Notre-Dame-des-Landes : Valls montre ses muscles à Ségolène Royal
Sans doute pour séduire, pas Ségolène Royal mais l’électorat, Manuel Valls montre ses muscles et déclare que l’évacuation de Notre-Dame des Landes se fera par la force dés cet automne. Une réponse à la ministre de l’environnement qui, elle, avait déclaré que cette évacuation ne devait pas utiliser la force. Un positionnement enfin très politique puisque les travaux réels ne commenceraient pas avant 2018. Il s’agit pour Manuel Valls d’une tentative de réincarner l’autoritarisme en toute occasion même si le verbe dépasse en ambition largement l’action. « L’évacuation, c’est pour cet automne. Ça se fera. » Manuel Valls est déterminé à en croire Ouest France qui l’a interrogé sur la ZAD (pour « zone à défendre ») de Notre-Dame-des-Landes. Le Premier ministre répond aux questions du quotidien après la sortie de sa ministre de l’Environnement Ségolène Royal, qui s’était dite lundi défavorable « à l’évacuation par la violence de la ZAD ». »L’évacuation, c’est pour cet automne. Ça se fera. Il ne peut pas y avoir d’autre voie », déclare ainsi Manuel Valls. »La DUP [déclaration d'utilité publique, NDLR] dure jusqu’en janvier 2018. Les grands travaux d’aménagement de l’aéroport, c’est à partir de 2018. Avant, il faut que les travaux de défrichement aient été lancés. Engager des travaux nécessite des moyens, des forces mobiles pour tenir ensuite le terrain et protéger Nantes et Rennes. Si ça ne se fait pas avant mars 2017, ça ne se fera jamais », explique le chef du gouvernement. »Les habitants de Loire-Atlantique ont voté en toute connaissance de cause, en nombre et ils ont voté pour. Tous ceux qui ont voté savaient parfaitement sur quoi ils s’exprimaient, sur la nature du projet. Il y a eu des débats, cette consultation a été très claire. Le ‘oui’ l’a emporté« , souligne Manuel Valls. Ces propos font donc écho à ceux tenus la veille par la ministre de l’Environnement. « Non, je ne suis pas favorable à l’évacuation par la violence de la ZAD. Ça se passerait très mal et ça serait là aussi des violences et des affrontements tout à fait inutiles », avait déclaré Mme Royal, interrogée lundi soir sur iTélé, évoquant « un déni de démocratie » dans ce dossier. « Bien sûr qu’il y a des craintes de violences, rétorque mardi à Ouest France Manuel Valls. Mais la violence est du côté de ceux qui ne respectent pas la loi, l’autorité de l’État et l’expression démocratique. Nous ne pouvons pas céder face à la menace de la violence des zadistes. »
(Avec AFP et JDD)