EDF : plan d’économies Mimosa
Plusieurs éléments viennent bousculer EDF. D’abord il y a l’insatisfaction du gouvernement vis-à-vis des retards enregistrés dans la filière EPR. Le dépassement des délais évidemment mais aussi de la facture « Je ne suis pas satisfait », avait martelé le ministre de l’Economie Bruno Lemaire lors d’une conférence presse organisée à l’occasion de la remise d’un audit de la filière.
Début octobre, EDF a notamment revu en hausse de 1,5 milliard d’euros le coût de construction de la centrale EPR de Flamanville, dans la Manche, désormais évalué à 12,4 milliards d’euros. Selon le rapporteur Jean-Martin Folz, les difficultés du groupe sur le site de Flamanville sont dues à des estimations initiales irréalistes, à un manque de « culture de la qualité » et, encore plus grave, à une perte de compétence, rapporte Le Figaro.
Le second élément est d’ordre organisationnel ,il concerne ce qu’on appelle le projet Hercule. Un projet qui vise à séparer les activités de production et celles de distribution. En gros, EDF conserverait le pôle production et la distribution serait assurée par des filiales ou par des entreprises privées. Il y a enfin un plan interne d’économie qui pourrait comprendre des réorganisations , une gestion plus rigoureuse aussi la session éventuelle d’actifs comme les parts d’ENEDIS. Le plan – nommé « Mimosa » ( plan d’économies interne) – devrait s’établir entre deux et trois milliards d’euros mais que les leviers d’économies n’étaient pas encore officiellement identifiés à ce stade.
« C’est plutôt pour l’instant un appel à serrer les boulons de la part de la direction financière dans les différentes entités », a dit l’une des sources.
Confirmant le principe du plan, un porte-parole d’EDF a déclaré qu’il était trop tôt pour entrer dans les détails, tant au niveau du montant que du contenu, mais que le groupe devrait pouvoir en dire plus à l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, le 30 juillet.
« Certains ont entendu parler d’un plan d’économies baptisé ‘Mimosa’ [...]. Tout en réduisant certaines dépenses, nous n’abandonnons aucun de nos grands projets », a indiqué le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, dans le journal interne d’EDF daté du 3 juillet, que Reuters a pu consulter.
« Nous ne renoncerons à rien d’essentiel, mais dans quelques cas nous retarderons certaines dépenses, nous étudierons certains actifs du groupe si c’est nécessaire, et nous serons très attentifs à ce qui n’est pas immédiatement indispensable », a-t-il précisé.