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Crise climatique : changer de modèle agricole

Crise climatique : changer de modèle agricole 


Le développement de l’agroécologie paysanne et de la permaculture pourrait permettre d’amortir les conséquences du changement climatique et de déployer en France une agriculture durable et résiliente, affirme, dans une tribune au « Monde », Olivier Hébrard, de l’association Terre & Humanisme. Un article intéressant mais qu’il convient de relativiser car les modalités d’exploitation des sols ont déjà évolué avec notamment moins en moins  de labours profonds et  moins de traitements chimiques. Certes,  il reste encore beaucoup à faire mais l’action ne peut s’inscrire que dans le temps pour transformer à la fois l’offre mais aussi la demande. Et de ce point de vue les consommateurs ont aussi une grande responsabilité.

 

Année après année, la fréquence et la sévérité des sécheresses progressent sur nos territoires, conséquences des changements climatiques en cours. En première ligne, le monde agricole souffre tout particulièrement de la récurrence des températures extrêmes, de leur persistance et des longues périodes sans pluie.

Le modèle agricole français actuel reste largement dominé par l’agriculture dite conventionnelle, reposant en partie sur la chimie et bien trop souvent sur une mauvaise gestion des sols, de la biodiversité et de l’eau. Là où ce modèle parvenait à franchir tant bien que mal les sécheresses estivales il y a encore quelques dizaines d’années, avec leur récurrence et leur persistance, il montre à présent clairement ses limites.

Les sols travaillés en profondeur, les engrais minéraux et les pesticides chimiques sont autant de facteurs qui, année après année, fragilisent les sols et leur enlèvent leur aptitude à retenir et stocker les eaux en période de pluies, puis en période sèche, à les redistribuer progressivement aux plantes, aux aquifères profonds, aux sources et aux cours d’eau.

Ainsi, lors des principaux événements pluvieux, ces sols dégradés génèrent plus facilement des crues. A l’inverse, n’ayant pas pu correctement retenir et stocker les eaux lors des périodes de pluies, ils nécessitent alors rapidement une irrigation conséquente. De surcroît, les prélèvements d’eau agricole s’effectuent souvent dans des nappes et des cours d’eau eux-mêmes mal rechargés pendant les périodes hivernales en raison de cette mauvaise gestion globale des sols, ce qui ne fait qu’accentuer leurs faibles niveaux d’étiage.

C’est notamment dans ce contexte global que les demandes de création de retenues d’eau se multiplient. Si parfois elles s’avèrent fondées et légitimes, bien souvent elles visent à répondre aux besoins en eau d’un système agricole devenu aujourd’hui obsolète. L’arrosage massif de grandes surfaces de maïs, destinées à alimenter du bétail qui, normalement, devrait se nourrir à l’herbe, en est un exemple criant. Le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, est un des cas les plus médiatisés de débats portant sur les liens entre ressource en eau et choix du modèle agricole global.

A la lumière des erreurs passées et actuelles, nous savons aujourd’hui que d’autres modèles agricoles et alimentaires sont possibles, mais aussi que le consommateur, qui se trouve en bout de chaîne, représente un vrai levier. Si celui-ci choisit par exemple de consommer moins de viande mais de meilleure qualité, telle que celle issue de vaches nourries à l’herbe et certifiées en agriculture biologique, et dans la mesure du possible selon un approvisionnement en circuits courts, les effets positifs sur les milieux seront notables.

Climat, sécheresse: changer de modèle agricole

Climat, sécheresse: changer de modèle agricole 


Le développement de l’agroécologie paysanne et de la permaculture pourrait permettre d’amortir les conséquences du changement climatique et de déployer en France une agriculture durable et résiliente, affirme, dans une tribune au « Monde », Olivier Hébrard, de l’association Terre & Humanisme.

Année après année, la fréquence et la sévérité des sécheresses progressent sur nos territoires, conséquences des changements climatiques en cours. En première ligne, le monde agricole souffre tout particulièrement de la récurrence des températures extrêmes, de leur persistance et des longues périodes sans pluie.

Le modèle agricole français actuel reste largement dominé par l’agriculture dite conventionnelle, reposant en partie sur la chimie et bien trop souvent sur une mauvaise gestion des sols, de la biodiversité et de l’eau. Là où ce modèle parvenait à franchir tant bien que mal les sécheresses estivales il y a encore quelques dizaines d’années, avec leur récurrence et leur persistance, il montre à présent clairement ses limites.

Les sols travaillés en profondeur, les engrais minéraux et les pesticides chimiques sont autant de facteurs qui, année après année, fragilisent les sols et leur enlèvent leur aptitude à retenir et stocker les eaux en période de pluies, puis en période sèche, à les redistribuer progressivement aux plantes, aux aquifères profonds, aux sources et aux cours d’eau.

Ainsi, lors des principaux événements pluvieux, ces sols dégradés génèrent plus facilement des crues. A l’inverse, n’ayant pas pu correctement retenir et stocker les eaux lors des périodes de pluies, ils nécessitent alors rapidement une irrigation conséquente. De surcroît, les prélèvements d’eau agricole s’effectuent souvent dans des nappes et des cours d’eau eux-mêmes mal rechargés pendant les périodes hivernales en raison de cette mauvaise gestion globale des sols, ce qui ne fait qu’accentuer leurs faibles niveaux d’étiage.

C’est notamment dans ce contexte global que les demandes de création de retenues d’eau se multiplient. Si parfois elles s’avèrent fondées et légitimes, bien souvent elles visent à répondre aux besoins en eau d’un système agricole devenu aujourd’hui obsolète. L’arrosage massif de grandes surfaces de maïs, destinées à alimenter du bétail qui, normalement, devrait se nourrir à l’herbe, en est un exemple criant. Le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, est un des cas les plus médiatisés de débats portant sur les liens entre ressource en eau et choix du modèle agricole global.

A la lumière des erreurs passées et actuelles, nous savons aujourd’hui que d’autres modèles agricoles et alimentaires sont possibles, mais aussi que le consommateur, qui se trouve en bout de chaîne, représente un vrai levier. Si celui-ci choisit par exemple de consommer moins de viande mais de meilleure qualité, telle que celle issue de vaches nourries à l’herbe et certifiées en agriculture biologique, et dans la mesure du possible selon un approvisionnement en circuits courts, les effets positifs sur les milieux seront notables.

Sondage environnement : une aspiration à changer de modèle de développement.

Sondage environnement : une aspiration (77%)à changer de modèle de développement. 

 

l’expression « transition écologique » évoque « quelque chose de positif » pour une majorité de plus en plus large de Français – 77% d’entre eux. Soit 15 points de plus que lors de notre enquête de novembre 2018 (62%)! Et nos concitoyens veulent que cette transformation se fasse dans les années à venir : ils sont 56% à préférer « un pays qui va faire le choix d’un autre modèle de développement avec comme objectif la préservation des ressources naturelles », plutôt qu’une priorité donnée à plus de croissance et à la création d’emplois.

« Le clivage social sur cette question est en train de disparaître, ajoute Pierre Giacometti, président de No Com, cabinet de conseil en stratégie de communication. Il y a une dizaine d’années, cette nécessité de la transition écologique était plus présente chez les catégories socioprofessionnelles supérieures. Aujourd’hui, la prise de conscience est présente même chez les plus défavorisés. »

 

Cette aspiration à « un autre modèle de transformation de la France que celui conduit actuellement » a été dopée par la crise du coronavirus : 86% le souhaitent aujourd’hui, contre 75% en décembre.

Pour autant, quand est posée la question des priorités d’un autre modèle de transformation pour la France, l’accélération de la transition écologique n’apparaît qu’en cinquième position (26%), loin derrière la relocalisation d’usines (47%), citée en premier. « Si la prise de conscience est là, on peut s’interroger sur la capacité des Français à la traduire en actes », note Giacometti. Lequel doute alors de leur adhésion aux proposition de la convention citoyenne pour le climat

Si la prise de conscience est là, on peut s’interroger sur la capacité des Français à la traduire en actes

« C’est toute la difficulté pour Emmanuel Macron, estime le spécialiste. Sa volonté réformatrice est freinée par de la gestion de crise, pas forcément compatible avec la vision de long terme de la convention climat. »

Cette appétence pour les relocalisations s’explique par une tendance de fond observée dans nos tableaux de bord de la transformation : un « réflexe de reprise de contrôle sur le cours des événements », explique Giacometti, probablement renforcé par la crise sanitaire. D’où le rejet de la mondialisation – 71% des Français la jugent « négative », la vision majoritairement positive des nationalisations (55%), le souhait du maintien (36%) voire du renforcement (35%) du rôle de l’Etat dans l’économie.

Cette tendance s’accompagne d’une appétence renforcée pour la « protection », retrouvée partout : en tête des expressions évoquant le plus quelque chose de positif, dans la nécessité de freiner les licenciements (qui gagne 7 points par rapport à juin 2017), ou la perte de vitesse de la priorité accordée à réduire la dette « même si cela conduit à baisser certaines aides sociales » – 52% contre 58% en juin 2018.

Enquête Ifop pour No Com menée par questionnaire auto-administré en ligne du 3 au 8 juin 2020 auprès d’un échantillon de 1.501 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Un modèle économique et sociétal à l’aune de la durabilité

 

 

Collectif

 

Face aux voix qui s’élèvent pour revenir sur les acquis écologiques, une vingtaine de chefs d’entreprise, réunis au sein du Club de la durabilité, s’engagent auprès des consommateurs dans la voie de l’économie des produits durables et réparables.

 

  • Un  modèle économique et sociétal à l’aune de la durabilité 

Tribune le Monde . (collectif)

La crise sanitaire actuelle n’est pas sans risque pour l’écologie. En effet, à Paris comme à Bruxelles, certains acteurs de l’industrie ou des fabricants se mobilisent pour remettre en question des textes déjà débattus et adoptés, en arguant de leur incapacité à mettre en œuvre ces mesures écologiques en temps de crise économique.

Parmi les textes remis en question par certaines organisations figure la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, promulguée en février. Celle-ci contient des dispositions sur les déchets et le plastique, mais aussi sur la durée de vie des produits, la réparation et l’information du consommateur, visant à transformer notre manière de produire et de consommer.

Si les difficultés des entreprises doivent être prises en compte par le gouvernement et peuvent justifier des ajustements de calendrier à la marge, celles-ci ne doivent pas faire perdre de vue l’impératif de la transition vers une économie plus sobre en ressources et plus circulaire.

L’explosion du reconditionné

La crise que nous traversons nous oblige à repenser notre modèle économique et sociétal à l’aune de la durabilité. Les mesures de relance doivent être étudiées à la lumière de cette transition nécessaire vers une production et une consommation plus soutenables, qui favorisent l’allongement de la durée de vie des produits.

 

Nouvelles ou en transition, les entreprises pionnières existent déjà, comme le montrent la vingtaine d’entreprises membres du Club de la durabilité. Elles interviennent à tous les stades du cycle de vie du produit, de la conception jusqu’à la fin de vie pour proposer des produits durables et réparables. Nouveaux fabricants de bouilloires ou d’enceintes entièrement réparables et modulaires, entreprises de la réparation et de l’économie de la fonctionnalité, distributeurs qui se tournent vers la location, vendent des pièces détachées ou orientent les clients vers les produits les plus durables, les initiatives ne manquent pas.

L’explosion du reconditionné et de la vente d’occasion, notamment sur Internet, participe à la formation de cet écosystème. Les alternatives au tout-jetable ne s’arrêtent pas à l’électronique : elles concernent l’automobile, le textile, les meubles et même l’immobilier.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  « Transition écologique : le choc des réalismes »

Non seulement vertueuses sur le plan écologique, ces entreprises principalement européennes démontrent que l’économie des produits durables et réparables peut être un avantage stratégique dès aujourd’hui, et a fortiori demain. Les entreprises françaises peuvent se démarquer, et elles le font déjà, sur le terrain de l’économie circulaire et de la durabilité des produits, secteur qui représentait en 2016 environ 800 000 emplois.

Un nouveau modèle de croissance ?

Un nouveau modèle de croissance ?  

Marie-Pierre Peillon, directrice de la recherche et de la stratégie ESG chez Groupama Asset Management exprime son espoir que naisse  un ouvert modèle de croissance reposant moins sur la mondialisation et la financiarisation et sur davantage la prise en compte d’un autre type de développement et de consommation. Il s’agit sans doute davantage d’une espérance que d’un projet malheureusement. En effet le jour d’après risque d’être surtout caractérisé par une vague sans précédent de défaillances et de licenciements  qui risque de marginaliser la perspective d’une meilleure prise en compte des éléments qualitatifs du système productif et du type de consommation. La question est aussi de savoir si Groupama qi vit d’ assurances et d’activités financière y compris spéculatives est la mieux placée pour parler de nouveau développement.

“Le modèle de croissance reposant sur la mondialisation et la financiarisation va devoir être corrigé et la tendance à une économie plus soutenable, plus durable, va s’accélérer”, dit-elle.

L’affrontement pour l’hégémonie que se livrent les Etats-Unis et la Chine avait déjà ouvert un débat que vient relancer la rupture des chaînes d’approvisionnement dont ont été victimes dans cette crise de nombreux secteurs industriels, comme par exemple la pharmacie et l’automobile, qui devront apprendre à produire différemment, argumente-t-elle.

“Il y a de plus en plus d’interrogations sur un modèle où les consommateurs sont en Occident et consomment tout ce qui est produit à bas prix dans les pays émergents”, dit-elle.

“Il va falloir réinventer la mondialisation. Elle ne disparaîtra pas mais elle sera sans doute plus nuancée avec davantage de régionalisation, des chaînes de production repensées et une gestion moins tendue des stocks, ce qui aura des impacts forts dans la gestion des entreprises, dont l’organisation est à revoir.”

Contrairement à la crise de 2008-2009, partie de la finance avant de se diffuser à l’économie réelle, la crise actuelle a porté un coup d’arrêt brutal à l’économie en imposant la fermeture de larges pans de l’activité, ce qui a entraîné des réponses immédiates et massives de la part des banques centrales mais également des gouvernements, prolonge Marie-Pierre Peillon.

“La grande nouveauté, c’est l’intervention des Etats avec notamment la généralisation par les pays européens de la méthode du chômage partiel, ce qui coûte cher mais préserve le capital humain et favorisera la reprise”, dit-elle.

Certains secteurs auront du mal à se relever et auront besoin de l’aide des Etats, qui devront continuer à apporter des garanties de prêts où de l’argent frais, sous forme de dette ou de capital, ajoute-t-elle.

“Vu la violence du choc et les évolutions qui seront nécessaires, les Etats vont rester longtemps au chevet de l’économie et vont devoir mettre en place des programmes de relance de type plan Marshall”, dit-elle.

“Dans ce contexte, l’Europe a rendez-vous avec son destin avec un couple franco-allemand qui devra donner une nouvelle dynamique, avec des situations inquiétantes à gérer, notamment celle de l’Italie, qui est la troisième économie de la zone euro et risque d’être confrontée à de graves difficultés.”

Les mutations qui se dessinent n’épargneront pas la manière dont sont gérées les entreprises et dont fonctionne le monde de la finance, poursuit la spécialiste de l’investissement durable.

“On assiste à un début de changement dans la gouvernance des entreprises.”, dit-elle.

“Le modèle précédent, basé sur la financiarisation, imposait d’avoir un retour sur investissement très élevé et de redistribuer davantage aux actionnaires qu’aux salariés. Sur le long terme, les politiques actionnariales dans les entreprises vont être revues, ce qui voudra dire que les marchés financiers devront revoir le niveau de rentabilité qu’ils exigent”, prolonge Marie-Pierre Peillon.

La demande de sens et la nécessité de penser à plus long terme devraient contribuer à redessiner le paysage de l’investissement, les sociétés de gestion étant appelées à évoluer dans un univers plus complexe aux perspectives plus floues, ajoute-t-elle.

“Avec le retour de la volatilité en raison des incertitudes, l’analyse des valeurs et le ‘stock picking’ devraient retrouver tout leur sens”, dit-elle.

“Il ne suffira plus de se précipiter sur les actifs risqués parce que leurs valorisations sont soutenues par les politiques monétaires, comme c’était le cas depuis quelques années. On privilégiera sans doute la qualité des actifs, les valeurs liquides et les secteurs en phase avec la tendance au développement durable.”

Si elle permet d’envisager un monde plus équilibré et plus conscient des enjeux sociaux en environnementaux, la crise actuelle présente également un risque d’affrontement idéologique en donnant des arguments au partisans d’un repli borné à l’abri de frontières hermétiques, prévient Marie-Pierre Peillon.

“On sait très bien que la mise en place de ce nouveau monde ne va pas se faire en claquant des doigts”, dit-elle.

“Il y a des courant qui vont résister et il y aura un rapport de forces. Il va falloir faire très attention à la stabilité politique de nos démocraties, au risque d’un repli sur soi et de la montée des populismes.”

La Chine , modèle pour remplacer la démocratie !

 La Chine , modèle pour remplacer la démocratie !

Laurent Malvezin retrace, dans une tribune au « Monde », la permanence de la stratégie du Parti communiste chinois pour s’imposer à sa population comme au monde.

Tribune. La Chine semble avoir réussi à maîtriser la propagation du Covid-19, et propose depuis lors son assistance au reste du monde frappé par la pandémie. Le retournement de situation auquel nous assistons doit être l’occasion de rappeler le fonctionnement de la politique et de la bureaucratie chinoises, pour ne plus être dupe de leur action, et nous poser les bonnes questions sur la réponse collective à apporter, au niveau national comme européen.

La gestion de la crise actuelle par la Chine obéit aux mêmes mécanismes internes depuis la création du Parti communiste en 1921 et la fondation de la République populaire en 1949. La seule différence notable est celle des moyens à sa disposition.

Le Parti voit le monde en trois ensembles : lui-même, ses nationaux, et les autres. L’objectif du Parti est d’étendre au maximum ce premier cercle à l’aide de son appareil, semblable à un corps diplomatique d’élite aux objectifs interne et externe. La logique est simple : plus le nombre de « supporters » est important, plus grandes sont les chances d’atteindre ses objectifs, quels qu’ils soient.

 

Considérant sa propre population comme exogène, son premier objectif, qui devient exacerbé en temps de crise, consiste non seulement à légitimer son maintien au pouvoir, mais aussi à se rendre suffisamment convaincant pour rallier un maximum de nouveaux membres et, parallèlement, affaiblir toutes les oppositions. 

Il doit d’abord tester les loyautés internes : chaque entreprise, publique comme privée, doit être à la disposition de l’exécutif pour remplir toute mission qui lui sera confiée. Pour les dirigeants chinois, les efforts pour juguler la propagation du Covid-19 sont une opportunité pour resserrer les liens – entendre le contrôle – entre le Parti et la société.

Sous peu, les entreprises mobilisées recevront titres et gratifications honorifiques, leur ouvrant des portes jusque-là fermées du Parti, et par là même les subsides de l’Etat. Les recrutements de nouveaux membres du Parti battront leur plein pour renverser la tendance actuelle de raréfaction des jeunes recrues, et ainsi élargir l’entre-soi lequel se mesure au nombre des membres de plein droit et de ses supplétifs. »

Green Deal : « protéger le modèle européen»

Green Deal : « protéger le  modèle européen»

Le juriste Bertrand de Kermel et le syndicaliste Christophe Quarez (CFDT)  expliquent, dans une tribune au « Monde », qu’il faut taxer au niveau du marché du carbone européen les produits importés, rendus compétitifs par le dumping, qu’il soit social, fiscal ou environnemental. Le produit de cette taxe doit être affecté à la transition énergétique et écologique.

Tribune. 

 

« Premier chantier lancé par la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dix jours seulement après sa prise de fonctions [le 1er décembre 2019], le Green Deal européen repose sur trois piliers : d’abord un pilier environnemental, avec la révision des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (de 40 % à 50 % d’ici à 2030) et la neutralité carbone en 2050 pour répondre à l’urgence climatique ; ensuite un pilier social, qui passe par le soutien financier et l’accompagnement des régions de l’Union européenne (UE) encore fortement dépendantes d’activités minières dans leur transition pour qu’elle soit socialement juste ; enfin un pilier économique, avec la mise en place de politiques et d’instruments financiers pour financer la transition énergétique des différents secteurs d’activité.

Mais la politique commerciale européenne est-elle à la hauteur des enjeux affichés ? A l’Organisation des Nations unies (ONU), en septembre 2019, le président de la République Emmanuel Macron déclarait : « Notre jeunesse, parfois nous-mêmes [les chefs d’Etat], ne comprenons plus rien au fonctionnement de ce monde. On veut collectivement reprendre le contrôle. On veut retrouver à la fois de la souveraineté au niveau régional, du contrôle de soi et du sens. Et donc on ne peut plus avoir un agenda commercial qui soit contraire à notre agenda climatique. »

Cette déclaration signifie que nous avons perdu des pans de souveraineté au profit du monde marchand, que la mondialisation n’est plus sous contrôle, qu’elle n’a pas de sens au plan humain, et qu’elle n’est pas cohérente avec l’urgence climatique.

Depuis la crise du multilatéralisme et la paralysie de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les accords commerciaux bilatéraux et régionaux se développent. Ces nouveaux accords ne se limitent plus à la simple réduction des droits de douane, mais ont vocation à créer des normes communes au nom de la convergence réglementaire, avec le risque d’un moins-disant social, environnemental ou phytosanitaire.

C’est ce risque, réel et sérieux, qui a suscité les mobilisations lors de la discussion du projet de partenariat transatlantique de commerce et d’investissement [PTCI, accord de libre-échange également connu sous l’acronyme anglais TAFTA], et finalement son abandon.

Comment la BCE peut financer la transition verte

Car l’UE a trop souvent fait preuve de naïveté en matière commerciale, faisant de l’Europe le marché le plus ouvert du monde. Réciprocité et promotion des normes sociales et environnementales doivent guider les négociations des accords de libre-échange. »

Politique: finance, scandale, lobby……la France vers le modèle américain

 

 

Avec retard mais sûrement,  la démocratie en France se dirige vers un modèle démocratique  à l’américaine. Pendant longtemps,  la France avait fait exception. D’abord en refusant de mélanger vie privée et de vie publique. Une exception dont par exemple Mitterrand a largement profité et à juste titre. Ensuite progressivement, les plus hauts responsables ont exhibé leur vie personnelle et familiale afin de satisfaire le voyeurisme des  certains électeurs friands de médias et télés- réalité.  Mais en retour, certains de ces dirigeants ont été victimes de cet exhibitionniste. Le second aspect et pas des moindres, c’est celui de l’importance de la finance dans les principales élections. Avec des campagnes   de plus en plus conçues comme des produits de publicité avec tous les moyens y afférents.

Du coup,  le coût des campagnes est monté de manière vertigineuse. Désormais des dizaines et des dizaines de millions sont nécessaires pour occuper l’espace médiatique, le saturer  même et étouffer ses adversaires avec la communication. Car c’est bien le drame,  la communication a pris le pas sur le fond. Pour preuve les slogans idiots de la plupart des candidats,  sans véritable contenu, comme celui d’un soda ou d’une marque de lessive. Les experts de la com. ont pris le pouvoir dans les équipes de campagnes sur les experts et les politiques. Un exhibitionnisme aussi bien  les campagnes électorales  que pendant un mandat. Ainsi un président de la république comme Macron s’inflige-t-il des représentations thématiques ou géographiques permanentes presque tous les jours pour uniquement les  médias.

Dernier exemple en date quand Macon, pour reverdir sa politique, s’affiche en doudoune Rossignol au Mont-Blanc. Une doudoune aux couleurs nationales. L’ennui c’est que la doudoune a été conçue dans un pays de l’Est à partir de tissus italiens et que la marque Rossignol est maintenant dans les mains d’un fonds scandinave. Ces déplacements et exhibitions désacralisent aussi la fonction d’un président qui doit pourtant prendre de la distance pour orienter le pays et non se mêler de tout sans savoir exactement  ce qu’il fait. La finance dans les campagnes a forcément un rôle essentiel car il n’y a aucun candidat disposant des 30 ou 50 millions nécessaires. Initialement, le total ne doit pas dépasser 10 millions mais les candidats utilisent différents biais pour dépasser et de loin cette limite. Et la commission de contrôle des comptes des candidats, pratiquement sans moyens, ferme les yeux.

Évidemment pour résoudre cette équation financière, les lobbys jouent  un rôle primordial. Des lobbys nationaux internationaux. Aussi des financements douteux venant de l’étranger.  . Pour Macon, c’est clairement le lobby financier et économique dominant qui a financé la campagne.

Le  candidat n’aurait jamais pu financer sa campagne sans une infime fraction de donateurs fortunés. 48 % de ces 16 millions d’euros, ont été récoltés grâce à « seulement » 1 212 dons de 4 500 euros et plus. Ces gros chèques ont été d’autant plus essentiels qu’ils ont longtemps représenté l’essentiel des ressources dont disposait le candidat. En fait, ce sont surtout 800 gros donateurs de Paris qui ont financé la campagne de Macron. Il faut ajouter à cela les faciliter accorder par certains lors de la campagne. Une affaire qui a fait l’objet une procédure judiciaire et qui a été récemment enterré. Comme sera sans doute aussi enterrer l’origine des fonds de la campagne de Macon.

La France s’oriente donc bien vers une sorte de modèle américain.  il faut d’abord aligner les dollars, être soutenu par les lobbies et afficher sa vie personnelle à la Une des journaux à scandale dont raffolent certains électeurs qui ne comprennent pas grand-chose aux enjeux politiques mais qui font la différence souvent à partir d’aspects complètement anecdotiques. Une réflexion mériterait d’être engagée sur cette perversion de la démocratie et pas seulement au niveau national également au niveau local où les barons reproduisent à leur niveau le même système.

Agribashing: la critique d’un modèle agricole industriel

 Agribashing: la critique d’un modèle agricole industriel

 

Indéniablement le mouvement récent des agriculteurs à connu un certain succès. Restent  cependant des ambiguïtés dans ce qui alimente le mécontentement. Il s’agit en fait d’une double motivation, une de nature économique pour protester  contre des revenus indécents, une autre de nature plus politique quant au rapport de l’agriculture à l’environnement. L’opposition entre la fin du monde et la fin du mois. En réalité, deux  aspects  relativement liés dans la mesure où c’est précisément le modèle agricole industriel qui porte atteinte à la fois au  revenu de nombre d’acteurs et à l’environnement. Ce qu’ explique un collectif d’agriculteurs dont José Bové dans une tribune au Monde.

 

 » Nous, agriculteurs, agricultrices, observons une atmosphère de crispation, d’incompréhension, entre une partie du monde agricole et le reste de la société, principalement focalisé sur l’utilisation des pesticides et sur l’élevage industriel.

Concernant les pesticides, leurs effets néfastes pour la santé humaine et l’environnement sont prouvés par de nombreuses publications scientifiques, tandis que le rejet de l’élevage industriel correspond à la dénonciation d’un système de maltraitance animale à grande échelle qui ne permet pas aux éleveurs et salariés concernés de s’épanouir ni de s’en sortir économiquement.

Ces pratiques portent atteinte à l’environnement ici et ailleurs comme le montrent le problème des algues vertes en Bretagne, la dégradation de nos ressources en eau, ou encore la déforestation générée par la monoculture de soja OGM au Brésil.

Les critiques de ces pratiques, légitimes, sont qualifiées d’« agribashing » par la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles], formule reprise par le ministre de l’agriculture et le président de la République. Pourtant, la remise en cause du modèle agro-industriel dominant n’est pas de l’agribashing ! Il ne s’agit pas de dire que l’agriculture est mauvaise, maléfique, ou que les urbains n’aiment pas les agriculteurs ! Il s’agit de critiquer un modèle qui entraîne les agriculteurs et notre société dans le mur.

Ce modèle endette dangereusement les agriculteurs, continue de vider les campagnes de leurs paysans, pousse à un gigantisme empêchant les jeunes de reprendre les fermes des retraités, pollue les sols et les eaux, détruit la biodiversité, dégrade la santé des écosystèmes et des humains. Cette agriculture basée sur l’agrochimie, la spécialisation à outrance des territoires et la mondialisation, contribue au réchauffement climatique et est peu résiliente face aux événements extrêmes qui se multiplient.

Pourtant, l’agroécologie paysanne que nous pratiquons, le plus souvent en bio, depuis de nombreuses années, représente une alternative crédible. Cette agriculture, qui lie agronomie et écologie, nous permet de vivre avec dignité et de transmettre nos fermes, tout en fournissant une alimentation saine à nos concitoyens. Nous montrons au quotidien que ce type d’agriculture peut redynamiser les territoires, en créant des emplois, du lien social, du paysage, de la biodiversité et de la résilience. »

 

L’utopie écologique, nouveau modèle de société ?

L’utopie écologique, nouveau modèle de société  ?

C’est l’interrogation de Philippe Moati ,économiste dans une tribune au « Monde ». après une enquête de l’Observatoire société et consommation 

 

« Une enquête proposant un choix entre trois modèles de société montre une préférence pour des modes de vie favorisant la proximité, les liens avec les proches et une consommation locale, constate l’économiste dans une tribune au « Monde ».

Il est souvent dit que notre époque souffre d’une panne des utopies et que les Français, en particulier, nourrissent leur pessimisme d’un déficit d’avenir désirable.

Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons conduit à l’Observatoire société et consommation (Obsoco), avec le soutien de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), de la banque publique d’investissement Bpifrance et de la chaire ESCP-Edouard-Leclerc, une enquête approfondie auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 personnes âgées de 18 à 70 ans.

Cette enquête opère une plongée dans les imaginaires à l’œuvre au sein de la société française. Nous y avons notamment mesuré le degré d’adhésion des Français à trois modèles de société idéale, trois « systèmes utopiques » associés à des relais d’opinion, des mouvements plus ou moins organisés, qui prescrivent des priorités, des pratiques, des politiques et des institutions supposées conduire à un avenir souhaitable.

Il s’agit de l’utopie « techno-libérale », qui décrit une société hyperindividualiste organisée pour une croissance forte tirée par la science et la technologie, avec le transhumanisme comme point d’horizon ; de l’utopie « écologique », qui dépeint une organisation de l’économie et de la société tendue vers la sobriété, le « moins mais mieux » ; enfin, de l’utopie « sécuritaire », qui renvoie à une société nostalgique d’un passé révolu, attachée à la morale et à la tradition, soucieuse de préserver son indépendance économique et son identité face aux influences étrangères.

Chaque système utopique a été présenté aux personnes ayant participé à l’enquête de manière détaillée, en couvrant les aspects relatifs à l’organisation de la vie économique, au système politique, aux modes de vie et de consommation, etc. Les répondants ont été invités à déclarer dans quelle mesure ces modèles de société se trouvaient en phase avec leur propre conception d’une société idéale, de manière globale et aspect par aspect.

C’est l’utopie « écologique » qui sort gagnante de cette confrontation ; 55 % des répondants lui ont accordé leur meilleure note. L’utopie « sécuritaire » se classe en deuxième (elle est l’utopie préférée de 29 % des répondants), laissant l’utopie « techno-libérale » assez loin derrière (16 %), celle-ci étant pénalisée par un rejet massif des perspectives de l’augmentation de l’humain. »

 

 

Auteur de l’ attentat préfecture : employé modèle ou terroriste ?

Auteur de l’  attentat préfecture : employé modèle ou terroriste ?

Après la communication ratée de l’incendie de Rouen, c’est une vraie faillite de la communication sur l’affaire de l’attentat de la préfecture. Difficile de comprendre la communication du gouvernement qui est passé du profil d’un employé modèle à celui de terroriste pour  l’auteur des attentats de la préfecture de Paris. Pour parler clair le procureur du parquet national anti terroriste a dit à peu près le contraire du ministre de l’intérieur Christophe qui Castaner avait déclaré jeudi que le suspect n’avait jamais présenté de signe d’alerte.

Le procureur du parquet national antiterroriste, Jean-François Ricard indiqué que l’auteur s’était converti à l’islam depuis une dizaine d’années. L’analyse de son téléphone a en outre permis de “faire apparaître des contacts (avec) plusieurs individus susceptibles d’appartenir à la mouvance islamiste salafiste”, a indiqué Jean-François Ricard, ajoutant que “plusieurs témoignages ont fait apparaître qu’il aurait adhéré à une vision radicale de l’islam”.

L’ensemble de ces éléments, a conclu le procureur, explique que le Parquet national antiterroriste se soit saisi vendredi de l’enquête et que les faits aient été requalifiés en “assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste” et “association de malfaiteurs terroriste criminelle”.

Brésil : Bolsonaro choisit Pinochet comme modèle !

Brésil : Bolsonaro choisit Pinochet comme modèle !

 

Il faut que Bolsonaro,  le président du Brésil, soit très les acculé pour en être réduit à faire l’apologie de Pinochet. C’est le seul moyen qu’il ait trouvé pour justifier sa propre politique. Il y a sans doute mieux comme référence idéologique. Le problème c’est que Bolsonaro est de plus en plus isolé. Il a notamment été attaqué lors du G7 pour  son inertie voir sa complicité vis-à-vis des incendies criminelles  en Amazonie. Macron en particulier a  pris la tête de la contestation contre le  président brésilien avec la très sérieuse menace de ne pas signer le futur accord commercial Mercosur. Faux-cul comme d’habitude, le président américain a adhéré à la position commune du G7 lui le lendemain sur Twitter a dit exactement le contraire en soutenant Bolsonaro.  en Amérique du Sud le président brésilien est également très critiqué par ses voisins. Quant au plan intérieur, la contestation vise non seulement les problèmes environnementaux mais aussi la situation économique et les libertés démocratiques.

Jair Bolsonaro a dénoncé aussi  mercredi «l’ingérence, dans la ligne (du président français Emmanuel) Macron», de l’ONU «dans les affaires intérieures et la souveraineté» du Brésil, après que Mme Bachelet a déploré un «rétrécissement de l’espace démocratique» au Brésil sous sa présidence d’extrême droite.

Bolsonaro a accusé sur Twitter Michelle Bachelet de défendre «les bandits qui attaquent nos courageux policiers civils et militaires» alors qu’elle s’était inquiétée des exécutions extra-judiciaires par les forces de l’ordre.

Jair Bolsonaro a ensuite attaqué personnellement Mme Bachelet sur Facebook. «Elle oublie que le Chili n’est pas devenu un (nouveau) Cuba grâce à ceux qui ont eu le courage de renverser la gauche en 1973, parmi ces communistes, son père», a écrit le président, apologue assumé par ailleurs de la dictature au Brésil.

Le père de Michelle Bachelet, Alberto Bachelet, un général d’aviation, est mort à 50 ans en prison, où il a été torturé, un an après le coup d’Etat d’Augusto Pinochet.

Les remarques sur Pinochet ont choqué au Chili où le président Sebastian Pinera a indiqué, dans une déclaration publique: «Je n’adhère en aucun cas à l’allusion faite par le président Bolsonaro concernant une ex-présidente du Chili, et en particulier sur un sujet aussi douloureux que la mort de son père».

 

Une remise en cause du modèle de production mondial ?

Une remise en cause du modèle de production mondial ?

C’est ce qu’aborde-un peu timidement-  une tribune du monde- qui explique le fonctionnement du modèle actuel. Un article intéressant mais qui évite d’imaginer le futur modèle de production et de distribution. (Extraits)

« Le entre de commandement dernier cri de l’entreprise. Flex, géant américain de la fabrication en sous-traitance, situé en Californie,  évoque une salle de crise du Pentagone. Le tableau de bord lui permet de surveiller les 16 000 fournisseurs de Flex ainsi que plus de 100 usines produisant à peu près tout, des systèmes automobiles au matériel de cloud-computing destiné à plus de 1 000 clients à travers le monde. Tom Linton est reconnu comme l’un des rois de la chaîne d’approvisionnement, un mécanisme au cœur de la mondialisation des dernières décennies grâce auquel matières premières, pièces détachées et composants s’échangent en traversant de multiples frontières avant d’être incorporés dans des produits finis. Lorsqu’on l’interroge sur l’avenir, cependant, sa réponse est inquiétante : “Nous nous dirigeons vers un monde post-global.”

Il y a quelques années, cette thèse aurait relevé de l’hérésie. La révolution des technologies de l’information, qui a rendu les communications fiables et abordables, combinée à l’arrivée de la Chine sur le marché mondial – qui a fourni une main-d’œuvre bon marché abondante – ont transformé la fabrication en une aventure mondialisée. Dans son livre ‘The Great Convergence’, Richard Baldwin soutient que le cocktail résultant du savoir-faire industriel occidental et de la puissance manufacturière asiatique a alimenté l’hyper-mondialisation des chaînes d’approvisionnement. Entre 1990 et 2010, le commerce a connu un essor considérable grâce aux réductions des tarifs douaniers, à la baisse du coût des communications et aux transports à bas prix.

L’OCDE, le think-tank des économies avancées, estime que 70 % du commerce mondial implique désormais des chaînes [...] »

 

« La loi Pacte : un nouveau modèle économique » !!! (Roland Lescure)

« La loi Pacte :  un nouveau modèle économique » !!! (Roland Lescure)

 

Roland Lescure considère que ce texte va favoriser un nouveau modèle économique.  . Une appréciation sans doute un peu optimiste et excessive quant à la portée de cette loi un peu fourre-tout. . Normal,  le rapporteur de cette loi cherche à valoriser son travail. Reste qu’il affirme qu’il souhaite rééquilibrer les liens entre producteurs, consommateurs et entreprises. Pour les salariés, il prône notamment le développement de l’intéressement et évoque la présence de salariés dans les conseils d’administration. Malheureusement les propositions ne sont pas du tout à la hauteur des intentions. On est loin évidemment de la cogestion à l’allemande et le patronat français ne souhaite pas partager le pouvoir et même pas l’information. Quant au pouvoir des consommateurs le rapporteur de la loi pacte parle d’un nouveau concept consom’ acteur mais on ne voit pas très bien quelle forme institutionnelle permettrait aux consommateurs de peser. Finalement une loi pacte assez floue et fourre-tout qui révèle un manque de clarté idéologique de la part du pouvoir. Pas étonnant le rapporteur lui-même est  récemment venu en politique.  ce polytechnicien de formation, passé par la London School of Economics (LSE), a fait une bonne partie de sa carrière à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pendant huit ans, un fonds d’investissement public doté de 200 milliards de dollars d’actifs sous gestion sur les marchés publics et privés. Un technicien certes mais pas vraiment une légitimité politique et encore moins sociale. Interview de la tribune :

Alors que le projet de loi Pacte est en discussion au Parlement depuis le 5 septembre, quel bilan tirez-vous de ces dernières semaines ?

ROLAND LESCURE - C’est l’aboutissement de 12 mois de travail qui ont débuté par un travail de co-construction par des binômes de parlementaires et de chefs d’entreprises missionnés par Bruno Le Maire et une consultation publique en janvier pour aboutir sur la présentation du texte en Conseil des ministres le 18 juin 2018. L’Assemblée nationale a constitué une Commission spéciale début juin, présidée par Olivia Grégoire. La commission a entrepris des travaux d’auditions et de consultations pour aboutir à l’examen du texte début septembre en commission (1910 amendements discutés, 383 adoptés) et en hémicycle entre le 25 septembre et le 5 octobre (2429 amendements discutés, 343 adoptés) Je considère que le texte a été bien préparé après plusieurs semaines de concertations et d’échanges. On a réussi à faire passer quelques points importants comme l’entreprise à mission. On est passé d’un libéralisme traditionnel de la fin du 20e siècle à un renouveau du libéralisme. La place de l’État dans l’économie doit être repensée. On a par exemple revu la gouvernance de la Caisse des Dépôts et consignations pour la rendre plus opérationnelle tout en préservant le rôle du Parlement dans ses missions de contrôle. Sur les territoires, le rapprochement entre CNP Assurances et la Banque Postale devrait favoriser le financement des acteurs au niveau local. La loi Pacte est un nouveau modèle économique pour la France.

Qu’est ce que la loi Pacte change vraiment dans le modèle économique de la France ?

La place des consommateurs dans l’économie a changé. J’appelle ça le « consom’acteur. » On a vu récemment que des clients se détournaient d’entreprises comme Starbucks ou Uber à cause de leurs pratiques. Ils veulent que les entreprises soient plus responsables. Les clients, les fournisseurs sont très demandeurs. Face à cela, il faut que les chefs d’entreprise mènent une stratégie gagnant-gagnant.

Vous revendiquez une certaine conception du capitalisme ?

Nous avons eu beaucoup de débats intenses avec des députés de la France insoumise comme Adrien Quatennens (député du Nord) ou Jean- Luc Mélenchon (député des Bouches-du-Rhône) notamment sur la définition de l’entreprise. J’ai été moi-même marqué par le communisme dans mon parcours lorsque j’ai grandi à Montreuil. Pour moi, le capitalisme moderne représente à la fois le meilleur et le pire. Il a permis de mettre fin à la Guerre froide, il a réduit considérablement le nombre de pauvres dans le monde. Pour le pire, le capitalisme a un rôle considérable dans le changement climatique ou la montée des inégalités. Dans ma démarche, je cherche à corriger ces conséquences qui représentent les deux défis du système capitaliste. Les chefs d’entreprises, les actionnaires, les consommateurs ont une responsabilité face à cela. Actuellement, nous utilisons des moyens palliatifs pour tenter de corriger les inégalités par des outils de redistribution par exemple. Je défends plutôt des moyens préventifs qui permettent d’éviter d’empirer ces situations. Je pense par exemple à la présence accrue des salariés dans les conseils d’administration. Je tiens à favoriser l’intéressement des employés dans les entreprises.

Les privatisations, sujet hautement explosif, n’ont pas suscité tant de polémiques. Comment l’expliquez-vous ?

C’est vrai qu’il n’y a pas eu tant de débats. Je considère qu’on a donné du sens à l’histoire. Le rôle de l’État n’est pas de toucher des dividendes issus des loyers payés par  les centres commerciaux ou des parkings situés sur les aéroports. L’État doit dorénavant favoriser l’innovation par des moyens décentralisés. Son rôle est bien de réguler et de protéger. Concernant les privatisations, l’État garde un contrôle sur le processus, ce qui lui permettra de garder un oeil sur la nature des investissements. In fine, c’est l’État qui décidera. Cela devrait nous protéger d’éventuels risques. Nous avons beaucoup travaillé pour qu’il y ait de la transparence vis-à-vis du Parlement. Nous avons prévu la création d’une délégation parlementaire à la sécurité économique. Son rôle sera de suivre toutes les opérations et de convoquer les ministres si nous avons besoin de précisions. C’est une vraie nouveauté.

La loi Pacte a parfois été comparée à un texte fourre-tout avec de nombreux articles. À plusieurs reprises, vous avez montré un attachement au contrôle de l’application de la loi. Avez-vous envisagé des moyens précis pour effectuer ce contrôle pour la loi Pacte ? Et si oui, lesquels ?

J’ai proposé un mécanisme ad hoc d’évaluation des dispositions essentielles du projet de loi. Cet amendement qui ne vise pas à remplacer les procédures d’évaluation classique de la loi a pour objectif de veiller à ce que certains éléments essentiels de la loi soient suivis par un comité d’évaluation. Ce comité d’évaluation permanent auprès du Premier ministre permettrait de réaliser notamment un tableau de bord de l’état d’avancement des ordonnances, d’un échéancier des mesures réglementaires et d’un bilan des effets macroéconomiques des réformes mises en place.

Tariq Ramadan, un « Modèle intellectuel »(UOIF)

Tariq Ramadan, un « Modèle intellectuel »(UOIF)

 

 

Cette déclaration du président des musulmans de France (ex UOIF) risque d’être contestée et paraît en tout cas pour le moins inopportune L’ex-Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui a ouvert vendredi son salon annuel au Bourget, a fait émerger comme une figure d’influence le prédicateur mis en examen et écroué pour viols. “C’est un modèle sur le plan intellectuel pour beaucoup de nos jeunes qui souhaitent être comme lui”, a déclaré Amar Lasfar à la presse, fustigeant le “procès médiatique” fait selon lui à l’universitaire suisse au mépris de la présomption d’innocence. Une procédure  judicaire certes avec  également une diamensions  médiatique  mais justement devrait inspirer de réserve en attendant les décisions de justice.  Tariq Ramadan est notamment accusé par une ex-salafiste de l’avoir agressée en marge d’un congrès de l’UOIF en 2012.

Amar Lasfar a par ailleurs invité les musulmans de France à condamner sans réserve les attaques terroristes de Trèbes et Carcassonne (Aude) survenues il y a une semaine.

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