Nucléaire: début de montage du réacteur Iter
Début du montage du projet de fusion nucléaire Iter, près de quinze ans après ses débuts, l’assemblage du réacteur du projet international ITER, dont l’ambition est de maîtriser la fusion de l’hydrogène; une reproduction de la fusion qui se produit dans le soleil les étoiles .
ce gigantesque réacteur permettra de reproduire la réaction de fusion de l’hydrogène qui se produit naturellement au cœur du soleil : concrètement, cette fusion sera obtenue en portant à une température de l’ordre de 150 millions de degrés un mélange de deux isotopes de l’hydrogène transformé à l’état de plasma.
En bombardant la paroi du Tokamak, les neutrons nés de cette fusion produisent de la chaleur qui sera évacuée par un circuit d’eau sous pression pour aller ensuite alimenter, sous forme de vapeur, une turbine et un alternateur, et produire en bout de chaîne de l’électricité.
ITER pourrait produire son premier plasma fin 2025-début 2026 et le réacteur pourrait atteindre sa pleine puissance en 2035.
Si elle est maîtrisée, la fusion de l’hydrogène serait une source d’énergie sûre et propre, permettant de s’affranchir des énergies fossiles. Obtenue à partir de combustibles présents en abondance sur terre, l’eau et le lithium, elle a l’avantage de ne pas générer de déchets radioactifs, à l’inverse d’un réacteur nucléaire.
“ une énergie non polluante, décarbonée, sûre et pratiquement sans déchets, qui permettra tout à la fois de répondre aux besoins de toutes les zones du globe, de relever le défi climatique et de préserver les ressources naturelles”, a déclaré Emmanuel Macron dans un message vidéo enregistré.
“Avec la fusion, le nucléaire peut être une filière d’avenir, encore plus qu’il ne l’est déjà”, a ajouté le président de la République.
Au cours des derniers mois, de nombreux éléments particulièrement complexes et massifs de la machine Iter, appelée “tokamak” et qui comptera plus d’un million de composants, ont été livrés sur le site.
“Nous savons que la partie la plus difficile est devant nous. Construire cette machine pièce par pièce sera comme assembler un puzzle géant tridimensionnel dans un calendrier complexe”, a souligné Bernard Bigot, le directeur général d’Iter, lors d’une conférence de presse.
Iter vise à démontrer que la fusion nucléaire – entre le deutérium et le tritium, deux isotopes de l’hydrogène -, obtenue à partir d’un plasma porté à une température de l’ordre de 150 millions de degrés Celsius, peut être utilisée comme source d’énergie à grande échelle et non émettrice de CO2 pour produire de l’électricité.
L’équipement expérimental reproduirait ainsi les réactions de fusion de l’hydrogène qui ont lieu au coeur du soleil et des étoiles, convertissant une infime masse de matière en une quantité d’énergie considérable.
L’agence internationale constituée pour bâtir Iter (“le chemin” en latin) rassemble 35 pays : ceux de l’Union Européenne (45% du financement), le Japon, la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, la Russie et les Etats-Unis (9% du financement chacun).
Les membres de l’agence contribuent essentiellement au projet “en nature”, c’est-à-dire en fournissant les éléments de la machine, dont le coût est estimé à quelque 20 milliards d’euros contre cinq milliards environ à l’origine.
La première expérience de plasma non nucléaire produit par Iter est prévue pour fin 2025, puis, après dix ans de retour d’expérience, un plasma nucléaire devrait être testé dans le but de valider la production d’énergie.