Archive pour le Tag 'misère'

Social- Bangladesh: Un salaire de misère d’environ 100 euros pour 70 heures de travail par semaine

Social- Bangladesh: Un salaire de misère d’environ 100 euros pour 70 heures de travail par semaine

Le Bangladesh va devenir progressivement l’usine du monde du textile. Un développement exponentiel lié à la faiblesse des coûts salariaux. En effet un salarié gagne à peine 100 € pour de l’ordre de 70 heures de travail. Les ouvriers du textile demandent au moins le doublement voire le triplement de cette rémunération.

Près de 250 usines de confection ont fermé après de violentes manifestations. Des dizaines d’entre elles auraient été saccagées et vandalisées.

Deuxième exportateur mondial de vêtement derrière la Chine, le Bangladesh compte 3 500 usines et 4 millions de travailleurs. Fournisseurs de grandes entreprises occidentales, comme Gap, H&M ou Levi Strauss, ces usines exportent une grande partie de leur production vers l’Europe et les États-Unis.

En 2019, plus de 75 % des exportations de vêtements étaient destinées à ces régions. Le secteur de l’habillement représente 85 % des 55 milliards de ses ventes à l’étranger. Plusieurs marques, dont Adidas, Hugo Boss ou encore Puma, ont écrit le mois dernier à la première ministre, Sheikh Hasina, lui enjoignant d’augmenter les salaires conformément à la législation qui prévoit une hausse tous les cinq ans. Certaines entreprises pâtissent déjà de commandes bloquées à cause des grèves.

La colère des ouvriers a explosé après que la puissante association des fabricants et exportateurs de vêtements (BGMEA), représentant les propriétaires d’usines, a proposé une augmentation des rémunérations de seulement 25 %. Les usines sont régulièrement critiquées pour leur dangerosité, en atteste l’effondrement du Rana Plaza, en 2013, qui a coûté la vie à 1 100 personnes. Au-delà des incendies et des effondrements de bâtiments qui sont des menaces constantes, de nombreux travailleurs sont exposés à des risques chimiques nocifs et sans protection adéquate, décrient les syndicats.

Bangladesh: Un salaire de misère pour 70 heures de travail par semaine

Bangladesh: Un salaire de misère d’environ 100 euros pour 70 heures de travail par semaine

Le Bangladesh va devenir progressivement l’usine du monde du textile. Un développement exponentiel lié à la faiblesse des coûts salariaux. En effet un salarié gagne à peine 100 € pour de l’ordre de 70 heures de travail. Les ouvriers du textile demandent au moins le doublement voire le triplement de cette rémunération.

Près de 250 usines de confection ont fermé après de violentes manifestations. Des dizaines d’entre elles auraient été saccagées et vandalisées.

Deuxième exportateur mondial de vêtement derrière la Chine, le Bangladesh compte 3 500 usines et 4 millions de travailleurs. Fournisseurs de grandes entreprises occidentales, comme Gap, H&M ou Levi Strauss, ces usines exportent une grande partie de leur production vers l’Europe et les États-Unis.

En 2019, plus de 75 % des exportations de vêtements étaient destinées à ces régions.Le secteur de l’habillement représente 85 % des 55 milliards de ses ventes à l’étranger. Plusieurs marques, dont Adidas, Hugo Boss ou encore Puma, ont écrit le mois dernier à la première ministre, Sheikh Hasina, lui enjoignant d’augmenter les salaires conformément à la législation qui prévoit une hausse tous les cinq ans. Certaines entreprises pâtissent déjà de commandes bloquées à cause des grèves.

La colère des ouvriers a explosé après que la puissante association des fabricants et exportateurs de vêtements (BGMEA), représentant les propriétaires d’usines, a proposé une augmentation des rémunérations de seulement 25 %. Les usines sont régulièrement critiquées pour leur dangerosité, en atteste l’effondrement du Rana Plaza, en 2013, qui a coûté la vie à 1 100 personnes. Au-delà des incendies et des effondrements de bâtiments qui sont des menaces constantes, de nombreux travailleurs sont exposés à des risques chimiques nocifs et sans protection adéquate, décrient les syndicats.

Misère sociale confirmée avec la hausse des bénéficiaires de minima sociaux

Misère sociale confirmée avec la hausse des bénéficiaires de minima sociaux


Témoin de la montée de la misère sociale, près de 10 % de la population et des coûts est désormais couverte par les minima sociaux. On note surtout un accroissement de l’allocation pour adultes Handicapés. Deux raisons à cela la baissent dramatique du pouvoir d’achat dans les couches déjà défavorisées mais aussi le fait que cette allocation sert de voie de garage en attendant la retraite pour des salariés déjà âgés. Sans parler de certaines allocations de complaisance pour certains salariés un peu allergiques au travail
.

Le nombre d’allocataires de minima sociaux est reparti à la hausse en 2022, une croissance particulièrement marquée en ce qui concerne les allocations pour adulte handicapé (AAH) et pour demandeur d’asile (ADA) , selon le panorama annuel publié vendredi par le service statistique des ministères sociaux. Après une forte hausse en 2020 du fait de la crise du Covid et un repli en 2021, le nombre d’allocataires a augmenté de 0,4% pour atteindre 4,34 millions fin 2022, selon ce rapport de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).

Dans le détail, c’est le nombre de bénéficiaires de l’AAH qui connaît «sa plus forte croissance annuelle depuis dix ans» (+3,4%), pour atteindre 1,29 million fin 2022.

Au total, 6,9 millions de personnes étaient couvertes par les minima sociaux fin 2021, soit une personne sur dix en France métropolitaine.

Au total, en incluant les conjoints et les enfants à charge, 6,9 millions de personnes étaient couvertes par les minima sociaux fin 2021, soit une personne sur dix en France métropolitaine et trois sur dix dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), hors Mayotte. En 2021, ce sont 29,9 milliards d’euros qui ont été versés au titre de ces minima sociaux, soit 1,2% du PIB, un chiffre en baisse par rapport à 2020 (-3,1 %).

Impôts : une baisse de deux milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat, une misère !

Impôts : une baisse de deux milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat, une misère !

Une baisse très symbolique des impôts annoncés à 2 milliards d’ici la fin du quinquennat Une misère. En effet la collecte globale de la fiscalité en France rapporte autour de 400 milliards annuellement . Annoncer une baisse d’impôts de 2 milliards, soit 500 millions par an relève de l’anecdotique autant que du ridicule. Il n’est même pas certain que la pression fiscale diminue–y compris concernant l’impôt sur les revenus -en l’état catastrophique des finances publiques

En Nouvelle-Calédonie, Macron a confirmé la baisse d’impôt de deux milliards d’euros pour le contribuable d’ici à la fin du quinquennat mais le chef de l’Etat est également revenu sur la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie.

En mai dernier, le président de la République avait en effet annoncé vouloir « concentrer » deux milliards de baisses d’impôts sur « les classes moyennes » d’ici à 2027, précisant néanmoins qu’elles interviendront « quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat »Sans doute à la saint-glinglin !

Par contre il faut s’attendre à une hausse une hausse des prix de l’énergie. Ainsi, selon Emmanuel Macron la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie est « une décision proportionnée », affirmant que la France « aura beaucoup moins augmenté l’électricité que dans la plupart de nos pays voisins ». Et de rappeler les projets destinés à faire baisser les prix de l’énergie dans les années à venir : « Nous produirons davantage d’électricité en remettant nos centrales nucléaires en marche qui comme vous le savez ont connu des difficultés » et « nous finalisons une réforme au niveau européen ».

Social-Enseignants : des salaires de misère

Social-Enseignants : des salaires de misère


Emmanuel Macron a annoncé jeudi 20 avril une hausse du salaires des enseignants, « entre 100 et 230 euros net en plus par mois », dès septembre prochain, Une réponse très partielle au salaire de misère de la profession.

Durant la première année de titularisation, les professeurs des écoles et les titulaires d’un Capes touchent 1 700 euros net par mois. Ce salaire monte à 1 900 euros avec les primes. Ensuite, il évolue pendant leur carrière, selon leur ancienneté et selon leur poste. En moyenne, un enseignant touche 2 600 euros net par mois, soit moins que la moyenne des pays de l’OCDE. Surtout, les rémunérations n’ont pas suivi le coût de la vie : le pouvoir d’achat des profs a chuté depuis 40 ans.

D’après les derniers chiffres de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, publiés en octobre dernier, on voit que les enseignants déclarent travailler entre 40 et 43 heures par semaine, soit davantage que la moyenne des travailleurs français, qui est de moins de 37 heures par semaine, selon le service statistiques du ministère du Travail.

Concrètement, les enseignants donnent entre 17 à 20 heures de cours par semaine au collège et au lycée, 25 heures au primaire. Mais cette durée déclarée ne représente que le travail visible. Au secondaire, pour chaque heure de cours donnée, il faut ajouter une heure de préparation et de correction des copies.

Rémunérations des Enseignants : des salaires de misère

Rémunérations des Enseignants : des salaires de misère


Emmanuel Macron a annoncé jeudi 20 avril une hausse du salaires des enseignants, « entre 100 et 230 euros net en plus par mois », dès septembre prochain, Une réponse très partielle au salaire de misère de la profession.

Durant la première année de titularisation, les professeurs des écoles et les titulaires d’un Capes touchent 1 700 euros net par mois. Ce salaire monte à 1 900 euros avec les primes. Ensuite, il évolue pendant leur carrière, selon leur ancienneté et selon leur poste. En moyenne, un enseignant touche 2 600 euros net par mois, soit moins que la moyenne des pays de l’OCDE. Surtout, les rémunérations n’ont pas suivi le coût de la vie : le pouvoir d’achat des profs a chuté depuis 40 ans.

D’après les derniers chiffres de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, publiés en octobre dernier, on voit que les enseignants déclarent travailler entre 40 et 43 heures par semaine, soit davantage que la moyenne des travailleurs français, qui est de moins de 37 heures par semaine, selon le service statistiques du ministère du Travail.

Concrètement, les enseignants donnent entre 17 à 20 heures de cours par semaine au collège et au lycée, 25 heures au primaire. Mais cette durée déclarée ne représente que le travail visible. Au secondaire, pour chaque heure de cours donnée, il faut ajouter une heure de préparation et de correction des copies.

Enseignants : des salaires de misère

Enseignants : des salaires de misère


Emmanuel Macron a annoncé jeudi 20 avril une hausse du salaires des enseignants, « entre 100 et 230 euros net en plus par mois », dès septembre prochain, Une réponse très partielle au salaire de misère de la profession.

Durant la première année de titularisation, les professeurs des écoles et les titulaires d’un Capes touchent 1 700 euros net par mois. Ce salaire monte à 1 900 euros avec les primes. Ensuite, il évolue pendant leur carrière, selon leur ancienneté et selon leur poste. En moyenne, un enseignant touche 2 600 euros net par mois, soit moins que la moyenne des pays de l’OCDE. Surtout, les rémunérations n’ont pas suivi le coût de la vie : le pouvoir d’achat des profs a chuté depuis 40 ans.

D’après les derniers chiffres de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, publiés en octobre dernier, on voit que les enseignants déclarent travailler entre 40 et 43 heures par semaine, soit davantage que la moyenne des travailleurs français, qui est de moins de 37 heures par semaine, selon le service statistiques du ministère du Travail.

Concrètement, les enseignants donnent entre 17 à 20 heures de cours par semaine au collège et au lycée, 25 heures au primaire. Mais cette durée déclarée ne représente que le travail visible. Au secondaire, pour chaque heure de cours donnée, il faut ajouter une heure de préparation et de correction des copies.

Politique: Poutine veut imposer la dictature et la misère sociale à l’Afrique

Politique: Poutine veut imposer la dictature et la misère sociale à l’Afrique

Poutine est engagé dans une vaste opération de déstabilisation de l’Afrique au nom du décolonialisme . La vérité c’est qu’il veut vendre aux Africains le système de dictature en vigueur en Russie pour le substituer à la démocratie. De la même manière, il veut permettre le pillage des richesses par les oligarques russes et locaux et accentuer encore la misère sociale ( À titre indicatif le SMIC en Russie est de l’ordre de 75 € !).

Une perspective qui plaît beaucoup à certains politiciens africains qui ne seraient pas fâchés de se débarrasser complètement de la démocratie et de s’approprier encore davantage les richesses de leur pays grâce à la corruption généralisée. En outre, la perspective d’une misère sociale encore plus grande rendrait les populations encore plus soumises d’autant qu’il serait possible d’utiliser la répression pour les récalcitrants.

Pour s’en persuader, Il suffit de voir quelle est la situation concrète de la Russie qui ne cesse de s’enfoncer dans le déclin économique et démocratique.

Dans cette perspective, Sergueï Lavrov a entamé le 7 février un troisième déplacement en Afrique depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, moins d’un mois après un voyage en Afrique australe. Il effectuait, ce mardi, une première visite officielle au Mali qui doit ensuite le conduire ensuite au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie. A Bamako, le chef de la diplomatie russe a rencontré son homologue, Aboulaye Diop, puis a eu un déjeuner de travail et une audience avec le colonel Assimi Goita, le président de la transition.

« Nos amis maliens ont des demandes précises, elles sont systématiquement satisfaites, a déclaré mardi Sergueï Lavrov à Bamako. La Russie continuera à aider le Mali à améliorer les capacités combatives de son armée, à former les militaires et les policiers ». Une déclaration qui intervient après la livraison, le 19 janvier, de nouveaux équipements pour l’aviation malienne.

Poutine veut imposer la dictature et la misère sociale à l’Afrique

Poutine veut imposer la dictature et la misère sociale à l’Afrique

Poutine est engagé dans une vaste opération de déstabilisation de l’Afrique au nom du décolonialisme . La vérité c’est qu’il veut vendre aux Africains le système de dictature en vigueur en Russie pour le substituer à la démocratie. De la même manière, il veut permettre le pillage des richesses par les oligarques russes et locaux et accentuer encore la misère sociale.

Une perspective qui plaît beaucoup à certains politiciens africains qui ne seraient pas fâchés de se débarrasser complètement de la démocratie et de s’approprier encore davantage les richesses de leur pays grâce à la corruption généralisée. En outre, la perspective d’une misère sociale encore plus grande rendrait les populations encore plus soumises d’autant qu’il serait possible d’utiliser la répression pour les récalcitrants.

Pour s’en persuader, Il suffit de voir quelle est la situation concrète de la Russie qui ne cesse de s’enfoncer dans le déclin économique et démocratique.

Dans cette perspective, Sergueï Lavrov a entamé le 7 février un troisième déplacement en Afrique depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, moins d’un mois après un voyage en Afrique australe. Il effectuait, ce mardi, une première visite officielle au Mali qui doit ensuite le conduire ensuite au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie. A Bamako, le chef de la diplomatie russe a rencontré son homologue, Aboulaye Diop, puis a eu un déjeuner de travail et une audience avec le colonel Assimi Goita, le président de la transition.

« Nos amis maliens ont des demandes précises, elles sont systématiquement satisfaites, a déclaré mardi Sergueï Lavrov à Bamako. La Russie continuera à aider le Mali à améliorer les capacités combatives de son armée, à former les militaires et les policiers ». Une déclaration qui intervient après la livraison, le 19 janvier, de nouveaux équipements pour l’aviation malienne.

« Misère de l’homme sans Dieu »

« Misère de l’homme sans Dieu »

Une quinzaine d’auteurs relisent l’œuvre de l’écrivain Michel Houellebecq  au regard de la foi. ( chronique dans le Monde)

« Misère de l’homme sans Dieu. Michel Houellebecq et la question de la foi », sous la direction de Caroline Julliot et Agathe Novak-Lechevalier, Champs, « Essais », inédit, 384 p., 14 €, numérique 14 €.

« Il faudrait réveiller les puissances opprimées/ La soif d’éternité, douteuse et pathétique. » Ces vers, cités par le théologien Olivier-Thomas Venard dans son étude sur ce « drôle de paroissien » qu’est Michel Houellebecq, disent peut-être tout ce qu’il y a à savoir sur la place de la foi religieuse chez l’auteur d’Anéantir : une aspiration indéracinable, au conditionnel. Croire est impossible. Vivre sans croire l’est aussi. Nous sommes devenus trop lucides, et ne pouvons, alors que Dieu s’absente, qu’éprouver la nostalgie d’un temps où l’espérance arrachait l’humanité à la contemplation du vide, ce qui signifie aussi : l’aveuglait, pathétique bonheur.

Sans le trancher, la quinzaine d’auteurs réunis par Caroline Julliot et Agathe Novak-Lechevalier dans Misère de l’homme sans Dieu mettent ce nœud gordien à la place éminente qui lui revient dans l’œuvre romanesque et poétique de Houellebecq. Non pour en révéler quelque dimension secrète – tout cela, en réalité, crève les yeux –, mais parce que la relire sous l’angle de cette nostalgie impuissante permet de réordonner une série d’éléments parfois négligés, ou qui ont semblé anecdotiques. Leur constance et leur force laissent pourtant peu de doutes sur l’importance que l’écrivain leur accorde.

Du prêtre défroqué d’Extension du domaine de la lutte aux élans ambigus du narrateur de Sérotonine, des délires sectaires de La Possibilité d’une île à la renaissance du théologico-politique dans Soumission, Michel Houellebecq n’a, de fait, cessé de représenter ou d’inventer les formes que peut prendre le sentiment religieux à l’ère du rationalisme libéral. Tour à tour élégiaque et ricanant, il explore tous azimuts un champ qui se révèle, à chaque fois, une impasse, reconduisant la « terreur pure » que recèle pour lui la vision pascalienne de la « misère de l’homme sans Dieu ». Mais tel est le rôle que Dieu peut continuer de jouer : nous rappeler, par son absence même, que l’impasse est notre milieu naturel. Et qu’il n’y a de grandeur pour nous, désormais, qu’à savoir la regarder en face.

Signalons, d’Agathe Novak-Lechevalier, la parution en poche de « Houellebecq, l’art de la consolation », Champs, « Essais », 304 p., 10 €.

Aides à domicile: Des salaires de misère

 Aides à domicile: Des salaires de misère

 

Alors que partout on loue le rôle stratégique des aides à domicile, le secteur affiche encore des salaires de misère. Non seulement le salaire de base est insignifiant mais en plus il faut intégrer souvent les temps d’attente et les temps de déplacement non pris en charge. Un collectif d’universitaires et de féministes, dont l’écrivaine Annie Ernaux et la sociologue Dominique Méda, plaide, dans une tribune au « Monde », pour la création d’un grand service public de l’aide à l’autonomie ainsi que pour la revalorisation des salaires et des carrières de celles qui ont été les « grandes oubliées » du Ségur de la santé.( Le Monde, extrait)

 

Tribune.

Une journée de mobilisation des aides à domicile, baptisée « 24 heures sans aide à domicile », aura lieu le 23 septembre. Les près de 700 000 aides à domicile, en première ligne durant la crise sanitaire, sont les « grandes oubliées » du Ségur de la santé ou des plans de relance, en dehors d’une prime ponctuelle de 1 000 euros, en réalité rarement obtenue en totalité. Elles sont à 97 % des femmes, sous-payées, aux conditions de travail extrêmement difficiles, subissant l’isolement professionnel, la précarité et le temps le partiel imposé. Qui plus est, elles relèvent d’une myriade de statuts : entre le secteur associatif non lucratif (la branche de l’aide à domicile), le privé lucratif (les services à la personne), le public (du secteur hospitalier ou des collectivités locales) et, enfin, le particulier employeur.

Mais elles ont en commun d’être toutes précarisées, aussi bien dans le secteur privé que dans le public : on estime entre 70 % et 90 % le temps partiel dans ce secteur, un temps partiel imposé ; 58 % travaillent le samedi ; 41 % le dimanche. Mais ce temps de travail rémunéré ne couvre pas tout le temps de travail réel. Afin de baisser le coût, et partant pour contourner le smic, les employeurs ne rémunèrent pas une partie du travail : celui lié au relationnel. En réalité, « ces emplois ne sont pas à temps partiel, mais sont payés à temps partiel », comme le disent les économistes François-Xavier Devetter et Emmanuelle Puissant (Le Monde du 15 juin 2020). De plus, l’amplitude de la journée de travail peut dépasser les douze heures. Des aides à domicile racontent qu’elles travaillent plus de cinquante heures hebdomadaires, tout en étant payées à temps partiel !

Les aides à domicile font partie de ces métiers du soin et du lien aux autres, très féminisés, qui sont dévalorisés. On ne reconnaît pas leur qualification, ni l’expertise et la technicité pourtant essentielles pour faire face à un public invalide, malade ou âgé. On ne tient pas compte du réel degré de responsabilités lorsqu’elles ont à porter, à accompagner des patients parfois en fin de vie. On nie enfin l’importance des contraintes physiques et nerveuses de ces emplois. Rappelons que les accidents du travail y sont trois fois plus fréquents que la moyenne (94,6 accidents pour 1 000 salariées) !

C’est parce que ces emplois sont très féminisés et s’appuient sur des compétences considérées comme « naturelles » pour les femmes (aider, soigner, accompagner, nettoyer, écouter…) qu’ils sont sous-payés. Cette dévalorisation du travail et ces modes de comptabilisation du temps de travail expliquent les bas salaires dans ce secteur. Il existe encore, dans certaines conventions collectives, des minima qui sont en dessous du smic horaire ! Du fait du temps partiel, le salaire médian pour une aide à domicile est en moyenne de 900 euros brut, bien loin du smic mensuel (cette rémunération est variable selon les conventions collectives et la détention ou non d’un diplôme du secteur). 17,5 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté, soit deux fois plus que l’ensemble des salariés. Elles ne bénéficient pas ou très peu d’évolution de carrière et la majorité est toujours au smic après dix-sept ans d’ancienneté.

La grande misère des rémunérations de l’aide à domicile

 

 

 

Les économistes Antoine Bozio, Amélie Carrère et Delphine Roy préviennent, dans une tribune au « Monde », qu’une politique de maintien à domicile des personnes âgées dépendantes implique des recrutements massifs de professionnels compétents. Cela passe par une plus grande attractivité des métiers et surtout une amélioration de la rémunération. Par exemple les assistantes de vie qui se rende chaque jour chez les personnes dépendantes subissent des conditions de travail scandaleuses qui ne prennent pas en compte le plus souvent ni les temps de trajet, ni le vrai coût de déplacement ni les temps d’attente entre deux visites aux personnes. Résultat beaucoup gagnent moins de 1000 € pour des amplitudes de 10 à 14 heures.

 

Tribune. Vieillir n’est pas une maladie. Pourtant, en vieillissant, nous risquons tous de perdre progressivement des capacités physiques, sensorielles ou cognitives. Ces difficultés liées à l’avancée en âge se traduisent par des besoins d’aide multiples. Le défi de la dépendance est de les connaître, de les anticiper et de proposer des solutions d’accompagnement pour éviter des situations catastrophiques d’abandon à domicile, d’épuisement des aidants de l’entourage ou de passage non souhaité en établissement.

 

Les personnes âgées souhaitent, massivement, vieillir chez elles. Brigitte Bourguignon, la ministre chargée de l’autonomie, déclarait récemment vouloir encourager le « virage domiciliaire » nécessaire au maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie. Prenons au sérieux ce « virage domiciliaire », et voyons ce qu’il implique, à l’heure où l’on se prépare à l’arrivée au grand âge des générations du baby-boom.

Tout d’abord, il faudra recruter beaucoup d’intervenants à domicile, car toutes les projections concordent sur un point : les besoins vont fortement augmenter dans des métiers qui ont déjà du mal à recruter. Les rémunérations y sont faibles et les conditions de travail difficiles, avec beaucoup d’horaires atypiques et de temps partiel.

 

L’attractivité des métiers de l’aide à domicile et l’organisation économique globale du secteur sont donc au cœur du sujet : salaires, qualifications, conditions de travail, viabilité économique des structures, etc. La refonte de la grille salariale de la branche de l’aide à domicile va dans le bon sens puisqu’elle entraînera une augmentation salariale de 2 % à 15 % pour les 200 000 intervenantes (97 % sont des femmes) des services d’aide et de soins à domicile associatifs. Pour attirer de nouvelles personnes vers ces métiers, d’autres efforts sur les conditions de travail et la rémunération dans le secteur privé sont à prévoir, qui auront également un impact sur le coût de l’aide, et donc les tarifs.


Augmenter les tarifs implique de relever les montants des plans de l’allocation personnalisée d’autonomie, pour éviter que des heures à un tarif plus élevé signifient, mécaniquement, moins d’heures d’aide pour les personnes âgées. Selon le rapport Libault, en ajoutant à quelques mesures nouvelles les effets de la démographie, le besoin de financement supplémentaire s’élèverait à 6,2 milliards d’euros en 2024, et 9,2 milliards en 2030.

En Russie, la dictature et surtout la misère sociale

 En Russie, la dictature et surtout la misère sociale

 

 

Les Russes ne sont pas complètement indifférents aux questions démocratiques et notamment aux violations délibérées par Poutine des libertés individuelles et collectives notamment suite à l’emprisonnement et à la condamnation de l’opposant Navallny. Pour autant , cette question est sans doute moins prégnante pour l’ensemble des Russes que la détérioration de la situation économique et sociale. Le pays est en effet en plein marasme économique et les Russes ont vu leur pouvoir d’achat de l’ordre de 15 à 20 % en peu de temps. Entre les sanctions occidentales et l’embargo imposé en retour par le Kremlin sur les importations de denrées alimentaires européennes, la pandémie, la chute du rouble et une économie depuis longtemps anémique, nombreux sont les Russes qui voient leur portefeuille maigrir.

 

Un motif de mécontentement croissant, alors que les partisans de l’opposant incarcéré Alexeï Navalny veulent mobiliser la rue à l’approche d’élections législatives en septembre.

« Avant la pandémie, nous recevions 30-40 personnes par jour, c’est désormais 50-60 personnes » qui viennent chercher des vivres, constate Elena Timochouk, employée de l’association d’aides sociales »

 

La grande misère des auxiliaires de vie

La grande misère des auxiliaires de vie

Macron a fait dans le compassionnel pour louer le dévouement des auxiliaires de vie qui accompagnent les plus anciens à domicile. Il a même promis une prime de 1000 € alors que l’enveloppe de l’État et des départements ne permet d’accorder que 500 €. Une petite erreur de calcul sans doute. Dans le cadre du débat sur la dépendance, Macron a promis d’améliorer la situation des auxiliaires de vie. Une situation tout à fait misérable.

En effet , les auxiliaires de vie sont payés autour du SMIC mais le problème est celui aussi des conditions de travail. Le plus souvent dans chaque maison de personnes âgées les auxiliaires de vie se voient contraints par le temps, parfois une heure souvent 30 minutes voire moins. En outre, les temps de trajet et d’attente entre deux clients sont assez souvent très conséquents et tout est loin d’être pris en charge par l’organisme d’emploi ( ADMR ou autres) ). En gros beaucoup d’auxiliaires de vie sont condamnées au temps partiel avec des temps non rémunérés et des coûts considérables de déplacement en particulier en zone peu dense.

Au total des revenus complètement indécents et des auxiliaires de vie qui gagnent moins de 1000 € en plus avec des amplitudes de travail démentielles. Pas étonnant si le secteur qui comprend 320 000 professionnels peine à trouver des candidats. 30 % des postes ne seraient pas couverts. Beaucoup abandonnent en route après s’être rendu compte du coût des déplacements en voiture mal compensés et des conditions de travail très difficiles.

C’est là le paradoxe car on sait  que l’objectif est d’essayer de limiter l’afflux dans des maisons de retraite très coûteuse ( un minimum de 2000 € par mois et jusqu’à 5000 €) ; d’où la nécessité de maintenir à leur domicile les personnes âgées grâce au soutien des auxiliaires de vie et autres services médicaux. Pourtant rester à domicile le plus longtemps possible est une demande« de la société tout entière », a déclaré Emmanuel Macron toujours aussi lyrique et qui ajoute  « Sens, reconnaissance, financement, gouvernance, attractivité de ces métiers seront au cœur de cette grande loi de l’autonomie que nous allons bâtir ensemble ».

Aide à domicile : la grand misère sociale

Aide à domicile : la grand misère sociale

Une enquête témoignage de France info qui rend bien compte de la misère sociale du concept d’aide à domicile avec les souffrances des personnes aidées mais aussi les conditions de travail lamentables des assistantes de vie, condamnées à travailler à toute heure, tous les jours dans un temps de plus en plus contraint. Des assistante de vie dont on calcule le temps de travail à la minute prés et dont les trajets et les pertes  temps ne sont pas pris en compte. En plus avec la crise économique les patients ont tendance à réduire le temps intervention. Du coup l’assistante de vie disposée 15 minutes par ci, 15 minutes ailleurs. Parfois revenir à midi, aussi le soir ; Quand on fait les comptes, les assistantes de vie sont de très bonnes cliente pour l’industrie automobile. En quelques années elles bousillent uen voiture. L’enquête reportage de France info (qui reste pudique et névole pas l nettoyage des personnes qui ne maitrisent lus leurs besoins naturels !) « . Comme, paulette atteinte Alzheimer » tous les matins, hors dimanches et fêtes, reçoit la visite d’une aide à domicile pour l’accompagner dans sa toilette. Le renfort de Laura Léon est bienvenu pour le mari de 84 ans, écrasé par la peine et un brin dépassé par les événements.  »On accepte parfois mieux l’aide d’autrui, souligne-t-il. Quand c’est moi qui lui dis qu’elle a mis son maillot à l’envers, elle fait que rouspéter… »

Chaque jour, en France, des centaines de milliers de personnes dépendantes bénéficient de l’assistance de professionnels de l’aide à domicile. Ce secteur, d’une importance cruciale dans un pays vieillissant, est sous tension. « Les difficultés de recrutement sont considérables, les conditions de travail difficiles, l’absentéisme très élevé et les accidents du travail record », alerte le rapport de la « concertation grand âge et autonomie » rendu à la ministre de la Santé, fin mars, en vue d’une réforme à la fin de l’année. « Mais l’aide à domicile, c’est aussi un très beau métier », insiste Laura Léon, que nous avons suivie pendant une journée dans le secteur de La Ferté-Bernard.

Officiellement, l’intervention chez les Piédalu, programmée de 8 heures à 8h30, consiste en trois tâches : un change, une aide à la toilette et une aide à l’habillage. Laura Léon ne s’arrête pas à ce programme. « On est là pour aider des personnes, pas pour accomplir des tâches », résume-t-elle d’une voix décidée. Dans l’intimité de la salle de bains, la jeune femme de 31 ans, soigneusement maquillée, stimule son aînée, l’implique dans sa toilette, lui demande de se laver elle-même le visage. Maintenir un rapport au corps, plutôt que déposséder et infantiliser.

Si je fais tout à la place des gens, c’est plus facile et je gagne dix minutes. Mais je ne suis pas là pour ça. Laura Léon, aide à domicile à franceinfo

Après une formation de dix mois, Laura Léon a obtenu son diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale en 2014. Elle en a gardé  »des valeurs » et un jargon. Quand elle aide Paulette Piédalu à enfiler son pull, elle fait « de l’éducation à l’habillage ». Quand elle discute avec elle, elle « relationne ». Elle a aussi un faible pour la  »communication non verbale », qui lui permet de « relationnel » avec les personnes privées de la parole.

Pendant la toilette, l’aide à domicile questionne la retraitée sur le jour de la semaine et prend des nouvelles de sa famille. « En faisant ça, je teste sa mémoire et je mesure son intérêt pour ses proches. » De retour dans la cuisine, la discussion s’oriente sur les peurs de la septuagénaire, persuadée que cette maison, qu’elle occupe depuis 24 ans, n’est pas la sienne. Il faut rassurer, ne pas brusquer. Parfois, rien ne sert de raccrocher à une réalité devenue trop angoissante.

Régulièrement aux prises avec Alzheimer, Laura Léon garde le souvenir d’une autre femme, en pleurs, qui l’avait un jour conduite dans sa chambre. « Elle me montre une gaufre, qu’elle a posée devant un homme en photo dans un magazine. Cette femme, pleine d’amour, pleure parce qu’il ne mange pas la gaufre. La confronter au réel serait trop violent. J’entre dans son jeu, en lui disant d’attendre un peu. En plus, l’homme de la photo sourit, il est content de cette attention. Rassurée, elle accepte d’aller s’habiller. J’en profite pour enlever la gaufre ; elle n’y prêtera plus attention. »

En apparence, l’ambiance est plus légère chez Marcel Patault. Cet habitant de Cherré, amateur de chasse et de pêche, accueille Laura Léon avec un beau sourire et un fond d’accordéon. « On prend un café ? » lance-t-il. « Pas question de changer nos habitudes ! » répond-elle, pour le plus grand plaisir de son hôte. Chaque semaine, l’ancien cultivateur de 87 ans fait appel à l’association ADMR de La Ferté-Bernard pour deux heures de ménage, prises en charge à 50%, qui lui coûtent 123 euros par mois.

« L’entretien ménager aide à prévenir les maladies », avance Laura Léon, en ajustant ses lunettes violettes. Marcel Patault, lui, y voit surtout un remède à la solitude. Ce n’est pas le vrombissement de l’aspirateur qui va l’empêcher de papoter. Sous son pull à col en V et sa chemise boutonnée jusqu’en haut se cache un « grand émotif », selon l’auxiliaire de vie sociale.

Le jovial octogénaire fond en larmes à l’évocation de sa femme de 86 ans, qui souffre de la maladie de Parkinson. La maison de retraite où elle vit depuis deux ans coûte 2 124 euros par mois, bien plus que la pension de 1 600 euros que se partage le couple. « Je suis en train de bouffer la cabane », se désespère le mari. Il dit avoir fini de puiser dans les économies de son épouse et n’avoir que de quoi « tenir deux ans et demi » avec les siennes. En mimant de se trancher la gorge, il prévient :

Moi, il ne faut pas m’enfermer en maison de retraite, plutôt avaler mon bulletin de naissance ! Marcel Patault, retraitéà franceinfo

Durant sa formation, Laura Léon a passé un mois et demi dans une maison de retraite. « C’était du travail à la chaîne, chronométré, se souvient-elle. On entrait dans la chambre pour la toilette, on ouvrait les volets, la personne n’avait pas le temps de se réveiller, il n’y avait pas d’attention au bien-être. »Elle a trouvé son compte dans le secteur de l’aide à domicile, qui permet « plus d’écoute et de participation ».

Ces deux dernières années, la Sarthoise à la frange brune a pourtant connu des conditions de travail « horribles », avec des heures supplémentaires à la pelle, faute de personnel. « Ce n’était plus un plaisir, cela devenait éreintant, décrit-elle. On perdait en patience chez les gens, on devenait irritable. » Il y a quelques semaines, une embauche et le retour d’arrêt maladie d’une collègue ont permis de retrouver un rythme plus supportable. Ses journées s’étendent généralement de 8 heures à 19h15, avec un week-end travaillé sur deux.

Aide à domicile 24 h/24

Ce vendredi, le planning de Laura Léon prévoit une pause déjeuner de près de trois heures. L’occasion de se ressourcer à la maison ? Plus ou moins. Dans l’appartement qu’elle loue près de la gare de La Ferté-Bernard, l’aide à domicile retrouve son mari, Christopher. Cet ami d’enfance, qu’elle a épousé en 2012, est devenu chauffeur de car. Mais depuis qu’on lui a diagnostiqué des troubles bipolaires en 2017, il ne travaille plus.

Tout en préparant des pâtes au poulet et aux champignons, la tonique trentenaire aux cheveux bouclés s’enquiert du rendez-vous chez le psychologue de son époux, prévu l’après-midi. Epuisé, il ne s’y rendra pas et restera au lit. « Cette maladie est notamment marquée par des phases de fatigue intense, avec des angoisses et un repli sur soi », explique Laura Léon.

Chez elle, l’auxiliaire de vie sociale retrouve des problématiques connues.« Avec la maladie, les gens se renferment, ils développent une peur de l’extérieur et des regards, détaille-t-elle. On est là pour qu’ils osent à nouveau sortir et conservent un lien social. » Son expérience professionnelle l’aide à accompagner son mari, même si elle y « laisse des plumes ».

Dans le couple, on devient plus aidant que conjoint. Il ne faut pas trop déborder. Laura Léon à franceinfo

Et si elle faisait elle-même appel à une aide à domicile ? « Je n’ai jamais pensé à le demander, reconnaît-elle. Accepter une présence extérieure dans la maison serait difficile pour mon mari. » Au travail, elle a connu des aidants familiaux qui peinaient à « lâcher du lest »« C’est vrai que ce sont souvent eux qui savent ce qui est le mieux pour le malade. On doit les rassurer, se montrer à l’écoute de leurs conseils. »

Jusqu’ici, Laura Léon n’a guère pu profiter de son temps partiel à 80%, qui devait lui permettre d’accompagner son mari. Cette année, avant l’embauche d’une nouvelle collègue, elle a déjà cumulé 75 heures supplémentaires en quatre mois. L’an dernier, elle avait fini sur un total de 120 heures sup’. « Du travail pour rien, car les heures payées en plus à la fin de l’année pèsent sur le calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH) de mon mari. Au final, on n’y gagne rien. » Aujourd’hui, le couple vit avec 750 euros d’AAH et 1 220 euros de salaire net par mois.

Il est 13h45, la journée de travail redémarre. Direction Boëssé-le-Sec, un village à une dizaine de kilomètres de La Ferte-Bernard. Laura Léon est attendue devant une maison, coincée entre une ligne de TER et une départementale sinueuse, où attend un taxi. Elle y retrouve un préadolescent, trisomique et sourd, de retour de sa matinée dans un institut médico-éducatif du Mans. Au programme, jusqu’à 17h30 : jeu sur les couleurs, piscine à balles, goûter, entretien de la chambre, mais aussi repassage, « pour soulager la mère et lui permettre, le week-end, d’avoir du temps pour ses autres enfants». Laura Léon se rend chez un de ses bénéficiaires, le 17 mai 2019, dans la Sarthe. (

Vient le moment de rentrer à La Ferté, pour une demi-heure auprès d’un homme atteint de la maladie de Parkinson. Il faut le changer, lui prodiguer une toilette intime, le mettre en pyjama et l’amener à son fauteuil pour le repas. « Il y a un gros travail de prévention des chutes avec lui », souligne Laura Léon.

Enfin, à quelques centaines de mètres de là, 45 minutes pour une toilette intime et une aide au déshabillage d’une femme dialysée, hémiplégique à la suite d’un AVC. Dans cet appartement enfumé, où elle vit avec l’un de ses fils, la bénéficiaire tient tête à Laura Léon. Bougonne, elle refuse de se lever de la chaise et zappe entre W9 et France 2. Plongé dans sa collection de vignettes Panini, son fiston, jeune adulte en surpoids, lève la tête et lui confisque la télécommande pour la convaincre de filer.

A chaque situation, l’auxiliaire doit s’adapter et improviser. Sérieuse avec les uns, taquine avec les autres.

On est comme des comédiens. D’une maison à l’autre, on ne va pas donner la même chose. Laura Léon à franceinfo

Mais jusqu’où donner ? « Madame Léon doit veiller à ne pas trop s’impliquer, pour garder du recul, souligne sa responsable de secteur, Samantha Eloy. A trop s’investir, on risque de vouloir tout résoudre soi-même, au lieu d’alerter et de faire intervenir d’autres acteurs. » Pour le reste, la salariée est saluée pour sa « très bonne analyse des situations », sa « compétence reconnue en matière d’accompagnement » et sa « participation » en interne. C’est aussi « une vraie bonne personne ressource », régulièrement appelée à encadrer de nouvelles recrues.

Ces qualités lui ont valu d’être intégrée à une « brigade » départementale de l’ADMR, qui vient ponctuellement en aide aux professionnelles confrontées à des difficultés. « Dans le cas d’un monsieur qui était très crispé lorsqu’il était transféré au lit, on s’est rendu compte que la salariée ne lui parlait pas, pas un mot, rapporte Laura Léon. Moi, je dis ce que je fais et les gens se détendent. Parfois, porter le regard sur eux suffit. Ce sont des gens souvent vieux, pas beaux, que la société ne regarde plus. »

Certaines salariées sont uniquement dans l’action, et pas dans le relationnel. Laura Léon à franceinfo

Mercredi 12 juin, le Premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé qu’un projet de loi réformant le secteur de la dépendance serait présenté « à la fin de l’année ». Avant cela, « des mesures favorisant le maintien à domicile «seront intégrées au prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Laura Léon réclame un vaste plan de formation. De nombreuses aides à domicile n’ont en effet aucune qualification, ce qui nuit à la qualité des services et génère des accidents de travail. La jeune Sarthoise souhaite aussi une revalorisation du métier, qui peine à susciter les vocations. « Une fois, trois jours après avoir signé un CDI, une fille est partie en disant qu’elle gagnait plus en restant chez elle. »

L’auxiliaire de vie sociale pense aussi aux allocations accordées aux personnes dépendantes, parfois trop maigres pour une bonne prise en charge. « Il faut plus de moyens, plus de matériel et plus de lien social », énumère-t-elle. Dans quelques années, c’est la question du maintien à domicile de ses propres parents qui risque de se poser. « Je ne les vois pas en maison de retraite », prévient-elle, alors que sa journée touche à sa fin. Il est 19h15 et le week-end débute. Le programme de Laura Léon est vite vu : elle travaille.

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