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Salon de l’agriculture: d’abord un défilé de mode des politiques ?

Salon de l’agriculture: d’abord un défilé de mode des politiques ?

Avec le traditionnel défilé des différents responsables politiques qui se disputent le temps passé au salon, la question se pose de savoir s’il s’agit d’une manifestation agricole ou d’une Fashion Week politique. Pour cette édition 2020, on a choisi pour le salon le slogan idiot « L’agriculture vous tend les bras ». Le type de slogan de la plupart des politiques quand ils sont en mal d’inspiration pour qualifier leur stratégie.

Un slogan complètement vide de tout contenu sans doute pour éviter les contradictions entre une agriculture industrielle française qui ne parvient pas à être compétitive sur des marchés internationaux faussés et une tendance alimentaire vers davantage de production locale de qualité. Et en plus qui ne permet pas de rémunérer correctement les agriculteurs (revenu moyen de 1400 € pour des journées de 12 heures).  La vérité,  c’est que les autorités agricoles ne veulent pas aborder ces contradictions et reculent  ainsi les transitions nécessaires vers une agriculture plus saine sur le plan alimentaire est plus respectueuse de la biodiversité.

En fait, il y a une sorte de détournement de la problématique agricole au profit d’une sorte de défilé de mode des politiques qui vont se pavaner pendant des heures davantage devant les caméras que devant les productions agricoles pour développer leur programme politique. D’une certaine manière,  les agriculteurs se font voler depuis des années le salon par les politiques.

 » L’agriculture vous tend les bras  » , le slogan choisi pour le salon : Une thématique volontairement très large qui permet de brasser de nombreux sujets mais qui évite les principaux enjeux. Pour preuve les déclarations président du salon Un thème qui Jean-Luc Poulain,: « On sait qu’à peu près 50% des agriculteurs sont à moins de dix ans de la retraiteDonc il va y avoir besoin de monde », explique-t-il. « En tout, c’est 1,2 million d’emplois en France aujourd’hui, poursuit le président du Salon, ce sont des métiers qui se sont considérablement modernisés. L’informatique est partout, la pelle et la brouette sont rangées depuis longtemps. » Aujourd’hui, on estime que 70 000 emplois ne sont pas pourvus en France dans le secteur.

« L’agriculture vous tend les bras », c’est aussi une façon de dire que le monde agricole s’ouvre aux consommateurs. En ces temps de méfiance généralisée, les opérations « fermes ouvertes » se multiplient un peu partout en France. Le Salon de l’agriculture est paraît-il la plus grande ferme de France !

Les enjeux du Salon de l’agriculture: d’abord un défilé de mode des politiques

Les  enjeux du Salon de l’agriculture: d’abord un défilé de mode des politiques

Pour cette édition 2020, on a choisi pour le salon le slogan idiot « L’agriculture vous tend les bras ». Le type de slogan de la plupart des politiques quand ils sont en mal d’inspiration pour qualifier leur stratégie.

Un slogan complètement vide de tout contenu sans doute pour éviter les contradictions entre une agriculture industrielle française qui ne parvient pas à être compétitive sur des marchés internationaux faussés et une tendance alimentaire vers davantage de production de qualité locale. Et en plus qui ne permet pas de rémunérer correctement les agriculteurs (revenu moyen de 1400 € pour des journées de 12 heures).  La vérité c’est que les autorités agricoles ne veulent pas aborder ces contradictions et reculent  ainsi les transitions nécessaires vers une agriculture plus saine sur le plan alimentaire est plus respectueuse de la biodiversité.

En fait, il y a une sorte de détournement de la problématique agricole au profit d’une sorte de défilé de mode des politiques qui vont se pavaner pendant des heures davantage devant les caméras que devant les productions agricoles pour développer leur programme politique. D’une certaine manière,  les agriculteurs se font voler depuis des années le salon par les politiques.

 » L’agriculture vous tend les bras », le slogan choisi pour le salon : Une thématique volontairement très large qui permet de brasser de nombreux sujets mais qui évite les principaux enjeux. Pour preuve les déclarations président du salon Un thème qui Jean-Luc Poulain,: « On sait qu’à peu près 50% des agriculteurs sont à moins de dix ans de la retraiteDonc il va y avoir besoin de monde », explique-t-il. « En tout, c’est 1,2 million d’emplois en France aujourd’hui, poursuit le président du Salon, ce sont des métiers qui se sont considérablement modernisés. L’informatique est partout, la pelle et la brouette sont rangées depuis longtemps. » Aujourd’hui, on estime que 70 000 emplois ne sont pas pourvus en France dans le secteur.

« L’agriculture vous tend les bras », c’est aussi une façon de dire que le monde agricole s’ouvre aux consommateurs. En ces temps de méfiance généralisée, les opérations « fermes ouvertes » se multiplient un peu partout en France. Le Salon de l’agriculture est paraît-il la plus grande ferme de France !

Nouvelle mode, le naming; : le stadium Coca à la place du parc des princes

Nouvelle mode, le naming; : le stadium Coca à la place du parc des princes

 

Le naming, une tartufferie sémantique   pour définir le  parrainage qui consiste à attribuer le nom d’une marque ou d’une société marraine à une enceinte sportive, un bâtiment, , une compétition, un classement, .

le PSG  envisage par exemple de solliciter  entreprises qui souhaiteraient accoler leur nom à la célèbre enceinte. L’opération, qui n’aura pas lieu avant 2024, pourrait rapporter plusieurs millions d’euros au PSG. Mais elle devra obtenir l’aval de la Ville de Paris. Le parc pourrait devenir le stadium Coca. dans le même philosophie l’arc de Triomphe pourrait porter le nom de Google et la Tour Eiffel Tour  Amazon; Même l’Elysée pourrait être tenté de porter le nom de Trump building. Une vraie folie sémantique pour trouver des financements . Une manière aussi de privatiser un nom avant peut être d’aller plus loin de vendre les murs .

Au grand dam des supporters du club, le PSG a officialisé sa volonté de renommer le stade au sein duquel il évolue, le célèbre Parc des Princes. Plus précisément, il s’agira d’accoler le nom d’un sponsor à celui de l’enceinte, pour une durée déterminée. Il est vrai que l’équipe du PSG a déjà été vendue au Qatar pourquoi pas aussi le stade et même le ville de Parois. Un émir à la place du maire nous éviterait peut -être des élections inutiles et coûteuses.

Les dépenses de mode des ménages toujours en baisse

Les dépenses de mode des ménages toujours en baisse

 

Depuis la crise de 2007, les Françaises réduisent leur budget d’habillement. Depuis 15 ans au moins , les dépenses de mode ne cessent de régresser.  en gros, les dépenses des ménages représentaient environ 1600 € par an 2005, il n’en représente plus que 1200 en 2019.  La crise est évidemment passée par là avec une modification de la structure des budgets en faveur en particulier du logement.

Dans un contexte général de crise, l’Insee rappelle qu’en volume, la dépense de consommation des ménages total décélère (+0,9 %, après +1,4 % en 2017 et +1,8 % en 2016) et a atteint 1 628 milliards d’euros en 2018. « Elle contribue pour 0,4 point à la croissance du produit intérieur brut (+1,7 %). Son évolution est nettement inférieure au rythme d’avant-crise (+2,4 % en moyenne par an entre 2000 et 2007), mais elle égale le rythme moyen d’après-crise (+0,9 % par an de 2008 à 2018).

 Mais à l’intérieur de cette consommation globale des ménages la part des modes des Français ne cesse de se réduire. En cause ,la crise aussi le fait que par définition la mode et quelque chose qui  se démode et qu’on ne voit pas de tendance claire dominer le marché. Le budget mode des Françaises a encore baissé, selon les chiffres publiés par la Fédération française du prêt à porter féminin.  Les jeunes filles de 13 à 24 ans restent les principales consommatrices de vêtements, avec un budget moyen de 575 euros par an, en recul de 11% en un an. Les 25-54 ans dépensent en moyenne 351 euros, un montant stable. Le budget des 55-64 ans a progressé de 4,75%, à 419 euros.  Dans une étude récente, l’Insee chiffrait à 1.230 euros par an les dépenses d’un ménage en achat de vêtements, un chiffre en recul de 1,3% par an depuis la crise de 2008.

La mode du bio à toutes les sauces

 

La mode du  bio à toutes les sauces

 

La percée du bio a été largement prise en compte par la grande distribution dont les parts de marché représentent  à peu près 50 %. Cette grande distribution en profite pour faire des marges substantielles de  20 % au-dessus des commerces spécialisés. Globalement, le budget des ménages consacrés aux produits bio est presque le double de celui des produits classiques. Avec la pomme de terre et la tomate, la pomme est l’un des trois produits bio frais les plus achetés en grande surface. Mais comme le montre l’enquête d’ UFC-Que Choisir, qui porte sur un panier de 24 fruits et légumes, le phénomène s’observe largement sur ces produits. En plus des pommes, les sur-marges les plus fortes sont appliquées sur les produits les plus consommés tels que les pommes de terre (+83%) et les tomates (+109%).  Résultat : sur les 24 fruits et légumes pris en compte, le budget annuel d’un ménage français s’élève à 657 euros en bio contre 379 euros en conventionnels. Et 41% de cet écart est directement imputable aux surmarges. L’association de défense des consommateurs, qui avait déjà épinglé la grande distribution pour ce même motif il y a deux ans, observe que les sur-marges n’ont baissé en moyenne que de 6%.  Comme d’habitude, Leclerc fait très fort avec en première page de sa pub : « on peut manger bio, boire bio, goûter bio, se laver bio, sourire bio, s’hydrater bio, presser bio, assaisonner, picorer bio, mélanger bio etc. »  ne manque plus que respirer, penser, pisser bio.  Bref, c’est la grande vague de la mode bio. Notons que sur la photo de la pub figurent des bananes lisses comme du plastique et qui n’ont dû échapper au traitement de pesticides interdits en Europe mais encore en vigueur dans de nombreuses exploitations bananières industrielles. Subitement tout est devenu bio, même les prix qui ont pris un coup au passage. Certes on ne peut que se réjouir sans doute de la tendance à vouloir manger et utiliser des produits plus naturels. Reste que le vrai bio constitue sauf rares exceptions une fumisterie ;  exemple quand des animaux sont élevés avec du soja au OGM provenant du Brésil ou d’ailleurs. Même chose pour les œufs élevés en plein air mais nourries avec des farines aux pesticides voire aux OGM  venant d’Ukraine par exemple . Une partie non négligeable des engrais et autres pesticides s’évaporent avec l’eau et viennent arroser toutes les plantes sans distinction. Sans parler de la pollution  des nappes profondes. Peut-on considérer qu’un produit est bio quand,  par exemple, il a effectué des milliers et des milliers de kilomètres, subi aussi des transformations sans parler de ses conditions réelles de production. Le vrai bio n’existe sans doute pas car tout est plus ou moins contaminé y compris par les l’emballage et les manipulations. Dans le bio encore plus qu’ailleurs les références constituent une véritable jungle et  sont complètement bidons. L’idéal est encore, quand c’est possible, de consommer des produits locaux dont on connaît les producteurs et ce n’est pas toujours une garantie suffisante. Pour un peu les grandes marques nous vendraient l’amour bio si elle pouvait ! ceci étant d’autres enquêtes ont démontré que certains produits de grande surface étaient davantage bios que ceux parfois vendus dans d’autres commerces. Bref, il serait temps de faire le ménage et de décider notamment d’un référencement compréhensible . 

La problématique environnementale: une mode passagère ?

La problématique environnementale: une mode passagère ?

 

L’environnement mode passagère ou mouvement de fond : les réflexions d’Alexis Vrignon, historien spécialiste des luttes environnementales. (France Info). Pour la première fois depuis la création, en 2013, du sondage Ipsos-Sopra Steria sur les fractures françaises, l’environnement arrive en tête des préoccupations, devant le pouvoir d’achat ou l’immigration, y compris chez les seniors.

 

Pourquoi les Français s’inquiètent-ils aujourd’hui plus qu’hier ? 

 

Alexis Vrignon : Les chercheurs qui se posaient la question de l’évolution de la préoccupation environnementale estimaient, jusqu’à il y a encore une quinzaine d’années, que se soucier d’écologie relevait d’une évolution sociale. Dans un monde dans lequel les préoccupations primaires de l’être humain (avoir un toit, se nourrir) étaient écartées, les gens pouvaient se soucier de l’environnement. Cette interprétation a vieilli, car elle faisait de l’environnement une question secondaire.

Petit à petit, l’idée que l’environnement est une problématique de la vie de tous les jours s’est installée. Longtemps, on l’a réduit à la protection des petites fleurs et on a considéré que les problèmes se poseraient aux générations futures. Cela a eu un effet pernicieux : on a pensé « On verra plus tard. » Or, avec le dérèglement climatique à l’œuvre, on s’aperçoit que non seulement nous allons en pâtir, mais que nous en pâtissons déjà.

Un récent baromètre de l’Ademe [Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie] assure par ailleurs qu’au-delà du réchauffement, la question de la pollution atmosphérique, notamment dans les grandes agglomérations, revient comme un élément déclencheur de sensibilisation à l’environnement. Elle soulève chez les Français des interrogations sur la place de l’automobile ou sur l’urbanisme, par exemple.

La pollution atmosphérique, on en parle depuis les années 1950. La nouveauté, c’est que cette réflexion s’intègre désormais à toute une vision du monde plus critique à l’égard du mode de développement actuel.

 

A quand peut-on dater l’émergence d’une conscience environnementale en France ? 

La conscience écologique sous sa forme contemporaine, dont nous sommes les héritiers, est apparue dans les pays industrialisés autour des années 1960 et 1970. Cependant, de nouvelles études montrent que dès le XIXe siècle, et même auparavant, il existait de véritables réflexions sur notre relation à la nature, mais on n’appelait pas encore ça l’environnement. L’arrivée des machines de la révolution industrielle s’est accompagnée de toute une réflexion sur leur impact, notamment en Angleterre au milieu du XIXe siècle. En France, au XVIIIe siècle, toute une série de réglementations sont mises en place pour empêcher certains établissements, comme des tanneries, de polluer le voisinage.

Ce qui a freiné l’émergence d’une conscience écologique, c’est le triomphe d’un récit mobilisateur tourné vers le progrès. En associant progrès industriel, progrès social et progrès scientifique, on obtient un récit efficace qui a occulté une vraie préoccupation à l’égard de la nature qui existait auparavant.

Ce récit s’est fissuré dans les années 1970, c’est pourquoi on a vu l’essor d’une préoccupation, qui n’a jamais vraiment disparu mais qui a connu depuis une évolution en sinusoïde. Pour prendre l’exemple de la France, aux municipales de 1977, les écologistes font 10% à Paris : un score à peu près comparable à ce qu’ils peuvent espérer aujourd’hui, à en croire les sondages. Mais ensuite, dans les années 1980, les scores redescendent et disparaissent quasiment. Pour réapparaître dans le débat politique à la fin des années 1980.

Le ministère de l’Environnement est créé en 1971. Est-ce qu’il répond, justement, à l’émergence de cette conscience ? 

En 1971, la société française sort de dix années de changements profonds. Les années 1960 sont une période d’expansion et d’accélération. En une décennie, la surface urbanisée de la France double. La déconcentration industrielle entraîne le déplacement de structures jusqu’alors concentrées en région parisienne. Pour beaucoup de Français, les années 1960, c’est le moment où leur environnement quotidien, au sens le plus strict du terme – ce qui les entoure –, se transforme. Et c’est justement à cette époque qu’on observe l’apparition ou le renforcement d’associations de protection de la nature.

L’opinion joue pourtant un rôle modéré dans la création de structures étatiques en faveur de l’environnement. Ce sont plutôt des hauts fonctionnaires qui vont appuyer certains dossiers auprès de l’exécutif et obtenir la création des parcs naturels ou encore de l’agence de l’eau. N’oublions pas que nous sommes juste après 1968 et qu’il existe alors une certaine réceptivité à des pensées critiques à l’égard du développement et du productivisme. On remet en cause beaucoup de choses, ce qui encourage les initiatives écologiques. Beaucoup de critiques et d’analyses qui sont, dans une certaine mesure, encore pertinentes aujourd’hui, sont émises à ce moment-là.

Le premier titulaire du poste de ministre, Robert Poujade, a écrit un livre qui s’appelle Le Ministère de l’impossible pour expliquer le peu de poids qu’il avait dans les arbitrages face aux autres ministères, et notamment celui de l’Industrie. Plus tard Corinne Lepage, à l’Environnement en 1995-1996, a écrit On ne peut rien faire, madame la ministre…, dont le titre est aussi assez révélateur. Plus de vingt ans plus tard, même Nicolas Hulot, pourtant ministre d’Etat, perdait ses arbitrages face au ministre de l’Agriculture.

Comment expliquer ce recul de l’écologie en France après l’élan observé dans la société dans les années 1970 ? Les années 1980 marquent en effet l’explosion de la consommation, favorisée par la dérégulation des marchés…

A partir des années 1980, les mouvements de désindustrialisation entraînent un transfert des appareils productifs vers d’autres pays. Dans la société française, il y a une invisibilisation du processus productif, lequel s’installe en Chine ou ailleurs. Autre conséquence : la notion de crise économique s’ancre dans les esprits et prend le pas sur la crise écologique.

Plus tard, dans les années 1990, puis 2000, la question écologique redevient une préoccupation, mais on pense alors que l’informatique, puis internet, permettra de résoudre les problèmes posés par le productivisme et la société de croissance. On imaginait l’avenir dans la dématérialisation des processus productifs. Avec la dématérialisation, plus de problèmes causés par l’industrie. Même chez les penseurs écologistes, beaucoup adhéraient à ce récit.

La prise de conscience actuelle est d’autant plus forte que de nombreux travaux ont démontré que cette dématérialisation était un mirage, puisqu’elle repose sur des serveurs informatiques extrêmement énergivores et des appareils fabriqués avec des métaux rares. Non seulement on pensait que le modèle à venir serait propre, mais dans certaines mouvances du milieu écologiste on le pensait aussi politiquement vertueux : en développant une économie du partage, en permettant d’avoir des processus de décisions beaucoup plus horizontaux, etc. Tout cela n’est pas complètement faux, mais quand on observe l’émergence et l’affirmation des Gafa, on voit que les choses ne sont pas si simples.

L’environnement intéresse les citoyens par intermittence. La prise de conscience à laquelle nous assistons est-elle durable ? Ne suffira-t-il pas qu’une nouvelle crise émerge pour la balayer à nouveau ?

La balayer, je ne pense pas. La conscience écologique ne repose plus sur des concepts immatériels, mais sur du concret. A la différence d’autrefois, nous disposons de données scientifiques nouvelles et fiables. Par ailleurs, on peut observer empiriquement une évolution du climat. Quels que soient les défis ou les questions qui pourraient arriver à l’agenda politique ou médiatique, le réchauffement climatique, la pollution et les problèmes concrets qui en découlent demeurent et s’observent tous les jours.

Les débats sont houleux sur l’écologie, notamment sur la place de la voiture : les automobilistes sont présentés comme des pollueurs et les autres sont accusés d’être des « bobos » qui donnent des leçons et prennent l’avion pour partir en vacances. L’écologie ne reste-t-elle pas une source de clivages ?

Cette question soulève un point-clé qui est celui du distingo entre la conscience théorique d’un problème et la concrétisation. Car il existe un consensus de plus en plus large pour dire qu’il y a un problème. Là où c’est compliqué, c’est pour se mettre d’accord sur les actions concrètes à mettre en place.

Les enquêtes montrent une profonde ambivalence de la population à l’égard des politiques publiques qui pourraient être mise en œuvre. Alexis Vrignon à franceinfo

D’un côté, il y a toujours cette idée que l’action individuelle seule ne pourrait suffire, même si elle est nécessaire. Et de l’autre, un doute très profond à l’égard de l’efficacité de l’action publique. On s’en méfie et, surtout, on s’inquiète de l’éventualité de nouvelles taxes.

De plus en plus de Français seraient d’accord pour qu’il y ait des évolutions dans nos modes de vie, mais dès lors qu’il est question de taxes (taxe carbone ou autre), les choses deviennent beaucoup plus compliquées. C’est là qu’on en vient à l’accusation d’écologie punitive par exemple, un terme qui arrive assez facilement dans les discours.

Pour les politiques, il apparaît donc très bénéfique de parler d’écologie, mais très dangereux politiquement de prendre de réelles mesures. Suffit-il vraiment d’en parler pour satisfaire le besoin d’écologie exprimé ? 

L’écologie revient de manière cyclique à l’agenda politique. Comme à l’occasion des élections européennes, lors desquelles les écologistes font leurs meilleurs scores. Et  chaque fois que les écologistes font de bons scores, les pouvoirs publics, et plus particulièrement l’exécutif, verdit son discours et assure avoir fait sa mue écologique. Cela a donné le Grenelle de l’environnement sous Nicolas Sarkozy, en 2007, ou les déclarations récentes d’Emmanuel Macron.

Je pense qu’un certain nombre de politiques sont persuadés qu’en matière d’environnement, il suffit de faire un ou deux beaux discours. Alexis Vrignon à franceinfo

 

Et il y en a eu, des beaux discours. On pense bien sûr à Jacques Chirac au sommet de la Terre en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Mais Georges Pompidou avait fait un discours du même ordre en 1971, à Chicago. Parler d’environnement, c’est consensuel dès lors qu’on reste un peu vague.

Toutefois, puisque la population a une plus grande connaissance des enjeux environnementaux, c’est en train de changer. Les électeurs savent que ce n’est pas en plantant deux ou trois arbres que l’on changera fondamentalement les choses.

Que penser des discours anti-écolo portés par des politiques ? Peut-on s’attendre à un retour de bâton après la mise en avant des questions environnementales ?

Jair Bolsonaro et Donald Trump ont été élus en niant et en remettant en cause les questions d’environnement, mais des catastrophes écologiques continuent de frapper le Brésil et les Etats-Unis.

De nombreux facteurs expliquent l’émergence de ces hommes politiques, mais leur volonté de mobiliser une rhétorique anti-environnementale est bien le signe que ce discours est bien présent. Le contredire, c’est aussi une façon de le prendre en compte. C’est parce que ces préoccupations sont fortes qu’il y a chez certains le besoin d’un contre-discours. La question qui se posera à l’avenir, c’est : est-ce que la présence au pouvoir de ces dirigeants traduit l’apparition d’un clivage entre, d’un côté, des écologistes – dont le périmètre reste à définir – et, de l’autre, des productivistes qui ne jureraient que par la mise en valeur des ressources, lesquelles n’attendraient que l’homme, son ingéniosité et sa technique pour être utilisées et résoudre tous les problèmes. Nous verrons bien si ce clivage émerge et finit par structurer la société.

La problématique de l’environnement : mode passagère ?

La problématique de  l’environnement : mode passagère ?

 

 L’environnement mode passagère ou mouvement de fond : les réflexions d’Alexis Vrignon, historien spécialiste des luttes environnementales. (France Info)

: Pour la première fois depuis la création, en 2013, du sondage Ipsos-Sopra Steria sur les fractures françaises, l’environnement arrive en tête des préoccupations, devant le pouvoir d’achat ou l’immigration, y compris chez les seniors. Pourquoi les Français s’inquiètent-ils aujourd’hui plus qu’hier ? 

 

Alexis Vrignon : Les chercheurs qui se posaient la question de l’évolution de la préoccupation environnementale estimaient, jusqu’à il y a encore une quinzaine d’années, que se soucier d’écologie relevait d’une évolution sociale. Dans un monde dans lequel les préoccupations primaires de l’être humain (avoir un toit, se nourrir) étaient écartées, les gens pouvaient se soucier de l’environnement. Cette interprétation a vieilli, car elle faisait de l’environnement une question secondaire.

Petit à petit, l’idée que l’environnement est une problématique de la vie de tous les jours s’est installée. Longtemps, on l’a réduit à la protection des petites fleurs et on a considéré que les problèmes se poseraient aux générations futures. Cela a eu un effet pernicieux : on a pensé « On verra plus tard. » Or, avec le dérèglement climatique à l’œuvre, on s’aperçoit que non seulement nous allons en pâtir, mais que nous en pâtissons déjà.

Un récent baromètre de l’Ademe [Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie] assure par ailleurs qu’au-delà du réchauffement, la question de la pollution atmosphérique, notamment dans les grandes agglomérations, revient comme un élément déclencheur de sensibilisation à l’environnement. Elle soulève chez les Français des interrogations sur la place de l’automobile ou sur l’urbanisme, par exemple.

La pollution atmosphérique, on en parle depuis les années 1950. La nouveauté, c’est que cette réflexion s’intègre désormais à toute une vision du monde plus critique à l’égard du mode de développement actuel. Alexis Vrignonà franceinfo

A quand peut-on dater l’émergence d’une conscience environnementale en France ? 

La conscience écologique sous sa forme contemporaine, dont nous sommes les héritiers, est apparue dans les pays industrialisés autour des années 1960 et 1970. Cependant, de nouvelles études montrent que dès le XIXe siècle, et même auparavant, il existait de véritables réflexions sur notre relation à la nature, mais on n’appelait pas encore ça l’environnement. L’arrivée des machines de la révolution industrielle s’est accompagnée de toute une réflexion sur leur impact, notamment en Angleterre au milieu du XIXe siècle. En France, au XVIIIe siècle, toute une série de réglementations sont mises en place pour empêcher certains établissements, comme des tanneries, de polluer le voisinage.

Ce qui a freiné l’émergence d’une conscience écologique, c’est le triomphe d’un récit mobilisateur tourné vers le progrès. En associant progrès industriel, progrès social et progrès scientifique, on obtient un récit efficace qui a occulté une vraie préoccupation à l’égard de la nature qui existait auparavant.

Ce récit s’est fissuré dans les années 1970, c’est pourquoi on a vu l’essor d’une préoccupation, qui n’a jamais vraiment disparu mais qui a connu depuis une évolution en sinusoïde. Pour prendre l’exemple de la France, aux municipales de 1977, les écologistes font 10% à Paris : un score à peu près comparable à ce qu’ils peuvent espérer aujourd’hui, à en croire les sondages. Mais ensuite, dans les années 1980, les scores redescendent et disparaissent quasiment. Pour réapparaître dans le débat politique à la fin des années 1980.

Le ministère de l’Environnement est créé en 1971. Est-ce qu’il répond, justement, à l’émergence de cette conscience ? 

En 1971, la société française sort de dix années de changements profonds. Les années 1960 sont une période d’expansion et d’accélération. En une décennie, la surface urbanisée de la France double. La déconcentration industrielle entraîne le déplacement de structures jusqu’alors concentrées en région parisienne. Pour beaucoup de Français, les années 1960, c’est le moment où leur environnement quotidien, au sens le plus strict du terme – ce qui les entoure –, se transforme. Et c’est justement à cette époque qu’on observe l’apparition ou le renforcement d’associations de protection de la nature.

L’opinion joue pourtant un rôle modéré dans la création de structures étatiques en faveur de l’environnement. Ce sont plutôt des hauts fonctionnaires qui vont appuyer certains dossiers auprès de l’exécutif et obtenir la création des parcs naturels ou encore de l’agence de l’eau. N’oublions pas que nous sommes juste après 1968 et qu’il existe alors une certaine réceptivité à des pensées critiques à l’égard du développement et du productivisme. On remet en cause beaucoup de choses, ce qui encourage les initiatives écologiques. Beaucoup de critiques et d’analyses qui sont, dans une certaine mesure, encore pertinentes aujourd’hui, sont émises à ce moment-là.

Le premier titulaire du poste de ministre, Robert Poujade, a écrit un livre qui s’appelle Le Ministère de l’impossible pour expliquer le peu de poids qu’il avait dans les arbitrages face aux autres ministères, et notamment celui de l’Industrie. Plus tard Corinne Lepage, à l’Environnement en 1995-1996, a écrit On ne peut rien faire, madame la ministre…, dont le titre est aussi assez révélateur. Plus de vingt ans plus tard, même Nicolas Hulot, pourtant ministre d’Etat, perdait ses arbitrages face au ministre de l’Agriculture.

Comment expliquer ce recul de l’écologie en France après l’élan observé dans la société dans les années 1970 ? Les années 1980 marquent en effet l’explosion de la consommation, favorisée par la dérégulation des marchés…

A partir des années 1980, les mouvements de désindustrialisation entraînent un transfert des appareils productifs vers d’autres pays. Dans la société française, il y a une invisibilisation du processus productif, lequel s’installe en Chine ou ailleurs. Autre conséquence : la notion de crise économique s’ancre dans les esprits et prend le pas sur la crise écologique.

Plus tard, dans les années 1990, puis 2000, la question écologique redevient une préoccupation, mais on pense alors que l’informatique, puis internet, permettra de résoudre les problèmes posés par le productivisme et la société de croissance. On imaginait l’avenir dans la dématérialisation des processus productifs. Avec la dématérialisation, plus de problèmes causés par l’industrie. Même chez les penseurs écologistes, beaucoup adhéraient à ce récit.

La prise de conscience actuelle est d’autant plus forte que de nombreux travaux ont démontré que cette dématérialisation était un mirage, puisqu’elle repose sur des serveurs informatiques extrêmement énergivores et des appareils fabriqués avec des métaux rares. Non seulement on pensait que le modèle à venir serait propre, mais dans certaines mouvances du milieu écologiste on le pensait aussi politiquement vertueux : en développant une économie du partage, en permettant d’avoir des processus de décisions beaucoup plus horizontaux, etc. Tout cela n’est pas complètement faux, mais quand on observe l’émergence et l’affirmation des Gafa, on voit que les choses ne sont pas si simples.

L’environnement intéresse les citoyens par intermittence. La prise de conscience à laquelle nous assistons est-elle durable ? Ne suffira-t-il pas qu’une nouvelle crise émerge pour la balayer à nouveau ?

La balayer, je ne pense pas. La conscience écologique ne repose plus sur des concepts immatériels, mais sur du concret. A la différence d’autrefois, nous disposons de données scientifiques nouvelles et fiables. Par ailleurs, on peut observer empiriquement une évolution du climat. Quels que soient les défis ou les questions qui pourraient arriver à l’agenda politique ou médiatique, le réchauffement climatique, la pollution et les problèmes concrets qui en découlent demeurent et s’observent tous les jours.

Les débats sont houleux sur l’écologie, notamment sur la place de la voiture : les automobilistes sont présentés comme des pollueurs et les autres sont accusés d’être des « bobos » qui donnent des leçons et prennent l’avion pour partir en vacances. L’écologie ne reste-t-elle pas une source de clivages ?

Cette question soulève un point-clé qui est celui du distingo entre la conscience théorique d’un problème et la concrétisation. Car il existe un consensus de plus en plus large pour dire qu’il y a un problème. Là où c’est compliqué, c’est pour se mettre d’accord sur les actions concrètes à mettre en place.

Les enquêtes montrent une profonde ambivalence de la population à l’égard des politiques publiques qui pourraient être mise en œuvre. Alexis Vrignon à franceinfo

D’un côté, il y a toujours cette idée que l’action individuelle seule ne pourrait suffire, même si elle est nécessaire. Et de l’autre, un doute très profond à l’égard de l’efficacité de l’action publique. On s’en méfie et, surtout, on s’inquiète de l’éventualité de nouvelles taxes.

De plus en plus de Français seraient d’accord pour qu’il y ait des évolutions dans nos modes de vie, mais dès lors qu’il est question de taxes (taxe carbone ou autre), les choses deviennent beaucoup plus compliquées. C’est là qu’on en vient à l’accusation d’écologie punitive par exemple, un terme qui arrive assez facilement dans les discours.

Pour les politiques, il apparaît donc très bénéfique de parler d’écologie, mais très dangereux politiquement de prendre de réelles mesures. Suffit-il vraiment d’en parler pour satisfaire le besoin d’écologie exprimé ? 

L’écologie revient de manière cyclique à l’agenda politique. Comme à l’occasion des élections européennes, lors desquelles les écologistes font leurs meilleurs scores. Et  chaque fois que les écologistes font de bons scores, les pouvoirs publics, et plus particulièrement l’exécutif, verdit son discours et assure avoir fait sa mue écologique. Cela a donné le Grenelle de l’environnement sous Nicolas Sarkozy, en 2007, ou les déclarations récentes d’Emmanuel Macron.

Je pense qu’un certain nombre de politiques sont persuadés qu’en matière d’environnement, il suffit de faire un ou deux beaux discours. Alexis Vrignonà franceinfo

Et il y en a eu, des beaux discours. On pense bien sûr à Jacques Chirac au sommet de la Terre en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Mais Georges Pompidou avait fait un discours du même ordre en 1971, à Chicago. Parler d’environnement, c’est consensuel dès lors qu’on reste un peu vague.

Toutefois, puisque la population a une plus grande connaissance des enjeux environnementaux, c’est en train de changer. Les électeurs savent que ce n’est pas en plantant deux ou trois arbres que l’on changera fondamentalement les choses.

Que penser des discours anti-écolo portés par des politiques ? Peut-on s’attendre à un retour de bâton après la mise en avant des questions environnementales ?

Jair Bolsonaro et Donald Trump ont été élus en niant et en remettant en cause les questions d’environnement, mais des catastrophes écologiques continuent de frapper le Brésil et les Etats-Unis.

De nombreux facteurs expliquent l’émergence de ces hommes politiques, mais leur volonté de mobiliser une rhétorique anti-environnementale est bien le signe que ce discours est bien présent. Le contredire, c’est aussi une façon de le prendre en compte. C’est parce que ces préoccupations sont fortes qu’il y a chez certains le besoin d’un contre-discours. La question qui se posera à l’avenir, c’est : est-ce que la présence au pouvoir de ces dirigeants traduit l’apparition d’un clivage entre, d’un côté, des écologistes – dont le périmètre reste à définir – et, de l’autre, des productivistes qui ne jureraient que par la mise en valeur des ressources, lesquelles n’attendraient que l’homme, son ingéniosité et sa technique pour être utilisées et résoudre tous les problèmes. Nous verrons bien si ce clivage émerge et finit par structurer la société.

« Mode de vie européen » Ndiaye, très interrogative et très faux cul !

« Mode de vie européen » Ndiaye, très interrogative et très faux cul !

 

 

 

Le nouveau commissaire européen en charge des questions migratoires sera aussi chargé de la protection du mode de vie européen. Ce qui laisse la porte parole du gouvernement très interrogative mais à titre personnel. Une position particulièrement faux-cul et aberrante. La championne de la diarrhée verbale politique est incapable de dire quelle est la position du gouvernement “Moi je suis évidemment très interrogative sur la nature de cet intitulé, ce n’est pas forcément celui qu’à titre personnel j’aurais choisi”, a-t-elle indiqué  ». Pourtant, la nouvelle présidente de l’assemblée de la commission européenne a été claire, il s’agit de protéger les valeurs européennes. Ce que cachent les interrogations dites personnelles de la porte-parole du gouvernement français c’est  que Macron recherche de manière assez active les voies de la population d’origine musulmane. Il ne veut donc pas adhérer à l’idée d’associer politique migratoire et protection des modes de vie du vieux continent. Bref on prend l’échappatoire de l’avis  personnel pour ne pas avoir à auditionner ou à dénoncer. Certes cette  désignation de la fonction du commissaire européen n’est sans doute pas très heureuse et la sémantique est assez pauvre. Reste le fond,  à savoir qu’il est de la mission aussi de la commission européenne de lutter contre l’éclatement de la société, de protéger ses valeurs notamment la démocratie. Encore une fois l’association de la protection de ses valeurs avec les questions migratoires n’est pas forcément très heureuse. Mais l’Europe ne peut laisser à la seule extrême droite le soin de prendre en charge une question de civilisation aussi importante. Cette responsabilité transversale devrait en être confiée à la plupart des autres commissaires dans la mesure où il convient de prendre en compte des aspects sociétaux mais aussi sociaux, économiques et politiques. “Notre mode de vie européen, c’est s’accrocher à nos valeurs”, a expliqué la présidente de la commission lors de sa conférence de presse. “La beauté de la dignité de chaque être humain est l’une des plus précieuses valeurs”.

L’intitulé de son portefeuille a provoqué un début de polémique, certains élus et ONG y voyant une rhétorique empruntée à l’extrême droite. “Pourquoi la migration est dans ce portefeuille? Nous avons besoin de protection pour notre démocratie, contre le changement climatique, etc. – pas contre les migrants”, a tweeté la Confédération européenne des syndicats.

Cela “crée un amalgame qui n’est pas acceptable”, a renchéri le député La République en marche (LaREM) et président de la commission des Affaires européennes à l’Assemblée, Pieyre-Alexandre Anglade. “Il est souhaitable que son nom change rapidement pour plus de clarté.”

Pour l’eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts (EELV) David Cormand, “un vent mauvais souffle sur notre continent” et le “champ lexical qui nourrit l’imaginaire de ‘la guerre de civilisation’ légitime le fantasme du ‘grand remplacement’. Entre les fantasmes de l’extrême droite et les cris de vierges effarouchées de la gauche, il y a sûrement un chemin pour traiter avec efficacité et dignité les questions migratoires. Parallèlement la question de l’avenir de la civilisation européenne et sa protection ne peut pourtant être ignorée

Le refrain de taxe carbone revient à la mode

Le refrain de  taxe carbone revient à la mode

Après  De Rugy, c’est maintenant Le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini qui monte au créneau pour défendre la taxe carbone et avec les mêmes arguments que De Rugy. . Il reprend  les propos de du transparent ministre de l’environnement, De Rugy : «  La taxe carbone « reviendra peut-être. Je ne sais pas, ça fait l’objet des discussions dans le grand débat », a déclaré Mme Poirson sur France3…… « la taxe carbone, les économistes l’ont montré (…), c’est un outil qui est efficace ». « C’est un outil en faveur de la transition écologique, qui a un vrai impact parce qu’il envoie un signal prix qui permet aux gens de changer leur comportement »; en ajoutant « il faut en débattre ».  C’est évidemment une vision fiscaliste de l’environnement. L’ingénierie fiscale française est en effet sans limite, une pathologie qui touche toutes les sensibilités politiques, tous les technocrates, tous les écolos. Pour résumer, il s’agit de soigner le monde carboné par la saignée fiscale. Le remède radical des médecins de Molière qui guérissaient les malades, lesquels  mourraient de la thérapie de choc. Il est évident qu’en tuant l’économie française on aura aussi fait disparaître le carbone,  à un détail près : on aura reporté les émissions polluantes sur d’autres pays car il faudra bien toujours consommer… (Et accessoirement payer mais avec quelle richesse ?).  En mal de reconnaissance, les économistes qui ont été presque tous nourris au lait du néo libéralisme ont donné une légitimité pseudo scientifique à la taxe carbone. Il s’agit d’abord d’une récupération indécente d’une question sociétale qui ne peut évidemment être seulement et prioritairement régulé par la fiscalité et les prix. Le signal prix cher aux économistes ultra libéraux constitue une sorte de récupération par les mécanismes de marché de la problématique environnementale. L’argumentation consiste à affirmer qu’il convient de limiter les émissions polluantes en leur donnant un prix afin de favoriser la seule régulation marchande. Si l’économie de marché est encore la meilleure chose (ou la moins pire) pour équilibrer l’offre et la demande,  il en va différemment lorsqu’il s’agit des champs sociétaux environnementaux. Certes on peut comprendre l’absolue nécessité d’une transition écologique notamment dans le domaine du transport. Encore faudrait-il qu’il existe une alternative pour permettre le changement de comportement. Or une politique des transports ne peut se conduire que sur le long terme pour  développer à la fois les transports collectifs, le concept du véhicule individuel et son utilisation. En l’absence de ces conditions,  la fiscalité dite écologique se réduit à un impôt classique qui au demeurant vient en plus affecté  le pouvoir d’achat, donc la croissance et l’emploi. Notons aussi que ces mesures carburant touche surtout les moins favorisés qui ne peuvent pas disposer d’une liberté d’horaire pour prendre un autre moyen de transport que leur véhicule individuel. Il y a évidemment d’autres moyens de réguler que l’arme de la fiscalité et des prix : la régulation par les normes et le développement système alternatif. Mais dans le contexte actuel des transports,  la fiscalité écologique constitue une fumisterie environnementale qui n’a d’autre objet que de donner une fausse légitimité scientifique à un impôt qui va se perdre dans le trou du budget. Faudrait-il rappeler aux économistes que leur science, certes utile,  n’est pas très exacte, qu’elle est même souvent approximative. Pour preuve, la majorité des grandes ruptures n’ont pas été prévues par la plupart  de ces experts. Par exemple, la chute de la croissance française assommée par la fiscalité.

Intelligence artificielle : L’analyse prédictive la nouvelle mode

Intelligence artificielle : L’analyse prédictive la nouvelle mode

 

 

  • Dans un papier (sponsorisé par Orange !) l’intelligence artificielle est encore mise à toutes les sauces ; cette fois au service de l’analyse prédictive, la nouvelle mode. Une mode pourtant ancienne puisqu’il s’agit ni plus ni moins que d’exploiter des statistiques. L’analyse prédictive utilise en effet différentes méthodologies statistiquse à partir de données et de la théorie des jeux qui analysent des faits présents et passés pour faire des hypothèses prédictives. En faite une analyse de données passées en tenant compte des comportements pour faire de la prospective au service par exemple d’études de marché, de suivi d’installation ou encore de suivi de la santé. Un mélange de technologies nouvelles de l’information articulée avec une analyse des statistiques et des comportements. Pas vraiment un exploit de l’intelligence artificielle car ces techniques statistiques sont connues depuis au moins 30 ans.
  • (Extrait de l’article de l’article)

 

« Les avancées de l’intelligence artificielle (IA) conjuguées au big data ouvrent sans cesse de nouvelles perspectives. Parmi elles : l’analyse prédictive. De plus en plus performante grâce au machine learning, cette dernière est capable, en croisant des données de différentes sources, de prédire l’impact de phénomènes ou d’inventer de nouveaux services. Portrait d’une technologie de prédiction qui ne laisse rien au hasard.

Des progrès époustouflants… fondés sur la confiance des clients

Les progrès des modèles prédictifs s’accélèrent et génèrent sans cesse de nouvelles applications dans de nombreux secteurs économiques. En matière d’agriculture, il est ainsi possible d’anticiper les dépenses énergétiques des machines et d’être alerté en cas de besoin d’une maintenance préventive. Citons aussi le compteur intelligent Linky qui permet de fournir des recommandations pour optimiser la consommation grâce aux données collectées. Sans oublier l’industrie automobile et les véhicules connectés, qui marient intelligence artificielle et data science pour toujours plus d’autonomie. L’analyse prédictive repose sur l’exploitation de la data en échange d’un service facilitateur à valeur ajoutée pour les clients. La question de la confiance est donc primordiale. Un environnement où les utilisateurs peuvent partager leurs données en toute sécurité et confidentialité est crucial pour la réussite des modèles prédictifs. Le RGPD* va dans ce sens.

E-santé : quand l’IA aide à la prévention

L’IA et ses capacités prédictives améliorent la qualité des soins, la prévention ou l’aide au diagnostic du médecin. Un exemple ? La prévention de crises de certaines maladies et la télémédecine. Les poussées de rhumatismes inflammatoires peuvent ainsi être détectées grâce à un capteur d’activité sur le patient, couplé au machine learning. Les data scientists des Orange Labs, en partenariat avec l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et Sanoïa, ont développé un modèle repérant ces poussées avec une fiabilité de 96 %.

Maintenance prédictive : vers une industrie et une énergie intelligentes

Dans le secteur industriel, l’IA permet également, grâce aux modèles prédictifs, de prévoir les pannes avant qu’elles ne se produisent. L’ascensoriste ThyssenKrupp peut ainsi remplacer les pièces avant leur usure.

Autre exemple : le fabricant de chaudières et chauffe-eau à gaz, e.l.m. leblanc, propose grâce à l’IoT et l’IA un service de contrôle à distance et de maintenance curative et prédictive de ses chaudières. La solution déployée collecte les données de la chaudière et alerte les techniciens en cas de problème. Leurs interventions sont plus efficaces, car l’IA permet de cibler les causes probables du dysfonctionnement en analysant les données en temps réel. La plateforme génère aussi elle-même des alertes par anticipation, via des algorithmes de maintenance prédictive.

Smart city : l’IA au service des citoyens

L’IA permet aussi aux collectivités d’optimiser la performance énergétique des bâtiments publics et de simplifier l’usage des services de la collectivité, comme les transports. Un exemple : la commune de Cenon, près de Bordeaux, a installé des capteurs connectés dans les chaudières des bâtiments municipaux les plus énergivores pour améliorer leur performance énergétique.

Ressources humaines : quand le recrutement passe au 4.0

En matière de gestion des ressources humaines, l’analyse prédictive peut aider à prévoir les évolutions du marché de l’emploi, comme chez Adecco. Mais aussi à recruter les candidats possédant les comportements et soft skills adéquats pour un poste, grâce notamment à l’analyse de données et des tests de personnalité.

Autre application RH : anticiper des risques d’absentéisme en croisant des données épidémiologiques, de santé et de transports pour faire de la prévention.

Retail : prédire pour toujours plus personnaliser

Connaître le parcours client est la clé du succès dans le domaine du retail. Les modèles prédictifs par l’analyse et le croisement des données permet aux acteurs du secteur de pousser automatiquement des produits potentiellement pertinents aux consommateurs. Une société de l’agroalimentaire pourrait ainsi suggérer des listes de courses en fonction des données remontées par un réfrigérateur connecté par exemple. Avec l’accord et la confiance du client, il est aussi possible de croiser des données de l’entreprise avec des informations disponibles en open data. Résultats : des recommandations personnalisées, de loisirs, de sports, de vêtements, de voyages… ». Finalement surtout des études de marché ! »

Alliance Renault-Nissan : le capitalisme à la mode japonaise

Alliance Renault-Nissan : le capitalisme à la mode japonaise

Le Japon est un pays champion du capitalisme mais un capitalisme à caractère très nationaliste pour ne pas dire davantage. On se souvient en effet que pendant longtemps le Japon a occupé le hit Paris parade des pays exportateurs. Il a surtout fondé son développement sur les échanges extérieurs. Aussi sur sa capacité à copier les technologies étrangères américaines européennes (le relais étant pris désormais par la Chine !) Mais le Japon milite pour un libéralisme très ouvert quand cela sert ses intérêts mais très fermé quand il s’agit de capitaux extérieurs. L’exemple plus significatif étend celui du conflit actuel entre Renault et Nissan. Nissan sauvé par Renault mais qui veut aujourd’hui reprendre son indépendance contre toutes les règles capitalistes en vigueur voir même prendre le contrôle de Renault. L’affaire Carlos Ghosn n’est qu’un prétexte pour remettre en cause le poids de Renault chez Nissan et dans l’alliance entre parenthèses mêmes si évidemment Carlos gone est loin d’être dans). Ces deux dossiers ne sont pas évidemment de même nature et de même ampleur. On fait semblant de croire qu’il s’agit d’une affaire personnelle entre les autorités fiscales et Carlos Ghosn alors qu’il s’agit d’une bataille de pouvoir pour savoir qui de la France ou du Japon va maîtriser l’alliance et les entreprises qui la composent. Ce qui est engagé c’est la déstabilisation de cette alliance est même de Renault par le gouvernement japonais qui a montré une grand rigueur judiciaire à l’égard d’un patron français mais qui a épargné tous les responsables japonais de la catastrophe de Fukushima.  Les pouvoirs publics français seraient bien naïfs de croire que l’affaire Carlos Ghosn se limite à une fausse déclaration de revenus voir à quelques détournements de fonds. En effet il est vraisemblable qu’en prison depuis le 19 novembre, il  va rester pour de nombreuses semaines voir de nombreux mois en tout cas jusqu’à ce qu’il n’ait plus aucune responsabilité dans l’Alliance et les entreprises qui en font partie.  et surtout  tant qu’un accord n’aura pas été trouvé concernant le pilotage de l’alliance Renault Nissan. Pour résumer Nissan a été sauvé par Renault ne supporte plus d’être sous la coupe du constructeur français et réclame la direction de l’alliance ou bien son indépendance. Sans parler de la possibilité pour Nissan de racheter aussi Renault. Certes Carlos Ghosn n’est pas complètement blanc et  comme de nombreux patrons de multinationales il a eu une certaine tendance à confondre la caisse de l’entreprise avec son portefeuille (de manière officielle  ou officieuse)  Lundi, il sera soumis à une nouvelle épreuve : le bureau des procureurs doit choisir de l’inculper ou non, mais selon le quotidien économique Nikkei et d’autres grands médias japonais, la décision ne fait guère de doute. Carlos Ghosn, affirment-ils, va être poursuivi pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d’euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, devrait aussi être inculpé. Nissan ne sera pas épargné, le parquet jugeant que la responsabilité de l’entreprise est également engagée, car elle est l’entité ayant remis les rapports incriminés aux autorités boursières. Dans cette affaire, les rumeurs, spéculations, scénarios sont nombreux, et la parole officielle rare si ce n’est, au tout début, celle du patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, qui a d’emblée lâché son ancien mentor. Les procureurs ont pour l’instant communiqué à minima et la défense de Carlos Ghosn, menée par Motonari Ohtsuru, un ex-procureur spécialiste des grandes affaires financières, ne s’est pas publiquement exprimé. Tout juste sait-on que « le suspect Ghosn », comme l’a rebaptisé la presse nippone, nie toute malversation. « Il est dans un état d’esprit vaillant et combatif », souffle-t-on au siège de Renault, à Boulogne-Billancourt près de Paris, malgré les conditions spartiates de l’établissement où le Franco-libano-brésilien est détenu. Il s’occupe à lire livres et magazines quand il n’est pas interrogé par les enquêteurs. Chez Nissan, la mise à l’écart de Ghosn a comme libéré la parole et les frustrations ont éclaté au grand jour, transpirant dans les médias japonais où « M. Ghosn et l’Etat français (actionnaire de Renault) sont le diable », résume un analyste du secteur, Takaki Nakanishi. On voit là, dit-il, l’opportunité de « re-japoniser » le groupe et de revoir les termes du partenariat. Le dossier juridique est accessoire, ce n’est qu’un prétexte. En effet on ne peut justifier  le maintien prolongé de Carlos Ghosn en prison par la sévérité de la justice japonaise. Rappelons par exemple que dans l’affaire du scandale de Fukushima, aucun responsable japonais climat aucun n’a été inquiété ! en un mois, Renault et l’État français n’ont fait que constater les velléités d’émancipation de Nissan. Le groupe automobile japonais n’a cessé de multiplier les déclarations et les allusions promettant un rééquilibrage de l’Alliance Renault-Nissan. Ce lundi 17 décembre toutefois, Renault a décidé de ne pas rester les bras ballants en faisant capoter la tentative de nomination d’un successeur à Carlos Ghosn à la tête du conseil d’administration de Nissan. Alors que Nissan a constitué une commission de trois personnes pour trouver un successeur, celle-ci a échoué, sous la pression de Renault. Le groupe automobile français exige désormais une assemblée générale des actionnaires (AG). Selon Thierry Bolloré, auteur d’une lettre adressée à Hiroto Saikawa et divulguée par le Wall Street Journal, cette AG permettrait de remettre sur la table des sujets comme celui de la gouvernance et les nominations au conseil d’administration. De son côté, Hiroto Saikawa, la gouvernance doit être prioritaire, tandis que l’AG peut attendre. En réalité, Renault est coincé puisqu’en l’absence de Carlos Ghosn, il perd une voix au conseil d’administration. D’où la nécessité d’une AG afin de récupérer cette troisième voix qui compte tant, sur un conseil composé de 8 personnes seulement.

Philosophie de la sérendipité pour éviter la mode de la « disruptivité »

Philosophie de la sérendipité pour éviter la mode de la « disruptivité »

Un article diffusé dans la Tribune Jean-Baptiste Canivet, directeur associé de la startup Stig.Pro qui propose la séredipidité pour échapper au néologisme de la « Disruptivité ».

 

 

 

« Désormais sur toutes les lèvres, l’innovation disruptive s’est érigée en ambition suprême des entreprises. Il faut être disruptif, ou mourir. Une injonction qui se conjugue dans un contexte d’optimisation des moyens de tous bords et de recherche de rentabilité immédiate. On ne peut pourtant pas toujours être disruptif et d’ailleurs, le faut-il vraiment ? L’innovation de rupture serait-elle forcément plus porteuse que l’innovation du quotidien ?

Ce sont pourtant les innovations ordinaires et les avantages concurrentiels, qui permettent de hisser de nombreuses entreprises sur leurs marchés. Ce prétendu impératif de disrupter à tout prix s’accompagne de difficultés d’anticipation croissantes pour les gouvernants de plus en plus contraints de naviguer à vue dans un monde mouvant.

Pourtant, l’Histoire prouve que les grands progrès comme les petites révolutions émanent souvent de découvertes accidentelles, d’expérimentations « gratuites », d’explorations périphériques… Ce processus s’appelle la sérendipité. Cet état d’esprit et son aspect désintéressé, peut-il s’appliquer à l’entreprise, royaume du ROI systématique, pour innover au jour le jour, saisir l’air du temps et favoriser la créativité, face à l’impermanence et à la difficulté de planifier ?

L’un des concepts favoris des anglosaxons, « serendipity », est introduit dans le langage en 1945 par le sociologue américain Merton, et n’entre dans le Larousse en français qu’en 2012. Il désigne le fait de trouver quelque chose qui n’était pas initialement prévu par la recherche, et d’en tirer parti. Une sorte de hasard heureux, qui ne relève pas uniquement de la chance, puisqu’il est provoqué par une démarche quelconque, et s’associe à une certaine sagacité pour en tirer le bénéfice. Nombre de grandes découvertes ne sont pas nées de fulgurances créatives, mais issues de ce processus qui mène à trouver ce qu’on ne cherchait pas à l’origine : de la tarte tatin retournée par erreur, à la pénicilline dont les propriétés antibiotiques sont observées à partir de la moisissure, en passant par le viagra initialement conçu pour traiter les angines de poitrine et dont un effet secondaire en deviendra la vertu principale… Ce fut également le cas de la grotte de Lascaux trouvée par hasard par des adolescents. La découverte, encore sans valeur historique, arrive aux oreilles du préhistorien Henri Breuil réfugié dans la région, qui s’y attardera pour en révéler le trésor archéologique. Plus récemment, les lunettes permettant de rétablir la perception des couleurs pour les daltoniens sont nées d’un projet de mise au point de lunettes de protection laser initialement destinées aux chirurgiens.

Le cas le plus connu de découverte par sérendipité -qui n’en est finalement pas vraiment un- reste la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, parti à la conquête des Indes : il mourut certainement sans réaliser qu’il avait trouvé un nouveau monde.

Ces histoires de ratages réussis, de trouvailles fortuites, sont riches d’enseignements pour les organisations. Elles permettent de relativiser l’inattendu et d’appréhender l’aléa autrement qu’une menace. Comment se servir du désordre apparent comme outil de prospective ? Si, par définition, on ne peut pas maîtriser la sérendipité, peut-on créer un cadre favorable dans l’entreprise ? Comment ne pas passer à côté d’une découverte ou d’une innovation ? Une phrase du philosophe indien J. Krisnamurti dit : « On ne peut inviter le vent, mais il faut laisser la fenêtre ouverte ». La sérendipité n’est pas une méthode, elle n’est pas une stratégie, mais une attitude à ancrer dans la culture d’entreprise.

Avant toute chose, il est indispensable d’instaurer un management propice à responsabiliser les collaborateurs, en fixant le cap de l’organisation de façon précise sans être restrictif (ses ambitions et valeurs fondatrices), et en mobilisant l’intelligence collective.

La condition sine qua none à la sérendipité est une certaine dose de liberté : les managers doivent sensibiliser les collaborateurs et éveiller leur curiosité notamment sur l’extérieur. En effet, toute découverte issue de la sérendipité est le fruit d’une quête, d’un mouvement initial. A l’entreprise de l’impulser, en offrant aux collaborateurs davantage de latitude pour explorer les sentiers hors des tâches attribuées et des objectifs immédiats. Cela peut se concrétiser par un temps consacré, comme chez Google, qui alloue 20% du temps de travail des salariés à une initiative de leur choix. Ils peuvent ainsi approfondir une idée qui les intéresse personnellement sur leur temps de travail, en contrepartie, l’entreprise s’octroie les innovations réalisées dans ce cadre pour les intégrer à son offre. Aux Pays-Bas, les chercheurs ont pour tradition de consacrer leur vendredi à des recherches personnelles. Dans certains instituts d’études avancées, on réunit des chercheurs en leur demandant d’innover, provoquant ainsi un foisonnement entre disciplines diverses et parfois très éloignées.

Second préalable indispensable : la communication. La configuration des nouveaux espaces de travail peut favoriser le partage afin que la créativité rencontre l’expertise, avec les espaces de co-working, flex-offices, et zones communes de détente. Les nouvelles technologies sociales jouent un rôle essentiel pour que ce partage soit fertile : c’est précisément la communication de non-initiés à un expert, qui a permis à la grotte de Lascaux d’être révélée pour ce qu’elle est. Utilisables hors de l’entreprise, ces outils prolongent le brainstorming en échappant au cadre de référence du bureau, et concourent à plus de porosité entre les champs d’explorations personnelles et l’entreprise.

Pour que cette émulation soit féconde, reste à savoir repérer les opportunités qui en émergent. Louis Pasteur disait : « La chance ne favorise que des esprits préparés ». L’entreprise doit mettre en place une écoute permanente et alerte, pour saisir les fruits de ces expérimentations, identifier et accueillir ce « hasard heureux », pour l’articuler avec ses intérêts ou en déceler le nouveau potentiel. Une politique de recrutement qui introduit de la diversité au sein de l’entreprise, lui permettra de s’entourer d’esprits affûtés, des profils parfois atypiques.

Enfin, il est important que l’entreprise soit capable de se remettre en question pour se réorienter, lorsque le potentiel d’une découverte est supérieur, pour son développement.

Il s’agit de sortir d’une logique de planification, pour privilégier une approche d’opportunités. Paradoxalement, c’est en sortant d’une vision court-termiste que l’entreprise trouvera le chemin le plus court vers l’innovation. Un savant équilibre de stratégie et d’improvisation face aux éléments, de liberté et de contrôle, lui éviteront, à l’instar d’un Christophe Colomb, de passer à côté, qu’il s’agisse de grandes conquêtes ou de petites trouvailles. Ces dernières demeurent de précieuses alliées dans nos économies matures où ce sont souvent les services associés et les petits « détails » qui font toute la différence.

Sondage : Macron : bon président pour 45%, pourquoi ? Phénomène de mode ou séisme ?

Sondage : Macron : bon président pour 45%,  pourquoi ? Phénomène de mode ou séisme ?

 

Si l’on s’en tient au sondage Odoxa du  Parisien/Aujourd’hui en France, Emmanuel Macron pourrait bien provoquer une sorte de séisme dans la classe politique. En effet 45% des Français considèrent déjà qu’il ferait un bon président,  ce qui le place immédiatement derrière  Alain Juppé (56%). Cela alors qu’il n’a pas encore déclaré formellement sa candidature pour les présidentielles. Un sondage qui met très loin Manuel Valls (15%), Jean-Luc Mélenchon (12%) et François Hollande (6%). En outre sa démission du gouvernement est approuvée par les trois quarts des Français. Cette ascension relativement exceptionnelle pour un homme sans véritable organisation, sans passé politique significatif et même sans orientation très élaborée découle sans doute de plusieurs facteurs explicatifs. Le premier élément vient du phénomène d’usure de la classe politique traditionnelle organisée en partis dont les Français n’attendent plus grand-chose. La seconde raison tient vraisemblablement à la médiocrité de la plupart des personnalités qui ambitionnent d’accéder à  la magistrature suprême. Médiocrité sur le plan des connaissances socio économiques et sociétales mais aussi médiocrité intellectuelle. Or Macron comparé à la plupart des autres parvient à élever le débat même si on peut contester certaines orientations et surtout le flou programmatique notamment dans le domaine sociétal. L’atout principal de  Macron est peut-être aussi sa jeunesse comparée à l’âge des autres candidats de la génération des 50 à 70 ans usés par les travaux guerriers des luttes politiques intestines (de l’extrême gauche à l’extrême droite) et les discours démagos. D’une certaine manière, Macron ringardise.  On s’interroger sur la crédibilité qu’accordent certains candidats à leur propre propos tellement le manque de conviction est évident ou inversement tellement le trait  caricatural témoigne de la posture de comédien qui fait semblant de croire aux promesses de coiffeur faites  au bon peuple. Par ailleurs Macron s’aligne sur une évolution  sociétale et idéologique qui remet en cause les vieux clivages gauche droite usés  jusqu’à la corde. Usés par la gauche qui finalement se soumet maladroitement et avec retard aux impératifs des réalités économiques, usés par la droite également profondément trop marquée par l’étatisme. Une dernière caractéristique qui concerne tout autant l’extrême gauche et l’extrême droite. Il n’est pas certain évidemment que Macron  parvienne en 2017 à conquérir la magistrature suprême mais il est probable qu’il va provoquer une grande secousse sismique dans le paysage politique. Pourtant l’intéressé dans ses récentes et finalement courtes fonctions de ministre de l’économie n’a pas montré grand chose. La loi Macron 1 ressemblait davantage à une auberge espagnole qu’à un programme de réforme structurelle économique. Le plus intéressant chez Macron c’est ce qu’il n’a pas fait !  il faut dire qu’il a été en permanence empêché ou freiné par Valls qui a très vite décelé le danger de ce nouveau concurrent potentiel à la succession de François Hollande. Le passé politique d’Emmanuel Macron demeure assez inconsistant par contre certaines de ses analyses se sont montrées à la fois pertinentes et surtout compréhensibles car débarrassées de la langue de bois habituelle. Les autres responsables ont tendance à systématiquement dire tout et son contraire. Dernier exemple en date la réduction éventuelle de l’impôt sur le revenu à laquelle adhèrent presque tous les candidats mais conditionnée par une réforme fiscale globale qui inévitablement fera encore monter les prélèvements obligatoires. Un sujet un peu surréaliste puisqu’on fait croire qu’il y aurait deux catégories  de Français ceux qui payent l’impôt citoyen et ceux qui payent les autres impôts  non citoyens. La réforme est sans doute nécessaire encore faudrait-il en préciser l’objectif réel et les modalités. Emmanuel Macron, lui,  a le grand mérite d’être clair car son propos est débarrassé des oripeaux de la dialectique politicienne, sorte de charabia énarchique pour faire sérieux mais qui masque mal l’incompétence et l’immobilisme. Le tremblement provoqué par le jeune Macron  ne concernera pas seulement la gauche, une gauche par ailleurs condamné à la débâcle électorale et qui, extrême gauche comprise, ne représente plus que de l’ordre de 25 à 30 % dans le pays. Le séisme concernera aussi le centre et la droite classique car Macron va sans doute siphonner autant de voix à droite qu’à gauche compte tenu de son positionnement idéologique. Il est clair par exemple que nombre de sympathisants et même de responsables des républicains sont plus proches d’un du social libéral Macron  que du bonapartiste Sarkozy. L’extrême droite et l’extrême gauche vont également être affectées par les vagues de fond provoquées  par l’ancien ministre de l’économie dans la mesure où leurs propositions économiques (paradoxalement relativement proches) risquent  de montrer encore davantage leurs incohérences et leur démagogie. Reste que Macron  présente encore quelques faiblesses voire des handicaps sérieux ;  il risque notamment de traîner comme un boulet sont passé d’énarque mais aussi celui d’éphémère banquier. En outre il lui faudra faire bien des efforts pour persuader l’opinion qu’il est proche des vrais gens comme il dit lui-même ;  une formule d’ailleurs malheureuse et qui révèle la reconnaissance de son appartenance à une élite responsable d’une grande partie de la crise qui caractérise la France dans le domaine social, économique et sociétal. Pour parler clair, la question est de savoir si Macron propose de gouverner la France comme Hollande avec ses copains de l’ENA ou s’il est décidé d’ouvrir sa gouvernance éventuelle à des responsables de la société dite civile. Une dernière expression par ailleurs encore ridicule   pour distinguer ceux qui n’appartiennent pas à l’élite de la monarchie républicaine. La sémantique comme la politique sent la naphtaline !

Canal + supprimé : ou la gestion mode coup de pied au cul de Bolloré !

Canal + supprimé : ou la gestion mode coup de pied au cul de Bolloré !

 

Comme d’habitude le capitaine d’industrie ne fait pas dans la dentelle et menace tout simplement de supprimer Canal+ si les résultats commerciaux et financiers ne s’améliorent pas. Une mise en demeure s’adresse également d’ailleurs à la chaîne d’information I télé. Pas sûr que mangement  à la hussarde qui a réussi au groupe Bolloré notamment en Afrique ou il réalise l’essentiel de ses profits soit très adapté à la gestion du secteur des médias. Après avoir nettoyé le Grand journal, Bolloré s’était aussi récemment attaqué au Petit journal  le Petit journal qui pourrait être réduit voire disparaître en cause sans doute la ligne éditoriale considérée comme un peu trop impertinente et cela y compris au plan international où Bolloré compte de nombreux intérêts. Pourtant le Petit journal bénéficie d’une forte audience. Le nettoyage opéré par Bolloré se traduit cependant par une baisse notoire du nombre d’abonnés, une baisse qui s’est accélérée depuis son arrivée et la mise au pas de la chaîne ;  environ 250 000 abonnés ont été perdus sur un an. Cette fois la menace est plus globale puisse qu’elle vise toutes les chaînes de Canal+. A l’occasion de l’Assemblée générale de Vivendi ce jeudi, Vincent Bolloré, le président de son conseil de surveillance, a prévenu qu’il n’était pas interdit d’imaginer une fermeture de la chaîne cryptée française Canal+ si ses pertes n’étaient pas jugulées. En revanche, le groupe a levé une ambiguïté afin de se donner plus de chance d’obtenir le feu vert de l’Autorité de la concurrence pour son accord d’exclusivité avec BeIN Sports. On pourra toujours s’abonner aux chaînes sportives du groupe qatari séparément même s’il y a accord, a expliqué Stéphane Roussel, DG en charge de l’opérationnel chez Vivendi. Le retour à l’équilibre de Canal en France dépendra en grande partie de l’accord avec BeIN. La confirmation que l’exclusivité ne serait pas totale, sûrement sous la pression de l’Autorité de la concurrence et des concurrents de Canal dans la télé, risque d’inquiéter les investisseurs. « On pourra continuer à s’abonner à BeIN en solo mais ce sera Canal quand même qui enverra la facture aux clients, a précisé Stéphane Roussel en marge de l’AG.

(Avec Reuters)

Salon de l’Agriculture ou défilé de mode des candidats pour 2017

Salon de l’Agriculture ou défilé de mode des  candidats pour 2017

Le salon de l’agriculture est sans nul doute la manifestation  la plus instrumentalisée par les responsables politiques. Pas moins d’une vingtaine de candidats se sont pavanés pendant des heures dans les allées du salon ajoutant des promesses aux promesses pour un secteur en pleine crise. Un salon transformé en défilé de mode de candidats pour 2017 sous le feu des caméras et des micros à la recherche d’une petite phrase politique susceptible d’alimenter le journal du soir. Une présence tellement médiatisée qu’elle est indécente et décalée par rapport aux préoccupations des agriculteurs. Pas vraiment un salon de l’agriculture mais un cirque médiatique dénué de tout sens. Une poignée de main par-ci, un verre de bière ou de lait par là, un sourire forcé ou une caresse sur le cul des  vaches avec quelques phrases populistes pour séduire l’électeur potentiel qu’est le paysan. Un spectacle indigne,  un salon de la démagogie et de l’exhibitionnisme programmatique. Le monde agricole bénéficie et c’est heureux d’une très bonne image dans l’opinion publique même si le caractère industriel de certaines productions justifie des critiques légitimes car elle met en cause l’environnement et la santé. Nul ne peut cependant contester le caractère particulièrement dégradé des conditions de travail des agriculteurs et le peu de rémunération qu’ils en tirent. Dès lors le salon mérite mieux que ce défilé de mannequins politiques incapables d’assurer la régulation de ce secteur et même d’autoriser l’affichage de l’origine des productions comme celle du porc par exemple. Le monde agricole aurait tout intérêt à se réapproprier ce grand événement que constitue le salon de l’agriculture afin qu’il ne se transforme pas en une cérémonie préparatoire à la remise des Oscars politiques.

 

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