Archive pour le Tag 'monétaires'

Remise en cause des théories économiques et monétaires ?

Remise en cause des   théories économiques et monétaires  ?

Olivier Passet, Xerfi   dans la Tribune estime que nombre de théories économiques sont  remises en question par les réalités. Un questionnement intéressant mais qui n’évacue pas l’hypothèse cependant d’un éclatement de bulle financière à moins  d’imaginer l’obsolescence totale de la théorie ;  un pari intellectuel (et financier) qu’il vaut mieux ne pas prendre.

«  La déroute paraît totale. C’est tout l’appareillage théorique des économistes qui sombre tel le Titanic après l’impact de la crise de 2007-2008. L’orchestre des experts continue à jouer durant le naufrage. Mais quel que soit le marché vers lequel on se tourne, les anomalies, les paradoxes s’accumulent. Un à un, chacun de ces phénomènes peut trouver éventuellement une explication a posteriori. Mais mises bout à bout, ces explications partielles forment un puzzle qui défie les cohérences doctrinales habituelles.

En numéro un des bizarreries : les taux longs négatifs. Ce régime de taux très bas dans lequel s’installent les économies développées bouscule bien des préconçus. Il se produit alors même que l’endettement des États a bondi avec la crise. Il s’amplifie en France au moment même où le gouvernement annonce une nouvelle dérive du déficit. Au moment même aussi où a volé en éclat l’idée selon laquelle les États étaient à l’abri du risque de défaut. Où est donc cette fameuse remontée des taux que pronostiquaient tant d’économistes, la pointant comme un risque majeur en sortie de crise. Un retour à la normale inévitable, puisque l’économie a vocation à revenir sur ses valeurs centrales à long terme. Une vision de la normalité qui oublie au passage qu’historiquement des taux d’intérêt inférieurs au taux de croissance nominale sont la normalité. Et que la fameuse règle d’or, qui veut qu’à l’équilibre le taux d’intérêt s’égalise au taux de croissance, n’est qu’un mythe.

Ces taux historiquement faibles ne seraient que le reflet d’un déséquilibre plus profond entre l’épargne mondiale et le besoin d’investissement. La loi de l’offre et de la demande vient toujours à la rescousse des économistes. Et les raisons d’imaginer les sources d’un tel déséquilibre ne manquent pas. Ben Bernanke les a énumérées dans son célèbre discours global saving glut de 2005, pointant notamment la prégnance du vieillissement et du ralentissement démographique.

Certes, mais comment se fait-il que le régime devienne permanent. La baisse des taux aurait dû modérer la propension à épargner des agents. Rétablissant l’équilibre à terme. Sauf à imaginer que le rendement du capital productif est tellement faible en face, que la baisse des taux ne crée aucune opportunité d’investissement. Panne du progrès technique, baisse de la productivité marginale du capital, ce sont les tentatives d’explications avancées par les tenants de la stagnation séculaire. Mais, il y a deux gros hic à cette version des choses. Si tel est le cas, comment se fait-il que le rendement moyen du capital soit aussi élevé ? Autrement dit, les bénéfices rapportés aux immobilisations des entreprises ? Comment expliquer aussi le ralentissement de la productivité, alors même que la robotisation et la digitalisation créent tant d’opportunités d’automatisation.

Face à cela, les tombereaux de monnaie injectés par les banques centrales n’ont réanimé ni la croissance ni l’inflation. L’équation de Fisher et la doxa monétariste sont à ranger au magasin des antiquités. Trappe à liquidité nous répondent les keynésiens. L’activisme des banques centrales a fait baisser les taux à un plancher. À ce niveau, plus personne ne prend le risque de s’exposer sur des titres dont la valeur dégringolera inévitablement dès que les taux remonteront. L’interprétation est séduisante. Et la préférence pour les encaisses liquides est forte aujourd’hui. À cela près que cette liquidité n’est pas thésaurisée. Elle alimente les marchés d’actifs, mobiliers et immobiliers, sur lesquels les perspectives de plus-values demeurent l’aiguillon de l’activisme des acteurs financiers. Et au final, l’environnement de taux zéro produit un rendement des actifs financiers et mobiliers élevé, par le truchement des plus-values. Bref, les bribes d’explication sont soit non démontrables, soit partiellement convaincantes.

Sur le marché du travail, même constat. La courbe de Phillips est à l’agonie. Les salaires restent étrangement inertes. Les tensions sont elles-mêmes de plus en plus difficilement identifiables, tout comme le concept de plein emploi. Les taux de chômage refluent, enfoncent leurs planchers dans certains pays, sans explication convaincante. Les taux d’emplois battent des records, au moment même où se déploie tout le discours sur la fin du travail. La productivité tendancielle ralentit, ce qui devrait augmenter le taux de chômage d’équilibre de long terme, selon les approches les plus orthodoxes… Mais rien de tel n’est observé.

Que dire encore de l’approche ricardienne du commerce international. De ce credo si largement partagé selon lequel l’ouverture des échanges ne peut que déboucher sur un jeu gagnant-gagnant pour toutes les nations. Le credo commençait à être sévèrement écorné avec la prise en compte des phénomènes d’agglomération industrielle. Avec le constat de l’impact des échanges sur les inégalités.

Mais voici que les États passent à l’acte. Un acte de défiance, à la hauteur de la crise de crédibilité des économistes, et du défi qui les attend pour refonder leur science.

 

Les théories économiques et monétaires mises en question ?

Les   théories économiques et monétaires mises en question ?

Olivier Passet, Xerfi   dans la Tribune estime que nombre de théories économiques sont  remises en question par les réalités. Un questionnement intéressant mais qui n’évacue pas l’hypothèse cependant d’un éclatement de bulle financière à moins  d’imaginer l’obsolescence totale de la théorie ;  un pari intellectuel (et financier) qu’il vaut mieux ne pas prendre.

«  La déroute paraît totale. C’est tout l’appareillage théorique des économistes qui sombre tel le Titanic après l’impact de la crise de 2007-2008. L’orchestre des experts continue à jouer durant le naufrage. Mais quel que soit le marché vers lequel on se tourne, les anomalies, les paradoxes s’accumulent. Un à un, chacun de ces phénomènes peut trouver éventuellement une explication a posteriori. Mais mises bout à bout, ces explications partielles forment un puzzle qui défie les cohérences doctrinales habituelles.

En numéro un des bizarreries : les taux longs négatifs. Ce régime de taux très bas dans lequel s’installent les économies développées bouscule bien des préconçus. Il se produit alors même que l’endettement des États a bondi avec la crise. Il s’amplifie en France au moment même où le gouvernement annonce une nouvelle dérive du déficit. Au moment même aussi où a volé en éclat l’idée selon laquelle les États étaient à l’abri du risque de défaut. Où est donc cette fameuse remontée des taux que pronostiquaient tant d’économistes, la pointant comme un risque majeur en sortie de crise. Un retour à la normale inévitable, puisque l’économie a vocation à revenir sur ses valeurs centrales à long terme. Une vision de la normalité qui oublie au passage qu’historiquement des taux d’intérêt inférieurs au taux de croissance nominale sont la normalité. Et que la fameuse règle d’or, qui veut qu’à l’équilibre le taux d’intérêt s’égalise au taux de croissance, n’est qu’un mythe.

Ces taux historiquement faibles ne seraient que le reflet d’un déséquilibre plus profond entre l’épargne mondiale et le besoin d’investissement. La loi de l’offre et de la demande vient toujours à la rescousse des économistes. Et les raisons d’imaginer les sources d’un tel déséquilibre ne manquent pas. Ben Bernanke les a énumérées dans son célèbre discours global saving glut de 2005, pointant notamment la prégnance du vieillissement et du ralentissement démographique.

Certes, mais comment se fait-il que le régime devienne permanent. La baisse des taux aurait dû modérer la propension à épargner des agents. Rétablissant l’équilibre à terme. Sauf à imaginer que le rendement du capital productif est tellement faible en face, que la baisse des taux ne crée aucune opportunité d’investissement. Panne du progrès technique, baisse de la productivité marginale du capital, ce sont les tentatives d’explications avancées par les tenants de la stagnation séculaire. Mais, il y a deux gros hic à cette version des choses. Si tel est le cas, comment se fait-il que le rendement moyen du capital soit aussi élevé ? Autrement dit, les bénéfices rapportés aux immobilisations des entreprises ? Comment expliquer aussi le ralentissement de la productivité, alors même que la robotisation et la digitalisation créent tant d’opportunités d’automatisation.

Face à cela, les tombereaux de monnaie injectés par les banques centrales n’ont réanimé ni la croissance ni l’inflation. L’équation de Fisher et la doxa monétariste sont à ranger au magasin des antiquités. Trappe à liquidité nous répondent les keynésiens. L’activisme des banques centrales a fait baisser les taux à un plancher. À ce niveau, plus personne ne prend le risque de s’exposer sur des titres dont la valeur dégringolera inévitablement dès que les taux remonteront. L’interprétation est séduisante. Et la préférence pour les encaisses liquides est forte aujourd’hui. À cela près que cette liquidité n’est pas thésaurisée. Elle alimente les marchés d’actifs, mobiliers et immobiliers, sur lesquels les perspectives de plus-values demeurent l’aiguillon de l’activisme des acteurs financiers. Et au final, l’environnement de taux zéro produit un rendement des actifs financiers et mobiliers élevé, par le truchement des plus-values. Bref, les bribes d’explication sont soit non démontrables, soit partiellement convaincantes.

Sur le marché du travail, même constat. La courbe de Phillips est à l’agonie. Les salaires restent étrangement inertes. Les tensions sont elles-mêmes de plus en plus difficilement identifiables, tout comme le concept de plein emploi. Les taux de chômage refluent, enfoncent leurs planchers dans certains pays, sans explication convaincante. Les taux d’emplois battent des records, au moment même où se déploie tout le discours sur la fin du travail. La productivité tendancielle ralentit, ce qui devrait augmenter le taux de chômage d’équilibre de long terme, selon les approches les plus orthodoxes… Mais rien de tel n’est observé.

Que dire encore de l’approche ricardienne du commerce international. De ce credo si largement partagé selon lequel l’ouverture des échanges ne peut que déboucher sur un jeu gagnant-gagnant pour toutes les nations. Le credo commençait à être sévèrement écorné avec la prise en compte des phénomènes d’agglomération industrielle. Avec le constat de l’impact des échanges sur les inégalités.

Mais voici que les États passent à l’acte. Un acte de défiance, à la hauteur de la crise de crédibilité des économistes, et du défi qui les attend pour refonder leur science.

 

Brexit : turbulences monétaires et économiques en vue

Brexit : turbulences monétaires et économiques en vue

 

Après le Brexit  il faut évidemment s’attendre à de fortes turbulences à la fois dans le champ monétaire mais aussi économique. Conséquence immédiate un vendredi noir pour les bourses avec une possible chute de l’ordre de 10 % par exemple pour le CAC 40 à Paris. À l’annonce du résultat la livre a enregistré une baisse de 8 %. Il faudra s’attendre à de fortes turbulences pendant une assez longue période sur les marchés des changes. Il est même vraisemblable que les banques centrales seront condamnées à prendre des mesures d’exception pour éviter un effondrement excessif de la livre. Sur les autres places boursières la chute devrait également être proche de 10 %. En cause surtout des incertitudes économiques qui vont s’inscrire dans la durée. Première question Quid de l’avenir de  la place financière de Londres véritable centre névralgique financier de l’union économique européenne qui comprend notamment 1500 établissements financiers dont l’objectif est de réguler les opérations financières sur le marché européen. Des transferts de services financiers pourraient s’opérer vers la place de Paris et vers la place de Francfort. Les turbulences seront surtout liées au climat d’incertitude qui va régner pendant de longs mois pour la renégociation des relations commerciales entre la Grande-Bretagne et l’union européenne. En attendant,  C’est une chute historique. La livre britannique est tombée sous la barre de 1,34 dollar ce vendredi, au plus bas depuis début 1985. La livre a perdu plus de 10% par rapport au dollar et la bourse de Tokyo a plongé de 7,8%. Le 24 octobre 2008, à l’aube de la crise financière mondiale, les marchés ont enregistré une variation de 6,52%. La livre s’était pourtant envolée au-dessus de 1,50 dollar à la fermeture des bureaux de vote britanniques, alors que le vent semblait tourner vers la victoire des partisans du maintien. Les Bourses européennes sont attendues en baisse de 7% à 8% voir 10 %. Les résultats meilleurs qu’attendu en faveur du Brexit ont fait souffler un vent de panique sur les places boursières asiatiques. La réaction des marchés a été immédiate: la monnaie britannique, qui est retombée d’abord sous 1,45 dollar, puis 1,40, a poursuivi sa chute à 1,3466 dollar, au plus bas depuis 1985. Elle baissait aussi face à l’euro qui s’élevait jusqu’à 81,96 pence, contre 76,02 quelques heures plus tôt.  Parallèlement, le yen, valeur refuge, flambait: le dollar chutant à 99,04 yens, du jamais vu depuis novembre 2013, contre 106,84 yens auparavant, et l’euro à 109,60 yens, contre 122,01 yens. «Les investisseurs oscillent entre espoir et désespoir, au fur et à mesure que sont égrenés les résultats», a commenté à l’AFP Hideyuki Suzuki, analyste chez SBI Securities à Tokyo. «Après le mouvement de confiance initial, nous allons peut-être revenir à plus de réalisme, responsable d’une certaine frilosité sur les marchés», a de son côté estimé pour l’agence Bloomberg Jeremy Stretch, responsable de la stratégie des changes à la banque canadienne CIBC à Londres. Les bookmakers, qui donnaient plus de 90% de chances au «Remain» à la clôture des bureaux de vote jeudi soir, ont revu leurs cotes à la baisse, à 66%, avant de miser au milieu de la nuit sur une victoire du Brexit. Outre les conséquences économiques immédiates pour le pays et au-delà, un Brexit serait dommageable à plus long terme, ont prévenu les grandes institutions financières internationales, du FMI à l’OCDE. De nombreux prix Nobel d’économie estiment qu’un Brexit provoquerait une grave récession et de force incertitudes. Nouriel Roubin, économiste reconnu pour avoir prédit l’effondrement du marché boursier en 2008, estimait notamment qu’un Brexit entrainerait un sévère choc de confiance pour les entreprises et les consommateurs.

 

(Avec Reuters)




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