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Ada, la cryptomonnaie à la mode

 Ada, la cryptomonnaie à la mode  

 

Un article du Wall Street Journal évoque le phénomène à la mode notamment de Ada. Après une brève hibernation estivale, les cryptomonnaies font leur retour en force. En ce moment, c’est ada, une création de Cardano, que tout le monde s’arrache.

Mais qu’est-ce que c’est ? Et comment est-elle devenue la troisième cryptomonnaie mondiale ? Portrait de la petite nouvelle.

Qui est Cardano ?

Cardano est une plateforme de blockchain décentralisée lancée en 2017 sous la houlette de Charles Hoskinson, le cofondateur d’Ethereum. Son ambition : devenir un réseau adaptable, durable et écologique, notamment en s’appuyant sur un protocole de minage moins gourmand en énergie.

Ada, c’est quoi ?

Ada est un jeton numérique : en d’autres termes, une cryptomonnaie. Elle repose sur la blockchain de Cardano et tire son nom de celui d’Ada Lovelace, mathématicienne du XIXe siècle souvent considérée comme le premier programmateur informatique.

Pourquoi son cours augmente-t-il ?

Les investisseurs se passionnant pour les cryptomonnaies, les « altcoins » (contraction de « alternative coins », nom donné aux alternatives au bitcoin) se sont multipliées. Parmi elles, l’ada a pris une longueur d’avance.

Sa dynamique récente s’explique en partie par un changement qui devrait être annoncé en septembre : Cardano devrait proposer des « smart contracts » (des « contrats intelligents » rédigés en code informatique et exécutables sans intermédiaire quand certaines conditions sont réunies) et pouvoir ainsi, selon certains, concurrencer le réseau Ethereum. C’est grâce à ces contrats que les NFT (pour « non-fungible tokens », ou jetons non fongibles) et les applications financières décentralisées fonctionnent.

Quelle est la différence entre Cardano et les autres réseaux de blockchain ?

L’une des principales différences entre Cardano et les autres grands acteurs de la blockchain, c’est le mécanisme de consensus (c’est-à-dire le système qui sert à vérifier les transactions).

Les réseaux de blockchain ont besoin de ces protocoles parce qu’ils fonctionnent sans autorité centrale, mais doivent tout de même authentifier et enregistrer des transactions.

La blockchain du bitcoin utilise par exemple un système baptisé « preuve de travail » (ou « proof-of-work ») : ceux que l’on appelle des mineurs valident les transactions réalisées dans la plus célèbre des cryptomonnaies, les consignent dans un registre et sont rémunérés en bitcoins.

Mais le protocole est de plus en plus critiqué (y compris par Elon Musk) pour sa consommation d’énergie et son impact sur l’environnement. En mai, le patron de Tesla a annoncé sur Twitter que le constructeur automobile n’acceptait plus les paiements en bitcoin en raison des inquiétudes liées « à l’explosion de la consommation d’énergie fossile provoquée par le minage et les transactions en bitcoins ».

Cardano, lui, utilise un mécanisme moins intensif en énergie : le « proof-of-stake », traduit par « preuve d’enjeu » ou « preuve de participation ». Sur son réseau, les détenteurs d’ada peuvent participer à la vérification des transactions, généralement en partageant une partie de leurs avoirs en ada avec des coopératives d’opérateurs qui font office de mineurs (ils traitent les transactions et produisent de nouveaux blocs).

Le choix des coopératives repose entre autres sur la quantité d’avoirs mis en jeu. Quand une coopérative est sélectionnée et produit un bloc, ses membres (souvent des détenteurs d’ada qui ont apporté une partie de leurs possessions) reçoivent une compensation financière, selon le site de Cardano.

Le réseau Ethereum est en train d’adopter le protocole de preuve d’enjeu.

Comment l’ada évolue-t-elle ?

Le cours de l’ada a doublé en l’espace d’un mois : vendredi dernier, elle valait 2,85 dollars, selon CoinDesk, contre environ 1,28 dollar fin juillet, soit une capitalisation de plus de 90 milliards de dollars, ce qui en fait la troisième cryptomonnaie mondiale derrière le bitcoin et l’ether, d’après Coinmarketcap.com.

En début d’année, l’ada valait moins de 20 cents : elle s’est donc envolée de près de 1 500 %. Le bitcoin, lui, a pris « seulement » 67 % en 2021, selon CoinDesk, quand l’ether gagnait près de 340 %.

Malgré cette performance, l’ada n’est pas la cryptomonnaie qui a le plus augmenté cette année : le prix revient au dogecoin, une blague devenue réalité qui a bondi de quelque 5 900 % depuis le début de l’année.

Quels sont les points forts de Cardano ? Et quels sont ses points faibles ?

Les partisans de Cardano soulignent la qualité de l’équipe de chercheurs du réseau, conçu par IOHK, une société spécialisée dans l’ingénierie de la blockchain. En mars, elle comptait environ 300 salariés et prestataires, avait indiqué Charles Hoskinson à Bloomberg.

« Dans le monde du bitcoin, certains disent sûrement que c’est très centralisé… Mais cela veut aussi dire qu’ils ont une équipe dédiée à la construction du réseau », observe Garrick Hileman, responsable de la recherche de blockchain.com, une société spécialisée dans les transactions en cryptomonnaie.

Par ailleurs, les frais de transaction facturés par Cardano sont moins élevés. Au printemps dernier, l’explosion de l’activité sur Ethereum a engorgé le réseau et fait grimper les frais.

D’autres, en revanche, s’interrogent sur les limites de Cardano et de l’ada, notamment tant que le réseau ne propose pas de contrats intelligents. En mai dernier, sur Twitter, le milliardaire Mark Cuban a demandé à Charles Hoskinson où et comment utiliser l’ada au quotidien, ajoutant qu’il pouvait répondre à cette question pour toutes les autres cryptomonnaies qu’il possède.

Par ailleurs, certains soulignent que le mécanisme de preuve d’enjeu de Cardano n’est pas utilisé depuis aussi longtemps que celui de la preuve de travail.

« Il est clair que la preuve d’enjeu est un peu plus expérimentale, c’est aussi pour cela qu’Ethereum y passe petit à petit », explique Garrick Hileman. « La preuve de travail fonctionne et s’est toujours révélée sûre » sur les grands réseaux de type bitcoin et Ethereum, ajoute-t-il.

Comment l’acheter ?

Vous pouvez vous procurer l’ada sur des bourses de type Kraken ou Coinbase Global ; certaines plateformes d’investissement destinées aux particuliers, dont l’israélienne eToro et SoFi Technologies, acceptent aussi son utilisation.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

Alimentation : le bio à la mode… et à toutes les sauces

Alimentation : le bio à la mode… et à toutes les sauces

L’envie du bio, le besoin et même la demande ne cessent d’augmenter. Reste que se posent  de nombreuses questions sur le vrai caractère bio d’autant que la moitié de ces produits sont importés de l’étranger. Se pose aussi la question du prix qui n’est pas toujours justifié . Et il y a ce discours surdimensionné à l’égard des produits dits naturels

 

Leclerc a fait très fort dans une  pub : « on peut manger bio, boire bio, goûter bio, se laver bio sourire bio, s’hydrater bio, presser bio, assaisonner, picorer bio, mélanger bio etc. »  ne manque plus que respirer, penser, pisser bio.  Bref c’est la grande vague un taxe de la mode bio. Notons que sur la photo de la pub figurent des bananes lisses comme du plastique et qui ont dû échapper au traitement de DTT encore en vigueur dans de nombreuses exploitations bananières industrielles.

Subitement tout est devenu bio, même les prix qui ont pris un petit coup au passage. Certes on ne peut que ce réjouir sans doute de la tendance à vouloir manger et utiliser des produits plus naturels. Reste que le vrai bio constitue sauf rares exceptions une fumisterie ;  exemple quand des animaux sont élevés avec du soja au OGM provenant du Brésil ou d’ailleurs. Une partie non négligeable des engrais et autres pesticides s’évaporent avec l’eau et viennent arroser toutes les plantes sans distinction. Sans parler de la pollution  des nappes profondes.

Peut-on considérer qu’un produit est bio quand,  par exemple, il a effectué des milliers et des milliers de kilomètres, subi aussi des transformations sans parler de ses conditions réelles de production. Le vrai bio n’existe sans doute pas car tout est plus ou moins contaminé y compris par les l’emballage et les manipulations. Dans le bio encore plus qu’ailleurs les références constituent une véritable jungle et  sont complètement bidons. L’idéal est encore, quand c’est possible, de consommer des produits locaux dont on connaît les producteurs et ce n’est pas toujours une garantie suffisante. Pour un peu les grandes marques nous vendraient l’amour bio si elle pouvait !

Société- Jeunes et violence : le retour de la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

Société- Jeunes et  violence : le retour de  la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

 

 

 

Il est évident que le phénomène de la barbarie chez certains jeunes pris isolément ou organisés en bandes découle de plusieurs facteurs explicatifs. De ce point de vue, on notera que les sociologues engagés de l’extrême gauche sont peu enclins à travailler sur la problématique. Pas étonnant il y a aussi ce lien avec l’islamo gauchisme et la culture qu’il véhicule.

L’État porte évidemment une responsabilité du fait qu’il a abandonné depuis longtemps le terrain de l’autorité aussi bien dans l’espace public qu’à l’école ou ailleurs. Une autre responsabilité incombe évidemment aux familles où l’enfant devient roi ou bien complètement imperméable à toute contrainte familiale.

En plein abandon , certains jeunes nourris de vidéos sanguinaires font confondre le virtuel et la réalité, ils sont aussi influencées par les règles criminelles des réseaux de drogue et sont en recherche de réassurance identitaire. Il la trouve dans la bande et l’affrontement avec un groupement rival constitue le moyen de renforcer l’adhésion à la solidarité du groupe. Les affrontements se font souvent sur fond de concurrence de réseaux  de drogue mais pas toujours.

Il faut aussi reconnaître que la plupart des profils assez primaires et assez manichéens engagés dans des guerres pouvant même être de nature criminelle à la moindre occasion conflictuelle.

La véritable crise prend son origine dans l’abandon total de l’autorité par l’État, par les familles, par l’école et par la communauté citoyenne.

On ne résoudra pas cette question de manière simpliste car elle s’inscrit dans une crise de société plus générale où  l’intermédiation porteuse  des valeurs est elle-même en phase d’affaiblissement voire de disparition.

Une situation qui découle d’une société qui se replie sur l’individualisme et qui perd ses repères communs de vie sociétale et de responsabilité collective.  Et les crimes d’enfants entre eux sont une preuve supplémentaire de cette  décomposition sociétale.

Société- Jeunes et violence : la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

Société- Jeunes et  violence : la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

 

 

 

Il est évident que le phénomène de la barbarie chez certains jeunes pris isolément ou organisés en bandes découle de plusieurs facteurs explicatifs. De ce point de vue, on notera que les sociologues engagés de l’extrême gauche sont peu enclins à travailler sur la problématique. Pas étonnant il y a aussi ce lien avec l’islamo gauchisme et la culture qu’il véhicule.

L’État porte évidemment une responsabilité du fait qu’il a abandonné depuis longtemps le terrain de l’autorité aussi bien dans l’espace public qu’à l’école ou ailleurs. Une autre responsabilité incombe évidemment aux familles où l’enfant devient roi ou bien complètement imperméable à toute contrainte familiale.

En plein abandon , certains jeunes nourris de vidéos sanguinaires font confondre le virtuel et la réalité, ils sont aussi influencées par les règles criminelles des réseaux de drogue et sont en recherche de réassurance identitaire. Il la trouve dans la bande et l’affrontement avec un groupement rival constitue le moyen de renforcer l’adhésion à la solidarité du groupe. Les affrontements se font souvent sur fond de concurrence de réseaux  de drogue mais pas toujours.

Il faut aussi reconnaître que la plupart des profils assez primaires et assez manichéens engagés dans des guerres pouvant même être de nature criminelle à la moindre occasion conflictuelle.

La véritable crise prend son origine dans l’abandon total de l’autorité par l’État, par les familles, par l’école et par la communauté citoyenne.

On ne résoudra pas cette question de manière simpliste car elle s’inscrit dans une crise de société plus générale où  l’intermédiation porteuse  des valeurs est elle-même en phase d’affaiblissement voire de disparition.

Une situation qui découle d’une société qui se replie sur l’individualisme et qui perd ses repères communs de vie sociétale et de responsabilité collective.  Et les crimes d’enfants entre eux sont une preuve supplémentaire de cette  décomposition sociétale.

Jeunes et violence : la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

Jeunes et  violence : la barbarie comme mode de régulation des rapports sociaux

 

 

 

Il est évident que le phénomène de la barbarie chez certains jeunes pris isolément ou organisés en bandes découle de plusieurs facteurs explicatifs. De ce point de vue, on notera que les sociologues engagés de l’extrême gauche sont peu enclins à travailler sur la problématique. Pas étonnant il y a aussi ce lien avec l’islamo gauchisme et la culture qu’il véhicule.

L’État porte évidemment une responsabilité du fait qu’il a abandonné depuis longtemps le terrain de l’autorité aussi bien dans l’espace public qu’à l’école ou ailleurs. Une autre responsabilité incombe évidemment aux familles où l’enfant devient roi ou bien complètement imperméable à toute contrainte familiale.

En plein abandon , certains jeunes nourris de vidéos sanguinaires font confondre le virtuel et la réalité, ils sont aussi influencées par les règles criminelles des réseaux de drogue et sont en recherche de réassurance identitaire. Il la trouve dans la bande et l’affrontement avec un groupement rival constitue le moyen de renforcer l’adhésion à la solidarité du groupe. Les affrontements se font souvent sur fond de concurrence de réseaux  de drogue mais pas toujours.

Il faut aussi reconnaître que la plupart des profils assez primaires et assez manichéens engagés dans des guerres pouvant même être de nature criminelle à la moindre occasion conflictuelle.

La véritable crise prend son origine dans l’abandon total de l’autorité par l’État, par les familles, par l’école et par la communauté citoyenne.

On ne résoudra pas cette question de manière simpliste car elle s’inscrit dans une crise de société plus générale où  l’intermédiation porteuse  des valeurs est elle-même en phase d’affaiblissement voire de disparition.

Une situation qui découle d’une société qui se replie sur l’individualisme et qui perd ses repères communs de vie sociétale et de responsabilité collective.  Et les crimes d’enfants entre eux sont une preuve supplémentaire de cette  décomposition sociétale.

Poutine : la terreur comme mode de régulation

Poutine : la terreur comme mode de régulation

Dans leur livre « Poutine. La stratégie du désordre » (Tallandier), la journaliste du « Monde » Isabelle Mandraud et le politiste Julien Théron analysent le rôle-clé de l’armée et le système mis en place en vingt ans par l’homme fort du Kremlin. En voici quelques extraits.

« Poutine. La stratégie du désordre », d’Isabelle Mandraud et Julien Théron. TALLANDIER

Bonnes feuilles. Lorsque Vladimir Poutine raconte l’exfiltration par les forces spéciales russes, le 28 février 2014, de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch, réfugié encore aujourd’hui en Russie, il ne peut dissimuler son mépris. « Il a dit : “Je ne pouvais pas signer le décret autorisant l’usage des armes, ma main n’a pas pu se lever.” J’ignore s’il peut être blâmé pour cela. Est-ce bien ou mal, les conséquences de l’inaction sont graves, c’est évident. »

Le chef du Kremlin n’aurait certainement pas hésité, lui, à employer la force pour faire taire les manifestations de Maïdan, la place de l’Indépendance à Kiev, qui ont abouti à la fuite du dirigeant ukrainien. La violence est constitutive de la présidence de Vladimir Poutine.

Il le prouve dès son arrivée au pouvoir avec la deuxième guerre russo-tchétchène (1999-2000, et s’étendant au-delà). Déjà considérablement meurtri par la première guerre menée par son prédécesseur, Boris Eltsine, ce petit territoire du Caucase à majorité musulmane, qui réclame son indépendance, va vivre un enfer.

Pour la première fois, en octobre 1999, alors que Vladimir Poutine n’est encore officiellement « que » le chef du gouvernement russe, des missiles s’abattent sur Grozny, la capitale tchétchène. Les bombardements intensifs lancés par la Russie n’épargnent ni les marchés, ni les écoles, ni les hôpitaux, ni les quartiers résidentiels. Pour atteindre les combattants rebelles, les civils deviennent des cibles, en dépit de « corridors » censés leur permettre d’évacuer les zones de tir.

 

Cette deuxième guerre, au bilan plus meurtrier encore que la première (au terme des deux conflits, on estime entre 150 000 et 200 000 le nombre de morts tchétchènes sur une population totale qui ne dépassait pas, alors, 1 million), a changé de registre. Elle est considérée comme une opération antiterroriste, et non plus comme un rétablissement de l’ordre constitutionnel sous Boris Eltsine. Il n’est plus question de s’opposer à des indépendantistes ou à des rebelles, mais à des « terroristes ».

« On butera [les terroristes] jusque dans les chiottes, la question est close » – Vladimir Poutine (1999)

Quel mode de financement pour les PME

Quel mode de financement pour les PME

Par Hélène Stefaniutyn de Brébisson, IÉSEG School of Management; Aurore Burietz, IÉSEG School of Management et Jérémie Bertrand, IÉSEG School of Management (*), a bord de la problématique du financement des petites structures économiques dans le journal la Tribune.

 

 

 

Vous êtes une entreprise non cotée, jeune, petite, vous détenez peu d’actifs tangibles ? Un peu tout cela à la fois ? Il est parfois difficile, dans ces conditions, d’obtenir un financement. Pour ces entreprises considérées comme plus opaques, l’accès à la dette reste d’autant plus compliqué que les banques font moins confiance à l’information qui leur est fournie.

Une solution peut être de publier ses comptes en normes IFRS (International Financial Reporting Standards). C’est ce que montre notre étude portant sur des groupes non cotés européens.

Le référentiel IFRS, adopté dans plus de 130 pays, vise à faciliter les relations entre les entreprises et leurs investisseurs et créanciers. Il permet en effet de produire une information financière harmonisée. Son application, lorsqu’elle est obligatoire, a des impacts positifs pour les sociétés tels que la réduction du coût du capital, un meilleur accès à la dette, et une augmentation des investissements transfrontaliers.

Un accès facilité au crédit

Une des explications à ces résultats est que l’utilisation des IFRS augmente la qualité de l’information financière. En Europe, les normes IFRS sont obligatoires pour les comptes consolidés des sociétés cotées depuis 2005. Elles sont également optionnelles pour les groupes non cotés, bien que seuls 5 % d’entre eux les choisissent.

Notre étude cherche donc à comprendre ce que les IFRS peuvent apporter aux groupes privés. Nous montrons que l’adoption de ces normes internationales leur facilite l’accès au crédit bancaire : les groupes publiant en IFRS présentent une dette relativement plus élevée que les autres, dans tous les pays observés. En effet, la mise en place de ces normes permet de standardiser l’information financière communiquée par les entreprises.

Dans le cadre des petites et moyennes entreprises (PME), ce choix de normes apparaît comme une opportunité de réduire leur opacité auprès de potentiels créanciers. La lecture et l’analyse des bilans étant plus transparentes, les banques ont une meilleure connaissance de la situation financière de ces entreprises, leur facilitant ainsi l’accès au crédit bancaire.

Opter pour les IFRS constitue donc une stratégie à envisager par les entreprises à la recherche de nouveaux partenaires bancaires pour des besoins de financement importants, que ce soit dans le cadre de prêts syndiqués, c’est-à-dire fournis par un ensemble d’établissements financiers, ou internationaux.

Mais est-ce que toutes les entreprises privées ont intérêt à adopter les IFRS ? Qu’en est-il des entreprises naturellement moins opaques ou opérant dans un environnement économique favorisant l’accès au crédit ? Nous démontrons que l’effet bénéfique de l’adoption des IFRS varie en fonction des caractéristiques des entreprises, mais aussi des spécificités des pays dans lesquels elles se situent.

Cet effet positif sur l’accès à la dette est amplifié pour les sociétés dites plus opaques, à savoir les petites entreprises, celles considérées comme plus risquées ou disposant de peu d’actifs tangibles.

Compenser l’asymétrie d’information

 

Par ailleurs, nous observons que le choix des IFRS est particulièrement efficace dans les pays où les asymétries d’information sont importantes, c’est-à-dire là où les banques ont très peu d’information sur les entreprises, au travers des registres de crédit publics notamment.

Autre exemple : dans les pays où l’économie est plutôt fondée sur un marché financier (comme au Royaume-Uni), le poids de la dette reste globalement plus faible dans le bilan des entreprises. La dette y est probablement plus difficile à obtenir, sauf justement pour les entreprises optant pour les IFRS. Ainsi, ces normes semblent compenser les problèmes d’asymétrie d’information liés à l’environnement bancaire : lorsque les banques disposent de peu d’information, ou lorsque le marché bancaire est moins développé.

Bien entendu, opter pour un référentiel comptable n’est pas anodin, surtout lorsqu’il s’agit d’abandonner le référentiel local, naturellement mieux maîtrisé. Un premier frein réside dans les problèmes de compréhension linguistique, et ce malgré les traductions officielles européennes. Les IFRS ont aussi été critiquées pour leur complexité et pour la quantité d’informations à produire.

Les référentiels locaux présentent encore des différences avec ces normes, notamment dans les pays de droit civil comme en France. Ce choix suppose donc d’avoir une équipe comptable et financière étoffée et compétente, capable de suivre l’évolution constante de cette normalisation – en plus des autres. Néanmoins, en investissant dans l’information financière, les entreprises – en particulier les plus opaques – peuvent envoyer un signal de qualité auprès des banques.

(*) Par Hélène Stefaniutyn de Brébisson, Professeur, IÉSEG School of Management ; Aurore Burietz, Professeur de Finance, LEM-CNRS 9221, IÉSEG School of Management et Jérémie Bertrand, Professeur de finance, IÉSEG School of Management.

 

Patriotisme économique : retour à la mode

Patriotisme économique : retour à la mode

La professeure de science politique Cornelia Woll explique, dans un entretien au « Monde », que cette thématique peut permettre de surmonter les clivages gauche-droite, mais qu’il y a mésentente sur les stratégies à mettre en place pour y parvenir.

Cornelia Woll est professeure de science politique à Sciences Po. Elle estime que le thème du souverainisme revient à chaque crise remettant en cause la place de la France dans l’économie mondiale.

Depuis la crise sanitaire, les thématiques souverainistes, notamment économiques, sont revenues sur le devant de la scène. Un tabou est-il tombé ?

Le sujet revient de manière périodique. En 2005, il y a eu une grande discussion sur le patriotisme économique sous Dominique de Villepin avec des débats qui ressemblent à ce que l’on voit aujourd’hui ; après la crise financière de 2008, la question des prérogatives nationales sur les marchés financiers était revenue fortement ; la pandémie nous interroge à nouveau sur le contrôle des entreprises, la circulation des personnes, mais aussi des biens et des services. A chaque fois, cela nous renvoie à la question de ce difficile équilibre entre notre capacité à gérer le destin économique de la France et notre place dans une économie mondialisée.

Ces débats sont-ils une exception française ou ont-ils lieu dans d’autres pays ?

On peut retrouver, dans beaucoup de pays, des débats similaires, par exemple sur les chaînes d’approvisionnement des masques ou des médicaments. En Grande-Bretagne, la discussion sur la souveraineté économique était tellement forte, qu’elle a amené le Brexit. Mais il y a une particularité française sur la volonté de contrôler son économie, un certain chauvinisme, qui se disait moins dans d’autres pays. L’expression « patriotisme économique » faisait sourire il y a quinze ans, mais elle est aujourd’hui fortement mobilisée dans plusieurs pays, comme on a pu observer dans l’Amérique de Donald Trump.

Le souverainisme de gauche, même s’il a toujours existé, était marginal. Aujourd’hui, il semble de plus en plus répandu. Comment l’expliquer ?

Ce n’est pas si nouveau que ça. Arnaud Montebourg était ministre du redressement productif, un intitulé qui a beaucoup fait rire à l’étranger parce que cela représentait cette idée désuète du pilotage de l’économie par l’Etat. Plus à gauche encore, l’altermondialisme peut amener à réfléchir d’abord en termes de résistance nationale à l’économie mondiale. Cette idée concerne plus La France insoumise que les partis de l’internationale socialiste.

Peut-il y avoir un dépassement du clivage droite-gauche autour du souverainisme ?

Il y a des thématiques qui permettent de surmonter ce clivage, c’est le cas du souverainisme, comme du patriotisme ou, d’autres termes qui permettent de renvoyer au « pays ». Autour de ces notions, il y a la tentative de définir un intérêt partagé par l’ensemble des Français qui peut parler aussi bien à une partie de la gauche que de la droite. Il y a tout de même une difficulté à se mettre ensuite d’accord sur des stratégies à mettre en œuvre : la souveraineté économique passe-t-elle par une hausse des taxes aux frontières ? Une limitation de la circulation des capitaux ou des personnes ? Quand on arrive à ces sujets, le clivage gauche- droite reviendra plus fortement, par exemple autour de la question migratoire ou du financement des entreprises.

Démocratie et mode de désignation des candidats : la fin du vote à la papa ?

Démocratie et mode de désignation des candidats : la fin du vote à la papa ?

A dix-huit mois de la présidentielle, les partisans de la primaire, contestée depuis les échecs de Benoît Hamon et François Fillon en 2017, essaient de redonner du crédit à ce mode de désignation. Jusqu’à chercher l’inspiration dans des vidéos YouTube de mathématiciens

Matthieu Deprieck    dans un papier de l’opinion engage une réflexion sur le mode de désignation des candidats aux élections.

Bruno Retailleau propose d’organiser une primaire à droite autour d’un nouveau mode de scrutin, le « vote préférentiel ». La République en marche en a choisi un autre pour ces élections internes : le « jugement majoritaire ». A gauche, la Fondation Jean-Jaurès regarde, elle, du côté des Etats-Unis.

A la mort de Valéry Giscard d’Estaing, une vidéo a ressurgi sur Twitter. Dans le studio d’Europe 1, Edouard Philippe, encore loin d’être Premier ministre, se souvenait de la leçon qu’il avait reçue de VGE à la création de l’UMP, ancêtre des Républicains. Cela ne marchera pas, avait asséné l’ex-Président, parce que « vous n’avez pas changé le mode de scrutin. C’est le mode de scrutin qui détermine la structuration de la vie politique. »

Deux décennies plus tard, dans le petit monde politique, quelques hommes et femmes d’appareil s’accrochent à cette sentence. A droite, à gauche, au centre, ils essaient de secouer le cocotier républicain pour en faire tomber le bon vieux vote, qui élimine plus qu’il ne désigne.

La proximité de la présidentielle n’y est pas pour rien. « Les primaires de 2016 ont représenté une expérience traumatisante pour le PS et Les Républicains. Elles ont désigné deux candidats soutenus par la base militante au prix d’une compétition qui a divisé leur camp », rappelle Chloé Ridel, cofondatrice de l’association Mieux voter. De nombreux ténors jurent aujourd’hui qu’on ne les y reprendra plus. En face, les défenseurs de la primaire se creusent les méninges pour la réhabiliter.

« Rien compris ». Pour convaincre ses camarades, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau s’est tourné vers le « vote préférentiel », inspiré par un membre de son équipe, nourri aux vidéos de mathématiciens youtubeurs. Au moment de se lancer vers 2022, le sénateur de Vendée s’est souvenu des résultats d’une enquête menée cinq ans plus tôt auprès des sympathisants LR. Une majorité regrettait les attaques entre Alain Juppé et François Fillon dans l’entre-deux tours de la primaire. Comment éviter pareille confrontation, s’est-il alors demandé. Simple : en supprimant le second tour.

Le « vote préférentiel » le permet. « Ce mode de scrutin à un tour pourrait faire consensus, pour plus de sérénité et d’unité », écrit-il dans son document de présentation, envoyé aux 278 000 personnes qui constituent le fichier utilisé par François Fillon en 2017. 500 ont répondu qu’ils ne voulaient plus entendre parler de la primaire, 500 autres ont trouvé le système intéressant.

Il est pourtant complexe. L’électeur est invité à classer tous les prétendants. Si un candidat figure en première position sur 50 % des bulletins, il est élu. Sinon, le candidat qui récolte le moins de premières places est éliminé et ses bulletins sont réaffectés à celui qui y figure en deuxième choix. Ainsi de suite jusqu’à ce qu’un impétrant franchisse le seuil de 50 % de votes. « Franchement, je n’ai rien compris », a raillé sur Europe 1, Xavier Bertrand.

«  Excellent  » ou «  passable  ». En Australie, où ce mode de désignation est utilisé, le dépouillement peut prendre des heures, reconnaît l’équipe de Bruno Retailleau, qui se dit ouverte aux alternatives. Elle va d’ailleurs recevoir l’association Mieux voter, qui promeut, elle, le « jugement majoritaire ». Dans ce cas de figure, il ne s’agit plus de classer les candidats mais de leur attribuer une mention de « excellent » à « insuffisant », en passant par « bien » ou « passable ».

Le « jugement majoritaire » n’est pas qu’une lubie de geeks. La République en marche vient de l’utiliser pour désigner les animateurs de ses centaines de comités locaux. « Au début, il y a eu des réticences à abandonner le système majoritaire classique. Aujourd’hui, il y a de l’impatience », assure Justine Henry, cheville ouvrière de cette révolution. Elle y voit de nombreux avantages : « Les candidats sont élus avec une majorité pour eux alors que dans le système traditionnel, ils récoltent au maximum 30 % des suffrages. »

Chloé Ridel de l’association Mieux voter a récemment présenté le « jugement majoritaire » à Europe Ecologie-Les Verts. Le « parlement » du parti réfléchissait à l’adopter pour sa primaire prévue avant la fin septembre 2021. La majorité était emballée mais la décision est tombée : « Nous ne souhaitons pas l’expérimenter sur un vote aussi capital. » La bataille entre Yannick Jadot et Eric Piolle promet d’être assez intense pour ne pas ajouter une inconnue supplémentaire.

A l’américaine. Cela n’étonne pas Emeric Bréhier, directeur de l’Observatoire de la vie politique à la Fondation Jean-Jaurès. Changer le mode de désignation, c’est acter une rupture avec une tradition ancrée depuis des décennies dans l’histoire française. En 2010, il comptait parmi les membres du groupe de travail dirigé par Arnaud Montebourg pour rénover le Parti socialiste. Le futur ministre de François Hollande avait commencé à réfléchir à un mode de scrutin inspiré des primaires américaines. L’idée n’était pas allée très loin, faute de soutiens. « Déjà, convaincre de l’utilité d’organiser une primaire avait été difficile, alors installer un mode de désignation innovant… », souffle Emeric Bréhier.

Avec Sébastien Roy, l’ex-député PS a rédigé une note pour la Fondation Jean-Jaurès dans laquelle il propose une organisation pour une primaire de gauche en 2021. Le nom choisi a tout d’une fable de La Fontaine : l’escargot et l’entonnoir.

« Escargot » parce que le scrutin serait réparti sur cinq week-ends consécutifs. Chaque groupe de régions serait appelé aux urnes à tour de rôle. « Entonnoir » parce qu’à chaque session, le ou les candidats n’ayant pas atteint un seuil préalablement défini seraient éliminés. Un tel scrutin serait plus facile à organiser, argue Emeric Bréhier : « Pour tenir 10 000 bureaux de vote, il faut trouver 40 000 personnes sur tout le territoire. » Le PS en serait aujourd’hui incapable. Le gain politique ne serait pas non plus à négliger : « Avec une exposition politique plus longue, des candidatures pourraient briser le plafond de verre et monter en puissance. Qui en 2008 croyait aux chances de Barack Obama lorsqu’il s’est lancé à la conquête de la Maison Blanche ? »

Les résistances au changement sont fortes. Le débat sur le vote par correspondance l’a montré. De tous ceux qui y étaient favorables dans la majorité, il ne reste plus que le MoDem. Très tôt, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait douché les espoirs, s’interrogeant sur « cette volonté d’américaniser notre système institutionnel ».

Avec les mêmes arguments, la mission d’information du Sénat sur le vote à distance a rejeté l’idée d’amender le mode de scrutin pour les régionales et départementales de juin 2021. L’unité de temps et de lieu fait partie du « rituel républicain », estime le président de la commission des lois, le sénateur LR François-Noël Buffet : « Le décret pris par le Premier ministre indique bien qu’il convoque les électeurs. La concrétisation de cette convocation, c’est le passage par l’isoloir. »

Les portes de la présidentielle restent donc pour l’instant fermées au nez des révolutionnaires du « vote préférentiel », du « jugement prioritaire » ou de « l’escargot et de l’entonnoir ». Ils continuent malgré tout de pousser si ce n’est pour 2022, au moins pour 2027.

 

Brexit : la faiblesse du mode de négociation de la Commission !

Brexit : la  faiblesse du mode de négociation de la Commission !

L’économiste Stéphane Madaule estime, dans une tribune au « Monde », que la perspective d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Royaume-Uni n’est pas assez attractive pour le gouvernement de Boris Johnson, par rapport aux avantages qu’il peut tirer d’une production libérée des contraintes européennes. La position classique de la gauche nationaliste qui finalement approuve la position britannique. Une gauche qui se rapproche de plus en plus de l’extrême droite sur ce sujet !

Tribune.

 

 Mais où est-elle, cette Union européenne (UE) en position de force pour négocier un accord commercial équilibré avec le Royaume-Uni ? Mais comment expliquer que Michel Barnier, le négociateur européen du Brexit, soit maintenant fragilisé par des négociations qui n’avancent pas d’un pouce ?

Au départ, l’Union européenne avait la naïveté de croire qu’elle pourrait imposer au Royaume-Uni la continuation de l’application de ses règles commerciales (aides aux entreprises, règles sur les marchés publics, normes applicables sur le marché intérieur…) contre l’accès libre sans taxes et sans droits au marché unique.

Mais sur la pêche, sur les marchés publics, sur les normes applicables aux produits et aux services, les négociations n’ont pas avancé d’un iota depuis leur commencement. Comment expliquer cette situation et la fragilisation progressive des positions de l’UE et de son principal négociateur ?

On découvre les aléas de la mise en œuvre d’une politique commune sur le plan commercial, qui n’est pas à même de nous protéger de la concurrence parfois déloyale de pays comme la Chine, ni de constituer un rempart face au Royaume-Uni, qui a décidé de reprendre son indépendance

Tout d’abord, on s’aperçoit que le mandat de négociation fixé par les vingt-sept Etats membres à la Commission, et défendu par Michel Barnier, est quelque peu curieux. Comment en effet demander à un pays qui a choisi de quitter l’Union pour recouvrer sa souveraineté de continuer à appliquer les règles commerciales de cette Union dont il souhaite en premier lieu s’écarter, ce qui a motivé en partie son divorce ?

De plus, le mandat de négociation défini à la Commission par les Vingt-sept est relativement rigide. Les lignes rouges (pêche, marchés publics, subventions aux entreprises, normes à appliquer par les producteurs de biens et services) sont partout. Comment, enserré dans un tel carcan, pouvoir conduire une réelle négociation qui ne soit au final la répétition inlassable, sans concession, sans compromis, d’une position figée ? Qu’est-ce qui est négociable au juste pour l’Union, à part la continuation des relations passées entre les deux entités ?

Rentrée littéraire: le rituel du défilé de mode

Rentrée littéraire: le rituel du défilé de mode

François Taillandier, écrivain, auteur de plus de trente-cinq livres depuis le milieu des années 1980, questionne, dans une tribune au « Monde », la pertinence de cette « course d’obstacles » saisonnière.

 

Tribune.

 

Et alors, comme chaque année, il y a « la rentrée littéraire ». Une de ces évidences sur lesquelles on dirait que personne, jamais, ne s’interroge. C’est comme ça. Il y a « la rentrée littéraire ». Et non seulement on ne s’interroge pas sur la pertinence de cette notion saisonnière, qui n’a aucun rapport avec la création écrite, mais on s’y soumet. Auteurs, éditeurs, libraires, journalistes. Bousculade au portillon et course d’obstacles : c’est « la rentrée littéraire » ! Qui l’a décrété ? Quand ? Pourquoi ? On ne sait pas. En fait, ça embête tout le monde, mais on marche.

J’en sais quelque chose. Je ne vais pas faire le malin. Depuis trente-cinq ans que je suis un écrivain qui publie, j’ai fait partie de tout ça, j’y suis passé, comme tout le monde. Moi aussi, j’ai pris place dans les files d’attente. Et j’ai eu mes satisfactions ou mes déceptions, peu importe. Mais il y a un avantage à se faire un peu vieux : on en a vu passer, des trains, et couler de l’eau sous les ponts.

Est-ce que ce qui compte vraiment – c’est-à-dire la rencontre imprévue, passionnée, de simple plaisir, ou de curiosité, entre un livre et un lecteur – a besoin de « la rentrée littéraire » ? Avec son cortège de prix, de fêtes du livre (sans doute bientôt annulées…), de listes des meilleures ventes ? D’auteurs désignés champions dès le mois de juillet sans qu’on sache pourquoi ? Vraiment ? Vous êtes sûr ?

Dans nos librairies et nos bibliothèques publiques – honteusement fermées durant tout le « confinement », alors que le président de la République lui-même nous suggérait de lire – il y a des milliers de livres. Publiés par une édition française qui (les chiffres le prouvent) demeure un pilier de l’industrie culturelle. Et qui procure à qui s’y intéresse un choix dans lequel il y a tout ce qu’on veut, notamment au format de poche, car il faut penser à ceux qui n’ont pas trop de sous : des classiques, de la littérature étrangère, des essais, de l’histoire, des polars ; tout ce qu’on veut !

Les « nouveautés de la rentrée » ne sont que l’écume. La chose est d’autant plus absurde et injuste qu’elle trahit la majorité de ceux qui s’y trouvent. Sur les 500 ou 600 romans annuels de la « rentrée littéraire », on sait pertinemment, on sait d’avance, on sait depuis longtemps, que 80 % passeront à la trappe ! Oui, tout le monde le sait. Sauf le public, peut-être.

 

 

Mode du selfie : un recentrage idéologique narcissique

Mode du selfie : un recentrage idéologique narcissique

 

Les adeptes de la religion du selfie  ne peuvent prendre une photo de monuments, de paysages ou de personnages sans y apposer aussi leurs propres bobines. Souvent même cette bobine constitue le sujet central du selfie ensuite diffusé comme expression d’art nouveau sur les réseaux sociaux populistes. Une sorte de culte égocentrique pour remplacer sans doute les anciennes idéologies plus collectives et plus universelles. Bref le culte du nombril.

D’après un sondage IFOP de 2018 , on compte 40 milliards de selfies pris chaque année dans le monde et  60% des Français prennent des selfies, dont la majorité (34%) moins d’une fois par mois, et 3% tous les jours, d’après un sondage IFOP de 2018. En manque sans doute de regards sur l’extérieur, les accros du Smartphone orientent leur attention d’abord sur leur appareil et les plus hyperactifs aussi sur eux-mêmes.

À quand des vidéos, des films ou des programmes télé uniquement de selfies de celui qui regarde. Bref grâce aux technologies modernes on réinvente le miroir !

Pour Nicolas Guéguen, professeur et chercheur en psychologie, auteur de Psychologie de la séduction (Dunod), leurs raisons sont multiples: ces réfractaires aux selfies «sont des personnes plutôt solitaires pour qui le contact social n’est pas la priorité; et plutôt hyperactifs, qui n’ont ni le temps, ni l’envie, d’appuyer sur pause.» Il est aussi question de génération et de genre: «Les “digital natives” sont naturellement plus familiers de ces supports.

Les territoires : le mot à la mode pour ne pas parler de la province et des régions paumées

Les territoires : le mot à la mode pour ne pas parler de la province et des régions paumées

 

 

 

Réarmer les territoires : le slogan lancé par Castex. Il n’y a guère que quelques dizaines d’années voire plus récemment qu’on se gave de cette expression à la mode : les territoires; sans doute pour ne pas dire région, département, contrées ou pire province qui sent trop la cambrousse. La province : Un mot condamné par la morale décentralisatrice; le problème c’est que le concept de territoire ne suffit pas à décrire la géographie économique, sociale ou tout simplement humaine pas plus qu’à l’aménager

 

En fait,  il y a bien sûr l’hypertrophie de la capitale où tout se décide toujours. Mais il y a cet objectif de métropolisation . C’est-à-dire cette volonté de réduire population et activités dans l’espace de 10 à 15 grandes métropoles. Les autres territoires ne représentent plus grand-chose. Mais pour les besoins de la cause qui consiste à discréditer le centralisme étatique français, on procède par un amalgame . C’est  la France en deux parties : d’un côté la région parisienne de l’autre les territoires.

Comme si les territoires étaient homogènes. Autre remarque, a-t-on fait un bilan un peu pertinent de la fameuse décentralisation engagée depuis Deferre ? Un bilan social, économique et même politique. Dans la plupart des cas,s’ installent en effet des sortes de baronnies transmissibles d’ailleurs à l’intérieur des familles politiques. Des baronnies sitôt  mises en place qui  ont construit ces luxueux hôtels de département, de région de communautés avec pléthore de services et de personnels.

Rien n’a réellement été supprimé ni même beaucoup décentralisé par contre on a empilé les structures aussi les mandats de ce petit peuple d’élus qui se partagent le fromage de la notoriété voire des finances.( 4 à 5000 € mensuels à chaque vice  président de communauté urbaine, plus évidemment d’autres petites indemnités,)… et jusqu’à une quinzaine de vice présidents par communauté urbaine !)

Prônant une nouvelle étape de la décentralisation, Jean Castex a commencé par annoncer des créations d’emplois dans les services départementaux de l’État. Première observation faut-il vraiment des créations d’emplois y compris en les localisant dans les fameux territoires. Deuxième observation, le flou artistique du contenu de ce que pourrait être un nouvel épisode de décentralisation.

Dépenses de mode net tassement

Dépenses de mode net tassement

 

 

Par définition la mode et ce qui se démode. Du coup, le Corona virus aura peut-être permis de faire un saut de collection en réduisant les budgets qui y sont consacrés. En moyenne, les ménages dépensent 1200 € par an à l’achat  de vêtements. Une somme en réduction constante d’une part que la mode est de plus en plus diverse, aussi  parce que les prix sont légèrement à la baisse. Le Coronavirus a peut-être remis en question certains modes consommation d’autant que la météo très versatile indique pas vraiment s’il convient de se préparer à acheter des vêtements de printemps ou d’été. Sans parler des hypothèques posées sur le volume et la nature des vacances. Le budget mode des Françaises a encore baissé, selon les chiffres publiés par la Fédération française du prêt à porter féminin.  Les jeunes filles de 13 à 24 ans restent les principales consommatrices de vêtements, avec un budget moyen de 575 euros par an, en recul de 11% en un an. Les 25-54 ans dépensent en moyenne 351 euros, un montant stable. Le budget des 55-64 ans a progressé de 4,75%, à 419 euros.  »J’ai dû un peu réduire mes achats car ce sont mes parents qui payaient », explique ainsi Jennifer, qui dépensait 400 euros par mois. « Mon budget a baissé car les prix ont baissé », analyse Sarah (300 euros par mois de budget). « Toutes mes amies s’habillent comme moi », assure Sophie, qui y consacre 150 à 180 euros par mois.

En revanche, les dépenses ont continué à croître chez les hommes. « La première impression qu’on donne aux autres est importante », explique Vincent, qui dit dépenser environ 250 euros par mois. « Beaucoup de gens se fient à l’image qu’on donne », abonde Julian, dont le budget est de 400 euros par mois, mais largement financé par la revente de ses vêtements d’occasion. « Porter des vêtements qu’on aime bien permet d’être bien dans sa peau », justifie Nathan, qui affiche un budget de 200 euros par mois. « Cela permet de s’intégrer à son groupe, de se sentir bien par rapport aux autres, de ne pas se sentir différent », expliquent Gabriel et Ylian (40 euros de budget par mois). De son côté, Gauthier (qui y consacre 30 euros par mois) assure: « j’essaie d’acheter les vêtements qui me plaisent mais je n’ai pas toujours le budget, et au final ce n’est pas si important… »

Dans une étude récente, l’Insee chiffrait à 1.230 euros par an les dépenses d’un ménage en achat de vêtements, un chiffre en recul de 1,3% par an depuis la crise de 2008.

«Relocalisation, mode d’emploi; des éoliennes entièrement étrangères !

 «Relocalisation, mode d’emploi; des éoliennes entièrement étrangères !

On sait que l’industrie française a perdu de l’ordre d’un million d’emplois industriels en 30 à 40 ans. On a même constaté l’incapacité d’un pays aussi développé que la France a fabriquer des objets aussi peu élaborés que des masques de protection. Du coup, la problématique de la relocalisation est posée un peu partout. Il est clair qu’il faudra des périodes de transition car on ne pas change du jour au lendemain les modes de production, de distribution et de consommation. Pour autant pourrait peut-être différer certains investissements qui n’apportent rien économiquement C’est le cas par exemple d’une éolienne actuellement en construction Chigné ( Maine et Loire). Pratiquement cet investissement n’apportera strictement rien au plan économique local   puisque pour l’essentiel les éoliennes sont fabriquées à l’étranger, montées par des entreprises étrangères et des salariés étrangers.  le seul bénéficiaire sera le propriétaire du terrain qui laissera à la collectivité le soin de démolir l’installation devenue une inutile au bout de 20 ans. Car bien évidemment les héritiers refuseront d’investir de l’ordre de 500 000 € dans la démolition de l’éolienne devenue obsolète. Par, parenthèse on se demande avec quel argent sera financé cet investissement énergétiquement, et  économiquement inutile. Avec l’argent d’une part du contribuable, d’autre part  du consommateur d’autre part qui paye l’électricité au moins le double de son prix (surtout en ce moment avec l’effondrement du prix pétrole.)

Plus globalement peut s’interroger sur l’urgence d’installation de ce type au moment où se multiplient les demandes de plans à plusieurs milliards dans  peu près tous les secteurs économiques, sociaux voire sociétaux.

 

 

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