Archive pour le Tag 'mondial'

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Economie: Une prochaine crise de l’endettement mondial

Economie: Une prochaine crise de l’endettement mondial


Le montant total de la dette mondiale publique et privée est de 300 000 milliards de dollars, ce qui représente 350 % du PIB mondial Avec d’énormes écarts entre les pays frugaux et les pays dépensiers. Une dette qui va devenir pour beaucoup insupportable quand la charge financière va devenir le premier poste du budget et figer ainsi beaucoup d’autres dépenses. Deux types de dettes risquent de se télescoper et de se contaminer pour créer une crise mondiale. Il y a d’abord la dette des pays développés dans la caractéristique est de multiplier et d’amplifier les déficits budgétaires pour financer leurs investissements mais aussi leur fonctionnement comme en France par exemple.

De très grands pays souffrent aussi endettement en premier sans doute la Chine avec une crise particulière dans le logement, les collectivités locales et les entreprises. Ensuite , les États-Unis qui ont aussi un niveau d’endettement considérable mais qui bénéficient du fait que le dollar est la monnaie de référence. Nombre d’autres pays développés vivent en fait très au-dessus de leurs moyens surtout depuis l’envolée des taux qui a renchéri les charges financières. Ainsi la France par exemple aujourd’hui avec plus de 3000 milliards d’endettements qui représentent autour de 60 milliards de charges financières pour l’instant et bientôt 100 milliards.

Il y a aussi la situation qui peut être encore plus dangereuse des pays émergeant beaucoup plus vulnérables et qui consacrent une part de plus en plus importante de leur budget déjà faible au remboursement de la dette.

Plus de la moitié des pays en développement à faible revenu sont en situation de surendettement ou présentent un risque élevé de surendettement.

Pour les pays développés, il s’agit de réduire la voilure et de l’adapter au potentiel réel de financement du pays. Une action d’abord dans le domaine public et donc une révision de la gestion budgétaire. Dans le domaine privé, la crise va éclater en partant de la situation explosive du logement qui va tout droit dans le mur.

Pour certains pays émergeant la crise est trop grave et pour sauver le pays il faudra restructurer la dette revoir évidemment aussi le budget.

Le problème d’une plus grande rigueur de gestion pour réduire en tout cas contrôler la dette c’est son impact sur la croissance. En cas de mesures trop brutales le resserrement budgétaire pourrait provoquer une atonie supplémentaire de l’activité et une augmentation du chômage. La ligne politique est de ce point de vue sur une ligne de crête étroite.

Hamas : Une politique de terreur psychologique à usage mondial

Hamas : Une politique de terreur psychologique à usage mondial

Le spécialiste de la Shoah, l’historien Tal Bruttmann, estime, dans un entretien au « Monde », que l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre contre Israël n’est ni un pogrom ni un génocide mais un massacre de masse, et il met en garde contre les analogies avec le nazisme. Il souligne le caractère médiatique des actions du Hamas et cela à usage mondial

.

Pour qualifier les attaques du Hamas, les hommes politiques, les historiens et les éditorialistes ont parlé de massacre, d’attentat, de pogrom, voire de génocide. En tant qu’historien, comment qualifieriez-vous cet événement ?

Le mot qui est revenu le plus souvent est « pogrom », mais les attaques du Hamas ne relèvent pas, à mon sens, d’une telle qualification. Ce terme russe désigne non pas les crimes de masse contre les juifs, mais la destruction des biens qui sont en leur possession, accompagnée de violences contre les personnes. Ce qui caractérise le pogrom, c’est le fait qu’une majorité, excitée, voire incitée, par le pouvoir en place, s’attaque violemment à une minorité qui vit en son sein.

Au XIXe et au début du XXe siècle, il y a eu, en Europe, beaucoup de pogroms antijuifs, notamment en Russie ou en Roumanie, mais ce terme ne convient pas aux attaques du Hamas. D’abord, parce qu’elles visaient non pas à détruire les biens des Israéliens, mais à tuer des juifs ; ensuite, parce que les juifs, en Israël, ne forment pas une minorité, mais une majorité ; enfin, parce que le Hamas n’est pas un peuple, mais une organisation terroriste. Pour moi, ces attaques sont des massacres de masse : le but était de tuer le plus de juifs possible.

Certains ont utilisé le terme de génocide. Est-il, selon vous, pertinent ?
Dans l’imaginaire occidental, le génocide est devenu l’alpha et l’oméga du crime, alors qu’il n’est pas plus grave, en droit international, que le crime de guerre ou le crime contre l’humanité.

Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Dans un entretien à La Tribune Dimanche, François Lenglet explique les raisons pour lesquelles le désordre mondial est amené à durer dans La Tribune.

Dans votre dernier ouvrage*, vous décrivez les désordres du monde, en expliquant que cela devrait durer longtemps. Pourquoi ?

FRANÇOIS LENGLET- Les crises politique, géopolitique et inflationniste actuelles ont une seule et même cause. Nous vivons la fin de l’ordre planétaire hérité de la Seconde Guerre mondiale, et plus encore de la Chute du Mur, dominé par les États-Unis. C’est une période de transition, un phénomène récurrent dans l’histoire. Depuis la fin du XVe siècle, les maîtres du monde se succèdent sur des périodes d’environ 80 ans : France, Royaume-Uni… Ils régulent les relations entre pays, structurent la diplomatie et l’économie. Les transitions durent une vingtaine d’années, l’équivalent d’une génération. C’est le temps nécessaire au renouvellement des élites. L’autre scénario, c’est une guerre qui rebat les cartes du pouvoir. On l’a vu en France en 1815, quand la classe dirigeante issue de la Révolution et de l’Empire fut balayée par la défaite, ou en 1945, quand les leaders de la IIIe République ont quitté le champ politique après la Libération.

Les États-Unis et l’Allemagne sont-ils toujours nos meilleurs alliés ? L’un semble obnubilé par la Chine, l’autre par sa démographie…

Le cycle qui s’achève fut celui de l’hyperpuissance américaine, qui a donné lieu à la mondialisation. Celle-ci n’aurait pas pu se produire sans un maître du monde qui a fait disparaître le risque géopolitique, imposé ses normes et sa monnaie. La guerre d’Ukraine sonne la fin de ce cycle. Les opposants comme la Russie se dressent, le commerce devient difficile. La Chine va se fermer et les multinationales vont partir. On en voit chaque jour des signaux. La plupart des entreprises, lucides, s’y préparent. Les États-Unis demeurent toutefois le leader du camp occidental. Sans eux, l’Ukraine serait russe. Contrairement à ce qu’en pense Emmanuel Macron, il n’y a pas de voie indépendante pour l’Europe sans l’Amérique. Nous devons donc mutualiser nos forces avec eux. Constatons que la Pologne, qui aura un jour la première armée du continent, achète du matériel militaire américain. Pour sa part, l’Allemagne est un pays durablement affaibli, qui vit mal cette situation. Elle est pénalisée par sa dépendance au gaz russe et par son choix de sortir du nucléaire, qui l’éloignent de la France.

Selon vous, la Chine ne prendra pas le leadership de la planète car elle n’est pas désirable. Que voulez-vous dire ?

Plusieurs raisons à cela. Le maître du monde s’impose d’autant mieux qu’il fait envie. L’ Amérique a suscité admiration et soumission. C’est le monde libre par excellence, qui fait rêver par sa musique, son entreprenariat, ses champions de l’informatique, etc.

Son soft power est d’une efficacité redoutable. La génération du baby-boom fut américanisée avec l’influence de la culture, de la musique, du mode de vie. Et quand on est persécuté dans un pays, on se dit toujours qu’il sera possible de refaire sa vie aux Etats-Unis. Cette croyance ne fonctionne pas avec la Chine. Ce pays est au bout de sa croissance, il perd 7 millions d’actifs par an à cause de sa démographie déclinante. Et puis, qui veut aller vivre dans une dictature ? La plupart des Chinois riches ont un passeport américain. La réciproque n’est pas vraie. En conséquence, nous entrons dans une période sans maître du monde. Les anciens empires se reconstituent autour d’un leader régional fort. Les confrontations s’aiguisent.

Nous avons appris, avec Montesquieu ou Kant, que le commerce était le meilleur antidote à la guerre. Mais la guerre est revenue. Avons-nous mal commercé ?

Le « doux commerce » est une illusion fréquente. Le commerce crée des dépendances, par exemple pour l’approvisionnement en métaux rares, en médicaments, en biens de consommation courants… Lorsque vous êtes du bon côté, comme la France avec les États-Unis, vous n’en prenez pas conscience tout de suite. Les Américains s’en sont rendu compte et ils ont voté Trump. Le commerce n’altère pas les passions humaines. Il est secondaire par rapport au besoin d’identité, qui s’exacerbe lorsque les frontières sont ouvertes.

Le protectionnisme n’est-il pas toujours nationaliste, donc guerrier ?

Non, je ne le crois pas. Le nationalisme, c’est la guerre, comme le disait François Mitterrand. Pas le protectionnisme. La Suisse vit paisiblement derrière des frontières peu perméables. Le commerce international a certes atténué les inégalités entre pays mais il a accru les inégalités à l’intérieur des pays. Le protectionnisme consiste à prendre soin de sa communauté nationale, y compris des étrangers en situation régulière. Sinon, c’est l’essor du populisme et du nationalisme, qui profitent de la peur. La demande de protection est saine et légitime mais les partis socio-démocrates et libéraux ne s’en sont pas occupé. Roosevelt arrive au pouvoir en 1933 avec un discours social et protectionniste que l’on qualifierait aujourd’hui de populiste. Mais il ramène le pays dans le chemin de la démocratie et il devient le leader du monde libre. Il faut aller chercher les gens là où ils sont.

Les populistes en Europe sont peu « rooseveltiens ». Sont-ils voués à l’emporter, comme au Royaume-Uni ?

Le Brexit était une demande forte or elle a été exécutée par des incompétents, des aventuriers. Richi Sunak est plus malin que ses prédécesseurs. Il va tempérer le Brexit. Au regard de la classe politique anglaise qui s’était engouffrée dans le mensonge, je doute que le populisme ait un avenir. On le voit aussi en Pologne, où la droite radicale a perdu ou en Italie, où Giorgia Meloni a adapté son programme à la réalité. L’avenir, c’est que les partis humanistes traitent le désir de protection des gens. Les Anglais voulaient reprendre leur destin en mains, quoi de plus légitime ? La situation finira par se normaliser car la maison du Royaume-Uni, c’est l’Occident. Et sa place sur la scène internationale est celle d’une grande diplomatie.

Attendez-vous un nouvel ordre mondial ? Ou bien la crise est-elle, comme dit Edgar Morin, un état permanent de nos sociétés ?

Nous sommes dans un monde où chacun entend jouer sa partie. Cela va rester turbulent. Un nouvel ordre verra le jour. Le « Sud Global », autour des puissances chinoise ou indienne, dispose d’un avantage démographique majeur, principal déterminant des forces diplomatiques et militaires. L’Occident devra sans doute changer de stratégie, en forgeant des alliances au gré de ses intérêts plutôt que de s’imposer unilatéralement par la puissance, la domination ou la prédation. Un moment décisif aura lieu à Taïwan où la confrontation entre la Chine et les États-Unis va se dénouer. Les premiers font du retour de l’île dans leur giron un cas ontologique. Les seconds peuvent y perdre leur influence mondiale en matière de sécurité.

Malgré ces constats, vous entrevoyez une vie plus sereine, plus libre et plus épanouie dans le futur. Notamment par la semaine de quatre jours ou les nouvelles technologies.

Oui ! Pendant que les équilibres géopolitiques changent dans la tension, l’innovation schumpétérienne se poursuit, notamment avec l’IA. C’est un réservoir formidable de productivité. Donc de baisse du temps de travail – un processus multiséculaire – ou d’accroissement des richesses. L’innovation nous aidera aussi pour la décarbonation. Je suis donc optimiste. La technologie n’est jamais bonne ou mauvaise en soi, tout dépend de ce que nous en faisons.

* Combien de temps ça va durer, Plon, 2023
Propos recueillis par Nicolas Prissette

Société- Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Société- Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Dans un entretien à La Tribune Dimanche, François Lenglet explique les raisons pour lesquelles le désordre mondial est amené à durer dans La Tribune.

Dans votre dernier ouvrage*, vous décrivez les désordres du monde, en expliquant que cela devrait durer longtemps. Pourquoi ?

FRANÇOIS LENGLET- Les crises politique, géopolitique et inflationniste actuelles ont une seule et même cause. Nous vivons la fin de l’ordre planétaire hérité de la Seconde Guerre mondiale, et plus encore de la Chute du Mur, dominé par les États-Unis. C’est une période de transition, un phénomène récurrent dans l’histoire. Depuis la fin du XVe siècle, les maîtres du monde se succèdent sur des périodes d’environ 80 ans : France, Royaume-Uni… Ils régulent les relations entre pays, structurent la diplomatie et l’économie. Les transitions durent une vingtaine d’années, l’équivalent d’une génération. C’est le temps nécessaire au renouvellement des élites. L’autre scénario, c’est une guerre qui rebat les cartes du pouvoir. On l’a vu en France en 1815, quand la classe dirigeante issue de la Révolution et de l’Empire fut balayée par la défaite, ou en 1945, quand les leaders de la IIIe République ont quitté le champ politique après la Libération.

Les États-Unis et l’Allemagne sont-ils toujours nos meilleurs alliés ? L’un semble obnubilé par la Chine, l’autre par sa démographie…

Le cycle qui s’achève fut celui de l’hyperpuissance américaine, qui a donné lieu à la mondialisation. Celle-ci n’aurait pas pu se produire sans un maître du monde qui a fait disparaître le risque géopolitique, imposé ses normes et sa monnaie. La guerre d’Ukraine sonne la fin de ce cycle. Les opposants comme la Russie se dressent, le commerce devient difficile. La Chine va se fermer et les multinationales vont partir. On en voit chaque jour des signaux. La plupart des entreprises, lucides, s’y préparent. Les États-Unis demeurent toutefois le leader du camp occidental. Sans eux, l’Ukraine serait russe. Contrairement à ce qu’en pense Emmanuel Macron, il n’y a pas de voie indépendante pour l’Europe sans l’Amérique. Nous devons donc mutualiser nos forces avec eux. Constatons que la Pologne, qui aura un jour la première armée du continent, achète du matériel militaire américain. Pour sa part, l’Allemagne est un pays durablement affaibli, qui vit mal cette situation. Elle est pénalisée par sa dépendance au gaz russe et par son choix de sortir du nucléaire, qui l’éloignent de la France.

Selon vous, la Chine ne prendra pas le leadership de la planète car elle n’est pas désirable. Que voulez-vous dire ?

Plusieurs raisons à cela. Le maître du monde s’impose d’autant mieux qu’il fait envie. L’ Amérique a suscité admiration et soumission. C’est le monde libre par excellence, qui fait rêver par sa musique, son entreprenariat, ses champions de l’informatique, etc.

Son soft power est d’une efficacité redoutable. La génération du baby-boom fut américanisée avec l’influence de la culture, de la musique, du mode de vie. Et quand on est persécuté dans un pays, on se dit toujours qu’il sera possible de refaire sa vie aux Etats-Unis. Cette croyance ne fonctionne pas avec la Chine. Ce pays est au bout de sa croissance, il perd 7 millions d’actifs par an à cause de sa démographie déclinante. Et puis, qui veut aller vivre dans une dictature ? La plupart des Chinois riches ont un passeport américain. La réciproque n’est pas vraie. En conséquence, nous entrons dans une période sans maître du monde. Les anciens empires se reconstituent autour d’un leader régional fort. Les confrontations s’aiguisent.

Nous avons appris, avec Montesquieu ou Kant, que le commerce était le meilleur antidote à la guerre. Mais la guerre est revenue. Avons-nous mal commercé ?

Le « doux commerce » est une illusion fréquente. Le commerce crée des dépendances, par exemple pour l’approvisionnement en métaux rares, en médicaments, en biens de consommation courants… Lorsque vous êtes du bon côté, comme la France avec les États-Unis, vous n’en prenez pas conscience tout de suite. Les Américains s’en sont rendu compte et ils ont voté Trump. Le commerce n’altère pas les passions humaines. Il est secondaire par rapport au besoin d’identité, qui s’exacerbe lorsque les frontières sont ouvertes.

Le protectionnisme n’est-il pas toujours nationaliste, donc guerrier ?

Non, je ne le crois pas. Le nationalisme, c’est la guerre, comme le disait François Mitterrand. Pas le protectionnisme. La Suisse vit paisiblement derrière des frontières peu perméables. Le commerce international a certes atténué les inégalités entre pays mais il a accru les inégalités à l’intérieur des pays. Le protectionnisme consiste à prendre soin de sa communauté nationale, y compris des étrangers en situation régulière. Sinon, c’est l’essor du populisme et du nationalisme, qui profitent de la peur. La demande de protection est saine et légitime mais les partis socio-démocrates et libéraux ne s’en sont pas occupé. Roosevelt arrive au pouvoir en 1933 avec un discours social et protectionniste que l’on qualifierait aujourd’hui de populiste. Mais il ramène le pays dans le chemin de la démocratie et il devient le leader du monde libre. Il faut aller chercher les gens là où ils sont.

Les populistes en Europe sont peu « rooseveltiens ». Sont-ils voués à l’emporter, comme au Royaume-Uni ?

Le Brexit était une demande forte or elle a été exécutée par des incompétents, des aventuriers. Richi Sunak est plus malin que ses prédécesseurs. Il va tempérer le Brexit. Au regard de la classe politique anglaise qui s’était engouffrée dans le mensonge, je doute que le populisme ait un avenir. On le voit aussi en Pologne, où la droite radicale a perdu ou en Italie, où Giorgia Meloni a adapté son programme à la réalité. L’avenir, c’est que les partis humanistes traitent le désir de protection des gens. Les Anglais voulaient reprendre leur destin en mains, quoi de plus légitime ? La situation finira par se normaliser car la maison du Royaume-Uni, c’est l’Occident. Et sa place sur la scène internationale est celle d’une grande diplomatie.

Attendez-vous un nouvel ordre mondial ? Ou bien la crise est-elle, comme dit Edgar Morin, un état permanent de nos sociétés ?

Nous sommes dans un monde où chacun entend jouer sa partie. Cela va rester turbulent. Un nouvel ordre verra le jour. Le « Sud Global », autour des puissances chinoise ou indienne, dispose d’un avantage démographique majeur, principal déterminant des forces diplomatiques et militaires. L’Occident devra sans doute changer de stratégie, en forgeant des alliances au gré de ses intérêts plutôt que de s’imposer unilatéralement par la puissance, la domination ou la prédation. Un moment décisif aura lieu à Taïwan où la confrontation entre la Chine et les États-Unis va se dénouer. Les premiers font du retour de l’île dans leur giron un cas ontologique. Les seconds peuvent y perdre leur influence mondiale en matière de sécurité.

Malgré ces constats, vous entrevoyez une vie plus sereine, plus libre et plus épanouie dans le futur. Notamment par la semaine de quatre jours ou les nouvelles technologies.

Oui ! Pendant que les équilibres géopolitiques changent dans la tension, l’innovation schumpétérienne se poursuit, notamment avec l’IA. C’est un réservoir formidable de productivité. Donc de baisse du temps de travail – un processus multiséculaire – ou d’accroissement des richesses. L’innovation nous aidera aussi pour la décarbonation. Je suis donc optimiste. La technologie n’est jamais bonne ou mauvaise en soi, tout dépend de ce que nous en faisons.

* Combien de temps ça va durer, Plon, 2023
Propos recueillis par Nicolas Prissette

Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Un désordre mondial appelé à durer (François Lenglet)

Dans un entretien à La Tribune Dimanche, François Lenglet explique les raisons pour lesquelles le désordre mondial est amené à durer dans La Tribune.

Dans votre dernier ouvrage*, vous décrivez les désordres du monde, en expliquant que cela devrait durer longtemps. Pourquoi ?

FRANÇOIS LENGLET- Les crises politique, géopolitique et inflationniste actuelles ont une seule et même cause. Nous vivons la fin de l’ordre planétaire hérité de la Seconde Guerre mondiale, et plus encore de la Chute du Mur, dominé par les États-Unis. C’est une période de transition, un phénomène récurrent dans l’histoire. Depuis la fin du XVe siècle, les maîtres du monde se succèdent sur des périodes d’environ 80 ans : France, Royaume-Uni… Ils régulent les relations entre pays, structurent la diplomatie et l’économie. Les transitions durent une vingtaine d’années, l’équivalent d’une génération. C’est le temps nécessaire au renouvellement des élites. L’autre scénario, c’est une guerre qui rebat les cartes du pouvoir. On l’a vu en France en 1815, quand la classe dirigeante issue de la Révolution et de l’Empire fut balayée par la défaite, ou en 1945, quand les leaders de la IIIe République ont quitté le champ politique après la Libération.

Les États-Unis et l’Allemagne sont-ils toujours nos meilleurs alliés ? L’un semble obnubilé par la Chine, l’autre par sa démographie…

Le cycle qui s’achève fut celui de l’hyperpuissance américaine, qui a donné lieu à la mondialisation. Celle-ci n’aurait pas pu se produire sans un maître du monde qui a fait disparaître le risque géopolitique, imposé ses normes et sa monnaie. La guerre d’Ukraine sonne la fin de ce cycle. Les opposants comme la Russie se dressent, le commerce devient difficile. La Chine va se fermer et les multinationales vont partir. On en voit chaque jour des signaux. La plupart des entreprises, lucides, s’y préparent. Les États-Unis demeurent toutefois le leader du camp occidental. Sans eux, l’Ukraine serait russe. Contrairement à ce qu’en pense Emmanuel Macron, il n’y a pas de voie indépendante pour l’Europe sans l’Amérique. Nous devons donc mutualiser nos forces avec eux. Constatons que la Pologne, qui aura un jour la première armée du continent, achète du matériel militaire américain. Pour sa part, l’Allemagne est un pays durablement affaibli, qui vit mal cette situation. Elle est pénalisée par sa dépendance au gaz russe et par son choix de sortir du nucléaire, qui l’éloignent de la France.

Selon vous, la Chine ne prendra pas le leadership de la planète car elle n’est pas désirable. Que voulez-vous dire ?

Plusieurs raisons à cela. Le maître du monde s’impose d’autant mieux qu’il fait envie. L’ Amérique a suscité admiration et soumission. C’est le monde libre par excellence, qui fait rêver par sa musique, son entreprenariat, ses champions de l’informatique, etc.

Son soft power est d’une efficacité redoutable. La génération du baby-boom fut américanisée avec l’influence de la culture, de la musique, du mode de vie. Et quand on est persécuté dans un pays, on se dit toujours qu’il sera possible de refaire sa vie aux Etats-Unis. Cette croyance ne fonctionne pas avec la Chine. Ce pays est au bout de sa croissance, il perd 7 millions d’actifs par an à cause de sa démographie déclinante. Et puis, qui veut aller vivre dans une dictature ? La plupart des Chinois riches ont un passeport américain. La réciproque n’est pas vraie. En conséquence, nous entrons dans une période sans maître du monde. Les anciens empires se reconstituent autour d’un leader régional fort. Les confrontations s’aiguisent.

Nous avons appris, avec Montesquieu ou Kant, que le commerce était le meilleur antidote à la guerre. Mais la guerre est revenue. Avons-nous mal commercé ?

Le « doux commerce » est une illusion fréquente. Le commerce crée des dépendances, par exemple pour l’approvisionnement en métaux rares, en médicaments, en biens de consommation courants… Lorsque vous êtes du bon côté, comme la France avec les États-Unis, vous n’en prenez pas conscience tout de suite. Les Américains s’en sont rendu compte et ils ont voté Trump. Le commerce n’altère pas les passions humaines. Il est secondaire par rapport au besoin d’identité, qui s’exacerbe lorsque les frontières sont ouvertes.

Le protectionnisme n’est-il pas toujours nationaliste, donc guerrier ?

Non, je ne le crois pas. Le nationalisme, c’est la guerre, comme le disait François Mitterrand. Pas le protectionnisme. La Suisse vit paisiblement derrière des frontières peu perméables. Le commerce international a certes atténué les inégalités entre pays mais il a accru les inégalités à l’intérieur des pays. Le protectionnisme consiste à prendre soin de sa communauté nationale, y compris des étrangers en situation régulière. Sinon, c’est l’essor du populisme et du nationalisme, qui profitent de la peur. La demande de protection est saine et légitime mais les partis socio-démocrates et libéraux ne s’en sont pas occupé. Roosevelt arrive au pouvoir en 1933 avec un discours social et protectionniste que l’on qualifierait aujourd’hui de populiste. Mais il ramène le pays dans le chemin de la démocratie et il devient le leader du monde libre. Il faut aller chercher les gens là où ils sont.

Les populistes en Europe sont peu « rooseveltiens ». Sont-ils voués à l’emporter, comme au Royaume-Uni ?

Le Brexit était une demande forte or elle a été exécutée par des incompétents, des aventuriers. Richi Sunak est plus malin que ses prédécesseurs. Il va tempérer le Brexit. Au regard de la classe politique anglaise qui s’était engouffrée dans le mensonge, je doute que le populisme ait un avenir. On le voit aussi en Pologne, où la droite radicale a perdu ou en Italie, où Giorgia Meloni a adapté son programme à la réalité. L’avenir, c’est que les partis humanistes traitent le désir de protection des gens. Les Anglais voulaient reprendre leur destin en mains, quoi de plus légitime ? La situation finira par se normaliser car la maison du Royaume-Uni, c’est l’Occident. Et sa place sur la scène internationale est celle d’une grande diplomatie.

Attendez-vous un nouvel ordre mondial ? Ou bien la crise est-elle, comme dit Edgar Morin, un état permanent de nos sociétés ?

Nous sommes dans un monde où chacun entend jouer sa partie. Cela va rester turbulent. Un nouvel ordre verra le jour. Le « Sud Global », autour des puissances chinoise ou indienne, dispose d’un avantage démographique majeur, principal déterminant des forces diplomatiques et militaires. L’Occident devra sans doute changer de stratégie, en forgeant des alliances au gré de ses intérêts plutôt que de s’imposer unilatéralement par la puissance, la domination ou la prédation. Un moment décisif aura lieu à Taïwan où la confrontation entre la Chine et les États-Unis va se dénouer. Les premiers font du retour de l’île dans leur giron un cas ontologique. Les seconds peuvent y perdre leur influence mondiale en matière de sécurité.

Malgré ces constats, vous entrevoyez une vie plus sereine, plus libre et plus épanouie dans le futur. Notamment par la semaine de quatre jours ou les nouvelles technologies.

Oui ! Pendant que les équilibres géopolitiques changent dans la tension, l’innovation schumpétérienne se poursuit, notamment avec l’IA. C’est un réservoir formidable de productivité. Donc de baisse du temps de travail – un processus multiséculaire – ou d’accroissement des richesses. L’innovation nous aidera aussi pour la décarbonation. Je suis donc optimiste. La technologie n’est jamais bonne ou mauvaise en soi, tout dépend de ce que nous en faisons.

* Combien de temps ça va durer, Plon, 2023
Propos recueillis par Nicolas Prissette

Vers la remise en cause de l’OMC et du commerce mondial ?

Vers la remise en cause de l’OMC et du commerce mondial ?

Pour justifier la lutte écologique et les mesures protectionnistes prises aux États-Unis, le gouvernement américain souhaite que soit revue l’organisation mondiale du commerce et au-delà les règles qui définissent les échanges internationaux.

Jusque-là la valeur centrale de l’OMC consistait à favoriser à tout prix les échanges donc à obtenir une levée des mesures restrictives des pays. Maintenant, c’est le contraire que défendent les États-Unis cela surtout pour défendre leurs importantes mesures protectionnistes

l’Organe de règlement des différends (ORD) doit être « juste et efficace et (favoriser) un équilibre sain entre souveraineté, démocratie et intégration économique ». L’ORD examine les appels à l’OMC en cas de conflits commerciaux, et avait été bloqué par l’ancien président américain Donald Trump en 2019.

Les États-Unis veulent « de meilleures règles et outils pour lutter contre les politiques et pratiques non marchandes et pour faire face à la crise climatique et à d’autres problèmes urgents ». Les États-Unis veulent un changement de l’organisme juridique qui tranche les conflits commerciaux à savoir l’ORD aujourd’hui largement paralysé.

L’ORD est inopérant depuis décembre 2019 en raison de sièges de juges vacants. Donald Trump était ouvertement hostile à l’OMC, au point de bloquer la nomination de ces juges. L’administration de Joe Biden souhaite réformer l’OMC, et les Etats-Unis ont continué ainsi de bloquer le processus visant à pourvoir ces postes vacants.

En Amérique on souhaite désormais que les règles de l’OMC laissent aux membres pour la défense de leurs intérêts sociétaux essentiels », notamment en matière de sécurité et de changement climatique.

Climat: Redéfinir les règles du commerce mondial ?

Climat: Redéfinir les règles du commerce mondial ?

Le libre-échange peut être enrôlé dans la lutte contre le réchauffement climatique et il est temps que les pays s’emparent de ce sujet lors de la prochaine COP28, détaille Julien Bouissou, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

Pour la première fois, une conférence sur le climat – la COP28, qui va se tenir à Dubaï à partir du 30 novembre − va se pencher sur le rôle du commerce mondial dans le réchauffement de la planète.

Les opposants au libre-échange estiment que les coûts environnementaux, longtemps négligés, dépassent de loin les bénéfices commerciaux. La France s’est ainsi opposée, en 2020, à la signature d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et les quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), car il risquait d’accélérer la déforestation de l’Amazonie, entraînant un « dérèglement du climat ».

Autre argument mis en avant : la délocalisation des usines dans des pays où les énergies fossiles sont abondantes et coûtent moins cher que le solaire ou l’éolien a aggravé le réchauffement climatique. Enfin, le transport maritime, qui assure 80 % des échanges de marchandises dans le monde, contribue à hauteur de 3 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète, sans que celles-ci, exclues de l’accord de Paris, soient comptabilisées dans les contributions des Etats. Faut-il en conclure que le libre-échange est l’ennemi du climat ?

Ce serait oublier qu’il favorise aussi la diffusion des technologies propres. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a calculé, par exemple, que la mondialisation et ses chaînes de valeur sont à l’origine de 40 % de la baisse des prix des panneaux solaires depuis 2001. Selon l’OMC, la réduction des barrières douanières sur certains produits et technologies propres pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,6 %.

Hélas, la libéralisation des échanges de ces technologies propres n’est pas toujours compatible avec le patriotisme économique. L’Inde, pour protéger son industrie, a imposé des droits de douane de 30 % en moyenne sur les importations de panneaux photovoltaïques. Et la France céderait aux mêmes tentations protectionnistes en ne distribuant une prime à l’achat que pour les véhicules électriques sortis des usines européennes. « On va soutenir les batteries et les véhicules qui sont produits en Europe parce que leur empreinte carbone est bonne », a justifié Emmanuel Macron dans un discours tenu le 11 mai. Mais cet argument est surprenant, étant donné que les véhicules électriques chinois ou américains ont une empreinte carbone au moins aussi bonne que ceux qui sont assemblés en Allemagne, qui a rouvert des centrales à charbon.

L’argument de la lutte contre le réchauffement climatique est parfois utilisé à tort, pour justifier une politique de « souveraineté industrielle », nouveau nom donné au protectionnisme. Or, celui-ci complique l’adaptation au réchauffement. Lorsqu’un pays touché par un cyclone ou des inondations cherche à se relever au plus vite, l’acheminement de matériaux de construction, de denrées alimentaires ou de médicaments peut être ralenti par de telles barrières. Le commerce mondial permet d’absorber plus facilement les chocs provoqués par des catastrophes naturelles.

Environnement: Un fonds mondial pour la nature…très modeste

Environnement: Un fonds mondial pour la nature…très modeste

La création de ce fonds constitue une bonne nouvelle pour la biodiversité mais les moyens financiers annoncés sont très insuffisants pour l’instant voir dérisoires. Un nouveau fonds mondial pour la biodiversité visant à accélérer la protection de 30% de la planète d’ici 2030, objectifs fixés lors de la COP15 de l’année dernière, a donc été ratifié jeudi 24 août par 190 pays.

Ce fonds va permettre de mobiliser différents gouvernements mais aussi des acteurs privés afin de soutenir les pays en développement, notamment les petits États insulaires les plus vulnérables. Pour la première fois, il inclura notamment une part de 20% destinée directement aux initiatives autochtones et locales visant à protéger la nature.

Le Canada et le Royaume-Uni ont été les deux premiers à injecter respectivement 147 millions de dollars (136 millions d’euros) et 13 millions de dollars afin de lancer ce Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (FCMB).

La création de ce fonds fait suite aux accords de la COP15 pris à Montréal fin décembre. Les pays participants se sont engagés sur une feuille de route visant notamment à protéger 30% de la planète d’ici 2030 et à porter à 30 milliards de dollars l’aide annuelle pour la biodiversité dans les pays en développement.

Température juillet 2023: nouveau record mondial

Température juillet 2023: nouveau record mondial


Les phénomènes actuels risquent de faire de 2023 l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une probabilité de « 50-50 » selon les calculs de Gavin Schmidt, climatologue en chef de la NASA.

Ce mois de juillet 2023 sera probablement le plus chaud depuis plusieurs « centaines, si ce n’est milliers d’années » dans le monde. Tel est le constat fait par le climatologue en chef de la NASA. Les tendances à la hausse des températures sont frappantes et seront probablement reflétées, a insisté Gavin Schmidt, le climatologue en chef de l’agence lors d’un point avec des journalistes.

« Nous observons des changements sans précédent à travers le monde », a déclaré Gavin Schmidt. « Les vagues de chaleur aux Etats-Unis, en Europe, et en Chine explosent des records », a-t-il ajouté, estimant que ces épisodes ne peuvent pas être attribuées uniquement au phénomène El Niño, « qui vient seulement d’arriver ». Phénomène climatique cyclique qui prend sa source dans l’océan Pacifique et entraîne une augmentation des températures mondiales, El Niño provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres.

Semaine du 3 au 9 juillet: nouveau record mondial de chaleur battu

Semaine du 3 au 9 juillet: nouveau record mondial de chaleur battu

«Le monde vient de connaître la semaine la plus chaude jamais enregistrée, selon des données préliminaires», a indiqué l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un communiqué, après un mois de juin déjà record en raison de la combinaison du changement climatique causé par l’activité humaine avec les premiers effets du retour du phénomène maritime El Niño.

Selon leurs estimations, les fortes températures (+ 2,3 °C au-dessus des normales de saison, 20,3 °C en moyenne) de l’été 2022 ont causé 61 672 morts entre le 30 mai et le 4 septembre sur le continent européen. Durant l’été 2003, avec 20,2 °C de moyenne sur la saison, l’excès de mortalité avait été de 71 449 décès.

Température: Deuxième record mondial en deux jours

température: Deuxième record mondial en deux jours

La journée de mardi a été la plus chaude jamais mesurée au niveau mondial, battant largement le record établi la veille, selon des mesures préliminaires mercredi d’un observatoire météorologique américain, alors que les températures mondiales sont quasi quotidiennement à des niveaux inédits depuis début juin. Pendant la journée du 4 juillet, la température moyenne de l’air à la surface de la planète a été mesurée à 17,18°C par un organisme dépendant de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), qui n’a cependant pas encore donné de confirmation officielle pour cette journée.

Cette mesure dépasse nettement les 17,01°C mesurés lundi et qui battaient déjà avec une marge significative le record journalier précédent (16,92°C) établi le 14 août 2016 et répété le 24 juillet 2022, selon ces données produites par un modèle des National Centers for Environmental Prediction du NOAA, et mises en lignes par des chercheurs de l’université du Maine. Ces données remontent jusqu’à 1979. La température de l’air, qui oscille entre environ 12°C et 17°C de moyenne journalière au cours de l’année, était en moyenne de 16,20°C début juillet entre 1979 et 2000 selon ce système de mesures.

Début juin déjà, les températures moyennes mondiales ont été les plus chaudes jamais enregistrées pour cette période par le service européen Copernicus, battant les précédents records avec une «marge substantielle». Ces observations sont un probable avant-goût du phénomène El Niño- généralement associé à une augmentation des températures mondiales – couplé aux effets du réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine.

Température : nouveau record mondial le lundi 3 juillet

Température : nouveau record mondial le lundi 3 juillet

La journée du lundi 3 juillet a été en moyenne la plus chaude jamais mesurée à l’échelle mondiale, selon les mesures dévoilées mardi par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, dont les relevés remontent jusqu’à 1979. En moyenne, la température à la surface de la terre a été de 17,01°C, la première fois qu’elle dépasse la barre de 17°C.

Le précédent record journalier datait du 24 juillet 2022, avec une température moyenne mesurée à 16,92°C.

La température mondiale moyenne continue en général de monter jusqu’à fin juillet-début août, ce qui laisse soupçonner que cette mesure pourrait rapidement être dépassée. Début juin déjà, les températures moyennes mondiales ont été les plus chaudes jamais enregistrées pour cette période par le service européen Copernicus, battant les précédents records avec une « marge substantielle ».

Souhaitant alerter sur le réchauffement climatique, le Forum économique mondial (WEF) a publié cette semaine une courte vidéo dans laquelle il esquisse ce qui attend le monde dans les prochaines décennies si aucun effort n’est fait pour le climat.

Se basant sur de nombreux rapports scientifiques, il rappelle notamment que des températures de 60°C pourraient devenir fréquentes d’ici à 2050 sur une grande partie de la planète.

«Voici ce qui nous attend dans les décennies à venir si nous ne prenons pas de mesures contre le changement climatique», démarre la séquence de deux minutes, publiée sur les réseaux sociaux du Forum économique mondial, organisateur du célèbre Forum de Davos chaque année. La vidéo égrène ensuite les possibles conséquences les plus terribles du réchauffement, décennie par décennie, qui proviennent de différents rapports scientifiques publiés ces dernières années.

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En suivant la trajectoire des émissions de CO2 actuelle – qui ont malgré tout baissé de 7 % en 2020 dans le monde, en raison de la pandémie de Covid-19 -, il faut s’attendre dans les années 2030 à ce que les calottes glaciaires continuent de fondre, faisant monter les eaux de 20 cm. La baisse des rendements agricoles aura poussé 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté, tandis que les maladies liées au changement climatiques tueront 250.000 personnes supplémentaires chaque année.

Dans les années 2040, le monde se sera déjà réchauffé de plus de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, c’est-à-dire qu’il aura dépassé l’objectif le plus ambitieux fixé dans l’Accord de Paris sur le climat, qui célèbre ce samedi son cinquième anniversaire. Le Bangladesh, le Vietnam et la Thaïlande connaîtront d’importantes inondations chaque année, entraînant des migrations de masse. En matière d’eau, 8 % de la population mondiale aura vu sa disponibilité se réduire. Il n’y aura plus de glace en Arctique pendant l’été.

Dans les années 2050, deux milliards de personnes sur la planète devront faire face à des températures insoutenables de 60°C pendant plus d’un dixième de l’année. C’est ce qu’affirment en effet deux des architectes de l’Accord de Paris, Christiana Figueres et Tom Rivett-Carnac, dans leur livre «The Future We Choose : Surviving the Climate Crisis», sorti en début d’année.

Durant cette décennie, les masques de protection seront nécessaires sur la plupart du globe, non pas pour se protéger des virus, mais pour préserver ses poumons du smog, ce brouillard créé par la pollution, qui deviendra récurrent. Le nord-est des Etats-Unis devrait connaître 25 épisodes d’inondations par an, contre un seulement en 2020. Le réchauffement climatique entraînera aussi d’importants mouvements de population : 140 millions de personnes auront été déplacées à cause de l’insécurité alimentaire, du manque d’eau et des événements climatiques extrêmes.

Arrivé en 2100, le monde aura radicalement changé. Les températures moyennes mondiales auront en effet grimpé de plus de 4°C. L’élévation du niveau des mers aura fait disparaître une large partie de la Floride sous les eaux. La plupart des récifs coralliens auront disparu, emportant avec eux un quart des habitats des poissons. Les insectes aussi ne seront plus qu’un souvenir, ce qui aura pour effet de provoquer l’échec de nombreuses récoltes.

L’extrême sécheresse affectera 40 % de la planète. Chaque année, une zone grande comme le Massachusetts sera dévastée par les flammes aux Etats-Unis. Le sud de l’Espagne et le Portugal seront devenus des déserts, faisant basculer des millions de personnes dans l’insécurité alimentaire et hydrique.

Le Forum économique mondial, qui se montre de plus en plus impliqué dans le combat climatique malgré son image de chantre du capitalisme, conclut sa vidéo en rappelant que la transition écologique, en plus de protéger la planète, pourrait être bénéfique sur un plan économique. Elle pourrait en effet permettre de générer 395 millions d’emplois dans le monde d’ici à 2030, selon un rapport du WEF .

Politique-Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Politique-Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Encore un grand raout qui finira sans doute comme l’accord de Paris sur le climat avec de grands discours et finalement une situation qui se dégrade. Ce sommet international, à l’initiative d’Emmanuel Macron, se déroule jeudi et vendredi à Paris, principalement au palais Brongniart, place de la Bourse mais aussi aux sièges parisiens de l’OCDE et de l’Unesco. Il doit permettre de « construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire », selon les organisateurs. Notons d’abord qui ne manque pas d’organisations internationales pour traiter des différentes questions économiques, financières, environnementale ou plus largement sociétales. En définitive ces grandes réunions nationales servent surtout à satisfaire l’ego et la popularité de ce qu’il organise comme c’est le cas en France avec cette nouvelle réunion.Cette réunion à l’initiative de la France pose un problème a priori concernant précisément le rappeur du pays non seulement à la question environnementale mais aussi aux déséquilibres financiers français.

« Ce sommet met la question des financements enfin au cœur des débats, alors que c’est un sujet plutôt traité à la marge lors des réunions du G20 ou du G7″, note auprès de franceinfo Friederike Roder, vice-présidente de l’ONG internationale Global Citizen. Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l’accord de Paris de 2015, explique pour sa part que « ces discussions peuvent accélérer la mise en mouvement » autour des questions de financement.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, visage des pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique, ouvrira le sommet au côté notamment du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. En visite en France depuis une semaine, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, sera également présent, comme le président brésilien, Lula, la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, ou encore le chancelier allemand, Olaf Scholz.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sera également de la partie et participera à une table ronde, comme le nouveau président de la Banque mondiale et la dirigeante du Fonds monétaire international (FMI). La présence de Sultan al-Jaber, président de la prochaine COP28 à Dubaï, est également attendue et scrutée tant le futur sommet aux Emirats arabes unis (du 30 novembre au 12 décembre 2023) fait déjà polémique.

Plus de 120 ONG (parmi lesquelles Action contre la faim, Care France ou Réseau action climat) seront aussi représentées alors que de nombreux experts du climat et des questions de pauvreté interviendront. La militante écologiste suédoise Greta Thunberg doit également s’exprimer en marge du sommet.

Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial ambitionne de repenser et de réformer le système financier mondial, un défi majeur et colossal, afin de mieux armer les Etats fragiles face au changement climatique, la pauvreté et les grandes crises. « Désormais, la bataille contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie et la lutte pour la biodiversité sont très liées ensemble », avait affirmé Emmanuel Macron la fin avril, en référence à ce sommet, dont l’idée a germé au moment de la COP27 à Charm el-Cheikh, en novembre 2022.

Une large palette de sujets sera abordée durant ces deux jours : réformes institutionnelles, taxation, restructuration des dettes des pays pauvres, rôle du secteur privé…
Ce sommet à l’initiative d’Emmanuel Macron est toutefois accueilli avec méfiance par certains ONG prévoyant par avance que la montagne accouchera d’une souris

Politique-Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Politique-Nouveau Pacte financier mondial : du bidon !

Encore un grand raout qui finira sans doute comme l’accord de Paris sur le climat avec de grands discours et finalement une situation qui se dégrade. Ce sommet international, à l’initiative d’Emmanuel Macron, se déroule jeudi et vendredi à Paris, principalement au palais Brongniart, place de la Bourse mais aussi aux sièges parisiens de l’OCDE et de l’Unesco. Il doit permettre de « construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire », selon les organisateurs. Notons d’abord qui ne manque pas d’organisations internationales pour traiter des différentes questions économiques, financières, environnementale ou plus largement sociétales. En définitive ces grandes réunions nationales servent surtout à satisfaire l’ego et la popularité de ce qu’il organise comme c’est le cas en France avec cette nouvelle réunion.Cette réunion à l’initiative de la France pose un problème a priori concernant précisément le rapport du pays non seulement à la question environnementale mais aussi aux déséquilibres financiers français.

« Ce sommet met la question des financements enfin au cœur des débats, alors que c’est un sujet plutôt traité à la marge lors des réunions du G20 ou du G7″, note auprès de franceinfo Friederike Roder, vice-présidente de l’ONG internationale Global Citizen. Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l’accord de Paris de 2015, explique pour sa part que « ces discussions peuvent accélérer la mise en mouvement » autour des questions de financement.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, visage des pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique, ouvrira le sommet au côté notamment du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. En visite en France depuis une semaine, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, sera également présent, comme le président brésilien, Lula, la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, ou encore le chancelier allemand, Olaf Scholz.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sera également de la partie et participera à une table ronde, comme le nouveau président de la Banque mondiale et la dirigeante du Fonds monétaire international (FMI). La présence de Sultan al-Jaber, président de la prochaine COP28 à Dubaï, est également attendue et scrutée tant le futur sommet aux Emirats arabes unis (du 30 novembre au 12 décembre 2023) fait déjà polémique.

Plus de 120 ONG (parmi lesquelles Action contre la faim, Care France ou Réseau action climat) seront aussi représentées alors que de nombreux experts du climat et des questions de pauvreté interviendront. La militante écologiste suédoise Greta Thunberg doit également s’exprimer en marge du sommet.

Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial ambitionne de repenser et de réformer le système financier mondial, un défi majeur et colossal, afin de mieux armer les Etats fragiles face au changement climatique, la pauvreté et les grandes crises. « Désormais, la bataille contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie et la lutte pour la biodiversité sont très liées ensemble », avait affirmé Emmanuel Macron la fin avril, en référence à ce sommet, dont l’idée a germé au moment de la COP27 à Charm el-Cheikh, en novembre 2022.

Une large palette de sujets sera abordée durant ces deux jours : réformes institutionnelles, taxation, restructuration des dettes des pays pauvres, rôle du secteur privé…
Ce sommet à l’initiative d’Emmanuel Macron est toutefois accueilli avec méfiance par certains ONG prévoyant par avance que la montagne accouchera d’une souris

Nouveau pacte financier mondial : un grand grand flou décevant

Nouveau pacte financier mondial : un grand grand flou décevant

Le résultat est forcément décevant car les thèmes étaient trop nombreux et trop flous. La seule avancée est d’ordre démocratique avec une place plus importante donnée à la voix des pays en développement. Pour le reste ,le mélange de la réforme du système financier (système de Bretton Woods notamment), l’aide à la pauvreté, la lutte contre le climat et la répartition des richesses à largement complexifié la problématique. Pour Macron, une partie de l’objectif est atteint et il s’agissait pour lui de renforcer sa stature internationale.

Le thème le plus prioritaire était sans doute de l’endettement de certains pays hors même sur ce thème aucune décision n’a été prise. Un endettement autour de 8000 milliards dont la moitié détenue par la Chine qui continue et en profite pour intensifier son néocolonialisme sur les pays pauvres notamment en Afrique dont elle pille les ressources.

Les besoins sont faramineux. Selon l’ONG Oxfam, les pays à revenus faibles et moyens ont besoin de 27 000 milliards de dollars d’ici à 2030 pour répondre aux besoins en matière de dépenses climatiques et sociales. Face à ces montants, les 100 milliards de dollars par an promis depuis la COP15 de Copenhague, en 2009, et finalement réunis pour la première fois cette année, ne suffisent pas à crier victoire. De même, l’annonce de la réallocation par les pays riches de l’équivalent de 100 milliards de dollars de droits de tirages spéciaux à destination du Sud n’est que la confirmation d’un engagement pris en 2021.

Ceux qui espéraient que le sommet soit l’occasion d’acter de nouveaux prélèvements – notamment sur les activités polluantes – sont repartis déçus. La possibilité de taxes internationales sur les transactions financières, sur les billets d’avion (comme c’est le cas en France depuis 2008) et sur les transports maritimes, n’a pas abouti.

En revanche, cette dernière option fait désormais l’objet d’un appui politique de plus en plus important. A tel point que ses promoteurs espèrent que cette piste se concrétisera au sommet de l’Organisation maritime internationale, prévu début juillet. « On a un club de ceux qui pensent comme nous et c’est à l’Organisation maritime internationale que la négociation doit se tenir et que nous la tiendrons », a promis Emmanuel Macron, en référence à la petite vingtaine de pays susceptibles de signer un accord.

Pour tout dire les résultats sont très modeste et les pays pauvres restent un peu sur leur faim. ces pays ont très clairement appelé à ce que les institutions financières aident les Etats à concrétiser leurs propres stratégies de développement. Ainsi, pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, les nations du Sud attendent « non seulement une réforme de l’architecture financière internationale, mais aussi qu’elles se traduisent par des projets pratiques concernant notamment les infrastructures. C’est à cette condition que nous, les Africains, serons convaincus que cela vaut la peine de se rendre à ce genre de sommet, d’aller jusqu’en Europe et d’écouter toutes ces promesses », a-t-il prévenu.

À noter toutefois une avancée concernant l’endettement de la Zambie ( autour de 17 milliards) alors que plusieurs pays font face à l’aggravation de leur endettement face aux multiples crises. Les pays créanciers de la Zambie (notamment la Chine) ont accepté de restructurer 6,3 milliards de dollars de dette (soit environ 5,8 milliards d’euros), plus de deux ans après le défaut de paiement du pays.

« J’aime l’esprit de coopération et de partenariat que j’ai observé ici », a appuyé à la tribune le président kényan, William Ruto. « Je pense que c’est la bonne manière de travailler. » Si le système financier n’a pas été revu de fond en comble, la place accordée aux pays en développement dans ces discussions constituerait-elle déjà une forme de révolution ?

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