Macron et Berger ( CFDT): La vision monarchique contre la vision social-démocrate
La CFDT est parvenue à devenir le premier syndicat de France grâce à sa persévérance ; sa conviction était que le dialogue valait mieux que l’affrontement systématique.
Le paysage syndical français est caractérisé par deux lignes idéologiques très différentes. Une ligne qui se veut révolutionnaire avec des intensions politiques au-delà des objectifs syndicaux et une ligne réformiste qui fait de l’indépendance syndicale et de la satisfaction des revendications les objectifs centraux. D’un côté la CGT, Sud, des syndicats enseignants etc. de l’autre la CFDT, L’unsa , la CGC etc.
Depuis maintenant plusieurs années la CFDT est apparue comme le partenaire privilégié des gouvernements successifs pour négocier sur les grands enjeux sociaux. Les syndicats à caractère révolutionnaire préférant jouer le rôle de contestataire dans la rue.
Avec Macron, le contexte a changé depuis 2017. L’actuel président de la république ne veut s’encombrer d’aucune médiation contrainte qu’il s’agisse de partis politiques, du Parlement et a fortiori des syndicats. Pour lui, le dialogue se limite à une forme de concertation simplifiée lorsque les orientations sont déjà définies. Par ailleurs sociologiquement Macron n’a guère d’affinité avec les syndicats. Le président de la république est plus proche d’une vision monarchique que d’une vision démocratique.
Chaque fois qu’il le peut, Macron tente de contourner les institutions et les organisations représentatives en créant de pseudos conseils avec des citoyens choisis au hasard qui évidemment sans formation initiale et sans expérience se font facilement manœuvrer par les experts.
On a vu par exemple ce que donnait le « grand débat » après le mouvement des gilets jaunes : surtout du bavardage sans aucune conclusion et même sans comptes-rendus! L’occasion surtout de montrer aux caméras le monologue insupportable de Macron face à un public et des experts plus ou moins endormis.
Sur le plan du dialogue, la France se caractérise par une pratique superficielle et désuète. Du coup comme le dialogue présente assez peu d’enjeu, le syndicalisme est loin de recruter les meilleurs. Le faible niveau du débat favorise plutôt les plus braillards.
Au sein des entreprises globalement la situation n’est guère meilleure mais il faut bien convenir qu’elle est aussi à l’image de ce qui se passe au sein même de conseil d’administration davantage organes d’enregistrement que lieux de véritables délibérations.
Sur la réforme des retraites, il est probable que Macro risque d’éprouver les pires difficultés à faire avaler sa réforme un peu bâclée qui fait notamment abstraction des inégalités, des conditions de travail et de vie. Pourtant la CFDT est favorable à une réforme mais à condition de prendre en compte les inégalités sociales.