Archive pour le Tag 'mitigée'

Décentralisation : appréciation mitigée des Français

Décentralisation : appréciation mitigée des Français

D’après une étude de l’institut BVA pour la tribune et Public Sénat  80 % des Français sont favorables à une modification de l’organisation des collectivités locales, mais ils sont moins de 4 sur 10 à souhaiter que l’organisation des collectivités locales soit à nouveau changée en profondeur. Cela traduit à l’évidence le doute sur l’efficacité de la décentralisation dont il faut bien reconnaître qu’elle engendre de nombreux doublons et de nombreuses dépenses non corrélées aux résultats. Il suffit pour s’en persuader de voir la gestion aussi bien les communes que des départements, des intercommunalité ou des régions. On a surtout créé des superstructures supplémentaires avec un développement des effectifs non contrôlés et des services dans l’efficacité est douteuse. Seuls 45 % des Français estiment que la décentralisation a des conséquences positives sur la prise en compte des attentes de la population quand ils étaient 71 % à partager cette opinion en 2002. Un écart de 30 points qui ne plaide pas vraiment pour engager un grand soir ou un Acte III de la décentralisation, même si 44 % demandent une adaptation. De même, questionnés sur la qualité des services publics, ils ne sont plus que 41 % à être satisfaits contre 75 % en 2002. « Si la décentralisation semble avoir perdu en attractivité entre 2002 et 2019, ceci peut probablement être relié à une certaine réserve des Français sur l’adéquation de l’action menée avec les besoins, les Français les plus fragiles économiquement se montrant les plus critiques », souligne Erwan Lestrohan. Dans le détail, 62 % des cadres considèrent que les conséquences de la décentralisation sont positives, mais ils ne sont que 35 % à partager ce sentiment chez les employés et ouvriers, 38 % chez les habitants des communes rurales et 39 % chez les « gilets jaunes » et leurs sympathisants. Les Français ne veulent pas plus de décentralisation, en revanche, ils veulent qu’elle montre plus d’efficacité et de proximité. Dans cette perspective, ils sont 56 % à souhaiter que leur commune ait davantage de pouvoir qu’actuellement, une opinion qui reste majoritaire dans toutes les catégories de la population, soulignant le rôle pivot que peut tenir le maire en tant qu’interlocuteur privilégié des habitants par sa proximité. Cette majorité en faveur de la commune ne se retrouve pas au niveau du département (48 %), de la région (47 %) et de l’intercommunalité (46 %). Pour autant, les Français ne souhaitent pas une redistribution des compétences, et sont pour le statu quo. Ils considèrent donc que l’État doit s’occuper de la sécurité, de l’environnement, de la protection du patrimoine, de l’enseignement supérieur et de l’aide à l’emploi. La région, elle, doit se focaliser sur le développement économique (49 %) et le tourisme (57 %), le département sur l’action sociale (39 %), les conditions de circulation (41 %), le logement et l’habitat (40 %) ainsi que sur l’organisation des transports publics (43 %). Si les Français veulent une décentralisation plus efficace, une majorité (6 sur 10) est satisfaite de la qualité des services publics. Toutefois, dans le détail, ce chiffre masque de fortes disparités territoriales et sociales. En effet, le taux de satisfaction passe de 47 % chez les habitants de communes rurales à 50 % dans les petites villes, 56 % dans les villes moyennes pour atteindre 67 % dans les grandes agglomérations et 66 % dans l’agglomération parisienne.  On retrouve cette disparité dans l’offre de transports disponibles pour faciliter les trajets quotidiens. Ainsi, toutes conditions confondues, 46 % des Français interrogés se disent satisfaits mais ils ne sont que 25 % chez les habitants des communes rurales et 67 % dans l’agglomération parisienne. Cet écart illustre l’un des aspects de la fracture territoriale, en matière de transports publics, confortée par le taux de satisfaction qui va décroissant chez les habitants des grandes agglomérations (63 %), ceux des villes moyennes (39 %) et des petites villes (32 %).

 

 

Loi travail : mobilisation mitigée d’après la presse, pourquoi ?

Loi travail : mobilisation mitigée d’après la presse, pourquoi ?

Globalement la mobilisation de jeudi contre la loi paraît assez mitigée d’après la presse. Certes les manifestants ont été plus nombreux que le 9 mars mais ces dernières manifestations ont concerné  peu de participants. Cette fois ce serait une participation de 400 000 selon la police et de 1,2 millions selon les syndicats. Des manifestations importantes mais qui ne sont cependant pas parvenus à mobiliser la grande foule. En cause d’abord des mots d’ordre assez disparates, ce qui s’explique par le fait que fonctionnaires et agents du secteur public et nationalisé qui composaient le gros de la troupe des protestataires ne sont pas concernés directement par la loi travail. Même chez les jeunes la protestation est mitigée. En cause le fait que si les Français sont toujours contre la loi travail par contre ils approuvent certaines dispositions comme le référendum d’entreprise ou l’aménagement des conditions de travail en fonction du plan de charge. Deux dispositions particulièrement critiquées par les contestataires. Il faut aussi dire que le gouvernement a nettement rééquilibré les garanties accordées d’une part aux employeurs d’autre part aux salariés. Dernier élément le fait que les protestataires représentent la gauche de la gauche donc seulement une partie la population. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont donc  manifesté jeudi en France contre le projet de réforme du Code du travail, une troisième journée de mobilisation lors de laquelle les opposants au texte ont affiché leur détermination face à un gouvernement inflexible. La CGT, qui continue de réclamer le retrait du projet de loi remanié avec Force ouvrière et des organisations de jeunesse comme l’Unef, a annoncé deux nouvelles journées d’action les 5 et 9 avril après avoir salué « un véritable succès ». Alors que la contestation avait marqué le pas le 24 mars, le jour de la présentation du texte en conseil des ministres, les cortèges de salariés, étudiants et lycéens ont nettement grossi jeudi, malgré la pluie. L’objectif pour la CGT et FO était de faire mieux que le 9 mars, considéré jusqu’ici comme le point d’orgue du mouvement : 224.000 manifestants selon la police, 400.000 à un demi-million selon les organisateurs.  La CGT fait état de 1,2 million de manifestants jeudi dans tout le pays, le ministère de l’Intérieur en a recensé quelque 400.000 dont 26.000 à 28.000 à Paris, dans 233 défilés et rassemblements. Dix mille personnes selon la police, 30.000 selon les organisateurs ont défilé à Bordeaux, 6.500 à 10.000 personnes à Rennes, 20.000 à 100.000 à Toulouse, 15.000 à 30.000 à Lyon. A Marseille, les syndicats ont revendiqué 120.000 manifestants, tandis que la police en a compté 11.200. (Un écart très marseillais !)




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