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Economie: Pourquoi La mort des ports français

Economie: Pourquoi La mort des ports français ?

Par Emmanuelle Ducros dans l’Opinion

Une analyse très partielle et très orientée de la dégénérescence des ports français. On oublie par exemple le contexte économique et la situation du commerce extérieur de la France. Le pays se caractérise par un déficit chronique des ces échanges. Il y a bien davantage de biens qui proviennent de l’étranger que l’inverse. Or ce sont les chargeurs(expéditeurs) qui imposent le choix du port. La seconde observation, c’est que la France n’a jamais été capable de choisir clairement les ports prioritaires en France. Il y a sans doute la place pour deux seulement grands port internationaux indiscutables alors qu’on a saupoudré les investissements sur 7 ports. Il y a aussi un problème de qualité et de compétitivité insuffisantes dans les ports qui devrait interroger sur leur gestion et leur administration. Du coup par exemple, l’interland ( zone dinflence et de desserte) d’Anvers ou de Rotterdam va jusqu’à Lyon. Bien sûr il y a le problème récurrent des dockers mais cela n’explique pas tout NDLR

Cette semaine, dans les principaux ports de marchandises de France, une grève a été déclarée pour 72 heures. Plus d’activité du mardi au jeudi soir, ce sont des actions de protestation contre la réforme des retraites. Ces opérations qui s’appellent « ports morts » sont devenues de la routine depuis le début conflit social, elles s’intensifient.

Et elles portent bien leur nom, pas seulement pour ce qui se passe dans le cadre de ce conflit social… Port mort aussi pour le mal que cela fait aux ports français. La France compte sept grands ports maritimes (Dunkerque, le Havre, Rouen, Nantes, Saint-Nazaire, la Rochelle, Bordeaux, Marseille). Ils ont petit à petit disparu des classements mondiaux et même européens. Dans un monde dominé par les ports asiatiques, Rotterdam, Anvers, Hambourg, Brême, Valence, eux, s’en tirent mieux.

Un seul port français figure dans le top 100 mondial du trafic de containers, c’est celui du Havre, au 68e rang. C’est quand même dommage pour un pays qui compte 1 000 km de littoral, une histoire dense de la marine marchande et qui a le deuxième domaine maritime au monde.

Comment explique-t-on cela ? Un indice : la banque mondiale tient un classement des 370 infrastructures portuaires dans le monde en fonction du temps de chargement et de déchargement des navires.

Les ports français brillent par leur inefficacité. Le port de Bordeaux figure à la 228e place, celui du Havre à la 292e, Marseille à la 315e. Nos ports ont été sous-investis, pendant longtemps, ils sont vieillots et puis il sont bloqués à chaque conflit, les clients maltraités sont allé voir ailleurs. C’est dur à rattraper, une route maritime qui se détourne, les chaînes logistiques ça ne se change pas en un clin d’œil

On avait tenté de redresser la barre. Il y avait eu de gros efforts, notamment un plan d’investissement en 2018. Ça allait mieux, au sortir du Covid, nos ports avaient repris du poil de la bête. En 2021, ils avaient enregistré des fortes croissances. Notamment le port du Havre (HAROPA), 25% d’activité en plus. Il avait beaucoup investi dans ses infrastructures, ça payait. Mais patatras, guerre en Ukraine et maintenant mouvements sociaux, une belle occasion sabotée.

Autant vous dire que, quand le trafic connaît déjà des à-coups à cause de la situation internationale, les grèves, les blocages en plus, c’est dévastateur. Ce sont des clients qui s’en vont et qui ne reviennent pas.

La grève des dockers, une passion française. Surtout dans un monde portuaire où la CGT est en position dominante. La propension française à la grève portuaire explique une bonne part de nos déboires, de la difficulté à moderniser, à décarboner, à la manutention aléatoire. Tout est sujet à conflit. Ce n’est pas simplement une vue de l’esprit ou un dénigrement gratuit de la lutte sociale. Ça fait partie de la réputation mondiale des ports français, ils ont le piquet de grève facile.
Une enquête réalisée il y a deux ans par le très intéressant Journal de la marine marchande qui raconte comment ça se passe ailleurs, dans les ports concurrents. Des grèves, il y en a dans les ports belges. Aux Pays-bas, elles sont circonscrites aux revendications au sein d’une entreprise. En Allemagne, la grève politique dans les ports est interdite, elle n’est autorisée que pour ce qui concerne strictement le travail des dockers. En Espagne, les grèves se font rares depuis 2017 et une réforme des procédures d’embauche des dockers…

Le résultat de tout ça, c’est le gâchis de nos atouts. Un container sur deux destiné à la France transite… par un autre port européen !

Covid France 22 février 2023 : 5774 cas supplémentaires en 24 heures et 32 morts

Covid France 22 février 2023 : 5774 cas supplémentaires en 24 heures et 32 morts

On enregistre mardi 21 février 2023 : 32 morts supplémentaires en 24 heures soit au total 164.791 morts et 5774 cas supplémentaire en 24 heures.
Le nombre de décès en EHPAD et EMS est de 29.584 (0) et celui de décès en milieu hospitalier est de 135.207 (+32 depuis le dernier bilan).
Le taux de reproductivité R est de 1,02 le taux d’incidence à 35,77 et la tension hospitalière à 14,5 %.
La France compte actuellement 12.996 (-48) personnes hospitalisées et 731 (-7) malades en réanimation.

Bilan des régions :

• Ile-de-France : 4.030 (+36) hospitalisées, 268 (+5) en réanimation et +6 décès en 24h
• Grand Est : 1.113 (+9) hospitalisés, 57 (-4) en réanimation et +3 décès en 24h
• Hauts de France : 1.291 (-6) hospitalisés, 56 (+1) en réanimation et +1 décès en 24h
• Auvergne Rhône Alpes : 1.114 (-3) hospitalisés, 76 (-4) en réanimation et +4 décès en 24h
• Provence-Alpes Côte d’Azur : 1.097 (+13) hospitalisé, 56 (+3) en réanimation et +3 décès en 24h
• Bretagne: 296 (-2) hospitalisés, 17 (+2) en réanimation et +2 décès en 24h
• Normandie : 768 (+1) hospitalisés, 21 (0) en réanimation et 0 décès en 24h
• Nouvelle-Aquitaine : 1.118 (-1) hospitalisés, 77 (-1) en réanimation et +2 décès en 24h
• Pays de la Loire : 153 (+17) hospitalisés, 8 (+2) en réanimation et 0 décès en 24h
• Occitanie: 809 (+20) hospitalisés, , 50 (+1) en réanimation et +8 décès en 24h
• Centre-Val de Loire : 591 (+3) hospitalisés, 25 (+4) en réanimation et 0 décès en 24h
• Bourgogne-Franche-Comté : 423 (+8) hospitalisés, 20 (+1) en réanimation et +1 décès en 24h

M élenchon n’est pas mort mais ses héritiers se disputent déjà l’héritage

Mélenchon n’est pas mort mais ses héritiers se disputent déjà l’héritage

Il est possible que le retour de Mélenchon s’impose rapidement à la tête du mouvement LFI. Un parti qui pourrait éclater tellement les héritiers se partagent déjà les dépouilles d’un Mélenchon qui n’est pourtant pas encore mort.

Le problème de ce parti qui représente un courant non négligeable désormais en politique, c’est qu’il est surtout incarné par Mélenchon et que les lieutenants ne sont pas à la hauteur. Aussi Bompard successeur de Mélenchon, lui, a fait le ménage en écartant tous les héritiers potentiels. Il utilise en cela la bonne vieille méthode communiste.

Le problème c’est que la plupart des dauphins ne sont vraiment pas du calibre de Mélenchon ni sur le plan politique, ni sur le plan intellectuel et encore moins sur le plan du charisme. Clémentine Autain ( transfuge du PC) par exemple qui depuis des mois tente de se placer en prenant du champ avec Mélenchon. Éric Coquerel aussi. Ou encore François Ruffin au profil davantage syndicaliste que politique.

Ce week-end, lors d’une Assemblée représentative du mouvement Insoumis – composée de 160 personnes dont cent militants « tirés au sort »au sein des groupes d’action, l’unité de base – une nouvelle direction – la «coordination des espaces» – a été présentée.Les principaux responsables n’ont pas été réellement élus mais choisis « en fonction de leurs compétences » On y trouve des ténors dont Mathilde Panot, chef de file des députés insoumis ou Manon Aubry, coprésidente du Groupe de la gauche au Parlement européen.

Qatar : mort de 400 ou 6000 migrants ?

Qatar : mort de 400 ou 6000 migrants ?

Depuis des semaines et des mois des organisations internationales dénoncent les conditions scandaleuses des travailleurs migrants qui ont construit les infrastructures pour le mondial de foot notamment les stades .Devant le phénomène médiatique, le Qatar a d’abord nié mais finalement vient de reconnaître qu’il y a sans doute eu 400 à 500 victimes sur la période de construction de 2010 à 2022.

le journal britannique The Guardian, a publié une enquête révélant que 6500 migrants (Indiens, Pakistanais, Sri-Lankais, Bangladais., Népalais..) seraient morts en construisant les infrastructures et les stades de football pour cette Coupe du monde depuis 2010.La plupart des décès sont imputables non pas à des accidents de chantier mais aux conditions de travail presque inhumaine quand la température atteint de l’ordre de 50°.

De son côté, Doha a longtemps réfuté ces chiffres, avançant des chiffres officiels bien moins importants de 37 décès de migrants au Qatar entre 2010 et 2022, toutes causes de mortalité confondues. Or, dans une interview donnée le 28 novembre au présentateur britannique Piers Morgan, le directeur de l’organisation du mondial, Hassan al-Thawadi, a évoqué un chiffre supérieur aux précédents chiffres officiels puisque «400 à 500 migrants seraient morts au total» au Qatar selon lui sur cette période.

Selon le directeur du tournoi, entre 2010 et 2022, le Qatar a fait évoluer son droit du travail en partenariat avec les organisations syndicales allemandes et suisses pour améliorer les standards de santé et de sécurité pour les travailleurs migrants. «Je pense que le besoin de réformes était nécessaire. Ces réformes n’ont pas été faites uniquement parce que nous devions organiser la Coupe du monde, ce sont des progrès que nous devions réaliser avant même d’avoir obtenu la Coupe du monde en 2010», a-t-il précisé, ajoutant que le mondial est un «catalyseur ayant permis d’accélérer ces réformes».

Indiscutablement le Qatar a effectué des progrès concernant les conditions de travail des migrants mais évidemment on reste encore loin des références des pays occidentaux. Par exemple le salaire minimum tourne autour de 200 € et les conditions d’hébergement sont plus que discutables sans parler de la confiscation des passeports qui privent les migrants de toute liberté.

Manifs en Iran : » mort au dictateur »

Manifs en Iran : » mort au dictateur »

Les protestations des femmes en Iran visaient la remise en cause des libertés et l’assassinat d’une jeune iranienne pour port d’un voile non conforme.

Depuis, les manifestations se multiplient dans les différentes couches de la société et en particulier chez les jeunes. Globalement il y a un rejet de la dictature des mollahs mais aussi une protestation contre des conditions économiques de plus en plus dégradées compte tenu en particulier de l’isolement de l’Iran.

Dans une vidéo vérifiée par l’AFP, des jeunes filles, la tête non voilée, scandent « Mort au dictateur », en référence au guide suprême Ali Khamenei, lundi dans une école de Karaj, à l’ouest de Téhéran. Un autre groupe de filles scande « Femme, vie, liberté » en défilant dans une rue. D’autres vidéos publiées en ligne montrent des écolières quittant les salles de classe pour défiler dans divers endroits de la ville lors de manifestations éclair, afin d’éviter d’être repérées. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier ces images de manière indépendante.
Au moins 92 morts depuis le 16 septembre.

« Ce sont des scènes vraiment extraordinaires. Si ces manifestations doivent aboutir à quelque chose, ce sera grâce aux écolières », a déclaré Esfandyar Batmanghelidj, du site d’information et d’analyse Bourse&Bazaar. Au moins 92 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon l’ONG Iran Human Rights, basée à Oslo (Norvège)

« Le 24 avril 2022 :mort d’une certaine idée de la République »

« Le 24 avril 2022 :mort d’une certaine idée de la République »

 

 La force de l’extrême droite dans la société française est d’avoir pratiquement contaminé toute la classe politique avec ses thèses, déplore le dramaturge et écrivain Mohamed Kacimi dans le « Monde. »

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Tribune.

 

A Jérusalem, il y a quelques années, je prenais un café en terrasse, sur la Via Dolorosa. Un jeune homme barbu s’installe à ma table et engage la discussion. D’emblée, il me confie, fièrement, qu’il fait partie du Hamas. Je regarde la patrouille de soldats, armés jusqu’aux dents, qui contrôlent les passants, les drapeaux israéliens qui flottent sur les maisons palestiniennes et lui demande :
« Franchement, vous pensez qu’en niant l’existence d’Israël avec cet entêtement, vous allez libérer la Palestine ? »
Le jeune homme me regarde et me pose la question :
« Dites-moi Monsieur, vous vous souvenez du comté d’Edesse ou du royaume de Tripoli ?
– Vous parlez du royaume des Francs ? Mais c’était il y a longtemps. »
Le jeune homme sourit et lâche :
« Non, c’était hier, mais personne ne s’en souvient. Voyez-vous, ce qui nous distingue, c’est qu’Israël a le temps, mais nous, Monsieur, nous avons l’éternité. »


Durant la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, je n’ai pas arrêté de penser à cette histoire. Quand je suis arrivé en France, en 1982, le Front national (FN) faisait moins de 1 % aux législatives. Ceux qu’on n’appelait pas encore les « Beurs » voyaient déjà leurs parents jetés à la rue, après la fermeture des grandes usines et des mines à charbon. Ils apparaissaient de temps en temps dans les faits divers, quand un Dupont la Joie, insomniaque, tirait à coups de .22 long rifle sur les gamins arabes qui jouaient en bas de chez lui. Cela se terminait souvent par un non-lieu. Car tuer un Arabe n’était pas un crime à l’époque dans un pays à peine sorti de trente années de guerres coloniales, dont celle d’Algérie.

En 1981, François Mitterrand est élu sur un programme « d’union de la gauche ». L’ancien ministre de l’intérieur durant la guerre d’Algérie en profite pour faire fleurir chaque année la tombe de Pétain, achève l’amistie des officiers putschistes (1961) et de l’OAS en leur restituant grades et pensions, protège Maurice Papon et René Bousquet. Durant les élections de 1983, il sort du chapeau Jean-Marie Le Pen. Les historiens soutiennent que c’était pour faire exploser la droite, mais force est de reconnaître que, au-delà du calcul politique, les deux avaient en commun quelques affinités idéologiques.

La mort du BAC !

La mort  du BAC !

 

Le taux de réussite au baccalauréat s’élève à 91,1 % en 2022, ce qui confirme la démocratisation de l’examen. Pour les lycéens, Parcoursup devient désormais le véritable objectif des années lycée. Problème, ce processus d’accès à l’enseignement supérieur est particulièrement opaque.( papier du Monde)

En réalité, le bac est surtout victime de son taux de réussite exceptionnel en contradiction avec l’abaissement général du niveau NDLR

 

La complainte est aussi ancienne que la massification de l’enseignement secondaire, amorcée dans les années 1970 : « Le bac ne vaut plus rien », « On le donne à tout le monde ». La publication, début juillet, de statistiques avantageuses a relancé mécaniquement ces lamentations nostalgiques. Le taux de réussite de 91,1 % enregistré cette année, selon les chiffres rendus publics, samedi 9 juillet, par le ministère de l’éducation nationale, ne fait pas exception, même s’il marque une baisse de 2,8 points par rapport à la session de 2021, désorganisée par le Covid-19.

Sur le temps long, l’augmentation est indéniable. Jusqu’aux années 1980, seuls 65 % environ des candidats obtenaient leur « bachot ». Mais l’examen, longtemps réservé aux enfants des familles aisées, s’est démocratisé. Aujourd’hui, toutes séries confondues, il est passé par 83 % d’une classe d’âge. Cette politique, poursuivie par les gouvernements de droite comme de gauche, a rendu obsolète le baccalauréat d’antan, injuste, coûteux et inLa mort du bacadapté à sa fonction de porte d’entrée dans l’enseignement supérieur, car trop décalé par rapport aux exigences des différentes filières universitaires. Les principales innovations du « nouveau bac » introduit depuis 2020 – enseignement de spécialités, contrôle continu, grand oral, etc. – doivent permettre de mieux articuler le lycée et l’université et de réduire les échecs en premier cycle.

L’une des conséquences assumées de cette organisation est de faire de Parcoursup, processus de déclaration des vœux d’orientation et d’affectation dans l’enseignement supérieur, le véritable objectif des années de lycée. Connue en principe avant les résultats du bac, l’admission dans les différents cursus – décidée sur des critères plus larges que quelques notes à un examen final – régit ainsi désormais le travail scolaire.

Admettre que le bac n’est plus un objectif en soi, puisqu’il n’est plus seul à commander le passage dans l’enseignement supérieur, ne revient pas à en nier la valeur. La perpétuation du rituel d’affichage des notes dans les lycées et l’émotion des élèves qui s’y pressent l’illustrent : comme dans beaucoup d’autres pays, le bac sanctionne la fin des études secondaires. Rite de passage vers l’âge adulte, il demeure populaire tant chez les élèves que dans les familles, et indispensable comme reconnaissance par la République des efforts de chacun.

Dresser ce constat ne doit pas empêcher de dénoncer le poids des « non-dits » qui continuent de peser sur la transparence et l’équité du processus de passage du secondaire au supérieur. Alors que les responsables politiques peinent à assumer la réalité de la sélection dans de nombreuses filières de l’enseignement supérieur, celle-ci s’opère souvent brutalement, via Parcoursup, selon des principes et des critères incompréhensibles. Quant à l’inégalité entre lycées, masquée sous couvert de principes nationaux, elle peine à être prise en compte dans les mécanismes d’affectation. Ces angles morts et ces opacités tendent à perpétuer des privilèges, tout comme les graves faiblesses de l’information sur l’orientation, dont manquent les lycéens de milieux défavorisés.

Loin de la nostalgie pour le bac d’antan, Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’éducation nationale, qui dit avoir comme priorité majeure la lutte contre les inégalités sociales, sera observé sur sa capacité à agir sur ces points cruciaux.

Bac : la mort de l’examen ?

Bac : la mort de l’examen ?

Par Maud Kenigswald  dans le Figaro•

 

Les polémiques se succèdent au fil des éditions, renforçant l’impression d’une mort imminente du diplôme.

Le bac est mort, vive le bac, pourrait-on philosopher. Avec ou sans Covid, les taux de réussite tutoient les sommets. On pourrait penser que le niveau monte, mais personne n’est plus dupe. Les enseignants se plaignent qu’on leur demande de se montrer bienveillants dans les corrections. Les inspecteurs pédagogiques eux-mêmes sont inquiets de cette dérive, quand les rectorats leur demandent de remonter les notes. Dans ce contexte, reste à savoir quelle valeur possède encore l’examen, récemment réformé par l’ancien ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. La suppression des filières, le recours majoritaire au contrôle continu et l’instauration d’épreuves de spécialité ne suffisent pas à contenter les observateurs. Les plus pessimistes réclament la fin de la mascarade.

● Oui, le bac ne présente plus vraiment d’utilité

■ Des taux de réussite alarmants

Jusqu’à 95,7% en 2020, 93,7% en 2021: ces deux dernières années ont été marquées par d’extraordinaires taux d’obtention. La raison: à cause de la pandémie, ni les épreuves finales ni les épreuves de spécialités n’ont été maintenues en 2020, et l’année suivante, seule la philo avait été sauvée. En 2020, un professeur déclarait au Figaro Étudiant que «cette année, le bac est une blague, il a été distribué gratuitement à tous les élèves, c’est scandaleux». L’expression «diplôme en chocolat» a même vu le jour, de la bouche d’Emmanuel Macron. S’il jurait qu’il n’en existerait pas dans la République, les bilans l’ont immédiatement contredit. Le taux de réussite au bac est même plus élevé que celui du brevet (88 % en 2021), un comble. Pour mémoire, en 1990, le taux de réussite au bac était de 73,1%, avec 0,8 % de mentions très bien seulement (contre 13,6 % en 2021).

■ Une bienveillance exigée des professeurs

Là encore, le terme de «bienveillance» provient du gouvernement lui-même. En 2021, Jean-Michel Blanquer indique que les examens devaient se produire cette année «dans la plus extrême bienveillance». Et de renchérir: «l’objectif est de ne pas faire rater les gens mais de les faire réussir sur des bases réelles et sérieuses». La pression devient par conséquent écrasante pour les enseignants. Les parents d’élèves et la hiérarchie les encouragent fortement à lâcher du lest. Un phénomène accentué depuis que le contrôle continu constitue la part majoritaire dans le calcul des points du bac. L’année dernière, dans nos colonnes, Laurence, professeur d’histoire-géographie dans les Hauts-de-Seine, témoignait: «Dès qu’un élève a une mauvaise note, il me réclame un devoir maison pour améliorer sa moyenne.» Guillaume, professeur de physique chimie à Paris, évoquait quant à lui le «secret de polichinelle» qui consiste à gonfler les notes pour afficher une réussite exceptionnelle. «Le problème est là: un niveau de plus en plus faible mais une nécessité de faire croire que les enfants sont toujours aussi géniaux d’année en année.», tranchait-il.

■ Des notes rehaussées dans le dos des correcteurs

Au Figaro Étudiant , Eric Nicollet, secrétaire général du principal syndicat d’inspecteurs pédagogiques (SUI-FSU), s’élève contre le logiciel Santorin, instauré en 2020, qui permet aux inspecteurs de revoir les notes à la hausse après la correction. «Nous redoutons les dérives que cela pourrait engendrer dans le futur: rupture de la relation de confiance avec les enseignants, mépris pour la valeur de l’examen et ajustement des résultats en fonction des volontés du ministère. Demain, le bac n’aura plus aucune signification dans ces circonstances, les résultats seront dictés par des décisions gouvernementales», dénonce-t-il.

■ L’accès aux études n’est plus déterminé par les résultats du bac

Enfin, la plupart des élèves obtiennent les résultats des admissions dans le supérieur avant même les résultats du bac, soit le 2 juin, plus d’un mois avant. Seuls les bulletins comptent.

● Non, le diplôme ne sert plus vraiment

● Un rite initiatique

«Il s’agit d’un marqueur social de nos jours», estime ce mardi 5 juillet Enzo, fraîchement bachelier. «Dans un dîner, dans 20 ans, celui qui n’aura pas le bac sera perçu comme un idiot», poursuit-il. Plus que cela, d’autres avancent même la course à la mention, à l’instar d’Estelle qui raconte dans nos colonnes : «Sur mes six cousins, seuls deux n’ont pas eu de mention très bien». Le diplôme continue de représenter un repère, et même, un rite initiatique. «Passe ton bac d’abord», titrait un film de 1978, preuve que l’examen signe d’une certaine façon, l’entrée dans l’âge adulte.

● Une référence à l’étranger

En France, le modèle est taxé de ringardise mais partout ailleurs, il se développe. Le nombre de pays organisant un examen national à la fin du secondaire ne cesse de croître. Concernant ceux de l’OCDE, ils étaient seulement 14 sur 37 en 1995, et sont 27 en 2015, soit quasiment le double. Un phénomène qu’on peut attribuer à la multiplication des mobilités dans les études, qui pousse les établissements du supérieur à exiger des indicateurs de niveaux reconnus à l’échelle nationale. Les pays doivent ainsi s’adapter.

● Un sésame pour certaines études

Malgré tout, le diplôme demeure un prérequis pour l’inscription dans le supérieur. Pas de bac, pas d’études ni à l’université, ni en prépa. De plus, Si la mention«très bien» n’offre plus les mêmes privilèges qu’avant, il subsiste encore quelques exceptions. Le dispositif «meilleur bachelier» permet «à ceux qui ont obtenu une mention très bien, bien ou assez bien et les meilleurs résultats dans chaque série ou spécialité du baccalauréat dans la limite de 10 % de disposer d’un accès prioritaire dans une formation publique de l’enseignement supérieur (classes préparatoires aux grandes écoles, BTS, IUT, IEP non parisiens …)». Ils peuvent ainsi doubler leurs camarades dans la file d’attente. Certains IEP de province, tels Saint-Germain-en-Laye, Toulouse, Strasbourg, Aix-en-Provence ou encore Rennes, ouvrent également une procédure réservée aux titulaires d’une mention très bien. Un pareil dispositif existe aussi à l’université Panthéon-Assas qui permet d’intégrer le collège de droit. De plus, selon un décret datant de 2007, les élèves ou apprentis ayant décroché une mention bien ou très bien au bac professionnel ou technologique sont admis de droit dans un BTS (brevet de technicien supérieur) dont le champ professionnel correspond à celui de la section demandée. Cela vaut de même pour les IUT.

Vers la mort de l’ONU ?

Vers la mort de l’ONU ?

Un  riche ouvrage collectif, dirigé par Julian Fernandez, juriste, et par Jean-Vincent Holeindre, politiste, revient sur la crise du système de sécurité collective et l’impuissance de l’ONU mises en évidence par la guerre en Ukraine.(« Le Monde »)

 

Livre.

 

La guerre en Ukraine et l’impuissance totale des Nations unies face à une agression dont est responsable la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, révèle dans toute son évidence la crise du système de sécurité collective mis en place après la fin de la seconde guerre mondiale au nom d’un « plus jamais ça ».

Il faut, certes, distinguer d’une part l’institution politique de l’ONU – l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité – et, de l’autre, les nombreuses agences onusiennes spécialisées, situées en première ligne dans la protection des réfugiés et dans les divers aspects de la sécurité humaine, et qui continuent d’assurer leurs fonctions avec souvent une réelle efficacité.

Le titre de l’ouvrage collectif dirigé par Julian Fernandez, juriste, et par Jean-Vincent Holeindre, politiste, Nations désunies ?, ne résume pas l’enjeu d’un multilatéralisme qui cherche à se réinventer, alors même qu’il est indispensable pour affronter des crises conjuguées, militaires, économiques, sociales, sanitaires. « Le multilatéralisme est un sport de combat », rappelle avec humour Serge Sur, professeur émérite de droit public et rédacteur en chef de la revue Questions internationales. Cela n’a jamais été plus vrai qu’aujourd’hui après les grands rêves de la fin du second conflit mondial, de la décolonisation puis des espoirs post-guerre froide.

Le multilatéralisme est multiforme. « Ce n’est pas un bloc, mais un puzzle », résume Serge Sur. Dans un appel commun sur la pandémie publié dans Le Monde, le 3 février 2021, et cités dans le livre, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et des chefs d’Etat et de gouvernement, dont Emmanuel Macron et le sénégalais Macky Sall, esquissaient cette définition : « Une manière bien particulière d’organiser les relations internationales qui s’appuie sur la coopération, l’Etat de droit, l’action collective et des principes communs. »

Le multilatéralisme est ritualisé dans des rendez-vous tels le G7 ou le G20 et structuré dans des organisations internationales ou régionales. Ce riche ouvrage collectif en fait l’histoire et en montre les différents aspects – sécurité collective, droits humains, sécurité alimentaire, réfugiés, espace, justice pénale internationale, etc. –, avec des contributions de certains des meilleurs spécialistes.

Cette crise est avant tout celle du système onusien, issu du conflit le plus meurtrier de l’histoire et qui en reste profondément marqué. « La guerre était la cible centrale de son action, occultant les défis collectifs », rappelle le politiste Bertrand Badie. Il relève que cela explique notamment « le rôle central du Conseil de sécurité, pivot des pouvoirs de contrainte et lieu des privilèges de puissance ». A cela s’ajoute, comme le soulignent Julian Fernandez et Jean-Vincent Holeindre, la nouvelle donne créée par le fait que « les trois puissances aujourd’hui dominantes, les Etats-unis, la Chine et la Russie, sont trois figures défavorables au multilatéralisme et en tout cas à un multilatéralisme dynamique et fidèle à l’esprit de 1945 ».

Vers la mort des partis ?

Vers la mort des partis ?

Dans un entretien au « Monde », le professeur italien de sciences politiques explique la crise traversée par les partis traditionnels français, qui ne peuvent plus compter que sur leur forte implantation locale et sur l’aide de l’Etat.

 

Professeur de sciences politiques à l’université de Bologne (Italie), Piero Ignazi est l’un des plus grands spécialistes européens des formations politiques. Au lendemain d’une déroute sans précédent en France pour les partis traditionnels comme le Parti socialiste (PS) et Les Républicains (LR), et d’un grand succès pour les deux nouveaux partis que sont La République en marche (LRM) et La France insoumise (LFI), le politiste italien, auteur de Parti et démocratie, Histoire d’une légitimité fragile (Calmann-Lévy, 2021), analyse les mutations de la vie politique française.

Deux des trois partis qui sont arrivés en tête lors de l’élection présidentielle, LRM et LFI, ont été créés autour d’une figure importante de la vie politique – Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Relèvent-ils pour autant du même modèle partisan ?

Ces deux partis ont des points communs. Le premier, c’est effectivement qu’ils ont été construits autour d’une personnalité politique de premier plan : les formations de ce type se sont multipliées, ces dernières décennies, en raison du rôle croissant, dans la vie politique, des ressources en communication. Le deuxième, c’est qu’ils accordent une grande importance aux réseaux sociaux et à la société numérique, même si ce trait est plus accusé à LRM qu’à LFI : il n’y a quasiment pas, dans les groupes locaux du parti présidentiel, d’activités militantes au sens classique du terme. Le troisième, c’est qu’ils sont faiblement structurés : bien que LRM soit dirigé par le haut, les deux partis laissent beaucoup de liberté aux instances locales.

Malgré ces points communs, LRM et LFI ne relèvent pas tout à fait du même modèle. Emmanuel Macron a créé son parti de toutes pièces alors qu’il n’avait aucune autre expérience politique que celle de ministre : le mouvement s’est entièrement construit autour lui. Jean-Luc Mélenchon a en revanche derrière lui un long parcours d’élu : il a été conseiller municipal, sénateur, ministre, député européen et, quand il a quitté le PS, il a créé le Parti de gauche, puis LFI. Ce dernier aura sans doute beaucoup moins de mal à survivre au départ de Jean-Luc Mélenchon que LRM au départ d’Emmanuel Macron.

Comment définiriez-vous, en tant que politiste, le parti de Marine Le Pen, le Rassemblement national (RN) ?

Fondé en 1972, le Front national, devenu RN, est un parti beaucoup plus traditionnel que LRM ou LFI. D’abord parce que sur le plan idéologique, il puise l’essentiel de ses références dans une histoire et une tradition anciennes – celle de l’extrême droite française. Ensuite parce qu’il est aussi fortement structuré que les anciens partis dits « de masse » : le bureau politique national exerce un contrôle très fort sur l’ensemble de l’organisation, les échelons locaux, départementaux et régionaux sont nombreux et il y a des organisations de jeunesse.

Socialisme: mort ou refondation

Socialisme: mort ou refondation

Après la défaite de la candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, au premier tour de l’élection présidentielle, l’historienne Marion Fontaine, spécialiste des socialismes et du mouvement ouvrier, analyse, dans une tribune au « Monde », les conditions d’une éventuelle refondation.

 

Un article intéressant mais qui oublie un facteur essentiel à savoir l’oubli voire le mépris des couches populaires et sociales chez les dirigeants du parti. Difficile dans ces conditions de faire un vrai parti social démocrate.

 

Tribune.

 Le Parti socialiste (PS) est défait. Certains verront avec satisfaction dans ce résultat l’ultime punition pour les errements passés, la conversion au libéralisme économique, les renoncements et la corruption morale entraînés par le pouvoir. D’autres estimeront à l’inverse que cette défaite est la preuve de l’incapacité des socialistes français à effectuer leur mue sociale-démocrate, ce mot-valise dont on ne sait jamais très bien s’il désigne un modèle européen, aux traits de plus en plus flous, ou un centrisme vaguement progressiste.

Ces discussions, mêlées souvent de rancœur et d’amertume, sur ce que devrait être ou sur ce qu’aurait dû être un « vrai » PS attestent au moins qu’il se joue là des passions et des questions qui sont loin d’être closes. Mais il faudrait en renouveler la teneur.

On avancera sur ce point une hypothèse en forme de paradoxe. Lorsque l’on regarde bien, la situation du PS est bien plus grave que ne laisse à penser son score électoral, aussi infime soit-il ; mais, quand on regarde mieux, cette situation même témoigne de l’ouverture d’autres possibles.

La tentation probable après ce désastre sera de vouloir refaire ou de vouloir recommencer. Recomposer un parti en lui donnant un autre nom. Revenir aux bases locales, qui sont à peu près tout ce qui reste au PS. Reprendre des idées en y ajoutant l’écologie, en donnant à l’ensemble une tonalité plus réformiste ? Plus radicale ? Retrouver un grand homme (une grande femme ?) susceptible d’assumer le leadership du parti et de concourir à l’élection présidentielle. Refaire en somme un nouvel Epinay (1971), ce moment objet aujourd’hui de bien des nostalgies et qui est devenu un mythe aux effets délétères. Cette reconstruction peut fonctionner : qui saurait prédire l’avenir dans ce contexte ? Mais il est probable qu’elle n’aboutisse pas et que la crise actuelle soit plus structurelle.

On assiste peut-être moins en effet à la fin du cycle d’Epinay qu’à l’achèvement de celui ouvert au congrès de Tours, il y a un peu plus d’un siècle (1920). Celui-ci vit s’organiser les deux grandes formations, socialiste et communiste, qui allaient marquer de leur rivalité, de leur haine, de leur entente plus rarement, l’histoire de la gauche au cours du XXe siècle.

Les deux en sont réduites en 2022 à l’étiage le plus bas. Les modes d’organisation partisane, les formes de leadership qu’elles avaient constituées n’opèrent plus guère. Les questions qu’elles se sont posées avec fracas, la réforme et la révolution, le rapport au modèle bolchevik, ont perdu leur sens ou ont changé de nature. Cette histoire ne fut pas entièrement peine perdue pourtant. La seule création de l’Etat-providence moderne et l’approfondissement de la démocratisation des sociétés suffisent à le rappeler.

 

Présidentielle Macron : pas de débat au premier tour et une mise à mort au second

Présidentielle Macron : pas de débat au premier tour et une mise à mort au second ?

 

La question est réglée pour le premier tour, la campagne électorale sera complètement étouffée par la situation internationale. Et Macron  de la justifier pour s’opposer à tout débat. La seule confrontation aura sans doute lieu avec Marine Le Pen au second tour et cela risque de tourner à la mise à mort. D’une part parce que Macron  bénéficie de l’effet drapeau et qu’il pourra mettre facilement en contradiction Marine Le Pen avec ses positions russes antérieures. D’autre part parce que surtout Macron connaît maintenant bien mieux ses dossiers qu’en 2017 alors que Marine Le Pen n’a pas progressé d’un pouce. Elle demeure toujours aussi approximative et floue sur la plupart des sujets. Ce débat de second tour risque d’être la mise à mort politique  définitive de Marine Le Pen.

Le chef de l’État a d’ailleurs confirmé ce lundi soir, au micro de LCI, qu’il ne souhaite pas s’investir dans un débat avec les autres candidats à la présidentielle avant le premier tour. «Aucun président en fonction qui se représentait ne l’a fait. Je ne vois pas pourquoi je ferai différemment», s’est-il justifié, alors qu’il était en déplacement à Poissy, dans les Yvelines, lançant ainsi sa campagne pour l’élection présidentielle.

«Je ne me dérobe pas. Plutôt que de faire des meetings où des gens vous applaudissent parce qu’ils sont déjà convaincus, je préfère le débat avec les Français, c’est ce que je leur dois», a ensuite ajouté Emmanuel Macron de manière très démagogique car Il fait allusion à des Français strictement triés sur le volet. En clair il n’y aura pas ou presque de meetings ouverts à tous.

Election présidentielle 2022 : mort de la gauche

Election présidentielle 2022 : mort de la gauche

En théorie, une candidature unique aurait pu ouvrir la porte du second tour à la gauche. Mais c’est une mission impossible constate un papier du Monde

Analyse.

 

 A moins de trois mois de l’élection présidentielle, François Hollande, Bernard Cazeneuve et Ségolène Royal ne seront pas candidats. Au point où en est arrivée la gauche, certaines figures socialistes ont refusé de se joindre à la désespérante farandole de ses prétendants à l’Elysée qui se dirigent droit dans le mur en klaxonnant. Christiane Taubira ayant déclaré sa candidature, et si Arnaud Montebourg ne rallie pas l’ancienne garde des sceaux, ils seront neuf, sous réserve d’avoir les parrainages, à se présenter au premier tour le 10 avril : Anne Hidalgo (Parti socialiste – PS), Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts EELV), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise – LFI), Fabien Roussel (Parti communiste), et à l’extrême gauche Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) et Anasse Kazib (Courant communiste révolutionnaire).

Depuis plusieurs semaines, la gauche, en berne dans les sondages, offre un désolant spectacle entre le mauvais vaudeville et le Grand-Guignol, comme si elle n’avait tiré aucune leçon de son effondrement à la présidentielle de 2017 et avait, de facto, renoncé à revenir au pouvoir. Les principaux postulants multiplient les contradictions, les promesses reniées et les incohérences.

Prenons Christiane Taubira. Elle est perçue comme une icône de la gauche, auréolée des lois auxquelles elle a donné son nom : celle de 2001 sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité et celle de 2013 sur le mariage pour tous.

Christiane Taubira, un ovni politique

Mais celle qui se présente en femme providentielle, en sauveteuse de la gauche, est un ovni politique. De centre gauche ? En 1993, députée de la Guyane, Mme Taubira vote l’investiture du gouvernement d’Edouard Balladur. En 1994, aux élections européennes, elle figure sur la liste Energie radicale menée par Bernard Tapie qui, avec 12,03 %, talonne celle de Michel Rocard (14,49 %), contribuant à barrer la route de l’Elysée à l’ancien premier ministre. En 2002, elle est candidate du Parti radical de gauche à l’élection présidentielle, obtenant un petit 2,32 % qui jouera dans l’élimination de Lionel Jospin, ce que nombre de socialistes, à commencer par le candidat privé de second tour, lui reprochent encore.

En septembre 2021, l’ancienne garde des sceaux de M. Hollande avait déploré, sur France Inter, « l’éparpillement » de la gauche, refusant sagement de rejoindre la cohorte de candidats. « L’enjeu est colossal, avait-elle assuré, c’est pour cela que la gauche ne peut pas se permettre de perdre cette élection. » Le 17 décembre 2021, virage à 180 degrés : Mme Taubira « envisage » de se présenter, à condition de ne pas être « une candidate de plus ». Malgré les nombreux appels à l’union, rien ne bouge. Douze militants, sous la houlette de l’eurodéputé (Nouvelle Donne) Pierre Larrouturou, ont même fait une grève de la faim pour exhorter la gauche, au nom de l’urgence climatique, à « désigner un candidat commun ».

 

Politique– Le PS est mort, Il faut un nouveau parti socialiste (Stéphane Le Foll)

Politique– Le PS est mort, Il faut  un nouveau parti socialiste (Stéphane Le Foll)

Stéphane le Foll candidat malheureux lors des primaires du parti socialiste considère que le parti est mort et qu’un nouveau parti socialiste doit être recréé au lendemain des présidentielles.

Le maire modéré du mans ne fait que constater la mort quasi clinique d’un parti qui en plus a choisi sans doute la pire caricature du responsable socialiste:  révolutionnaire et gauchiste dans les mots  en campagne mais complice des dérives des intérêts particuliers en situation de gestion. Sans parler de l’incompétence générale de nombre de socialistes nourris au lait de fonction publique.

 Invité au micro de Jean-Pierre Elkabbach  sur Europe 1, le maire socialiste du Mans a ainsi affirmé qu’il fallait « refonder une sociale démocratie française ». Cela supposerait effectivement de changer complètement la sociologie d’un parti socialiste qui n’a jamais représenté les couches populaires qui théoriquement justifient son existence. Le parti socialiste a toujours été globalement un club d’élus, de fonctionnaires et d’arrivistes; sans parler des bobos gauchistes qui parlent si bien des inégalités dont ils ignorent tout. Bref la caricature d’un parti social démocrate.

 Stéphane Le Foll a déploré la décision du Parti socialiste de « sortir des statuts l’idée d’une primaire » avant de faire marche arrière avec la proposition d’Anne Hidalgo. A la peine dans les sondages, la candidate socialiste à l’élection présidentielle a finalement appelé à une primaire de la gauche. « Ce parti socialiste n’existe pas », a-t-il asséné au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.Stéphane le Foll estime qu’il faut refonder une social-démocratie française.

 

Le PS est mort, Il faut un nouveau parti socialiste (Stéphane Le Foll)

Le PS est mort, Il faut  un nouveau parti socialiste (Stéphane Le Foll)

Stéphane le Foll candidat malheureux lors des primaires du parti socialiste considère que le parti est mort et qu’un nouveau parti socialiste doit être recréé au lendemain des présidentielles.

Le maire modéré du mans ne fait que constater la mort quasi clinique d’un parti qui en plus a choisi sans doute la pire caricature du responsable socialiste:  révolutionnaire et gauchiste dans les mots  en campagne mais complice des dérives des intérêts particuliers en situation de gestion. Sans parler de l’incompétence générale de nombre de socialistes nourris au lait de fonction publique.

 Invité au micro de Jean-Pierre Elkabbach  sur Europe 1, le maire socialiste du Mans a ainsi affirmé qu’il fallait « refonder une sociale démocratie française ». Cela supposerait effectivement de changer complètement la sociologie d’un parti socialiste qui n’a jamais représenté les couches populaires qui théoriquement justifient son existence. Le parti socialiste a toujours été globalement un club d’élus, de fonctionnaires et d’arrivistes; sans parler des bobos gauchistes qui parlent si bien des inégalités dont ils ignorent tout. Bref la caricature d’un parti social démocrate.

 Stéphane Le Foll a déploré la décision du Parti socialiste de « sortir des statuts l’idée d’une primaire » avant de faire marche arrière avec la proposition d’Anne Hidalgo. A la peine dans les sondages, la candidate socialiste à l’élection présidentielle a finalement appelé à une primaire de la gauche. « Ce parti socialiste n’existe pas », a-t-il asséné au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.Stéphane le Foll estime qu’il faut refonder une social-démocratie française.

 

 

 

 

 

« Il n’y a pas de projet »

L’ancien ministre n’a pas mâché ses mots concernant la candidature de la maire de Paris. « J’ai écouté ce qu’a dit Anne Hidalgo, qu’elle n’y allait pas pour sa personne, mais pour le projet. Il n’y a pas de projet », a taclé l’ancien ministre de l’Agriculture. « Je voulais un débat. Je n’ai pas obtenu un seul débat », a-t-il déploré avant de souligner qu’Anne Hidalgo devait « assumer » son choix de s’être présentée sans primaire et « prendre ses responsabilités ».

Une « sociale démocratie française »

 

 

Peu optimiste quant aux chances de la gauche de remporter la présidentielle en 2022, Stéphane Le Foll préfère regarder vers l’avenir. Selon lui, le Parti socialiste, plus divisé que jamais, doit être réinventé. Il va falloir penser à refonder une sociale démocratie française qui va permettre à la gauche d’être une alternative mais aussi d’être en alternance. Il faut un nouveau parti socialiste après la présidentielle », a-t-il suggéré.

 

 

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