Archive pour le Tag 'mondial'

Page 5 sur 15

Sanctions Ukraine : la Russie interdite du réseau interbancaire mondial Swift

Sanctions Ukraine : la Russie interdite du réseau interbancaire mondial Swift

 

Les occidentaux ont décidé d’utiliser ce qu’ils appellent l’arme atomique à savoir la coupure de la Russie avec le réseau interbancaire mondial Swift. Une mesure toutefois qui va gêner le commerce international et à laquelle  la Russie s’était préparée en accumulant or et devises étrangères.

Les occidentaux ont décidé de couper la Russie du réseau de messagerie bancaire et financière Swift, un outil sécurisant les transitions bancaires qui permet notamment le transit des ordres de paiement entre banques, les ordres de transferts de fonds de la clientèle des banques, les ordres d’achat et de vente de valeurs mobilières. Une mesure souvent qualifiée d’ »arme nucléaire économique » au regard de l’ampleur de son impact sur les relations économiques du pays puni avec le reste du monde.

En effet, les puissances occidentales ont annoncé samedi l’exclusion de plusieurs banques russes du réseau interbancaire Swif ainsi que des sanctions ciblant les réserves en devises de la banque centrale de Russie. Sont concernées « toutes les banques russes déjà sanctionnées par la communauté internationale, ainsi si nécessaire que d’autres instituts », a précisé le porte-parole du gouvernement allemand, dont le pays préside actuellement le forum du G7

Le communiqué dévoilant ces nouvelles sanctions a été endossé par les Etats-Unis, le Canada, la Commission européenne, la France, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Ces sanctions seront appliquées dans les prochains jours, ont déclaré les signataires. Elles prévoient également la fin des « passeports dorés » délivrés aux riches ressortissants russes et à leurs familles.

« Nous paralyserons les avoirs de la banque centrale de Russie, cela gèlera ses transactions et il lui sera impossible de liquider ses avoirs », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ces mesures devraient affecter sensiblement les capacités de financement de la Russie à financer sa guerre contre l’Ukraine, a-t-elle dit.

Selon le site de l’association nationale russe Rosswift, la Russie est le deuxième pays après les Etats-Unis en nombre d’utilisateurs de ce système, avec quelque 300 banques et institutions russes membres. Plus de la moitié des organismes de crédit russes sont représentés dans Swift, est-il précisé par cette source. Moscou met cependant en place ses propres infrastructures financières, que ce soit pour les paiements (cartes « Mir », voulues comme l’équivalent de Visa et Mastercard), la notation (agence Akra) ou les transferts, via un système baptisé SPFS.

Paralyser les actifs de la Banque centrale russe

Par ailleurs, Bruxelles va proposer aux pays de l’UE de « paralyser les actifs de la Banque centrale russe » afin d’empêcher Moscou d’y recourir pour financer le conflit en Ukraine, a annoncé samedi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

« Cela gèlera ses transactions financières de (la Banque centrale) et rendra impossible la liquidation de ses actifs », a-t-elle expliqué .

Reste que la Russie s’est préparée à cette sanction en accumulant des devises étrangères pour un montant de quelque 640 milliards de dollars au 18 février (soit environ le double du montant constaté en 2014, selon une note de Natixis) et d’un fonds souverain évalué à 175 milliards. De quoi potentiellement aider à financer des entreprises stratégiques en grande partie publiques, malgré les sanctions financières.

Impôt mondial: une mise en place laborieuse

Impôt mondial: une mise en place laborieuse

 

À juste titre, la France constate une mise en place laborieuse de la réforme de la fiscalité mondiale. Il s’agit en premier de transcrire dans le droit le principe d’une taxation des profits des géants de la tech avec application en 2023. Les Américains comme les Chinois sur ce dossier semblent mettre la pédale douce.

Même attentisme pour le volet de de la réforme qui fixe l’impôt mondial minimum à 15 % d’autant que le consensus est encore loin d’être acquis. Trois pays européens continuent à bloquer ou exprimer des réserves: la Hongrie, la Pologne et l’Estonie. Budapest en fait un levier politique dans le cadre de la campagne électorale où Viktor Orban joue sa réélection en avril.

Varsovie tique sur le «pilier 1» en utilisant le «pilier 2» comme instrument de pression – une position encore compliquée par la démission récente du ministre des Finances.

Myopie: handicap mondial en 2050

Myopie: handicap mondial en 2050

« Aujourd’hui, 40% de la population est myope, avec 5 à 10% de myopes forts », a alerté ce jeudi lors d’une conférence de presse Ramin Tadayoni, chef de service d’ophtalmologie à l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild. En cause surtout une sollicitation excessive de la vision de près notamment à travers les écrans.

« Ces deux proportions sont en augmentation et, surtout, il y a de plus en plus d’enfants myopes », a-t-il relevé. Selon les projections actuelles, en 2050 la moitié de la population mondiale sera myope.

Jusqu’à présent, les cas semblaient exploser surtout en Asie. Une publication dans The Lancet il y a dix ans évaluait la prévalence de ce trouble de la vision chez les jeunes asiatiques à près de 90%. Au Japon, en Chine ou en Corée du Sud, neuf élèves sur dix portent des lunettes.

« Nous avons un décalage de quinze ans avec l’Asie », a souligné Ramin Tadayoni. Après l’Asie, la myopie se développe à bas bruit dans tous les pays développés et pourrait toucher la moitié de la population mondiale dans 30 ans, dont 10% très sévèrement, alertent des experts qui appellent à en faire un enjeu de santé publique.

Croissance : tassement mondial (FMI)

 

Croissance : tassement mondial

 

 

Le fonds monétaire international a procédé à une révision générale des prévisions de croissance notamment dans les deux plus importantes zones économiques que  sont des États-Unis et la Chine. En cause, une crise sanitaire dans les effets sont encore loin d’être terminée et alors que la pandémie n’est pas encore complètement contrôlée loin s’en faut avec l’apparition du virus omicron.

 

Le deuxième facteur de refroidissement de la croissance tient sans doute au resserrement prévu des politiques monétaires. Les banques centrales ont en effet déversé sans compter des liquidités massives sur l’économie qu’il faut maintenant amortir. Un amortissement qui se fait de façon classique par le relèvement des taux d’intérêt et l’inflation.

Demeurent aussi des difficultés d’ordre logistique du fait de la recomposition d’une partie des processus de production et de répulsion.

Fondamentalement; un autre danger menace celui de l’éclatement de bulle financière gonflée précisément pendant la période de politiques accommodantes des banques centrales qui ont accordé des fonds de manière très généreuse et dont une partie a été utilisée de manière très spéculative.

Le Fonds monétaire international a donc  révisé à la baisse (-0,5 point) ses prévisions de croissance du PIB planétaire pour 2022 de 4,9% à 4,4%. L’activité aux Etats-Unis et en Chine devrait être beaucoup moins robuste que prévu.

Parmi les révisions à la baisse il faut signaler celle des États-Unis.. Après un plongeon a en 2020 (-3,4%), un redressement spectaculaire en 2021 (5,6%) un tassement des prévisions est à prévoir; le FMI a fortement révisé à baisse ses prévisions de croissance à 4% contre 5,2% en octobre dernier.

De son côté,l’économie chinoise devrait fortement marquer le pas en 2022. Après un pic à 8,1% en 2021la croissance du PIB attendue est de 4,8% cette année contre 5,6% lors des projections d’automne dernier.

La croissance en Europe pourrait passer de 5,2% en 2021 à 3,9% en 2022 et 2,5% en 2023. Le FMI a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du PIB pour cette année de 0,4 point par rapport à l’automne dernier. Toutes les grandes économies de la zone euro ont enregistré une dégradation des projections par le FMI. Parmi les baisses les plus marquées figure l’Allemagne (-0,8 point).

La première économie de la zone euro devrait néanmoins voir son PIB augmenter entre 2021 et 2022 de 2,7% à 3,8%. Si le rebond l’année dernière est moins spectaculaire que celui de la France (6,7%), il faut néanmoins rappeler que le plongeon de l’activité en Allemagne a été nettement moins violent. En revanche, l’industrie outre-Rhin est toujours empêtrée dans de fortes difficultés d’approvisionnement. de l’Etat fédéral en fin d’année dernière succédant à Angela Merkel.

En France aussi, la croissance du PIB pourrait être moins robuste qu’attendu. Après une énorme chute (-8% en 2020) et un rebond en partie mécanique de 6,7% en 2021, la croissance devrait ralentir plus que prévu selon le FMI. Les économistes basés à Washington tablent sur une croissance de 3,5% cette année contre 3,9% en octobre 2021.

. Dans le sud de l’Europe, l’activité devrait également être moins robuste qu’anticipé. L’Italie (3,8% en 2022) et l’Espagne (5,8% en 2022) ont également vu leurs chiffres de croissance revus à la baisse (respectivement de -0,4 point et -0,6 point).

Le rattrapage économique suite à la profonde récession de 2020 et la remonté des prix du pétrole et ceux des matières premières ont fait ressurgir le spectre de l’inflation aux Etats-Unis et dans les autres pays riches. Au total, le FMI table sur une hausse de l’indice des prix de 3,9% en 2022 contre 3,1% en 2021 et 0,7% en 2020 dans les économies avancées. L’inflation devrait marquer le pas à partir de 2023 à 2,1%.

COVID ETATS-UNIS : : PLUS D’UN MILLION DE NOUVEAUX CAS en 24 heures RECORD MONDIAL

COVID  ETATS-UNIS : : PLUS D’UN MILLION DE NOUVEAUX CAS en 24 heures  RECORD MONDIAL

linkedin sharing button
whatsapp sharing button
 Ce mardi 4 janvier 2022, PLUS D’UN MILLION DE NOUVEAUX CAS en 24 heures , RECORD MONDIAL

D’après le docteur Anthony Fauci, principal conseiller de la Maison-Blanche sur la crise sanitaire, la hausse du nombre de cas de Coronavirus aux Etats-Unis suit une courbe  »presque verticale ». Le pays fait, en effet, face à une terrible cinquième vague de Covid, en grande partie due à la propagation fulgurante du variant Omicron. 

Pour rappel, depuis le début de la pandémie en mars 2020, les Etats-Unis ont fait état de plus de 826 000 morts du Covid. La France, quant à elle, en est à 122 000 décès dus au Coronavirus. Finalement un bilan assez proche compte tenu des différences de population

Contrôle des Big Tech : Objectif mondial partagé

Contrôle des Big Tech : Objectif mondial partagé

La juriste Anu Bradford constate, dans une tribune au « Monde », que, de Bruxelles à Pékin en passant par Washington, les Etats renforcent leur arsenal antitrust pour contrôler les géants du numérique.

 

Tribune. 

 

Dans l’environnement géopolitique d’aujourd’hui, les dirigeants mondiaux sont d’accord sur très peu de choses. Le contrôle des Big Tech est toutefois l’une des rares idées à laquelle tous semblent adhérer. De l’Union européenne (UE) aux Etats-Unis et jusqu’en Chine, les autorités se tournent vers les lois antitrust pour réguler le pouvoir de marché des grandes sociétés technologiques afin de promouvoir des économies plus équitables et plus concurrentielles. Dans les années à venir, nous connaîtrons probablement une dynamique encore plus forte, redéfinissant le fonctionnement des relations entre les marchés et les Etats.

Les Big Tech sont accusés de favoriser leurs propres produits sur leurs places de marché en ligne, d’abuser de leur accès privilégié aux données des consommateurs à des fins d’avantage compétitif et d’annihiler la concurrence en rachetant toute entreprise susceptible de menacer leur position de marché. Ces pratiques rendent les consommateurs dépendants des produits et services proposés par une poignée de grandes sociétés.

C’est l’UE qui a ouvert la voie, en se fondant sur le droit de la concurrence. Ces dix dernières années, la Commission européenne a mené jusqu’à leur terme trois enquêtes antitrust contre Google, qui ont abouti à plus de 8 milliards d’euros d’amendes. Elle enquête actuellement sur les technologies publicitaires et les modes de collecte de données de Google et Facebook, sur l’App Store et les systèmes de paiement mobile d’Apple, ainsi que sur le fonctionnement de la place de marché d’Amazon.

Constatant que ces actions judiciaires antitrust ne suffisent pas, la Commission a proposé, en 2020, une directive sur les marchés numérique (Digital Markets Act, DMA), qui lui conférerait de nouveaux pouvoirs contre les géants technologiques et les sociétés dites « gatekeepers », qui connectent les entreprises aux utilisateurs finaux. Cette législation permettrait d’interdire purement et simplement un certain nombre de pratiques, telles que l’autoréférencement préférentiel ou l’utilisation des données des concurrents. Le DMA devrait avoir un impact mondial, les grandes multinationales ayant tendance à calquer tôt ou tard leurs opérations mondiales sur les règles de l’UE (ce qu’on appelle « l’effet Bruxelles »).

Jusqu’à récemment, les Etats-Unis se contentaient de regarder l’UE mettre en place des lois contre les grandes sociétés technologiques américaines. Mais, tandis que les technolibertaires continuent d’attribuer ces actions européennes à un protectionnisme envieux, les régulateurs et législateurs américains se demandent de plus en plus si le marché sans entrave produit ou non des résultats souhaitables.

Catastrophes et crises humanitaires : pour un fonds d’aide mondial

Catastrophes et crises humanitaires : pour un fonds d’aide mondial 

 

Il faut d’urgence refonder le modèle économique de l’aide humanitaire, appellent, dans une tribune au « Monde », l’économiste, le politiste et le président d’Action contre la faim.

 

 

 

 

Tribune.  

 

La perspective de l’élection présidentielle en France va offrir l’occasion aux différents candidats d’expliciter leur projet de mandat, dont celui concernant la politique étrangère qu’ils entendent mener.

L’une des déclinaisons en la matière concerne l’aide humanitaire internationale dans laquelle les ONG françaises – aux côtés du mouvement de la Croix-Rouge et des agences spécialisées des Nations unies – jouent un rôle important depuis le milieu du XXe siècle.

Le modèle économique actuel de l’aide humanitaire ne permet pas de répondre aux besoins identifiés, en ne réunissant pas les sommes nécessaires, en créant les conditions d’une politisation de l’aide et en contribuant à la réduction de l’espace humanitaire. Il est grand temps de le refonder.

Ce modèle repose, pour un quart, sur la générosité de donateurs privés (essentiellement sous la forme de dons individuels) et, pour les trois autres quarts, sur la contribution volontaire d’un nombre restreint d’Etats. Or, ces dix dernières années, et de façon stable, les appels coordonnés des Nations unies ont fait apparaître un déficit de financements gouvernementaux d’environ 40 % des sommes espérées. Le déficit s’est dégradé avec l’épidémie de Covid-19 : il aura manqué, en 2020, 50 % de l’enveloppe sur les 38,8 milliards de dollars (34 milliards d’euros) estimés nécessaires par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) – au profit d’une population de 240 millions de personnes en besoin d’aide. La communauté des Etats n’arrive pas à réunir chaque année une somme qui correspond à 10 % de la dépense courante de santé de la seule nation française !

Cette insuffisance des financements gouvernementaux expose les ONG humanitaires à des risques de paralysie opérationnelle. Pour combler le déficit, les ONG internationales sont, de fait, poussées vers la recherche sans cesse croissante de donateurs individuels, empruntant les chemins parfois hasardeux d’un marketing compassionnel.

L’épidémie de Covid-19 et ses conséquences sur les économies des Etats donateurs mettent particulièrement en lumière les limites du modèle tel qu’il existe aujourd’hui. Les pays de l’OCDE, centrés sur le renforcement de leurs économies, sont tentés de réduire leur contribution à l’aide humanitaire internationale. Si cette réduction des fonds publics devait s’accompagner d’un « décrochage » des fonds privés réunis par les ONG, c’est la structure financière globale qui se trouverait alors dramatiquement affectée.

 

Crises humanitaires : pour un fonds d’aide mondial

Crises humanitaires : pour un fonds d’aide mondial 

 

Il faut d’urgence refonder le modèle économique de l’aide humanitaire, appellent, dans une tribune au « Monde », l’économiste, le politiste et le président d’Action contre la faim.

 

 

Tribune. 

 

La perspective de l’élection présidentielle en France va offrir l’occasion aux différents candidats d’expliciter leur projet de mandat, dont celui concernant la politique étrangère qu’ils entendent mener.

L’une des déclinaisons en la matière concerne l’aide humanitaire internationale dans laquelle les ONG françaises – aux côtés du mouvement de la Croix-Rouge et des agences spécialisées des Nations unies – jouent un rôle important depuis le milieu du XXe siècle.

Le modèle économique actuel de l’aide humanitaire ne permet pas de répondre aux besoins identifiés, en ne réunissant pas les sommes nécessaires, en créant les conditions d’une politisation de l’aide et en contribuant à la réduction de l’espace humanitaire. Il est grand temps de le refonder.

Ce modèle repose, pour un quart, sur la générosité de donateurs privés (essentiellement sous la forme de dons individuels) et, pour les trois autres quarts, sur la contribution volontaire d’un nombre restreint d’Etats. Or, ces dix dernières années, et de façon stable, les appels coordonnés des Nations unies ont fait apparaître un déficit de financements gouvernementaux d’environ 40 % des sommes espérées. Le déficit s’est dégradé avec l’épidémie de Covid-19 : il aura manqué, en 2020, 50 % de l’enveloppe sur les 38,8 milliards de dollars (34 milliards d’euros) estimés nécessaires par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) – au profit d’une population de 240 millions de personnes en besoin d’aide. La communauté des Etats n’arrive pas à réunir chaque année une somme qui correspond à 10 % de la dépense courante de santé de la seule nation française !

Cette insuffisance des financements gouvernementaux expose les ONG humanitaires à des risques de paralysie opérationnelle. Pour combler le déficit, les ONG internationales sont, de fait, poussées vers la recherche sans cesse croissante de donateurs individuels, empruntant les chemins parfois hasardeux d’un marketing compassionnel.

L’épidémie de Covid-19 et ses conséquences sur les économies des Etats donateurs mettent particulièrement en lumière les limites du modèle tel qu’il existe aujourd’hui. Les pays de l’OCDE, centrés sur le renforcement de leurs économies, sont tentés de réduire leur contribution à l’aide humanitaire internationale. Si cette réduction des fonds publics devait s’accompagner d’un « décrochage » des fonds privés réunis par les ONG, c’est la structure financière globale qui se trouverait alors dramatiquement affectée.

 

Revoir le système financier mondial

Revoir le système financier mondial

Les pays en développement qui ont de bonnes perspectives de croissance devraient pouvoir emprunter de manière fiable à des conditions de marché décentes. Ce qui leur permettrait en particulier d’investir dans les solutions de développement durable, estime Jeffrey Sachs. (économiste, chroniqueur aux « Echos ») (extraits )

Lors de la COP26, des centaines d’institutions financières ont déclaré qu’elles allaient consacrer des milliards de dollars au financement de solutions destinées au changement climatique. Un obstacle important s’y oppose toutefois : le système financier mondial entrave le flux de financement vers les pays en développement, ce qui crée un piège financier mortel pour eux.

 

Les marchés obligataires mondiaux et les systèmes bancaires devraient fournir des fonds suffisants pour la phase de « rattrapage » du développement durable à forte croissance, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le flux de fonds des marchés obligataires mondiaux et des banques vers les pays en développement reste faible, coûteux pour les emprunteurs et instable. Les emprunteurs des pays en développement ont des taux d’intérêt souvent de 5 à 10 % plus élevés que ceux des pays riches.

Les pays en développement emprunteurs en tant que groupe sont considérés comme présentant un risque élevé. Les agences de notation leur attribuent des notes inférieures par défaut simplement parce qu’ils sont pauvres. Pourtant, les risques perçus sont exagérés et ont souvent un effet Pygmalion.

Lorsqu’un gouvernement émet des obligations pour financer des investissements publics, il compte généralement sur la capacité de refinancer une partie ou la totalité des obligations à mesure qu’elles arrivent à échéance, à condition que la trajectoire à long terme de sa dette par rapport aux revenus soit acceptable. Si le gouvernement a soudain du mal à refinancer les dettes qui arrivent à échéance, il peut être mis en défaut de paiement – non pas en raison d’une insolvabilité à long terme, mais par manque de liquidités.

C’est ce qui arrive à beaucoup de pays en développement. Les prêteurs ou les agences en viennent à croire, souvent arbitrairement, que le pays X est devenu insolvable. Ce qui entraîne un « arrêt soudain » des nouveaux prêts au gouvernement. Sans accès au refinancement, ce dernier est contraint de se mettre en défaut de paiement, ce qui « justifie » les craintes précédentes. Il se tourne alors vers le Fonds monétaire international pour un financement d’urgence. Mais le rétablissement de sa réputation prendra des années.

Les gouvernements des pays riches qui empruntent au niveau international dans leur propre monnaie ne sont pas confrontés au même risque, parce que leurs banques centrales agissent comme prêteurs de dernier recours. Ils empruntent donc à faible coût et avec peu de risque d’illiquidité, sauf dans les moments de mauvaise gestion politique exceptionnelle, comme en 2008. En revanche, les pays à revenu faible et moyen empruntent en devises étrangères, paient des taux d’intérêt très élevés et subissent des arrêts soudains.

Une refonte du système financier mondial est donc urgente. Les pays en développement qui ont de bonnes perspectives de croissance devraient pouvoir emprunter de manière fiable à des conditions de marché décentes. A cette fin, le G20 et le FMI devraient concevoir un système de notation du crédit amélioré qui tienne compte des perspectives de croissance de chaque pays et de la viabilité de sa dette. La réglementation bancaire devrait ensuite être révisée en fonction du système amélioré de notation de crédit afin de faciliter les prêts bancaires à ces pays.

Pour mettre fin aux arrêts soudains, le G20 et le FMI devraient utiliser leur puissance de feu financière pour soutenir un marché secondaire liquide des obligations souveraines des pays en développement. La Fed, la BCE et d’autres banques centrales clés devraient établir des accords de crédit croisé avec les banques centrales des pays à revenu faible et intermédiaire inférieur.

 La Banque mondiale et d’autres institutions de financement du développement devraient également augmenter leurs subventions et leurs prêts « bonifiés » aux pays les plus pauvres. Enfin, et surtout, si les pays et les régions riches, dont plusieurs Etats américains, cessaient de parrainer le blanchiment d’argent et les paradis fiscaux, les pays en développement auraient davantage de revenus pour financer leurs investissements dans le développement durable.

Jeffrey D. Sachs est économiste. Il dirige et enseigne à l’Institut de la Terre de l’université Columbia.

 

Pilule anti-Covid de Merck : accord pour un accès mondial

Pilule anti-Covid de Merck : accord pour un accès mondial

Contrairement aux vaccins complètement soumis aux impératifs financiers des laboratoires et aux politiques géostratégiques des Etats, la pilule antique vide de Metz d’un accord pour permettre un accès mondial facilité . Le MPP (Medicines Patent Pool) a dit avoir signé un accord de licence volontaire avec Merck pour faciliter l’accès mondial à un prix abordable au molnupiravir, le médicament antiviral oral expérimental contre le Covid-19, développé par Merck. Sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires, l’accord contribuera à donner un large accès au molnupiravir dans 105 pays à revenu faible ou intermédiaire. Les autorités de réglementation des médicaments des États-Unis et de l’Union européenne ont déjà lancé une évaluation de ce médicament.

Endettement mondial : hausse à 100% du PIB

Endettement mondial : 100% du PIB

 

Pour parler simplement le monde a consommé par avance une année de richesse mondiale. Nombres d’experts répondront que cette situation ne constitue pas un problème tant que les taux d’intérêt restent aussi bas. La question fondamentale est de savoir jusqu’à quand ces taux pourront rester aussi bas si l’inflation actuellement poussée par la montée des matières premières de base et l’énergie continue de s’envoler et de contaminer la sphère de la consommation.

En continuant d’inonder les marchés financiers de liquidités les banques centrales ne font rien d’autre que de faire tourner la machine à billets. Une sorte de fausse monnaie en quelque sorte qui connaîtra une dévaluation notamment à travers le phénomène inflationniste en cours.. La dette publique mondiale a bondi de 14% en 2020 par rapport à 2019, pour un montant total de 88.000 milliards de dollars, s’approchant du seuil des 100 % du PIB, indique le rapport annuel de surveillance budgétaire du FMI, publié dans le cadre des assemblées générales d’automne.

Celle des économies développées a atteint 122,7% du PIB. Les niveaux varient de 254,1% pour le Japon, 155,8% en Italie, 133,9% aux États-Unis, 115,1% en France et 69,1% pour l’Allemagne. Les économies émergentes ont aussi enregistré une forte hausse, à 64% contre 54,7% en 2019, avec, là encore, des écarts importants. La dette du Brésil, de loin la plus élevée des grands émergents, frise les 100%, à 98,9%, à l’inverse de la Russie, à 19,3%. L’année 2020 a également connu une envolée des déficits publics, à 10,2% du PIB à l’échelle mondiale, à un niveau comparable pour les pays

Environnement-Aérien mondial : neutralité carbone en 2050 !

Environnement-Aérien mondial :  neutralité carbone en 2050 !

 

L’organisation mondiale du transport aérien(IATA) vient de retenir l’objectif de neutralité carbone pour 2050. Un objectif très douteux qui repose essentiellement sur l’utilisation de carburants renouvelables. Renouvelables ou pas et de toute façon mélangée à du kérosène classique, ce carburant ne sera pas sans conséquences sur les émissions polluantes. Il y a dans l’affichage de cet objectif une volonté de redorer l’image du transport aérien fortement atteinte depuis la montée des préoccupations environnementales y a aussi enregistré un sérieux coup de froid avec la crise sanitaire. Le secteur aérien veut surtout redonner confiance dans l’avenir de ce transport.

En l’état actuel des choses, le secteur aérien produit 0,9 milliard de tonnes de CO2 par an, selon l’Iata ; en 2050, si rien n’est fait pour réduire l’empreinte carbone du secteur, ce niveau sera de 1,8 milliard. Et sur 30 ans, ce seraient 21,2 milliards de tonnes de CO2 qui seraient rejetées dans l’atmosphère.

Réduire ce niveau pour parvenir graduellement à zéro émission nette en 2050 constituera « un défi technologique énorme, qui coûtera environ 1.550 milliards de dollars aux compagnies entre 2020 et 2050″, a estimé l’Iata.

Celle-ci a argumenté que la principale solution résidait dans l’utilisation de carburants d’aviation durables (« sustainable aviation fuels », SAF), qui lui permettraient de réaliser 65% de ses objectifs.

Ces carburants, élaborés à partir de biomasse, d’huiles usagées et même, à l’avenir, de capture de CO2, ont l’avantage de pouvoir être utilisés directement dans les avions actuels, certifiés pour accepter des mélanges à 50% dans le kérosène fossile. Et ils peuvent réduire les émissions de CO2 de 80% par rapport au kérosène sur l’ensemble de leur cycle d’utilisation, selon l’Iata.

Le secteur aérien européen, en publiant sa propre feuille de route vers la neutralité carbone pour 2050 en février dernier, avait dit compter sur les technologies à 37% et les SAF à 34%.

La stratégie de l’Iata, comme celle du secteur aérien européen, mise aussi sur un système de capture de carbone et d’échanges de quotas d’émissions pour amorcer la transition, à hauteur de 19% du total de la réduction.

Les ONG de défense de l’environnement critiquent généralement le recours aux mécanismes de capture de carbone et de compensation des émissions, demandant d’y recourir seulement une fois que toutes les autres solutions de réduction ont été mises en œuvre.

Aérien mondial : neutralité carbone en 2050 !

Aérien mondial :  neutralité carbone en 2050 !

 

L’organisation mondiale du transport aérien(IATA) vient de retenir l’objectif de neutralité carbone pour 2050. Un objectif très douteux qui repose essentiellement sur l’utilisation de carburants renouvelables. Renouvelables ou pas et de toute façon mélangée à du kérosène classique, ce carburant ne sera pas sans conséquences sur les émissions polluantes. Il y a dans l’affichage de cet objectif une volonté de redorer l’image du transport aérien fortement atteinte depuis la montée des préoccupations environnementales y a aussi enregistré un sérieux coup de froid avec la crise sanitaire. Le secteur aérien veut surtout redonner confiance dans l’avenir de ce transport.

En l’état actuel des choses, le secteur aérien produit 0,9 milliard de tonnes de CO2 par an, selon l’Iata ; en 2050, si rien n’est fait pour réduire l’empreinte carbone du secteur, ce niveau sera de 1,8 milliard. Et sur 30 ans, ce seraient 21,2 milliards de tonnes de CO2 qui seraient rejetées dans l’atmosphère.

Réduire ce niveau pour parvenir graduellement à zéro émission nette en 2050 constituera « un défi technologique énorme, qui coûtera environ 1.550 milliards de dollars aux compagnies entre 2020 et 2050″, a estimé l’Iata.

Celle-ci a argumenté que la principale solution résidait dans l’utilisation de carburants d’aviation durables (« sustainable aviation fuels », SAF), qui lui permettraient de réaliser 65% de ses objectifs.

Ces carburants, élaborés à partir de biomasse, d’huiles usagées et même, à l’avenir, de capture de CO2, ont l’avantage de pouvoir être utilisés directement dans les avions actuels, certifiés pour accepter des mélanges à 50% dans le kérosène fossile. Et ils peuvent réduire les émissions de CO2 de 80% par rapport au kérosène sur l’ensemble de leur cycle d’utilisation, selon l’Iata.

Le secteur aérien européen, en publiant sa propre feuille de route vers la neutralité carbone pour 2050 en février dernier, avait dit compter sur les technologies à 37% et les SAF à 34%.

La stratégie de l’Iata, comme celle du secteur aérien européen, mise aussi sur un système de capture de carbone et d’échanges de quotas d’émissions pour amorcer la transition, à hauteur de 19% du total de la réduction.

Les ONG de défense de l’environnement critiquent généralement le recours aux mécanismes de capture de carbone et de compensation des émissions, demandant d’y recourir seulement une fois que toutes les autres solutions de réduction ont été mises en œuvre.

Crise de l’endettement mondial : la solution par l’inflation et de faibles taux de l’épargne

Crise de l’endettement mondial : la solution par l’inflation et de faibles taux de l’épargne
Bertrand Jacquillat  vice-président du Cercle des économistes et senior advisor de J. de Demandolx Gestion relativise l’importance de l’endettement mondial et évoque plusieurs pistes notamment  » une certaine dose d’inflation » et une faible rémunération de l’épargne. (dans l’Opinion , extrait)

Le  très sérieux Institute of International Finance de Washington vient de publier un certain nombre de statistiques susceptibles de donner le tournis. Selon l’IFF, l’endettement global mondial (public et privé) aurait atteint un niveau record de 296 000 milliards de dollars à fin juin 2021, comparé à 270 900 milliards de dollars un an plus tôt, avec une répartition par quart à peu près égalitaire entre la dette des Etats, des entreprises non financières, du secteur financier, et des ménages. Ce montant représente 353 % du PIB mondial, en hausse de près de 10 % par rapport à la période pré- pandémie où il était de 333 %.

Alors que faire ? Comme le rappellent Carmen Reinhart et Belen Sbrancia dans un papier de recherche du FMI The liquidation of government debt, historiquement, cinq méthodes ont été utilisées pour réduire l’endettement des Etats, certaines plus violentes que d’autres, comme celle des politiques d’austérité. Les situations des quatre pays évoqués plus haut, qui ne semblent pas près de prendre cette direction, illustrent le fait que mener de telles politiques n’est pas facile, et peut être même dangereux.

Encore plus violent, et souvent un mal nécessaire préalable aux politiques d’austérité, est le défaut de paiement, illustré par le sauvetage de la Grèce et sa restructuration financière à la suite de la crise de l’euro en 2011. Une autre raison pour laquelle les investisseurs gardent une certaine sérénité est, curieusement, qu’ils ont de la mémoire. L’histoire financière du XXe siècle montre que l’évolution de l’endettement des nations peut aller dans les deux sens : augmenter comme on l’observe à partir des années 1980, mais aussi diminuer, comme ce fut le cas à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Du niveau de plus de 90 % qu’il avait atteint, le ratio d’endettement au PIB mondial baissa régulièrement après la guerre pour revenir à 30 % à la fin des années 1970.

La croissance économique est pour beaucoup dans cette évolution ; mais la répression financière y a aussi contribué. Très en vogue dans les pays émergents, elle a été aussi pratiquée au sein des pays développés, aux Etats-Unis comme en France, au sortir de la Seconde Guerre mondiale et jusqu’au début des années 1980. La répression financière requiert principalement deux ingrédients, une dose significative d’inflation et une limite supérieure des taux d’intérêt servis aux épargnantsde sorte que ceux-ci soient inférieurs au taux d’inflation. Elle correspond à une taxe implicite sur les créanciers et un transfert de richesse des créanciers vers les débiteurs, qui est d’autant plus élevé que la différence entre les deux est importante.

C’est la stratégie actuelle implicite des banques centrales que celles-ci semblent vouloir prolonger, mais sous une forme très atténuée dans le sens de la neutralité et non de la répression financière, avec des taux d’intérêt les plus bas possible et proches de zéro, voisins du taux d’inflation.

Il y a enfin celle principalement employée après la Seconde Guerre mondiale, la croissance économique tout simplement, qui a donné lieu aux fameuses Trente glorieuses en France. C’est d’ores et déjà le processus implicitement à l’œuvre depuis le début de l’année, puisque le ratio d’endettement mondial actuel de 353 % évoqué plus haut est inférieur à son plus haut de 362 % atteint en mars 2021, grâce au fort rebond économique.

Et si une telle situation devait perdurer entraînant une diminution naturelle et progressive de l’endettement mondial : une croissance économique élevée avec des taux d’intérêt et d’inflation très faibles ? C’est l’analyse que nous avons présentée dans nos deux précédentes chroniques. L’une mettait en avant les progrès de productivité provoqués par les innovations technologiques impactant directement ou indirectement tous les domaines d’activité, et qui dopent durablement la croissance. L’autre montrait en quoi les perspectives démographiques et de répartition des revenus tiraient les taux d’intérêt et les taux d’inflation vers le bas.

Dans de telles perspectives, le niveau d’endettement mondial est certes préoccupant, car des accidents, par nature imprévisibles, peuvent venir contrarier ce scénario. Mais il n’est pas inquiétant. Notre prochaine chronique achèvera cette tétralogie. On l’aura compris, elle ne traitera pas du crépuscule des marchés d’actions.

Bertrand Jacquillat est vice-président du Cercle des économistes et senior advisor de J. de Demandolx Gestion.

Afghanistan : un désastre mondial pour les équilibres géopolitiques

Afghanistan : un désastre mondial pour les équilibres géopolitiques

Le retrait américain d’Afghanistan va réveiller les appétits géopolitiques de la Chine et de la Russie qui, « enhardies par le spectacle de la déroute », pourraient se montrer téméraires et commettre des fautes stratégiques, analyse le spécialiste de géopolitique Jean-Sylvestre Mongrenier, dans une tribune au « Monde ».(extrait)

 

Tribune.

Vingt ans après les attentats du 11 septembre 2001, le lâchage de l’Afghanistan aura de redoutables conséquences. Déjà, comme après la guerre du Vietnam, le spectre de la décadence hante l’Amérique. Au vrai, l’Europe ne saurait se poser en observateur extérieur. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis dirigent un empire informel qui réunit les nations occidentales. Leurs destinées sont liées.

De prime abord, le redéploiement géostratégique voulu par Washington n’est pourtant pas dépourvu de rationalité. La montée en puissance de la Chine populaire, les visées révisionnistes de la « Russie-Eurasie » ainsi que les ambitions iraniennes au Moyen-Orient préfigurent un regroupement d’« Etats perturbateurs » capables de tournebouler les équilibres géopolitiques. Aussi, la « longue guerre » contre le terrorisme peut-elle faire figure de coûteuse diversion stratégique.

S’étirant depuis les « Méditerranée asiatiques » (mers de Chine du Sud et de l’Est) jusqu’aux rivages du golfe Arabo-Persique et de l’Afrique orientale, un nouvel ensemble spatial s’impose à l’analyse : la région indo-pacifique. Là se détermineraient les rapports de force du XXIe siècle. Menacées de redevenir un petit cap de l’Asie, l’Europe et ses nations ne sauraient s’abstraire de cette grande épreuve. Moins encore la France, avec ses territoires dans les océans Indien et Pacifique. Sans l’alliance américaine, il lui sera difficile de contenir la pression chinoise sur son domaine maritime.

« De l’Afghanistan au Sahel, du golfe de Guinée à la Corne de l’Afrique, jusqu’en Asie du Sud-Est même, la “longue guerre” perdurera

Dans une telle perspective, le désintérêt pour l’Afghanistan, au cœur de la masse terrestre eurasiatique, est compréhensible. N’était-il pas temps de trancher ce « nœud gordien » et de reporter l’effort vers l’Indo-Pacifique ? C’est ce que Joe Biden voulait signifier dans son allocution du 16 août. Pourtant, le maintien d’une force américaine limitée et de contingents de l’OTAN était possible, voire nécessaire. Le discours qui pose les talibans en alliés objectifs de l’Occident contre Al-Qaida et l’Etat islamique laisse dubitatif. Et de l’Afghanistan au Sahel, du golfe de Guinée à la Corne de l’Afrique, jusqu’en Asie du Sud-Est même, la « longue guerre » perdurera.

De surcroît, le départ d’Afghanistan aura des répercussions sur d’autres points du globe. Entendons-nous : cette décision n’entraînera pas mécaniquement le lâchage de Taïwan ou de l’Ukraine. Et si le prestige américain est atteint, la « réputation » d’un Etat n’est pas l’alpha et l’oméga du rapport des forces. Avec l’exaspération des rivalités internationales, les facteurs bruts de la puissance s’avèrent plus importants que le soft power, concept incertain trop souvent convoqué. Sous cet angle, il serait hâtif de penser que la puissance américaine se liquéfie.

1...34567...15



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol