Alain Minc : pour un actionnariat salarié très limité
La spécialité d’Alain Minc c’est de dire un jour une chose, le lendemain le contraire. Forcément une fois sur deux il peut avoir raison. Ainsi concernant la dette il a surpris beaucoup de monde en proposant qu’elle soit illimitée et perpétuelle. Un bon moyen d’assurer un retour financier bancaire permanent et conséquent! Aussi une belle irresponsabilité.
Aujourd’hui il dit en partie le contraire en distinguant notamment la bonne et la mauvaise dette. Or le problème central c’est qu’on ne sait pas faire la différence .
Concernant la dette et l’endettement de la France, Alain Minc estime «comme Mario Draghi, l’ancien président de la Banque centrale européenne, qu’il y a la bonne et la mauvaise dette. On ne peut pas penser que l’on va durablement payer les frais de fonctionnement de l’Etat, c’est-à-dire les salaires, par endettement. Ça, ça ne peut marcher qu’un temps. Mais il y a une bonne dette. Aujourd’hui, la France s’endette en dessous de 0 euro à dix ans. …. »
Évidemment Alain Minc comme la plupart d’ailleurs des économistes ne dit rien de l’incontournable résurrection de l’inflation le moment venu et de la hausse concomitante des taux d’intérêt.
Alain Minc surprend aussi en proposant une dose raisonnable de social-démocratie avec 10 % du capital détenu par les salariés. Peut-être pour s’opposer l’intéressement ou à la participation aujourd’hui complètement enterrés et qui pourtant font les beaux jours de l’économie allemande qui pratique la cogestion et non l’intéressement à dose homéopathique.
Quant à la naissance d’un nouveau capitalisme, influencé par le développement durable et la transition écologique, Alain Minc analyse : «Je pense que le grand mouvement de prise en compte de l’écologie par le capitalisme suppose que les capitalistes acceptent une baisse des taux de rentabilité. Vous ne pouvez pas à la fois dire «je vais continuer à donner la même rentabilité à mes actionnaires» et faire de la dépense destinée à réduire votre empreinte carbone. Dès qu’on sera sorti de la crise, ces débats s’ouvriront.»
Alain Minc à sur ce point un train de retard. Il y a longtemps que ce débat est ouvert non seulement dans la société bien sûr mais aussi dans la définition des stratégies et des entreprises. Voir à cet égard les virages environnementaux pris par nombre de sociétés. Bref Alain Minc , l’un des sponsors de Macon, devrait se renouveler un peu. Comme Macron d’ailleurs !