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Vers la mort des partis ?

Vers la mort des partis ?

Dans un entretien au « Monde », le professeur italien de sciences politiques explique la crise traversée par les partis traditionnels français, qui ne peuvent plus compter que sur leur forte implantation locale et sur l’aide de l’Etat.

 

Professeur de sciences politiques à l’université de Bologne (Italie), Piero Ignazi est l’un des plus grands spécialistes européens des formations politiques. Au lendemain d’une déroute sans précédent en France pour les partis traditionnels comme le Parti socialiste (PS) et Les Républicains (LR), et d’un grand succès pour les deux nouveaux partis que sont La République en marche (LRM) et La France insoumise (LFI), le politiste italien, auteur de Parti et démocratie, Histoire d’une légitimité fragile (Calmann-Lévy, 2021), analyse les mutations de la vie politique française.

Deux des trois partis qui sont arrivés en tête lors de l’élection présidentielle, LRM et LFI, ont été créés autour d’une figure importante de la vie politique – Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Relèvent-ils pour autant du même modèle partisan ?

Ces deux partis ont des points communs. Le premier, c’est effectivement qu’ils ont été construits autour d’une personnalité politique de premier plan : les formations de ce type se sont multipliées, ces dernières décennies, en raison du rôle croissant, dans la vie politique, des ressources en communication. Le deuxième, c’est qu’ils accordent une grande importance aux réseaux sociaux et à la société numérique, même si ce trait est plus accusé à LRM qu’à LFI : il n’y a quasiment pas, dans les groupes locaux du parti présidentiel, d’activités militantes au sens classique du terme. Le troisième, c’est qu’ils sont faiblement structurés : bien que LRM soit dirigé par le haut, les deux partis laissent beaucoup de liberté aux instances locales.

Malgré ces points communs, LRM et LFI ne relèvent pas tout à fait du même modèle. Emmanuel Macron a créé son parti de toutes pièces alors qu’il n’avait aucune autre expérience politique que celle de ministre : le mouvement s’est entièrement construit autour lui. Jean-Luc Mélenchon a en revanche derrière lui un long parcours d’élu : il a été conseiller municipal, sénateur, ministre, député européen et, quand il a quitté le PS, il a créé le Parti de gauche, puis LFI. Ce dernier aura sans doute beaucoup moins de mal à survivre au départ de Jean-Luc Mélenchon que LRM au départ d’Emmanuel Macron.

Comment définiriez-vous, en tant que politiste, le parti de Marine Le Pen, le Rassemblement national (RN) ?

Fondé en 1972, le Front national, devenu RN, est un parti beaucoup plus traditionnel que LRM ou LFI. D’abord parce que sur le plan idéologique, il puise l’essentiel de ses références dans une histoire et une tradition anciennes – celle de l’extrême droite française. Ensuite parce qu’il est aussi fortement structuré que les anciens partis dits « de masse » : le bureau politique national exerce un contrôle très fort sur l’ensemble de l’organisation, les échelons locaux, départementaux et régionaux sont nombreux et il y a des organisations de jeunesse.

Socialisme: mort ou refondation

Socialisme: mort ou refondation

Après la défaite de la candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, au premier tour de l’élection présidentielle, l’historienne Marion Fontaine, spécialiste des socialismes et du mouvement ouvrier, analyse, dans une tribune au « Monde », les conditions d’une éventuelle refondation.

 

Un article intéressant mais qui oublie un facteur essentiel à savoir l’oubli voire le mépris des couches populaires et sociales chez les dirigeants du parti. Difficile dans ces conditions de faire un vrai parti social démocrate.

 

Tribune.

 Le Parti socialiste (PS) est défait. Certains verront avec satisfaction dans ce résultat l’ultime punition pour les errements passés, la conversion au libéralisme économique, les renoncements et la corruption morale entraînés par le pouvoir. D’autres estimeront à l’inverse que cette défaite est la preuve de l’incapacité des socialistes français à effectuer leur mue sociale-démocrate, ce mot-valise dont on ne sait jamais très bien s’il désigne un modèle européen, aux traits de plus en plus flous, ou un centrisme vaguement progressiste.

Ces discussions, mêlées souvent de rancœur et d’amertume, sur ce que devrait être ou sur ce qu’aurait dû être un « vrai » PS attestent au moins qu’il se joue là des passions et des questions qui sont loin d’être closes. Mais il faudrait en renouveler la teneur.

On avancera sur ce point une hypothèse en forme de paradoxe. Lorsque l’on regarde bien, la situation du PS est bien plus grave que ne laisse à penser son score électoral, aussi infime soit-il ; mais, quand on regarde mieux, cette situation même témoigne de l’ouverture d’autres possibles.

La tentation probable après ce désastre sera de vouloir refaire ou de vouloir recommencer. Recomposer un parti en lui donnant un autre nom. Revenir aux bases locales, qui sont à peu près tout ce qui reste au PS. Reprendre des idées en y ajoutant l’écologie, en donnant à l’ensemble une tonalité plus réformiste ? Plus radicale ? Retrouver un grand homme (une grande femme ?) susceptible d’assumer le leadership du parti et de concourir à l’élection présidentielle. Refaire en somme un nouvel Epinay (1971), ce moment objet aujourd’hui de bien des nostalgies et qui est devenu un mythe aux effets délétères. Cette reconstruction peut fonctionner : qui saurait prédire l’avenir dans ce contexte ? Mais il est probable qu’elle n’aboutisse pas et que la crise actuelle soit plus structurelle.

On assiste peut-être moins en effet à la fin du cycle d’Epinay qu’à l’achèvement de celui ouvert au congrès de Tours, il y a un peu plus d’un siècle (1920). Celui-ci vit s’organiser les deux grandes formations, socialiste et communiste, qui allaient marquer de leur rivalité, de leur haine, de leur entente plus rarement, l’histoire de la gauche au cours du XXe siècle.

Les deux en sont réduites en 2022 à l’étiage le plus bas. Les modes d’organisation partisane, les formes de leadership qu’elles avaient constituées n’opèrent plus guère. Les questions qu’elles se sont posées avec fracas, la réforme et la révolution, le rapport au modèle bolchevik, ont perdu leur sens ou ont changé de nature. Cette histoire ne fut pas entièrement peine perdue pourtant. La seule création de l’Etat-providence moderne et l’approfondissement de la démocratisation des sociétés suffisent à le rappeler.

 

Présidentielle Macron : pas de débat au premier tour et une mise à mort au second

Présidentielle Macron : pas de débat au premier tour et une mise à mort au second ?

 

La question est réglée pour le premier tour, la campagne électorale sera complètement étouffée par la situation internationale. Et Macron  de la justifier pour s’opposer à tout débat. La seule confrontation aura sans doute lieu avec Marine Le Pen au second tour et cela risque de tourner à la mise à mort. D’une part parce que Macron  bénéficie de l’effet drapeau et qu’il pourra mettre facilement en contradiction Marine Le Pen avec ses positions russes antérieures. D’autre part parce que surtout Macron connaît maintenant bien mieux ses dossiers qu’en 2017 alors que Marine Le Pen n’a pas progressé d’un pouce. Elle demeure toujours aussi approximative et floue sur la plupart des sujets. Ce débat de second tour risque d’être la mise à mort politique  définitive de Marine Le Pen.

Le chef de l’État a d’ailleurs confirmé ce lundi soir, au micro de LCI, qu’il ne souhaite pas s’investir dans un débat avec les autres candidats à la présidentielle avant le premier tour. «Aucun président en fonction qui se représentait ne l’a fait. Je ne vois pas pourquoi je ferai différemment», s’est-il justifié, alors qu’il était en déplacement à Poissy, dans les Yvelines, lançant ainsi sa campagne pour l’élection présidentielle.

«Je ne me dérobe pas. Plutôt que de faire des meetings où des gens vous applaudissent parce qu’ils sont déjà convaincus, je préfère le débat avec les Français, c’est ce que je leur dois», a ensuite ajouté Emmanuel Macron de manière très démagogique car Il fait allusion à des Français strictement triés sur le volet. En clair il n’y aura pas ou presque de meetings ouverts à tous.

Election présidentielle 2022 : mort de la gauche

Election présidentielle 2022 : mort de la gauche

En théorie, une candidature unique aurait pu ouvrir la porte du second tour à la gauche. Mais c’est une mission impossible constate un papier du Monde

Analyse.

 

 A moins de trois mois de l’élection présidentielle, François Hollande, Bernard Cazeneuve et Ségolène Royal ne seront pas candidats. Au point où en est arrivée la gauche, certaines figures socialistes ont refusé de se joindre à la désespérante farandole de ses prétendants à l’Elysée qui se dirigent droit dans le mur en klaxonnant. Christiane Taubira ayant déclaré sa candidature, et si Arnaud Montebourg ne rallie pas l’ancienne garde des sceaux, ils seront neuf, sous réserve d’avoir les parrainages, à se présenter au premier tour le 10 avril : Anne Hidalgo (Parti socialiste – PS), Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts EELV), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise – LFI), Fabien Roussel (Parti communiste), et à l’extrême gauche Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) et Anasse Kazib (Courant communiste révolutionnaire).

Depuis plusieurs semaines, la gauche, en berne dans les sondages, offre un désolant spectacle entre le mauvais vaudeville et le Grand-Guignol, comme si elle n’avait tiré aucune leçon de son effondrement à la présidentielle de 2017 et avait, de facto, renoncé à revenir au pouvoir. Les principaux postulants multiplient les contradictions, les promesses reniées et les incohérences.

Prenons Christiane Taubira. Elle est perçue comme une icône de la gauche, auréolée des lois auxquelles elle a donné son nom : celle de 2001 sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité et celle de 2013 sur le mariage pour tous.

Christiane Taubira, un ovni politique

Mais celle qui se présente en femme providentielle, en sauveteuse de la gauche, est un ovni politique. De centre gauche ? En 1993, députée de la Guyane, Mme Taubira vote l’investiture du gouvernement d’Edouard Balladur. En 1994, aux élections européennes, elle figure sur la liste Energie radicale menée par Bernard Tapie qui, avec 12,03 %, talonne celle de Michel Rocard (14,49 %), contribuant à barrer la route de l’Elysée à l’ancien premier ministre. En 2002, elle est candidate du Parti radical de gauche à l’élection présidentielle, obtenant un petit 2,32 % qui jouera dans l’élimination de Lionel Jospin, ce que nombre de socialistes, à commencer par le candidat privé de second tour, lui reprochent encore.

En septembre 2021, l’ancienne garde des sceaux de M. Hollande avait déploré, sur France Inter, « l’éparpillement » de la gauche, refusant sagement de rejoindre la cohorte de candidats. « L’enjeu est colossal, avait-elle assuré, c’est pour cela que la gauche ne peut pas se permettre de perdre cette élection. » Le 17 décembre 2021, virage à 180 degrés : Mme Taubira « envisage » de se présenter, à condition de ne pas être « une candidate de plus ». Malgré les nombreux appels à l’union, rien ne bouge. Douze militants, sous la houlette de l’eurodéputé (Nouvelle Donne) Pierre Larrouturou, ont même fait une grève de la faim pour exhorter la gauche, au nom de l’urgence climatique, à « désigner un candidat commun ».

 

Politique– Le PS est mort, Il faut un nouveau parti socialiste (Stéphane Le Foll)

Politique– Le PS est mort, Il faut  un nouveau parti socialiste (Stéphane Le Foll)

Stéphane le Foll candidat malheureux lors des primaires du parti socialiste considère que le parti est mort et qu’un nouveau parti socialiste doit être recréé au lendemain des présidentielles.

Le maire modéré du mans ne fait que constater la mort quasi clinique d’un parti qui en plus a choisi sans doute la pire caricature du responsable socialiste:  révolutionnaire et gauchiste dans les mots  en campagne mais complice des dérives des intérêts particuliers en situation de gestion. Sans parler de l’incompétence générale de nombre de socialistes nourris au lait de fonction publique.

 Invité au micro de Jean-Pierre Elkabbach  sur Europe 1, le maire socialiste du Mans a ainsi affirmé qu’il fallait « refonder une sociale démocratie française ». Cela supposerait effectivement de changer complètement la sociologie d’un parti socialiste qui n’a jamais représenté les couches populaires qui théoriquement justifient son existence. Le parti socialiste a toujours été globalement un club d’élus, de fonctionnaires et d’arrivistes; sans parler des bobos gauchistes qui parlent si bien des inégalités dont ils ignorent tout. Bref la caricature d’un parti social démocrate.

 Stéphane Le Foll a déploré la décision du Parti socialiste de « sortir des statuts l’idée d’une primaire » avant de faire marche arrière avec la proposition d’Anne Hidalgo. A la peine dans les sondages, la candidate socialiste à l’élection présidentielle a finalement appelé à une primaire de la gauche. « Ce parti socialiste n’existe pas », a-t-il asséné au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.Stéphane le Foll estime qu’il faut refonder une social-démocratie française.

 

Le PS est mort, Il faut un nouveau parti socialiste (Stéphane Le Foll)

Le PS est mort, Il faut  un nouveau parti socialiste (Stéphane Le Foll)

Stéphane le Foll candidat malheureux lors des primaires du parti socialiste considère que le parti est mort et qu’un nouveau parti socialiste doit être recréé au lendemain des présidentielles.

Le maire modéré du mans ne fait que constater la mort quasi clinique d’un parti qui en plus a choisi sans doute la pire caricature du responsable socialiste:  révolutionnaire et gauchiste dans les mots  en campagne mais complice des dérives des intérêts particuliers en situation de gestion. Sans parler de l’incompétence générale de nombre de socialistes nourris au lait de fonction publique.

 Invité au micro de Jean-Pierre Elkabbach  sur Europe 1, le maire socialiste du Mans a ainsi affirmé qu’il fallait « refonder une sociale démocratie française ». Cela supposerait effectivement de changer complètement la sociologie d’un parti socialiste qui n’a jamais représenté les couches populaires qui théoriquement justifient son existence. Le parti socialiste a toujours été globalement un club d’élus, de fonctionnaires et d’arrivistes; sans parler des bobos gauchistes qui parlent si bien des inégalités dont ils ignorent tout. Bref la caricature d’un parti social démocrate.

 Stéphane Le Foll a déploré la décision du Parti socialiste de « sortir des statuts l’idée d’une primaire » avant de faire marche arrière avec la proposition d’Anne Hidalgo. A la peine dans les sondages, la candidate socialiste à l’élection présidentielle a finalement appelé à une primaire de la gauche. « Ce parti socialiste n’existe pas », a-t-il asséné au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.Stéphane le Foll estime qu’il faut refonder une social-démocratie française.

 

 

 

 

 

« Il n’y a pas de projet »

L’ancien ministre n’a pas mâché ses mots concernant la candidature de la maire de Paris. « J’ai écouté ce qu’a dit Anne Hidalgo, qu’elle n’y allait pas pour sa personne, mais pour le projet. Il n’y a pas de projet », a taclé l’ancien ministre de l’Agriculture. « Je voulais un débat. Je n’ai pas obtenu un seul débat », a-t-il déploré avant de souligner qu’Anne Hidalgo devait « assumer » son choix de s’être présentée sans primaire et « prendre ses responsabilités ».

Une « sociale démocratie française »

 

 

Peu optimiste quant aux chances de la gauche de remporter la présidentielle en 2022, Stéphane Le Foll préfère regarder vers l’avenir. Selon lui, le Parti socialiste, plus divisé que jamais, doit être réinventé. Il va falloir penser à refonder une sociale démocratie française qui va permettre à la gauche d’être une alternative mais aussi d’être en alternance. Il faut un nouveau parti socialiste après la présidentielle », a-t-il suggéré.

 

 

Covid: le choix entre guéri ou mort (ministre allemand )

Covid: le choix entre guéri ou mort (ministre allemand )

En Allemagne on n’a pas pour habitude de brosser toujours l’électorat dansant du poil. La situation sanitaire chez nos voisins allemands devient « dramatique » a admis la chancelière Angela Merkel.. Le gouvernement attribue cela en grande partie au fait que beaucoup d’Allemands ne sont toujours pas vaccinés. Pourtant, les propos du ministre de la Santé Jens Spahn hier ont surpris certains  quand il a affirmé que le choix était soit être guéri soit être mort. Au-delà de la forme, beaucoup sont aussi en désaccord sur le fond de ses propos, à l’image des arguments qu’on peut entendre en France : ils veulent être libres de se faire vacciner ou pas. Seuls 68% de la population allemande l’est pour l’instant, et la plupart redoutent un durcissement des mesures sanitaires qui paraît désormais inéluctable.

Écriture inclusive : la mort de la langue française

Écriture inclusive : la mort de la langue française

 

En entérinant l’écriture inclusive, le Petit Robert franchit un pas tout simplement pour s’engager dans la déconstruction de la langue française. Le troisième genre introduit  (« iel ») serait justifié par l’utilisation croissante qui en est faite. À ce compte-là il faudrait sans doute prioritairement légitimer tous le vocabulaire du RAP notoirement plus majoritaire que les préciosités langagières du wokisme.

Est-il nécessaire de rappeler que la France détient le triste privilège de figurer dans le bas des classements pour la maîtrise de la langue au plan international. On imagine ce que seront les résultats scolaires en cas d’inclusion officielle de la nouvelle écriture du troisième genre.

Le Robert a donc  annoncé mercredi avoir ajouté le pronom non genré « iel » à l’édition en ligne de son dictionnaire il y a quelques semaines, après que ses chercheurs ont constaté une utilisation croissante de ce pronom au cours des derniers mois.

La décision du Robert a suscité un vif débat dans la presse française et sur les réseaux sociaux, plusieurs responsables politiques s’opposant à ce terme.

Le gouvernement français s’oppose catégoriquement à cette idée et le ministère de l’Education a déjà résisté à de précédentes tentatives d’intégrer le langage inclusif dans le programme scolaire.

Le Robert définit le pronom « iel », contraction des pronoms « il » et « elle », comme un « pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre ».

Démocratie :«La mort de la nuance»

 

  • «Pour Maxime Sbaihi est directeur général du think tank GénérationLibre,, il nous faut réapprendre à chérir et consommer sans modération les débats modérés, à nous méfier des réponses trop courtes, des solutions miraculeuses »(Tribune dans l’Opinion)
    • « Antigone a raison mais Créon n’a pas tort. » Cette magnifique phrase d’Albert Camus, prononcée lors d’une conférence donnée à Athènes en 1955, me suit depuis l’adolescence. Elle résume à elle seule toute la finesse de sa pensée et sa détestation des manichéismes propres aux idéologues. Elle est aussi et surtout la meilleure définition possible de la nuance, par la reconnaissance du caractère complexe et éparpillé de la vérité, écartelée ici entre les deux légitimités irréconciliables que sont les impératifs de la cité pour Créon et les lois divines pour Antigone.
    • La nuance est le meilleur des antidotes contre la démagogie. C’est grâce à son exigence que Camus est parvenu à déjouer tous les pièges totalitaires du XXe siècle. Récompensée en son temps, la nuance est aujourd’hui, affirmons-le sans nuance, en train de mourir. Elle agonise sous les coups d’un débat public qui l’assimile à de la faiblesse, lui préfère la radicalité et ses raccourcis, plus racoleurs qu’une réflexion longue et riche de doutes. Les polémiques quotidiennes aiguisées médiatiquement se confortent d’une réduction binaire entre un camp noir et un camp blanc, alors que la réalité est bien souvent grise.
    • « Le monde écœure, selon la formule célinienne, d’être rempli de gens qui ont raison »
    • Polarisation. Devenue trop longue, trop complexe, trop ennuyante, la nuance se noie dans les flots asphyxiants d’une information devenue indigeste par sa surabondance et sa vélocité. Bombardé de toutes parts sur les réseaux sociaux, notre cerveau n’a plus de temps pour la nuance. Sans elle, la polarisation triomphe, la politique s’appauvrit, et le compromis devient impossible. En jetant la science en pâture dans l’arène politique, le virus a provoqué un choc culturel entre une discipline qui la célèbre et une atmosphère politique qui ne la tolère plus. Les scientifiques ont gagné la bataille des vaccins mais perdu la bataille politique, dépassés par des populistes improvisés épidémiologistes. Piétinée par des cortèges bardés d’étoiles jaunes, mollardée par les accusations de dictature, disparue dans la confusion, auto-entretenue, entre les anti-pass et les antivax, méprisée par l’incapacité de nos responsables politiques à dire « je ne sais pas » quand ils ne savent effectivement pas, et bâillonnée par des familles qui n’arrivent plus à se parler, la nuance se meurt.
    • « Le monde ne vaut que par les ultras et ne dure que par les modérés », écrit Paul Valéry, oubliant de préciser que les modérés ont besoin d’être entendus pour sauver la vérité complexe de l’emprise des mensonges simples, pour protéger le monde contre les ultras. Ces derniers n’ont pas la force du nombre mais l’avantage disproportionné du bruit. Débarrassé d’une nuance passée de mode, le boulevard de la démagogie leur est désormais grand ouvert pour l’élection présidentielle.
    • Il nous faut réapprendre à chérir et consommer sans modération les débats modérés, à nous méfier des réponses trop courtes, des solutions miraculeuses. Et surtout de tous ceux qui ont une réponse à tout. Le monde écœure, selon la formule célinienne, d’être rempli de gens qui ont raison. En démocratie, la nuance n’est pas une bassesse mais un salut. Sans ce petit rien qui lui est si vital, et qu’aucun décret ne pourra ressusciter sinon nous, la campagne présidentielle promet de tourner au cauchemar pour tous ceux qui espèrent un moment d’introspection national en lieu et place d’un pugilat digne d’une tragédie grecque.
    • Maxime Sbaihi est directeur général du think tank GénérationLibre.

Vers la mort de la démocratie ?

Vers la mort de la démocratie ?

 

Pour l’auteur de Death by a Thousand Cuts, Matt Qvortrup , le risque est grand de voir mourir progressivement la démocratie.( Dans le Wall Street Journal, extrait)

 

 

 

Le schéma est le même que celui vécu dans la Rome et la Grèce antiques, et à de nombreuses occasions par la suite… L’empereur Auguste (63 av. J.-C. – 14 ap. J.-C.) utilisait de petits changements administratifs pour consolider son pouvoir. Il mettait en accusation ses opposants sur la base d’accusations apparemment insignifiantes et, comme l’a écrit l’historien antique Tacite, « il a progressivement poussé et absorbé les fonctions du Sénat, des fonctionnaires et même de la loi ». Deux millénaires plus tard, Benito Mussolini, faisant l’éloge des anciens Romains, a manifestement appris certaines astuces de l’ancien empereur. « Si vous plumez un poulet une plume à la fois, les gens ne le remarquent pas vraiment », aurait-il dit. Comme Auguste, le Duce a également opté pour un démantèlement lent et progressif de la démocratie.

De façon très alarmante, nous retrouvons à présent ce schéma de Varsovie au Venezuela…

Peut-être que les autocrates en puissance comparent leurs notes. Jarosław Kaczyński en Pologne et Viktor Orbán en Hongrie ont tous deux eu beaucoup de maîtres dont ils se sont inspirés. Les deux hommes n’ont peut-être pas lu les classiques, mais ils n’en ont pas eu besoin. Ils avaient Hugo Chávez. Certes, ce dernier prétendait épouser une forme inédite de socialisme latino-américain, tandis que les premiers sont – ou prétendent être – de fervents chrétiens défendant des valeurs nationales et conservatrices. Chávez a d’abord changé les règles du système électoral, puis il a nommé des juges qui étaient d’accord avec lui, et a utilisé des futilités pour fermer des journaux et faire taire ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui. Littéralement, plus ça change, plus c’est la même chose. Le scénario est le même en Turquie, et même en Russie. C’est juste que ces deux pays sont plus avancés sur la voie de la dictature que les deux pays du groupe de Visegrad.

Alexander Hamilton, l’un des pères fondateurs de la République américaine, a écrit : «L’histoire nous apprendra que, parmi les hommes qui ont renversé les libertés des républiques, le plus grand nombre a commencé sa carrière en faisant une cour obséquieuse au peuple, commençant comme des démagogues et finissant comme des tyrans»

Pour résumer, les gens pensent qu’ils sont négligés

Ils font confiance à un homme qui prétend parler en leur nom. Mais par la ruse et la démagogie, celui-ci usurpe des pouvoirs et gouverne comme un dictateur. Cela s’est déjà produit à de nombreuses reprises. C’est ce sentiment d’être ignoré par les « élites » qui a permis à Jules César de prendre le pouvoir, et c’est la même tactique qu’a utilisée Napoléon III pour devenir Empereur : le peuple élit un démagogue. L’autocrate remplit alors les tribunaux de sympathisants et modifie le système électoral. Ensuite, il fait emprisonner les leaders de l’opposition pour des futilités. Pour consolider le pouvoir, ses alliés prennent le contrôle des journaux de l’opposition. Et, presto, la démocratie a disparu. Le scénario était le même pour Octave il y a 2000 ans et il l’est pour Viktor Orbán aujourd’hui.

Pourquoi cela se produit-il ? Lorsque les gens ont le sentiment d’avoir été traités injustement, ils se tournent vers les politiciens qui prétendent parler pour eux. Il semblerait presque banal de citer des exemples contemporains de dirigeants qui ont prétendu parler au nom du peuple, mais qui, en réalité, n’ont fait que remplir leur propre nid proverbial de pouvoir illimité. « Nous transférons le pouvoir de Washington, D.C., et nous vous le rendons, à vous, le peuple américain », a déclaré Donald Trump dans son discours d’investiture. Mais il n’a pas permis au peuple de voter par référendum, et il lui a encore moins permis d’avoir une influence significative sur la politique. Il a plutôt cherché à restreindre le droit de vote des groupes qui s’opposaient à son pouvoir. Les institutions américaines ont peut-être sauvé la plus ancienne démocratie du monde.

« L’histoire ne se répète pas, mais elle rime souvent », aurait dit Mark Twain. Il est intéressant de constater que le même effondrement progressif – presque indétectable – de la démocratie a également été observé il y a de très nombreux siècles. C’est le terme « graduel » qui est la clé ici. Le renversement d’un gouvernement n’apparaît pas du jour au lendemain, mais petit à petit – en d’autres termes, la mort par mille coups.

Si l’on considère l’histoire, beaucoup de choses n’ont pas changé. Il y a plus de 2000 ans, l’historien grec Polybe (200 – 118 av. J.-C.) avait décrit comment des hommes puissants qui avaient réussi dans d’autres domaines commençaient à « aspirer à une fonction, et lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils ne peuvent l’obtenir par leurs efforts ou leurs mérites, ils commencent à séduire et à corrompre le peuple de toutes les manières possibles ». « Les démagogues stimulent les masses par leur soif insensée d’ascension », a-t-il aussi écrit.

Cela vous rappelle quelque chose ? Peut-être existe-t-il une tendance inhérente aux démocraties à ce que le peuple, pour reprendre les termes du philosophe grec antique Platon, soit « induit en erreur par les calomnies diffusées par ses dirigeants » ; un phénomène que nous appelons aujourd’hui « faits alternatifs » ou « fake news ». Platon et Polybe n’ont pas prévu Poutine ou Erdogan, pas plus qu’ils n’ont pu prédire les frasques de Mussolini ou de Nicolas Maduro au Venezuela. Mais ils ont identifié un modèle qui se répète aujourd’hui.

Revenons au présent, à la foule en colère qui a pris d’assaut le Congrès américain en janvier 2021. Ce n’était pas « sans précédent ». Comme dans la Rome antique, ils ont été poussés par quelqu’un qui a fait « usage des préjugés populaires et de fausses revendications et promesses afin d’obtenir le pouvoir », ce qui est la définition du terme « démagogue » dans le dictionnaire Merriam-Webster. Le même ouvrage définit un « putsch » comme « une tentative secrètement préparée et soudainement exécutée pour renverser un gouvernement ». Les événements de janvier s’apparentent à un putsch encouragé par un démagogue. Ce n’est pas une opinion. Ce n’est pas une hyperbole. C’est un fait d’après le dictionnaire américain le plus fiable.

Quelle époque ! Quelles mœurs !, disait Cicéron en 63 avant J.-C. lorsqu’une foule en colère, poussée par le populiste Catalina, était entrée au Capitole et avait menacé la vie de la République. Catalina avait perdu les élections, ne voulait pas reconnaître sa défaite et faisait appel à la foule. L’avertissement de Cicéron était considéré comme hystérique. Moins de deux décennies plus tard, la République romaine s’effondrait. Les mises en garde contre la disparition de la démocratie sont-elles moins justifiées aujourd’hui ? Si nous ne faisons pas attention, nous pourrions être la dernière génération à vivre en démocratie pendant un millier d’années – ou plus !

Football : la mainmise d’Amazon c’est une nouvelle mort pour Canal+

Football : la mainmise d’Amazon c’est une nouvelle mort pour Canal+

 

Canal+ très mécontent de ses relations avec la ligue française de football se retire, reste seulement en compétition Amazon qui a les plus grandes chances d’emporter le marché de diffusion des matchs français. Une très mauvaise opération pour Canal+ qui avait réussi son redressement après un premier abandon du football. Cette fois le coût pourrait encore être rude. En effet si Canal+ attire pour sa production et sa diffusion cinématographique, le football reste la première motivation est de loin des abonnés. Des abonnés qui ne seront pas prêts à payer d’une part un abonnement relativement cher à Canal+ et un autre à Amazon. Le bilan sera aussi négatif pour la ligne française de football car Amazon offre seulement 250 millions d’euros contre les 800 millions payés  (ou presque  !) avant.

 

Les deux autres victimes seront les clubs de foot qui verront leurs recettes notoirement diminuer. Enfin on permet la mainmise Amazon sur le sport le plus suivi et on offre un boulevard au géant numérique pour distribuer en même temps les produits à bas coût. Un autre mauvais coup pour les producteurs notamment français

La mort du bac

La mort du bac

Le maintien des  épreuves est incompréhensible, assurent, dans une tribune au « Monde », les représentants de quatre organisations de l’enseignement, qui réclament le recours au contrôle continu.En fait, il s’agit plus fondamentalement de la mort du bac dont le taux de réussite est maintenant proche de 100 % et qui va évidemment nécessiter une réforme de l’orientation des élèves et étudiants.

 

Tribune.

 

Les premières épreuves terminales du baccalauréat 2021 et d’autres examens de cette session approchent à grands pas… et plus nous nous en approchons, plus s’éloigne la cohérence de leur maintien. Après deux années de formation fortement dégradées en raison de la succession aléatoire de périodes de confinement, de demi-jauge et de cours en distanciel, et alors que, pour beaucoup d’élèves, ces périodes ont aussi été ponctuées de drames et de convalescences liés à la maladie, le maintien de ces épreuves est incompréhensible.

Dans ces conditions d’apprentissage compliquées, parfois empêchées et à tout le moins inégales selon les régions et les établissements, et dans ce cas précis, les épreuves terminales ne peuvent maintenant garantir l’égalité de traitement des candidates et des candidats. Une situation qui s’aggrave encore, par un calendrier de fin d’année bousculé qui empêche une préparation normale des examens terminaux.

De plus, ce ne sont certainement pas les aménagements d’épreuves annoncés par le ministre de l’éducation nationale et, à sa suite, par le ministre de l’agriculture qui pourront répondre aux attentes des familles et des élèves, en matière d’équité de traitement et de lisibilité des conditions de délivrance des diplômes.


Les nouvelles modalités de passage des examens et les nouveaux calculs de moyenne des épreuves ne sont ni compréhensibles ni justifiables. En effet, comment justifier la suppression pure et simple de certaines notes d’épreuves après que les équipes pédagogiques ont enseigné et préparé les élèves pendant deux ans à celles-ci, après que les candidats ont composé, que les jurys ont corrigé et délibéré ? Comment expliquer l’affectation à des disciplines d’une note issue d’une moyenne pondérée, elle-même issue de deux autres disciplines ?

Nous devons aussi nous interroger sur le choix de ces aménagements qui, pour les voies générale et technologique, semblent avoir fait l’objet d’une attention particulière du ministre de l’éducation, Jean-Michel Banquer. Car il n’aura échappé à personne que les aménagements pour la voie professionnelle (CAP et baccalauréats professionnels) se font à la marge. Pire : ils n’existent pas pour les brevets de technicien supérieur. Le ministère de l’agriculture se refuse même à octroyer une session de rattrapage dès juillet, considérant que ces étudiantes et étudiants peuvent bien attendre septembre.

« Digital first »: la mort des grandes banques ?

Digital first: la mort des grandes banques

Henri Wajsblat, responsable des solutions pour les services financiers chez Anaplan vante dans la Tribune la mutation numérique des banques qui permet notamment la suppression de nombre d’établissements et de guichets. Le seul problème est que des opérateurs économiques puissants (GAFA, Télécom etc.) sont mieux placés que les banques pour une numérisation totale de l’activité bancaire. Le Digital first pourrait bien annoncer à terme la mort des banques classiques. 

Tribune

 

A mesure que les banques de détail investissaient dans des offres numériques pour offrir une meilleure expérience à leurs clients, la fréquentation physique de leurs succursales a constamment décliné au cours des vingt dernières années. Aujourd’hui, la mise en œuvre d’une stratégie «  » est la priorité, que ce soit pour la vente de produits ou la fourniture de services.

Par ailleurs, l’environnement marqué par des taux d’intérêt toujours très bas met les marges d’intérêt des banques sous pression tandis que leur niveau élevé de charges d’exploitation continue de grever leur profitabilité. Si l’on y ajoute l’augmentation des pertes liées aux défauts de remboursement de prêts durant la pandémie, une détérioration des coefficients d’exploitation bancaire est à prévoir (charges d’exploitation divisées par le produit net bancaire). Or, en développant leurs canaux numériques, les banques de détail peuvent adapter leur modèle de gestion des effectifs et de la masse salariale de façon à réduire les coûts et préserver leurs profits.

L’adoption des stratégies digitales

Enfin, l’innovation numérique permet aux banques de détail de diversifier leurs services non bancaires et de trouver d’autres sources de chiffre d’affaires que les seuls revenus d’intérêt. À Singapour, DBS propose Marketplace, un panel de services qui positionne la banque comme le partenaire de tous les jours auprès de ses clients. L’offre de services recouvre à la fois la recherche d’un bien immobilier, l’entretien de la voiture, la réservation de voyages, la gestion des fournisseurs de services énergétiques ou de télécommunications, ou encore l’achat de biens on-line.

Au cœur de cette transformation bancaire numérique accélérée, on trouve donc la réduction des coûts et l’amélioration de l’expérience client. Cependant, les moyens et stratégies mis en œuvre varient fortement d’une banque à l’autre. Certaines banques vont rechercher la réduction ou la différentiation de leurs succursales pour mieux répondre aux demandes de leurs clients. À titre d’exemple, HSBC a diminué la taille de son réseau de succursales de 60% au cours des vingt dernières années et a décidé de remanier le design des succursales restantes selon quatre différents formats.

D’autres vont rechercher la fusion des réseaux pour optimiser la stratégie de localisation, générer des synergies et éliminer les succursales en doublon. En France, la fusion entre les réseaux Société Générale and Crédit du Nord doit permettre à horizon de cinq ans la réduction à hauteur de 30% de la taille du nouvel ensemble de succursales. Pareillement, aux États-Unis, les banques Huntington et TCF ont identifié des doublons de succursales dans un rayon de cinq kilomètres pour 17% du nouvel ensemble, une fois la fusion réalisée.

Enfin, des banques peuvent coupler une offre numérique à un large réseau de succursales offrant un maillage territorial très complet en dehors des grandes métropoles, pour des services de proximité. C’est le cas en France des réseaux mutualistes de BPCE, Crédit Agricole et Crédit Mutuel.

L’évolution de la taille du réseau de succursales de banque de détail doit répondre à un besoin d’équilibre entre services présentiels et numériques. La recherche de cet équilibre induit la transformation d’autres fonctions de la banque.

Par exemple, il est à prévoir un basculement significatif d’effectifs actuellement en succursales vers les centres de contact ou vers les équipes numériques ( Qu’on peut joindre  éventuellement au bout d’un bon quart d’heure ou pas du tout ! NDLR).

Planifier les effectifs et les rôles de demain sera un des facteurs-clés de succès de la transformation du modèle de distribution.

De plus, l’adoption des technologies d’intelligence artificielle et de machine learning va permettre aux banques de créer des centres de compétence technologique pour mieux servir les clients de la banque de détail, à l’image de l’initiative AI Factory pilotée par BBVA en Espagne. En tout état de cause, les succursales ne sont pas vouées à disparaître et resteront le lieu dédié à des opérations spécifiques nécessitant l’interaction humaine entre un client et son conseiller financier, en qui il accorde sa confiance.

Que cela passe par le redesign des succursales, la refonte de la stratégie de localisation, ou par l’adaptation des canaux de distribution pour appréhender au mieux les besoins des clients, les banques continueront de s’appuyer sur l’innovation numérique pour mener leur transformation dans les années à venir. Les outils de modélisation agile, de prévisions et de scénario d’analyse permettront aux banques de piloter ces plans de transformation en mode pluriannuels et les adapter en fonction de l’évolution des conditions de marché.  La modélisation de scenarii et de prévisions constituera ainsi des outils précieux pour mettre en place une démarche prospective et permettre de réaliser la transformation des réseaux de banque de détail de manière agile et avec la visibilité nécessaire.

Henri Wajsblat (*)

Le libéralisme n’est pas mort ! (Patrick Artus)

Le libéralisme n’est pas mort ! (Patrick Artus)

L’économiste Patrick Artus veut sans doute curieusement rassurer ou se rassurer lui-même et rejette, dans sa chronique au « Monde », l’idée que l’intervention massive des Etats dans le fonctionnement de l’économie soit le signe d’un retour à l’économie dirigée, il s’agit plutôt d’un réajustement des « incitations » visant à aider les acteurs économiques dans leurs choix.

Un argumentaire quand même un peu simpliste car le choix n’est sans doute pas entre un dirigisme étatique et un libéralisme sans régulation. NDLR

Chronique

La crise du Covid-19 a conduit, dans tous les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), à des interventions massives des banques centrales et des Etats dans le fonctionnement des économies et dans les choix des agents économiques. Il a donc été affirmé que la pandémie avait sonné la fin du libéralisme économique, c’est-à-dire d’un système où les ménages et les entreprises poursuivent librement leurs objectifs, et ne sont pas empêchés par les Etats de faire les choix qui leur paraissent opportuns.

Les banques centrales des pays développés ont choisi de maintenir des taux d’intérêt très bas (les taux d’intérêt à dix ans dans l’OCDE sont aujourd’hui en moyenne inférieurs à 1 %, alors que la croissance nominale va être d’au moins 7 % en 2021), en achetant des quantités massives d’obligations. Cela a permis aux Etats de générer des déficits publics (au moins 13 % du produit intérieur brut de l’OCDE en 2021) et des taux d’endettement publics très élevés, tout en assurant la solvabilité des emprunteurs publics et privés. Les banques centrales ont également décidé de participer à l’accélération de la transition énergétique en favorisant dans leurs financements les dettes « vertes » ou les dettes d’entreprises « vertes ».

L’intervention économique des Etats, au-delà de la définition des règles sanitaires, est tout aussi impressionnante. Les politiques budgétaires expansionnistes (transferts, subventions, financement du chômage partiel…) ont évité le recul du revenu des ménages malgré la récession : au contraire, le pouvoir d’achat du revenu des ménages de l’OCDE a progressé de 3 % en 2020. Ces aides ont également préservé les profits des entreprises.

Les Etats ont aussi garanti des crédits aux entreprises (pour près de 140 milliards d’euros en France) et ont, à travers les différents plans de relance, financé des investissements stratégiques (médicament, électronique, matériel médical), financé des relocalisations, affirmant ainsi leur volonté de moins dépendre des chaînes de valeur mondiales.

 

Enfin, aux Etats-Unis et en Europe, les gouvernements ont pris la décision d’accélérer la transition énergétique et de durcir les normes climatiques environnementales.

Banques centrales et Etats ont donc bel et bien fortement accru leurs interventions dans les décisions des ménages et des entreprises, et dans l’évolution générale de l’économie. Mais est-on passé pour autant à une économie dirigiste ?

Tchad : Idriss Déby, le président mort au combat face aux rebelles

Tchad : Idriss  Déby mort au combat face aux rebelles

 

C’est au commandement de son armée face aux rebelles que le président tchadien a connu la mort. Le Tchad est un pays qui a souvent connu des situations guerrières du fait d’oppositions internes De Régine ethnique, des tentatives islamiques, d’intrusion d’éléments externes venant notamment du Soudan ou de la Libye. Bref un pays d’une grande pauvreté le 195 ème pays le plus pauvre sur 200 avec un pipe moyen de 1000 $ par habitant. Un pays pauvre, un régime fragile, un pays divisé soutenu par la France et qui sans cela aurait sans doute éclaté. Bref le drame habituel de certains pays africains en plus rongé par la corruption

Idriss Déby, 68 ans, militaire de carrière, s’était emparé du pouvoir en 1990 à l’issue d’un coup d’Etat. Il venait tout juste d’être réélu pour un mandat de six ans avec 79,32 % des suffrages exprimés, selon des résultats provisoires publiés lundi soir.

Idriss Déby a été blessé par des rebelles que l’armée avait assuré avoir défait pendant le week-end. Il s’était rendu samedi et dimanche auprès des troupes engagées contre des « terroristes », terme employé par son équipe de campagne, venus du nord du pays et se dirigeant vers la capitale N’Djamena pour réclamer la fin de sa présidence.

Ce groupe de rebelles basés en Libye, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), a progressé depuis la frontière nord du Tchad et parcouru des centaines de kilomètres à travers le désert vers le sud du pays après avoir attaqué un poste frontière le jour du scrutin présidentiel, le 11 avril.

Son fils âgé de 37 ans, Mahamat Kaka, général quatre étoiles et commandant de la garde présidentielle, a été désigné chef d’Etat par intérim, a annoncé l’armée. Des élections « libres et démocratiques » seront organisées à l’issue d’une « période de transition » de 18 mois, a promis l’armée, qui a décidé l’instauration d’un couvre-feu et la fermeture des frontières du pays.

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