Archive pour le Tag 'Montée'

La montée de l’or : jusqu’où ?

La  montée de l’or : jusqu’où ?

 

L’évolution des cours de l’or et du CAC 40 met en lumière des dynamiques économiques complexes, où la géopolitique et les fondamentaux du marché influencent significativement les tendances. Face à des crises multiples et une inflation croissante, l’or s’affirme comme une valeur refuge incontournable.

Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources  dans » La Tribune ».

Les cours de l’or cotaient à 282,05 dollars le 4 janvier 2000  ; il y a 4 ans, la dernière fois que nous nous étions attardés sur ce marché, ils étaient à 2.000 dollars et le 4 octobre dernier ils s’élevaient à 2657,50 dollars. Dans le même temps, le CAC 40 passait de 6275,72 en 2000, lors de la bulle internet, à 7541,36 le 4 octobre dernier.

Comparaison n’est pas raison, mais en 24 ans l’or fait plus 840 % tandis que le CAC 40 à la progression beaucoup plus instable progressait de 20 % sur la même période.

La crise internet de 2001, celle des subprimes de 2007-2008, les politiques d’assouplissement quantitatif accompagnées de taux de désintérêt (les taux négatifs ou le prêteur paye au lieu d’être rémunéré) ainsi que les spectres des dettes nationales forment un ensemble qui a favorisé des taux d’intérêt réels (TIR) négatifs. Le TIR est le résultat d’une soustraction entre les taux d’intérêt et l’inflation. Négatif, il favorise la hausse de l’or, et inversement

Entre 2000 et 2019, le TIR a poussé graduellement les prix de l’or de 282,05 dollars l’once à 1.300 dollars. Puis à partir de 2019 ce taux, alourdi par l’inflation engendrée par la crise de la covid 19, accélérait la hausse et rejoignait les 1.895,45 dollars le 21 février 2022. Sur la période, la progression annuelle moyenne était de 73 dollars.

L’influence du TIR aura pendant cette période supplanté celle des fondamentaux du marché physique de l’or (production minière, consommation bijoutière, investissement, stocks).

Ce modèle pouvait continuer à un rythme plus modéré, puisque quelques jours avant la guerre russe en Ukraine nous écrivions voir un retour de l’inflation post-covid à 2,5%  ; niveau que nous connaissons bien à présent dans la zone euro.

Mais cette influence était détrônée par celle de la géopolitique du «  hors contrôle  » et du «  tout est permis  ». Depuis le 22 février 2022, la hausse de l’or s’est emballée avec une progression annuelle moyenne de 295 dollars. Proche de 2.700 dollars désormais, quelle direction prendra-t-il demain après 3.000 dollars  ?

Une première réponse est qu’il est fort probable que nous ne reverrons pas l’or proche de 250 dollars comme en 1999. Il nous faudrait dans le cas contraire une très forte détente résultant de l’avènement d’un événement encore inconnu.

Une deuxième indication est l’influence des fondamentaux du marché de l’or : production, consommation, stocks. Pour maintenir une hausse de prix modérée, son offre minière, dont les coûts moyens de production ont été multipliés par 4 depuis l’an 2000, devra continuer d’être coûte que coûte socialement et environnementalement acceptée au rythme actuel de 3. 600 tonnes par an. Cela n’est nullement garanti, bien que la production minière provienne parfois de région peu regardante des critères ESG. Un tiers provient d’Afrique, 18 % d’Asie, 16 % d’Asie centrale et de Russie, 15 % d’Amérique Centrale et du Sud, 13 % d’Amérique du Nord, 9 % d’Océanie et 1 % d’Europe. Ce risque est haussier pour les prix.

La consommation est de son côté baissière. La hausse des cours handicape sérieusement la bijouterie depuis 2015. Elle représente pourtant 44 % de la demande et est fabriquée pour moitié à partir de métal recyclé. Par ailleurs, seuls 6 % de l’or disponible sont utilisés dans l’industrie, dont l’électronique.

Enfin, les stocks d’or sont pléthoriques. Sur les 213. 000 tonnes d’or extraites depuis la nuit des temps, 45 % sont déjà sous forme de bijouterie. Recyclable à volonté, ce volume représente 44 ans de consommation bijoutière. Quelques utilisations industrielles représentent environ 15 % du stock mondial ; elles sont également recyclables. Enfin, 39 % des stocks d’or mondiaux sont le patrimoine de particuliers et de banques centrales.

En d’autres termes, si nous utilisions mieux le stock mondial d’or, nous n’aurions probablement plus besoin d’y ajouter chaque année 3 .600 tonnes d’or minier et les cours seraient stabilisés. Toutefois, cette vision théorique est largement combattue par l’influence d’événements géopolitiques.

La guerre russe en Ukraine, le massacre du 7 octobre et ses répercussions, le Soudan, la relation Taïwan-Pékin ont été et seront encore à divers titres tous inflationnistes pour les prix de l’or. Les guerres économiques qui en dérivent comptent tout autant, voire plus, car elles posent des questions très directes aux particuliers et aux banques centrales.

Première interrogation. Pourquoi l’homme de rue qui peut préférer des pièces ou des lingots au dollar, à l’euro ou au yen a-t-il souvent été considéré comme un naïf illettré par la science économique. Certes il ne lui rapporte ni intérêt ni dividendes, mais la tranquillité de la valeur refuge qui flatte la partie reptilienne de son cerveau en lui répétant ces vers de Lucrèce :

«  Il est doux, quand sur la vaste mer les vents soulèvent les flots, d’assister de la terre aux rudes épreuves d’autrui  ; non que la souffrance de personne nous soit un plaisir si grand, mais voir à quels maux on échappe soi-même est une douce chose ».

Sans surprise en 2024, l’Asie est très sensible à Lucrèce, tandis que le Moyen-Orient, l’Europe et les États-Unis prennent leurs bénéfices.

Deuxième question. Un pays sous sanction thésaurisera-t-il longtemps la monnaie de celui qui le sanctionne ?

Alan Greenspan apportait une réponse en 1999 :

« l’or représente toujours l’ultime forme de paiement mondial ».

En effet, et autre élément important : l’or n’est pas une dette. Sa valeur n’étant attachée à aucun émetteur, il n’est la dette de personne (relire lentement et y penser longuement). Si cela n’était pas un oxymore, il serait être noté « AAA+++ ». En conséquence, des pays exportateurs pourront demander d’être réglés en or, s’ils ont besoin d’un paiement ne souffrant aucune sanction économique, juridique ou géopolitique ?

La banque centrale russe répond également à la question avec un objectif : éloigner ses réserves des sanctions occidentales. Elle avait 343 tonnes en réserves au printemps 2000. Sans réelle évolution jusqu’à début 2007, son stock qui était de 400 tonnes n’a cessé de croître depuis. Elle a acheté aux marchés internationaux et aux mineurs de son marché domestique 1936 tonnes pour le porter à 2. 336 tonnes en septembre 2024. Encore inférieur à celui de la France, il ne représente que 31 % de ses réserves..

De son côté, comment Pékin, qui cumule le handicap de sanctions occidentales et d’une rivalité économique avec les États-Unis fait-elle évoluer ses réserves d’or ?

Si la Chine a comme idée de rétablir une sorte d’étalon or du renminbi pour rivaliser avec le dollar, il est logique qu’elle porte attention à ses réserves métalliques. Son stock était de 395 tonnes au début du siècle. Dès 2001 elle a acheté aux marchés et aux mineurs pour le porter à 2. 264 tonnes fin 2023. Mais il ne représentait qu’un peu plus de 5 % des réserves de sa banque centrale alors que les États-Unis sont à 73,7 %, l’Allemagne à 73,1 %, l’Italie à 69,9 % et la France à 71,5 %, pour ne citer que les quatre premiers.

Le stock d’or de la banque centrale chinoise sera probablement supérieur à celui de la France fin 2024 et s’il devait se rapprocher, voire dépasser celui de son concurrent états-unien, il devrait être multiplié par 3,5 en volume. C’est-à-dire combler un trou équivalent à 19 mois de production minière.

C’est peu et beaucoup à la fois, car cette production minière prenant la direction de Pékin priverait d’autres acheteurs. Les plus récents sont : l’Arabie Saoudite, l’Azerbaïdjan, la Corée, la Biélorussie, le Brésil, l’Égypte, le Kazakhstan, le Qatar, l’Ouzbékistan, la Pologne, la Thaïlande, la Turquie, Singapour. L’Inde, après avoir acheté 491 tonnes depuis 2002, possède près de 3 fois moins d’or que la Chine. Au total, les achats des banques centrales ont triplé depuis l’invasion russe en Ukraine.

Quoi qu’il en soit, une telle opération à sens unique vers Pékin pendant 19 mois verrait le prix de l’or devenir prohibitif. D’aucuns envisageraient une valeur de l’once entre 10.000 et 25. 000 dollars, 4 et 8 fois plus qu’aujourd’hui. Le spectre est large, mais ce n’est certainement pas assez, tant cette hypothèse est éloignée de la réalité d’un tel monde, et une solution pour minorer cet effet délétère consisterait à adapter les règles et retrouver des réserves bimétalliques. Bien qu’à une époque la banque centrale russe stockait du palladium, il serait plus sérieux de retrouver un rôle pour l’argent métal, dont le marché n’a ni l’étroitesse ni l’instabilité ni la viscosité des platinoïdes.

De nos jours, la qualité essentielle de l’or c’est donc son indépendance géopolitique. Et puisque son marché reste profond, stable et liquide, c’est au fil de l’eau que les acheteurs constituent cette autonomie, en achetant auprès de leurs sociétés minières domestiques, mais également auprès d’autres banques centrales vendeuses. Toutefois, ces dernières sont souvent vendeuses d’or pour de mauvaises raisons.

Le 7 mai 1999, Londres criait sur tous les toits que la Banque d’Angleterre allait vendre la moitié de son stock d’or. Dans la patrie de Keynes, le métal était une relique barbare dont il était pertinent de se séparer parce qu’il ne rapportait ni intérêt ni dividende.

À cette époque, au cours d’échanges approfondis avec les banques new-yorkaises, nous avions convenu que Londres faisait fausse route. Son objectif de rentabilité s’affichait comme celui d’une banque commerciale. Gordon Brown avait perdu de vue le rôle, la raison d’être de sa banque et la perspective du temps long qui régit son action : la gestion de crise, notamment monétaire. Il y existait sans doute également une grande confusion à propos du temps long qui guide le marché de l’or.

De fait, cette histoire longue a donné tort à Londres et assombri sa réputation. Après « l’annonce Urbi et orbi » de la vente de 395 tonnes en mai 1999, les prix se sont naturellement comblés et les enchères londoniennes récoltèrent les prix les plus bas, avec une moyenne de 276 dollars. Londres encaissa 3,5 milliards de dollars, alors que cette position en vaut dix fois plus aujourd’hui. Cette opération est restée un désastre financier dont la métaphore politique est l’effet du Brexit sur la société et l’économie anglaise.

La France disposait de 4 .700 tonnes d’or en 1967. Les événements de Mai 68 en évaporèrent 1. 000 tonnes, pour défendre le franc. Puis, pour dévaluer ce dernier, la présidence Pompidou vendit près de 700 tonnes, la France abordait le siècle avec 3 024 tonnes. Entre 2004 et 2009, dans le cadre du deuxième accord de Washington, sous les présidences Chirac puis Sarkozy, au milieu de cette époque hébétée des dividendes de la paix ou de l’ère de la grande modération financière, Paris céda l’équivalent de 589 tonnes contre 9,2 milliards d’euros.

L’objectif ? Engendrer un revenu annuel supérieur à 200 millions d’euros, pour réduire les déficits publics ; un résultat que l’on aimerait visible de nos jours… Le produit de ce négoce fut, en effet, placé sur le dollar australien et la livre sterling. La gestion de cette dernière position spéculative engendra une perte de change évaluée à 1,6 milliard d’euros, selon la Cour des comptes en 2012. S’ajoutant au bilan contrasté de ce négoce, l’épilogue patrimonial est comme pour Londres, une perte importante. Non seulement, compte tenu de l’appréciation des prix de l’or qui était anticipée dès 2006, les ventes auraient dû être stoppées comme le firent la Belgique, le Portugal, l’Autriche et l’Espagne.

En outre les 3.024 tonnes de 2000 dont la valeur était évaluée à 27 milliards de dollars auraient, sans la vente de 589 tonnes, une valeur actuelle de 262 milliards de dollars. Les 51 milliards de dollars volatilisés sont équivalents au paiement d’une année de dette française actuelle. Depuis 2009, le stock français est stable à son niveau actuel de 2.435,4 tonnes et valorisé au cours actuel à 211 milliards de dollars.

Mais, revenons à la question de départ : quelle direction après que l’or frappe les 3.000 dollars en 2025  ? Deux réponses viennent naturellement.

  • Après avoir baissé la proportion de leurs stocks d’or contenus dans leurs réserves de 14 % en 2000 à 9 % en 2015, les banques centrales de la planète ont remonté ce ratio à 17 % en 2024. Ce mouvement continuera si la neutralité financière de l’or « dette de personne » reste importante ; et si son indépendance fiduciaire vis-à-vis du dollar « monnaie de sanctions » ainsi que son sanctuaire géopolitique « valeur refuge » anticrises restent d’actualité.
  • Par ailleurs, les dettes, insubstantielles  d’entendement et de compréhension qui menacent certains pays, sont considérées comme marginales sous les cieux moins endettés et orientés vers une continuation de la croissance, qui s’accompagne d’une configuration taux d’intérêt — inflation (TIR) favorable à l’or.

En conséquence après une progression de 15 % pour atteindre 3.000 dollars en 2025, sans d’autres cataclysmes (une espérance statistiquement le plus souvent inexacte), le temps long de la transmission du patrimoine véhiculé par de l’or peut à moyen terme et toute chose égale par ailleurs s’appuyer sur une progression des prix comprise dans un delta de 4 à 7 %.

Les délestages d’or à la suite des quatre accords de Washington de 1999 à 2018 interrogent. Les banques centrales de la France, d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, des Pays-Bas, du Portugal, de l’Espagne, de la Suède, de la Suisse, de la BCE et du Royaume-Uni auront vendu environ 4.110 tonnes d’or. Dans le même temps, les États-Unis ne vendirent qu’environ 5 tonnes… tandis que la Russie, la Chine et l’Inde en achetèrent environ 4.295 tonnes.

Le monde est toujours dangereux quelque part, et l’avenir est incertain partout.

« La naïveté a comme visage la vérité » écrivait Hugo, une vérité qui indique qu’entre post-guerre froide et pré-guerres plus chaudes les démocraties européennes otaniennes et la Suisse cédèrent un or acheté notamment par la Russie et la Chine.

Le grand philosophe populaire du 20e siècle, Coluche, était moins naïf lorsqu’il déclarait :

« C’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison. »

Cette époque démontre que la relique barbare keynésienne d’un monde et d’une économie civilisés, est redevenue au XXIe siècle la relique civilisée d’un monde et d’une économie devenus barbares. Il est donc intéressant d’étudier le bien-fondé de la production d’or mondiale, celle de l’Afrique des Grands-Lacs comme celles des frontières du Sahara si chères aux mercenaires, le comportement des sociétés aurifères qui minent en dehors de leurs frontières nationales, les marchés de l’or du Golfe, les ETF, les mouvements d’or vénézuélien, philippin ou libanais, et la psychologie du Politburo de quelques banques centrales.

 

Élections européennes : montée des partis nationalistes

Élections européennes : montée des partis nationalistes

Recul des partis traditionnels , monté des nationalistes et relative défaite des écolos marquent le résultat de l’élection européenne.

À droite, le groupe du Parti populaire européen, auquel appartient les Républicains français, devrait rester le plus important, avec 189 élus selon les projections du Parlement européen, en légère hausse par rapport à la mandature précédente.
La droite nationaliste et l’extrême droite sont divisées entre les groupes des Conservateurs et réformistes européens (ECR) et Identité et démocratie, qui obtiennent respectivement 72 et 58 sièges, contre 68 et 59 jusqu’ici.

La gauche, à l’inverse, décroche, même si les sociaux-démocrates devraient rester la deuxième force du Parlement de Strasbourg, avec 135 élus. De son côté, le groupe écologiste chute, passant de 72 eurodéputés lors de la mandature sortante à 53 tandis que le groupe de la gauche, où siège la France insoumise, en obtient 35.

 

Jusqu’alors, aucun parti politique ne détenait la majorité absolue au sein du Parlement européen, qui comptait jusqu’ici 705 eurodéputés.

Conclusion, le jeu des alliances sera un peu plus complexe que précédemment avec sans doute notamment des unions de circonstances.

Montée de l’ultra violence : la conséquence d’un effondrement des valeurs et de l’intelligence

Montée de l’ultra violence : la conséquence d’un effondrement des valeurs et de  l’intelligence

 

L’ultra violence caractérise un phénomène plus général qui affecte toute la société concernant le dépérissement des valeurs mais aussi de l’intelligence. Pour s’en persuader, il suffit d’observer le comportement de nombre de Français dans leur rapport aux autres. De plus en plus par exemple s’affranchissent de dire simplement  bonjour ou merci, ce qui ne constitue pas une infraction juridique mais témoigne de la dégradation de la vie sociétale dans le pays. Un phénomène qui touche plus particulièrement les générations les plus jeunes.

À cette perte des valeurs de civilité s’ajoute une dégradation générale moyenne de la culture et de l’intelligence comme en témoignent les résultats catastrophiques des élèves français comparés à ce de l’étranger.

Pour schématiser l’ignorance et la bêtise dominent les relations sociales à un moment ou au contraire la complexité de la société exigerait à la fois une meilleure formation, une plus grande intelligence et une plus grande humanité. Les replis sectaires sont le fait d’individus -en général idiots -perdus dans le monde moderne qui recherchent une réassurance identitaire dans le repli sectaire, velléitaire et souvent violent et cela parfois jusque dans le domaine privé.

Bref c’est la sauvagerie qui pourrait se substituer aux valeurs de tolérance nécessaires au fonctionnement d’une société. La violence est l’outil des abrutis pour contraindre par la force quand l’intelligence fait défaut.

Les responsabilités sont évidemment multiples. Elles commencent sans doute dans les familles, pour continuer à l’école est un peu partout dans la société où les concepts de respect, de bienveillance et d’ouverture sur l’autre s’affaiblissent progressivement au point de rendre possible les actes les plus ignobles y compris les tueries pour des divergences de points de vue.

Montée de l’ultra violence : la conséquence d’un effondrement des civilités et de l’intelligence

Montée de l’ultra violence : la conséquence d’un effondrement des civilités et de l’intelligence

 

L’ultra violence caractérise un phénomène plus général qui affecte toute la société concernant le dépérissement des valeurs mais aussi de l’intelligence. Pour s’en persuader, il suffit d’observer le comportement de nombre de Français dans leur rapport aux autres. De plus en plus par exemple s’affranchissent de dire simplement  bonjour ou merci, ce qui ne constitue pas une infraction juridique mais témoigne de la dégradation de la vie sociétale dans le pays. Un phénomène qui touche plus particulièrement les générations les plus jeunes.

À cette perte des valeurs de civilité s’ajoute une dégradation générale moyenne de la culture et de l’intelligence comme en témoignent les résultats catastrophiques des élèves français comparés à ce de l’étranger.

Pour schématiser l’ignorance et la bêtise dominent les relations sociales à un moment ou au contraire la complexité de la société exigerait à la fois une meilleure formation, une plus grande intelligence et une plus grande humanité. Les replis sectaires sont le fait d’individus -en général idiots -perdus dans le monde moderne qui recherchent une réassurance identitaire dans le repli sectaire, velléitaire et souvent violent et cela parfois jusque dans le domaine privé.

Bref c’est la sauvagerie qui pourrait se substituer aux valeurs de tolérance nécessaires au fonctionnement d’une société. La violence est l’outil des abrutis pour contraindre par la force quand l’intelligence fait défaut.

Les responsabilités sont évidemment multiples. Elles commencent sans doute dans les familles, pour continuer à l’école est un peu partout dans la société où les concepts de respect, de bienveillance et d’ouverture sur l’autre s’affaiblissent progressivement au point de rendre possible les actes les plus ignobles y compris les tueries pour de divergences de points de vue.

Politique- La montée du « Sud global »…et de l’autoritarisme !

Politique- La montée du « Sud global »…et de l’autoritarisme !

Avec la « désoccidentalisation », ou l’affirmation continue des pays du Sud
l’Occident voit sa primauté contestée depuis trois décennies et l’émergence de la mondialisation. La guerre entre Israël et le Hamas a souligné une fois encore cette ligne de fracture avec les pays dits « du Sud global ».

Par Alain Beuve-Méry dans Le Monde

Le journaliste constate la montée de cette sorte d’agglomérat appelé « sud global » caractérisé par son émergence économique et politique mais aussi par des régimes autoritaires qui d’une certaine manière contestent aussi la démocratie si l’on en juge par les pays qui la composent à savoir les BRICS, club créé en 2011 et qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et d’autres comme Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. NDLR

Histoire d’une notion. Etre désorienté, chacun sait ce que cela veut dire. Mais que signifie, au juste, être « désoccidentalisé » ? Les réactions internationales à l’attaque sanglante perpétrée le 7 octobre par le Hamas contre Israël ont montré, une nouvelle fois, la division du monde. Si le camp occidental élargi (Amérique du Nord, Australie, Europe, Japon, etc.), avec le renfort de l’Inde et d’une poignée d’autres Etats parmi lesquels l’Argentine, le Sénégal ou la Mongolie, a fermement condamné cette agression, la très grande majorité des pays du Sud ont refusé de dénoncer un agresseur, se bornant à prôner la désescalade. Cela constitue un défi majeur pour les Etats-Unis, allié historique d’Israël, tout comme pour l’Union européenne (UE), car « ce conflit conduit de nouveau à distinguer, voire à isoler l’Occident du reste du monde », note le politiste Bertrand Badie.

Depuis trois décennies, la mondialisation de l’économie a eu comme contrepartie l’affirmation politique et économique des pays dits « du Sud global ». Sous cette appellation se sont regroupés des pays qui entendent privilégier la coopération Sud-Sud et qui, surtout, ne veulent plus s’aligner sur les positions du camp occidental. Ainsi, les BRICS, club créé en 2011 et qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, s’est élargi, il y a trois mois, à six autres nations du « Sud » : Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. Leur ambition est de peser sur le plan géopolitique et économique, en cherchant notamment à contourner la toute-puissance du dollar dans les échanges internationaux.

« Il existe une dynamique des pays du Sud, qui veulent à la fois affirmer leur identité et profiter des effets d’aubaine », ajoute Bertrand Badie. Ces pays réagissent en fonction de leurs intérêts, d’où le passage du non-alignement au multi-alignement, cher par exemple à l’Inde ou au Brésil. Le Sud global juge ainsi logique de condamner l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, au nom de la défense du principe de souveraineté, mais tout aussi logique de rejeter les sanctions occidentales contre la Russie, qui reste un partenaire économique.

La montée de Bardella : alerte pour la classe politique

La montée de Bardella : danger pour la classe politique

Bruno Jeudy dans la tribune attire l’attention sur la montée en puissance de barder la tête de liste du Front National. Le Rassemblement national (RN) fait largement la course en tête dans les intentions de vote pour les élections européennes du 9 juin prochain. A un peu plus de six mois de l’échéance, la liste emmenée par le président du parti, Jordan Bardella, obtiendrait 28 % des voix si le vote avait lieu dimanche prochain, selon le sondage EuroTrack réalisé par OpinionWay pour « Les Echos » et Radio classique. « Les difficultés de l’exécutif profitent au RN », explique Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay.

La majorité présidentielle, dont la tête de liste n’est pas encore connue, décroche 19 % d’intentions de vote seulement.

Le RN, qui veut faire de ces élections de véritables « midterms » du second quinquennat d’Emmanuel Macron, estime que l’objectif de 30 % est atteignable.

L’autre élément significatif de ce sondage est la bonne tenue de la liste Reconquête emmenée par Marion Maréchal qui, avec 7 % des intentions de vote, reproduit le même score que celui d’Eric Zemmour au premier tour de la présidentielle de 2022.
En revanche, pour Les Républicains (LR), le score promis – 8 % – est comparable à celui de 2019 (8,5 %).

A gauche, où toutes les composantes de la très mal en point Nupes partent séparément en campagne, aucune liste n’émerge véritablement. Le Parti socialiste (PS) fait la course en tête avec 9 % des intentions de vote, devançant Europe Ecologie-Les Verts (8 %), La France insoumise (7 %) et les communistes (3 %). La liste du Parti radical de gauche est également créditée de 3 % des voix.

L’édito de Bruno Jeudi

« Je ne suis pas nouveau, je suis neuf. » François Hollande avait trouvé en 2011 la bonne formule pour ringardiser adversaires et concurrents internes et ainsi enclencher l’envie de changement. En cette deuxième année de quinquennat, il flotte déjà un besoin de renouveau tant les Français semblent en rupture avec leur classe politique. Le Covid, les guerres, les émeutes urbaines et les problèmes de pouvoir d’achat ont accéléré la fatigue démocratique.

Du haut de ses 28 ans, Jordan Bardella n’a plus besoin de formule pour s’imposer. Les médias s’arrachent le président du Rassemblement national. Depuis la rentrée, le parti d’extrême droite est en dynamique. À six mois des européennes, la tête de liste RN domine dans les sondages. Il faut dire que le carburant populiste coule à flots, du bal mortel de Crépol au manque d’autorité ressenti par les Français en passant par l’immigration hors de contrôle et l’endettement record du pays (qui a toutefois évité une dégradation de sa note financière). À lire certaines gazettes, la France serait en pleine « bardellamania » et le bras droit de Marine Le Pen lorgnerait déjà la présidentielle de 2032… L’éclatant score de Jordan Bardella dans les enquêtes d’opinion doit sonner comme une alerte.

Pour d’autres aussi, la valeur n’attend pas le nombre des années. Gabriel Attal, 34 ans, réussit ses débuts dans un ministère réputé difficile. En moins de six mois, il est devenu le ministre le plus populaire du gouvernement. Le voilà donc érigé en leader d’une génération Macron qui peine à exister. Gabriel Attal bouscule en tout cas les plans des « anciens » Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et François Bayrou. Ceux-là mêmes qui se préparent à incarner l’après-Macron.

Chacun sait qu’en politique rien ne se passe comme prévu. Cela pourrait aussi bien être le cas à l’autre bout de l’échiquier. À gauche, la Toulousaine Carole Delga ou l’élu des Landes Boris Vallaud sont en embuscade pour faire revivre un courant social-démocrate en panne d’incarnation crédible. Plus à gauche encore, le trublion François Ruffin pique chaque jour un peu plus le vétéran Jean-Luc Mélenchon, engagé dans une détestable stratégie de la terre brûlée.

En 2024, les européennes seront à la fois la dernière élection nationale d’Emmanuel Macron (représenté probablement par Stéphane Séjourné) et un test pour la relève politique. Une victoire de Bardella enverrait un signal à toute une génération qui piaffe en coulisses.

La montée du « Sud global »…et de l’autoritarisme !

La montée du « Sud global »…et de l’autoritarisme !

Avec la « désoccidentalisation », ou l’affirmation continue des pays du Sud
l’Occident voit sa primauté contestée depuis trois décennies et l’émergence de la mondialisation. La guerre entre Israël et le Hamas a souligné une fois encore cette ligne de fracture avec les pays dits « du Sud global ».

Par Alain Beuve-Méry dans Le Monde

Le journaliste constate la montée de cette sorte d’agglomérat appelé « sud global » caractérisé par son émergence économique et politique mais aussi par des régimes autoritaires qui d’une certaine manière contestent aussi la démocratie si l’on en juge par les pays qui la composent à savoir les BRICS, club créé en 2011 et qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et d’autres comme Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. NDLR

Histoire d’une notion. Etre désorienté, chacun sait ce que cela veut dire. Mais que signifie, au juste, être « désoccidentalisé » ? Les réactions internationales à l’attaque sanglante perpétrée le 7 octobre par le Hamas contre Israël ont montré, une nouvelle fois, la division du monde. Si le camp occidental élargi (Amérique du Nord, Australie, Europe, Japon, etc.), avec le renfort de l’Inde et d’une poignée d’autres Etats parmi lesquels l’Argentine, le Sénégal ou la Mongolie, a fermement condamné cette agression, la très grande majorité des pays du Sud ont refusé de dénoncer un agresseur, se bornant à prôner la désescalade. Cela constitue un défi majeur pour les Etats-Unis, allié historique d’Israël, tout comme pour l’Union européenne (UE), car « ce conflit conduit de nouveau à distinguer, voire à isoler l’Occident du reste du monde », note le politiste Bertrand Badie.

Depuis trois décennies, la mondialisation de l’économie a eu comme contrepartie l’affirmation politique et économique des pays dits « du Sud global ». Sous cette appellation se sont regroupés des pays qui entendent privilégier la coopération Sud-Sud et qui, surtout, ne veulent plus s’aligner sur les positions du camp occidental. Ainsi, les BRICS, club créé en 2011 et qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, s’est élargi, il y a trois mois, à six autres nations du « Sud » : Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. Leur ambition est de peser sur le plan géopolitique et économique, en cherchant notamment à contourner la toute-puissance du dollar dans les échanges internationaux.

« Il existe une dynamique des pays du Sud, qui veulent à la fois affirmer leur identité et profiter des effets d’aubaine », ajoute Bertrand Badie. Ces pays réagissent en fonction de leurs intérêts, d’où le passage du non-alignement au multi-alignement, cher par exemple à l’Inde ou au Brésil. Le Sud global juge ainsi logique de condamner l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, au nom de la défense du principe de souveraineté, mais tout aussi logique de rejeter les sanctions occidentales contre la Russie, qui reste un partenaire économique.

Politique: La montée du « Sud global »

Politique: La montée du « Sud global »

Avec la « désoccidentalisation », ou l’affirmation continue des pays du Sud,
l’Occident voit sa primauté contestée depuis trois décennies et l’émergence de la mondialisation. La guerre entre Israël et le Hamas a souligné une fois encore cette ligne de fracture avec les pays dits « du Sud global ».

Par Alain Beuve-Méry dans Le Monde

Le journaliste constate la montée de cette sorte d’agglomérat appelé « sud global » caractérisé par son émergence économique et politique mais aussi par des régimes autoritaires qui d’une certaine manière contestent aussi la démocratie si l’on en juge par les pays qui la composent à savoir les BRICS, club créé en 2011 et qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et d’autres comme Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. NDLR

Histoire d’une notion. Etre désorienté, chacun sait ce que cela veut dire. Mais que signifie, au juste, être « désoccidentalisé » ? Les réactions internationales à l’attaque sanglante perpétrée le 7 octobre par le Hamas contre Israël ont montré, une nouvelle fois, la division du monde. Si le camp occidental élargi (Amérique du Nord, Australie, Europe, Japon, etc.), avec le renfort de l’Inde et d’une poignée d’autres Etats parmi lesquels l’Argentine, le Sénégal ou la Mongolie, a fermement condamné cette agression, la très grande majorité des pays du Sud ont refusé de dénoncer un agresseur, se bornant à prôner la désescalade. Cela constitue un défi majeur pour les Etats-Unis, allié historique d’Israël, tout comme pour l’Union européenne (UE), car « ce conflit conduit de nouveau à distinguer, voire à isoler l’Occident du reste du monde », note le politiste Bertrand Badie.

Depuis trois décennies, la mondialisation de l’économie a eu comme contrepartie l’affirmation politique et économique des pays dits « du Sud global ». Sous cette appellation se sont regroupés des pays qui entendent privilégier la coopération Sud-Sud et qui, surtout, ne veulent plus s’aligner sur les positions du camp occidental. Ainsi, les BRICS, club créé en 2011 et qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, s’est élargi, il y a trois mois, à six autres nations du « Sud » : Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. Leur ambition est de peser sur le plan géopolitique et économique, en cherchant notamment à contourner la toute-puissance du dollar dans les échanges internationaux.

« Il existe une dynamique des pays du Sud, qui veulent à la fois affirmer leur identité et profiter des effets d’aubaine », ajoute Bertrand Badie. Ces pays réagissent en fonction de leurs intérêts, d’où le passage du non-alignement au multi-alignement, cher par exemple à l’Inde ou au Brésil. Le Sud global juge ainsi logique de condamner l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, au nom de la défense du principe de souveraineté, mais tout aussi logique de rejeter les sanctions occidentales contre la Russie, qui reste un partenaire économique.

La montée du « Sud global »

La montée du « Sud global »

Avec la « désoccidentalisation », ou l’affirmation continue des pays du Sud
l’Occident voit sa primauté contestée depuis trois décennies et l’émergence de la mondialisation. La guerre entre Israël et le Hamas a souligné une fois encore cette ligne de fracture avec les pays dits « du Sud global ».

Par Alain Beuve-Méry dans Le Monde

Le journaliste constate la montée de cette sorte d’agglomérat appelé « sud global » caractérisé par son émergence économique et politique mais aussi par des régimes autoritaires qui d’une certaine manière contestent aussi la démocratie si l’on en juge par les pays qui la composent à savoir les BRICS, club créé en 2011 et qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et d’autres comme Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. NDLR

Histoire d’une notion. Etre désorienté, chacun sait ce que cela veut dire. Mais que signifie, au juste, être « désoccidentalisé » ? Les réactions internationales à l’attaque sanglante perpétrée le 7 octobre par le Hamas contre Israël ont montré, une nouvelle fois, la division du monde. Si le camp occidental élargi (Amérique du Nord, Australie, Europe, Japon, etc.), avec le renfort de l’Inde et d’une poignée d’autres Etats parmi lesquels l’Argentine, le Sénégal ou la Mongolie, a fermement condamné cette agression, la très grande majorité des pays du Sud ont refusé de dénoncer un agresseur, se bornant à prôner la désescalade. Cela constitue un défi majeur pour les Etats-Unis, allié historique d’Israël, tout comme pour l’Union européenne (UE), car « ce conflit conduit de nouveau à distinguer, voire à isoler l’Occident du reste du monde », note le politiste Bertrand Badie.

Depuis trois décennies, la mondialisation de l’économie a eu comme contrepartie l’affirmation politique et économique des pays dits « du Sud global ». Sous cette appellation se sont regroupés des pays qui entendent privilégier la coopération Sud-Sud et qui, surtout, ne veulent plus s’aligner sur les positions du camp occidental. Ainsi, les BRICS, club créé en 2011 et qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, s’est élargi, il y a trois mois, à six autres nations du « Sud » : Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. Leur ambition est de peser sur le plan géopolitique et économique, en cherchant notamment à contourner la toute-puissance du dollar dans les échanges internationaux.

« Il existe une dynamique des pays du Sud, qui veulent à la fois affirmer leur identité et profiter des effets d’aubaine », ajoute Bertrand Badie. Ces pays réagissent en fonction de leurs intérêts, d’où le passage du non-alignement au multi-alignement, cher par exemple à l’Inde ou au Brésil. Le Sud global juge ainsi logique de condamner l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, au nom de la défense du principe de souveraineté, mais tout aussi logique de rejeter les sanctions occidentales contre la Russie, qui reste un partenaire économique.

Zones côtières en péril avec la montée des eaux

Zones côtières en péril avec la montée des eaux

Toutes les régions du monde ne sont pas égales face à la montée des eaux née du réchauffement climatique. Les zones côtières du golfe de Guinée, notamment, sont particulièrement vulnérables : non seulement elles sont de faible élévation, mais elles sont aussi constituées de sédiments meubles s’érodant facilement. Cependant, un autre phénomène pourrait exacerber l’exposition des populations et écosystèmes côtiers à la montée des eaux : la subsidence, c’est-à-dire l’affaissement progressif du sol lui-même. Il s’agit d’un problème largement sous-étudié dans cette région, ce qui pourrait entraîner une sous-estimation des risques d’inondations ou submersions marines dans les prochaines décennies.

par Marie-Noëlle Woillez
Chargée de recherche sur les impacts du changement climatique, Agence française de développement (AFD)

Philip Minderhoud
Assistant professor in Land subsidence and coastal-deltaic systems, Wageningen University

Pietro Teatini
Associate Professor in Hydrology and Hydraulic Engineering dans The Conversation.

Une potentielle double peine pour cette région côtière très peuplée : plusieurs dizaines de millions d’habitants – notamment dans les grandes mégapoles comme Accra (2,6 millions), Abidjan (5,6 millions) ou bien sûr Lagos (24 millions). Les côtes du golfe de Guinée abritent aussi la majeure partie de l’activité économique. On y trouve ainsi 80 % des entreprises ghanéennes et 65 % des activités économiques du Nigeria, avec les sites d’extraction d’hydrocarbures du delta du Niger.

Dans le cadre du programme de recherche ENGULF, nous avons conduit une étude régionale d’évaluation de l’exposition des zones côtières du golfe de Guinée, complétée par deux études faisant la synthèse de l’état actuel des connaissances sur la subsidence côtière au Ghana et au Nigeria.

Deux grandes catégories de processus cumulatifs peuvent expliquer la subsidence : les mouvements des enveloppes solides de la Terre d’une part (activité tectonique ou isostasie), et la compaction de sédiments non encore consolidés d’autre part. Lorsqu’une couche sédimentaire se compacte, son volume se réduit, entraînant une perte d’altitude en surface.

Cette compaction des sédiments peut résulter d’une charge accrue en surface, comme l’accumulation de nouveaux sédiments ou la construction d’infrastructures lourdes. Elle peut aussi s’expliquer par l’extraction de fluides en profondeur (eaux souterraines ou hydrocarbures). La diminution de la pression interstitielle conduit en effet à une augmentation de la contrainte sur les grains. Le volume des pores s’en voit réduit. Si les sédiments sont sableux, le processus est en partie réversible, ce qui n’est pas le cas pour des sédiments argileux.

Les extractions d’eau souterraine sont connues pour être à l’origine des plus forts taux de subsidence observés à travers le monde. Actuellement, les cas les plus emblématiques se trouvent en Asie, où dans plusieurs mégapoles la subsidence cumulée a atteint plusieurs mètres en quelques décennies.

Dans le delta du Mékong, les extractions d’eau souterraine entraînent de forts taux de subsidence qui amplifient l’exposition à la montée du niveau marin. Shutterstock
À Jakarta ou dans le delta du Mékong par exemple, le sol s’enfonce de plusieurs centimètres par an : un rythme bien supérieur à celui de la hausse du niveau marin moyen, qui est actuellement de 3,7 mm/an environ.

Ainsi, à l’échelle mondiale, la montée du niveau marin perçue par les populations est en réalité souvent une combinaison de la hausse « absolue » du niveau marin et de la subsidence : entre 50 et 70 % du phénomène seraient dus à cette dernière, dans les deltas et villes côtières.

D’après le dernier rapport du GIEC, la hausse moyenne du niveau marin devrait atteindre 25 cm supplémentaires à horizon 2050. En cas de maintien de fortes émissions mondiales de gaz à effet de serre, la progression pourrait même atteindre plus de 80 cm à horizon 2100. Dans tous les cas, cette élévation se poursuivra inéluctablement sur plusieurs siècles en raison de l’inertie de l’océan et des calottes glaciaires, et elle dépassera très probablement deux mètres en 2300. Toutes les zones littorales d’une altitude inférieure à deux mètres sont donc a priori exposées à moyen ou long terme.

Qu’en sera-t-il à l’avenir ? Pour répondre à cette question, il faut comprendre en détail les processus à l’origine de la subsidence actuelle, qu’ils soient naturels ou anthropiques.

Or, les données hydrogéologiques nécessaires, comme la nature et l’épaisseur des couches sédimentaires, l’évolution du niveau des nappes phréatiques, ou encore les niveaux d’extraction d’eau souterraine, restent rares dans la littérature scientifique.

Par ailleurs, l’accès aux données détenues au sein d’institutions publiques est souvent difficile. Ces éléments seraient pourtant précieux pour construire un modèle numérique du sous-sol et réaliser des projections basées sur les processus physiques à l’œuvre, ce qui est l’ambition du projet ENGULF.

Pour une ville comme Lagos, l’enjeu serait de taille. L’accès à l’eau demeure en effet un enjeu majeur pour ses plus de 24 millions d’habitants : plus de 80 % n’ont pas accès à l’eau par un réseau public et moins de 40 % ont accès à l’eau potable. La majorité de la population dépend de puits ou forages, pour une consommation moyenne inférieure au minimum standard de 50 litres par personne et par jour.

Il apparaît donc essentiel de développer l’accès à l’eau de la population de Lagos. Mais à ce stade, nous ignorons encore si pomper davantage dans les nappes phréatiques pourrait ou non accroître fortement la subsidence : tout dépend de la nature du sous-sol et des volumes extraits.

Il est en tout cas indispensable d’évaluer ce risque pour éclairer les décisions publiques en matière d’accès à l’eau et éviter que la mégalopole ne connaisse un sort similaire à celui de Jakarta.

Afrique: La dangereuse montée des dictatures

Afrique: La dangereuse montée des dictatures

Par Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The Conversation

Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Le Niger est le dernier exemple en date, cette fois en 2023, pour ce qui devenue la « bande des juntes ». Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.

Commençons par un bref rappel des événements.

Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.

Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.

En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.

Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.

Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.

Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.

Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) et au Mali (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.

Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.

Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.
[Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.

Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.

Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).

Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :

Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.

Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.

Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.

Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.

Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.

Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.

En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.

Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.

Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.

Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.

D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.

L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.

Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.

Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale.

Pour l’instant, la situation reste confuse au Niger, tandis que la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a exigé un retour à l’ordre et que des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey.

Alors qu’en Afrique de l’Ouest, les transitions des années 1990 ont ouvert la voie vers la démocratie, les transitions m

Société–La montée de la « Démocratie d’opinion » 

Société–La montée de la « Démocratie d’opinion » 

Souvent réduite à l’idée d’une dictature des sondages ou, désormais, des réseaux sociaux, la démocratie d’opinion, où le pouvoir serait plus horizontal, a d’autant plus de vigueur que le discours d’autorité des gouvernants ne fonctionne plus. La révolte contre la réforme des retraites en est l’illustration.

Par Alain Beuve-Méry dans Le Monde


Un papier intéressant qui souligne la montée de la démocratie d’opinion mais qui fait l’impasse sur la volonté délibérée du pouvoir d’écraser la plupart des institutions intermédiaires. Une stratégie qui nourrit cette démocratie d’opinion montante NDLR

Histoire d’une notion. Depuis qu’Emmanuel Macron a promulgué, le 15 avril, la loi portant à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, une partie de la population française continue de manifester son opposition à cette réforme, qu’elle juge injuste, et le fait savoir bruyamment. Sur le terrain, les déplacements du chef de l’Etat et des ministres sont régulièrement perturbés par des concerts de casseroles.

Que doit faire le gouvernement ? Cesser de se déployer sur le territoire ou bien continuer d’agir comme si de rien n’était ? En démocratie, le peuple dispose de trois armes pour se faire entendre : le droit de vote, le droit de manifester et le droit de s’exprimer publiquement. Dans un ouvrage qui fait date, Principes du gouvernement représentatif (Calmann-Lévy, 1995), le philosophe Bernard Manin a identifié trois âges de la démocratie : celle des notables au XIXe siècle, grignotée par la démocratie des partis au XXe siècle, avec l’opposition entre une droite et une gauche, et, enfin, la démocratie du public – une dénomination que le philosophe préfère à celle de « démocratie d’opinion ».

La démocratie d’opinion a succédé à la démocratie représentative, mais elle ne se confond pas avec la dictature des médias et des sondages. Elle puise sa légitimité dans l’expression spontanée des citoyens qui, rassemblés, forment une opinion. Sa ligne d’horizon demeure celle d’un espace public horizontal où chacun pourrait s’exprimer. De fait, elle est en constante mutation.

Il s’agit d’un terme flou dont les médias sont les premiers acteurs ; mais à chaque époque, son outil de prédilection. Dans les années 1990, la démocratie d’opinion passait par les sondages, puis les chaînes d’information en continu ont pris le relais à partir des années 2000, avant d’être dépassées par les réseaux sociaux, au mitan des années 2010. Mais, quel que soit l’outil sur lequel elle s’appuie, cette notion fait l’objet d’une critique véhémente de la part des élites intellectuelles et des personnes qui se sentent déphasées par les évolutions de l’opinion publique. « La démocratie d’opinion a très longtemps renvoyé à un usage excessif des sondages par les gouvernants, mais aujourd’hui les sondages sont jugés moins dangereux que les réseaux sociaux », constate le politiste Loïc Blondiaux.

Selon son confrère Vincent Martigny, « la démocratie d’opinion n’est pas l’opposé de la démocratie représentative, elle en est un approfondissement ». Elle fonctionne d’ailleurs très bien avec le régime présidentiel de la Ve République, qui a instauré un rapport direct entre le président élu et le peuple ayant voté pour lui ….

La montée de la « Démocratie d’opinion » 

La montée de la « Démocratie d’opinion » 

Souvent réduite à l’idée d’une dictature des sondages ou, désormais, des réseaux sociaux, la démocratie d’opinion, où le pouvoir serait plus horizontal, a d’autant plus de vigueur que le discours d’autorité des gouvernants ne fonctionne plus. La révolte contre la réforme des retraites en est l’illustration.

Par Alain Beuve-Méry dans Le Monde


Un papier intéressant qui souligne la montée de la démocratie d’opinion mais qui fait l’impasse sur la volonté délibérée du pouvoir d’écraser la plupart des institutions intermédiaires. Une stratégie qui nourrit cette démocratie d’opinion montante NDLR

Histoire d’une notion. Depuis qu’Emmanuel Macron a promulgué, le 15 avril, la loi portant à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, une partie de la population française continue de manifester son opposition à cette réforme, qu’elle juge injuste, et le fait savoir bruyamment. Sur le terrain, les déplacements du chef de l’Etat et des ministres sont régulièrement perturbés par des concerts de casseroles.

Que doit faire le gouvernement ? Cesser de se déployer sur le territoire ou bien continuer d’agir comme si de rien n’était ? En démocratie, le peuple dispose de trois armes pour se faire entendre : le droit de vote, le droit de manifester et le droit de s’exprimer publiquement. Dans un ouvrage qui fait date, Principes du gouvernement représentatif (Calmann-Lévy, 1995), le philosophe Bernard Manin a identifié trois âges de la démocratie : celle des notables au XIXe siècle, grignotée par la démocratie des partis au XXe siècle, avec l’opposition entre une droite et une gauche, et, enfin, la démocratie du public – une dénomination que le philosophe préfère à celle de « démocratie d’opinion ».

La démocratie d’opinion a succédé à la démocratie représentative, mais elle ne se confond pas avec la dictature des médias et des sondages. Elle puise sa légitimité dans l’expression spontanée des citoyens qui, rassemblés, forment une opinion. Sa ligne d’horizon demeure celle d’un espace public horizontal où chacun pourrait s’exprimer. De fait, elle est en constante mutation.

Il s’agit d’un terme flou dont les médias sont les premiers acteurs ; mais à chaque époque, son outil de prédilection. Dans les années 1990, la démocratie d’opinion passait par les sondages, puis les chaînes d’information en continu ont pris le relais à partir des années 2000, avant d’être dépassées par les réseaux sociaux, au mitan des années 2010. Mais, quel que soit l’outil sur lequel elle s’appuie, cette notion fait l’objet d’une critique véhémente de la part des élites intellectuelles et des personnes qui se sentent déphasées par les évolutions de l’opinion publique. « La démocratie d’opinion a très longtemps renvoyé à un usage excessif des sondages par les gouvernants, mais aujourd’hui les sondages sont jugés moins dangereux que les réseaux sociaux », constate le politiste Loïc Blondiaux.

Selon son confrère Vincent Martigny, « la démocratie d’opinion n’est pas l’opposé de la démocratie représentative, elle en est un approfondissement ». Elle fonctionne d’ailleurs très bien avec le régime présidentiel de la Ve République, qui a instauré un rapport direct entre le président élu et le peuple ayant voté pour lui ….

Climat et Montée des eaux : 10% de la population concernée

Climat et Montée des eaux : 10% de la population concernée

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a pas hésité à user de superlatifs pour alerter sur ses conséquences dramatiques pour la paix et la sécurité mondiale.
« La montée des eaux n’est pas seulement une menace en elle-même, c’est un amplificateur de menaces », a-t-il prévenu d’emblée. Le danger est « particulièrement aigu » pour les habitants des zones côtières peu élevées, soit une personne sur 10 dans le monde, a souligné le secrétaire général. Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié il y a un an faisait en effet état d’un milliard de personnes qui pourraient vivre d’ici à 2050 dans des zones à risque de tempêtes et de submersions marines.

Selon le Giec, le niveau de la mer a déjà augmenté de 15 à 25 cm entre 1900 et 2018, et devrait encore augmenter de 43 cm environ d’ici à 2100 si la température monte de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et même de 84 cm dans un scénario à 3 °C ou 4 °C supplémentaires.

Des populations ont déjà dû se déplacer sur certains territoires insulaires comme les Fidji, le Vanuatu et les îles Salomon, a souligné Antonio Guterres. Csaba Korosi, président de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies, a mis en garde contre les risques qui pèsent sur les « greniers à blé » du monde comme le delta du Nil, en Egypte, ou celui du Mékong, au Vietnam.

Face à ces défis, il faut un cadre juridique, qui doit inclure le droit des réfugiés, a souligné Antonio Guterres. « Les droits humains des personnes ne disparaissent pas parce que leurs maisons disparaissent », a-t-il fait valoir. La Commission du droit international, organe de l’ONU chargé de développer le droit international, a d’ailleurs ajouté le sujet de la montée des eaux à son agenda.

Montée des eaux : 10% de la population concernée

Montée des eaux : 10% de la population concernée

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a pas hésité à user de superlatifs pour alerter sur ses conséquences dramatiques pour la paix et la sécurité mondiale.
« La montée des eaux n’est pas seulement une menace en elle-même, c’est un amplificateur de menaces », a-t-il prévenu d’emblée. Le danger est « particulièrement aigu » pour les habitants des zones côtières peu élevées, soit une personne sur 10 dans le monde, a souligné le secrétaire général. Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié il y a un an faisait en effet état d’un milliard de personnes qui pourraient vivre d’ici à 2050 dans des zones à risque de tempêtes et de submersions marines.

Selon le Giec, le niveau de la mer a déjà augmenté de 15 à 25 cm entre 1900 et 2018, et devrait encore augmenter de 43 cm environ d’ici à 2100 si la température monte de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et même de 84 cm dans un scénario à 3 °C ou 4 °C supplémentaires.

Des populations ont déjà dû se déplacer sur certains territoires insulaires comme les Fidji, le Vanuatu et les îles Salomon, a souligné Antonio Guterres. Csaba Korosi, président de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies, a mis en garde contre les risques qui pèsent sur les « greniers à blé » du monde comme le delta du Nil, en Egypte, ou celui du Mékong, au Vietnam.

Face à ces défis, il faut un cadre juridique, qui doit inclure le droit des réfugiés, a souligné Antonio Guterres. « Les droits humains des personnes ne disparaissent pas parce que leurs maisons disparaissent », a-t-il fait valoir. La Commission du droit international, organe de l’ONU chargé de développer le droit international, a d’ailleurs ajouté le sujet de la montée des eaux à son agenda.

12345