Egypte : Morsi évincé par l’armée
Le président égyptien Mohamed Morsi a été renversé par l’armée mercredi soir, puis transféré jeudi à l’aube au ministère de la Défense, tandis que son équipe était détenue dans un bâtiment militaire, quelques heures avant la prestation de serment de son remplaçant par intérim qui ouvrira la voie à une délicate transition. La détention du premier président démocratiquement élu d’Egypte et de sa garde rapprochée est la dernière étape d’une série de mesures des forces de sécurité qui ont resserré en quelques heures leur étau sur les Frères musulmans, dont Mohamed Morsi est issu, en lançant 300 mandats d’arrêt contre ses membres, dont des hauts dirigeants. L’armée, qui a suspendu la Constitution et nommé en remplacement de Mohamed Morsi le président du Conseil constitutionnel Adly Mansour, a suscité l’inquiétude à l’étranger, le président américain Barack Obama appelant à réviser l’importante aide militaire à l’Egypte, et l’Union européenne réclamant une nouvelle présidentielle rapidement. Dès cette annonce, un enregistrement vidéo dans lequel le chef d’Etat islamiste déchu s’est redit « le président élu d’Egypte » a été diffusé, faisant craindre de nouvelles violences à l’issue d’une année de présidence Morsi marquée par des crises parfois meurtrières. L’ex-président a également diffusé un message sur Twitter pour dénoncer un coup d’Etat :