Montebourg: « la presse, c’est la sidérurgie des années 80″
Le médecin Montebourg s’est penché sur la presse, le diagnostic est clair, c’est un crash de type industriel. Le ministre de la désindustrialisation en connait un rayon dans ce domaine ! Il ne faut pourtant pas être grand clerc pour constater le déclin de la presse traditionnelle. Reste cependant au-delà du constat à analyser les facteurs explicatifs ? Certes de nouveau supports apparaissent, télés et surtout internet mais force est de constater la grande nullité du contenu des grands médias ; Tous semblables et qui se contentent le plus souvent de reprendre sans aucune analyse les communiqués officiels du gouvernement, des partis ou des entreprises. La presse française est d’une nullité, d’un conformisme affligeants. Du coup les lecteurs se tournent essentiellement vers internet où des milliers de sites et de blogs font en fait le travail des journalistes d’investigation et d’analyse. Qu’est-ce en effet qu’un journal aujourd’hui ? En gros la reprise partout des mêmes titres (une vingtaine) de Libé, à 20 minutes en passant par les Echos voire le Monde. Ne parlons pas des quotidiens régionaux ! Les journalistes comme nombre d’autres français ont aussi adapté les 35 heures avec 15 jours de vacances à Noel et à Pâques (témoin la programmation des télés), deux mois en été. Oui, la crise est vraiment grave et la crédibilité des grands médias en jeu. Ce jeudi 9 janvier, le ministre du Redressement productif a donc estimé, lors d’une conférence de presse au siège du groupe La Poste, que « la presse vit un crash industriel ». « C’est la sidérurgie des années 1980″, a-t-il déclaré avant d’ajouter que « le rôle de l’Etat n’est pas d’abandonner la presse. Si on abandonnait les subventions (…) alors que la presse est en difficulté, cela poserait un vrai problème démocratique ». « Nous devons contribuer à la stabilisation du modèle économique de la presse », a-t-il poursuivi. Arnaud Montebourg était interrogé sur les aides de l’Etat qui permettent aux titres de presse de bénéficier de tarifs préférentiels sur le transport postal des journaux. La question d’une révision de la loi ou d’une restriction de la liste des titres bénéficiaires a été soulevée dans le cadre des consultations menées par La Poste avec des panels de clients en vue de la présentation de son plan stratégique 2014-2020. Les trois segments sondés (citadins, ruraux et entrepreneurs) se sont prononcés pour une restriction de ces aides. Les conclusions des consultations menées auprès des entrepreneurs soulignent que la distribution de la presse génère un coût de 996 millions d’euros, compensé par l’Etat à hauteur de 261 millions d’euros. Le déficit de La Poste, sur cette activité, s’élève à 302 millions.