée dans The Lancet en 2021. Un résultat à prendre toutefois avec des pincettes à cause de la méthode suivie qui se fonde sur une température dite optimale, celle correspondant au minimum de décès observés.

Pour le futur, il n’y a en revanche pas de doute sérieux sur le caractère seulement partiel de la compensation.

Augmentation de la mortalité mondiale en fonction de la hausse des températures moyennes. Scientific Reports, 2021
Une illustration en est donnée par la figure ci-dessous extraite d’un article publié en 2021 dans la revue Scientific Reports.

Citons également une étude qui permet de chiffrer à 17,6 millions les décès additionnels en 2100 liés à l’élévation des températures – en prenant bien en compte la sous-mortalité liée au froid. Ce chiffre repose sur l’hypothèse d’une planète comptant 8 milliards de Terriens et sur l’estimation d’une augmentation nette de la mortalité qui s’élèverait à 220 décès pour 100 000 habitants, soit le ratio d’aujourd’hui pour les décès d’accidents cardiovasculaires. C’est considérable.

La sous-mortalité du froid doit être prise en compte sans fard et sans états d’âme car elle jette une lumière crue sur les inégalités face au réchauffement. Elle accentue les écarts de mortalité au sein d’un même État ou union d’États : entre la population des régions froides et des régions chaudes du Mexique, de l’Inde, des États-Unis ou de l’Europe, par exemple. Elle renforce les inégalités entre régions du monde : les États-Unis et l’Europe devraient connaître à l’horizon 2100 une surmortalité liée à l’élévation des températures légèrement positive et même négative.

La moyenne citée plus haut de 220 décès pour 100 000 habitants masque en effet une très grande hétérogénéité avec un ratio de +14,8/100 000 et de – 14,3/100 000 pour respectivement les États-Unis et l’Europe, tandis qu’il atteint +334/100 000 pour l’Union indienne.

Selon une étude de synthèse publiée en 2022 sous l’égide de l’American Thoracic Society, la mortalité liée au froid représente la moitié de la mortalité liée à la chaleur en Europe mais seulement le quart pour la région du Moyen-Orient et du nord de l’Afrique.

Les inégalités plus tranchées dès lors que l’on tient compte de la sous-mortalité liée au froid risquent de renforcer les égoïsmes et rendre plus difficiles encore les discussions politiques nationales et internationales sur les efforts d’atténuation. Mais rien ne sert de faire l’autruche. Ni l’expression ni l’animal n’existent sur Sirius.

Le développement des travaux sur la mortalité des températures procure une nouvelle vision et apporte de nouveaux résultats sur le coût des émissions de carbone. Ils permettent de calculer les effets du réchauffement en décès additionnels par tonne d’émission nouvelle et d’intégrer la mortalité dans la détermination du coût social du carbone.

Explications de ce baragouin d’un Sirien :

Il faut compter 0,000226 décès associé à l’émission d’une tonne supplémentaire de dioxyde de carbone. Dit autrement et plus précisément, réduire les émissions de ce gaz d’un million de tonnes épargnerait 226 vies humaines entre 2020 et 2100.

Faisons plus parlant encore : les émissions de quatre Américains au cours de leur vie correspondent à un décès en plus sur la planète. Ce chiffre choc ainsi que les précédents sont issus d’un article du chercheur Daniel Bressler récemment paru dans Nature Communications. Ils reposent sur l’hypothèse d’une augmentation des températures de +4,1 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle et d’une estimation d’une surmortalité de chaleur cumulée au cours de cette période de près de 100 millions de personnes.

Cette métrique de la mortalité additionnelle par tonne de carbone en plus ou en moins offre une façon simple d’évaluer les effets des projets d’investissement qui émettent de nouvelles émissions ou les réduisent. Vous pouvez vous-même l’utiliser comme jauge lorsque vous hésitez à prendre le train ou l’avion ! De plus, contrairement à la métrique canonique du coût social du carbone, c’est-à-dire du coût monétaire pour la société d’une tonne en plus ou en moins, elle évite deux contraintes : celle de choisir un taux d’actualisation et celle de donner une valeur en dollar ou en euro à une vie humaine.

Vous vous souvenez peut-être d’une controverse entre un économiste américain, William Nordhaus, et un économiste anglais Nicolas Stern, le second aboutissant à un coût social du carbone incomparablement supérieur au premier. Leur divergence s’explique principalement par une position radicalement différente sur le taux d’actualisation à retenir, un paramètre nécessaire pour comparer des dollars ou des euros d’aujourd’hui avec des dollars ou des euros de demain. Un choix acrobatique et périlleux quand demain veut dire en 2100.

L’affectation d’une valeur monétaire à une vie humaine en moins ou en plus est un choix plus délicat et polémique encore. En témoignent les innombrables travaux économiques depuis plus d’un demi-siècle sur la valeur statistique d’une vie ainsi que la farouche opposition que cette démarche rencontre auprès de Terriens qui ne parlent pas le Sirien. La prise en compte d’une vie en moins ou d’une année de vie en moins est un premier choix à trancher que j’ai discuté ailleurs.

Il est décisif car les décès de mortalité liés aux températures concernent principalement des personnes âgées. Un second choix crucial est d’opter pour une valeur universelle ou pour une valeur dépendante du revenu. En termes crus, le décès d’un Indien vaut-il moins que celui d’un Américain ? Discuter de ce choix nous entraînerait trop loin ici.

Surtout qu’il ne remet pas en cause le résultat que je veux souligner : la prise en compte de la mortalité des températures modifie considérablement la donne sur les effets économiques du réchauffement, la perte des vies humaines devenant le premier poste des dommages du réchauffement.

Prenons l’exemple du modèle climat-économie de William Nordhaus de 2016. La mortalité y représente seulement quelques pourcents des dommages. Les décès pris en compte se limitent en effet essentiellement à ceux occasionnés par le travail en extérieur des ouvriers agricoles et du bâtiment. Le coût social de la tonne de carbone s’élève à 38 euros.

En moulinant le même modèle mais en y ajoutant l’ensemble des décès liés à la chaleur, Daniel Bressler aboutit à un coût social du carbone égal à 258 dollars la tonne. Ce chiffre repose sur une valeur universelle d’une année de vie égale à quatre fois la moyenne globale de la consommation par habitant de la planète en 2020, soit 48 000 dollars. Bien entendu, le coût de mortalité du carbone est très sensible à cette valeur. Deux fois plus petite, le coût social de carbone devient 177 dollars/t, tandis qu’une valeur double conduit à 414 dollars/t.

Ce résultat a été confirmé par d’autres travaux. Un modèle récent intégrant un module complet sur les dommages de mortalité parvient à un coût social du carbone à 185 dollars/t dont 90 pour le seul poste de la mortalité.

Un autre article s’intéressant uniquement à ce poste l’estime à 144 dollars/t sur la base d’hypothèses de valeur d’une vie et de taux d’actualisation comparables à ceux du travail de Daniel Bressler. Ses auteurs se livrent par ailleurs à de multiples analyses de sensibilité du coût social de mortalité du carbone à ces deux variables. Il faut par exemple diviser les 144 euros/t à peu près par 3 en passant d’un taux d’actualisation de 2 % à 3 % ou bien en passant d’une valeur d’une vie universelle à une valeur d’une vie variable selon le revenu per capita des pays. Le passage en années de vie correspond de son côté à une division par deux.

Le futur coût social du carbone en discussion aujourd’hui aux États-Unis devrait tenir compte pleinement des pertes de vies humaines. C’est une décision importante car cette donnée est utilisée pour évaluer les décisions d’investissement public. Il est proposé par l’Agence pour l’Environnement et divers experts qu’il passe des 51 dollars/t d’aujourd’hui à 185 dollars/t. De façon générale, l’intégration de la mortalité dans le coût social du carbone en l’augmentant significativement justifie des actions de réduction de beaucoup plus grande ampleur. Elle les rend bénéfiques aux Terriens.

Les chiffres sur la mortalité liée aux températures à l’horizon du siècle prochain qui ont été mentionnés jusque-là reposent sur une vision pessimiste de l’avenir. Ils correspondent au scénario d’une poursuite des émissions de gaz à effet de serre au rythme actuel – le scénario dit RCP 8.5 des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Leur réduction autorisant une élévation moins forte des températures permettrait de limiter considérablement les dommages de mortalité. Reprenons le ratio des 220 décès pour 100 000 habitants en 2100. Dans le cas d’une stabilisation des émissions à un niveau faible (Scénario dit RCP 4.5) le ratio tombe à 40 décès, soit plus de cinq fois moins ! Si on reprend le coût cité plus haut de mortalité d’une tonne de carbone de 0,000226, l’effet est moins considérable mais reste impressionnant : une élévation de température de 2,4 °C au lieu de 4,1 °C le divise par plus de deux.

Les efforts d’atténuation que nous réaliserons permettent donc de sauver des vies humaines en très grand nombre. Cette conséquence positive de la transition n’est pas assez mise en avant. Vue de Sirius, elle offre pourtant une motivation et une justification simples aux Terriens à consentir des efforts de décarbonation d’envergure.

Quelles que soient les températures futures considérées, les projections de mortalité ne tiennent pas compte d’un autre puissant levier de réduction des décès : les marges d’adaptation des hommes et de la société face à la chaleur. Or, là encore, les effets peuvent être conséquents.

Ils sont toutefois difficiles à quantifier globalement. À ma connaissance, une seule étude s’y est essayée. Elle aboutit à une baisse de l’ordre de 15 % du risque de décès. Ce résultat repose cependant sur un jeu d’hypothèses très restrictives en particulier sur l’absence de politiques publiques d’adaptation. Or elles jouent un rôle clef. Ne serait-ce qu’à travers la mise en place d’alertes aux canicules et de diffusion de messages sur les règles de conduite à adopter pour s’en protéger. S’ajoutent de nombreux investissements publics, en particulier en ville pour lutter contre les îlots de chaleur.

L’été 2022 a été la seconde année la plus chaude que la France ait connue – presque autant que celui de 2003. Il totalise pourtant cinq fois moins de décès en excès.

Cet écart donne à penser que la société a réalisé des progrès dans son adaptation aux vagues de chaleur à répétition. Ce constat est confirmé par à un modèle mis au point par des épidémiologistes et des météorologues. Appliqué à la canicule de 2006 en France, il montre qu’elle se serait soldée sans adaptation par trois fois plus de décès.

Outre l’action publique, les progrès observés s’expliquent également par la diffusion de la climatisation. On en connaît les effets délétères à travers son apport au réchauffement de l’atmosphère par sa consommation d’énergie fossile, ses fuites de gaz frigorigènes et, localement, ses propres rejets d’air chaud. On parle moins de ses effets conséquents sur de la diminution de mortalité.

Une étude américaine a montré que la diffusion de la climatisation aux États-Unis entre 1960 et 2004 a permis d’éviter près d’un million de décès prématurés. A contrario, le moindre usage des climatiseurs au Japon lié à l’augmentation du prix de l’électricité et aux campagnes d’économie d’énergie consécutives à l’accident nucléaire de Fukushima Daïchi a entraîné près de 10 000 décès en excès.

Citons enfin comme moyen d’adaptation les migrations vers des régions aux températures moyennes moins élevées. Il est cependant potentiellement limité car les coûts de changer de lieu de résidence sont substantiels pour les personnes qui l’envisagent et les frontières entre États dressent de formidables contraintes politiques, culturelles et administratives. Les mouvements migratoires liés au réchauffement climatique ont plus de chances de se produire au sein du même pays. Par exemple pour les pays riches des métropoles vers le littoral ou la montagne, ou pour les pays pauvres des zones rurales vers les capitales.

Il n’est plus acceptable d’ignorer tous les Terriens dont la vie sera raccourcie alors que l’on dispose de données de plus en plus complètes et fiables sur la mortalité liée à l’élévation des températures. Compter les personnes manquantes en cas d’inaction face au changement climatique nous met face à nos responsabilités et justifie des investissements ambitieux d’atténuation et d’adaptation.

Mortalité Covid: hausse

 

 

Mortalité Covid: hausse

Conséquence de l’envolée des statistiques de contamination, le nombre d’hospitalisés et de cas graves ne parvient pas encore à diminuer de manière significative. Pire , on constate une hausse du nombre de morts; en effet, les hôpitaux ont enregistré près de 400 décès dus au Covid-19 en 24 heures, selon les chiffres des autorités sanitaires publiés lundi.

La maladie a emporté 393 personnes, pour un total de 129.022 décès depuis le début de la pandémie au printemps 2020. C’est le nombre le plus élevé de décès quotidien enregistré dans la dernière vague de contaminations, qui touche l’Hexagone depuis le mois de novembre. Le précédent chiffre le plus élevé était de 298 morts sur 24 heures, il y a une semaine.

Le nombre de patients hospitalisés, 29.748, a un peu augmenté par rapport à dimanche (28.838). Le chiffre des admissions sur sept jours, qui lisse les à-coups statistiques, est aussi en hausse avec 15.932 entrées à l’hôpital en une semaine, contre 15.376 dimanche. En revanche les chiffres concernant les soins critiques, qui accueillent les patients avec les formes les plus graves de la maladie, confirment un tassement.

Ces services traitent actuellement 3776 personnes (3760 dimanche). Sur sept jours, le chiffre des admissions est à la baisse avec 1784 malades admis en soins critiques sur une semaine, contre 1824 dimanche.

Covid Iran : record de mortalité

  • Covid Iran : record de mortalité

La mortalité record en Iran pour un pays qui compte seulement environ 85 millions d’habitants. Selon le ministère de la Santé, 684 patients ont succombé à la maladie au cours des dernières 24 heures, ce qui efface le précédent record de 655 morts annoncé le 16 août. En cause, l’incapacité du régime islamiste à gérer une crise sanitaire qui s’ajoute à la crise économique et évidemment politique.

Covid Iran : record de mortalité

  • Covid Iran : record de mortalité

La mortalité record en Iran pour un pays qui compte seulement environ 85 millions d’habitants. Selon le ministère de la Santé, 684 patients ont succombé à la maladie au cours des dernières 24 heures, ce qui efface le précédent record de 655 morts annoncé le 16 août. En cause, l’incapacité du régime islamiste à gérer une crise sanitaire qui s’ajoute à la crise économique et évidemment politique.

Covid: « La France au-dessus de la mortalité moyenne dans le monde »

Covid: « La France au-dessus de la mortalité moyenne dans le monde

L’épidémiologiste et spécialiste de la prévention des infections, Didier Pittet, dresse dans le JDD un bilan de la gestion de la crise sanitaire en France.

 

Dans leur rapport rendu public mardi, l’équipe de chercheurs chargée par Emmanuel Macron il y a près d’un an d’évaluer la gestion de la pandémie en dresse le bilan le plus complet à ce jour, balayant les champs sanitaire, économique et social. Ce travail, nourri de comparaisons internationales, fourmillant de données inédites, esquisse un tableau au scalpel – mais nuancé – des forces et faiblesses hexagonales, et propose plusieurs pistes de réformes structurelles. Le Président, attendu lundi à l’Assemblée mondiale de la santé, entend faire de la France, selon l’Élysée, « un des pays pilotes d’un exercice de revue par les pairs, justement, de nos systèmes d’alerte et de préparation aux pandémies ». Pour l’épidémiologiste et spécialiste de la prévention des infections Didier Pittet, le médecin suisse qui a piloté les investigations de ces experts indépendants, la mortalité constitue l’indicateur le plus pertinent pour mesurer l’ampleur de la tragédie.

Pourquoi avez-vous privilégié l’étude de la mortalité pour évaluer la gestion de la crise sanitaire?
Le nombre de cas de Covid-19 reflète en partie les capacités des pays à tester ; celui des hospitalisations est lié aux dimensions du système de santé. Nous avons préféré évaluer l’excès de mortalité. En pondérant par la démographie de chaque État – un pays vieillissant est forcément plus touché par une maladie qui frappe les personnes âgées –, on obtient un indice pertinent qui facilite l’exercice de comparaison.

Comment la France se situe-t‑elle en matière de nombre de décès?
Contrairement à l’Allemagne et à l’Europe du Nord, qui s’en sortent assez bien, la France fait partie des pays très affectés par la crise, comme la majorité de ses voisins et les États-Unis. Au 1er mars 2021, avec 1.332 décès par million d’habitants, elle se situe au-dessus de la moyenne européenne [1.092 décès par million], même si la situation du continent s’avère extrêmement variable, de 135 décès par million en Finlande à plus de 1 900 en République tchèque. Comme l’Italie ou l’Espagne, la France a été surprise par la première vague. L’excès de mortalité, qui reste important, a été moindre pendant la deuxième vague.

Nos données le montrent : quand on perd le contrôle du virus, il fauche même de jeunes vies

Que signifie cet excès de mortalité?
La mortalité en excès est supérieure dans les pays qui ont eu la malchance d’être saisis les premiers ou qui ont moins bien géré la crise sanitaire, ainsi que dans les pays pauvres, où le système de santé est défaillant. Le délai de réaction avant de prendre des mesures restrictives, l’intensité du freinage jouent un rôle important. Nos données permettent aussi de mesurer l’ampleur de la tragédie : le monde n’avait jamais connu une telle hécatombe depuis la grippe espagnole de 1918-1919.

La deuxième vague a-t‑elle été mieux gérée chez nous?
La France a progressé entre les deux vagues et corrigé certaines des erreurs initiales. Après le drame dans les Ehpad au printemps dernier, les personnes âgées ont été mieux protégées à l’automne. En revanche, en ­Belgique, l’excès de mortalité, déjà très important au printemps 2020, est resté considérable six mois plus tard. Aux États-Unis, il a été continu depuis le début de la première vague. Dans toutes les classes d’âge : de jeunes diabétiques ou obèses sont morts, ont fait des séjours dans des services de soins intensifs! C’est pourtant le pays au monde qui consacre la part la plus importante de son PIB à la santé. Cela témoigne d’une mauvaise gestion politique de la pandémie. Laisser courir un virus, c’est criminel. Nos données le montrent : quand on en perd le contrôle, il fauche même de jeunes vies.

Vous pointez un manque d’anticipation récurrent en France. À quoi est-il dû?
Lors de la première vague, le ministère de la Santé a compris très tôt que la situation était grave mais l’intendance n’a pas suivi. Le fiasco des masques est connu : la menace pandémique a été négligée à partir des années 2010. Les stocks de masques n’ont pas été reconstitués et les hôpitaux chargés d’une partie de leur gestion n’ont pas compris qu’elle leur incombait. L’agence Santé publique France n’a ni les compétences ni les moyens de faire de la logistique. La solution, ce serait un stock tournant de masques partagé entre les hôpitaux, qui en consomment beaucoup. Et de recentrer cette structure sur une mission de surveillance des risques, de recherche et de santé publique. Ce défaut d’anticipation se retrouve avec les tests. L’Institut Pasteur en a mis un au point très vite, mais son déploiement a tardé. En revanche, à la fin du premier confinement, la France a su anticiper à travers la mission Castex de déconfinement.

L’hypercentralisation française a-t‑elle pesé sur la gestion de crise?
Pour lutter contre une épidémie, la gestion territoriale est la plus pertinente même si ça rend la situation complexe à appréhender pour les citoyens. La France, pays très centralisé, s’y est mise à partir de la fin de l’été 2020, en déclinant localement un plan national. Certes le deuxième confinement est survenu tard, mais il a été précédé par des couvre-feux localisés qui ont eu un effet. Le fédéralisme à l’allemande, lui, a atteint ses limites pendant la deuxième vague.

Quels sont les principaux succès français?
La gratuité des tests, le fait d’avoir laissé les écoles ouvertes le plus longtemps possible pour limiter la fracture sociale, toute la politique économique de soutien aux entreprises et aux ménages, la réactivité exceptionnelle de l’Assurance maladie qui a créé des brigades de recherche des cas contact, etc.

La recherche des cas contact pour casser les chaînes de contamination ne vous semble néanmoins pas optimale. Qu’est-ce qui a péché?
D’abord, le nombre trop important de nouveaux cas quotidien. À plus de 20.000 par jour, la mission est impossible. L’idéal serait d’arriver à 5.000 ou moins. La faiblesse de l’épidémiologie de terrain est aussi en cause. Pour réaliser des investigations autour d’un cluster, il faut de fins limiers habitués à gérer des épidémies. Au plus près des gens, ils remontent les chaînes de contamination, déclenchent des opérations de dépistage ciblées. Les enquêteurs par téléphone de l’Assurance maladie ne sont pas armés pour faire ce travail de détective ; les spécialistes des agences régionales de santé sont trop peu nombreux.

Le ministère de la Santé a-t‑il été à la hauteur de la tâche?
Ce ministère a été privé de nombreuses forces au cours de la dernière décennie au moins. Certains points d’organisation ont été défaillants : inflation des cellules de crise aux missions parfois floues, manque d’intelligence collective, coupure avec les agences sanitaires. L’hyperadministration et la bureaucratisation ont ralenti la gestion de la crise. Tout comme le manque de moyens humains. Le ministère était à l’os ; il a fait face. Les meilleures volontés ont dû gérer la crise le nez dans le guidon. Il faut doter ce ministère des meilleurs experts et leur permettre de penser au long terme.

Les agences régionales de santé ont beaucoup été critiquées ; vous partagez ces doutes?
Comme partout au sein des agences et du ministère de la Santé, l’engagement des équipes a été total, jour et nuit, week-end compris, mais nous estimons qu’il faut augmenter leur capacité de réaction en cas de crise en leur donnant plus de moyens, en les transformant. Les ARS aussi doivent pouvoir recruter les meilleurs et être renforcées à l’échelle des départements pour une gestion main dans la main avec les préfets. C’est une des clés pour doter la France d’une santé publique digne de ce nom.

PLUS FORTE HAUSSE DE LA MORTALITÉ DEPUIS 70 ANS

PLUS FORTE HAUSSE DE LA  MORTALITÉ DEPUIS 70 ANS

Selon des nouvelles données de l’Insee,  la France a connu une hausse significative et inédite des morts sur l’année 2020, la plus forte depuis maintenant 70 ans.

Dans le détail de ces travaux disponibles sur le site officiel de l’institut, l’année dernière, 668.000 décès toutes causes confondues ont été recensés, soit 55.500 de plus qu’en 2019 (+9,1%). Cette hausse est plus importante chez les hommes que chez les femmes et a surtout concerné les individus de plus de 70 ans.

Si l’Insee rappelle que l’augmentation annuelle des morts en France est vraie pour toutes les années depuis 2010, cette hausse observée en 2020 est « sans commune mesure » avec celle des années précédentes. De manière logique, en raison de la pandémie, cette augmentation a été divisée en deux vagues distinctes, au printemps et à l’automne 2020, qui correspondent aux deux pics de la circulation du Covid-19 sur le territoire national.

La première vague de décès remonte à la période de mars/avril, au cours de laquelle « 27.300 décès supplémentaires sont survenus par rapport à la même période de 2019. De son côté, la vague de l’automne a duré de septembre à décembre. Elle a été « moins intense », mais a duré « plus longtemps. » L’excédent « s’avère au final plus important que celui de la première vague (+34.300 décès, soit +17 %) », souligne l’Insee.

De plus, alors que la première vague s’était terminée de manière assez nette au mois d’avril, elle a été bien moins visible fin 2020. « Plutôt qu’une fin de deuxième vague, un plateau semble être atteint fin 2020, d’autant qu’en janvier 2021, les décès augmentent à nouveau légèrement », apprend-on également.

En raison de l’omniprésence du Sars-CoV-2, l’Insee souligne que les morts liées à l’épidémie de grippe dite « classique » sont bien moins nombreuses en 2020 qu’en 2019: « environ 4000 en 2020, après 8100 en 2019 et 13.000 en 2018. » À l’inverse cependant, les vagues de chaleur ont semblé être bien plus mortelles en 2020 qu’en 2019, avec 1900 morts contre 1500 l’année précédente.

Mais de manière générale, il est également signifié que le surcroît global de morts en 2020, 55.500 personnes donc, est bien plus élevé que « ceux des épisodes grippaux ou caniculaires des cinq dernières années » et même que le tragique bilan de l’épisode caniculaire de 2003.

Dans son rapport, l’Insee rapporte que l’excédent de mortalité de l’année 2020 a particulièrement touché les individus de plus de 70 ans, avec un bond de 14%. De plus, toujours dans les tranches d’âges les plus élevées, elle est aussi en forte augmentation chez les 80-89 ans (+9%) et au-delà (+12%). Pour les plus de 70 ans seulement, l’excédent se dénombre à 52.100 personnes disparues supplémentaires.

En revanche, les décès chez les classes d’âges les plus jeunes n’ont cessé de diminuer: -6% chez les moins de 25 ans et une proportion qui reste stable chez les 25-49 ans.

 

Mortalité : plus 9 % en un an

Mortalité : plus 9 % en un an

Sur l’ensemble de l’année 2020, la France a enregistré 54.700 décès de plus qu’en 2019, soit une surmortalité de 9%.

D’après l’INSEE le nombre de décès, toutes causes confondues, enregistrés en France entre le 1er janvier et le 22 février était supérieur de 14% à celui comptabilisé sur la même période de 2020, une proportion qui reste stable depuis le début de l’année.

Comparé à la même période de 2019, la hausse n’est en revanche que de 5%, une différence qui s’explique par le fait que la grippe saisonnière a été plus meurtrière début 2019 que début 2020, précise l’institut statistique dans son bilan hebdomadaire des décès pendant l’épidémie de Covid-19.

Depuis début janvier, la mortalité est relativement stable. En moyenne 2.140 personnes sont mortes chaque jour en janvier. Pour le mois de février, le nombre moyen de décès quotidiens « serait en légère diminution », autour de 2.000, selon des données encore provisoires.

A titre de comparaison, au moment du pic de la deuxième vague, entre le 1er et le 15 novembre, quelque 2.260 morts étaient comptabilisés chaque jour en moyenne, soit 33% de plus qu’à la même période de 2019.

A partir de mars, le suivi de la mortalité en 2021 impliquera de « privilégier la comparaison avec l’année 2019, année sans épidémie Covid », même si la grippe saisonnière a été virulente cette année-là, a par ailleurs annoncé l’Insee dans cette publication.

Ainsi, comparé à 2019, l’excédent de mortalité constaté entre le 1er janvier et le 22 février 2021 est le plus important dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (+16%), dans le Grand Est (+14%) et en Bourgogne-Franche-Comté (+13%).

Sur l’ensemble de l’année 2020, la France a enregistré 54.700 décès de plus qu’en 2019, soit une surmortalité de 9%.

Coronavirus : LA MORTALITÉ plus réduite pourrait repartir

Coronavirus : LA MORTALITÉ plus réduite pourrait repartir

Des progrès assez considérables ont été réalisés en matière de soins pour le Coronavirus. Le résultat d’une connaissance plus approfondie du virus et une meilleure adaptation des traitements de ses conséquences. L’amélioration des soins hospitaliers a réduit les taux de mortalité en réanimation de plus d’un tiers depuis les premiers mois de la pandémie, mais le rythme de ce progrès ralentit et pourrait maintenant stagner, selon une étude publiée ce mardi.

La mortalité des patients Covid d’unités de soins intensifs (USI) est tombée à 36% en octobre, selon cette vaste étude incluant plus de 43.000 patients de plusieurs pays, publiée dans la revue Anesthesia.

Selon une analyse précédente des mêmes auteurs, parue en juillet, la mortalité globale des patients atteints de Covid-19 dans les USI, assimilés à la réanimation, était passée de près de 60% à la fin de mars 2020 à 42% à la fin de mai 2020.

Ces deux études, faites par le spécialiste d’anesthésie Tim Cook et ses collègues britanniques, sont des « méta-analyses » compilant de multiples études.

« Après que notre première méta-analyse de l’année dernière a montré une forte baisse de la mortalité en réanimation due au Covid-19 de mars à mai 2020, l’analyse mise à jour montre que toute baisse du taux de mortalité entre juin et octobre 2020 semble s’être stabilisée ou avoir plafonnée », selon les auteurs.

Ces derniers ont utilisé les données de 52 études portant sur 43.128 patients. Les études provenaient d’Europe, d’Amérique du Nord et de Chine – régions comprises dans l’analyse précédente – ainsi que de rapports du Moyen-Orient, d’Asie du Sud et d’Australie notamment. Les connaissances sur ce qui marche – et ce qui ne marche pas- ont progressé, rappellent ces spécialistes.

Les stéroïdes (comme la dexaméthasone) peuvent par exemple être administrés aux patients sous oxygène ou sous respirateur pour améliorer leurs chances de survie. La prise en charge des patients a également probablement évolué au cours de l’année avec des changements concernant l’oxygénothérapie ou la gestion de la coagulation sanguine.

Les auteurs s’interrogent aussi sur l’éventuel impact de nouveaux variants du coronavirus sur les patients en réanimation.

Mais Peter Horby, responsable de l’essai clinique Recovery, qui a conclu à l’efficacité de la dexaméthasone, a récemment estimé que les médicaments devraient continuer à fonctionner aussi bien avec les nouveaux variants car ils agissent sur la réponse immunitaire, pas sur le virus lui-même.

Le taux de mortalité en hausse de 9%

Le taux de mortalité en hausse de 9%

L’Insee a indiqué qu’au 15 janvier, un total de 667.400 décès toutes causes confondues avaient été enregistrés pour 2020 en France – 53900 de plus qu’en 2019. Soit une hausse moyenne de 9 %.

«Les taux de mortalité en France ont été marqués par l’épidémie de COVID-19», a déclaré l’Insee, ajoutant que les données de mortalité pour fin 2020 n’avaient pas encore été transmises à l’Insee.

L’institut a déclaré que le taux de mortalité plus élevé n’avait touché que les personnes âgées de 65 ans et plus, avec un taux de surmortalité de 10%.

Alors que le taux de mortalité des personnes de plus de 65 ans augmentait avec l’âge au cours des deux vagues Covid au printemps et en automne, prises sur toute l’année, le taux de mortalité excédentaire était le même de 10%, pour les 65-74, 75-84 et plus de 85 groupes. , A déclaré l’Insee.

Pour les personnes de moins de 65 ans, la surmortalité était d’un peu plus 2% pour les personnes âgées de 50 à 64 ans, moins 1% pour les personnes âgées de 25 à 49 ans et même 6% de moins pour les personnes de moins de 25 ans.

Tout au long de 2020, le taux de mortalité des hommes était 10% plus élevé et 8% plus élevé pour les femmes.

Au niveau régional, la région Ile-de-France autour de Paris a été la plus touchée, avec des taux de surmortalité de 90% en mars-avril et de 18% pour l’ensemble de 2020.

L’Est de la France a connu une surmortalité de 55% en mars-avril et de 13% sur toute l’année.

Plusieurs régions, dont la Bretagne et la région de la Loire, ont vu peu ou pas d’impact de Covid sur leurs taux de mortalité.

Coronavirus : mortalité mondiale record

Coronavirus  : mortalité mondiale record

 

Le coronavirus SARS-CoV-2 a tué au moins 1,83 million de personnes au total sur la planète et en a contaminé près de 84 millions, selon un bilan établi ce week-end par l’AFP, sur la base des chiffres officiels communiqués par les Etats.

La situation est particulièrement tendue aux Etats-Unis, qui ont enregistré un record de mortalité ces derniers jours. A la veille des fêtes du Nouvel an, le pays a frôlé la barre des 4.000 morts du Covid-19 en une seule journée avec précisément 3.927 décès. A ce jour, 350.214 Américains ont perdu la vie des suites d’une infection au nouveau coronavirus, selon l’université Johns-Hopkins. Ce chiffre fait des Etats-Unis le pays le plus endeuillé de la planète, devant le Brésil (195.725 décès), l’Inde (149.435) et la Russie (186.000), qui vient de réviser très à la hausse son bilan officiel.

En Europe, la situation se dégrade également, en particulier en Allemagne. Longtemps relativement épargné, le pays a affiché mercredi 30 décembre un record macabre en subissant pour la première fois plus de 1.000 décès en une journée. A ce jour, l’Institut Robert Koch (RKI) pour les maladies infectieuses comptabilise 34.272 morts depuis le début de l’épidémie dans le pays.

Comme l’Allemagne, plusieurs Etats européens durcissent les mesures de restriction. Le Royaume-Uni, l’un des pays les plus touchés d’Europe avec 74.570 morts, a étendu le confinement appliqué à une partie de l’Angleterre et repoussé la rentrée scolaire pour certains élèves.  L’Italie, autre pays ayant payé un lourd tribut (74.958 morts), a renoncé samedi à ouvrir comme prévu dès la semaine prochaine ses stations de ski. De son côté, la France, qui devrait bientôt franchir la barre des 65.000 décès, a avancé de 20 heures à 18 heures son couvre-feu dans quinze départements de la partie Est du pays. En Asie aussi les gouvernements prennent des mesures de plus en plus restrictives.

Crise sanitaire : mortalité sous-estimée en France

Crise sanitaire : mortalité sous-estimée en France

 

 

D’après plusieurs instituts de recherche le nombre de décès en France pourrait tourner autour de 40 000 au lieu des 22 000 annoncés. En cause la sous-estimation des morts dans les EHPAD et hors milieu hospitalier.  Un institut de recherche dépendant de l’Inserm, le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), a pour fonction d’analyser les informations récoltées sur tous les décès et de les classer selon les codes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « En temps réel, nous ne sommes pas exhaustifs, admet Claire Morgand, sa directrice adjointe. Les vrais chiffres, nous les aurons dans une bonne année. » Les certificats de décès constituent la matière première des scientifiques de cette équipe. En cas de Covid, deux catégories ont été établies : décès avéré et décès suspecté. Même en temps normal, le processus est très lourd et très long : les équipes du CépiDc travaillaient encore sur les données de 2017 quand a commencé la crise. Il les ont abandonnées pour se concentrer sur celles de 2020. Plus précisément sur les morts qui ont été certifiés numériquement depuis le début de l’année

Coronavirus : mortalité sous-estimée en France

Coronavirus : mortalité sous-estimée en France

 

 

D’après plusieurs instituts de recherche le nombre de décès en France pourrait tourner autour de 40 000 au lieu des 22 000 annoncés. En cause la sous-estimation des morts dans les EHPAD et hors milieu hospitalier.  Un institut de recherche dépendant de l’Inserm, le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), a pour fonction d’analyser les informations récoltées sur tous les décès et de les classer selon les codes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « En temps réel, nous ne sommes pas exhaustifs, admet Claire Morgand, sa directrice adjointe. Les vrais chiffres, nous les aurons dans une bonne année. » Les certificats de décès constituent la matière première des scientifiques de cette équipe. En cas de Covid, deux catégories ont été établies : décès avéré et décès suspecté. Même en temps normal, le processus est très lourd et très long : les équipes du CépiDc travaillaient encore sur les données de 2017 quand a commencé la crise. Il les ont abandonnées pour se concentrer sur celles de 2020. Plus précisément sur les morts qui ont été certifiés numériquement depuis le début de l’année.

Coronavirus : « le taux de mortalité est de 1% maximum » ?

Coronavirus : « le taux de mortalité est de 1% maximum » ?

Il paraît difficile de comparer le Coronavirus avec la grippe classique. La différence concernerait surtout le taux de mortalité qui pourrait être autour de 1 % d’après des autorités américaines entre 2 à 3 % d’après des chiffres très approximatifs de l’OMS). Aujourd’hui il y a environ 3000 morts dus au Coronavirus alors  que la grippe dite classique entraîne plus de 600 000 morts par an  dans le monde. Le Coronavirus dont on dénombre plus de 95 000 cas confirmés et 3 200 décès dans le monde, se présente comme un syndrome grippal. Il est provoqué par un nouveau coronavirus SARS-CoV-2 apparu à Wuhan (Chine). Si la grippe est bien connue, de nombreuses inconnues subsistent sur le SARS-CoV-2, d’autant que les coronavirus saisonniers, qui n’entraînent que des rhinopharyngites banales, sont peu étudiés.

Le SARS-CoV semble se transmettre plus facilement que les virus grippaux et surtout entraîner plus de décès parmi les personnes atteintes, mais la grippe fait globalement plus de morts (jusqu’à 650 000 décès par an) car elle touche bien plus d’individus. Le ministre adjoint américain de la Santé, Brett Giroir, a estimé ce jeudi que le taux de mortalité du coronavirus était de 1% au maximum, et non de 3 à 4% comme le dit l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Contrairement à l’OMS qui base son estimation uniquement sur le nombre de cas confirmés, le responsable américain base la sienne en tenant compte des nombreux cas non détectés au niveau mondial.

 

« Actuellement, la meilleure estimation du taux de mortalité global du Covid-19 se situe entre 0,1% et 1% », a déclaré à la presse Brett Giroir. « C’est d’abord parce que de nombreuses personnes ne tombent pas malades et ne se font pas tester -ceci reflète ce qui se passe dans les pays à l’étranger. Donc pour chaque cas, il y en a au moins deux ou trois qui ne sont pas répertoriés », a-t-il expliqué.

 

Le taux de mortalité « pourrait certainement et est probablement plus élevé que celui de la grippe saisonnière », qui est d’environ 0,1% selon les services de santé américains, « mais il n’est vraisemblablement pas autour de 2 à 3% », a-t-il ajouté

 

Sécurité routière : comment expliquer la hausse de la mortalité

Sécurité routière : comment expliquer la hausse de la mortalité

 

Il y a quelques semaines seulement le gouvernement se félicitait de la baisse de la mortalité sur les routes en attribuant pour l’essentiel la cause à la limitation de vitesse à 80 km/h. Le problème c’est que malheureusement la mortalité augmente assez nettement en janvier. Comme d’habitude, c’est le grand flou sur les facteurs explicatifs puisque l’État ne dispose d’aucune institution scientifique capable d’analyser les évolutions. L’observatoire national interministériel de la sécurité routière est en effet une coquille vide qui se contente de reprendre les commentaires gouvernementaux. Pour preuve, cette fois l’observatoire national de la sécurité routière n’explique aucunement cette hausse de tous les indicateurs. Bien entendu il conviendrait d’étudier ces statistiques de manière scientifique notamment en les rapprochant de l’évolution du volume de la circulation et des conditions météorologiques. Un exercice qui n’a jamais été fait.

260 personnes sont donc  mortes sur les routes en janvier 2020, contre 237 en janvier 2019. La mortalité des cyclomotoristes, cyclistes et automobilistes augmente, alors que la mortalité à deux-roues motorisé est stable et celle des piétons baisse.

En ce début d’année 2020, le bilan des accidents sur les routes de France est considérable. Selon les estimations de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 260 personnes sont décédées sur les routes lors du mois de janvier 2020. En 2019, le nombre de morts était de 237 sur cette même période, soit un hausse de 9,7%.

Dans son rapport, l’ONISR précise que tous les autres indicateurs sont en hausse. Il y a eu 4422 accidents corporels en janvier 2020 contre 3812 en janvier 2019, soit un augmentation de 16%.

L’observatoire dénombre aussi une hausse de 18,4% des blessés. Ils ont été 5628 cette année contre 4754 l’année précédent, soit 874 personnes de plus.

 

Avant d’avoir des chiffres plus détaillés selon les axes routiers, l’ONSIR ne donne pas d’analyse précise de cette hausse des accidents et des victimes. « Plusieurs facteurs sont a prendre ne considération ». On aurait aimé évidemment que ces facteurs soient indiqués ! Et si possible expliquait quantitativement et qualitativement.

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