Archive pour le Tag 'ministre'

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Turquie: après le gouverneur de la banque centrale mise à l’écart aussi du gendre d’Erdogan , ministre des Finances

Turquie: après le gouverneur de la banque centrale mise à l’écart aussi du gendre d’Erdogan ,  ministre des Finances

 

Officiellement le gendre du président Erdogan abandonne ses fonctions de ministre des finances pour raisons de santé. Toutefois il faut signaler qu’on apprenait hier une nouvelle fois le gouverneur de la banque centrale turque avait aussi été écarté. La réalité c’est que le chef d’État Erdogan comtesse les orientations de la banque centrale. Il souhaiterait notamment une politique beaucoup plus laxiste de la banque centrale turque. Pourtant la désagrégation économique et financière a déjà conduit non seulement à une très nette baisse de l’activité mais aussi à une chute de 30 % de la monnaie turque. Officiellement donc, Le gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan a démissionné dimanche de son poste de ministre des Finances, en invoquant des raisons de santé dans une déclaration postée sur son compte Instagram.

«Après avoir occupé des postes ministériels pendant près de cinq ans, j’ai pris la décision de ne pas poursuivre mon service (en tant que ministre des Finances) en raison de problèmes de santé», a déclaré Berat Albayrak.

Coronavirus: Macron supplée un Premier ministre défaillant

Coronavirus: Macron supplée un Premier ministre défaillant

 

 

Inutile de tourner autour du pot, le discours du Premier ministre est devenu complètement inaudible sur la forme comme sur le fond. Les sondages démontrent qu’il n’a plus qu’une faible crédibilité et qu’il ne percute plus l’opinion publique. En gros le costume paraît bien trop grand pour l’intéressé plus proche du profil d’un président de conseil départemental que de celui d’un responsable de l’État. Pourtant le Premier ministre il y a seulement deux jours s’est longuement exprimé sur la problématique de la crise sanitaire en insistant particulièrement sur la responsabilité des Français et en évoquant un éventuel durcissement des mesures de protection. C’est tout juste d’ailleurs si les grands médias se sont faits l’écho de son propos.

Du coup,  Macron qui avait délégué la gestion de la pandémie au gouvernement depuis le 14 juillet a décidé de revêtir la tenue de Super premier ministre pour s’exprimer à la télévision. Un revirement supplémentaire de la politique de communication de l’Élysée.

Au début de la crise sanitaire Emmanuel Macron s’était exprimé largement au point que cela lui avait été reproché. Depuis le 14 juillet il avait décidé de prendre du champ se consacrer à d’autres préoccupations nationales et internationales. Ce soir,  il sera obligé de faire le job de Premier ministre c’est-à-dire de développer un discours incitant certes à la prudence vis-à-vis de la pandémie mais sans pour autant affoler l’opinion.

Il doit en effet équilibrer ses propos sur le sujet sanitaire et ses déclarations dans le domaine économique. Sur ce dernier point,  la situation est encore plus catastrophique qu’au plan sanitaire. En effet, la reprise qui avait été prévue et  attendue en septembre n’a pas eu lieu. Un phénomène général en Europe  accentué en France où les projections de croissance fixent toujours une baisse du produit intérieur brut de l’ordre  de 10 % en 2020.En 2021 , on sera encore loin du niveau de fin 2019.

Pour ajouter au caractère anxiogène de l’environnement, le président de la république devra aussi parler inévitablement de la question montante de l’insécurité notamment soulignée par les attaques répétées contre les forces de l’ordre. L’exercice ne sera pas facile et le dosage devra être très équilibré entre gravité et optimisme.’ alt= »Emmanuel Macron (ici lors d’un déplacement à Vilnius, en Lituanie, le 29 septembre) essaiera de donner des perspectives et un peu d’espoir aux Français. » «Il essaiera de donner des perspectives et un peu d’espoir aux Français dans ce domaine, explique un ministre. Il n’est pas là pour rajouter de l’angoisse à l’angoisse.» Et pour cause.

«Son rôle, c’est surtout de dire aux Français ce que sera demain la transformation économique du pays. Il déclinera à nouveau le contenu du plan de relance, le maintien des citoyens dans l’emploi, l’intégration des jeunes sur le marché du travail. Il va montrer comment son action va impacter la vie des gens», assure un ministre.

«Au moment où le pays s’interroge, il est important que le président s’adresse aux Français, qu’il explique la stratégie, mais aussi qu’il montre les évolutions qui rendent optimiste», explique Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement lui aussi très peu audible, qui rappelle que des signaux positifs apparaissent dans certains départements.

Changement de Premier ministre après les régionales ?

 

Selon le baromètre Elabe pour « Les Echos » Castex enregistre une nouvelle dégringolade et Macron baisse à 32%.Une descente aux enfers de Castex qui pourrait bien justifier le changement de Premier ministre après les régionales

La cote de confiance du Premier ministre perd encore 4 points ce mois-ci, à 28 %. En deux mois, elle a reculé de 8 points. Ce n’est pas plus réjouissant pour le chef de l’Etat : sa cote de confiance baisse de 3 points, à 32 %, son niveau le plus bas depuis le début de la crise sanitaire en mars dernier. D’après l’institut de sondage

Il y a le retour d’une impopularité dont l’exécutif n’arrive pas à se défaire. Et la nomination de Jean Castex à Matignon n’a pas rattrapé les choses. »

Dans le classement des personnalités politiques, le maire du Havre caracole, lui, en tête et conforte son avance ce mois-ci, avec 55 % d’image positive (+1). Edouard Philippe, qui depuis la rentrée a multiplié les « cartes postales », domine largement chez les sympathisants LREM et Modem (92 %), arrive deuxième à droite (à 70 %) et se paie même le luxe d’arriver quatrième auprès des sympathisants de gauche, en frôlant la majorité d’image positive (49 %).

Pas facile, dans ce contexte, de se faire une voix. « Il y a des doutes sur la personnalité du Premier ministre pour gérer la crise. Finalement, l’opération Jean Castex ne fait pas remonter Emmanuel Macron », relève le président d’Elabe.

Sondage effectué les 6 et 7 octobre 2020 auprès d’un échantillon de 1.000 personnes selon la méthode des quotas.

Sondage Castex : la nouvelle dégringolade menace le Premier ministre

Sondage Castex : la  nouvelle dégringolade menace le Premier ministre 

Selon le baromètre Elabe pour « Les Echos » Castex enregistre une nouvelle dégringolade et Macron baisse à 32%.La confirmation sans doute que le costume est un peu grand pour lui et qu’un  changement pourrait intervenir après les élections régionales

La cote de confiance du Premier ministre perd encore 4 points ce mois-ci, à 28 %. En deux mois, elle a reculé de 8 points. Ce n’est pas plus réjouissant pour le chef de l’Etat : sa cote de confiance baisse de 3 points, à 32 %, son niveau le plus bas depuis le début de la crise sanitaire en mars dernier. D’après l’institut de sondage

Il y a le retour d’une impopularité dont l’exécutif n’arrive pas à se défaire. Et la nomination de Jean Castex à Matignon n’a pas rattrapé les choses. »

Dans le classement des personnalités politiques, le maire du Havre caracole, lui, en tête et conforte son avance ce mois-ci, avec 55 % d’image positive (+1). Edouard Philippe, qui depuis la rentrée a multiplié les « cartes postales », domine largement chez les sympathisants LREM et Modem (92 %), arrive deuxième à droite (à 70 %) et se paie même le luxe d’arriver quatrième auprès des sympathisants de gauche, en frôlant la majorité d’image positive (49 %).

Pas facile, dans ce contexte, de se faire une voix. « Il y a des doutes sur la personnalité du Premier ministre pour gérer la crise. Finalement, l’opération Jean Castex ne fait pas remonter Emmanuel Macron », relève le président d’Elabe.

Sondage effectué les 6 et 7 octobre 2020 auprès d’un échantillon de 1.000 personnes selon la méthode des quotas.

Veolia Suez : non au diktat de Veolia (ministre de l’économie)

Veolia Suez : non au diktat de Veolia (ministre de l’économie)

 

Il semble bien que le président de Veolia se soit engagé dans une voie dangereuse d’une part en fixant un ultimatum à Engie  pour racheter ses parts dans Suez, d’autre part en refusant la concertation organisée par le gouvernement. Un gouvernement un peu pris au piège dans cette affaire dont il n’a pas tout de suite saisi la problématique. Pour preuve le premier ministre au départ a déclaré que la fusion Veolia Suez « faisait sens « . Une appréciation un peu précipitée et pas forcément très fondée car de toute évidence cette fusion renforcerait la position hégémonique du groupe face à des collectivités locales bien armées  pour négocier avec ces mastodontes.

 

Bilan à terme une nouvelle hausse des prix comme cela a été le cas quand on est passé à la privatisation des réseaux d’eau. En outre et surtout l’existence d’un groupe quasi hégémonique découlant de la fusion Veolia Suez contraindrait les collectivités locales à ouvrir les appels d’offres à des opérateurs étrangers et à retenir en retenir. Le même phénomène pourrait se passer à l’international alors que Veolia et Suez sont actuellement bien placés. Un regroupement fragiliserait leur position.

 

Du coup le gouvernement a pris du champ avec cette question objet de beaucoup de polémiques quant à son intérêt économique. À cette fin,  le gouvernement avait prévu une réunion avec les deux entreprises intéressées mais Veolia a refusé d’y participer. Pire, Veolia a lancé une sorte d’ultimatum au gouvernement en indiquant qu’il exigeait une réponse sa proposition d’achat des actions d’Engie dans Suez . Engie dans l’actionnaire principal est l’Etat. Un ultimatum mal apprécié par le gouvernement .

“L’Etat ne cédera à aucune pression. Et l’Etat ne se fera pas dicter son calendrier”, a dit le ministre de l’Economie à des journalistes, en rappelant que le gouvernement avait des conditions en termes d’emplois, d’empreinte industrielle et de capital majoritairement français avant d’accepter tout rapprochement entre Veolia et Suez.

“Nous prendrons tout le temps nécessaire pour que cette opération se déroule dans les meilleures conditions, se fasse sans brutalité et dans l’intérêt des deux parties prenantes”, a-t-il ajouté.

Crise Liban: un ambassadeur pressenti comme Premier ministre

Crise Liban: un ambassadeur pressenti comme Premier ministre

Des responsables de la communauté sunnite au Liban ont annoncé dimanche soir s’être entendus sur le nom d’un diplomate, Moustapha Adib, comme Premier ministre, . Ce choix d’une personnalité relativement inconnue bénéficiant d’une certaine neutralité est sans doute dicté par un relevé de la plupart des responsables politiques actuels.

Le mouvement de contestation populaire a averti qu’il rejetterait tout nom issu des consultations d’une classe politique dont il demande le départ. «Nous refusons l’issue des consultations parlementaires connue d’avance et qui déboucherait comme d’habitude sur un gouvernement soi-disant d’union nationale, un gouvernement qui est cuisiné à l’étranger», a affirmé à l’AFP Naji Abou Khalil, membre du Bloc national, un parti d’opposition qui soutient la contestation.

Le gouvernement de Hassan Diab avait démissionné le 10 août sous le poids de l’explosion du port de Beyrouth ayant fait au moins 188 morts, dont la population rend responsable la classe politique, taxée d’incompétence et de corruption. Le président Michel Aoun a convoqué lundi des consultations contraignantes avec les blocs parlementaires, au terme desquelles la personnalité sunnite qui recueillera le plus grand nombre de voix sera désignée Premier ministre.

Agé de 48 ans, Moustapha Adib, titulaire d’un doctorat en Sciences politiques, est un professeur d’université nommé en 2013 ambassadeur en Allemagne. C’est un proche de l’ancien premier ministre et milliardaire Najib Mikati, originaire de Tripoli.

Néonicotinoïdes : la ministre écolo, Pompili, la girouette

Néonicotinoïdes : la ministre écolo, Pompili, la girouette

 

 

Le ministère de l’écologie ne sert à peu près à rien, ce n’est pas une grande découverte. La plupart des ministres n’ont jamais pu impulser la moindre politique environnementale un peu cohérente qui permette notamment de préserver l’environnement tout en assurant la transition pour ne pas casser l’économie. Du coup, le ministère est condamné à faire la girouette en prenant des mesures précipitées quitte à revenir dessus compte tenu de leur incohérence. C’est le cas avec cette décision de revenir sur l’interdiction  des néonicotinoïdes .

La filière sucrière alerte depuis quelques semaines le gouvernement sur les pucerons verts qui envahissent leurs plantations. Ces insectes piqueurs-suceurs sont vecteurs de la jaunisse, un virus qui s’attaque aux betteraves. Elle entraîne une perte de rendements allant de 30% à 50%. Un communiqué du ministère de l’agriculture publié jeudi 6 août qualifie cette crise de la jaunisse d’« inédite ». Elle  »fragilise l’ensemble du secteur sucrier et crée le risque d’un abandon massif de la betterave en 2021″.

 

Le communiqué souligne que cette crise serait due à l’interdiction des néonicotinoïdes en 2018, puisque les alternatives utilisées contre les pucerons « se sont révélées inefficaces ». Selon le syndicat CGB, affilié à la FNSEA, la France va ainsi produire « 600 000 à 800 000 tonnes de sucre » en moins cette année.

Pour ne pas perdre la place de premier producteur européen de sucre et soutenir la filière, le gouvernement fait volte-face. Dès 2021, il veut à nouveau autoriser les agriculteurs à utiliser, sous « conditions strictes », des semences de betteraves enrobées de néonicotinoïdes. Le ministère de l’Agriculture souhaite obtenir cet automne une « modification législative » permettant de déroger à l’interdiction de 2018 jusqu’en 2023 au plus tard. Il sera interdit de pulvériser les pesticides dans l’air, ni de planter sur la même parcelle des cultures susceptibles d’attirer les pollinisateurs pour ne pas les exposer « aux résidus éventuels ».

 

. Les néonicotinoïdes regroupent sept molécules dérivées de la nicotine. Ils sont utilisés pour débarrasser les cultures des insectes ou de leurs larves, particulièrement des pucerons et des chenilles.

La persistance du produit dans la terre fragilise l’écosystème, selon une étude menée par Greenpeace  en touchant les insectes comme les papillons et les fourmis, mais aussi les invertébrés, comme les vers de terre, et jusqu’à la faune des cours d’eau, notamment les batraciens.

 

Interrogé par France 3 Hauts-de-France, Dominique Fiévez, qui cultive des betteraves dans la Somme, assure que « les pollinisateurs comme les abeilles ne viennent pratiquement pas sur les betteraves, car les betteraves ne développent pas de fleurs. » Selon lui, l’interdiction des néonicotinoïdes pour ces plantations  »n’avait pas de sens ! Mieux vaut enrober les semences avec cet insecticide, que de pulvériser un aérosol ensuite.«

Pourtant, du côté des associations de défense de l’environnement et des apiculteurs, le retour aux néonicotinoïdes est une immense déception. L’ancienne ministre de l’Environnement et avocate Corinne Lepage dénonce  »une faute sanitaire et politique ».

Castex : un tour de France qui va user le Premier ministre

ron au premier degré concernant la communication gouvernementale. Il agit en effet comme un représentant de commerce qui  irait vendre sa politique chaque jour dans toute la France. Ainsi en un mois, il avait effectué déjà une vingtaine de déplacements.  Le risque, c’est effectivement qu’il finisse par lasser  l’opinion avec cette agitation médiatique un peu névrotique. Cela d’autant plus que le premier Ministre n’a pas encore marqué de son empreinte le contenu de son action et qu’il se  contente surtout de commenter les orientations décidées par l’Élysée.

Le message est clair, il faut montrer à tout prix que le gouvernement est près du terrain, des territoires, des événements quotidiens. Un exercice qui peut s’avérer dangereux quand en fait ces déplacements n’apportent aucune solution précise aux problématiques posées. C’est le cas notamment jusqu’à maintenant en matière de sécurité. À la rentrée, le contexte va encore se complexifier car on va assister à une vague de faillites et de licenciements. On sait ce que valent les promesses des responsables d’un gouvernement quand ils se rendent dans une entreprise en difficulté. Des promesses qui ne valent que l’instant médiatique mais qui six mois ou un an après sont oubliées.

D’une certaine façon, Castex remplace à lui tout seul l’événement du tour de France classique reporté à plus tard. Le problème c’est qu’apparaissent clairement ses limites. Il n’est pas l’homme de la théorisation, ni de la vision stratégique. Ils parle  de ce qu’il voit mais ne voit pas très loin. Son langage est simple, compréhensible mais souvent aussi proche du simplisme. Castex est un peu l’envers du miroir de Macron qui se perd lui dans les considérations ésotériques. Castex veut paraître concret et remplace peut-être le vide du contenu par un activisme de façade permanent. Le Premier ministre veut être  l’homme de terrain et des territoires. Deux concepts finalement assez vides de sens chez les politiques quand on sait que le terrain se limite souvent soit à une visite dans les préfectures, soit à une petite promenade rapide et très protégée ailleurs. Quant au mot territoire, c’est un subterfuge pour ne plus employer le mot province, pire rural. Bref, beaucoup d’agitations qui vont finir par fatiguer l’opinion publique avec l’émergence des vrais enjeux autour de la croissance et du chômage voire du pouvoir d’achat.

Sondage Macron-Castex : le Premier ministre nettement devant nettement devant

Sondage Macron-Castex : le Premier ministre nettement devant nettement devant

 

Emmanuel Macron a terminé le mois de juillet avec une cote de popularité de 38,7%, selon la moyenne depuis mai 2017 de sept baromètres différents. C’est à peu près le même niveau que le mois précédent (39,3%), malgré un changement de question dans l’une des enquêtes qui le pénalise cette fois-ci (lire ci-dessous). Le chef de l’Etat reste dans tous les cas en-dessous de son Premier ministre, même si celui-ci vient d’arriver à Matignon et était jusque-là inconnu du grand public.

Pour son premier mois en fonction, Jean Castex recueille en effet 49,4% de satisfaction moyenne, selon le bilan des cinq instituts sur sondage ayant réalisé leur sondage après sa nomination. Soit plus de dix points au-dessus d’Emmanuel Macron et quasiment la même cote qu’Edouard Philippe au mois de juin (49,3%). De ce point de vue, la nouvelle équation politique s’inscrit donc dans la continuité.

Néonicotinoïdes : la ministre écolo condamnée à faire la girouette

Néonicotinoïdes : la ministre écolo condamnée à faire la girouette

 

 

Le ministère de l’écologie ne sert à peu près à rien, ce n’est pas une grande découverte. La plupart des ministres n’ont jamais pu impulser la moindre politique environnementale un peu cohérente qui permette notamment de préserver l’environnement tout en assurant la transition pour ne pas casser l’économie. Du coup, le ministère est condamné à faire la girouette en prenant des mesures précipitées quitte à revenir dessus compte tenu de leur incohérence. C’est le cas avec cette décision de revenir sur l’interdiction  des néonicotinoïdes .

La filière sucrière alerte depuis quelques semaines le gouvernement sur les pucerons verts qui envahissent leurs plantations. Ces insectes piqueurs-suceurs sont vecteurs de la jaunisse, un virus qui s’attaque aux betteraves. Elle entraîne une perte de rendements allant de 30% à 50%. Un communiqué du ministère de l’agriculture publié jeudi 6 août qualifie cette crise de la jaunisse d’« inédite ». Elle  »fragilise l’ensemble du secteur sucrier et crée le risque d’un abandon massif de la betterave en 2021″.

 

Le communiqué souligne que cette crise serait due à l’interdiction des néonicotinoïdes en 2018, puisque les alternatives utilisées contre les pucerons « se sont révélées inefficaces ». Selon le syndicat CGB, affilié à la FNSEA, la France va ainsi produire « 600 000 à 800 000 tonnes de sucre » en moins cette année.

Pour ne pas perdre la place de premier producteur européen de sucre et soutenir la filière, le gouvernement fait volte-face. Dès 2021, il veut à nouveau autoriser les agriculteurs à utiliser, sous « conditions strictes », des semences de betteraves enrobées de néonicotinoïdes. Le ministère de l’Agriculture souhaite obtenir cet automne une « modification législative » permettant de déroger à l’interdiction de 2018 jusqu’en 2023 au plus tard. Il sera interdit de pulvériser les pesticides dans l’air, ni de planter sur la même parcelle des cultures susceptibles d’attirer les pollinisateurs pour ne pas les exposer « aux résidus éventuels ».

 

. Les néonicotinoïdes regroupent sept molécules dérivées de la nicotine. Ils sont utilisés pour débarrasser les cultures des insectes ou de leurs larves, particulièrement des pucerons et des chenilles.

La persistance du produit dans la terre fragilise l’écosystème, selon une étude menée par Greenpeace  en touchant les insectes comme les papillons et les fourmis, mais aussi les invertébrés, comme les vers de terre, et jusqu’à la faune des cours d’eau, notamment les batraciens.

 

Interrogé par France 3 Hauts-de-France, Dominique Fiévez, qui cultive des betteraves dans la Somme, assure que « les pollinisateurs comme les abeilles ne viennent pratiquement pas sur les betteraves, car les betteraves ne développent pas de fleurs. » Selon lui, l’interdiction des néonicotinoïdes pour ces plantations  »n’avait pas de sens ! Mieux vaut enrober les semences avec cet insecticide, que de pulvériser un aérosol ensuite. »

Pourtant, du côté des associations de défense de l’environnement et des apiculteurs, le retour aux néonicotinoïdes est une immense déception. L’ancienne ministre de l’Environnement et avocate Corinne Lepage dénonce  »une faute sanitaire et politique ».

Amélie de Montchalin: ministre des résultats !

Amélie de Montchalin: ministre des résultats !

 

L’État et tous les fonctionnaires tremblent, car Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, promet de se rendre sur le terrain pour la grande révolution de l’action publique. On comprend les craintes voir la terreur après la déclaration d’Amélie de Monchalin au Figaro.

- Vous venez d’être nommée ministre de la Transformation et de la fonction publiques. Que signifie ce nouvel intitulé?

AMÉLIE DE MONTCHALIN. - Nous sommes dans un temps de crise, nous devons reconstruire le pays et notre action publique doit profondément gagner en efficacité, en proximité, en simplicité, en justice. Le président de la République et le premier ministre me demandent de faire en sorte que nous soyons plus simples, plus efficaces, plus justes. Les Français ont besoin que les changements se voient concrètement dans leur vie. Sinon, nous sommes au cœur de ce qui alimente la défiance démocratique, de ce qui détruit la crédibilité: voter des lois, dire qu’elles s’appliquent, alors que ce n’est pas le cas. Le sujet crucial, c’est de restaurer la confiance en ayant une action publique puissante.

Première observation, on voit mal le lien entre la crise conjoncturelle actuelle et la reconstruction de l’action publique. Les problèmes qui se posent sont en effet de nature structurelle, il se pose depuis des dizaines d’années avec un secteur public qui enfle, qui couvre tous les champs et qui désormais échappe à tout contrôle puisqu’il se reproduit , se développe selon sa propre logique de superstructure. Deuxième observation et de taille,  Amélie de Montchanin semble militer pour une action publique puissante. Curieux d’abord pour une libérale ensuite ce n’est pas la puissance qui est à rechercher en matière d’action publique mais la pertinence et le ciblage. En clair remettre à plat complètement les fonctions régaliennes, faire en sorte que l’État en général intervienne moins, beaucoup moins mais mieux sur ce qui relève relève réellement de l’intérêt général.

MINISTRE DE L’ÉCOLOGIE: BARBARA POMPILI, l’alibi Écolo

MINISTRE DE L’ÉCOLOGIE: BARBARA POMPILI, l’alibi  Écolo

Une écologiste de cœur indique le biographe qui a dû fournir des éléments à une agence de presse pour décrire l’intéressé. La vérité est peut-être un peu différente. Comme beaucoup ces produits de Sciences-po , elle connaît les filières pour avancer dans le milieu politique. D’ailleurs elle a commencé comme attaché parlementaire des verts pour ensuite naviguer entre les courants complexes et contradictoires des écologistes. Pour simplifier, ce n’est pas une personnalité de premier rang mais plutôt un deuxième couteau comme il en existe à gauche ou à droite et dont l’objectif finalement est de parvenir un jour à devenir ministre. Tous les partis ont dans leurs rangs ce type responsable dont  l’intérêt de carrière politique prend largement le pas sur l’intérêt général.

On  peut classer Barbara Pompili parmi les deuxièmes ou troisièmes couteaux. Elle est là redonner  un coup de peinture verte sur les aspects trop gris de la politique gouvernementale. Elle n’a pas vraiment marqué son passage  comme ancienne secrétaire d’État chargée de la Biodiversité dans les gouvernements de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve mais elle fut l’une des premières personnalités de gauche à apporter son soutien à Emmanuel Macron avant la dernière course à l’Elysée.

Ancienne militante des Verts dont elle s’est éloignée, Barbara Pompili doit théoriquement incarner le tournant écologique pris par Emmanuel Macron au lendemain du second tour des élections municipales qui a vu des villes comme Lyon, Strasbourg et Bordeaux tomber entre les mains de défenseurs de l’environnement.

Il est clair que Barbara n’a pas le charisme ou l’épaisseur politique d’un grand leader écolo. Elle va jouer les utilités et sinon recruter pour Macron au moins essayer de limiter les dégâts. On notera d’ailleurs que le nouveau chef de gouvernement a fait à peu près l’impasse sur la question environnementale depuis son arrivée !

MINISTRE DE LA CULTURE: ROSELYNE BACHELOT: des grosses têtes au ministère de la culture

MINISTRE DE LA CULTURE: ROSELYNE BACHELOT: des grosses têtes au ministère de la culture

Ose demande bien sur quel critère culturel a été choisie Roselyne Bachelot pour prendre la tête du ministère de la culture. Certes e ne manque pas de personnalité ni même d’humour. Sa participation aux  différentes émissions télévisées y comprit les grosses têtes de RTL en témoigne. Avec la tonalité de grande bourgeoise provinciale , elle sait manier le verbe, l’ humour surtout  et même piquer très fort. Bref il est à prévoir qu’elle va nous réserver quelques surprises d’autant que sa connaissance du milieu culturel n’est pas forcément sa tasse de thé première. Ces  biographes font observer qu’elle aime l’Opéra. Un peu court comme expérience pour protéger une culture française largement bousculée par les productions anglo-saxonnes et les grands du numérique. Au moins avec Roselyne Bachelot, aux antipodes de l’austérité de son prédécesseur Franck Riester, on risque de ne pas trop s’ennuyer. Mais les bavures inévitables sont à prévoir car l’intéressée ne pourra s’empêcher de temps en temps de sortir quelque énormités, drôles peut-être, mais à côté de ses pompes ( exemple récent le reproche fait aux médecins libéraux de n’avoir pas fait les réserves suffisantes de masques dont la responsabilité incombait à l’Etat).

Premier ministre. « Macron nomme Macron » (presse )

Premier ministre. « Macron nomme Macron » (presse )

 

 

Pour la presse française ou internationale, la nomination de Jean Castex c’est un peu comme si Macron avait nommé Macron à Matignon. Une sorte de reprise en main de l’appareil gouvernemental mais sans changement de politique. L’objectif essentiel de Macron étant d’essayer de préparer sa candidature pour 2022. Quant au discours sur la préoccupation environnementale ou la réorientation à gauche, c’est une illusion complète pour nombre de journalistes. Victor Mallet dans le Financial Times écrit dès la toute première ligne de son ‘papier : « Emmanuel Macron a choisi le modeste bureaucrate Jean Castex pour être son Premier ministre dans une tentative de faire renaître sa présidence avant les élections de 2022 ». Mais si la France change de Premier ministre, change-t-elle pour autant de politique ?, s’interroge Ouest-France.

Une chose est cependant claire pour le grand quotidien régional : « Avec Jean Castex, le ‘nouveau chemin’ ne passera ni à gauche ni au vert ». Car c’est bien le changement dans la continuité qui a été privilégié pour l’ensemble des éditorialistes dont tous relèvent les similitudes entre Jean Castex et son prédécesseur Edouard Philippe, au point pour celui du Parisien de parler de « décalque ».

« Il vient de la droite, comme Edouard Philippe. Il est maire (de Prades, dans les Pyrénées-Orientales, depuis 2008) tout comme Edouard Philippe, qui va pouvoir se consacrer au Havre. Il est tout aussi méconnu du grand public qu’Edouard Philippe au moment de sa nomination », résume ainsi Ouest-France.

« Avec Jean Castex, Emmanuel Macron se retrouve comme au temps de la campagne, seul contre tous, cumulant de façon explicite les deux fonctions exécutives. Seul pour réaliser l’impossible », analyse Cécile Cornudet. (Jacques Witt/SIPA)

Avec l’arrivée de Jean Castex , Emmanuel Macron reprend la main en nommant un chef d’état-major, un collaborateur, dans la continuité de son prédécesseur, avec la présidentielle de 2022 en ligne de mire, soulignent samedi les éditorialistes.

Pour Laurent Joffrin dans Libération, il y a carrément une erreur dans le communiqué de l’Elysée annonçant la nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre. « Il faut lire en fait, le président a nommé Premier ministre… Emmanuel Macron », affirme l’éditorialiste de Libération, pour qui il ne fait aucun doute que le chef de l’Etat joue sans va-tout avant 2022. Il « incarnera, à lui seul ou presque, les décisions qui seront prises dans les deux ans qui viennent », souligne Laurent Joffrin, à l’instar d’autres éditorialistes.

Pour Le Figaro, Emmanuel Macron a aussi pris le risque « de s’exposer plus encore lui-même en encourant le procès de supprimer, dans l’esprit sinon dans les faits, la fonction de Premier ministre ». Loin donc d’être un général en chef de la majorité, Jean Castex sera surtout « un secrétaire-général du gouvernement », juge l’éditorialiste du Figaro Guillaume Tabard.

 

 

Premier ministre : « je ne suis pas un simple « collaborateur’ » (Jean Castex au JDD)

Premier ministre : « je ne suis pas un simple « collaborateur’ » (Jean Castex au JDD)

Dans une interview au JDD, le nouveau premier ministre s’est efforcé de montrer qu’il n’était pas un simple technocrate voire -même un simple collaborateur du président de la république. Davantage des explications sur sa posture que sur le fond à propos duquel il ne dit pas grand-chose . Il parle surtout de méthodes et de changements sans autre précision. (Interview JDD)

 

Emmanuel Macron a annoncé un « nouveau chemin  ». À quoi doit-il ressembler?
C’est d’abord notre capacité collective à nous adapter à une situation radicalement nouvelle. Il ne s’agit pas de revenir sur les engagements pris par le président de la République et la promesse d’une société du travail, d’un projet d’émancipation, d’une volonté de retrouver notre souveraineté. Mais le fait est que l’épidémie a changé la donne. La France se retrouve face à deux défis : la crise sanitaire, dont je souligne qu’elle n’est pas terminée et qu’elle nous oblige à rester très vigilants ; la reconstruction de notre économie et la protection des Français, en amortissant les impacts immédiats sur leur quotidien et en aidant à la survie des entreprises. Au-delà, nous devrons tirer des enseignements de cette crise et en faire une forme d’opportunité pour rendre notre pays plus fort qu’avant et engager une relance économique, écologique et sociale.

 

Vous voulez dire qu’il faut mener de front la réparation d’urgence et les réformes structurelles?
Depuis le début du quinquennat, d’importantes transformations ont été engagées pour rendre la France plus forte, plus unie, et lui permettre de mieux tenir son rang dans le monde. Avant l’épidémie, nos résultats sur la croissance et contre le chômage étaient très encourageants, parmi les meilleurs d’Europe. L’écologie reste au cœur de nos préoccupations. La préservation de l’ordre républicain et la sécurité du quotidien ne sont pas négociables. L’épidémie a mis en évidence le besoin impérieux de retrouver une souveraineté économique et d’aller vers une société moins inégalitaire. Il faut maintenant aller plus loin. Nous ne sommes donc pas dans une logique de rupture politique par rapport à ce qui a été fait, mais nous devons démontrer que nous savons faire face. Et ça suppose évidemment une évolution de la méthode.

 

Précisément, quelle sera votre méthode?
Elle passera par le dialogue, la mobilisation de tous, l’obsession de la mise en œuvre concrète de ce sur quoi nous nous engageons, la conviction que plus on agit près du terrain, plus on est efficace. Nos concitoyens n’apprécient guère les postures politiciennes, moi non plus – a fortiori dans les difficultés que nous traversons. Ils veulent surtout des résultats, moi aussi.

Est-ce une façon de dire que vous ne vous considérez pas comme un Premier ministre politique?
Certainement pas. Je crois avoir une aptitude à négocier, à fédérer, à agir par les territoires. En cela, je fais de la politique. Et c’est ainsi que j’agis depuis plus de dix ans au niveau local, à la tête d’une petite ville. En quoi serait-ce moins respectable que d’en faire à l’Assemblée nationale ou au Sénat? Ce sont deux visions et deux approches différentes, toutes deux nécessaires. Il faut réhabiliter l’engagement politique et le sens de l’intérêt général, la France en a besoin.

Essayons de préciser les contours de votre mission à Matignon : Vous voyez-vous comme un « collaborateur  » du Président? Comme le chef de la majorité? Les deux?
Dans nos institutions, le chef de l’État fixe le cap, le Premier ministre assure sa mise en œuvre, en accord avec la majorité parlementaire. Pour ce qui concerne la relation avec le Président, il ne vous échappe pas qu’un seul de nous deux est élu au suffrage universel direct, et que ce n’est pas le Premier ministre… Le mot de « collaborateur  » est un peu péjoratif, vous en conviendrez. Il n’entre pas dans les intentions du chef de l’État de faire de moi un subordonné voué aux tâches secondaires. Quand vous aurez appris à me connaître, vous verrez que ma personnalité n’est pas soluble dans le terme de « collaborateur  ».

Dans votre première intervention, vendredi soir sur TF1, vous vous êtes défini comme un « gaulliste social  ». Est-ce que c’est l’orientation que vous voulez donner à votre gouvernement?
C’est ce que je suis, ça correspond aux valeurs que j’ai toujours défendues dans mon action quotidienne, tout au long de mon parcours au service de l’État et comme élu local. Ce n’est pas une nostalgie, c’est la vision d’une France où la justice et la responsabilité sont au cœur du pacte républicain, une vision au contraire très moderne.

Toujours pour mieux vous définir, vous définiriez-vous, à la façon d’Édouard Philippe, comme un homme de droite?
J’ai toujours pensé que le gaullisme dépasse les clivages traditionnels et je m’inscris donc pleinement dans la logique de dépassement politique engagé par le président de la République au service des Français. Les notions de droite et de gauche ont toujours une signification, mais dans la situation de notre pays il faut savoir aller au-delà. Je ne renie rien de mes engagements, mais ils ne m’ont jamais empêché de rassembler : je suis un maire élu et réélu dans une ville qui a toujours voté à gauche, et dans ma communauté de communes je travaillais avec une cinquantaine de maires de toutes sensibilités. Pourquoi? Parce que je m’intéresse à ce qui rassemble. Pas simplement pour créer du consensus, mais parce que c’est un gage d’efficacité. Dans la fonction qui est désormais la mienne, je considère qu’il est de mon devoir, avec le président de la République, de mobiliser et fédérer.

 

Vous venez de quitter Les Républicains. Envisagez-vous, contrairement à Édouard Philippe, d’adhérer à La République en marche?
Je suis peu attaché aux affaires des partis, mais il me semble naturel de m’inscrire sans ambiguïté dans le mouvement majoritaire qui soutient l’action du Président. Le plus important, c’est ma relation avec la majorité parlementaire. Celui qui accepte de devenir Premier ministre est, par vocation, le chef de la majorité : c’est son devoir de l’animer et de l’associer, dans l’écoute et la pédagogie.

 

Pour afficher votre volonté de fédérer, votre gouvernement comptera-t il des personnalités de droite et de gauche?
La composition de mon équipe correspondra aux priorités que nous nous fixons ; ce n’est pas d’abord un casting, c’est un choix politique et cela doit répondre à une exigence de compétence. Ce qui m’importe, c’est l’opérationnalité des ministres : être capable, d’où qu’on vienne, d’entrer en action tout de suite. Parce que la crise est là : sanitaire, économique, sociale, et qu’elle peut encore s’aggraver. Nous avons besoin de personnalités fortes pour agir vite et être à la hauteur. On ne peut pas perdre du temps à choisir des personnes, et je ne tarderai pas non plus à clarifier mes intentions, en prononçant mon discours de politique générale avant la mi-juillet. Et, je peux aussi vous l’annoncer, l’été sera studieux!

 

La formation du gouvernement peut-elle être terminée lundi?
Le plus vite sera le mieux. Nous mettons les bouchées doubles.

On parle d’un gouvernement resserré, concentré autour de quelques pôles principaux. Vous confirmez?
Ne nous perdons pas dans les questions de structure. Je le répète, le gouvernement doit être efficace. Pour m’être souvent intéressé aux questions d’organisation et de management, je ne suis pas sûr que des périmètres trop étendus soient forcément la garantie d’une plus grande efficacité.

Vous prônez un « nouveau pacte social  ». Qu’entendez-vous par là?
Des décisions essentielles sont sur la table. L’emploi, évidemment, qui dans le contexte actuel requiert une mobilisation de tous dans le cadre de la nouvelle donne sociale lancée par le président de la République. Le soutien aux soignants et la transformation de notre système de santé dans le cadre du Ségur que je conclurai la semaine prochaine. Le plan de relance doit être finalisé. À quoi s’ajoutent les réformes qui étaient dans les tuyaux sur les retraites et l’assurance chômage. Et celle de la dépendance qui devra venir ensuite et correspond à une nécessité. Tous ces sujets sont directement impactés par la crise, ce qui nécessite de les reprendre dans un cadre concerté et avec une cohérence d’ensemble.

 

Pour changer de ligne, ou au contraire pour la réaffirmer? Les syndicats s’inquiètent de vos intentions sur les retraites…
Dire qu’on va réexaminer un sujet, ce n’est pas se renier. C’est montrer notre capacité d’adaptation aux nouvelles circonstances, qui sont douloureuses. Par exemple, la crise a aggravé fortement le déficit de nos régimes de retraite. Je souhaite reprendre le dialogue avec les partenaires sociaux, c’est indispensable. Arriverons-nous à régler ces dossiers à court terme? C’est mon souhait. A minima, nous devrons nous fixer un nouvel agenda social. Je tends la main aux organisations syndicales et patronales pour que nous avancions ensemble. J’espère qu’ils la saisiront. Dans le dialogue social, il y a le respect des uns et des autres qui doit aboutir au compromis – qui n’est pas la compromission. Pour y parvenir, il faut que chacun fasse un pas vers l’autre.

 

Votre prédécesseur affirmait que sans retarder l’âge de départ à la retraite, le système n’était plus viable. Avec les conséquences de la crise que vous évoquez, cette mesure d’âge n’est-elle pas encore plus nécessaire?
Laissez-moi ouvrir la concertation. Le dialogue est indispensable – même si ensuite les gouvernements prennent les responsabilités que les circonstances exigent. Ce qui doit nous animer tous, c’est la volonté farouche de sauvegarder nos régimes de protection sociale, auxquels les Français sont légitimement attachés. Les partenaires sociaux le comprendront, j’en suis sûr.

Comptez-vous organiser une conférence sociale à la rentrée, comme le suggère le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger?
Vous donner ma réponse avant d’en avoir parlé avec les intéressés, ce serait déjà leur manquer de respect. Je ne fonctionne pas comme ça.

Emmanuel Macron a appelé à une « réconciliation  » avec les organisations syndicales. Est-ce votre feuille de route?
C’est mon tempérament. Mon passé en témoigne, je suis porté au dialogue. J’espère que tout le monde se mettra autour de la table. J’ajoute que cette « réconciliation  » doit aussi concerner les territoires et tout ce qu’on appelle les « corps intermédiaires  ». Faisons évoluer nos méthodes descendantes – celles de l’Administration comme celles des politiques – pour aller vers d’autres façons de décider et d’agir. Je ne parle pas de changer de priorités, mais d’avancer différemment. En France, nous adorons le débat d’idées, mais nous sommes moins forts pour les solutions pratiques. C’est pour ça qu’on finit par penser que les politiques ne servent à rien, qu’ils ne disent pas la vérité, qu’ils sont éloignés des réalités – et ce n’est pas toujours faux. En vous parlant aujourd’hui, je mesure que j’ai peu de chances d’être cru spontanément. Vous me jugerez sur pièces.

Faut-il décentraliser davantage?
L’État peut aussi exister sur les territoires. Durant la crise du Covid, j’ai beaucoup plaidé pour l’efficacité du couple « maire-préfet  ». C’est l’union du terrain et de l’État. Certes, l’État ne peut pas tout faire. Mais il peut faire mieux en faisant autrement.

Y aura-t il un tournant écologique avec votre gouvernement?
Agir pour l’environnement n’est pas une option, c’est une obligation. Des objectifs ambitieux, la France en a déjà. S’il y a un tournant, je le voudrais dans l’exécution et la réalisation. Les Français savent l’urgence du sujet, mais ils ont le sentiment que nous sommes à la traîne. Ne serait-ce pas encore une question de méthode? Aujourd’hui, tout le monde s’est approprié le sujet, et c’est même à qui prétend en faire le plus. Or, plus vous donnez à l’écologie un caractère idéologique, plus elle est clivante. Le précédent gouvernement avait initié une méthode qui me paraît bonne, mais qu’il faut accélérer à partir des territoires et des expériences qui marchent. Nous allons lister avec les acteurs locaux tout ce que l’on peut faire immédiatement : lutte contre les fuites dans les réseaux d’eau, contre l’artificialisation des terres, pour l’isolement thermique, les toitures photovoltaïques, le nettoyage des rivières, les pistes cyclables, la lutte contre le gaspillage, les circuits courts, le bien-être animal… Il faut croiser le fond, c’est à-dire l’ambition écologique du président de la République, une ambition forte et non décliniste, et la méthode qui permettra d’impliquer le plus possible les citoyens dans l’action publique.

Y a-t il un style Castex?
Je ne suis pas le mieux placé pour en juger. Disons que c’est un mélange de volontarisme et d’expérience, avec le souci de rassembler. Mais attention, je ne crois pas au consensus mou. Le temps est à l’action.

On vous dit passionné par la musique et le rugby. Qu’est-ce que ces passions disent de vous?
J’ai la chance de présider le festival de musique classique Pablo Casals à Prades, ma ville. Casals était un musicien qui s’est réfugié ici pour fuir le franquisme – il y a toujours un rapport entre la culture et la politique. Quant au rugby, ne pas l’aimer quand on est un homme du Gers serait une anomalie! C’est un sport de combat et de convivialité. Sur le terrain, on ne peut pas « s’échapper  ». Et si le collectif ne fonctionne pas, l’équipe perd.

Le livre préféré de votre prédécesseur était Cyrano de Bergerac. Et le vôtre?
Qu’Édouard Philippe aime Cyrano va droit au cœur du Gascon que je suis. J’adore cette œuvre moi aussi, même si je suis davantage porté sur les ouvrages historiques, les grandes biographies. En littérature, je suis un grand lecteur de Patrick Modiano. Et maintenant que je suis Premier ministre, je ne peux pas ne pas citer Albert Camus, dont la pensée se distinguait de l’ensemble de l’intelligentsia de son époque. Il écrivait : « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme.  » C’est une invitation à la détermination et à l’humilité.

 

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